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reprendre

reprendre [ r(ə)prɑ̃dr ] v. <conjug. : 58>
• v. 1132 « rattraper (qqn) »; lat. reprehendere, ou de re- et prendre, pour certains sens
I V. tr. A(Prendre).
1(1150) Prendre de nouveau (ce qu'on a cessé d'avoir ou d'utiliser). Reprendre le volant. Reprendre le collier. Reprendre les armes. Reprendre sa place. regagner, retrouver. « Le plateau de Mont-Saint-Jean fut pris, repris, pris encore [...] Cette lutte dura deux heures » (Hugo). Reprendre son bien. recouvrer. Reprendre sa liberté. Reprendre connaissance; reprendre ses esprits, ses sens. revenir (à soi). Reprendre haleine, souffle. Reprendre des forces. « Tant, à nous voir marcher avec un tel visage, Les plus épouvantés reprenaient de courage ! » (P. Corneille). Reprendre l'avantage. « Elle passait pour une veuve qui était en train de reprendre le dessus » (Aymé). « Cette lecture l'avait lentement tiré de sa torpeur, l'avait aidé à reprendre contact avec le monde » (Martin du Gard).
Prendre (ce qu'on avait donné). « Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, Et reprenez vos cent écus » (La Fontaine). Reprendre ses billes. Reprendre sa parole. Spécialt Prendre (ce qu'on a vendu) et en rembourser le prix. Article (en solde) ni repris, ni échangé.
2Reprendre de (qqch.),en prendre une seconde fois. « Quand on aime bien quelque chose, il me semble qu'on n'a qu'une idée : c'est d'en reprendre » (Anouilh). Reprendre du vin. Reprendre d'un plat. se resservir. Reprendre du poil de la bête.
3Prendre de nouveau (qqn qu'on avait abandonné ou laissé échapper). Reprendre un évadé. rattraper. Il a été repris par la police. « Si je suis galante et perfide [...] , pourquoi t'acharnes-tu à me reprendre et à me garder ? » (Sand). Employer, admettre de nouveau. Reprendre un ancien ouvrier. Cet élève ne sera pas repris au collège.
(Sujet chose) Mon rhumatisme m'a repris. « Hélas ! toutes ses irrésolutions l'avaient repris » (Hugo). Voilà que ça le reprend ! qu'il a de nouveau l'attitude étrange qu'il a déjà eue. Fam. Ça lui passera avant que ça me reprenne ! Au pass. « Repris par mon vieil enthousiasme, je lui parlais sans me lasser » (Alain-Fournier).
Reprendre qqn à faire qqch., le surprendre de nouveau à faire qqch. qu'on n'approuve pas. On l'a repris à voler. Que je ne t'y reprenne pas ! On ne m'y reprendra plus : je ne me laisserai plus prendre, tromper.
4Se livrer de nouveau, après une interruption, à (une occupation, un état quelconque). se remettre. Reprendre ses habitudes. Reprendre sa lecture. Reprendre ses études. Reprendre le travail. Absolt Nous reprenons à 14 h. Reprendre l'école. Reprendre ses fonctions : rentrer en fonction. Reprendre la lutte, l'offensive. recommencer. Ils reprenaient leur entretien. renouer. (Sujet chose) Les moqueries reprenaient leur train. Loc. La vie reprend son cours, son évolution normale.
Spécialt Prendre la parole après un silence, pour dire (qqch.). Il « reprit d'une voix éteinte [...] :Non, je ne vous en veux plus ! » (Flaubert). (En incise) « Ami, reprit le coq » (La Fontaine).
5(1694 mar.) Remettre la main à (qqch.) pour améliorer. Reprendre un mur. réparer. Reprendre un bâtiment en sous-œuvre. Reprendre un vêtement, y faire une retouche; spécialt le rétrécir. — Reprendre un tableau, un fond. retoucher. Reprendre un article, le corriger, le refaire.
6Adopter de nouveau (ce qui avait été conçu par d'autres ou en d'autres temps), en adaptant et en renouvelant par un apport personnel. Reprendre une pièce de théâtre, la rejouer. Reprendre une politique, un programme. Reprendre les idées de qqn. « L'idée mère, c'était de reprendre ou de paraître reprendre la politique de Marat » (Jaurès). continuer.
Prendre la direction de (un commerce, une entreprise) pour continuer l'activité. Reprendre l'entreprise de son père. Reprendre une affaire en difficulté ( repreneur) .
7Par ext. Redire, répéter. Reprendre inlassablement les mêmes arguments. « L'orchestre joue un refrain d'opérette viennoise, que reprennent en sourdine toutes les lèvres » (Martin du Gard). Reprenons le dernier mouvement.
Spécialt Récapituler. Reprendre l'histoire par le détail, recommencer à la raconter par le détail. Nous allons tout reprendre depuis le début (interrogatoire).
B(1174; lat. reprehendere) Faire à (qqn) une observation sur une erreur, ou une faute qu'il a commise. blâmer, réprimander; répréhension. Le professeur reprend un élève qui se trompe. corriger. « Elle reprenait ma mère sur un grain de sel, une goutte de vinaigre » (Duhamel). Il l'a repris vertement. fam. rembarrer (cf. Remettre à sa place). (1549) Vx Être repris de justice : être l'objet d'une condamnation pénale. ⇒ repris de justice.
Reprendre qqch. blâmer, censurer, condamner, critiquer. « Ce que ces beaux censeurs en moi peuvent reprendre » (Molière). Trouver à reprendre à qqch. redire.
C V. pron. SE REPRENDRE.
1(Réfl.) Se ressaisir en retrouvant la maîtrise de soi ou en corrigeant ses erreurs. « Il fallait que Thérèse eût le temps de se reprendre : c'était la surprise qui avait eu raison d'elle » (F. Mauriac). réagir. Il s'est trompé dans la date et s'est repris. Loc. S'y reprendre à deux fois, à plusieurs fois pour faire qqch. : faire deux, plusieurs tentatives pour faire qqch.
2Littér. Se remettre à. « Là-dessus, il se reprit à penser à son père » (Aragon).
II V. intr. (XIVe « faire de nouvelles racines »)
1Se remettre à pousser, retrouver de la vigueur. Arbre transplanté qui a été long à reprendre. 2. repousser. Par ext. Recommencer à être actif. Le commerce reprend. redémarrer. « La France refit de la richesse. Comme on dit, les affaires reprirent » (Bainville) .
2Recommencer. Les cours reprendront demain ( rentrée, reprise) . La fusillade reprend de plus belle. « la crise reprenait avec une violence nouvelle » (Martin du Gard). La fièvre a repris.
⊗ CONTR. Redonner. Laisser, quitter; cesser. Approuver.

reprendre verbe transitif (latin reprendere, variante de reprehendere) Prendre quelque chose de nouveau ou prendre une autre fois, en plus : Reprendre sa place à table. Je reprendrais bien un peu de vin. Rentrer en possession de ce qu'on a donné, déposé, consenti : Reprendre ses bagages à la consigne. Admettre de nouveau quelqu'un près de soi, à son service, dans son groupe : Il a repris son ancienne secrétaire. Prendre, arrêter de nouveau quelqu'un qui s'est enfui : Reprendre un fugitif. Récupérer une marchandise vendue en acceptant d'en annuler la vente : Le magasin ne reprend aucun article. Prendre la suite de quelqu'un, racheter à quelqu'un un commerce, une charge : Il reprendra le cabinet dentaire de son frère. Retrouver un état, une disposition, une faculté : Convalescent qui reprend des forces. Affecter quelqu'un de nouveau : Ses obsessions l'ont repris. Continuer une chose interrompue, s'adonner de nouveau à une activité : Reprendre son travail après une absence. Il a repris le piano. Jouer, donner de nouveau une pièce, un spectacle, un film. Parler de nouveau, après un silence : « Oui, reprit-il, il faut aller de l'avant. » Énoncer à nouveau des paroles, des idées : L'assistance reprenait en chœur le refrain. Apporter des corrections, faire subir des transformations à quelque chose : Il n'y a rien à reprendre à cet article. Faire sien, emprunter ce qui a été élaboré par quelqu'un d'autre : Reprendre les idées d'un autre. Réprimander quelqu'un, le blâmer pour ce qu'il a fait : Reprendre un enfant sur sa conduite. Surprendre quelqu'un une fois de plus à commettre un acte blâmable : Que je ne vous reprenne plus à grimper sur la fenêtre ! Bâtiment Réparer une maçonnerie. Couture Rétrécir un vêtement en refaisant les coutures ou les pinces. Équitation Modérer l'allure d'un cheval après l'avoir laissé s'allonger. Mécanique Usiner à nouveau une partie de pièce dont la cote est trop forte. Vénerie En parlant d'un chien, retrouver la voie de l'animal. ● reprendre (citations) verbe transitif (latin reprendere, variante de reprehendere) Bible Yahvé avait donné, Yahvé a repris ; que le nom de Yahvé soit béni ! Ancien Testament, Job I, 21 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». ● reprendre (expressions) verbe transitif (latin reprendere, variante de reprehendere) On ne m'y reprendra plus, c'est la dernière fois que je fais cela. Reprendre son cours, recommencer comme auparavant, redevenir normal après un arrêt, une perturbation. Reprendre en sous-œuvre, réparer ou reconstruire les parties inférieures (d'un mur, d'un pilier, etc.) en soutenant de façon provisoire les parties supérieures conservées. ● reprendre (synonymes) verbe transitif (latin reprendere, variante de reprehendere) Prendre quelque chose de nouveau ou prendre une autre fois, en...
Synonymes :
- se resservir
Rentrer en possession de ce qu'on a donné, déposé, consenti
Synonymes :
Prendre, arrêter de nouveau quelqu'un qui s'est enfui
Synonymes :
Retrouver un état, une disposition, une faculté
Synonymes :
Affecter quelqu'un de nouveau
Synonymes :
Continuer une chose interrompue, s'adonner de nouveau à une activité
Synonymes :
- se remettre à
Apporter des corrections, faire subir des transformations à quelque chose
Synonymes :
Faire sien, emprunter ce qui a été élaboré par quelqu'un...
Synonymes :
- récupérer
Réprimander quelqu'un, le blâmer pour ce qu'il a fait
Synonymes :
- blâmer
reprendre verbe intransitif Se développer normalement après avoir été transplanté ; repousser : Les arbres ont repris difficilement. Se manifester de nouveau : Les incendies de forêts ont repris. Recommencer après un congé, une pause, une fermeture : Les cours reprennent cette semaine. En parlant du commerce, des affaires, redevenir actifs après une stagnation.

reprendre
v.
rI./r v. intr.
d1./d Se remettre à pousser. Cet arbre reprend bien.
d2./d Recommencer. Le froid a repris.
rII./r v. tr.
d1./d Prendre de nouveau. Reprendre une ville. Reprendre un fugitif.
|| Fam. On ne m'y reprendra plus: je ne me laisserai plus tromper.
|| Retrouver. Reprendre haleine. Reprendre courage.
d2./d Prendre (ce qu'on avait donné), retirer. Reprendre sa parole: se délier d'une promesse.
d3./d Continuer (qqch), après une interruption. Reprendre son travail.
d4./d Redire, répéter. Reprendre un refrain en choeur.
d5./d Améliorer par un nouveau travail; réparer. Reprendre les détails d'un projet.
d6./d Reprendre qqn, attirer son attention sur une erreur qu'il a faite, le corriger.
rIII/r v. Pron.
d1./d Se corriger, rectifier ce que l'on a dit.
d2./d Retrouver ses esprits.

⇒REPRENDRE, verbe
1re Section. Empl. trans.
I. — [Indique le rétablissement d'un contrôle sur qqc.]
A. — [Corresp. à prendre 1re Section I]
1. Saisir de nouveau quelque chose ou quelqu'un qu'on avait lâché ou laissé de côté. Synon. ressaisir; anton. lâcher, laisser. Reprendre un livre, sa valise, son journal, ses outils. Il prend du sucre avec sa pince, le met dans son verre, le remet avec la pince dans le sucrier et le reprend avec ses doigts (RENARD, Journal, 1900, p. 565). Il (...) lâcha mon poignet. Mais ce fut pour me reprendre aussitôt dans ses bras et m'entraîner (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 121).
SPORTS (de ballon). Avoir de nouveau le contrôle de la balle. Pour les avants, presser l'adversaire, l'obliger à jouer afin de lui reprendre le ballon ou de favoriser le recul et le regroupement défensif (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 64).
2. a) Prendre de nouveau quelqu'un avec soi, auprès de soi; employer à nouveau quelqu'un. Reprendre sa fille à la maison; reprendre un secrétaire, une bonne; reprendre un amant. À 5 h. du matin, elle m'appela près d'elle, fut très aimable et doublement, quoique souffrante; mais elle ne se fâcha pas et me reprit (MICHELET, Journal, 1857, p. 377). À ton âge, on croit volontiers qu'une première amitié engage la vie, toute la vie... Parions que tu espères bien qu'il te reprendra, hein? Que vous ne vous quitterez plus? (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 808).
b) Repasser chercher quelqu'un ou quelque chose qu'on avait laissé quelque part. Ernest, qui m'avait laissé à l'orchestre pour aller courir de loge en loge, vint me reprendre, et me conduisit à l'Opéra (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 101). Justement, il avait l'intention de passer ce soir, pour vous régler et reprendre sa malle (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 253).
3. Empl. pronom., au fig. Réagir à quelque chose qui abat ou contrarie. Synon. se ressaisir; anton. se laisser aller. Jef, bouleversé: Oh! j'aurais dû comprendre. Marceline: Mais, dieu merci, je me suis reprise! (ACHARD, J. de la Lune, 1929, I, 4, p. 7). Au fond, dit-elle rêveusement, je me demande si ce n'est pas toi que j'ai le plus haï. Elle fait un effort sur elle-même, se reprend et sourit les joues encore enflammées (SARTRE, Nausée, 1938, p. 184).
B. — [Corresp. à prendre 1re Section II]
1. Posséder de nouveau quelque chose qu'on avait dû céder; en partic., occuper un lieu d'où l'on avait été chassé. Synon. réinvestir; anton. abandonner, céder, perdre. Quatre fois les Turcs essaient de reprendre l'île de Rhodes sur les chevaliers, et quatre fois ils sont repoussés (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 477). Le 77e régiment d'infanterie reprenait à l'ennemi l'important point d'appui constitué par le château de Mondement (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 416).
Loc. Reprendre l'avantage. Reprendre le dessus. V. dessus2. Reprendre l'initiative de. Encore fallait-il que je fusse assuré que leur capacité de résistance n'en serait pas compromise, sans quoi l'ennemi eût repris l'initiative des opérations que nous venions de lui enlever (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 407).
2. Attraper de nouveau quelqu'un qui s'était échappé. Synon. rattraper. Mais il doit s'être embusqué dans le couloir. Ah! et puis zut! Je crierai s'il veut me reprendre (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 168). Elles hésitèrent, écoutèrent, rapprochées, et d'un même mouvement se mirent à courir. L'idée d'être reprise par eux lançait Pauline comme une folle (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 242).
En partic. Accaparer de nouveau (quelqu'un). Je ne croyais pas que repris par ton pays, tu songerais si tôt à moi (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 233). Les rues les reprirent, ils marchèrent longuement (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 58).
3. Posséder de nouveau quelqu'un sexuellement. — Pourquoi est-ce que je vous désire tant? a dit Lewis. — Parce que je vous désire tant. Il m'a prise sur le tapis; il m'a reprise sur le lit et longtemps je suis restée couchée dans l'ombre de son aisselle (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 433).
C. — [Corresp. à prendre 1re Section III]
1. Se remettre à utiliser quelque chose qu'on avait laissé. Reprendre un instrument, un outil; reprendre la plume. Déjà je me suis renfermé en moi-même, j'ai repris mes bouquins, je suis revenu à ma solitude (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 272):
1. ... je pensais reprendre ma charrue. Il me fait un procès pour un fossé, disant que ce fossé, au lieu d'être sur mon terrain, était sur le chemin. Je perdis encore un mois à suivre ce procès, que je gagnai vraiment...
COURIER, Pamphlets pol., Gazette vill., 1823, p. 188.
Loc. Reprendre les armes. Se remettre à guerroyer. Bientôt il déchirera forcément les traités et reprendra les armes pour maintenir sa dictature (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 2).
2. [Le compl. désigne une fonction sociale ou un objet symbolisant celle-ci] Exercer de nouveau telle ou telle fonction; se trouver, se mettre à nouveau dans telle ou telle situation. Reprendre le deuil, l'habit. Maître Eustache de Laitre reprit les sceaux, comme chancelier (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 184). Ayant retrouvé un ancien capitaine du 106e, le capitaine Ravaud, il s'était fait engager dans la nouvelle compagnie du 124e, que celui-ci commandait. Il y avait repris ses galons de caporal (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 584).
On ne m'y reprendra plus. [S'emploie pour indiquer qu'on ne veut plus s'engager à faire qqc.]
3. [Le compl. désigne un lieu, une place, une situation où l'on se tient] Occuper de nouveau une place, une position qu'on avait quittée. Reprendre la tête; reprendre son poste. Chaque propriétaire, se dérobant aux bénédictions convenues, reprit place, à son tour, dans le char-à-bancs collecteur qui vint les recueillir (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 251). Marguerite, guérie, avait repris sa place auprès de ma mère (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 193).
VÉN. [Le suj. désigne les veneurs ou le valet du limier] Reprendre ses voies. Revenir sur ses dernières brisées après avoir fait fausse route (d'apr. DUCHARTRE 1973).
D. — [Corresp. à prendre 1re Section IV]
1. Reprendre + déterm. + subst. désignant une attitude ou une capacité (de qqn), un aspect (de qqn ou de qqc.), ou un comportement
a) [Le subst. désigne une attitude] Reprendre son sérieux. Il aurait crié d'impatience. Ses poings se crispèrent; il eut peur de ne pas pouvoir reprendre une attitude calme, car il fallait lui parler (, Aphrodite, 1896, p. 47). Instantanément, Antinéa reprit la pose nonchalante sous laquelle, la première fois, elle m'était apparue (BENOIT, Atlant., 1919, p. 258).
b) [Le subst. désigne une capacité] Reprendre ses esprits, son sang-froid, son souffle. Durant la route, sa colère s'apaisa, il reprit ses sens et il rentra dans Paris (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 625). Ce n'était pas naturel qu'il fût devenu si peu robuste; Philip l'aiderait à reprendre des forces (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 784).
c) [Le subst. désigne l'aspect de qqc., l'apparence, l'expression de qqn] Reprendre des couleurs. Puis, quand elle voit que ce n'est pas vous, son visage reprend son expression douloureuse (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p. 292). Qu'est-ce qu'on met dans le trésor? L'enfant reprenait un visage ombrageux (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 50).
d) [Le subst. désigne un comportement] Tout signifiait campement provisoire, lieu de hasard où l'on ne saurait reprendre ses habitudes (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1348).
2. Reprendre + subst. désignant un état
a) Avoir de nouveau telle ou telle capacité. Synon. recouvrer, retrouver; anton. perdre. Reprendre confiance, conscience; reprendre goût à qqc. Tout ce que je me rappelle, c'est que la nuit déjà tombait, au moment où j'ai repris connaissance (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 409). Je n'avais pas à intervenir, la famille était là qui s'extrayait du fourgon-limousine Borniol, la veuve de mon ami venue reprendre possession de son mari (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 52).
En partic. Reprendre sentiment. Il examina les doigts de son pied gauche. Il y cherchait des chiques (...). Chez les blancs, il n'en est pas de même. L'une d'elles s'attaque-t-elle à leur peau? Comme ils sont douillets, ils s'en aperçoivent aussitôt et ne reprennent sentiment que lorsqu'un boy a réussi à la leur extirper (MARAN, Batouala, 1921, p. 36).
b) Être de nouveau dans la relation ou dans l'état spécifié par le complément. Reprendre vie. Bourget que je consulte me dit: « Un artiste pèche toujours par la virtuosité. Il a toujours bénéfice à reprendre contact avec la réalité (...) » (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1906, p. 4). Cette habileté qu'il avait à tourner sa veste à propos, à reprendre équilibre quand on l'avait cru par terre (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 219).
3. Locutions
a) Reprendre du champ. V. prendre du champ (s.v. champ1). Reprendre langue. V. prendre langue. Reprendre du poil de la bête.
b) Reprendre haleine. Se reposer afin d'être de nouveau en état de faire quelque chose. La nuit serait longue encore: que faire? Il chercha un coin où reprendre haleine (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 640).
E. — [Dans un échange] Prendre de nouveau quelque chose qu'on avait donné. Anton. céder, donner, redonner.
1. [Le compl. désigne une entité concr.] Il leur disait (...) qu'il était venu reprendre l'héritage conquis par la valeur de leurs ancêtres (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 68). Il y avait cet homme sanguinaire qui donne du tabac à sa femme et le lui reprend (JACOB, Cornet dés, 1923, p. 41).
2. [Le compl. désigne (un fait qui constitue) un engagement] Reprendre sa parole. Puis c'est Maupassant, qui me décide à reprendre ma démission de président de la société pour le monument de Flaubert (GONCOURT, Journal, 1887, p. 640). Un instant, il me donna son sourire, mais il le reprit tout de suite (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 313).
F. — [Corresp. à prendre 1re Section VI] Investir de nouveau quelqu'un en l'affectant, en le privant de certaines de ses capacités. Synon. regagner.
1. [Le suj. désigne une atteinte physique, une maladie, une source d'ennui] En allant au trésor, par le plus beau temps du monde, je fus repris de la grippe (MICHELET, Journal, 1857, p. 379). Il faisait maintenant complètement jour... Une crise m'a repris dans l'étage, une nausée terrible! Il me conduisit lui-même aux chiots (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 393).
Empl. trans. indir. La goutte, la fièvre lui a repris (Ac. 1935).
2. [Le suj. désigne un état psychol. ou physiol. ou leur manifestation] Être repris par les larmes. Il laissait un demi-sommeil le reprendre (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 511). Je n'osais pas téléphoner à Ponte, repris de mes timidités anciennes (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 228).
II. — [Indique la continuation après une interruption]
A. — [Le suj. ou le compl. désigne une activité ayant une certaine durée]
1. [L'activité est précisée dans la phrase] Se mettre de nouveau à faire quelque chose qui avait été interrompu. Synon. recommencer, poursuivre. Reprendre son travail, son attente, ses visites, ses voyages, ses études, sa lecture; reprendre la lutte; reprendre (le fil de) son discours. La mère Chapdelaine reprit ses questions (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 48). À Constantinople, les Turcs vaincus (...) n'avaient cédé que pour quelques heures plus tard se révolter, tuer leurs gouvernants et reprendre la guerre (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 291).
[L'activité est un mouvement corporel] Reprendre sa course, sa marche; reprendre le trot, le mouvement. Si je ne vais pas aux Ardennes, je ne tarderai point à reprendre mon vol à tire-d'aile vers mon rocher (HUGO, Corresp., 1862, p. 403). Un long moment, elle resta ainsi suspendue, hésitante, puis reprit son ascension (BERNANOS, Crime, 1935, p. 756).
2. En partic. [L'activité est le discours lui-même; pour introduire un discours direct] Se remettre à dire quelque chose après qu'on s'était arrêté de parler. Enfin, ils arrivèrent à un bout de couloir complètement sombre. — Nous y sommes, reprit le zingueur (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 424). — Moi, dit la blonde, je suis le courrier personnel de Germain. J'assure en vélo ses liaisons dans la région. — Autrefois, reprit la brune, je vivais à Poitiers (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 134).
B. — [Le compl. désigne un domaine d'activité ou le produit d'un travail]
1. Se remettre à travailler à quelque chose, étudier de nouveau quelque chose. Reprendre une étude, une recherche. Si, primitivement, nous n'avions touché à ce problème que par voie d'allusions, c'est que nous comptions le reprendre et en faire une étude spéciale (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 1). La question sera reprise plus bas (SAUSS. 1916, p. 33).
2. Remettre la main à une œuvre, à un ouvrage généralement en vue de l'achever ou de le parfaire. Synon. retoucher. Reprendre un tableau. (Dict. XIXe et XXe s.). Le moulage peut être repris à l'outil (Arts et litt., 1935, p. 20-10). Il avait ses rôles de prédilection. Il aimait à les reprendre pour les parfaire (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 228).
MAR. Reprendre un hauban. ,,Le raidir lorsqu'il a pris du mou`` (GRUSS 1952).
3. En partic.
a) Reprendre qqc. à qqc. (propre à qqn). Apporter une correction à quelque chose qu'a exécuté quelqu'un. Nous n'y avons trouvé à reprendre qu'une seule chose, mais grave et fâcheuse vraiment pour l'auteur (COURIER, Pamphlets pol., Procès, 1821, p. 126). Le comte parut sur le seuil, vêtu avec la plus grande simplicité, mais le lion le plus exigeant n'eût rien trouvé à reprendre à sa toilette (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 583).
b) P. méton. Reprendre qqn
) Faire à quelqu'un des observations à propos d'une erreur ou d'une faute qu'il vient de commettre. Synon. corriger, blâmer. Parlant sa propre langue, il avait deux avantages sur son interlocutrice: il pouvait nuancer à l'infini ses propos; et il pouvait la reprendre si elle faisait des fautes (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 89). Empl. pronom. Corriger une faute ou une erreur dans ce qu'on vient de dire. Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt (Ac. 1935). Gabrielle: Eh bien, papa... (se reprenant). Non, mon père... justement, je connais quelqu'un dans ces conditions-là! (SARDOU, Rabagas, 1872, I, 4, p. 12).
) Faire des reproches à quelqu'un sur sa conduite, son attitude. On a beau reprendre ce jeune homme de ses fautes, il y retombe toujours (Ac. 1935). Empl. pronom. J'avais souri de pitié en le voyant mettre son pèlerinage au rang de ses meilleures actions. Et puis je me repris moi-même de mon orgueil (KRÜDENER, Valérie, 1803, p. 213).
C. — [Le parcours est d'ordre spatial; corresp. à prendre 1re Section III] Se remettre à parcourir. Synon. repartir sur/ dans; anton. s'arrêter.
1. [Le compl. désigne un espace ou un parcours] Reprendre son chemin, sa route. Ce n'était pas la peine de monter pour nous manger le nez, dit Boche, furieux, en reprenant l'escalier (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 450). Toutes [les barques] étaient là, sur la dune, prêtes à reprendre la mer dès le premier calme (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 130).
2. [Le compl. désigne un moyen de transport] Utiliser de nouveau, monter de nouveau dans quelque chose. Reprendre le bateau. Alors, il reprit le train pour Rome, sans s'arrêter nulle part (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1445):
2. Il lui semblait maintenant qu'aimer les taureaux était quelque chose d'un peu ridicule, qui le faisait remarquer, qui criait tout de suite qu'il était un Parisien nigaud. Et il reprit l'autobus sans être entré.
MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 395.
III. — [Indique la répétition d'une occurrence de qqc.]
A. — [Le compl. désigne l'occurrence nouvelle de qqc.] Utiliser quelque chose qui avait déjà été employé ou proposé ou qui existait déjà. Reprendre une distinction ancienne; reprendre qqc. à son compte; reprendre une rime, un refrain. Il ne faudra répéter à d'autres la confidence de mon « passé extraordinaire », pour reprendre votre propre expression (BILLY, Introïbo, 1939, p. 216). Les conclusions de cette enquête [sur le problème des transports] furent partiellement reprises par le gouvernement et mises dans le domaine de l'application par le décret-loi du 15 mai 1934 (Nav. intér. Fr., 1952, p. 13).
SPECT. Jouer ou produire de nouveau un spectacle. Reprendre une tragédie, une comédie (Ac. 1935). J'aperçois une affiche: changement de spectacle par indisposition de M. J. Périer Manon et l'on ne sait même pas si on pourra le reprendre cette année, car il n'y a plus que 15 jours au maximum avant la fermeture (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1908, p. 374).
B. — [Le compl. désigne un aliment ou une boisson ou une quantité de ceux-ci] Se resservir de nouveau d'une chose, la consommer. Reprendre de la boisson, de la nourriture. — Non, je n'ai bu qu'une gorgée, c'est bien assez, je n'en reprendrai pas (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 168). Antoine buvait à petits coups, sans paraître faire attention à son frère. Jacques s'enhardit, reprit une gorgée, la laissa descendre en lui comme une boule de feu (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 707).
2e Section. Empl. intrans. [Corresp. à prendre 2e Section]
I. — Manifester de nouveau de la vigueur après une période de langueur, de faiblesse, se remettre à vivre. Synon. se refaire; anton. dépérir. Ce convalescent, ce malade reprend, a bien repris (Ac. 1935). Les chairs reprennent (Ac.).
[Le suj. désigne un végétal] Faire de nouveau des racines ou recommencer sa croissance (notamment après transplantation ou greffage). Synon. repousser; anton. s'étioler, dépérir. Ce pommier, ce poirier a bien repris (Ac.). Sous les châssis peints et sous les cloches barbouillées, il ne poussa que des végétations rachitiques. Les boutures ne reprirent pas (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 31).
II. — [Le suj. désigne une activité] Synon. de recommencer, redémarrer. Les affaires reprennent; la bataille, la conversation, la discussion, le murmure a repris. Racontée par moi, c'était un conte sans vraisemblance. À ce sujet, la discussion reprenait de plus belle (JANIN, Âne mort, 1829, p. 114). Le lancement des grenades reprit (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 254).
♦ [P. méton.] Chien de pays!... Si la neige reprend, nous n'y restons pas huit jours (BOURGET, Disciple, 1889, p. 142). L'appel d'un croiseur monta puis se perdit. Ferral marchait vers sa maison aussi vite qu'il le pouvait, mains dans les poches, épaules et menton en avant. Deux sirènes reprirent ensemble, une octave plus haut (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 243).
ÉCON. S'accroître de nouveau jusqu'à retrouver un niveau d'échange ou de production antérieur après une période de marasme. Les commandes reprendront en été 1949 et la reprise sera générale en fin d'année, c'est-à-dire 6 mois avant le début de la guerre de Corée à qui certains attribuent à tort l'origine de la reprise (Univers écon. et soc., 1960, p. 32-12).
3e Section. Empl. pronom. (sans corresp. trans.). [Corresp. à prendre 3e Section]
I. — [Le compl. verbal ou nom. exprime un comportement ou un affect] Manifester de nouveau tel ou tel comportement, exercer de nouveau telle ou telle activité.
A. — Qqn se reprend à qqc. Synon. se rattacher à. Il avait peur de renouer des liens avec les hommes. Il avait peur de se reprendre à la chaîne d'affections et de douleurs (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1437). Il est accablé sous le poids des découvertes des connaissances, incapable de se reprendre à cette activité illimitée (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 216).
B. — Qqn se reprend à + inf. Se remettre à. Anton. cesser. Et Jenny, prête à pleurer, se reprit à rire (JANIN, Âne mort, 1829, p. 87). Mais Lanoue se reprit à insister et j'acceptai tout de suite, lâchement, en bégayant presque de frayeur (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 66).
II. — S'y reprendre. Se remettre à faire une chose. S'y reprendre à deux fois. Il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois (Ac. 1935). On faisait ses classes; on passait, quitte à s'y reprendre, ses examens ou ses concours (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 196).
REM. Repreneur, subst. masc. Repreneur (d'entreprises). Homme d'affaire, dirigeant d'entreprise spécialisé dans l'achat d'entreprises en difficulté pour leur donner une nouvelle impulsion. En relançant la bonne vieille manif des familles le dimanche après la messe, un jeune repreneur d'entreprises en difficultés ferait un malheur (Le Monde, 27 oct. 1984, p. 24).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1119 « corriger » (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 2962); b) ca 1165 « blâmer » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 20325); 2. a) ca 1140 « prendre de nouveau » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 615); ca 1200 reprendre son haleine (Aliscans, éd. de Halle, 528: Reprent s'aleine); 1269-78 reprendre la parole (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 14575); b) ca 1170 « rattraper un malfaiteur » (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 4384); 3. 1170-83 « recommencer » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, 205: Reprist Loier sun filz la guerre); 4. a) mil. XIIe s. « joindre (une étoffe) » (Alexandre, 251 in Elliott Monographs, n ° 36, p. 15); b) 2e moit. XIIIe s. « se joindre, se remettre (de chair) » (Dit Empereur Constant, 230 ds T.-L.); 5. 1176 reprandre « prendre racine, prendre vigueur » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 1029); 6. ca 1225 se reprendre « revenir à » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, éd. A.-G. van Hamel, 205, 4). Du lat. reprendere, forme contractée de reprehendere « saisir et empêcher d'avancer, retenir, arrêter », « reprendre, blâmer, critiquer », dér. de prehendere, v. prendre, préf. re-, fr. re-, à partir duquel a dû se développer le sens de « prendre à nouveau ». Fréq. abs. littér.:27 054. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 32 789, b) 47 630; XXe s.: a) 40 908, b) 37 488. Bbg. QUEM. DDL t. 14.

reprendre [ʀ(ə)pʀɑ̃dʀ] v. [CONJUG. prendre.]
ÉTYM. V. 1132, au sens I, A, 2, « rattraper (qqn) »; lat. reprehendere, ou composé de re-, et prendre, pour certains sens.
———
I V. tr.
A (Aux sens de prendre).
1 (1150). Prendre de nouveau (ce qu'on a cessé d'avoir ou d'utiliser pour une raison ou pour une autre). || Prendre un objet, le poser, puis le reprendre (→ 1. Coupe, cit. 1; hisser, cit. 5; jeu, cit. 63). || Reprendre la plume (pour se remettre à écrire). || Reprendre ses vêtements d'hiver. Remettre, revêtir. || « Reprenons au plus tôt le brodequin (cit. 2) comique ».Reprendre le collier (cit. 16), le harnais (cit. 10). || Reprendre les armes. || Reprendre sa place (→ Judas, cit. 1), la place qu'on vient de quitter (→ Langage, cit. 9). Regagner, retrouver. || Il reprend la direction (cit. 4) de la rive gauche, le chemin de la France (→ Pèlerinage, cit. 4).Reprendre son chemin (cit. 9), sa route (→ Moins, cit. 41).(1843). || Reprendre la mer.Reprendre une ville, une position militaire. || Reprendre son bien. Recouvrer.
1 Le plateau de Mont-Saint-Jean fut pris, repris, pris encore (…) Cette lutte dura deux heures.
Hugo, les Misérables, II, I, X.
2 Chaque élément retourne où tout doit redescendre.
L'air reprend la fumée, et la terre la cendre.
L'oubli reprend le nom.
Hugo, les Chants du crépuscule, V, V.
Reprendre qqch. en main.
Reprendre son air flambant (cit. 15), méditatif (cit. 2), sa mine doucereuse (cit. 8).(Syntagmes verbaux où le compl. est sans déterminant). || Reprendre contenance (→ Abattement, cit. 6). || Reprendre connaissance.Reprendre haleine, reprendre souffle (→ Anhéler, cit. 1) : se reposer un instant. || Reprendre cœur, courage et force (→ Briser, cit. 32). || Reprendre vie. || Reprendre confiance en quelqu'un. || Reprendre contact. || Reprendre pied.
Reprendre ses coudées (cit. 3) franches. || Reprendre son sang-froid (→ Croire, cit. 35), la maîtrise (cit. 2) de soi, son pouvoir… || Reprendre ses esprits (cit. 25), ses sens. Revenir (à soi). || Il reprenait tant de joie (cit. 22.1) à l'existence. || Reprendre des forces, de la force. Remonter (se), revivre (fig.). || Reprendre possession (cit. 16) de soi-même.Reprendre le dessus, l'avantage.
3 Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage !
Corneille, le Cid, IV, 3.
4 Signée (la paix d'Amiens) le 25 mars 1802, elle n'avait jamais paru, nous le savons, à la plupart des dirigeants anglais, qu'une trêve permettant à leur pays de reprendre son souffle en vue d'une nouvelle et formidable lutte.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Avèn. de l'Empire, I.
5 Malgré tout, cette lecture l'avait lentement tiré de sa torpeur, l'avait aidé à reprendre contact avec le monde.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 136.
Prendre (ce qu'on avait donné). || « L'impassible (cit. 6) nature a déjà tout repris » (Hugo). || Donner sa vie et juger indigne (cit. 13) de la vouloir reprendre. || Donner, puis reprendre sa parole (cit. 16), sa promesse. Annuler, délier (se), détacher (se), retirer. || Reprendre ses engagements. || Reprendre sa liberté.
6 Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus.
La Fontaine, Fables, VIII, 2.
7 Laisse dire la calomnie
Qui ment, dément, nie et renie
Et la médisance bien pire
Qui ne donne que pour reprendre
Et n'emprunte que pour revendre (…)
Verlaine, Odes en son honneur, II.
Spécialt. Comm. Prendre (ce qui a été vendu) pour l'échanger, le rembourser. || La maison accepte de reprendre la marchandise. || Article en solde qui ne peut être ni échangé, ni repris.
8 Je vois, messieurs, leur dit-il, que ce cheval vous a appartenu; mais je ne l'en possède pas moins légitimement; je l'ai acheté à la dernière foire. Si vous vouliez le reprendre pour les deux tiers de ce qu'il m'a coûté, vous me rendriez un grand service, car je n'en puis rien faire.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 725.
8.1 Cet objet est légèrement abîmé. C'est pour vous rendre service que je le reprendrais (…)
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 158.
Reprendre de (qqch.), en prendre une seconde fois. || Reprendre du pain, du vin, d'un plat. || Reprendre un morceau, une bouchée, une gorgée (cit. 4) de (qqch.).
9 Mais quand je vais voir mon frère, sur les bords du Rhône, aux vacances, nous allons manger dans un petit bistrot de mariniers dont j'aime bien le vin. C'est toujours le même que je redemande d'année en année. Quand on aime bien quelque chose, il me semble qu'on n'a qu'une idée : c'est d'en reprendre.
J. Anouilh, Ornifle, III.
Loc. Reprendre du poil de la bête : reprendre le dessus, retrouver de l'énergie. Bête (cit. 22), poil (cit. 19).
10 Les Italiens disent del can che morde el pelo sana, « du chien qui mord le poil guérit » (…) les Anglais to take a hair of the same dog that bit you, « prendre un poil du chien qui vous a mordu », c'est-à-dire « guérir le mal par le mal » (…) « Prendre du poil de la même bête », est devenu en français reprendre du poil, ce qui est un contresens, et un contresens particulièrement ambigu dans notre langue où reprendre signifie à la fois « prendre encore, de nouveau » et « se rétablir, retrouver de la vigueur »; confusion encore impossible en anglais (…) Prendre du poil est senti comme « prendre de la vigueur », image renforcée dans reprendre du poil (…)
Pierre Guiraud, les Locutions françaises, p. 82.
2 (V. 1132, reprendre quelqu'un). Prendre de nouveau (qqn qu'on avait abandonné ou laissé échapper). Rattraper. || Reprendre un prisonnier après son évasion (cit. 1), un évadé. || Esclaves fugitifs (cit. 1) qu'il faut aller reprendre, par force. || Reprendre un ancien domestique. || Rompre avec une femme, puis s'acharner à la reprendre (→ Galant, cit. 6).Reprendre qqn au même leurre (cit. 4). — ☑ Loc. On ne m'y reprendra plus. Prendre, tromper.
11 — Il travaillait chez un dentiste du bas de la rue de Belleville. Quand il a su qu'il allait partir, son patron l'a remplacé. Et après naturellement, il n'a pas voulu le reprendre.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, V, p. 41.
Par ext. Rattraper (ce qui risque d'échapper). || Il faut du recul pour reprendre certaines balles, au tennis.
(Sujet n. de chose). Avoir de nouveau une influence, une emprise, un effet sur (qqn). || La fièvre, la faim (cit. 4) les reprit. || Mon rhumatisme m'a repris (→ Manchot, cit. 1). || La terreur de l'enfer le reprenait (→ Pratiquer, cit. 3).Au passif. || Être repris par un goût funeste (cit. 12), par son orgueil (→ Humain, cit. 7), par une manie…Voilà que ça le reprend !
12 Hélas ! toutes ses irrésolutions l'avaient repris. Il n'était pas plus avancé qu'au commencement.
Hugo, les Misérables, I, VII, III.
13 (…) et moi, repris par mon vieil enthousiasme, je lui parlais sans me lasser, avec une amitié profonde, de celui qui nous avait abandonnés (…)
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, III, XI.
3 (XIIe, reprendre un sentiment). Se livrer de nouveau, après une interruption, à… (une occupation, un état). Recommencer, remettre (se remettre à). || Reprendre un travail (→ Fredonner, cit. 4), sa besogne, sa lecture (→ Marque, cit. 9), sa marche (cit. 12), son va-et-vient (→ Poireau, cit. 4)… || Reprendre le cours de ses idées, de ses pensées. || Reprendre ses habitudes d'avant (→ Pardonner, cit. 3), ses études (→ Passionner, cit. 1). || Reprendre sa vie passée (cit. 157). || Reprendre ses fonctions. Rentrer (en). || Reprendre la lutte (→ Exploiter, cit. 7), l'offensive (cit. 1). || Ils reprenaient leur entretien (→ Partenaire, cit. 3). Renouer. || Reprendre la parole, son discours…
14 (…) reprenez son récit où il l'a laissé, et continuez-le à votre fantaisie (…)
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 738.
15 — Ah, vous allez me demander sans doute, mon pauvre ami, quand il sera à même de reprendre son métier (…) s'il n'y avait que la fracture de la jambe gauche (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, LXXII.
15.1 (…) cette soirée si cruelle où il avait quelque chose de bien plus dur à reprendre que des travaux ou des devoirs, des habitudes (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 502.
16 J'appelai Jasmin et nous allâmes reprendre notre faction.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, III, VIII.
(Sujet n. de chose). || Le collège avait repris son va-et-vient habituel (→ Fonctionner, cit. 5). || La Beauce reprenait son activité (→ Infini, cit. 31). || La mer reprit son hurlement (cit. 7). || Les joncs reprirent leur friselis (cit. 2). || Les moqueries (cit. 2) reprenaient leur train. || Mes pensées ont repris leur course (cit. 16).Reprendre son cours.
Spécialt. Reprendre la parole pour dire (qqch.). || Charles reprit d'une voix éteinte… : Non, je ne vous en veux plus ! (→ Fatalité, cit. 5).(En incise). || « Ami, reprit le coq,… » (→ Apprendre, cit. 30). || Non, laissez-moi ! reprenait l'apothicaire (→ Autant, cit. 34). || Vous verrez, reprit-il,… (→ Autodafé, cit. 1; intime, cit. 11).
17 — (…) Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle (…)
La Fontaine, Fables, I, 10.
18 Après une courte pause, l'abbé reprit : « — Tournez maintenant les yeux vers le Ciel (…) »
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 137.
4 (1694, mar.). Remettre la main à (qqch.) pour améliorer. || Reprendre un mur. Réparer.Par métaphore. || Un ouvrage qu'il faut reprendre presque à neuf (→ Matériau, cit. 3). || Reprendre un mur en sous-œuvre.Cout. || Reprendre une jupe, une veste, y faire une retouche (généralement pour rétrécir).Mar. || Reprendre un hauban, le raidir lorsqu'il a pris du mou. || Reprendre un palan, « le frapper plus haut ou plus loin lorsque les deux poulies sont à bloc » (Gruss).Peint. || Reprendre un tableau, un fond… Retoucher.
(XVIIIe). || Reprendre une pièce de théâtre, la rejouer, avec une mise en scène, une interprétation nouvelle.
19 Le besoin de reprendre une chose incomplète à son gré ne le quitta jamais et, chez lui (Degas), nombreuses étaient les toiles qu'il avait l'intention de retoucher (…)
Valéry, Degas, Danse, Dessin, p. 146.
Adopter de nouveau (ce qui avait été conçu par d'autres ou en d'autres temps), en adaptant et en renouvelant par un apport personnel. || Reprendre une politique, un programme. Continuer. || Reprendre ostensiblement (cit. 2) d'anciens plans. || Reprendre qqch. à son compte (→ 1. Lieu, cit. 55). || Reprendre les arguments de qqn (→ Controverse, cit. 1; optimisme, cit. 2). || Reprendre, en la modifiant, la formule antique… (→ Pauvre, cit. 16; et aussi 1. peuple, cit. 14). || Reprendre le mot poétique (2. Poétique, cit. 3) dans un sens voisin de l'étymologie. || Reprendre le vieux problème de l'origine (cit. 11) des religions. || Notre analyse sera reprise par un écrivain (→ Naturalisme, cit. 2). || Reprendre les idées de qqn (→ Immoler, cit. 5). || Reprendre un texte en abrégeant, en résumant.
20 (…) l'idée mère, c'était de reprendre ou de paraître reprendre la politique de Marat.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. VIII, p. 341.
Par ext. Redire, répéter, revenir (à). || Reprendre en chœur un refrain, une strophe (→ Invectiver, cit. 2), un verset (→ 1. Mue, cit. 3), une vieille rengaine (→ 1. Quarteron, cit. 2).
21 L'orchestre joue un refrain d'opérette viennoise, que reprennent en sourdine toutes les lèvres, et qu'accompagnent, ici et là, d'invisibles siffleurs.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 21.
Spécialt. (Vx). Récapituler.Mod. || Reprendre l'histoire, les choses de plus haut, de plus loin, par le détail. Épiloguer, remonter.
22 (…) reprendre un fait dès ses commencements (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, XII.
B (1174; lat. reprehendere). a (Compl. n. de personne). Faire à qqn une observation sur une erreur, ou une faute qu'il a commise. Désapprobation (cit. 1); blâmer, gourmander, réprimander. || Qu'on peut ( Répréhensible), qu'on ne peut reprendre ( Irrépréhensible). || Reprendre qqn doucement, avec douceur. Moraliser, morigéner (→ Blasphème, cit. 3; éclat, cit. 14). || Le professeur reprend un élève qui se trompe. Corriger. || « Si votre frère pèche contre vous, reprenez-le, et s'il se repent, pardonnez- (cit. 2) lui ».Reprendre qqn de, pour qqch., d'avoir fait qqch. || Il l'a repris vertement. Place (remettre à sa), rembarrer. || Reprendre des enfants de leurs fautes (→ Grognon, cit. 4; et aussi docilité, cit. 1). || Vous me reprendrez peut-être sur ce mot (→ Capharnaüm, cit. 2).
23 L'orgueil a plus de part que la bonté aux remontrances que nous faisons à ceux qui commettent des fautes, et nous ne les reprenons pas tant pour les en corriger, que pour leur persuader que nous en sommes exempts.
La Rochefoucauld, Maximes, 37.
24 Quand il m'arrive de ne pas faire les choses à sa fantaisie, elle me reprend sans colère, et jamais il ne lui échappe de ces épithètes dont les dames violentes sont si libérales.
A. R. Lesage, Gil Blas, IV, VII.
25 Habitués à régenter, à faire des observations, à commander, à reprendre vertement leurs commis, Rogron et sa sœur périssaient faute de victimes.
Balzac, Pierrette, Pl., t. III, p. 702.
26 Elle reprenait ma mère sur un grain de sel, une goutte de vinaigre, un atome de saindoux, un soupçon de farine. Ma mère souffrait en silence et supportait avec résignation les conférences diététiques de cette personne impossible.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, XIV.
(Sujet n. de chose). Servir d'instruction, corriger.
27 (…) rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts.
Molière, Tartuffe, Préface.
b (Compl. n. de chose). Blâmer, censurer, condamner, critiquer. || « Ce que ces beaux censeurs (cit. 2) en moi peuvent reprendre » (Molière).|| « Que je ne dise rien qui doive être repris ! » (→ Langue, cit. 6, La Fontaine). || N'avoir rien à reprendre à… (→ Miss, cit. 1). || Trouver à reprendre à qqch. (→ Dessus, cit. 23; 1. friper, cit. 2). Dire, redire.
28 Et laissant la fierté des paroles aux autres,
C'est par leurs actions qu'ils reprennent les nôtres.
Molière, Tartuffe, I, 5.
———
II V. intr. (V. 1175).
1 Reprendre vie, vigueur (après un temps d'arrêt, de faiblesse, de stagnation). Vx. || Le convalescent a bien repris. Refaire (se), rétablir (se).Cet arbre a été long à reprendre. || Reprendre de bouture (cit. 2, par métaphore). Repousser. || Cette pièce de théâtre a repris, après être tombée d'abord, elle s'est relevée (Académie). || Le commerce reprend.
29 Sur sa base agricole, sa terre qui récompense toujours le labeur, la France refit de la richesse. Comme on dit, les affaires reprirent. Des industries, encouragées par le gouvernement, se fondèrent. L'esprit d'entreprise se ranima (…)
J. Bainville, Hist. de France, X, p. 191.
2 (V. 1200). Recommencer (intrans.). || Les cours reprendront à telle date ( Rentrée, reprise). || La guerre, la fusillade reprend (→ Dépôt, cit. 13; individuellement, cit. 3). || Au cas où la fièvre reprendrait (→ Prescrire, cit. 6). Recrudescence. || La sonnerie reprenait aux quatre coins de la caserne (cit. 3). || La vie normale allait reprendre (→ Léthargie, cit. 3). || Reprendre de plus belle (→ Cours, cit. 21). || Cesser pour (cit. 31) reprendre ensuite. || Mode qui reprend. Revenir (→ Partisan, cit. 4).
30 Il voulut appeler, mais la crise reprenait avec une violence nouvelle. Il saisit la sonnette et sonna désespérément.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 248.
——————
se reprendre v. pron.
ÉTYM. (XIIIe, « se cacher »).
1 (1785, in D. D. L.). Réfl. Se ressaisir en retrouvant la maîtrise de soi ou en corrigeant ses fautes passées (→ Démission, cit. 4; dérive, cit. 2). Réagir. || Se reprendre en rachetant sa conduite passée.
31 Il fallait que Thérèse eût le temps de se reprendre; c'était la surprise qui avait eu raison d'elle. Demain soir, elle serait prête; elle tiendrait son cœur bien en main.
F. Mauriac, la Fin de la nuit, VI.
Corriger, dans ses propos, ce qui a été dit par erreur ou imprudemment (→ Gueule, cit. 17). Corriger (se), rétracter (se).(D'un musicien qui corrige une fausse note). → Dissonant, cit. — Le malade se reprenait à la vie, se remettait à vivre.
S'y reprendre à deux fois, à plusieurs fois : recommencer (→ Précision, cit. 6).
Se reprendre à…, et l'inf. : se remettre à… (→ Dérailler, cit. 2).
Se reprendre à faire qqch. : recommencer.
32 Là-dessus, il se reprit à penser à son père, à sa mère, aux Rinaldi de la plaine : qu'est-ce qu'il avait à faire avec tous ces gens ?
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XIX.
33 Mon père se reprit à parler. Sa voix, petit à petit, prenait un accent pénétré, remontreur et sentencieux.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, XIX.
2 Récipr. (En parlant d'époux, d'amoureux). || On avait pris l'habitude de se prendre, de se quitter, parfois pour se reprendre et se requitter (→ Incompatibilité, cit. 5; et aussi assombrir, cit. 12).
34 — Vos époux se reprennent-ils quelquefois ?
— Très souvent; cependant la durée la plus courte d'un mariage est d'une lune à l'autre.
Diderot, Suppl. au voyage de Bougainville, III.
3 Passif. Être repris, recommencer. || Le dialogue (cit. 3) qui venait de se terminer se reprenait en moi.
——————
repris, ise p. p. adj.
1 (Sens I, 1). || Livres repris, remaniés, refondus (→ Minotaure, cit. 2). Raccommoder (vx). || Productions élaborées, reprises, consolidées (→ Note, cit. 26). || Phrase (cit. 9) prise, reprise, pétrie, martelée. Écrire.
(Sens I, 3). || Lamentations reprises en cadence (cit. 7). || Mots repris et ressassés chez Péguy (→ Insistance, cit. 4). || Phrase reprise interminablement (cit. 2).
2 (1549). Loc. Être repris de justice, condamné, « repris » par la justice. Repris de justice.
CONTR. Redonner. — Laisser, quitter; attribuer; engager; arrêter, bloquer, cesser, interrompre; approuver. — (De l'intrans.) Mourir.
DÉR. Repreneur, repris de justice, reprise.

Encyclopédie Universelle. 2012.