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• XIV^e, rare av. fin XVII^e; lat. meditativus

1 ♦ Qui est porté à la méditation. Caractère, esprit méditatif. — Avoir un air méditatif. ⇒ absorbé, pensif, préoccupé, recueilli, rêveur, songeur. « elle reprit son air méditatif et son visage se referma » (Sartre).

2 ♦ N. C'est un méditatif. ⇒ penseur, rêveur.

Synonymes :

adj. (et n.)

d1./d Porté à la méditation. Esprit méditatif.

|| Subst. Les méditatifs sont souvent distraits.

d2./d Qui dénote la méditation. Un air méditatif.

⇒MÉDITATIF, -IVE, adj.

[Le plus souvent postposé au subst.]

A. — [Correspond à méditation A]

1. [En parlant d'une pers.] Qui est porté à la méditation. Synon. réfléchi, rêveur, songeur. Caractère, esprit, tempérament méditatif; âmes, intelligences méditatives. Dompté par les malheurs du collège et par les crises de sa vie physique, il demeura méditatif, devina les sentiments (BALZAC, L. Lambert, 1832, p.119). Nous nous pencherons sur la vie, — comme vous le faisiez bien, ma soeur, méditative et soucieuse (GIDE, Tentative amour., 1893, p.84):

• —. Sans compter que, méditatif et contemplatif de son naturel, il passait à réfléchir sur la destinée de l'homme un temps qu'avec moins de génie il eût employé au soin de sa fortune.

A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.228.

— Emploi subst. Le plus sévère méditatif qu'il y ait jamais eu (...) qui pense le plus rationnellement (...) passa pour un homme à imagination (BONALD, Législ. primit., t.1, 1802, p.67). L'expérience de tous les artistes et de tous les méditatifs est la même: c'est en gardant très longtemps dans l'âme l'idée dominante d'une oeuvre que l'on parvient à mûrir (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.136).

2. Qui traduit ou indique la méditation.

a) [En parlant de l'attitude phys. d'une pers.] Air, front, regard méditatif. Tout à fait semblable aux abbés romains de la vieille école: — œil pénétrant et doux, bouche méditative et souriante (LAMART., Voy. Orient, t.1, 1835, p.77). Elle restait étendue à la même place, avec ce masque de nervosité, méditatif et obstiné (CHARDONNE, Épithal., 1921, p.393).

b) [En parlant d'une activité] S'isoler dans un loisir méditatif, à moins d'y être forcé comme toi par une infirmité physique, ta vue, c'est de l'impuissance ou de l'égoïsme (LAMART., Corresp., 1835, p.168). Des repos d'attelages de buffles noirs, à l'œil de verroterie bleue, à la fade odeur de musc, immobiles dans leur ruminement méditatif (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.234).

B. — [Correspond à méditation B] Qui se livre à la méditation religieuse. Les moines tondus se promènent là-haut, silencieux et méditatifs, un rosaire à la main (BERTRAND, Gaspard, 1841, p.165).

REM. Méditativement, adv. D'une façon méditative (supra A 1), pensive. Synon. rêveusement, songeusement. Regarder qqn méditativement. C'étaient des pommes de terre. Il s'en fit donner une et se mit à la manger méditativement (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.311). Puis elle s'assied et se polit méditativement les ongles (CLAUDEL, Part. midi, 1906, III, p.1036). Les approches de la mort? fit-il les deux mains méditativement jointes (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.466).

Prononc. et Orth.:[meditatif], fém. [-i:v]. Ac. 1694, 1718 me-, dep. 1740 mé-. Étymol. et Hist. Ca 1320 «relatif à la méditation» (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, xv, 3343), rare av. fin XVII^e s.: 1671 (POMEY). Empr. au lat. médiév. meditativus «id.» (XII^e s. ds BLAISE Latin. Med. Aev., v. aussi Nov. Gloss.), dér. de la forme meditatum de meditor «méditer», att. comme terme gramm. en b. lat. «désidératif (d'un verbe)» d'où le m. fr. (forme) méditative (XIV^e s. Extrait ms. S. G. 1460 ds THUROT, p.185). Fréq. abs. littér.:254. Fréq. rel. littér.:XIX^e s.: a) 423, b) 317; XX^e s.: a) 247, b) 399.

méditatif, ive [meditatif, iv] adj. et n.

ÉTYM. XIV^e, rare av. la fin du XVII^e; lat. meditativus. → Méditer.

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1 Qui est porté à la méditation (→ Concentrer, cit. 7). || Platon était mélancolique et méditatif (→ Enjouement, cit. 4). || Caractère, esprit méditatif (→ Étincelant, cit. 8).