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assommoir

assommoir [ asɔmwar ] n. m.
• 1700; de assommer
1Vx Instrument qui sert à assommer. casse-tête.
Mod. Fig. COUP D'ASSOMMOIR : événement soudain qui assomme, accable; prix exorbitant.
2(v. 1850) Vx Cabaret où les consommateurs s'assomment d'alcool. « L'Assommoir », roman de Zola.

assommoir nom masculin Populaire et vieux. Débit de boissons de dernière catégorie. Piège à bascule destiné à assommer les carnassiers et les rongeurs. ● assommoir (expressions) nom masculin Coup d'assommoir, événement qui stupéfie.

assommoir
n. m. Instrument servant à assommer, à tuer des animaux.

⇒ASSOMMOIR, subst. masc.
A.— Instrument qui sert à assommer; spéc. bâton court garni à une extrémité d'une balle de plomb, encore appelé casse-tête :
1. Si Philippe reçut un coup de sabre qui lui coupa le front et une partie de la figure, il fendit obliquement la tête de Max par un terrible retour du moulinet qu'il opposa pour amortir le coup d'assommoir que Max lui destinait.
BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, p. 543.
2. Un des « fumistes » dont la chandelle éclairait le visage barbouillé, et dans lequel Marius, malgré ce barbouillage, reconnut Panchaud, (...) levait au-dessus de la tête de M. Leblanc une espèce d'assommoir fait de deux pommes de plomb aux deux bouts d'une barre de fer.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 947.
Au fig.
1. Coup d'assommoir. Événement accablant par sa soudaineté et sa brutalité :
3. Et il [des Supeaulx] présenta à madame l'État Volé par Dutocq (...). Célestine reconnut l'écriture, lut, et pâlit sous ce coup d'assommoir.
BALZAC, Les Employés, 1837.
2. Fam. Personnage très ennuyeux.
P. ext. :
4. Les travaux et les affaires sont de terribles assommoirs.
BALZAC, Lettres à l'étrangère, t. 1, 1850, p. 305.
B.— CHASSE et PÊCHE. Piège destiné aux bêtes nuisibles et se composant d'un appât et d'un poids de pierre ou de bois qui assomme l'animal dès qu'il touche l'appât :
5. Devant lui, deux clayons de genêt étrécissaient encore le sentier, que barrait complètement, entre eux, la trappe d'un assommoir : une lourde planche de chêne, et qu'alourdissaient davantage deux grosses briques liées d'un fil de fer. À côté, jeté hors du chemin, gisait un écureuil mort. Il était tombé sur le dos, aplati par le poids du piège; ...
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 282.
1. Trébuchet employé pour capturer certains oiseaux (d'apr. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop.). Assommoir du Mexique (BAUDR. Chasses 1834).
2. ,,Boule de fer ronde qui termine généralement un dégorgeoir et sert à assommer le poisson d'un coup sec sur la tête, ce qui permet de le décrocher aisément`` (POLLET 1970).
C.— Pop. Débit de boisson de bas étage où les consommateurs « s'assomment » à force de consommer de l'alcool :
6. Trois semaines plus tard, vers onze heures et demie, un jour de beau soleil, Gervaise et Coupeau, l'ouvrier zingueur, mangeaient ensemble une prune, à l'Assommoir du père Colombe.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 466.
7. Un soir, comme nous étions attablés dans un assommoir de Montmartre, nous vîmes entrer une vieille femme en guenilles, qui tenait à la main un jeu de cartes crasseux.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Misti, Souvenirs d'un garçon, 1884, p. 910.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1700 « instrument (piège) pour assommer » (LIGER, Nouv. Maison rust. ds DG : Broyon ou assommoir pour prendre les bestes puantes); 1834 fig. (d'une pers.) (LAND. : en parlant d'un homme dont le bavardage nous fatigue, on dit : c'est un assommoir! quel assommoir!); av. 1755 « événement soudain qui assomme, qui porte un coup fatal » (ST-SIMON, 104, 161 ds LITTRÉ : La lâcheté si punissable de ce refus de secours fut le dernier assommoir qui détermina la victoire d'une part, le désordre et la fuite de l'autre); 1877 L'Assommoir, titre d'un roman de Zola [cabaret où les consommateurs s'assomment d'alcool].
Dér. de assommer; suff. -oir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :123.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAUDR. Chasses 1834. — BRÉZ. Pierre 1968. — BRUANT 1901. — BURN. 1970. — Canada 1930 (s.v. assomouère). — CHABAT t. 1 1875. — CHESN. 1857. — FRANCE 1907. — LARCH. Suppl. 1880. — LA RUE 1954. — POLLET 1970. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 52, 268, 541.

assommoir [asɔmwaʀ] n. m.
ÉTYM. 1700; de assommer.
1 (1700). Instrument qui sert à assommer. Spécialt. Bâton garni d'une balle de plomb à l'une des extrémités. Casse-tête.
1 Debout sur la chaussée, un assommoir à la main, les chasseurs (du castor) sont attentifs (…)
Chateaubriand, Voyage en Amérique, 129.
2 Les étroites embrasures qui perçaient régulièrement l'enceinte n'en égayaient pas la monotonie rébarbative, pas davantage que les deux tours rondes aux toits pointus et obtus qui écrasaient de leur masse l'entrée étranglée, défendue par des assommoirs.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 245.
2 (Av. 1755). Fig. Coup d'assommoir : événement soudain qui assomme, accable.C'est un coup d'assommoir (en parlant du prix d'une chose) : c'est un prix exorbitant.
3 Que l'on juge donc du coup d'assommoir qu'il reçut, quand il entendit Phileas Fogg dire de sa voix calme :
Mais il y a d'autres navires que le Carnatic, il me semble, dans le port de Hong-Kong.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 164.
3 (1834). Vx, fam. Personne ennuyeuse.
4 Piège disposé de manière à assommer renards, blaireaux et autres bêtes qui s'y prennent.
Trébuchet utilisé pour capturer certains oiseaux.
5 (V. 1850; cf. Daudet, Jack, 1876). Vx. Fam. Cabaret où les consommateurs s'assomment d'alcool.REM. Au sens de « cabaret populaire », ce mot est littéraire, après avoir été populaire, et ne survit que par le succès de l'œuvre de Zola qui porte ce titre (1877).
4 Les assommoirs de la place Maubert grouillaient d'une multitude en loques. Tous les débits d'ailleurs et les comptoirs offraient le même aspect décourageant.
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 171.

Encyclopédie Universelle. 2012.