revivre [ r(ə)vivr ] v. <conjug. : 46>
• 980; lat. revivere
I ♦ V. intr. Revenir à la vie.
1 ♦ Vivre de nouveau (après la mort). ⇒ ressusciter. Par ext. Il revit dans son fils : son fils lui ressemble, agit comme lui, le continue.
♢ Par exagér. Recouvrer ses forces, son énergie; retrouver le calme, la joie. Je commence à revivre depuis que j'ai reçu de ses nouvelles. ⇒ respirer.
2 ♦ (Choses) Renaître, se renouveler. « voilà les bases profondes sur lesquelles la monarchie doit se replacer pour revivre et refleurir » (Michelet).
3 ♦ FAIRE REVIVRE : redonner vie à. « L'odorat, ce mystérieux aide-mémoire, venait de faire revivre en lui tout un monde » (Hugo). ⇒ évoquer. Faire revivre une coutume tombée en désuétude (cf. Remettre en honneur).
♢ Redonner vie par l'imitation, l'imagination, l'art. Faire revivre un personnage du passé dans un roman, un film.
II ♦ V. tr. (déb. XIXe)
1 ♦ Vivre (qqch.) de nouveau. Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu. — Revivre une émotion, une impression, la ressentir de nouveau.
2 ♦ Vivre par l'esprit (ce qu'on a déjà vécu). Je « revis mon passé blotti dans tes genoux » (Baudelaire).
⊗ CONTR. Mourir; éteindre (s') .
⊗ HOM. Revis :revis (revoir).
● revivre verbe intransitif Vivre de nouveau, en parlant d'un être mort : Le Christ fit revivre Lazare. Littéraire. Sembler être présent en quelqu'un d'autre qui réunit les mêmes qualités, les mêmes traits physiques et moraux : Les parents ont le sentiment de revivre dans leurs enfants. Revenir à la santé, retrouver ses forces, son optimisme : Revivre après des journées d'angoisse. Être à nouveau en usage, en vigueur : Faire revivre une tradition tombée dans l'oubli. Être évoqué avec force et vérité, par l'écriture ou par un moyen artistique : Un film qui fait revivre les années de guerre. ● revivre (citations) verbe intransitif Michel Eyquem de Montaigne château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1533-château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1592 Si j'avais à revivre, je revivrais comme j'ai vécu ; ni je ne plains le passé, ni je ne crains l'avenir. Essais, III, 2 regrette ● revivre (homonymes) verbe intransitif ● revivre (synonymes) verbe intransitif Vivre de nouveau, en parlant d'un être mort
Synonymes :
Revenir à la santé, retrouver ses forces, son optimisme
Synonymes :
- récupérer
- renaître
- se retaper (familier)
Être à nouveau en usage, en vigueur
Synonymes :
- réapparaître
- resurgir
- se rétablir
● revivre
verbe transitif
Vivre de nouveau des événements de sa vie passée : Il ne voudrait pas revivre ce qu'il a enduré.
Faire renaître, dans son esprit, certains événements de son passé : Des rêveries où l'on revit avec plaisir sa jeunesse.
● revivre (homonymes)
verbe transitif
revivre
v.
rI./r v. intr.
d1./d Revenir à la vie; ressusciter.
|| Revivre dans qqn, se continuer en lui.
d2./d Recouvrer sa santé, sa vigueur; retrouver l'espérance, la joie. Se sentir revivre.
d3./d (Choses) Renaître, se renouveler. Croyances qui revivent.
d4./d Faire revivre une chose, la remettre en usage.
|| Faire revivre un personnage, lui redonner vie par l'art.
rII./r v. tr. Vivre, éprouver de nouveau. Revivre une angoisse.
⇒REVIVRE, verbe
A. — Empl. intrans.
1. Revenir à la vie.
a) Vivre de nouveau, ressusciter. Je m'avançai vers le jeune homme, je ne pensais plus à Henriette; j'étais tout entier à ce cadavre qu'il devait faire revivre le soir (JANIN, Âne mort, 1829, p. 54). Vous retrouverez des forces en dormant près d'elle, comme Anthée revivait chaque fois qu'il touchait terre (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 57).
— RELIG. Vivre après la mort sous une autre forme, en un autre lieu. Il saisit la petite croix et la soulève à nouveau. Jean: « Voyez comme je me suis résigné à mourir, pour revivre auprès de lui! » (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 548).
b) P. exagér. Reprendre des forces, de la vigueur, recouvrer son énergie, son intégrité morale ou physique. Stephen croyait revivre au jour où il partit le matin si pauvre d'argent, si riche de courage, de force et d'espoir, si riche de son amour et de celui de Magdeleine (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 256). Vivre! Vivre! Ils me font rire, avec ce mot. C'est revivre qui est bon! C'est sans doute survivre qui serait vivre (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 148).
— P. anal. [Le suj. désigne une collectivité, une communauté] Se remettre en mouvement; reprendre le cours normal d'une activité. Nous disons: « Honneur et Patrie », entendant par là que la nation ne pourra revivre que par la victoire (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 241):
• 1. Mouret reparut, en haut du grand escalier (..) et de là, il domina encore la maison entière (...). Il sentait, à ses pieds, la machine se mettre en branle, s'échauffer et revivre (...) depuis les tables où les garçons de magasin se hâtaient d'empaqueter les marchandises, jusqu'aux profondeurs du sous-sol.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 482.
— P. métaph. Mes terres que tu as trouvées à demi-mortes, il y a quatre mois, rentrent en prospérité et revivent (FABRE, Hospit., 1880, p. 75).
c) Se continuer génétiquement ou spirituellement dans la personne d'un autre. J'ai vu M. Paul Calmann (...) suppléer, avec ses deux jeunes frères, le vieux chef que nous regrettons, mais qui revit dans ses enfants (A. FRANCE, Vie littér., 1892, p. XVI).
d) Au fig.
— Reparaître à l'esprit, à l'imagination. Revivre dans la mémoire, le souvenir de quelqu'un. Le distingué chanoine prébendé, mort depuis, semble revivre à chaque ligne de cette lettre véritablement unique (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 248). Voici que maintenant revivent sous nos yeux l'Égypte des Pharaons, les Assyriens, les Babyloniens, les Phéniciens, les Araméens, les Perses (Philos., Relig., 1957, p. 40-16).
— Faire revivre qqn, qqc. Redonner vie par une évocation fidèle. Aujourd'hui, une femme en deuil dépose chez moi une lettre avec une photographie du garçonnet en question, (...) dont j'ai tracé un si charmant portrait, me remerciant d'avoir fait revivre l'être bien aimé (GONCOURT, Journal, 1888, p. 845).
— Faire revivre qqc.
♦ Faire vivre à nouveau, redonner corps à quelque chose par l'art, par l'imitation. Le travail que doit accomplir le chef d'orchestre pour faire revivre une œuvre est avant tout un acte d'obéissance (Arts et litt., 1936, p. 60-11).
♦ Remettre en usage, en honneur, en vogue. « Ainsi, mon bon ami, vous vous inspirez du vieux Buonarotti et vous iriez jusqu'au babouvisme? — Quoi? Qu'est-ce? leur dis-je tout étonnée. Vous voulez faire revivre cette vieillerie?... » (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 329). Pour avoir mal observé les institutions de la cité ancienne, on a imaginé de les faire revivre chez nous (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 2).
♦ En partic. Raviver (des couleurs), redonner de l'éclat à quelque chose. Le jardinier, qui était un nègre, a été prendre de l'eau dans un vieil arrosoir et il l'a répandue devant moi pour faire revivre les belles couleurs de la mosaïque, et puis je m'en suis allé (FLAUB., Corresp., 1858, p. 258).
2. Habiter de nouveau à l'endroit où l'on a déjà vécu, avec des personnes avec qui l'on a déjà vécu. Moi aussi, qui serai bientôt peut-être fauché par la mort dans quelque pays lointain, jeté dans le néant ou l'éternité, moi aussi, j'aimerais revivre à Tahiti (LOTI, Mariage, 1882, p. 205). Il pensa à ses camarades, les journaliers de Fonteneilles, et il reconnut qu'il les aimait tous, qu'il pardonnait à tous, et qu'il lui serait bon de revivre parmi eux (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 385).
B. — Empl. trans.
1. a) Vivre de nouveau sa vie, une partie de sa vie. Je n'ai jamais vu d'homme vouloir revivre sa vie, pas même de femme consentant à revenir à dix-huit ans (GONCOURT, Journal, 1864, p. 40). Revivant les scènes du drame dont l'affreuse hantise la suppliciait (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 142).
b) Au fig. Évoquer avec intensité par la pensée ou l'imagination des impressions, des événements. Ramassé sur lui-même, le dos appuyé au dur dossier, les bras croisés pour comprimer cette chose étrangère, greffée dans sa chair et qui l'étouffait, il revivait mentalement sa soirée (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 903):
• 2. Je me suis donc amusé à écrire ce livre. Je ne l'ai pas fait seulement pour revivre des souvenirs ensoleillés, évoquer en moi les villes, les sites et les hommes d'un pays qui m'est particulièrement cher, mais aussi pour conduire le voyageur pressé (...) au long d'un itinéraire inédit...
T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 11.
— [Par effacement du compl.] Près de la cheminée, madame Burle était accoudée, au fond de son fauteuil de velours jaune, regardant fumer une dernière racine, de ces regards fixes et vides des vieilles gens qui revivent en eux-mêmes (ZOLA, Cap. Burle, 1883, p. 4).
2. Reprendre un style de vie, des occupations. Aujourd'hui, toutes les trappes (...) reprennent les règlements de Citeaux et revivent la vie des cénobites au moyen âge (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 221).
3. Empl. subst. masc.
a) AGRIC. Regain. Sur certains sols très favorables (...) le regain est assez abondant pour donner lieu à une seconde coupe de foin, à peine moins productive que la première; c'est le revivre (FÉN. 1970).
b) ART DRAM. Procédé d'intériorisation qui consiste à transposer les émotions, les traits de caractères du personnage dans le propre vécu du comédien. Si réaliste, soit-il, le jeu des acteurs russes diffère du nôtre, en ce sens que le « revivre » stanislavskien [du théoricien Stanislavski] tient compte d'une intériorisation qu'on exprime aujourd'hui en préceptes moraux: humilité, bonté, refus du cabotinage (Le Nouvel Observateur, 17 mai 1976, p. 150, col. 2).
REM. Revivant, -ante, part. prés. en empl. adj. a) Qui revit, qui reprend son essor. Père et mère et enfants, en jetant un regard ému à cette terre revivante dont la résurrection ramène le maître, passeront l'humble seuil, dans la lumière de l'âme et dans le ruissellement du jour (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 233). b) Qui ressurgit à l'esprit, à l'imagination. Elle retrouvait présente à son esprit, revivante à ses yeux cette visite à Saint-Pierre, où la main de son enfant lui avait fait lire, dans du soleil, les mots d'or (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 179).
Prononc. et Orth.:[], (il) revit [-vi]. Homon. formes de revoir. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. a) fin Xe s. « être de nouveau vivant » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 364); b) ca 1150 faire revivre « ressusciter (trans.) » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 800); c) mil. XVe s. « revivre spirituellement par le salut de l'âme » (Cycle des Mystères des Premiers Martyrs, ms. 1131, Bibl. Ste-Geneviève, éd. G. A. Runnalls, Prologue, 50); 2. a) ca 1275 « se perpétuer, revivre mentalement (dans le souvenir de quelqu'un) » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 8116); b) 1310-1340 « faire revivre, ressusciter moralement, évoquer » (JEAN DE CONDÉ, Dit de portejoie, 50, Dits et contes de Baudouin et Jean de Condé, éd. A. Scheler, t. 3, p. 231); 3. 1636 « (d'une chose) réapparaître, se renouveler, renaître » (CORNEILLE, Le Cid, II, 5); 4. 1553 « vivre encore, continuer à avoir une existence » (RONSARD, Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 5); 5) 1564 « retrouver de la vitalité, des forces » (ID., ibid., t. 12, p. 217, vers 25); 6. 1690 « redevenir vif, neuf » (FUR.). B. Trans. 1. [fin Xe s. pronom. réfl. se revivre « ressusciter » (Passion, éd. Silvio D'Arco Avalle, 85)] XIIIe s. « ranimer, faire revenir à la vie » (La Chante-pleure, 218 ds RUTEBEUF, Œuvres, éd. A. Jubinal, t. 3, p. 99); 1625 (Discours du Parlement de Dijon ds Variétés hist. et littér., éd. E. Fournier, t. 1, p. 40); 2. 1820 (LAMART., Médit., p. 174: revivre une seconde vie). Du lat. revivere « vivre à nouveau ». Fréq. abs. littér.:1 030. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 024, b) 1 252; XXe s.: a) 2 175, b) 1 522.
revivre [ʀ(ə)vivʀ] v.
ÉTYM. 980, intrans.; du lat. revivere.
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I V. intr. Revenir à la vie.
1 Vivre de nouveau (après la mort). || Si les morts pouvaient revivre. ⇒ Ressusciter. || Animalcules qui revivent après une mort apparente. ⇒ Reviviscence.
♦ Fam. || Un vin qui ferait revivre un mort, très stimulant.
2 (1580). Recouvrer ses forces, son énergie, retrouver le calme, la joie. || Il revit quand il retrouve la mer. || Se sentir revivre (→ Héroïsme, cit. 8). || Je commence à revivre depuis que j'ai reçu de ses nouvelles. ⇒ Respirer.
3 (1636). Littér. Se continuer (en la personne d'un autre). || Un père revit dans (en) ses enfants. || Revivre dans la mémoire de qqn.
1 Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.
Corneille, le Cid, I, 5.
2 (…) en me mariant, je pourrai me voir revivre en d'autres moi-mêmes (…)
Molière, le Mariage forcé, 1.
4 (XIIIe). Choses. Renaître, se renouveler. || Des traditions longtemps perdues revivent. — Remettre en vogue, en usage.
3 La propriété et l'Église, la terre et Dieu, voilà les bases profondes sur lesquelles la monarchie doit se replacer pour revivre et refleurir.
Michelet, Hist. de France, II, III.
4 Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit d'août ».
5 Faire revivre : redonner vie en son esprit, évoquer avec force, rendre présent (le passé). || Faire revivre en soi les phases d'un drame (→ Mental, cit. 1). ⇒ Évoquer.
5 L'odorat, ce mystérieux aide-mémoire, venait de faire revivre en lui tout un monde. C'était bien là le papier, la façon de plier, la teinte blafarde de l'encre, c'était bien là l'écriture connue; surtout c'était là le tabac.
Hugo, les Misérables, V, IX, IV.
♦ Redonner vie par l'imitation, l'imagination, l'art. || Le talent dramatique (cit. 6) fait revivre les génies. || Faire revivre les hautes âmes du passé (→ Divination, cit. 3). || Quatuor (cit. 1) qui fait revivre une œuvre de Beethoven.
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II V. tr. (1820, Lamartine, in Littré).
1 Vivre (qqch.) de nouveau. || Revivre sa vie : « recommencer le cours de sa vie » (Littré). || Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu. || L'homme ne revit jamais ce jour unique (→ Éphémère, cit. 5).
6 On ne devine une telle histoire qu'en la refaisant d'esprit et de volonté, en la revivant, en sorte que ce ne soit pas une histoire, mais une vie, une action.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., De la méthode… de ce livre.
7 Il est doux de revivre avec une femme les affres du premier homme, et de craindre sa résorption subite, sa cassure en deux, une fêlure soudaine de son front à son orteil.
Giraudoux, Bella, III.
♦ Revivre une émotion, une impression, la ressentir de nouveau.
2 Vivre par l'esprit (ce qu'on a déjà vécu). || Revivre son passé (→ Évoquer, cit. 10), revivre sa vie. || Ce film nous fait revivre les événements de la guerre.
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CONTR. Mourir. — Éteindre (s').
HOM. (De certaines formes) Formes du v. revoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.