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BIBLE
BIBLE

EN AMONT et en aval du moment décisif de sa constitution dernière, par le versant de sa genèse et par celui de son destin, la Bible a marqué non seulement de son empreinte mais aussi en quelque sorte de son être la nature même d’une importante partie de la civilisation et de la culture.

Sans la Bible, le discours, autrement dit la façon non seulement de parler et d’écrire, mais aussi de juger et de penser, de créer et de rêver, serait en effet tout autre. Les rapports entre les hommes sont eux-mêmes définis par des lois dont les racines sont pour beaucoup bibliques. Or la Bible porte elle-même l’empreinte profonde de plusieurs autres cultures, antérieures et contemporaines. Bien plus, en se formant, elle a drainé les eaux de civilisations antiques, des civilisations égyptienne et sémite surtout, en son premier temps, et, pour sa part plus tardive, des civilisations orientale et hellénique.

La Bible a restitué par la suite ce qu’elle avait pris, au cours d’une très longue carrière où l’on n’a cessé de l’écrire et de la dire, et, pour ce faire, d’abord de la traduire. Paradoxalement, quel que soit l’arsenal linguistique dont dispose le savant qui la scrute dans ses langues dites originales – l’hébreu, l’araméen et le grec –, on peut affirmer aisément que la Bible comme Bible n’a vraiment d’autre histoire que celle de ses versions: née comme traduction dans l’Alexandrie hellénistique du IIIe siècle avant J.-C., elle est également grecque par le nom qu’elle y reçut, hè Biblos , «le Livre». Dans l’Antiquité et jusqu’à nos jours, elle n’a pu s’imposer que parce qu’elle fut toujours traduction. Il n’y a même de Bible véritable qu’avec l’habit d’une vulgate, c’est-à-dire quand la totalité des membres d’une communauté peut la reconnaître et la lire en sa langue propre. Après sa phase de fécondation et de gestation, qui fut hébraïque, la Bible naquit grecque pour mûrir et s’épanouir ensuite dans une multitude de langues, qui sont autant de langues bibliques en quelque sorte originales.

Ce paradoxe en commande ou en reflète bien d’autres. La Bible se présente comme un livre unique, que son nom même désigne d’emblée comme tel; mais elle est aussi une vraie bibliothèque, évoquant et signifiant les longues étapes d’une évolution culturelle et religieuse dont on ne cessa dans le passé et dont on ne cesse aujourd’hui de décrire l’ordonnance et de démontrer la logique.

Car la Bible, selon les yeux qui la regardent, apparaît soit comme le comble de l’anarchie, soit comme le sommet de la cohérence. En fait, sa cohérence est anarchie dans la mesure où elle trouve en chaque lieu et chaque moment son principe nouveau, dont le lecteur seul est maître. Et son anarchie est cohérence dans la mesure où toute dérive qu’elle révèle ou engendre n’est en fait qu’une trajectoire nouvelle de sens qui vient croiser quelque part la somme totale des autres. La Bible est rigide et dure; elle est «règle» ou «canon». Elle est souple et libre; elle est «livre» et «lecture». Durant son histoire, elle a fait condamner et fut elle-même, toute ou en partie, condamnée, parfois juge et parfois accusée, mais toujours pour des causes qui, objectivement, engageaient l’homme et avec lui le monde.

En bref, si l’on peut dire qu’écrire est l’un des synonymes de vivre, on peut dire dès lors que la Bible, écriture «sainte», différente et distincte de toute autre, ou «Écriture», est – pour le savant qui peine à la comprendre et pour l’honnête homme qui la sait approcher, lui, de bien des façons que la culture spontanément propose – la réalisation symbolique unique du vivant lui-même. Elle est un cosmos ou un monde scripturaire, le cosmos ou le monde en écriture. Traduit dans le langage qui est le sien, cela peut se dire ainsi: «inspirée» par l’Esprit-Saint, la Bible fait le récit des actes mêmes de l’Esprit.

bible [ bibl ] n. f.
XIIe; lat. biblia, mot gr. « livres saints »
1 ♦ LA B IBLE (avec un B majuscule) :recueil de textes tenus pour sacrés par les religions juive et chrétienne. Interprétation de la Bible. exégèse. La Bible hébraïque. torah. La sainte Bible comprend l'Ancien et le Nouveau testament. évangile; vulgate. Méditer un passage de la Bible. écriture (sainte). De la Bible. biblique. La Bible de Sacy, traduite par Lemaistre de Sacy.
2Le livre lui-même. « Une bible de poche, sur papier pelure, et fort usagée » (Martin du Gard).
3Par appos. Papier bible : papier d'imprimerie opaque très mince.
4Par anal. (XVIe) Ouvrage faisant autorité pour un individu, un groupe, une époque.

bible nom féminin (latin ecclésiastique biblia, livres sacrés, du grec biblia, livres) Ensemble des textes sacrés pour les religions juive et chrétienne. (En ce sens, prend une majuscule.) Livre qui contient ces textes. Livre de référence, ouvrage fondamental souvent consulté. ● bible (citations) nom féminin (latin ecclésiastique biblia, livres sacrés, du grec biblia, livres) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Je lisais. Que lisais-je ? oh ! le vieux livre austère, Le poème éternel ! — La Bible ? — Non, la terre. Les Contemplations, Écrit au bas d'un crucifix, III, 8 bible (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique biblia, livres sacrés, du grec biblia, livres) Sens et orthographe 1. La Bible (avec une majuscule) = le livre sacré des juifs et des chrétiens. Jurer sur la Bible. 2. Une bible (avec une minuscule) = un exemplaire de ce livre ; un ouvrage qui fait autorité. Une bible reliée en maroquin rouge ; le Larousse gastronomique, c'est sa bible. 3. Papier bible. Employé comme adjectif, bible s'écrit sans majuscule et reste invariable : du papier bible, des papiers bible. ● bible adjectif Papier bible, papier pour impression, mince, léger, opaque et résistant. ● bible (expressions) adjectif Papier bible, papier pour impression, mince, léger, opaque et résistant.

bible
n. f.
d1./d RELIG (Avec une majuscule.) Ensemble des textes reconnus d'inspiration divine par les juifs et les chrétiens. (à la Bible juive qu'ils considèrent comme l'Ancien Testament, les chrétiens ont ajouté le Nouveau Testament. La Bible est connue selon trois versions: hébraïque, grecque - traduction des Septante, Alexandrie, IIIe s. av. J.-C. - et latine - Vulgate.)
Livre, volume contenant ces textes.
|| (En appos.) Papier bible, très mince et opaque, comme celui des bibles.
d2./d Manifeste, ouvrage fondamental d'une doctrine.
d3./d Par ext. Ouvrage que l'on consulte souvent. Ce livre, c'est ma bible.
Encycl. Le recueil juif palestinien (38 livres) comprend trois parties.
d1./d La Loi (la Torah): les 5 livres du Pentateuque sont la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
d2./d Prophètes (21 livres): a) les Prophètes antérieurs sont les 6 livres historiques couvrant la période qui va de la conquête de la Terre promise à la fin de la Royauté (XIIe-VIe s.): Josué, Juges, Samuel (1 et 2), Rois (1 et 2); on pensait jadis qu'ils avaient les prophètes pour auteurs; b) les Prophètes postérieurs sont les 15 recueils des 3 grands (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel) et des 12 petits prophètes; le Livre de Daniel n'en fait pas partie.
d3./d Hagiographes (12 livres): 4 livres historiques (Esdras, Néhémie, Chroniques 1 et 2), 3 livres poétiques (Psaumes, Lamentations, Cantique des Cantiques), 3 livres sapientiaux (Job, Proverbes, Ecclésiaste), 2 récits en prose (Ruth, Esther). Le recueil juif alexandrin (51 livres) comprend deux parties.
d1./d 45 livres inspirés: les livres ci-dessus et, en plus, Judith, Tobie, Maccabées 1 et 2, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Baruch et certains compléments du livre de Daniel.
d2./d 6 livres apocryphes (que ni les juifs ni les chrétiens n'ont finalement acceptés): Esdras 3 et 4, Maccabées 3 et 4, les Odes et les Psaumes dits de Salomon. Le recueil chrétien (72 livres) comprend les ouvrages du recueil juif alexandrin, sauf les 6 apocryphes, et les 27 livres du Nouveau Testament (4 évangiles, Actes des Apôtres, 14 épîtres du recueil paulinien, 7 épîtres dites "catholiques", l'Apocalypse).

BIBLE, subst. fém.
A.— HIST. RELIG.
1. Recueil des Saintes Écritures comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament. La Bible et le Coran; lire, traduire la Bible; un exemplaire de la Bible.
Spéc. [Notamment pour les Israélites] L'Ancien Testament (cf. ex. 2 infra).
P. ext.
a) Ensemble d'œuvres d'un artiste représentant des personnages ou des scènes de la Bible :
1. Dans sa Bible [du peintre Schnorr], il y a un Goliath tué par David que l'on peut comparer au Goliath de Michel-Ange, (...) Gustave Doré avait eu aussi le projet de faire une Bible : maintenant, je ne le lui conseille plus.
BARBEY D'AUREVILLY, 3e Memorandum, 1856, p. 74.
b) [P. réf. à la Bible considérée comme le livre sacré par excellence] Livre sacré des religions autres que les religions juive ou chrétienne :
2. L'Ancien Testament ou Bible des Juifs ne devrait pas éclipser pour l'homme moderne les Bibles persane ou brahmanique.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 237.
2. P. méton. Volume contenant les Saintes Écritures. Acheter une bible :
3. ... Benjamin Floche, membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, possédait divers documents qui sans doute pourraient me servir; en particulier une Bible couverte d'annotations de la main même de Bossuet.
GIDE, Isabelle, 1911, p. 603.
SYNT. Ouvrir, fermer la/sa bible; bible in-folio, polychrome; une bible de poche, sur papier pelure (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 258).
Bibles à/en images. Bibles du moyen âge, dont ,,les peintures enluminées n'étaient pas une simple illustration du texte, mais un véritable commentaire`` (MARCEL 1938). Bible des pauvres. ,,On appelle « Bible des Pauvres » des Bibles illustrées dont le clergé se servait pour l'instruction du petit peuple illettré. En général, chaque page comportait une scène du Nouveau Testament, encadrée de scènes de l'Ancien qui s'y rapportent et de quelque prophète qui présentait sur une banderolle (sic) une prophétie sur le même sujet. Des vers courts et faciles à retenir complétaient la miniature ou la gravure sur bois`` (DLF M.Â.). P. ext. ,,On donne (...) le même nom (...) aux ensembles iconographiques qui décorent les églises médiévales et qui servaient aussi à l'enseignement des fidèles`` (DLF M.Â.) :
4. Il paraît évident que dans les sociétés où le public est analphabète, le langage des images devra assumer la double charge de l'explicite et de l'implicite. Il sera alors, comme on l'a dit, « la Bible du pauvre ».
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 246.
Rem. On relève dans la docum. le néol. bibliette, subst. fém. (A. FRANCE, La Révolte des anges, 1914, p. 12); dér. du rad. du lat. biblia (bible), suff. -ette. Petite bible.
B.— [En dehors du domaine relig.]
1. P. emploi métaph. [de A] Livre important.
a) HIST. LITTÉR. Ouvrage satirique du moyen âge, où sont passés en revue les principaux états de la société. La Bible au seigneur de Berzé, la Bible de Guiot de Provins (DLF M.Â.) :
5. ... quant à penser que les remontrances de Jean De Meung aux puissants pouvaient avoir leur origine dans un retour, alors nouveau, au libre esprit des anciens, ce serait oublier ces traités politiques, ces « bibles », ces « états du monde », où s'exerce une critique si vive : ...
FARAL, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 247.
b) Livre rassemblant la doctrine d'une époque, d'un mouvement historique :
6. Pour écrire la Bible de la Révolution, il ne faut pas moins qu'un vaste concours d'intelligences.
Proudhon (Lar. 19e, 1866).
c) Fam. Ouvrage fondamental, auquel on attache une autorité particulière et que l'on consulte souvent. C'est sa bible (Ac. 1932). ' Relire à rebours '; c'est ma bible et mon livre de chevet (VALÉRY, Lettres à quelques-uns, 1889, p. 11) :
7. Je suis sculpteur, Monsieur De Fontgeloy. C'est le corps humain qui est mon modèle et ma bible, ...
GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, p. 92.
Arg. ,,À l'École de l'air, ensemble des manuels d'instruction militaire et de discipline générale`` (ESN. 1966).
d) Péj., arg. (des voleurs). Ensemble de papiers de toute sorte et sans valeur pratique :
8. Il palpa un portefeuille de cuir usé, le tira, l'ouvrit et en examina le contenu rapidement : — Des babillardes! des bibles! fit-il dépité, en ne trouvant dans la poche du portefeuille que des quittances, des notes, des lettres.
E. LEPELLETIER, Les Secrets de Paris (ds FRANCE 1907).
2. IMPRIM. [En constr. d'appos., avec valeur d'adj. inv.] Papier bible. Papier ,,résistant et opaque, malgré une faible épaisseur``, présentant ,,une surface très régulière``, ,,surtout utilisé pour l'impression des livres qui doivent avoir beaucoup de pages sous un petit volume (comme les bibles)`` (COMTE-PERN. 1963) :
9. ... parlé à mon éditeur qui voudrait publier mon journal dans un pays de langue espagnole, en un seul volume sur papier bible, mais il craint la censure.
GREEN, Journal, 1950-54, p. 94.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Le mot s'écrit avec une majuscule quand il désigne le recueil des livres sacrés des Israélites ou des Chrétiens.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. [XIIe s., HERMAN DE VALENC., Bible dans DG, sans attest.]; début XIIIe s. « la Sainte Écriture » (ERNOUL LE VIEUX, Lai de l'Anc. et du Nouv. Test., 50 dans Lais et descorts fr. du XIIIe s., texte et musique, éd. Jeanroy, Brandin et Aubry, XVIII : Si com ens la Bible est escrit); d'où 1223 « grand livre, travail important » (G. DE COINCY, Les Mir. Vierge, 700, 551 dans T.-L.); 1319 « livre » (Dits de Watriquet de Couvin, 98, 482, ibid.); en partic. XIIIe s. titre donné par les mss à des ouvrages satiriques Bible Guiot); 2. p. anal. XVIe s. « livre qu'il faut souvent consulter » Bible des soldats (Lar. 19e); d'où 1950 arg. de l'Éc. de l'Air, supra ESN. 1966.
Empr. au lat. chrét. biblia « livres sacrés » (IIIe s., S. CLEMENTIS ROMANI, Ad Corinthios epistulae versio latina Morin, Anec. Mareds. II, 2, 14, 2 dans BLAISE : biblia et apostoli); bien attesté en lat. médiév. à partir du XIIe s. (Mittellat. W. s.v.), transcr. du gr. « id. » (Septante, Sir., prol. dans BAILLY), plur. neutre de « papier à écrire, lettre, livre », interprété en lat. comme fém. singulier.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 257. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 107, b) 1 174; XXe s. : a) 1 484, b) 1 735.

bible [bibl] n. f.
ÉTYM. XIIe; lat. ecclés. biblia, du grec biblia « livres saints », plur. de biblion « livre ».
1 La Bible (écrit avec un B majuscule) : recueil de textes inspirés ( Révélation; alliance, message) des juifs (Ancien Testament) et des chrétiens (Ancien et Nouveau Testament; Évangile). || La Bible ou Écriture Sainte (Saintes Écritures). || Chapitres, livres, versets de la Bible.
Les livres de la Bible. Canon. || Ancien Testament. Le Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome. Les livres historiques : Josué, Juges, Ruth, Sagesse, Samuel I, II, Rois I, II, Chroniques I, II, Esdras, Néhémie, Esther. Les livres poétiques : Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques. Les livres prophétiques : Esaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias. Jossas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.Nouveau Testament. Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean). Actes des Apôtres. Épîtres (Paul, Jacques, Pierre, Jean, Jude). Apocalypse de Jean.
Les versions, les traductions de la Bible : Hébraïque; Septante; Vulgate. || Les manuscrits de la Bible. || Critique philologique, interprétation de la Bible. Biblique; biblisme, bibliste; et aussi concordance, synopse; allégorie, anagogie, cabale, commentaire, critique, exégèse, glose, herméneutique, littéralisme, massore, mischna, parabole, targum, tradition.
L'autorité de la Bible : livres canoniques; livres apocryphes. || Fonder la norme religieuse sur la Bible. || Lire, étudier, méditer la Bible, un passage de la Bible. || Jurer sur la Bible.
1 Tout protestant fut pape, une bible à la main.
Boileau, Satires, XII.
2 Je lis la Bible autant que l'Alcoran.
Boileau, Introd., 4.
3 La Bible est aux religions ce que l'Iliade est à la poésie.
Joseph Joubert, Pensées, I, 127.
4 Il ne faut qu'un moment, je ne dis pas d'attention, mais d'écoutement, pour comprendre et recevoir en soi les beautés de la Bible (…)
Joseph Joubert, Pensées, I, 128.
5 Il n'y a pas une position dans la vie pour laquelle on ne puisse rencontrer dans la Bible un verset qui semble dicté tout exprès.
Chateaubriand, le Génie du Christianisme, t. II, V, I.
6 Cette seconde Bible (le Nouveau Testament), dont Jésus fut l'inspirateur, bien qu'il ne s'y trouve pas une ligne de lui, était loin d'offrir un canon arrê; beaucoup d'opuscules, plus ou moins pseudépigraphes, étaient admis des uns, repoussés des autres.
Renan, l'Église chrétienne, VII.
7 C'est le livre des livres, le livre par excellence; en grec biblos, la Bible. Et, par un curieux circuit, ce mot grec lui-même nous ramène aux terres du Levant puisque biblos vient de Byblos, la ville phénicienne, grand marché de papyrus depuis la plus haute antiquité. Si nous appelons « bible » notre livre saint, c'est parce qu'il y a cinq mille ans, un port syrien vendait déjà au monde le papier égyptien !
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, II, p. 307-308.
Vx. Livre sacré (d'une autre religion que la religion chrétienne). || « Les Bibles persane ou brahmanique » (Amiel).
Par ext. Série d'œuvres graphiques représentant des scènes empruntées à la Bible. || « Gustave Doré avait eu aussi le projet de faire une Bible » (Barbey d'Aurevilly, in T. L. F.).
2 (La, une, des bibles). Livre contenant le texte biblique. || Une bible. || Bible polychrome. || Bible reliée, de poche. || Les inestimables bibles de Gutenberg.Anciennt. || Bible en images : au moyen âge, Bible illustrée et commentée.REM. Dans ce sens, on écrit plutôt la Bible (comme au sens 1) et une bible; mais on trouve aussi : une Bible.
7.1 Quant aux dictionnaires des sciences naturelles et des idiomes polynésiens, tous deux étaient anglais, mais ils ne portaient aucun nom d'éditeur, ni aucune date de publication.
De même pour la Bible, imprimée en langue anglaise, in-quarto remarquable au point de vue typographique, et qui paraissait avoir été souvent feuilleté.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 324.
8 Une Bible en images, très antique, toute dépenaillée.
France, le Petit Pierre, XXX.
9 (…) parmi des brochures allemandes (…) Mme de Fontanin avait eu la surprise de découvrir une bible de poche, sur papier pelure, et fort usagée (…) Elle ne voulait se souvenir que de cette petite bible (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 70.
Loc. (lat. biblia pauperum). Au moyen âge, Bible des pauvres : enseignement biblique par l'image, réservé aux illettrés; programme iconographique destiné à enseigner la Bible aux illettrés.
3 (XVIe). Ouvrage faisant autorité sur un individu, un groupe, une époque. || C'est ma bible. || Bible des contestataires. || Bible positiviste, existentialiste. || Le petit livre rouge, bible des maoïstes.
10 Il ouvrait sur la table, un tome pesant du dictionnaire de Littré. Tous ceux qui savaient lire venaient se grouper autour de cette bible.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, IV.
4 Hist. littér. Titre donné au moyen âge à des ouvrages satiriques décrivant toute la société. || La bible de Guiot de Provins.
5 Par appos. || Papier bible : papier d'imprimerie opaque et très mince.
DÉR. Biblisme, bibliste. — V. Biblique.

Encyclopédie Universelle. 2012.