Akademik

occuper

occuper [ ɔkype ] v. tr. <conjug. : 1>
XIVe; lat. occupare
I V. tr.
1Prendre possession de (un lieu), tenir en sa possession. « En quelques heures les troupes occuperont Belgrade » (Martin du Gard). Occuper le terrain, le tenir en s'y installant solidement; fig. manifester sa présence dans un domaine avant l'intervention des autres, pour éviter que la place ne soit prise. Occuper un pays vaincu, le soumettre à une occupation militaire. ⇒ envahir. Les grévistes ont occupé l'usine.
2(Sujet chose) Remplir, couvrir (une certaine étendue d'espace ou de temps ainsi délimitée). « L'étude Beynaud occupait le premier étage » (Martin du Gard). Cette activité occupe une bonne part de son temps. prendre.
3(1530) Habiter. « Le propriétaire en occupait une partie et louait l'autre » (Hugo). Occuper illégalement un logement. squatter. Mobiliser pour soi (un lieu). Il occupe la salle de bains pendant des heures.
Tenir (une place, un rang) dans un ensemble ordonné. Place qu'occupe un mot dans une phrase. Occuper un emploi, un poste.
4Intéresser, employer (qqn) à. Vieilli Occuper qqn de qqch. « En occupant les gens de leur propre intérêt » (Beaumarchais). Mod. Occuper qqn à qqch. « Tant qu'il n'occuperait pas à de nouvelles opérations officiers et soldats » (Madelin). Spécialt Faire travailler. « Moi qui occupe douze cents ouvriers » (Zola). (Choses) Lis, ça t'occupera ! Ce travail l'occupe énormément, lui prend beaucoup de temps.
5Employer, meubler (du temps). « pour occuper ses heures d'attente » (Loti). Occuper ses loisirs à jouer au bridge.
6Absolt, dr. Occuper pour qqn, se dit d'un avoué qui se charge des intérêts d'un client. ⇒ postuler (I).
II ♦ S'OCCUPER v. pron. (1365) S'OCCUPER À (qqch) :s'attacher, s'appliquer à. ⇒ s'atteler, s'employer, travailler. S'occuper à des travaux de jardinage. Cour. S'OCCUPER DE (qqch.). S'occuper d'une affaire, y employer son temps, ses soins. S'occuper de politique, de littérature. se mêler. Laissez ça, je m'occupe de tout. se charger. Ne vous occupez pas de ça : ne vous en souciez pas, n'en tenez pas compte. — Fam. Occupe-toi de tes affaires, de ce qui te regarde. Loc. Occupe-toi de tes oignons, (vulg.) de tes fesses. (vieilli) T'occupe pas du chapeau de la gamine. Absolt T'occupe pas ! et ellipt T'occupe ! cela ne te regarde pas, ne t'en mêle pas. « Le gosse dort ? demande-t-il. T'occupe pas » (Queneau). « La géométrie ne s'occupe pas de solides naturels » (Poincaré). traiter .
S'occuper de qqn, en prendre soin, veiller sur lui ou le surveiller. Elle s'occupe de handicapés. On s'est bien occupé de lui, à l'hôpital. entourer, soigner. Spécialt, fam. Attends un peu, je vais m'occuper de toi ! je vais te faire un mauvais parti. Toi tu t'occupes du gardien, moi j'ouvre les cellules. S'occuper de (et l'inf.) :se préoccuper de. Il ne s'occupe pas de savoir si cela vous dérange.
Absolt Passer son temps à une activité précise. Cet enfant ne sait pas s'occuper. se distraire. Il se mit à fendre du bois, histoire de s'occuper.
⊗ CONTR. Libérer, quitter. — Oublier.

occuper verbe transitif (latin occupare) Être établi en maître dans un pays, une région, s'y installer en substituant son autorité à celle de l'État envahi ou en prendre possession militairement. Rester en masse dans un lieu de travail pour manifester un mécontentement, une revendication : Les ouvriers occupent l'usine. Habiter un lieu, un local, y séjourner de manière durable : Qui occupe l'appartement du second ? Se trouver plus ou moins longtemps à une place, dans un local : Quelle place occupait-il dans le train ? Prendre un espace, l'utiliser : Piano qui occupe trop de place. Être à un rang, un niveau, un poste, etc., le tenir : Il occupe un poste important. Prendre un certain temps, durer en parlant d'une action : La séance a occupé l'après-midi. Employer, consacrer son temps à faire quelque chose : À quoi occupez-vous vos dimanches ? Absorber, remplir, prendre tout ou partie du temps de quelqu'un : Les enfants m'occupent toute la journée. Trouver une occupation à quelqu'un, employer son activité à telle action : On pourrait les occuper à des découpages. En parlant d'un secteur d'activité, d'une entreprise, fournir du travail : Autrefois, le textile occupait toute la région.occuper (expressions) verbe transitif (latin occupare) Occuper le terrain, manifester sa présence dans un domaine avant l'intervention des autres. ● occuper (synonymes) verbe transitif (latin occupare) Être établi en maître dans un pays, une région, s'y...
Contraires :
- évacuer
Rester en masse dans un lieu de travail pour manifester...
Synonymes :
Contraires :
Habiter un lieu, un local, y séjourner de manière durable
Synonymes :
- résider
- séjourner
Contraires :
- libérer
Prendre un espace, l'utiliser
Synonymes :
Être à un rang, un niveau, un poste, etc., le...
Synonymes :
- détenir
Contraires :
- déposer
- renoncer à
- se défaire
- se démettre
Prendre un certain temps, durer en parlant d'une action
Synonymes :
Employer, consacrer son temps à faire quelque chose
Synonymes :
Absorber, remplir, prendre tout ou partie du temps de quelqu'un
Synonymes :
Trouver une occupation à quelqu'un, employer son activité à telle...
Synonymes :
- intéresser

occuper
v.
rI./r v. tr.
d1./d Se rendre maître, demeurer maître de (un lieu). Occuper une ville ennemie.
|| Par ext. Ouvriers en grève qui occupent une usine.
d2./d Remplir (une étendue d'espace ou de temps). Un grand lit occupait la moitié de la chambre. Ce travail a occupé toute ma matinée.
|| Absorber (qqn), lui prendre son temps. Sa famille et sa carrière l'occupent tout entier.
d3./d Habiter. Occuper le rez-de-chaussée.
d4./d Remplir, exercer (une fonction, un emploi). Il occupe un poste très important au ministère.
d5./d Employer, donner de l'occupation à. Occuper qqn à qqch.
rII./r v. Pron.
d1./d S'occuper de qqch, y consacrer son temps, son attention. S'occuper d'oeuvres sociales. Occupez-vous de ce qui vous regarde.
|| S'occuper de qqn, lui consacrer son temps, veiller sur lui. Son mari s'occupe bien des enfants.
d2./d (S. comp.) Ne pas rester inactif. Aimer, savoir s'occuper.
rIII/r v. intr. DR Défendre en justice les intérêts d'un client, en parlant d'un avocat.

⇒OCCUPER, verbe
I.Emploi trans.
A. —Remplir (un espace); être (dans un lieu).
1. Remplir (un certain espace, une certaine surface); être (dans un lieu déterminé).
a) [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.] Au Jardin des plantes, à travers un quartier que je n'ai jamais vu. Petits passages occupés par des brocanteurs (DELACROIX, Journal, 1847, p.161). Trois personnes seulement occupent la banquette, en face de moi (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.203):
1. Chaque jour, les découvertes préhistoriques nous font mieux apprécier l'importance des groupes de population qui avaient occupé les fertiles terrasses limoneuses bordant le pied oriental du massif.
VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.193.
En partic. Habiter (un logement). Occuper un appartement, une maison. M. René de Girardin lui offrit un pavillon inoccupé, faisant face à un autre pavillon qu'occupait le concierge du château (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p.574). Ils ont déménagé peu après, pour occuper un petit logement coquet dans une maison neuve de Saint-Ouen (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.252).
b) [Le suj. désigne une chose] Occuper le centre, le milieu de qqc. Positions qu'occupent Jupiter à l'instant t et Saturne à l'instant t plus a (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p.53). Une table occupait toute la longueur de la pièce, avec deux bancs (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.67).
c) Au fig.
[Le suj. désigne une pers.] Avoir (un emploi, un rang dans une collectivité donnée, dans la société). Occuper une situation. Manet occupera dans l'école française une place considérable (MAUCLAIR, Maîtres impressionn., 1923, p.58). Il avait occupé un poste de professeur dans une institution de Nancy (BILLY, Introïbo, 1939, p.241).
[Le suj. désigne une chose] Avoir, tenir (une place déterminée dans un ensemble, dans une hiérarchie). Occuper la première place. Je note selon l'ordre chronologique qu'occupent ces révélations dans mon histoire intérieure (DU BOS, Journal, 1927, p.245). Retour à une couleur éclatante (...) où les rouges occupent une place prépondérante (DORIVAL, Peintres XXe s., 1957, p.69).
2. [Le suj. désigne une pers., un ensemble de pers.] S'emparer (d'un lieu, d'un espace) par la force, sans autorisation et s'(y) installer. [Les Tupi] se sont dirigés vers le nord, le long de la côte, où ils ont occupé une bande en repoussant les occupants (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.258). V. aussi occupation ex. 1.
a) [Dans un cont. milit.; le suj. désigne un ensemble de pers., une collectivité]
S'emparer (d'une position stratégique) et s'(y) installer. Au centre la 2e armée avait occupé Dieuze et poussé des avant-gardes à Morhange et à Delme (JOFFRE, Mém., t.1, 1931, p.280).
Soumettre (un territoire) à une occupation militaire. Occuper un pays. La Russie, pour sa part, occupa la Mandchourie (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p.207). Le Japon, occupé par l'armée américaine (Le Monde, 19 janv. 1952, p.1, col. 1).
b) [Le suj. désigne des grévistes; le compl. d'obj. dir., un lieu de travail] Y demeurer pour faire pression sur l'autorité supérieure et la conduire à satisfaire les revendications, parfois dans la perspective d'un bouleversement politique. Occuper une usine. En juin 36, j'ai rendu visite aux employés du Louvre qui «occupaient» leur magasin (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.171).
B. —Absorber (quelqu'un); remplir, employer (un de ses attributs).
1. [Le suj. désigne une pers.; le compl. d'obj. dir. désigne un attribut du suj. (temps, état, faculté, etc.)] Remplir, employer. Après tout, me dis-je, je n'ai pas mal occupé ma vie (STENDHAL, H. Brulard, t.1, 1836, p.12).
Occuper (un de ses attributs) à + inf. ou subst. Occuper son temps, ses loisirs à qqc. Elle occupait son interminable agonie de paralytique à ronger l'existence de sa fille Jeanne (NIZAN, Conspir., 1938, p.221). Je me sens en assez bonne humeur de travail, que j'occupe à la préface de mon anthologie (GIDE, Journal, 1943, p.188):
2. Dès que je serai propriétaire, je ne manquerai point de moyens de passer les heures, et d'occuper aux soins d'arranger, de bâtir, d'approvisionner, cette activité intérieure dont les besoins ne me laissent aucun repos dans l'inaction.
SENANCOUR, Obermann, t.2, 1840, p.99.
Occuper (un de ses attributs) de, en + subst. Fatigue. Avais-je trop occupé mon coeur même de Dieu? (DUPANLOUP, Journal, 1860, p.223). Son beau-frère fut l'ennemi dont elle occupa toutes ses heures (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.664). Il tâcha d'occuper son esprit en voyages, en travaux (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1441).
Emploi pronom. réfl. indir. Il faut se représenter Bernard ne fondant la Guerre Civile que (...) pour s'occuper l'esprit en attendant de donner sa mesure (NIZAN, Conspir., 1938, p.55).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou un attribut d'une pers. autre que le suj.]
a) [Le suj. désigne une chose, parfois une pers.; le compl. d'obj. dir. désigne un attribut de la pers.] Remplir (d'une activité), absorber. Occuper l'âme, l'attention, l'esprit, la pensée de qqn ; occuper une journée, les loisirs de qqn. J'ai eu M. Desgranges qui a occupé ma soirée (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p.210). Pendant une heure entière, ces idées occupèrent sa promenade agitée (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.367). Besognes fastidieuses n'occupant que les mains (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p.174).
En partic. [Le compl. d'obj. dir. désigne une durée collective] Le problème essentiel qui a occupé la seconde moitié du XIXe siècle est cette importante question de la perception de l'espace (Hist. sc., 1957, p.1654).
Occuper (une durée) à + subst. (rare). [Les machines] occupent au travail et au gain le temps dont l'homme aurait besoin pour se préparer à vivre (MICHELET, Journal, 1834, p.152).
b) [Le suj. désigne une pers., parfois une chose; le compl. d'obj. dir. désigne une pers., parfois un ensemble de pers.] Donner, procurer une activité (à quelqu'un); distraire (quelqu'un), (l')absorber. Occuper qqn tout entier; la question, le sujet qui nous occupe. Occupant Solange dans la chambre pour l'empêcher de regarder dehors (SAND, Hist. vie, t.4, 1855, p.115).
♦[Le compl. d'obj. dir. n'est pas exprimé] Les paysans (...) s'informent avec beaucoup d'agitation de ce qui occupe tant à Paris (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.395).
Occuper qqn à + inf. ou subst. Près la fontaine de Bleau, les rois touchaient les écrouelles (...): c'est à cela que Richelieu occupait son maître (MICHELET, Journal, 1833, p.110):
3. Aussi le bonhomme finit-il par bénir le Juif qui lui avait appris l'art d'impatienter son adversaire commercial; et, en l'occupant à exprimer sa pensée, de lui faire constamment perdre de vue la sienne.
BALZAC, E. Grandet, 1834, p.134.
Vieilli, littér. Occuper qqn de qqn ou de qqc. Pour distraire le peuple, le cabinet lui-même ne l'occupait que de la crainte de périr de faim (MARAT, Pamphlets, On nous endort, 1790, p.222). Ces hésitations l'occupaient du docteur (ZOLA, Page amour, 1878, p.811).
♦[Le compl. d'obj. dir. n'est pas exprimé] Tout ce qui occupe des autres, égaie; tout ce qui n'occupe que de soi, attriste (JOUBERT, Pensées, t.1, 1824, p.182).
En partic.
Occuper qqn (à qqc.). Faire travailler, employer quelqu'un (à quelque chose). Reims occupait quatre mille ouvriers aux besognes du vin et vingt mille à celles de la laine (HAMP, Champagne, 1909, p.156). Le coton (...) occupe en France près de 150000 ouvriers (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p.311). Chaumette offrait seulement (...) de grands travaux pour occuper les chômeurs (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.344).
♦[Avec une valeur intensive] Inquiéter, préoccuper:
4. Dans le courant des mois de juin et de juillet, les affaires d'Espagne commencèrent à occuper sérieusement le cabinet de Londres. Lord Londonderry et la plupart des ambassadeurs montraient en parlant de ces affaires une inquiétude et presque une peur risible.
CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.115.
3. Emploi pronom.
a) [Le suj. désigne une pers. ou parfois un attribut de la pers.]
Meubler son temps; avoir des activités, du travail. S'occuper activement. Tâche de t'occuper le plus possible, de t'étourdir par le travail (FLAUB., Corresp., 1865, p.189). Le secrétaire avait répondu qu'on trouvait à s'occuper dans le Centre (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Vagabond, 1887, p.667).
S'occuper à + subst. ou inf. S'adonner, s'appliquer à quelque chose, à faire quelque chose. Dans cet état d'inaction, l'homme s'occupa à comparer ses idées (LACLOS, Éduc. femmes, 1803, p.461). Notre âme s'occupant en ses caches profondes À de graves pensers (M. DE GUÉRIN, Poésies, 1839, p.109). Il ne s'occupait qu'à la lutte, à la savate et aux coups de poing (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p.46).
S'occuper de + subst. ou inf. Consacrer son temps, ses soins à quelqu'un, à quelque chose, à faire quelque chose; se préoccuper, s'inquiéter de quelqu'un, de quelque chose. S'occuper d'un enfant, des autres; s'occuper de littérature, de politique; s'occuper d'une affaire, des intérêts de qqn. Ses mains délicates s'occupent sans cesse d'exprimer le suc des herbes (COTTIN, Mathilde, t.2, 1805, p.327). Pendant que le grand frisé s'occupe du déjeuner, nous allons promener les enfants dans les allées de tilleuls (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p.625). Au lieu de t'occuper de ce garçon, tu ferais mieux de t'inquiéter de Jimmy, tiens! (BOURDET, Sexe faible, 1931, II, p.334):
5. ... il n'y a, pour moi, que deux partis à prendre, ou me jeter à l'eau, ou suivre mon chemin sans m'occuper nullement de ce qu'on appelle l'opinion publique. Je me suis arrêté au second point et ne prends souci que de quelques centaines d'esprits qui se tiennent encore vivants au-dessus de l'atonie générale.
GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1854, p.221.
Rare. S'occuper que. Il s'occupait peu que les malles fussent faites ou le cercueil prêt (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.337).
Emploi pronom. réciproque. Les deux femmes (...) étaient des amies intimes, très liées par une pointe de rivalité qui les faisait s'occuper l'une de l'autre, continuellement (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.674).
En partic. S'occuper de qqn. Lui régler son compte. Deux d'entre eux s'étaient occupés de moi, m'avaient immobilisé avec peine (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p.136).
♦[Dans des phrases gén. fam. où une pers. demande à une autre pers., sur le ton du souhait ou de l'ordre, de la laisser tranquille]
S'occuper de ses affaires. Occupe-toi de tes affaires!
6. On n'allait pas une bonne fois les laisser tranquilles? Si Thomas s'installait au presbytère, eh bien, cela se passerait au grand jour et on aurait le temps d'ouvrir les yeux —d'ici là que chacun s'occupe donc de ses affaires!
QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p.55.
Occupe-toi de ce qui te regarde! Koupriane aurait pu me faire dire: «Occupez-vous de ce qui vous regarde, donc!...» (G.LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.129).
Fam. S'occuper de ses oignons. V. oignon A 2 c.
Pop. (Ne) t'occupe pas de qqc., de qqn; (ne) t'occupe (pas). Ce n'est pas ton affaire, ne t'inquiète pas de quelque chose, de quelqu'un. Je lui réponds avec une indépendance qui la surprend: —T'occupe pas d'ça!... (GYP, Souv. pte fille, 1928, p.143). Ne t'occupe pas. Je vais le foutre à la porte par le col (AYMÉ, Jument, 1933, p.163):
7. Qui tu es pour venir me dire ça? Qu'est-ce que signifient ces salades? —T'occupe! (...) il a fait, l'air toujours aussi sérieux...
SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p.16.
Au fig. [Le suj. désigne une discipline scientifique, littér., un écrit] Avoir (quelque chose) pour objet. Ces ouvrages ne s'occupent guère que des vérités particulières aux peuples britanniques (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.501). La physiologie générale (...) s'occupe de toutes les propriétés générales et de tous les phénomènes communs des êtres vivants (Cl.BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.288).
b) Argot
Se donner du mal. «Il a fallu s'occuper pour reprendre le village», Bicard, I, 6 (ESN. Poilu 1919, p.374).
Se débrouiller, vivre d'expédients, travailler:
8. —(...) Le reste, au feu. Après, les fauteuils du salon, qui étaient en acajou, y ont passé en douce (...). —Il allait fort, dit Pépin... Nous, on s'est occupé avec un vieux meuble qui nous a fait quinze jours. —Pourquoi aussi qu'on n'a rien de rien? Faut faire la soupe, zéro bois, zéro charbon.
BARBUSSE, Feu, 1916, p.37.
En partic.
Vivre du proxénétisme. [Le garçon entretenu:] À dix-huit ans, je m'occupais déjà... Je m'étais déjà créé un intérieur (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p.55).
Vivre de la prostitution, se livrer à la prostitution. [Le souteneur:] Depuis cinq heures [et il est 11 h], elle a eu le temps de s'occuper (MÉTÉNIER, Lutte pour amour, 1891, p.252).
Vivre de vols. Voir CARABELLI, [Lang. pègre], s.d.
II.Emploi intrans., DR. [Le suj. désigne un avoué] Occuper pour qqn. Se charger de son affaire, de ses intérêts. Je ne puis pas occuper pour le père lorsque je poursuis le fils, lui dit Cachan (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.610).
REM. Occupable, adj. [Correspond à supra I A 1] Qu'on peut occuper. L'espace, c'est-à-dire la surface non seulement occupée mais occupable (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p.305).
Prononc. et Orth.:[], (il) occupe []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 estre occupé (à) «travailler à, passer son temps à» (Dialogues Grégoire, éd. W. Foerster, p.230); 1538 occupé «qui a beaucoup à faire» (EST.); b) ca 1330 s'occuper à qqc. «travailler à, passer son temps à» (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 6599 ds T.-L.); 1365 (doc. ds GDF. Compl.); 1677 s'occuper «employer son temps, travailler» (RACINE, Phèdre, III, 5); c) ca 1360 occuper qqn de qqc. «employer, faire travailler» (Hugues Capet, éd. De La Grange, 3324); 1404 occuper qqn à qqc. (Chr. DE PISAN, Charles V, éd. S.Solente, p.27); d) av. 1662 occuper qqn «donner un sujet d'activité à quelqu'un, faire que quelqu'un ne soit pas dans l'oisiveté» (PASCAL, Pensées, IV, 1 ds LITTRÉ); 1538 «distraire par toute sorte d'embarras, amuser» (EST.); 2. a) 1314 occuper «remplir un certain espace» (H.DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, t.2, p.188, 2107); b) 1306 «action de se rendre maître militairement d'un lieu» (G. GUIART, Royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 9986); 1355 «prendre possession d'un bien, s'établir sur un domaine» (BERSUIRE, Tite-Live, B.N. 20312 ter, f° 20 v° ds GDF. Compl.); c) 1530 «habiter» (PALSGR., p.645); d) 1530 «remplir, exercer (un emploi)» (LEFEVRE D'ETAPLES, Bible, IV, Esdras, 11, f° 20 r°); e) 1530 «remplir un certain espace de temps, prendre le temps de quelqu'un» (ID., ibid., 13, f° 201 v°.). Empr. au lat. occupare «s'emparer de» (FEW t.7, pp.300b-302a). Fréq. abs. littér.:12005. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 21064, b) 15368; XXe s.: a) 16312, b) 15034. Bbg. BOGACKI (K.). Les Prédicats locatifs stat. en fr.: ét. de sém. et de synt. Warszawa, 1977, pp.65-66. —WÜEST (J.). Wie weit ist das Wahl der Verbalkonstruktionen semantisch bedingt? Rom. Forsch. 1980, t.92, n° 1/2, p.70.

occuper [ɔkype] v. tr. et pron.
ÉTYM. V. 1180, estre occupé; lat. occupare « s'emparer de », de ob- et capere « prendre » → Capter, capture.
———
I V. tr.
1 (1314). Prendre possession, s'emparer de (un lieu). || Occuper un sommet (→ Éminence, cit. 1). || Occuper un lieu par la force. Approprier (s'), saisir. || En quelques heures, les troupes occuperont Belgrade (→ Couverture, cit. 3).Dr. Occupation (2.).
2 Prendre possession de (un lieu) pour une longue durée, s'y installer et l'exploiter. || Occuper le terrain ( Tenir). Absolt. || Le canon conquiert, l'infanterie (cit. 4) occupe.Spécialt. || Occuper un pays vaincu, le soumettre à une occupation (3.) militaire. Assujettir, envahir, maître (se rendre), tenir. || Occuper militairement un territoire jusqu'à la signature du traité de paix.Occuper un territoire en vue de le coloniser.
1 Le nombre des soldats allemands tient du prodige. Vraiment ils « occupent » la ville.
Gide, Journal, 12 déc. 1942.
3 (V. 1300). Sujet n. de chose. Remplir, couvrir (une certaine étendue d'espace et de temps, ainsi délimitée [cit. 3]). || Occuper plus ou moins de place (→ Important, cit. 14). || La culture extensive (cit. 1) occupe une large superficie. || Son domaine occupe une grande partie de la commune ( Embrasser), le bord de la rivière ( Border).Remplir, couvrir une certaine surface dans un lieu déterminé. || La longue desserte (2. Desserte, cit.) qui occupait le panneau opposé aux fenêtres. Garnir.|| « Ce travail a occupé dix ans de sa vie » (Littré).
2 Ce sont là les beaux feux, les doux attachements,
Qui doivent de la vie occuper les moments (…)
Molière, les Femmes savantes, I, 1.
4 (1530). Sujet n. de personne. Se trouver dans (un lieu), remplir (un espace préalablement défini). Habiter. || La maison que j'occupe (→ Loger, cit. 10). || Il occupait une partie du couvent et louait l'autre (→ Feuillantine, cit.; 2. louer, cit. 3). || J'occupe seul la chambre la plus vaste (→ Justice, cit. 32). Loger (dans).
Sujet. n. de chose. || Sa chambre occupe une partie de l'arrière-boutique.
3 L'étude Beynaud occupait le premier étage d'un bel immeuble de la rue Tronchet.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 242.
Être installé, se tenir dans un lieu pour un temps plus ou moins long (→ Entamer, cit. 14; gaillard, cit. 22). || L'orateur a occupé la tribune pendant près d'une heure.Occuper le fauteuil. || Les élèves qui occupent cette salle de classe. Emplir.
Tenir une place, un rang dans un ensemble ordonné. || Mots dont la fonction grammaticale est déterminée par la place qu'ils occupent (→ Idéographie, cit. 2).Fig. || Occuper une charge, un emploi, un poste, le premier rang (→ Arriver, cit. 37), la première place (→ Épopée, cit. 2). Détenir.
5 Occuper (qqn) : être l'objet de l'attention, de la pensée, du souci, du travail de (qqn); absorber son cœur, son esprit. Absorber, captiver. || « Quoi ! toujours Andromaque occupe votre esprit ? » (cit. 55, Racine). || La dialectique religieuse m'occupait déjà tout entier (→ Abstraction, cit. 7). || Mon imagination suffit pour m'occuper (→ Désœuvrement, cit. 1; intrigue, cit. 2).
4 Les vraies afflictions ont leurs délices; les vraies afflictions n'ennuient jamais, parce qu'elles occupent beaucoup l'âme.
Montesquieu, Cahiers, II, « Sur le bonheur ».
(Compl. n. de personne). || Occuper (qqn) à… : faire en sorte que qqn travaille à qqch., y consacre son temps et ses forces. || Occuper ses troupes à de nouvelles opérations (→ 3. Cafard, cit. 2).Par ext. || Occuper son esprit à la solution d'un problème. Appliquer.
Vx. || Occuper (qqn) de… : faire en sorte que qqn s'intéresse attentivement à qqch., s'en préoccupe. || En occupant les gens de leur propre intérêt, on les empêche (cit. 10) de nuire à l'intérêt d'autrui.« J'occupe ma raison d'utiles rêveries » (→ Errer, cit. 6, Boileau).
Occuper (qqn), sans compl. second. → Désœuvrement, cit. 1. || Range ta chambre, ça t'occupera.Spécialt. Faire travailler, donner du travail à. || « Notre plaisir occupe l'artisan, le vendeur… » (→ Luxe, cit. 1, La Fontaine). || Ateliers (cit. 8) nationaux pour occuper les chômeurs. || Les forges (cit. 7) occupaient un grand nombre d'ouvriers. || Cette entreprise occupe plus de mille personnes. Employer.
5 Mais moi qui occupe douze cents ouvriers, je ne puis pourtant élever les salaires, sans faire faillite (…)
Zola, la Terre, IV, V.
(Sujet n. de personne). || Occuper (une durée); occuper (une durée) à (qqch.; faire qqch.) : employer, consacrer son temps à une activité. || Germain occupait la dernière heure du jour à fermer les brèches (cit. 1).Il ne sait pas occuper ses loisirs. Meubler. || Occuper son temps en attendant l'heure. Passer, tromper, tuer.
6 (…) elle espérait bien que nous allions revenir et, ses préparatifs terminés, pour occuper ses heures d'attente, elle étudiait un duo de guitare avec Oyouki.
Loti, Mme Chrysanthème, XXXIV.
6 Absolt. Dr. Anc. || Occuper pour qqn : en parlant d'un avoué, se charger des intérêts d'un client. Postuler.
7 — Je ne puis pas occuper pour le père lorsque je poursuis le fils, lui dit Cachan, mais allez voir Petit-Claud, il est très habile, et il vous servira peut-être encore mieux que je ne le ferais (…) Au Palais, Cachan dit à Petit-Claud : — Je t'ai envoyé le père Séchard, occupe pour moi à charge de revanche. Entre avoués, ces sortes de services se rendent en province comme à Paris.
Balzac, Illusions perdues, Pl, t. IV, p. 937.
———
II V. pron. (1365). || S'occuper à (qqch.). Adonner (s'), appliquer (s'), attacher (s'), atteler (s'), consacrer (se), employer (s'), travailler, veiller. || S'occuper à des travaux ménagers. Faire. || Alexandre ne s'occupe qu'à affermir et à régler ses conquêtes (→ Assurer, cit. 4).Vx. S'abandonner complètement à. || « Une nuit que chacun s'occupait au sommeil » (La Fontaine, Fables, VIII, 11).
(1680). Cour. || S'occuper de. || S'occuper d'une affaire. Suivre (→ aussi Être sur une affaire, mettre une affaire sur le tapis, mettre la main à la pâte, tenir la main). || Pensez à vous occuper de mon affaire. Penser, souvenir (se). || Que chacun s'occupe de ses propres affaires (cf. Chacun pour soi, Dieu pour tous).Fam. Occupe-toi de tes oignons, (vulg.) de tes fesses. || S'occuper de plusieurs choses à la fois. Mener (de front). || S'occuper de politique (→ Écarquiller, cit. 5), de science, de littérature (→ Jeter, cit. 47). Mêler (se). || S'occuper de choses futiles. Amuser (s'), bibeloter. || On a dû s'occuper de lui, panser ses blessures. Soigner (→ Douleur, cit. 6). || Je voulais que l'univers entier (cit. 3) s'occupât de moi. || Personne ne s'occupe de lui. Garde (prendre).Occupe-toi d'Amélie, vaudeville de Feydeau.
Avoir soin, souci (de qqch.). Préoccuper (se), songer. || Il ne s'occupait point de retraites, il allait droit (1. Droit, cit. 27) devant lui. || Il est incorruptible et ne s'occupe que de la justice. Connaître.(En parlant d'une science, d'une activité). Avoir pour objet. Toucher, traiter. || La géométrie ne s'occupe pas de solides naturels (→ 1. Idéal, cit. 3). || La métallurgie (cit. 1) est la partie de la chimie qui s'occupe du traitement des métaux.
Loc. fam. T'occupe pas ! et, ellipt., T'occupe ! : ça ne te regarde pas, ne t'en mêle pas (cf. le renforcement plaisant : T'occupe pas du chapeau de la gamine !).
8 Le gosse dort ? demande-t-il.
T'occupe pas qu'elle dit.
Et il entra.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 135.
Spécialt. Fam. || S'occuper de qqn (dans certains contextes : menace, etc.), lui faire un mauvais parti. || Attends un peu, je vais m'occuper de toi !
Absolt. || S'occuper : passer son temps à une activité précise. || Elle n'a pas de quoi s'occuper chez vous (→ Fainéantise, cit. 1). || Il se mit à fendre (cit. 3) du bois, histoire de s'occuper. || Il a besoin de s'occuper, de se donner du mouvement. Agir, besogner.
9 On ne peut pas toujours travailler, prier, lire :
Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire.
Boileau, Satires, X.
10 Quand il avait, dès son lever, expédié les affaires de la commune, s'il lui restait une heure ou deux pour s'occuper de ses propres affaires, il donnait un coup d'œil à ses charrues, distribuait le blé des semailles (…)
E. Fromentin, Dominique, II.
11 (…) certains de leur victoire, les Barbares, pendant toute la nuit, s'occupèrent à manger.
Flaubert, Salammbô, IX.
12 (…) je voulais m'occuper de ton petit mec. Il s'en est fallu de peu que je lui botte le cul tout à l'heure sur la Place des Fêtes.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, V, p. 39.
13 Le ministre de la Police, disait Talleyrand, est un homme qui s'occupe d'abord de ce qui le regarde, et ensuite de ce qui ne le regarde pas.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, « Vers Empire Occident », III.
——————
occupé, ée p. p. et adj.
1 (XIVe). Dont on a pris possession. || Pays occupé. || Ville occupée. Captif (vx).Zone occupée (par oppos. à zone libre) : partie de la France qui fut occupée par les Allemands entre l'armistice de 1940 et l'occupation totale du territoire en novembre 1942.Par ext. Qui habite un territoire occupé par l'ennemi.N. || Mauvais rapports entre les occupants et les occupés.
14 (…) l'occupation réveillait de vieilles querelles (…) les Parisiens (…) reprochaient aux Français de zone libre d'être des « mous » et d'étaler insolemment leur satisfaction égoïste de n'être pas « occupés ».
Sartre, Situations III, p. 39.
Appartement occupé. Habité. || Tous les bancs étaient occupés (→ Déambuler, cit. 1). || Table non occupée (→ Garder, cit. 36). || W. C. libre ou occupé.
14.1 Dans la salle sur le premier mur il y avait les lavabos alignés devant les glaces, sur le deuxième mur rien, sur le troisième mur les urinoirs, sur le quatrième les six cabinets dont cinq marquaient « libre » et un « occupé ».
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 229.
(Au téléphone). || Je t'ai appelé deux fois, mais c'était toujours occupé, ça sonnait occupé.
2 (Personnes; facultés psychiques). Qui est absorbé par une idée, un sentiment, qui s'intéresse passionnément à un être; qui se consacre à un travail, à une activité. Attentif, pensif, plein, soucieux. || Les Romains étaient occupés dans la guerre contre Teuta (→ Exercer, cit. 39).Occupé à… || Huit cents ouvriers occupés à l'extraction (cit. 1) du charbon. || Occupé à faire qqch. || Mes gens sont occupés à déménager (→ Camper, cit. 2).Occupé de… (qqch.; qqn). || L'esprit tout occupé de toutes les infortunes qu'il avait éprouvées (cit. 31). Préoccupé. || Madame de Rênal, occupée sans cesse de Julien (→ Loin, cit. 38). || Être occupé de Dieu seul (→ Célibat, cit. 1).
15 Tandis que l'ennemi, par ma fuite trompé,
Tenait après son char un vain peuple occupé (…)
Racine, Mithridate, III, 1.
16 Tous les moments que je passais sans vous voir, je demeurais occupé de vous, les yeux fermés à toute chose et attachés par la méditation sur votre image (…)
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 205.
Absolt. || Il n'a pas pu venir, il était trop occupé. Empêché. || Un évêque (cit. 3) est un homme fort occupé. || Être très occupé. Bousculé, embesogné (vx), pris, surchargé (→ Avoir beaucoup à faire; n'avoir pas une heure, un moment à soi; ne plus savoir où donner de la tête; être écrasé de travail). || Il a une vie très occupée. Actif.Littér. || Cette indolence (cit. 6) occupée, qui est un des charmes du voyage.
17 (…) la satisfaction qu'ont les hommes « occupés » — fût-ce par le travail le plus sot — de « ne pas avoir le temps » de faire ce que vous faites.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. X, p. 219.
Vx. Intéressé, absorbé, empoigné. || « L'on est plus occupé aux pièces de Corneille; l'on est plus ébranlé et plus attendri à celles de Racine » (La Bruyère, les Caractères, I, 54).
Vx. Préoccupé. || Avoir l'âme trop occupée (→ Après-souper, cit. 1).
CONTR. Abandonner, évacuer, libérer, quitter. — Chômer; négliger, oublier. — Désert, disponible, inoccupé, libre. — Désœuvré, inactif, oisif.
COMP. et DÉR. Inoccupé, suroccupé. — Occupant, occupation. — Préoccupé. — Réoccuper.

Encyclopédie Universelle. 2012.