ne [ nə ] adv. de négation ♦ Forme atone de la négation, dont non est la forme tonique. REM. Le e s'élide devant une voyelle ou un h muet : je n'en veux pas. — Ne précède immédiatement le verbe; seuls les pron. pers. compl. peuvent s'intercaler entre ne et le verbe : je ne le veux pas. I ♦ NE, marquant seul la négation.
1 ♦ Vx « Je ne lui confierais l'état de ma garde-robe » (La Bruyère).
2 ♦ Mod. (en phrase principale) Loc. N'avoir crainte, n'avoir cure, n'avoir garde. N'empêche, n'importe, qu'à cela ne tienne. « Si ce n'eût été la crainte de l'humilier » (Baudelaire). On ne peut mieux. Je ne sais qui, quoi, comment, où. « Que ne suis-je morte à sa place ? » (Proust).
♢ (Dans une subordonnée au subj., après une négative) « Pas un homme en place, qui ne fût un crétin » (Flaubert). — Il ne peut faire un pas que sa mère ne s'inquiète, sans qu'elle s'inquiète. « Ce n'est pas que quelques personnes ne m'aient reproché cette même simplicité » (Racine).
3 ♦ NE, pouvant s'employer seul apr. certains v. tels que cesser, pouvoir, oser, surtout aux temps simples et suivis d'un inf. Je ne peux, je n'ose le dire. Je ne cesse de vous le répéter. « vous ne savez quoi inventer » (Balzac). — Si je ne me trompe. Si je ne m'abuse... « si l'artillerie ne venait au plus tôt » (Zola). Apr. depuis que..., il y a..., voilà... Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes rencontrés. « Il y avait longtemps qu'il n'avait paru aussi heureux » (Maurois). — Devant autre... que ou autre... sinon encadrant un subst. « Je n'avais d'autres sorties que le matin » (A. Daudet).
4 ♦ NE, sans pas ou point (avec un indéf. à sens négatif : personne, rien..., avec ni répété, etc.). Elle ne perdait aucune occasion. « La destinée n'est à personne » (Voltaire). « c'était leur faute, si rien ne marchait » (Zola). Nul ne peut servir deux maîtres. Ne croire ni à Dieu ni au Diable. « Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux » (La Fontaine).
II ♦ NE... PAS, NE... POINT, NE... PLUS, NE... JAMAIS, NE... QUE.
1 ♦ (Emploi normal) Il n'est pas, plus, jamais là. Elle n'a pas fini. Je n'en ai point. ⇒aussi guère, 1. goutte, mais, 1. mie.
III ♦ NE, en emploi dit explétif.
1 ♦ (Apr. certains v. exprimant la crainte, l'impossibilité... en phrase affirmative) « J'ai peur que mon héros ne vous paraisse étrange » (Musset). « Pour empêcher qu'on n'affranchît trop d'esclaves » (Montesquieu). « pour éviter que les conversations ne devinssent difficiles » (Maurois).
2 ♦ (Apr. certains v. marquant le doute, la négation, en phrase négative) « Je ne doute point qu'il n'y ait eu une ancienne erreur » (La Bruyère). « Je ne nie pas que ces interprétations ne soient ingénieuses » (France).
3 ♦ (Apr. un compar. d'inégalité, introduit par autre, autrement, meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis, plus) « On se voit d'un autre œil qu'on ne voit son prochain » (La Fontaine). « Mieux que je ne pourrais le faire » (Laclos).
4 ♦ (Apr. certaines loc. conj. : à moins que, avant que) « Il se peut que l'on pleure, à moins que l'on ne rie » (Musset).
● Ne Symbole chimique du néon.
ne
(n' devant une voyelle ou un h muet) adv.
aA./a Ne marquant la négation.
rI./r Ne employé seul.
d1./d (Dans une principale ou une indépendante, seulement dans certaines tournures ou expressions.) N'avoir cure, n'avoir garde. N'importe! Qu'à cela ne tienne. Que ne le disiez-vous!
d2./d (Dans une subordonnée relative au subj., après une principale négative ou interrogative; dans certaines loc.; dans quelques constructions.) Il n'est pas d'instant qu'il n'y pense.
— Si je ne me trompe; si je ne m'abuse.
— Voici bientôt trois jours qu'il n'est venu.
rII./r Ne employé en corrélation avec un mot négatif ou restrictif.
d1./d Ne... pas; ne... point; ne... plus; ne... jamais. Il n'ira pas.
— Litt., vx ou rég. Il n'ira point.
— Il n'ira plus.
— Jamais il n'ira.
|| Ne... que. Je n'irai que si on me le demande: j'irai seulement si on me le demande.
d2./d (Avec un indéfini négatif placé avant ou après.) Personne n'y est allé. Je n'ai rien vu.
|| (Avec ni répété.) Ni lui ni moi n'y sommes allés.
d3./d (Affirmation renforcée par double négation.) Vous n'êtes pas sans savoir qu'il vous attend: vous savez très bien qu'il vous attend.
aB./a Ne employé sans valeur négative (emploi dit explétif).
d1./d (Après les verbes d'empêchement, de défense, de crainte.) J'interdirai, j'éviterai qu'il ne vienne. J'ai peur, je crains qu'il n'arrive.
d2./d (En phrase négative ou interrogative après les verbes exprimant le doute ou la négation.) Je ne doute pas une seconde qu'il ne renonce. Niez-vous qu'il n'y soit parvenu?
d3./d (Après les propositions comparatives d'inégalité introduites par autrement, meilleur, mieux, moindre, pire, etc., si la principale est affirmative.) Vous le ferez mieux que je ne le ferais moi-même.
d4./d Après à moins que, sans que (emploi du ne explétif critiqué), il s'en faut que, avant que, que. Allez-y avant qu'il n'arrive.
⇒NE, N', adv.
[Adverbe non prédicatif. Marque la négation, seul ou en liaison avec un autre mot négatif appelé ci-dessous auxil. négatif (I); peut entrer aussi en relation avec la conjonction restrictive que (II); apparaît comme explétif dans certains emplois (III)].
Rem. 1. Ne ne peut être séparé du verbe que par un pron. non prédicatif compl. Le jeune ménage, ambitieux, travaillé d'un désir de fortune prompte, était parti pour Chartres. Mais, d'abord, rien ne leur y avait réussi (ZOLA, Terre, 1887, p.47). a) Si le verbe est à la forme inf., ne peut cependant être séparé du verbe par certains auxil. négatifs de nature adv. et certains adv. Ne pas même comprendre que la curiosité de l'art commence là où les sens cessent de servir! (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.6). b) Si le verbe est à la forme comp. (de type auxil. + verbe), ne se place devant l'auxil. (infra ex. 3). 2. Le e muet de ne s'élide devant une voyelle ou un h non aspiré. Un auteur est dit plantureux, qui, souvent, n'est qu'avare et ne sait, ou n'ose, rien supprimer (GIDE, Journal, 1930, p.963). 3. Ne apparaît aussi en relation avec voilà. Ne voilà-t-il pas que l'écuyer qui courait en avant des chevaux s'arrêta (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p.101).
I. —[Ne marque la négation, seul ou en liaison avec un autre mot négatif]
A. —[Ne est employé seul]
1. [Dans des tournures plus ou moins figées, sans réalisation possible de l'auxil. négatif]
a) [Dans certaines constr. dont le pron. suj. peut ne pas être exprimé]
— N'importe + mot interr. Ce fut là qu'elle lui fit la promesse de trouver bientôt, par n'importe quel moyen, l'occasion permanente de se voir en liberté (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.107).
— N'empêche + que + phrase. N'empêche qu'il sortait tous les matins, cachant, sous son imperméable jeté sur le bras, sa boîte de couleurs (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.151).
b) Littér. [Dans diverses constr. idiomatiques n'avoir que faire, n'avoir de cesse, etc.] «Nous n'aurons de cesse de frapper le colonialisme français» affirme une mystérieuse Alliance révolutionnaire caraïbe (Le Monde, 1er juin 1983, p.10, col. 1-2).
— En partic.
♦[Dans certaines constr. impers. (il) n'importe, à Dieu ne plaise, etc.] Sous le désordre de vos vêtements, je devine un homme de la première qualité; votre vin même, ne vous en déplaise, sent la bonne compagnie (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.11).
♦[En relation avec certains subst. employés sans déterm. ou avec subst. + compar.] Qui ne dit mot consent; il n'est pire eau que l'eau qui dort. Fabrice revint sur la grande route, où il n'y avait toujours âme qui vive (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.63).
En partic. [Dans certaines constr. du type avoir + subst. sans déterm., n'avoir crainte, n'avoir garde, etc.] Je m'entends en finances; je le dis parce que c'est une aptitude dont je n'ai cure. Je pense qu'en France on fera toujours banqueroute sans produire une révolution (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.236).
2. [Dans un style arch. ou littér., la réalisation d'un auxil. négatif étant possible (sans changer le sens de la phrase) dans un autre niveau de lang.] Cet objet [le cageot] (...) sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement (PONGE, Parti pris, 1942, p.15). Ils étaient des grands vivants, ne faisaient de rhétorique, mais avaient quelque chose à dire et le monde entier à raconter (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.15):
• 1. «Eh bien! bonjour, bonjour, père Van-Hop,» criait Benoît en tendant amicalement la main au propriétaire de cet édifice; mais celui-ci ne bougea, et se recula au contraire d'un air maussade, comme pour barrer sa porte.
SUE, Atar-Gull, 1831, p.5.
— En partic.
a) [Dans certaines prop. interr. ou hypothétiques]
♦[Dans une prop. interr. rhét. (qui n'est pas interprétée comme une vraie question)] J'ai souvent de l'humeur contre l'humanité. Qui n'en aurait, même en vivant, comme moi, assez loin d'elle? (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Gobineau], 1855, p.228). Qui ne connaît Ménélas et la vengeance qu'il a tirée de Priam? (CLAUDEL, Protée, 1927, I, 3, p.359).
♦[Dans une prop. interr. introd. par que au sens de «pourquoi»] Si tu souffrais, que n'ouvrais-tu ton âme? Si tu aimais, que ne le disais-tu? (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.361). Renan est passé ici. Que ne nous a-t-il laissé quelques strophes de sa méditation! (BARRÈS, Cahiers, t.11, 1914, p.15):
• 2. Que n'y a-t-il, pensais-je avec envie, une âme compatissante qui, pareillement, fasse remonter le pain de vie jusqu'au pauvre prisonnier!
TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.115.
♦[Dans une prop. sub. hypothétique dont le verbe est gén. à l'imp. ou au p.-q.-parf. de l'ind., introd. par si, équivalente à si toutefois] Oh! le coeur me manque, et je serais tenté de m'enfuir si elle ne m'avait aperçu déjà! (NERVAL, Filles feu, Corilla, 1854, p.664). Je croirais manquer de coeur si, au seuil de la préface que voici, je ne reconnaissais tout ce que je dois à votre bienveillance et à vos conseils (MARAN, Batouala, 1921, p.9):
• 3. ... le narrateur, qu'on connaîtra toujours à temps, n'aurait guère de titre à faire valoir dans une entreprise de ce genre si le hasard ne l'avait mis à même de recueillir un certain nombre de dépositions et si la force des choses ne l'avait mêlé à tout ce qu'il prétend relater.
CAMUS, Peste, 1947, p.1219.
En partic. Si ce n'est. Si je ne me trompe. Si je ne m'abuse.
b) [Dans certaines prop. sub. qui dépendent d'une prop. princ. dont le sens est négatif, interr. ou dubitatif]
♦[Dans une prop. sub. dépendant d'une princ. négative ou interr. introd. par que au sens de «avant que, sans que»] Non, je ne quitterai point vos genoux que vous ne m'ayez entendue (COTTIN, Mathilde, t.2, 1805, p.291). Il ne se cueillait pas une grappe qu'on ne la lui montrât (BALZAC, Lys, 1836, p.126):
• 4. Il s'était concilié l'amitié des artistes et des littérateurs; il ne paraissait pas un livre nouveau qu'il ne l'eût le premier pour le faire lire à Magdeleine; pas un opéra n'était représenté qu'il n'eût une loge à offrir à Edward et à sa femme.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p.267.
En partic. [Dans une prop. sub. introd. par ne (pas) faire que ou une constr. sémantiquement équivalente] Je ne peux faire qu'il ne me fatigue même lorsqu'il est le plus simple (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.240).
♦[Dans une prop. sub. introd. par ce n'est pas que, non que] Ce n'était pas qu'elle ne fût contente de plaire, mais ce contentement n'était pas suffisant pour qu'elle se donnât beaucoup de peine en vue de l'obtenir (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p.1085). Non qu'Henri Germier ne fût, lui aussi, doué d'une sensibilité vive: mais il la dominait (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p.384):
• 5. Ce n'est pas que Werner n'ait du talent pour le théâtre, et qu'il n'en connoisse même les effets beaucoup mieux que la plupart des écrivains allemands; mais on diroit qu'il veut propager un système mystique de religion et d'amour à l'aide de l'art dramatique...
STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.131.
♦[Dans une prop. sub. consécutive après si, tel, tellement figurant dans une princ. négative] Notre habitation n'est pas, à dire le vrai, si solide qu'il ne soit pernicieux de l'interroger (CLAUDEL, Visages radieux, 1947, p.766):
• 6. ... la canaille a la prétention d'avoir le coeur au niveau du nôtre; il n'est pas de gens si piètres qui ne se crussent déshonorés, s'ils n'affichaient la fierté d'un Rohan ou l'orgueil d'un Montmorency.
SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p.201.
♦[Dans une prop. rel. dépendant d'un antécédent négatif ou régie par une princ. dont le sens n'est pas pleinement positif] Emportés par le rythme, les corps lentement balancés remuent d'une longue oscillation cette foule serrée, où personne ne peut faire un seul mouvement qui ne soit le mouvement de tous (THARAUD, An prochain, 1924, p.10). Il n'est pas d'acropole que le flot de barbarie ne puisse atteindre, pas d'arche qu'il ne vienne à bout d'engloutir (GIDE, Journal, 1939, p.9):
• 7. ... en même temps qu'il n'est personne qui n'avoue une petite teinte de gourmandise et ne s'en fasse gloire, il n'est personne non plus qui ne prît à grosse injure l'accusation de gloutonnerie, de voracité ou d'intempérance.
BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.311.
En partic. [Dans une prop. rel. introd. par il n'est pas jusqu'à + subst.] Il n'est pas jusqu'à l'angoisse de la mort éprouvée dans une humiliation de tout l'être qui n'élève l'esclave au niveau de la totalité humaine (CAMUS, Homme rév., 1951, p.177).
♦P.ext. [Dans une prop. sub. introd. par que au sens de «pour que» après une princ. injonctive] Sauve-toi, sauve-toi, qu'au moins ton père ne t'ait vu ainsi attendant comme un fou! (PROUST, Swann, 1913, p.35).
c) [Après cela fait, il y a, voici, voilà, etc., suivis d'un compl. de durée] Il y a vingt-quatre heures que je n'ai mangé: je vais souper (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p.221). Il y a bien long-temps que je ne me suis agenouillé sur cette terre (BOREL, Champavert, 1833, p.237). Il y a si longtemps que je n'étais sorti, que cette petite course n'a fait que me dégourdir les jambes (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.46).
d) [Dans certains tours superl. du type on ne peut mieux, moins, plus, etc.] Elle me résista on ne peut mieux, et quand je voulus jouer des mains et des griffes, elle répondait des pieds et des dents (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.239).
e) [Dans une série de constr. avec des semi-auxil. suivis d'inf. (infra rem.)]
♦Ne + cesser + inf. introd. par de. Nous ne cessâmes, durant des années entières, de rôder autour de la France (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p.181). Difficultés auxquelles je ne cessais de me heurter (JOFFRE, Mém., t.2, 1931, p.160).
♦Ne + oser + inf. Déjà le valet de chambre entre, et il n'ose lui demander l'heure, car il ignore s'il a dormi (PROUST, Sodome, 1922, p.982).
♦Ne + pouvoir + inf. (surtout à la forme puis de la 1re pers. de l'ind. prés.). Si tu m'aimes, et je n'en puis douter, il faut descendre de ton rang (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p.297). Un coup de téléphone (le poste de l'hôpital fonctionne encore) avertit les Ragu que Mme Sparrow ne pourra venir (GIDE, Journal, 1943, p.161).
♦Ne + savoir au cond. prés. (c'est-à-dire avec une valeur proche de ,,pouvoir``) suivi d'un inf. ou d'un mot interr. Il faut vingt-sept heures à votre courrier pour aller d'ici à Paris, et il me semble que vous ne sauriez l'expédier trop tôt, si toutefois vous voulez en expédier un, ce que je serais loin de conseiller (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1835, p.132).
♦Ne + savoir suivi d'une interr. indir. ou d'un inf. introd. par un mot interr. Monsieur, reprit Périclès, je ne sais de quel droit vous me prenez une croix dont la valeur est de quinze francs, et que je serai forcé de remplacer à mes frais (ABOUT, Roi mont., 1857, p.290).
[En alliance avec si hypothétique]:
• 8. Les pays que tu vas parcourir sont remplis de femmes aimables et belles dont l'accueil exigera de toi, si tu ne veux passer pour rustique et grossier, un juste retour de politesse et même de sensibilité.
NODIER, Fée Miettes, 1831, p.177.
Rem. L'emploi d'un auxil. négatif devient quasi-obligatoire dans le cas où le verbe à l'inf. (qui dépend du semi-auxil.) se trouve lui-même à la forme négative: On ne pouvait point ne pas envier ces belles choses, ces admirables créations auxquelles les grands artistes inconnus qui font le Paris actuel et sa production européenne avaient tous contribué (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.341).
B. —[Ne est employé en relation avec un auxil. négatif]
Rem. Les auxil. négatifs (appelés parfois aussi «forclusifs») constituent un ensemble dont la nature catégorielle n'est pas homogène (cf. infra), mais permettent tous la suppression de ne négatif dans un niveau de lang. peu soutenu (cf. p.ex. jamais ex. 11). Ils appellent l'emploi de de au lieu de l'art. indéf. ou partitif et dans certaines conditions la coordination par ni. Je n'ai rien acheté ni rien lu (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.385). Si elle n'a pas de passion sensuelle ni de besoin physique, elle a, je crois, pour moi l'attrait qu'elle avait pour son père et, de plus, une certaine tendresse (MICHELET, Journal, 1858, p.395). On distingue a) les auxil. négatifs «simples» (pas, point, etc., appelés parfois «auxiliaires» ou «forclusifs de négation totale») qui ne peuvent être combinés ni entre eux ni avec les auxil. négatifs dits «composites» ou de «négation partielle» (je n'ai pas mangé guère de soupe; je n'ai pas mangé jamais de soupe) et b) les auxil. «composites» (jamais, rien, etc., appelés parfois aussi «auxiliaires» ou «forclusifs de négation partielle») qui peuvent se combiner entre eux. Le plus jeune, Roland de Bridoie, ne paraissait montrer aucune aptitude pour rien (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, En wagon, 1885, p.60). J'abuserais vraiment de mon droit, en réclamant aujourd'hui la moindre parcelle d'une existence dans laquelle je n'ai tenu jusqu'ici et ne tiendrai jamais aucune place (MARTIN DU G., J.Barois, 1913, p.470). Ces auxil. peuvent apparaître aussi dans des cont. qui ne sont pas directement négatifs et dans lesquels ils permutent avec des indéf. ou avec des éléments à polarité négative (grand-chose, grand monde, le moindre + subst., etc., cf. p.ex. jamais I ex. 1 à 8).
1. [Ne est employé en relation avec un auxil. négatif «simple»]
a) Vieilli. [L'auxil. négatif est de nature nom. (goutte, mie) et se comporte donc comme un subst. (postposé au verbe)] Ne + verbe (simple ou composé) + auxil. négatif. Puisqu'amour n'y voit goutte, C'est l'oreille qu'il faut charmer (FLORIAN, Fables, 1792, p.108). Tu l'embrasseras de ma part en lui disant que je continue, de plus belle, à n'y comprendre goutte (FLAUB., Corresp., 1871, p.283).
b) [L'auxil. négatif est de nature adv. (aucunement, guère, nullement) (postposé au verbe simple, mais placé entre l'auxil. et le part. aux formes composées)] Ne + verbe simple + auxil. négatif; ne + verbe à l'inf. + auxil. négatif; ne + verbe auxil. + auxil. négatif + part. Les jeunes filles de Paris n'aiment guère les gens d'un certain âge, surtout quand ils sont mis sans soin (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.253). Le paysan n'a guère gagné à la révolution (MICHELET, Journal, 1831, p.89). Quand le stoïcisme entreprend de scruter l'origine des choses, c'est pour n'aller guère au delà du grand fait de la nature (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p.169).
c) [L'auxil. négatif (pas, point) a un statut partic. au regard de sa position dans la phrase (postposé au verbe simple, placé entre l'auxil. et le part. aux formes composées antéposé à l'inf.)]
— Ne + verbe simple + auxil. négatif. Les bâtiments de la gare ne cherchaient point à paraître soignés, ni n'esquissaient d'architecture (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.10).
— Ne + auxil. négatif + verbe à l'inf. Il aimait à se dire libéral dans ses opinions politiques et religieuses, mais tenait à ne point choquer les gens de son monde (MAUROIS, Ariel, 1923, p.13).
— Ne + verbe auxil. + auxil. négatif + part. Je ne lui ai point caché que je n'aimais beaucoup ni ses livres ni sa personne (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1113).
Rem. On trouve qqf. la constr. ne + verbe (à l'inf.) + auxil. négatif, cour. en fr. class. Ne pouvant se consoler de n'avoir pas tout l'héritage (ZOLA, Terre, 1887, p.199). Vous étonnerai-je beaucoup si je vous dis que je ne suis pas le seul à ne consentir point à me reconnaître dans l'être inconséquent, vain, sans importance, que ma femme a portraicturé (GIDE, Robert, 1930, p.1314).
2. [Ne est employé en relation avec un auxil. négatif «composite»]
— Auxil. négatif + ne + verbe (simple ou composé). Personne n'a paru connaître ce que je viens de rapporter et que j'avais trouvé dans Baillet, puisque pas une âme ne s'est plainte, ni ne s'est opposée au renversement de ces pierres (VALÉRY, Variété II, 1929, p.12).
— Ne + verbe (simple ou composé) + auxil. négatif. Des bruits injurieux se répandent sur ton compte; je n'en veux croire aucun (COTTIN, Mathilde, t.2, 1805, p.306).
b) [L'auxil. négatif est un adv. de temps (jamais, plus)]
— Ne + verbe (simple) + auxil. négatif. Il ne vient jamais.
— Ne + verbe à l'inf. + auxil. négatif. Habituez-vous à garder le premier rang, et tenez-vous-y, afin de n'être jamais satisfait de vous dans la suite, s'il vous arrivait de n'occuper que le second (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.103).
— Ne + auxil. négatif + verbe à l'inf. J'avois fait le serment de ne jamais lier ma destinée à celle d'une autre femme (FIÉVÉE, Dot Suzette, 1798, p.210).
— Ne + auxil. verbal + auxil. négatif + part. Il est de ces femmes qui sont restées vivantes non pas dans mes yeux mais dans ma peau, et que je garde éternellement au fond de mon désir, sans doute parce que je ne les ai jamais possédées (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.180).
c) Ne + verbe (à la forme simple ou composée) + nulle part. Je n'en trouve nulle part; je n'en ai trouvé nulle part.
d) [L'auxil. négatif (rien) est de nature à la fois nom. et adv. au regard de sa position dans la phrase]
— Auxil. négatif + ne + verbe simple ou composé. Rien ne ressemble à la médiocrité comme la perfection (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p.13).
— Ne + verbe simple + auxil. négatif. Je mettrais Charlotte en état de faire un bon mariage; car la pauvre enfant, dans tous les cas, n'a rien à espérer, toute la fortune de son père consistait dans les bienfaits du roi (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1724). J'avoue que pour moi l'impertinence faite à M. le duc de Raguse ne me touche en rien (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p.405). Je ne vois —rien! —rien, quoique ce fût un rien infiniment riche (VALÉRY, Variété [I], 1924, p.17).
— Ne + auxil. négatif + verbe à l'inf. Ne rien faire.
— Ne + auxil. verbal + auxil. négatif + part. Il n'a rien fait.
Rem. On trouve aussi la constr. ne + verbe (à l'inf.) + auxil. négatif. Offrez à la reine vos services pour n'avoir rien à vous reprocher (SÉNAC DE MEILHAN, op. cit., p.1595).
3. [L'auxil. négatif est la conj. de coordination ni] Qu'as-tu fait de ton âme? On n'en a vu ni signe ni trace (LAMENNAIS, Paroles croyant, 1834, p.264).
Rem. 1. Les séquences de type ne... + auxil. négatif rendent possible l'utilisation de de, prédéterminant (représentant une quantité nulle) devant le subst. obj. dir. Jamais je n'ai trouvé de coeur comme le tien (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p.67). La grande supériorité des petits chiens sur les petits enfants, c'est que les petits chiens ne font pas de mots d'enfants (MONTHERL., Exil, 1929, I, 2, p.24). Le prédéterminant se trouve parfois dans une prop. (dont le verbe est au subj.) sub. à celle où apparaît ne + auxil. négatif. Je ne pense pas qu'il existe de garçon aussi bien que Pradelle ajouta-t-elle avec élan (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.329). 2. Certains auxil. de nature nom. ou pronom. peuvent se trouver à une certaine distance du verbe auprès duquel l'adv. ne apparaît. Le Binder n'avait pouvoir de décider de rien (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.86). Mes volets cadenassés n'avaient pu laisser pénétrer personne (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Horla, 1886, p.1090). 3. On trouve qqf. des séquences du type ne + auxil. négatif simple + auxil. négatif simple ou composite. Ce sont de bonnes gens qui ne peuvent sortir de leur cercle d'habitudes et ne pensent ou n'imaginent guère rien au delà (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p.148; cf. aussi guère rem. 1). Ces constr., qui ne sont pas grammaticales, étaient possibles en fr. classique. 4. Champ de la négation. La négation s'étend à l'ensemble de la phrase mais peut aussi se limiter à un constituant. Certaines phrases pourraient en être ambiguës, sans une ponctuation différenciée: Il ne l'aime pas, parce qu'elle est blonde («il ne l'aime pas, la cause en est qu'elle est blonde»); il ne l'aime pas parce qu'elle est blonde («il l'aime, mais ce n'est pas parce qu'elle est blonde»). Les adv. précédés de pas se comportent gén. comme des constituants niés: pas souvent, pas toujours, pas seulement. Il n'en est pas ainsi lorsqu'ils précèdent pas. Ce qui s'est passé entre vous et elle, je ne le veux seulement pas croire (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.287). Certains adv. cependant peuvent se placer sans différence de sens devant ou derrière l'auxil. négatif (d'ailleurs, donc, même, etc.). Moi enthousiaste! répéta Fabrice; étrange accusation! Je ne puis pas même être amoureux! (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.116). Elle n'avait aucune vanité de son intelligence et ne s'en doutait même pas (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.246). J'en arrive, après avoir terminé ces volumes, à ne même plus me rappeler les incontinentes descriptions, les insipides harangues qu'ils renferment (HUYSMANS, Là-bas, t.1, 1891, p.9). On note d'autre part que certains indéf. (du type certains, quelques, plusieurs) se trouvent toujours en dehors du champ de la négation (Je n'ai pas vu certains de mes amis), mais que le champ de la négation peut s'étendre au quantificateur tous qui précède pourtant la séquence ne + auxil. négatif dans des énoncés du type: Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Tout ne s'est pas perdu, mais tout s'est senti périr (VALÉRY, Variété [I], 1924, p.13). 5. Dans des séquences du type prop. princ. + expansion inf. ou sub., où le verbe de la princ. est du type croire, penser, paraître, sembler, devoir, vouloir, falloir, la négation peut se placer indifféremment et sans changement de sens sur le verbe de la princ. ou celui de l'expansion inf. ou sub. Je vis alors un jeune homme blond, grand, pâle, vêtu d'un costume de voyage qu'il semblait ne pas avoir quitté depuis quelques jours et ne s'être même pas donné la peine de brosser en arrivant à Paris, car il était couvert de poussière (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p.29). Avec les autres verbes le déplacement de la négation entraîne une modification de sens ne pas pouvoir faire qqc. («ne pas en avoir la possibilité»); pouvoir ne pas faire qqc. («avoir la possibilité de ne pas le faire»). 6. Dans certaines constr., le subst. peut jouer le rôle d'auxil. négatif. Ne pouvoir produire un seul, le moindre son. Ma voix, enchaînée comme ma langue, ne put produire un seul son (KRÜDENER, Valérie, 1803, p.167).
II. —[Ne est en relation avec la conj. restrictive que]
A. —[Ne ... que exprime une restriction par rapport à un ensemble dont les éléments ne sont pas perçus comme appartenant à une échelle de valeurs. Que peut être remplacé par ne + auxil. négatif (personne, rien, etc.) + que]. L'agent 64 jura de dire la vérité et de ne rien dire que la vérité (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p.26). Visiter le château de la Quartfourche dont il ne restera bientôt plus que des ruines, et son grand parc délaissé où l'été fastueux s'éployait à l'aventure (GIDE, Isabelle, 1911, p.601):
• 9. Ne serait-il pas vrai de dire que le temps n'est qu'en acte et l'espace seulement en puissance? Le temps n'est en rien assimilable à un milieu dans lequel des consciences s'inséraient et par rapport auquel ces «insertions» seraient contingentes; il est la négation même de cela.
G. MARCEL, Journal, 1915, p.129.
B. —[Ne ... que exprime une restriction par rapport à un ensemble dont les éléments sont perçus comme appartenant à une échelle de valeurs] Ne me faites point de mal! Je ne suis qu'une simple jeune fille, sans force, sans intelligence (CLAUDEL, Violaine, 1901, I, p.572). La dévotion (...) où nous invite Bérulle n'a rien qui flatte le sens ou qui attendrisse le coeur. Nue, austère, impitoyable, elle ne nous parle que d'humiliation et de mort (BREMOND, Hist. sent. relig., t.3, 1921, p.516). La vieille demoiselle ne lui avait tout d'abord prêté qu'une attention distraite (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p.1251).
Rem. Ne ... que appelle l'utilisation du prédéterminant de, qui apparaît obligatoirement avant la conj. que. Elle n'aurait de bonheur qu'auprès de moi (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.410). On n'a de chance qu'en suivant son tempérament et en l'exagérant (FLAUB., Corresp., 1861, p.453). Sous la négation avec pas (il ne boit pas que de l'eau), contrairement à l'usage du fr. class., la tournure restrictive est inversée («il boit autre chose que de l'eau»). Si la favorite, attachée et complice, n'attire pas que des sympathies, qui ne serait de coeur avec la femme adultère (le Monde, 11 févr. 1963, p.1, col. 6 ds GAATONE, v. infra. bbg. p.210).
III. —[Ne ne semble pas marquer la négation et est considéré comme explétif]
Rem. Le ne explétif est appelé aussi ne «abusif» (Vendryes), «redondant» ou «pléonastique». Ne, dont la présence est gén. facultative, ne permet pas ici l'emploi du prédéterminant de. L'utilisation d'un auxil. négatif du type pas rétablit la négation.
A. —[Ne apparaît dans des prop. complétives (dont le verbe est au subj.) dépendant de cont. comportant une double négation]:
• 10. Il n'y avait dans Saumur personne qui ne fût persuadé que Monsieur Grandet n'eût un trésor particulier, une cachette pleine de louis, et ne se donnât nuitamment les ineffables jouissances que procure la vue d'une grande masse d'or.
BALZAC, E. Grandet, 1834, p.14.
— En partic. [Ne apparaît dans une prop. complétive dépendant d'un verbe, d'un subst. ou d'un adj. du type nier, douter, doute, douteux, etc. dont le sens est proche de celui d'une négation, le verbe de la princ. étant à la forme négative ou interr.] Si d'habiles artistes avaient représenté le soleil tel qu'on le voit dans le télescope, il n'y a pas de doute qu'ils ne nous eussent manifesté une multitude d'effets qui eussent contribué à faire connaître sa nature (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.344). La nuit approchait, il n'était pas douteux qu'elle ne dût être favorable aux sectionnaires (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.340). Et Narcisse, qui ne doute pas que sa forme ne soit quelque part, se lève et part à la recherche des contours souhaités pour envelopper enfin sa grande âme (GIDE, Traité Narcisse, 1891, p.3):
• 11. Dans la dictée, et alors même que je dicte lentement ou que je marque des temps d'arrêt, j'ai l'impression dont je ne nie pas qu'elle ne comporte une part d'illusion, mais souverainement bienfaisante, que l'élément polyphonique s'inscrit avec aisance, avec luxe, que tout moi-même dans la dictée passe et s'exprime.
DU BOS, Journal, 1928, p.9.
Rem. La classe sém. dont il est question ici comprend p.ex. les verbes cacher, contester, contredire, démentir, dénier, disconvenir, dissimuler, douter, ignorer, informer, méconnaître, nier.
B. —[Ne apparaît dans une prop. complétive (au subj.) dépendant d'un verbe, d'un subst. ou d'un adj. du type craindre, crainte, anxieux, etc. dont le sens est proche de celui d'une négation («souhaiter que ne pas» + prop.). Le verbe de la princ. est gén. à la forme affirmative ou interro-négative] Ses visites devinrent plus rares, et ma sévérité plus grande; le chagrin que me donnoient ses absences, ajoutoit à mon amour et à la crainte qu'il ne le devinât (FIÉVÉE, Dot Suzette, 1798, p.28). Je portai moi-même au roi l'autographe de la bonne dame. Il le prit avec défiance et l'examina d'un oeil si perçant que je tremblais qu'il n'en pénétrât le sens (ABOUT, Roi mont., 1857, p.186). Elle se sauvait, entraînant l'enfant, avec la peur qu'il ne se cognât aux coffres (POURRAT, Gaspard, 1931, p.5). Je crains, désormais, que ma peine ne dure autant que moi (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935, p.8):
• 12. ... aux premiers commencements de l'insurrection américaine, tous ces états, villes, bourgades étaient partagés de sentiments, les uns tenant pour l'Angleterre, fidèles, non sans cause, au pouvoir légitime; d'autres appréhendaient qu'on ne s'y pût soustraire, et craignaient de tout perdre en tentant l'impossible...
COURIER, Pamphlets pol., Pamphlets des Pamphlets, 1824, p.216.
• 13. —Quel est donc ce sens? —Je laisse au lecteur le soin de le découvrir. Mais il ne pourra le faire que dans quelques années. —Ne craignez-vous pas que, dans ces conditions, des malentendus ne se forment entre le public et vous?
MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1229.
Rem. Entrent dans cette classe sém. les verbes appréhender, brûler (que), craindre, ne pas désespérer (que), s'inquiéter (que), mourir (que), redouter (que), respecter (que), risquer (que), trembler (que), les subst. anxiété, crainte, danger, effroi, frayeur, peur, risque, soupçon, et les adj. anxieux, impatient, inquiet.
C. —[Ne apparaît dans une prop. complétive (au subj.) dépendant d'un verbe, d'une loc. verb. ou d'un subst. signifiant empêchement ou interdiction (le verbe de la princ. est indifféremment employé à la forme affirmative, interr. ou négative)] Ce n'est pas assez de nous être affranchis des parasites et des tyrans; il faut empêcher qu'il n'en renaisse (VOLNEY, Ruines, 1791, p.126). Sors et prends garde qu'on ne te voie ici (LA MARTELIÈRE, Robert, 1793, I, 5, p.8). Je veux éviter que ma réponse ne soit transmise par voie de notaire (MARTIN DU G., J.Barois, 1913, p.470):
• 14. ... deux guides nous sont donnés pour nous conduire vers Dieu, c'est-à-dire vers le bonheur: la raison et l'amour. La raison enseigne le bon chemin, et empêche qu'on ne s'égare. L'amour nous incite à marcher...
P.LEROUX, Humanité, 1840, p.59.
Rem. La classe sém. dont il est question ici comprend p.ex. les verbes empêcher, éviter, interdire, refuser, etc., les loc. verb. faire obstacle à ce que + prop., prendre garde que + prop.
— [Ne peut apparaître aussi dans une prop. complétive (au subj.) dépendant d'un verbe signifiant que quelque chose a failli être]:
• 15. ... Robert était infiniment plus coupable que lui. Robert n'avait-il pas failli, au moment où son oncle avait été chargé de lui faire entendre raison, se faire mettre au ban de son monde? ne s'en était-il pas fallu de peu qu'il ne fût blackboulé au Jockey?
PROUST, Sodome, 1922, p.693.
D. —[Ne apparaît dans des prop. sub. affirmatives qui décrivent un fait possible et qui ne peuvent être vraies en même temps que la prop. princ.]
1. [La prop. sub. est introd. par avant que] Tout cela est en lui d'avance comme le monde avant qu'il ne fût fait (CLAUDEL, Père humil., 1920, I, 1, p.485):
• 16. ... j'aimerais te revoir un peu seul, avant que les Marcel Drouin n'arrivent (vacances de Pâques) et que nous ne vous réunissions avec eux comme ils y comptent.
GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1901, p.380.
2. [La prop. sub. est introd. par à moins que] Les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers; et le prix s'en distribue entre eux par contribution, à moins qu'il n'y ait entre les créanciers des causes légitimes de préférence (Code civil, 1804, art. 2093, p.376):
• 17. ... je doute que, revenant, elle me reconnaisse pour sa fille, malgré la ressemblance de nos traits... à moins qu'elle ne revienne quand le jour point à peine, et qu'elle ne me surprenne debout, aux aguets sur un monde endormi...
COLETTE, Naiss. jour, 1928, p.6.
— En partic., rare. [Ne explétif apparaît devant un inf.] À moins de n'entendre par définition une proposition tellement générale qu'elle resterait formelle (J.-T. DESANTI, Introd. à l'hist. de la philos., Paris, 1956, p.44).
3. [La prop. sub. est introd. par sans que] Un homme puissant ne peut être inculpé sans que cette opinion ne s'éveille, et sans que la curiosité ne s'agite (CONSTANT, Princ. pol., 1815, p.77):
• 18. L'ouvrage d'Éberlé fut connu, fut cité pendant dix-huit ans sans que personne n'y vît la découverte des usages du suc pancréatique et sans que personne songeât à s'appuyer sur son observation pour aller plus loin.
Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.257.
Rem. L'emploi du ne explétif dans une prop. sub. introd. par sans que, fréq. att. dans notre corpus, est considéré comme incorrect par un certain nombre de gramm. et de dict. (v. BESCH. 1845, LAV. Diffic. 1846, COLIN 1971 et DUPRÉ 1972).
E. —[Ne apparaît dans des comparatives d'inégalité dépendant d'un terme de compar. affirmatif ou négatif] Je ne m'arrêtais pas à moi-même, et tout contact avec un monde extérieur ne m'enseignait point tant mes limites qu'il n'éveillait en moi de volupté (GIDE, Thésée, 1946, p.1415). S'il l'aime moins qu'elle ne le souhaite, si elle échoue à l'absorber, à le rendre heureux, à lui suffire, tout son narcissisme se convertit en dégoût, en humiliation, en haine de soi qui l'incite à des auto-punitions (BEAUVOIR, Deux. sexe, t.2, 1949, p.488):
• 19. Ce sont des mains d'intellectuel, des mains qui manifestent les pensées plus promptement qu'on ne le fait avec les muscles du visage, des mains à la peau blanche et vulnérable.
DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p.8.
• 20. Mais aujourd'hui il n'y a pas moyen d'être plus serré à vous que je ne le suis et j'ai beau vérifier chacun de mes membres, il n'y en a plus un seul qui de vous soit capable de s'écarter si peu.
CLAUDEL, Soulier, 1944, 1re part., 1re journée, 1, p.943.
— P.ext., rare. [Dans des comparatives d'égalité] Il m'apprenait par la même occasion qu'un ouvrier est tout aussi bien un monsieur que ne l'est un homme du monde (PROUST, Sodome, 1922, p.1026).
Rem. 1. On trouve dans ces constr. et les constr. apparentées des séquences du type ne (explétif) + pas comme cela était possible en fr. class. et est encore cour. en fr. du Canada: C'est bien un beau gars; mais, tout de même, il a une drôle d'idée de se coiffer de la plus vilaine [fille] qu'il n'y ait pas dans toute l'assemblée (SAND, Pte Fad., Paris, Garnier, 1958 [1849], p.128). On trouve aussi des séquences du type ne (explétif) + auxil. négatif composite: Il devait beaucoup plus qu'il n'eût jamais possédé (NODIER, Fée Miettes, 1831, p.159). Ajoutez que Marguerite était revenue de ce voyage plus belle qu'elle n'avait jamais été (DUMAS fils, Dame Cam., 1848, p.16). 2. Dans l'usage littér., ne explétif n'est gén. que facultatif. Sa vitalité baisse dans la lang. parlée.
Prononc. et Orth.:[]. Prononc. ou omission de [] dans les conditions ordinaires: il ne veut rien [-], mais tu ne veux rien [tynvø-] et, bien entendu tu n'as rien, il n'a rien [-na-]. Devant h aspiré, non-élision: tu ne hantes pas [--] (mais tu n'habites pas [-na-]). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Négation portant sur le verbe A. Négation simple 1. 842 non devant consonne (Serments de Strasbourg, 20 ds HENRY Chrestomathie, p.2: Si Lodhuuigs sagrament que son fradre Karlo jurat conservat, et Karlus ... de suo part non tanit, si jo returnar non l'int pois ...); 881 non devant consonne, non devant voyelle (Ste Eulalie, 9-10, ibid., p.3: Niule cose non la pouret omque pleier La polle sempre non amast lo Deo menestier); id. [non suivi du pron. enclitique se] (ibid., 20: Elle colpes non auret, por o coist); 1re moitié Xe s. ne devant consonne (Jonas, éd. G. de Poerck, 126: e ne doleiet tant [Jonas] de lur salut [Judeorum]); id. devant voyelle (ibid., 203: ne aiet niuls male voluntatem contra sem peer); ca 1050 n' élidé devant voyelle (St Alexis, éd. Chr. Storey, 22: N'ourent amfant, peiset lur en forment); id. nen devant voyelle (ibid., 68: An ices[t] secle nen at parfit'amor); 2. employé dans des phrases où un indéf. négatif (pron. ou adj.) remplit la fonction de suj. ou de compl. 881 (Ste Eulalie, 9, supra); 1re moitié Xe s. (Jonas, 203, supra); 2e moitié Xe s. (St Léger, éd. J. Linskill, 156: Ne soth nuls om qu'es devenguz); fin Xe s. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 290: El [Jesus] mor a tort, ren non forsfist); ca 1050 (St Alexis, 614: Ço ad ques volt [Alexis], nïent n'en est a dire); 3. employé dans des phrases où se trouvent des termes coordonnés par ne 881 (Ste Eulalie, v. ni I A 1); 4. employé avec que adv. interr. exclam. pour constituer une phrase négative exprimant le regret ca 1050 (St Alexis, 419: E d'icel[s] bien[s] ki toen doüs[sen]t estra, Que n'am perneies en ta povre herberge? 438: E de ta medra que n'aveies mercit?); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2723: E! lasse, que nen ai un hume ki m'ociet!); 5. expression de la défense a) précède l'impér. ca 1100 (ibid., 1106: Respunt Rollant: Ne dites tel ultrage!); b) précède l'inf. prohibitif pour traduire une défense empreinte de vivacité ca 1100 (ibid., 1113: «Sire cumpainz, amis, nel dire ja!...»); ca 1135 ce tour prohibitif mis en subordonnée (Couronnement de Louis, éd. Y. A. Lepage, rédaction AB, 86: Ceste corone de Jhesu la te vié, Filz Looys, que tu ne la baillier); cf. ca 1150 (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 1302: Qui a ce fet? Garde ne me celer); 6. expression de l'exception, de l'exclusion a) dans une prop. consécutive négative, après une régissante négative, exprime une exclusion «sans que, mis à part que» ca 1100 (Roland, 102: En la citet nen ad remés paien Ne seit ocis u devient chrestien; 2865: Ja ne murreit en estrange regnet Ne trespassast ses humes e ses pers); b) dans une prop. exclusive ou exceptive ca 1130 introduite par mais que (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 575: De ceo fist pechié et mal Que sun pere deschevacha, Mais qu'il nel reconoist pas); ca 1150 introduite par senz ceo que (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 261: Seint Nicholas iloc coneurent, Senz ceo que mustré ne lur fu); ca 1165 introduite par sauf çou que (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1508: Et neporquant de tant bien fist Sauf çou que garde ne s'en prist); 7. dans une prop. hypothétique négative a) l'hyp. est exprimée par l'emploi du subj. en parataxe ca 1165 (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 621; ... chascuns s'en fust partiz, Ne fust Calcas; 1925: Ne fust Jason si bien guarniz, En petit d'ore fust feniz); b) après une principale négative, l'hyp. introduite par se ... ne, entraîne une notion de restriction 1160-74 (WACE, Rou, éd. A.J. Holden, II, 2996: Ja n'istreit de prison se par lui nen issoit). B. Négation ne renforcée par des subst.: ne ... gout(t)e, ne ... mie, ne ... mot, ne ... nient (néant), ne ... pas, ne ... point, ne ... rien; ces groupes destinés à renforcer la négation totale par besoin d'expressivité, deviennent des négations composées où le subst. a perdu son sens étymol. pour servir d'appui à la négation. C. Négation ne renforcée par des adv. gaires ... ne, ne ... gaires, v. guère; ja ...ne, ne ... ja; mais ... ne, ne ... mais; onques ... ne, ne ... onques; plus ... ne, ne ... plus; ces groupes expriment, d'une manière générale, une négation partielle. D. La négation explétive 1. dans les complétives [ne affectif et non logique, s'expliquant par l'écart entre un énoncé affirmatif et la crainte ou le désir d'une réalisation contraire, MÉNARD, Synt. de l'a. fr., § 290] a) ca 1050 apr. un verbe de crainte (St Alexis, 60: «S'or ne m'en fui, mult criem que ne t'em perde»; 199: ... durement s'en redutet [Alexis] De ses parenz, qued il nel recunuissent E de l'honur del secle ne l'encumbrent [cf. ca 1140, Pèlerinage de Charlemagne, éd. P.Aebischer, 322: Si senz garde remaint, io criem que ele soit perdue]); b) ca 1050 apr. un verbe marquant un effort continu et préventif (St Alexis, 209: Or ne lairai nem mete an lur bailie); c) id. après un verbe exprimant l'imminence (avec crainte qu'une chose ne se produise) (ibid., 305: Ne guardent l'ure que terre nes enclodet); d) id. une prière (ibid., 298: Si [li] depreient que la citét ne fundet); e) ca 1100 une interdiction (Roland, 2438: Jo vus defend que n'i adeist nuls hom); 2. dans les sub. circ. la négation s'explique par une idée négative implicite a) ca 1100 temporelle d'antériorité introduite par einz que (Roland, 301: Einz i frai un poi de legerie Que jo n'esclair ceste meie grant ire); ca 1135 (Couronnement de Louis, réd. AB, 2229); b) ca 1100 apr. une loc. marquant l'imminence (crainte qu'une chose ne se produise) (Roland, 305: A ben petit que il ne pert le sens; 2789: Si grant doel ad por poi qu'il n'est desvet); c) id. dans une comparative de disparité (ibid., 1616: Plus est isnels [Marmoire, le cheval] que n'est oisel ki volet; 1725: Mielz valt mesure que ne fait estultie). II. Négation ne portant pas sur le verbe 1. Négation de la phrase sans verbe a) ca 1100 la phrase est constituée par ne et un pron. suj. —négation totale (Roland, 567: «Puis m'en cumbatre a Carle e a Franceis?» [dist Marsilies] Guesnes respunt: «Ne vus a ceste feiz!»); 1176 (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 4631: Qui le conuist —Ne gié —Ne gié); b) ca 1135 la phrase est constituée par ne et un adv. de quantité —négation partielle (Couronnement de Louis, réd. AB, 163: . V . anz vesqui puis Challes et ne mes). III. Ne ... que; ne ... ne que 1. ne ... que. Porte sur un syntagme nom. a) ca 1100 restriction quantitative (Roland, 1352: Sa hanste est fraite, n'en ad que un trunçun); 1119 restriction numérique (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 2073: Duze demies hures Ço ne sunt que sis hures); b) ca 1150 introduit un inf.: n'i a que + inf. (Charroi de Nîmes, 699: Molt fu dolant, n'i ot que correcier); 2. ne ... que marque une anal. négative a) ca 1135 «pas plus que» apr. une phrase négative (Couronnement de Louis, réd. AB, 844: Totes voz messes et vostre sacrement, Vos marïages ne voz esposement Ne pris je mie ne c'un trespas de vent); b) 1176 «aussi peu que» apr. une phrase affirmative (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, 916: Et sui je donc por ce s'amie? Nenil ne qu'a un autre sui). Du lat. non, adv. de négation (v. non), qui, en position proclitique, s'est affaibli en nen (v. nenni), qui s'est lui-même réduit à ne devant initiale consonantique. Par besoin d'expressivité, la négation ne a été tôt renforcée par des subst. positifs signifiant une quantité minime, devenus peu à peu des mots gramm. teintés de négativité —ou par des adv. de temps et de quantité, v. G. MOIGNET, Gramm. de l'a. fr., p.278. Fréq. abs. littér.:1033896. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1425307, b) 1373841; XXe s.: a) 1482227, b) 1553316. Bbg. ASHBY (W. J.). The loss of the negative morpheme ne in Parisian Fr. Lingua. 1976, t.39, p.119-137. — BIDWELL (J. L.). A new use for ne. Fr. R. 1964-65, t.38, pp.399-400; Observations on the occurrence of the pleonastic ne. Fr. R. 1968, t.42, pp.283-285. — CHIGAREVSKAIA (N. A.). Sur certains aspects de la négation en fr. contemp. Fr. mod. 1967, t.35, pp.286-297. — CRISTEA (T.). La Struct. de la phrase négative en fr. contemp. Bucarest, 1971, 264 p.— DAOUST-BLAIS (D.). Ét. de qq. constr. syntaxiques du parler fr. de Montréal: quantificateurs et négation. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t.2, pp.1120-1124. — GAATONE (D.). Ét. descriptive du syst. de la négation en fr. contemp. Genève, 1971, pp.67-99. — GREIVE (A.). Zur Linguistik des gesprochenen Frz. Arch. St. n. Spr. 1978, t.215, pp.33-48. — LÜDICKE (A.). Zum Ausfall der Verneinungspartikel ne im gesprochenen Frz. Z. rom. Philol. 1982, t.98, pp.43-58. — MARTIN (R.). R. Ling. rom. 1973, t.37, pp.504-508; Le Mot rien et ses concurrents en fr. (du 14e s. à l'époque contemp.). Paris, 1966, p.45, 54, 76, 173-175, 179, 198-199, 216-217; La «Négation de virtualité» du moy. fr. Romania. 1972, t.93, pp.20-49. — MEIER (H.). Über Sprachschichten und Sprachwandel im modernen Frz. Rom. Forsch. 1977, t.89, pp.362-364. — MILNER (J.). Négation métalinguistique et négation métalinguistique. Semantikos. 1977, t.2, pp.47-62. — MILNER (J. Cl.). Le Syst. de la négation en fr. et l'opacité du sujet. Lang. fr. 1979, n° 44, pp.80-105. — MOIGNET (G.). Les Signes de l'exception dans l'hist. du fr., 2e éd., Genève, 1973, passim. — MULLER (Cl.). La Négation explétive dans les constr. complétives. Lang. fr. 1978, n° 39, pp.76-103. —NØLKE (H.). Le Ch. comme not. ling. et son utilisation ill. par un examen de ne ... que. R. rom. 1980, t.15, pp.18-36. — NORDAHL (H.). Où en est le ne dit «explétif»? St. neophilol. 1972, t.44, pp.345-366. — OFFORD (M.). Negation in Berinus: A contribution to the study of negation in fourteenth century Fr. Z. rom. Philol. 1976, t.92, pp.313-385. — POHL (J.). Ne dans le fr. parlé contemp.: les modalités de son abandon. In: Congrès Internat. de Ling. et de Philol. Rom. 11. 1965. Madrid. 1968, pp.1343-1359; Ne et les enfants. Le Lang. et l'homme. 1970, pp.41-43; L'Omission de ne ds le fr. contemp. Fr. Monde. 1975, n° 111, pp.17-23. — Probl. (Le) de la négation ds diverses gramm. fr. Langages. Paris. 1967, n° 7, pp.61-73. — REID (T. B. W.). Non, nen and ne with finite verbs in Fr. In: [Mél. Pope (M. K.)]. Manchester, 1939, pp.305-313. — SANKOFF (G.), VINCENT (D.). L'Emploi productif du ne ds le fr. parlé à Montréal. Fr. mod. 1977, t.45, pp.243-256. — VAN DEYCK (R.). La Synt. de la négation en fr. mod. Trav. Ling. Gand. 1977, n° 5, pp.35-60. — WILMET (M.). Le Ne dit explétif: essai de déf. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t.1, pp.1075-1087. —ZWANENBURG (W.). Négation de phrase en fr. mod. Lingua. 1977, t.42, pp.191-207.
Ne [ɛnə]
❖
♦ Symbole chimique du néon.
Encyclopédie Universelle. 2012.