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occupé

occupé, ée [ ɔkype ] adj.
• v. 1180; lat. occupatus
1(Personnes) Qui se consacre (à un travail, à une activité). Il est occupé à la rédaction de ses mémoires, à rédiger ses mémoires. Il est occupé, on ne peut pas le déranger. Qui est très pris, qui a beaucoup à faire. Il est très occupé cette semaine (cf. N'avoir pas un moment à soi). « Un évêque est un homme fort occupé » (Hugo).
Vieilli Occupé de : préoccupé de, qui a l'esprit absorbé par. « Madame de Rênal, occupée sans cesse de Julien » (Stendhal).
2(XIVe ) (Choses) Dont on a pris possession. La zone occupée et la zone libre en France (1940-1942). Les territoires occupés. Appartement occupé, habité. « Tous les bancs étaient occupés » (Martin du Gard). Ce taxi est occupé. W. C. occupés. (Au téléphone) Je t'ai appelé deux fois mais c'était toujours occupé, cela sonnait occupé.
⊗ CONTR. Inoccupé. Désœuvré, inactif. Libre , vide.

occupé, ée
adj.
d1./d Qui a une occupation, qui s'occupe de qqch. Il est occupé à terminer ce travail.
|| Qui a de l'occupation; actif. Un homme très occupé.
d2./d Placé sous l'autorité de troupes d'occupation.
d3./d Où quelqu'un est déjà installé. Fauteuil occupé.

⇒OCCUPÉ, -ÉE, part. passé et adj.
Part. passé de occuper et emploi adj.
A. —[En parlant d'un lieu, d'un espace]
1. Où se trouve, est installé quelqu'un. Au pied de chaque lit occupé se trouve un bulletin, sur lequel sont inscrits le nom du malade (...), sa profession (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.306). Il songeait que, si la table occupée entre eux devenait libre, jamais il n'oserait s'y installer (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.846):
♦ Le corps mort vous donne non l'idée d'une machine démontée, mais d'une maison vide, d'une habitation ce matin debout et occupée, ce soir en ruine et abandonnée pour jamais.
CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.616.
P. anal., TÉLÉPH. [En parlant d'une ligne] Qui est en fonctionnement, utilisée par l'abonné. Anton. libre. C'est occupé. Si la ligne est occupée l'opératrice entend alors un toc dans son propre écouteur, si la ligne est libre elle n'entend rien (A. BLANCHARD, Le Téléphone, Paris, P.U.F., 1947, p.20).
2. Dont on s'est emparé par la force, militairement. Des localités occupées (...) fournissent des éléments d'offensive partielle (FOCH, Princ. guerre, 1911, p.295). Après avoir épuisé les pays occupés, la tentation s'imposait de les annexer (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.445).
[P. méton. du subst.] Relatif à un pays soumis à une occupation militaire. V. occupant II A ex. de Perroux.
Emploi subst. Personne vivant sur un territoire soumis à une telle occupation. Ces bienheureuses petites pages qu'on se passait sous le manteau (...), Hennedyck pouvait se rendre compte (...) de l'influence incroyable qu'elles avaient sur le moral des occupés (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.105).
HIST. CONTEMP. Zone occupée. Partie de la France administrée par les Allemands après l'armistice de 1940. L'évolution de l'opinion (...) a varié selon les régimes (zone occupée ou zone libre) (VEDEL, Dr. constit., 1949, p.280). Zone non occupée. Synon. zone libre (v. libre I A 2 b). L'Anastasie du Gouvernement du Maréchal Pétain surveillait de très près toute la presse de la zone non occupée (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.56).
B. —[En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs (durée, partie du corps, état, etc.)]
1. [En parlant d'une pers.] Qui a une ou plusieurs activités, qui est en train de faire quelque chose, qui n'est pas ou qui est peu disponible. Être très occupé. Deux enfants, qui la tenaient presque toujours occupée (RESTIF DE LA BRET., M.Nicolas, 1796, p.109). Mon ami le ministre était le plus occupé des hommes (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.375). Madame est occupée, monsieur. Elle est avec le gérant de la maison pour les dégâts du cabinet de toilette (Tr. BERNARD, M. Codomat, 1907, I, 6, p.152).
En partic. Qui a une activité professionnelle, un emploi. Qu'ils [les chômeurs] consomment leur épargne, qu'ils vivent aux frais de leurs proches qui restent occupés, (...) leur dépense de consommation est réduite (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p.198).
Emploi subst. En quoi consistent concrètement les problèmes des pauvres confrontés aux riches, des jeunes aux vieux, des occupés aux chômeurs (...)? (Le Nouvel Observateur, 26 juill. 1976, p.35, col. 3).
2. [En parlant d'un attribut de la pers.] Qui est rempli, absorbé par quelqu'un ou par quelque chose. Nos affections, toujours occupées au-dehors (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p.195). Il se réduisit à une oisiveté occupée, c'est-à-dire qu'il se fit recevoir dans quelques sociétés littéraires; qu'il fut du comité de bienfaisance de son arrondissement (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.294).
3. [En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs]
a) Occupé à + inf. ou subst. indiquant une action. Appliqué à, travaillant à; rempli par. Occupé à écrire, à lire, à regarder qqc. Ma mère (...) que je vois toujours occupée à coudre (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.166). Journée tout occupée à la rédaction de ma lettre (GIDE, Voy. Congo, 1927, p.745). Bras occupés à remuer la terre (AYMÉ, Jument, 1933, p.271).
[Avec ell. de l'inf. ou du subst. indiquant l'action] Je ne tardai pas à les retrouver là où ils étaient, occupés aux légumes (JOUVE, Scène capit., 1935, p.178).
b) Occupé de, en + inf. ou subst. Qui est rempli, absorbé par quelqu'un ou par quelque chose. Je vis en effet une trentaine d'hommes occupés de réparer la grande route (VIDOCQ, Mém., t.3, 1828-29, p.398). Dans une imagination souvent occupée des choses de l'amour (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p.379). Le curé, occupé en conversation dans un coin du cimetière (AYMÉ, Jument, 1933, p.285).
Au fig. [En parlant d'une discipline] Qui a quelque chose pour objet. L'idéologie moderne, occupée depuis long-temps des signes et de leur influence sur la pensée (BONALD, Législ. primit., t.1, 1802, p.59).
c) Préoccupé, inquiet. Je vis entrer deux hommes en noir, deux docteurs; l'un sévère, déjà vieux, à l'air soucieux et occupé; l'autre jeune, riant (JANIN, Âne mort, 1829, p.165). M. de Morcerf est parfois occupé, ses affaires le rendent soucieux (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.617).
Prononc.:[]. Fréq. abs. littér.:5513. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 11008, b) 7914; XXe s.: a) 6064, b) 6164.

Encyclopédie Universelle. 2012.