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part

1. part [ par ] n. f.
• 842 de suo part « de son côté »; lat. pars, partis
ICe qui revient à qqn.
1(980) Ce qu'une personne possède ou acquiert en propre. Chacun sur terre a sa part de peines. Avoir la meilleure part. Loc. La part du pauvre : part d'un aliment réservée à la venue éventuelle d'un pauvre; fig. la plus petite part. — AVOIR PART À : participer. Avoir part aux bénéfices d'une entreprise. Par ext. Être pour qqch. dans. Un acte où la volonté a si peu de part. — PRENDRE PART À : jouer volontairement un rôle dans (une affaire). ⇒ intervenir , participer. Prendre part à un travail, aux frais. aider, contribuer. Prendre part à une manifestation. Il a pris une part très active à l'élaboration de ce projet. Spécialt S'associer aux sentiments d'une autre personne. partager. Je prends part à votre douleur. compatir. « La part que j'ai prise, si naturelle, à votre deuil » (Martin du Gard).
♢ FAIRE PART À DEUX : partager. Ellipt Part à deux ! partageons entre nous deux.
♢ FAIRE PART DE QQCH. À QQN : faire connaître. ⇒ communiquer, informer. Faire part de ses projets à ses amis. Spécialt Faire part d'une naissance, d'un mariage, d'un décès ( faire-part) .
♢ POUR MA PART : en ce qui me concerne, quant à moi. ⇒ personnellement.
2(XIIe) Partie attribuée à qqn ou consacrée à tel ou tel emploi. lot, portion. Part proportionnelle. prorata. Parts égales. Diviser en parts : partager. Une part de gâteau. morceau. Avoir sa part du gâteau. Se tailler la part du lion. Prendre sa part du butin (dans un partage).arg. pied.
Dr. Portion d'un patrimoine attribuée à un copartageant. partage. Assigner à qqn une part dans un legs. Part virile : portion d'une masse indivise, obtenue en divisant cette masse par le nombre des ayants droit.
Dr. fin. Part sociale ou part d'intérêt : titre représentatif d'une partie du capital social d'une société et attribué personnellement à un associé en contrepartie de son apport. ⇒ 2. action. Il possède les trois quarts des parts de la société. Part de fondateur ou part bénéficiaire : titre sans valeur nominale attribué à une personne ayant contribué à la constitution d'une société ou à une augmentation de capital et lui conférant un droit de participation aux bénéfices. L'émission des parts de fondateur est interdite depuis 1966.
Mar. Être, naviguer à la part, se dit de l'équipage dont chaque membre reçoit une part déterminée en fonction des bénéfices.
♢ À PART ENTIÈRE. Sociétaire à part entière (dans une compagnie théâtrale). Fig. Français à part entière, qui jouit de tous les avantages et de tous les droits attachés à la qualité de Français. « traiter les enfants comme des créatures à part entière, capables de douter, de pâtir et de vouloir » (Bergounioux). La sémiotique est devenue une discipline à part entière.
Ce que chacun doit donner. Il faut que chacun paye sa part. contribution, 1. écot, quote-part. Unité de base servant à déterminer le montant de l'impôt à payer. Un couple marié avec un enfant a deux parts et demie.
3 ♦ FAIRE LA PART : assigner, attribuer en partage. Faire la part belle à qqn, lui accorder un gros avantage. — Faire la part de : tenir compte de. Il faut faire la part de l'exagération dans ce qu'il raconte. Faire la part du feu. Faire la part des choses : tenir compte des contingences, ne pas être trop absolu dans ses jugements.
II(XIIIe) Partie (d'un tout, d'un ensemble, d'un groupe). fraction, partie. Il a perdu une grande part de sa fortune. beaucoup. Ce travail lui prend la plus grande part de son temps. Pour une part, une large part, une bonne part : en partie, dans une large mesure. ⇒ proportion. IIIPartie d'un lieu.
1Vx Côté, direction. Dans des loc., au pr. ou au fig. DE LA PART DE : vx du côté de; mod. indique la personne de qui émane un ordre, une démarche. ⇒ nom (au nom de). « prévenez-la que je viens de la part de son mari » (Maupassant). Il n'y a aucune mauvaise foi de sa part. Ce n'est pas très aimable de leur part. — DE TOUTES PARTS ou DE TOUTE PART : de tous les côtés. Navire qui fait eau de toutes parts. Les messages arrivent de toutes parts. Littér. « Le vieux roi se trouva attaqué de toutes parts à la fois » (Michelet).— D'UNE PART... D'AUTRE PART, pour mettre en parallèle, pour opposer deux idées ou deux faits, deux aspects d'un objet. Procès entre un tel d'une part et un tel d'autre part. D'une part..., de l'autre... côté. (En début de phrase) D'AUTRE PART (cf. D'ailleurs, en outre). — DE PART ET D'AUTRE [ dəpartedotr ] :d'un côté et de l'autre, des deux côtés. On se disait « de part et d'autre des injures si grossières » (Montesquieu).— DE PART EN PART : d'un côté à l'autre. La pluie a pénétré mon manteau de part en part. — PRENDRE EN BONNE, EN MAUVAISE PART : interpréter en bien (cf. Prendre du bon côté), en mal. Ne prenez pas cette réflexion en mauvaise part.
2(Avec un adj. indéf. et formant une loc. adv. de lieu) NULLE PART : en aucun lieu (opposé à partout). « Je ne suis jamais bien nulle part » (Baudelaire). Nulle part je n'ai été mieux accueilli. Je n'ai vu cela nulle part ailleurs. — AUTRE PART : dans un autre lieu. ⇒ ailleurs. J'ai dû le ranger autre part. — QUELQUE PART : en un lieu indéterminé, qu'on ne veut pas ou ne peut pas préciser. Il a toujours mal quelque part ! « elle l'avait déjà vu quelque part » (Aragon). J'ai déjà lu, vu cela quelque part. Fam. (Par euphém.) Aller quelque part, aux toilettes. Un coup de pied quelque part, au derrière (cf. Où je pense).
3Loc. adv. À PART : à l'écart. Mettre à part : écarter, excepter, séparer, ségréguer. Servir la sauce à part. Prendre qqn à part pour lui parler (cf. En particulier, en aparté). « on les enferma à part, d'un côté les serviteurs et de l'autre les enfants » (Michelet). séparément. Toute plaisanterie à part : sans plaisanter. Fam. Blague à part : sérieusement. — À part, indiquant au théâtre que le personnage parle seul avec lui-même. ⇒ aparté. Vieilli À part soi : dans son for intérieur. « Je résolus à part moi de retourner seul au jardin » (A. Gide).
Loc. prép. 1. excepté. « À part lui nous ne connaissons personne dans ce voisinage » ( Maurois). Personne n'a voulu rester à part moi. sauf. Fam. Et à part ça, qu'est-ce que vous devenez ? Fam. À part que : excepté que, sauf que. — À PART (en fonction d'adj.) :qui est séparé d'un ensemble. Occuper une place à part (cf. À l'écart). Tirage à part. Faire bande à part. Faire chambre à part. « les intellectuels anglo-saxons qui forment une classe à part » (Sartre). spécial. Par ext. Très différent des autres. Un cas à part. Une personnalité tout à fait à part.
⊗ CONTR. Conjointement, 1. ensemble; avec. ⊗ HOM. Par. part 2. part [ par ] n. m.
• 1170; lat. partus « enfanté »
1Vx parturition.
2(XVIe) Dr. (dans quelques expr.) Enfant nouveau-né. Substitution de part. Confusion de part : confusion de paternité; incertitude sur la paternité d'un enfant.

part nom féminin (latin pars, partis, partie) Partie d'un tout divisé attribuée à quelqu'un ou affectée à quelque chose : Faire quatre parts d'un gâteau. Concours que quelqu'un apporte à une entreprise commune : Payer sa part au restaurant. Droit Portion déterminée du capital social appartenant à l'associé d'une société civile ou commerciale (sauf les sociétés anonymes et les sociétés en commandite par actions). [On dit aussi part sociale.] Unité de base servant à déterminer le montant de l'impôt à payer. (Le nombre de parts est fonction du nombre de personnes à charge de la famille.) Portion d'un patrimoine attribuée à un copartageant. Théâtre Dans les troupes de comédiens en association (forme qui subsiste à la Comédie-Française), somme proportionnelle aux bénéfices accordée à chaque artiste. ● part (citations) nom féminin (latin pars, partis, partie) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Oh ! l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie ! Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie ! Table toujours servie au paternel foyer ! Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier ! Les Feuilles d'automne, Ce siècle avait deux ans Phèdre, en latin Caius Julius Phaedrus Macédoine vers 10 avant J.-C.-54 après J.-C. Je prends la première, parce que je m'appelle Lion. Ego primam tollo, nominor quoniam Leo. Fables, I, 5 la première part ● part (difficultés) nom féminin (latin pars, partis, partie) Orthographe 1. De part en part, de part et d'autre : dans ces locutions, part reste au singulier. 2. De toutes parts, de toute part : indifféremment au pluriel ou au singulier, mais le pluriel est plus fréquent aujourd'hui. 3. Faire part de... / un faire-part : écrire en deux mots faire part de son prochain mariage, mais envoyer un faire-part de mariage, avec un trait d'union. Construction 1. De la part de qui venez-vous ? Recommandation Ne pas dire de quelle part. 2. Faire part que (+ indicatif). Recommandation Préférer : faire part de, informer de (+ nom), informer que (+ verbe à l'indicatif). Je vous fais part ou je vous informe de ma prochaine arrivée ; je vous informe que j'arriverai prochainement (plutôt que je vous fais part que j'arriverai prochainement, qui, sans être fautif, est lourd et inélégant). Accord Mis à part. Devant le nom, reste invariable : mis à part les deux bagues que j'ai vendues... Après le nom, s'accorde avec celui-ci : les deux bagues que j'ai vendues mises à part... Emploi À part que. À réserver au registre familier. ● part (expressions) nom féminin (latin pars, partis, partie) À part, séparé, distinct des autres choses de même nature, particulier, différent : Considérer chaque fait comme un cas à part ; séparément : Nous étudierons chaque question à part. À part ça, pour changer de sujet de conversation ; cela mis à part. À part entière, qui jouit sans restriction des droits et avantages attachés à une certaine qualité : Citoyen à part entière ; qui est tel, sans restriction, au même titre que d'autres choses du même genre : Spécialité reconnue à part entière. À part moi, en mon for intérieur. Familier. À part que, à part quelque chose, introduit une restriction ; sauf (que). À part quelqu'un, quelque chose, excepté quelqu'un, quelque chose : À part toi, personne n'est au courant. Autre part, dans un lieu différent de celui où l'on se trouve ou de celui où l'on situe une action. Avoir la part belle, faire la part belle à quelqu'un, être avantagé, avantager quelqu'un. Avoir part à quelque chose, en recevoir une part, participer à quelque avantage : Avoir part aux bénéfices. Avoir une part dans quelque chose, être pour quelque chose dans, y jouer son rôle : Un acte où la volonté n'a aucune part. D'autre part, introduit une réflexion supplémentaire : D'autre part, cela n'était pas dans mes intentions. De la part de quelqu'un, en son nom ou venant de lui : Voici un paquet de la part de vos parents. De part en part, en traversant d'un côté à l'autre. De part et d'autre, des deux côtés : La ville s'étend de part et d'autre du fleuve. De toute(s) part(s), de tous les côtés, partout : Les ennuis arrivent de toutes parts. D'une part… d'autre part, introduit deux éléments en présence et en opposition : Un procès entre d'une part M. X et d'autre part M. Y ; introduit un double point de vue, un parallèle, les deux aspects de quelque chose : D'une part le voyage sera long, d'autre part nous arriverons la nuit. En bonne, en mauvaise part, en interprétant en bien, en mal des actes, des paroles ; en donnant un sens favorable, défavorable à un mot. Faire la part des choses, être large d'esprit, tenir compte de tout dans son jugement. Faire la part de quelque chose, en tenir compte dans une appréciation : Faire la part des circonstances. Faire part de, informer quelqu'un de quelque chose, le lui faire connaître : Faire part de ses projets à ses amis. La part du lion, celle que quelqu'un s'attribue par la force ou en vertu de son autorité ; la plus grosse part. La part du pauvre, celle qui est mise de côté pour la venue éventuelle d'un pauvre ; la plus petite part. Mis à part, indique l'exclusion : Sa bêtise mise à part, il est gentil. Pour ma part, en ce qui me touche, quant à moi. Pour une part, pour une bonne, large, grande part, indique un des mobiles, une des causes, qu'on considère séparément. Prendre part à quelque chose, y participer activement, s'y associer, y jouer son rôle. Prendre quelqu'un à part, lui parler en particulier. Libéralité hors part, synonyme de libéralité par préciput. Part personnelle, portion de dette héréditaire que doit un copartageant. Part virile, fraction résultant de la division de biens ou dettes indivis par le nombre d'ayants droit ou d'obligés. Part de marché, pourcentage détenu par une entreprise dans la vente d'un produit ou d'un groupe de produits. Naviguer à la part, en parlant d'un pêcheur, être rémunéré, sur un bateau, au prorata du prix obtenu du poisson débarqué. ● part (homonymes) nom féminin (latin pars, partis, partie) par nom masculin par préposition pare forme conjuguée du verbe parer parent forme conjuguée du verbe parer pares forme conjuguée du verbe parer parr nom masculin pars forme conjuguée du verbe partir part nom masculin part forme conjuguée du verbe partirpart (synonymes) nom féminin (latin pars, partis, partie) Partie d'un tout divisé attribuée à quelqu'un ou affectée à...
Synonymes :
- tronçon
Concours que quelqu'un apporte à une entreprise commune
Synonymes :
Droit. Portion d'un patrimoine attribuée à un copartageant.
Synonymes :
- quotité
part nom masculin (latin partus, enfantement, de parere, mettre bas) Vieux. Enfant nouveau-né. Synonyme de mise-bas. ● part (homonymes) nom masculin (latin partus, enfantement, de parere, mettre bas) par nom masculin par préposition pare forme conjuguée du verbe parer parent forme conjuguée du verbe parer pares forme conjuguée du verbe parer parr nom masculin pars forme conjuguée du verbe partir part nom féminin part verbepart (synonymes) nom masculin (latin partus, enfantement, de parere, mettre bas)
Synonymes :
- mise-bas

part
n. f.
rI./r
d1./d Partie, fraction d'une chose affectée à qqn, à qqch. Une part de gâteau. Les parts d'un héritage.
(Belgique) Partie de cartes.
|| Loc. fig. La part du lion, la plus grosse.
Faire la part du feu: sacrifier une partie pour sauver le reste. Faire la part des choses: tenir compte des circonstances.
|| Avoir part à: bénéficier d'une part de.
|| Prendre part à: avoir un rôle actif dans. Prendre part à une discussion.
Participer, prendre intérêt à. Je prends part à votre douleur.
|| Faire part de qqch à qqn, l'en informer.
Billet, lettre de faire-part: V. faire-part.
|| Prendre en bonne, en mauvaise part ou (Belgique) de bonne, de mauvaise part: interpréter en bien, en mal.
d2./d Unité de base du calcul de l'impôt sur le revenu.
d3./d DR, COMM Part de marché, exprimée sous forme d'un pourcentage qui indique la position d'une entreprise sur le marché d'un produit, d'un service.
|| Part sociale ou part: fraction déterminée du capital d'une société de personnes ou d'une S.A.R.L., donnant à son propriétaire certains droits (notam. participation à l'administration).
Part d'intérêt: portion du capital social appartenant à un associé en nom collectif.
rII./r Loc. adv.
d1./d Quelque part: dans un endroit quelconque.
|| Par euph. Donner un coup de pied quelque part à qqn, au derrière.
Nulle part: en aucun endroit.
De part et d'autre: de deux côtés opposés.
De toute(s) part(s): de tous côtés.
De part en part: en passant complètement à travers.
Autre part, d'autre part: V. autre.
Pour ma part, pour sa part, etc.: quant à moi, quant à lui, etc.
Pour une part: dans une certaine mesure. à part entière.
|| Loc. Prép. De la part de (qqn) (pour indiquer de quelle personne provient qqch).
d2./d à part: séparément.
à part moi, à part soi: en moi-même, en soi-même.
|| Loc. adj. Qui se distingue des autres. C'est un enfant à part.
|| Loc. Prép. Excepté. à part cela, tout va bien.
————————
part
n. m. DR Substitution de part: action de substituer un enfant nouveau-né à un autre.

I.
⇒PART1, subst. fém.
I. —Partie (de quelque chose).
A. —Partie d'un tout considérée sans idée de répartition ou d'attribution particulière. Synon. partie, fraction, fragment. Il élève à ces mots sa redoutable épée. La tête du géant en deux parts est coupée (DELILLE, Énéide, 1804, p.273). Oui, il y avait dans le malheur une part d'abstraction et d'irréalité (CAMUS, Peste, 1947, p.1289). Cette part de liberté, d'inexprimable, de mystère, ce contact direct et purement sensible avec les choses, qui doivent faire se déployer les forces instinctives du lecteur (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p.116):
1. Après avoir usé ses journées à calculer des conjonctions et des positions d'étoiles, il employait la meilleure part de ses nuits à les suivre dans le ciel.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.17.
Loc. adv. Pour une part. En partie, dans une certaine mesure. Moi aussi, je me suis cru responsable pour une part dans cette affreuse aventure (BOURGET, Disciple, 1889, p.217).
Pour une bonne part, pour une grande part, pour une large part. Dans une large mesure. Synon. en grande/majeure partie. Nous sommes faits, pour une grande part, de tous les événements qui ont eu prise sur nous (VALÉRY, Variété III, 1936, p.281).
B. —1. Portion (d'un tout divisé) attribuée à quelqu'un ou affectée à quelque chose. V. chacun ex. 30:
2. Un soir, à table, je m'avisai de mettre à la dérobée une pincée de poivre sur la part de tarte à la crème réservée à la vieille Mélanie qui raffolait de sucreries.
A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.125.
P. métaph. Ô l'amour d'une mère (...)! Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie (...)! Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier! (HUGO, Feuilles automne, 1831, p.717).
SYNT. Part de chasse, de gibier; abandonner, demander, exiger, recevoir, réclamer sa part; choisir la plus grosse, la plus petite part; faire plusieurs parts dans ses dépenses, dans son horaire, dans sa vie; réduire la part de son budget consacré aux loisirs.
Locutions
Part proportionnelle.
Part du lion. V. lion I D 1 a. Il prélève la part du lion; puis il court au parquet pour dénoncer Rivard (G. LEROUX, Parfum, 1908, p.57).
Part du pauvre. Part de repas, notamment de la galette des Rois, qui était mise de côté pour l'arrivée éventuelle d'un pauvre. Synon. vieilli part de la Vierge. Il en coupa [du pain] un morceau représentant la part de la Vierge ou la part du pauvre (...) et le plaça avec un verre de vin au milieu de la table (SUE, Myst. Paris, t.3, 1842, p.86).
La part à Dieu! [Expr. de mendiant, pour inciter au partage avec les indigents] La part à Dieu! les petiots vous la demandent. Vous qu'avez trop, donnez un peu (RICHEPIN, Chemineau, 1907, p.153).
Part à deux! (fam.). [Pour inciter à un partage équitable] Il avait dû commencer par leur dire: «Part à deux...» Il se croyait le plus fort. Mais rien qu'en se faisant connaître d'eux, l'imbécile s'était livré et ne pouvait plus ne pas mettre les pouces (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.218).
Jouer part franche. V. franc3 I B.
Ne pas jeter sa part aux chiens. V. chien1 II B 1.
2. En partic. [En parlant d'une chose abstr.] Élément qui revient en propre à quelqu'un dans la répartition d'une chose non mesurable; ce qu'il possède ou acquiert en propre. Chacun a sa part de joies et de peines:
3. Ne pas se laisser à l'avance accabler par la crainte des contrariétés... Des contrariétés, des ennuis... des épreuves, nous en recevons tous notre part, et nous n'en mourrons pas!...
CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p.140.
3. Spécialement
a) DR. CIVIL. Fraction d'un patrimoine revenant à chacun des cohéritiers. Synon. quotité, quote-part. Part en nature de biens meubles et immeubles; part héréditaire. Si (...) le Duc avait un héritier mâle, la part de succession de Madame de Bedfort devait être de cent mille écus d'or (BARANTE, Hist. ducs de Bourg., t.4, 1821-24, p.393).
Part d'héritage. V. héritage A 1 b ex. de Barrès.
Part afférente. V. afférent I B et ex. 4. Part avantageuse. V. avantageux I A spéc.
Part virile. ,,Dans un groupement, évaluation des droits de chacun des membres obtenue en divisant la valeur totale par le nombre des membres`` (Jur. 1981).
b) DR. COMM.
Part (sociale, d'intérêt). ,,Droits possédés par un associé dans une société en nom collectif, en commandite simple ou à responsabilité limitée`` (BARR. 1974). Dans la SARL, les parts ne peuvent être cédées à des tiers qu'avec le consentement de la majorité des associés représentant au moins les trois quarts du capital social (BERN.-COLLI 1981).
Part de fondateur, part bénéficiaire. ,,Titres émis par les sociétés anonymes en rémunération de services rendus et qui donnent droit en général à une quote-part des bénéfices sociaux`` (CIDA 1973). Porteur de parts.
c) DR. FISCAL. ,,Élément de calcul de l'impôt sur le revenu dont sont passibles les personnes physiques et variant en fonction de la situation de famille des contribuables`` (Admin. 1972). L'impôt est calculé d'après le système du «quotient familial». Il est fonction du taux applicable à chacune des tranches qui composent le revenu imposable et dont les limites dépendent du nombre de parts correspondant à la situation et aux charges de famille du contribuable (Guide pratique du Contribuable Paris, 1986, p.132, col.1).
d) MAR. Être, naviguer à la part. Dans la petite navigation, notamment dans la pêche côtière, être rétribué au prorata du produit de la pêche (d'apr. LE CLÈRE 1960).
e) THÉÂTRE (à la Comédie-Française). Sociétaire à part entière. Sociétaire rétribué au prorata des recettes ou des bénéfices. (Dict.XXes.). Les plaisanteries dont elles se servent pour invectiver (...) sont tirées du vocabulaire de la maison, et les mots: pensionnaire, part entière, four, m'as-tu vu, entrent dans leurs emportements (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.96).
P. anal. ou au fig. À part entière
) Loc. adj.
♦[En parlant d'une pers.] Qui jouit totalement des droits et avantages attachés à une qualité. Citoyen, Français à part entière (GILB. 1980).
♦[En parlant d'une chose] Qui est de même valeur qu'une autre chose du même ordre. La cigarette, le tabac et l'alcool sont des drogues à part entière (GILB. 1980).
) Loc. adv. Entièrement, totalement. Les femmes ne sont pas à part entière dans l'Église (GILB. 1980).
4. Participation effective (de quelqu'un) dans une oeuvre commune. Payer sa part de frais; fournir sa part d'efforts, de travail dans une entreprise collective. Quant à Gédéon Spilett, il prenait sa part du travail commun, et n'était pas le plus maladroit (VERNE, Île myst., 1874, p.175):
4. Je suis venu vers vous parce qu'on m'a dit que vous aviez eu une grande part dans les décisions prises.
CAMUS, Peste, 1947, p.1288.
C.Loc. verb.
1. Avoir part à qqc. [Le suj. est une pers.] Être mêlé à, participer physiquement ou moralement à. Avoir part, peu de part, une grande part aux bénéfices. Les ouvriers de l'arsenal de Toulon, inculpés d'avoir eu part à l'assassinat de M. de Castelet (MARAT, Pamphlets, C'est un beau rêve, 1790, p.230).
Avoir part au gâteau. V. gâteau A 3 a.
♦[À la forme négative] Hamlet veut faire jurer à sa mère, sur l'urne qui renferme les cendres de son époux, qu'elle n'a point eu de part au crime qui l'a fait périr (STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.237).
♦[Avec l'art. déf.] Il reste à expliquer (...) la part qu'Atar-Gull eut à cet événement tragique (SUE, Atar-Gull, 1831, p.29).
Avoir sa part dans. Jouer un rôle dans:
5. ... la camaraderie de combat, nouée sur le champ de bataille d'Abbeville (...) a eu sa part dans la décision que j'ai prise de continuer à combattre aux côtés des alliés jusqu'au bout et quoi qu'il arrive.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p.610.
2. a) Faire la part belle à qqn/qqc. Avantager, faire une place de choix à. Synon. donner, faire la partie belle. Cet article d'Albert de Mun (...) qui traite Jaurès avec convenance, lui fait la part belle (BARRÈS, Cahiers, t.7, 1909, p.232).
b) Faire la part de (qqc.). Prendre en considération, tenir compte de. Faire la part du hasard, de l'imprévu, de l'exagération. Dans l'exposé de ce projet d'emprunt, il a été fait une très large part à l'artillerie lourde (BARRÈS, Cahiers, t.11, 1917, p.275):
6. On n'a pas assez fait la part des bouleversements produits dans la carrière de Beethoven par ces ouragans de la politique et par les ruines qu'ils ont laissées dans la vie sociale.
ROLLAND, Beethoven, t.1, 1937, p.36.
Faire une large part, une part trop petite à (qqc.).
Faire la part des choses. Tenir compte des contingences, ne pas être trop exclusif. Il faut savoir faire la part des choses (AYMÉ, Jument, 1933, p.62).
Faire la part de (... et de ...). Discerner, distinguer ce qui revient à, ce qui relève de. Faire la part du bien et du mal. Qui fera ici la part de la fraternité vraie, de la connaissance vraie? (ALAIN, Propos, 1921, p.232).
c) Faire sa part à (qqc.). Conférer, reconnaître à (quelque chose) l'importance qui lui revient. Le rhétoriqueur fait sa part au langage une fois pour toutes, et se trouve ensuite libre de traiter d'amour ou de peur, d'esclavage ou de liberté (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p.166).
3. Faire part de qqc. à qqn. Faire connaître, informer de. Synon. communiquer, faire savoir. Faire part de sa pensée, de son opinion, de ses projets à qqn:
7. Un jour, Stephen, par son travail, se trouva dans une position honorable dans les lettres. Il partit à cheval pour faire part de cette bonne nouvelle à une tante de Magdeleine.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p.314.
En partic. Informer officiellement suivant les règles du savoir-vivre, selon les usages. Synon. annoncer. Faire part d'une naissance, d'un mariage, d'un décès. M. et Mme Philippe Lenouvel ont le plaisir de faire part de la naissance de leur deuxième enfant, Sophie (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.2, col. 3).
(Billet, lettre de) faire-part. Vx. Billet, lettre de part. V. billet I A 2.
4. Prendre (une) part à
a) Jouer un rôle actif dans, participer personnellement à. Prendre part à l'élaboration d'un projet, à des décisions, à des délibérations, à un vote, à une expédition, à des réjouissances:
8. On l'avait exclu des jeux de plein air; sa maladresse était une certitude de défaite pour son camp; les capitaines d'équipe eux-mêmes demandèrent qu'il fût dispensé de prendre part aux jeux.
LARBAUD, F. Marquez, 1911, p.48.
b) S'associer par la pensée, par le coeur à (une circonstance joyeuse ou douloureuse pour quelqu'un). Synon. partager. Prendre part au deuil, à la douleur, à la joie, à la peine, au succès de qqn. Elle apprit qu'un jeune disciple de M. Tao désirait lui témoigner la part qu'il prenait à son deuil (A. FRANCE, Vie littér., 1891, p.90).
II. —Partie d'un lieu.
A.Vieux
1. Direction. Synon. côté. Les jurés ne savent plus de quelle part est la vérité, de quelle part est le paradoxe et le sophisme (JOIGNEAUX, Prisons Paris, 1841, p.264).
2. Loc. fig. De bonne part. De source certaine. Synon. de bonne source, de source sûre, de première main. Déjà voilà le fils aîné du duc d'Orléans, je sais cela de bonne part, et vous le garantis plus sûr que si les gazettes le disaient (COURIER, Pamphlets, Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p.76).
B. —1. Loc. adv.
a) de lieu. [Avec un adj. indéf.]
Autre part. Ailleurs, dans un autre endroit. Il regarde, de table en table, s'avance en dérangeant les installations pour vérifier tous les convives de cette salle. Aïe! il ne connaît personne. Autre part, c'est pareil. Il n'a pas de chance (BARBUSSE, Feu, 1916, p.158).
Nulle part. V. nul I A 1 e.
Quelque part
♦En un lieu qu'on ne peut ou ne veut préciser. Quelque part, mais où? Quelque part en France; j'ai déjà vu cette tête quelque part. Voulez-vous profiter de mon taxi? Il se fait tard. Puis-je vous déposer quelque part en passant? (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.51).
Quelque part que (vx). Quel que soit l'endroit où. Quelque part qu'on le rencontre, on est sûr de le trouver, un carton sous le bras (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.233).
En partic. Dans un texte; chez un auteur. Cette manière d'être perpétuellement infidèle à l'infidélité de nos raideurs et de nos accommodements dont Péguy écrit quelque part qu'elle est la vertu première du fidèle (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.64).
P. euphém., fam.
Aux cabinets. Synon. au petit coin, au petit endroit, là où le roi va seul. Aller, s'isoler quelque part. Des fois, (...) pressé d'arriver quelque part évidemment, (...) je traverse à grands pas une haute allée (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Mém. veuf, 1886, p.179).
Au derrière. Synon. (p.euphém.) où je pense (v. penser). Toutes les fois que ce gredin-là me tutoie, c'est comme si je recevais un coup de pied quelque part (SARDOU, Rabagas, 1872, III, 9, p.138).
Loc. verb., pop. Avoir qqn/qqc. quelque part. Être excédé de, considérer avec mépris. Synon. avoir qqn au cul (trivial), en avoir plein le cul (trivial), en avoir plein le dos (fam.), en avoir assez, en avoir marre (fam.), en avoir ras-le-bol (fam.), faire fi de, prendre en grippe. Ah! l'argent! mon pauvre chien, je l'ai quelque part! Vois-tu, je danse dessus, l'argent! Je crache dessus! Et elle prenait une mine de dégoût (ZOLA, Nana, 1880, p.1335). Discussion violente [entre madame et l'homme qui vient pour le gaz]. On entend: «Malappris. —Vous êtes une idiote. —(...) le dirai à mon mari. —Votre mari, je l'ai quelque part...» (COURTELINE, Vie mén., Invite Monsieur, 1891, p.76).
b) P. ext.
D'autre part. [En début de phrase, comme marque d'articulation forte] D'ailleurs, de plus, en outre, par ailleurs. V. autre I C ex. 44.
De part en part. En pénétrant entièrement, en traversant d'un côté à l'autre. S'il avait riposté, le capitaine était percé de part en part (ZOLA, Cap. Burle, 1883, p.58).
De part et d'autre (de). D'un côté comme de l'autre (de). Paris est mollement jeté sur ses collines, de part et d'autre de son fleuve (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.28). Au fig. Moment de gêne de part et d'autre. Quand leurs regards se rencontrent, ils échangent une petite salutation accompagnée d'un sourire forcé (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, III, 3, p.57). [Avec valeur de réciprocité] Se dire les quatre vérités de part et d'autre. De part et d'autre, on se saluait courtoisement, sans même essayer de se dérober à un entretien (AYMÉ, Jument, 1933, p.17).
D'une part..., d'autre part/de l'autre. [Pour mettre en parallèle ou opposer deux idées, deux faits, deux aspects d'une situation, l'un des éléments pouvant être sous-entendu] Synon. d'un côté..., d'un autre côté, de l'autre (v. côté III F). V. autre I C.
De toute(s) part(s). De tous les côtés à la fois. Synon. de tout côté, de tous (les) côtés (v. côté III E). Navire qui fait eau de toutes parts. On se cogne de toute part à des impossibilités, et il faut jouer l'aisance (AMIEL, Journal, 1866, p.280). La langue littéraire dépasse de toutes parts les limites que semble lui tracer la littérature (SAUSS. 1916, p.41).
En bonne, en mauvaise part
Prendre qqc. en bonne, en mauvaise part. Trouver bon, mauvais, interpréter en bien, en mal. Synon. prendre, recevoir bien, mal; prendre du bon, du mauvais côté. Prendre un conseil, une remarque en mauvaise part. Le fond de ce petit, c'est une honnête indifférence, ou peut-être croit-il qu'il est bien de tout prendre de moi en bonne part, même mes colères (RENARD, Journal, 1901, p.700).
En partic. Interpréter, prendre un mot en bonne, en mauvaise part. Donner à un mot un sens favorable ou péjoratif. Il me reproche «que la civilisation et la morale sont des mots toujours pris en mauvaise part dans mon ouvrage» (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p.39).
Pour ma, ta, sa, etc., part. En ce qui me/te... concerne. Synon. quant à/pour ce qui est de moi/toi, pour mon compte. Lui, pour sa part, promenait sur ma chancelante personne un regard tout pénétré d'étonnement et de malice (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.11).
2. De la part de (qqn)
a) [Pour indiquer la pers. qui est à l'origine d'une décision, de qui émane un ordre] De la part du roi. J'étais venue vous faire une commission de la part de Lili, Madame. Elle vous fait dire qu'elle a été désolée de ne pas pouvoir aller à la gare (BOURDET, Sexe faible, 1931, I, p.247).
b) En se recommandant de, au nom de. C'est de la part de qui? (à la porte ou au téléphone). Venir de la part de qqn; dites-lui bien des choses de ma part. J'irai de la part de madame, si madame veut, s'écria la femme de chambre (MÉRIMÉE, A. Guillot, 1847, p.92).
c) Venant de. C'est délicat de sa part; cela m'étonne de sa part; il n'y a aucune mauvaise foi de sa part. Et vous venez la voir ici; c'est bien gentil de votre part (DUMAS fils, Dame cam., 1848, p.43).
3. À part
a) Loc. adv.
À l'écart; séparément, de côté. Servir la sauce à part; examiner une question à part; mettre, prendre qqc. à part. Nous dînions à la table d'hôte; mais vous, les Fondaudège, vous étiez servis à part (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.42).
[En parlant de pers.] En particulier; seul à seul. Après le dîner, il me prit à part pour me demander comment il se faisait que l'Empereur fût si fort sur ces matières (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.407).
THÉÂTRE. [Comme indication scénique, souvent en italique, précisant que les propos sont tenus à l'écart des autres personnages en scène mais de connivence avec le spectateur] Synon. en aparté. Vasconcellos à part: Tâchons de le sonder. (haut). D'où vient que l'on me prête cet acharnement contre le duc? (LEMERCIER, Pinto, 1800, II, 7, p.58).
Mis à part ou p.ell. à part. Abstraction faite de, sans tenir compte de. Plaisanterie, blague à part. Badinage à part, quoique ma réponse soit très sérieuse, je me réserve pour écrire un jour ma vie (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, 12):
9. Je veux ma tranquillité... En dehors de ça, je me fiche de tout, la vertu mise à part bien entendu, et pourvu que ma femme n'emporte pas la caisse.
ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p.236.
b) Loc. adj. Les papiers de M. Thibault étaient classés avec méthode. Les «oeuvres» occupaient un meuble à part (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p.1325).
Tirage, tiré à part
À cheval hargneux étable à part (proverbe).
c) Loc. verb. [Le suj. désigne des pers. et p.plaisant. une pers.] Se mettre délibérément à l'écart d'un groupe. Faire chambre à part (v. chambre I A 2 a), faire lit à part (v. lit I B 2 b); faire bande à part. P. anal. Faire cause à part. On disait à Vienne que nous voulions nous séparer de l'alliance et faire cause à part avec la Russie (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.203).
Qui est différent des autres, qui présente des particularités. Synon. spécial. Occuper une place à part; un esprit, un être, un monde, un peuple à part:
10. Le père de Louis l'appelle «chaussée» Clignancourt, et non pas «rue» comme les autres. Louis ne sait pas pourquoi, mais il ne s'étonne pas que cette rue merveilleuse ait une désignation à part.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.181.
En partic. Exceptionnel. Je me plaisais avec toutes [les jeunes filles], parce que chacune avait pour moi, comme le premier jour, quelque chose de l'essence des autres, était comme d'une race à part (PROUST, Sodome, 1922, p.1113).
d) Loc. prép.
Excepté, en dehors de, sauf, nonobstant:
11. Je relis l'oraison funèbre d'Henriette de France. À part l'admirable portrait de Cromwell et certaine phrase du début (...), je n'y trouve pas beaucoup d'excellent, du moins à mon goût.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p.699.
À part ça (fam.). À part ça, comment vont les affaires? Mais à part ça... j'espère que ça va comme vous voulez? (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.81).
À part moi, soi, lui (elle), loc. adv., vieilli. En moi-(soi-)même, en mon (son) for intérieur. Ils ne savent donc pas la sanglante torture, De se dire, à part soi: j'ai fait une oeuvre impure (BARBIER, Ïambes, 1840, p.62).
e) Loc. conj., pop. À part que. Sauf que. À part qu'elle volait trop et qu'elle manquait un peu de décence, elle était tout de même une drôle de fille, moins rosse qu'on n'aurait cru (ZOLA, Terre, 1887, p.324).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.I. Partie, point de l'espace. Côté, direction; parti. A. Notion de côté, de direction. Loc. 1. a) de [ma, ta...] part «en ce qui [me, te...] concerne, de [mon, ton...] côté» 842 précédé de l'adj. poss. de sua [ms. suo] part (Serments de Strasbourg ds HENRY Chrestomathie, p.2, 20); 1119 de sa part (PHILIPPE DE THAON, Comput, 1930 ds T.-L.); b) de [la] part [de] indique la personne de qui provient une chose, au nom de qui elle est faite «au nom de, venant de, en provenance de» ) ca 1100 part précédé de l'adj. poss. (Roland, éd. J. Bédier, 361: De meie part ma muiller saluez); 1150 de sue part (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 1992); ca 1170 de sa part (MARIE DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, Deus Amanz, 139); ) de [la] part suivi d'un subst. ca 1100 de part Deu (Roland, 2847); ca 1140 de part sun pere (GEOFFROI GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 95); ca 1165 de le part Dé (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2852); 1174-76 de la part le rei (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 305), v. aussi par3; 2. fin Xes. de totas part «venant de tous les côtés» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 154); ca 1050 de tutes parz (St Alexis, éd. Chr. Storey, 574); 3. a) [d'une part; d'autre part] marque une transition, une opposition entre deux parties d'un récit, entre deux idées ) fin Xes. ll'altra part (Passion, 345: Nicodemus ll'altra part Mult unguement hi aportat); 1130-40 de l'altre part (WACE, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 669); 1174-87 d'autre part (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 2732); 1176-81 id. (ID., Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 1291); ) 1155 de l'une part ... de l'altre part (WACE, Brut, 6691, 6695); b) [d'une part, d'autre part] ) indique une situation dans l'espace: ca 1100 d'une part (Roland, 3433); ca 1140 id. (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 370); ca 1135 d'autre part (Couronnement de Louis, éd. Y. Lepage, réd. AB, 917); ca 1170 id. (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 355); ca 1274 d'une part et d'autre (ADENET LE ROI, Berte, éd. A. Henry, 1967: Et d'une part et d'autre mainte vigne plantée); 1624 de part et d'autre (Coutumes de Gorze, § 40 ds Nouv. Coutumier gén., éd. A. de Richebourg, t.2, p.1091a: les voisins de part et d'autre [d'une terre]); 1671 id. «des deux côtés, de partout» (POMEY); ) 1559 fig. d'une part et d'autre «dans les deux camps de combattants» (AMYOT, trad. de PLUTARQUE, Hommes illustres, Romulus, § 8, éd. G. Walter, t.1, p.44); 1668 de part et d'autre cont. jur. (RACINE, Les Plaideurs, II, 14: Il faut de part et d'autre avoir un avocat); c) ca 1160 autre part «dans un autre endroit» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1051); 4. à part a) ) ca 1100 metre [aucun] a une part «mettre de côté par un choix, un tri» (Roland, 1115); 1651 p.ell. amour à part... (CORNEILLE, Nicomède, I, 2); ) 1160-74 [en parlant d'une pers.] (ester) a une part «(être) à l'écart» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 3852); av. 1362 traire [aucun] a part (BERSUIRE [ms. Bibl. nat. fr. 20312 ter] fol. 72 r° ds LITTRÉ); fin XIVes. parler [a aucun] a part «seul à seul» (EUSTACHE DESCHAMPS, OEuvres, éd. Queux de Saint-Hilaire et G. Raynaud, t.5, p.109, 6); ) 1636 empl. adj. «particulier, différent des autres» (CORNEILLE, Illusion comique, V, 2: Leur gloire a son brillant, a ses règles à part); 1690 «séparé des autres, distinct» (FUR.: à un cheval hargneux il luy fait une estable à part); ) 1788 à part loc. prép. (FÉR. Crit.); b) a par(t) suivi d'un pron. pers. ) 1205-50 a par soi «tout seul» (Renart, éd. E. Martin, XXIII, 1241); ca 1276 a par vous (ADAM DE LA HALLE, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois, 197); XIIIes. a par li (Prestre mis au lardier ds Nouv. Rec. de fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t.2, p.25); 1606 faire quelque chose a part soy (NICOT); ) 1330 disoit a par luy «en lui-même, dans son for intérieur» (Hugues Capet, éd. de La Grange, 1101); id. pensoit tout a par [leçon du ms. unique, corrigée en part par l'éd.] lui (ibid., 1980); ca 1470 se lamentoit a part lui (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.239); av. 1533 (CLÉMENT MAROT, Elégies, XIII ds OEuvres, éd. C. A. Mayer, p.236: Toute la nuyct, je disois a par moy); 5. quelque part ca 1100 quel part + subj. loc. prép. «où que, par où que» (Roland, 2034); 1re moitié XIIes. quel part? «où?» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, CXXXVIII, 6); 1459 quelque part que loc. prép. «partout où» (Coutumes de duché de Bourgogne, § IX ds Nouv. Coutumier gén., éd. A. Bourdot de Richebourg, t.2, p.1177a); 1530 quelque part, quelque aultre part loc. adv. (PALSGR., p.823a); 6. nulle part ca 1160 de nulle part «d'aucun côté, en aucun endroit» (Eneas, 199); 1176-81 nule part (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3427); 7. de part en part a) 1480-90 «entièrement» (GUILLAUME COQUILLART, Monologue des Perruques ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.328); b) ca 1590 «d'un côté au côté opposé» percer de part en part (MONTAIGNE, Essais, I, XLVIII, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.291); 8. 1530 prendre en bonne part «interpréter en bien» (PALSGR., p.747a); 9. 1538 chascun pour sa part «chacun en ce qui le concerne» pro sua quisque parte (EST., s.v. pars). B. Camp, cause; parti, faction. Emplois libres 1. a) ca 1130 Deu nos prenge a sa part «Dieu nous prenne parmi les siens, Dieu nous protège» (Li ver del juise, éd. E. Rankka, 479); b) ca 1140 en parlant de combattants (GAIMAR, Estoire des Engleis, 414: Ocis i fud li rei Guntier E d'ambes parz maint chevalier); c) 1160-74 le par «parties» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1765); fin XIVes. les pars «les parties plaidantes, les plaideurs» (EUSTACHE DESCHAMPS, OEuvres, MXXXV, 22, t.5, p.312); 2. 1408, 1er sept. faire pars «susciter des partis, des factions» (Ordonnances des rois de France, t.9, éd. Secousse, p.371) cf. de part et d'autre fig. supra I A 3 b . II. Notion de partage, de participation A. ce qui revient à quelqu'un 1. sans idée de partage réel, participation à des biens qui se transmettent sans être réellement partagés a) fin Xes. aver part ab (Passion, 504: Fraindre devem noz voluntez, Que part aiam ab Deu fidels); b) 1130-40 aveir part en «s'intéresser à» (WACE, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 437 [ms. A, 1267]); ca 1165 avoir part de (Guillaume d'Angleterre, 2223); 1er quart XIIIes. que Dieus i ait part (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 483); 1538 avoir part a «participer, concourir à» (EST., s.v. pars, participo); c) 1176 avoir part an [aucune] «avoir des rapports charnels avec» (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 3138); d) 1559 faire part de «faire savoir» (AMYOT, op.cit., Alexandre, t.2, p.341), v. faire-part; 2. partie, portion attribuée lors d'un partage, d'une distribution a) ca 1140 [partage de terres] (GEOFFROI GAIMAR, op. cit., 4377); 1155 part de la terre (WACE, Brut, 14519); ca 1170 la tierce part de s'hérité (MARIE DE FRANCE, op. cit., Eliduc, 629); ca 1180 (ID., Fables, IV, 28, éd. K. Warnke, p.19: Li chiens i vient, sa part en porte); 1er quart XIIIes. faire part [d'aucune rien a aucun] «donner une part de quelque chose à quelqu'un, l'y faire participer» (RENCLUS DE MOLLIENS, Miserere, 42, 3 ds T.-L.: Onques au ladre n'en fist part [l'enfrun vilain]); b) spéc. 1710 «quotité revenant à quelqu'un dans une affaire» (DANCOURT, Femme d'intrigues, V, 2 ds Coll. des théâtres fr. Comédies en prose, t.1, 1829, p.415); 1721 mar. être à la part (Trév.); c) 1813 faire sa part à (qqc.) «lui reconnaître un domaine déterminé» (ROYER-COLLARD in Fragments philos., p.194 ds ROB.); 1823 faire la part à (id.) «le mettre en ligne de compte» (BOISTE: il faut ... faire la part aux ennuis, aux dégoûts); 1835 faire la part de (Ac.: En faisant la part du bonheur, du hasard; faire la part de la critique; faire la part du diable); 1842 faire la part du feu fig. (Ac. Compl.). B. Partie d'un tout sans idée d'affectation, de distribution: ca 1100 «partie d'un pays» (Roland, 3332: De la contree unt porprises les parz); ca 1140 (GEOFFROI GAIMAR, op. cit., 2194: Mais [del] païs grant part guasterent); 1269-78 «partie de la lune» (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 16841); 1535 part ... part (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, LI, 42-43, leçon du ms. B: viz De laquelle les marches estoient part de porphyre, part de pierre Numidicque, part de marbre) v. plupart (la). C. Origine; nature. Ce qui échoit à quelqu'un, héritage, lignée: ca 1100 malvais hume de male part «de basse origine» (Roland, 2135); 1160-74 de bonne part «loyal, franc» (WACE, Rou, II, 1952); ca 1213 de romain part [cf. FEW t.7, p.673b, note 6] (Li fet des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 280, 18). Du lat. pars, partis «part, portion, lot; partie» (parte ... parte; magna parte; nulla parte; pro mea parte); au plur. «parts, parts bénéficiaires»; «partie, point de l'espace, côté» (una in parte; ex altera parte; à basse époque in parte, in partem «à part»); p.ext., souvent au plur. devenu synon. de regio, BLAISE Lat. chrét. Pars, le plus souvent au plur. a développé divers sens spéc. dans les lang. techn.: —«partie du corps» (et p.euphém. partes «parties sexuelles»); —«partie d'un nombre» (duae partes «les deux tiers»); —«côté, cause, parti» (a parte accusatoris; in altera parte esse), spéc. «parti politique»; —dans la lang. du théâtre: «partie d'une pièce confiée à un acteur; rôle (partes agere)», et, p.ext. «munus, officium», v. ERN.-MEILLET. Dans la loc. a par(t) suivie d'un pron. pers., part semble avoir été substitué à l'a. fr. par, prép., qui, non précédé de a et suivi du pron. pers. signifiait déjà «isolément; tout seul» (ca 1100, Roland, 3065: Cil sunt par els en un val...; 1121-34 par sei «de lui-même, tout seul» PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, v. par1 II 2). Fréq. abs. littér.:26417. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 37225, b) 35270; XXes.: a) 33071, b) 41794. Bbg. GREIVE (A.). Frz. part, partie, parti. Bonn, 1961, pp.77-86. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t.17, n° 2, pp.12-13. — QUEM. DDL t.19.
II.
⇒PART2, subst. masc.
A.DR. [Dans qq. loc. nom.] Enfant nouveau-né. V. confusion, exposition (synon. vx exposition d'enfant), substitution, supposition, suppression de part.
B.Vx ou région. (Centre, Béarn). Mise bas d'un animal. Synon. parturition. Un part difficile. Le lait de vache sécrété dans des conditions normales, c'est à dire quinze jours après le part, est un liquide blanchâtre (POURIAU, Laiterie, 1895, p.1).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Ca 1265 «mise bas (d'un animal)» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 186, 28, p.163). B. 1. 1505 «embryon» (DESDIER CHRISTOL, Platine en françoys, fol. 89 v° b d'apr. R. ARVEILLER ds Mél. Séguy (J.). t.1, 1978, p.56, s.v. avortir: gardera le part jusques a temps deu); 2. 1547 «produit de l'enfantement, enfant qui vient de naître» (AMYOT, Hist. Aethiop., l. X, 113 v° ds HUG.); av. 1654 dr. supposition de part (GUEZ DE BALZAC d'apr. POMEY 1671); 1671 part illégitime (POMEY). Empr. au lat. partus «enfantement, accouchement; produit de l'enfantement, enfant» d'où l'a. prov. part et aussi l'ital. parto, le logoudorien partu, le cat. part, l'esp. et port. parto; v. FEW t.7, p.694a). À partir du XVIIes., part n'est plus guère relevé que dans des cont. méd. et juridiques.

1. part [paʀ] n. f.
ÉTYM. 842, de suo part « de son côté »; lat. pars, partis.
———
I Ce qui revient, échoit à quelqu'un.
1 (980). En parlant de choses matérielles ou non, et sans l'idée d'un partage (I., 1.) réel, d'une distribution volontaire. Ce qui revient en propre, ce qui échoit à qqn dans une affaire où il est intéressé ( Participation); ce qu'une personne possède ou acquiert en propre et qui la distingue des autres. || Chacun sur terre a sa part de peines et de joies. || La témérité est la part de la jeunesse. Partage (II., 2.). || Avoir la meilleure part. — ☑ (1835). Loc. La part du pauvre (nourriture, couvert), réservée à la venue éventuelle d'un pauvre.Fig. La plus petite part.
1 Et le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, vous vous inquiétez, et vous vous embarrassez du soin de beaucoup de choses. Cependant, une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée.
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, X, 41-42.
Spécialt., vx. Part d'affection, d'amour. || « Que malgré cette part que j'avais en ton âme » (→ Généreux, cit. 2, Corneille).
Avoir part à (exprimant, par oppos. à prendre part, un état plutôt qu'une action). Être mêlé à quelque chose, être dans l'état de responsable d'un fait ou à qui on donne une partie de quelque chose. Participer. → 1. Âge, cit. 39; associer, cit. 3. || Avoir part aux bénéfices d'une entreprise. || Avoir part au gâteau. || N'avoir pas de part, avoir peu de part à une action.(Sujet n. de chose). || « Si la chair (cit. 53) et le sang… / Ont trop de part aux pleurs que je répands pour lui » (Racine). || La religion a une grande part dans l'hospitalité (cit. 1) antique (→ Humeur, cit. 1; jalousie, cit. 15).
2 (…) nous avons peu de part à nos destinées : tout est entre les mains de Dieu.
Mme de Sévigné, 391, 20 janv. 1675.
Prendre part à : jouer volontairement un rôle dans une affaire, s'y mêler activement, apporter son concours à une opération, à une activité. Participer; intervenir. || Prendre part à une œuvre, à un travail, aux dépenses, aux frais. Appoint, apport, contribution (apporter sa); aider, contribuer. || Prendre part à un vol ( Complice), à un combat, à une manifestation (→ Joue, cit. 3), à une cérémonie (→ Marionnette, cit. 6). || Prendre part aux affaires publiques. Mêler (se); → Entrer, être dans le jeu; être de la partie. || Prendre une part minime, considérable à quelque chose.
3 Le premier Consul avait pris, dès lors, une part si active aux débats, que les Conseillers d'État en resteront, toute leur vie, frappés d'étonnement.
Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Le Consulat, XII.
Spécialt. S'associer aux sentiments d'une autre personne, manifester de l'intérêt pour ce qui lui arrive. Partager (3.). || Prendre part à la douleur de qqn. Compatir. || Je prends part à tout ce qui vous touche (→ Entrer, cit. 48).
4 On y sentait l'homme de cœur qu'un hasard a mis en présence d'une infortune étrangère, et qui y prend une part discrète.
Courteline, Boubouroche, IV.
5 (…) le plus déshérité peut prendre je ne sais quelle silencieuse part, qui n'est pas toujours la moins bonne, à la joie de ceux qui l'environnent (…)
Maeterlinck, la Sagesse et la Destinée, CXVII.
6 La part que j'ai prise, si naturelle, à votre deuil (…)
Martin du Gard, Jean Barois, I, L'anneau, III.
Faire part de (qqch. à qqn).
a Vx. Partager en communiquant. || « Elles vous feraient part enfin de leur faiblesse » (Corneille, Horace, II, 7).
b Mod. Faire connaître. Communiquer (à), informer, instruire. || À quoi bon faire part aux autres de nos petites brouilleries (cit. 2). || Faire part de ses opinions à qqn (→ Légume, cit. 6). Manifester.Spécialt. || Faire part d'une naissance, d'un mariage, d'un décès, d'un deuil. || Billet, lettre de faire-part, ou vx, lettre de part. Faire-part.
7 J'avais appris par M. Le Prévost le malheur qui vous est arrivé; j'ai depuis reçu votre lettre de part et appris d'autres détails tels que vous les savez donner avec votre cœur si filial et si capable de douleur.
Sainte-Beuve, Correspondance, 296, 10 juin 1833.
8 Madame la baronne de La Baudraye est heureusement accouchée d'un garçon.
Monsieur le baron de La Baudraye a l'honneur de vous en faire part. La mère et l'enfant se portent bien.
Balzac, la Muse du département, Pl., t. IV, p. 180.
Pour ma part ou (vx) de ma part : en ce qui me concerne, quant à moi (→ Accroître, cit. 5; fi, cit. 4). || Pour sa part (→ Grâce, cit. 9). Quant.
2 (XIIe). Partie attribuée à qqn ou consacrée à un emploi dans la distribution, la répartition (d'une chose). Contingent, lot, portion; lopin. || Part proportionnelle. Prorata. || Diviser, division en parts. Partage, partager, partition (vx). || « Puis en autant de parts le cerf il dépeça » (cit. 1, La Fontaine). || Une part de gâteau. Morceau, tranche (→ Dérober, cit. 31).Loc. fig. Avoir sa part de gâteau.Donner sa part de gnôle (cit. 1) à un copain. Ration. || Une part des bénéfices (→ Dividende, cit. 1), du profit.(Vieilli). || De part. || Être de part dans une affaire, être admis à partager les bénéfices. || Mettre qqn de part dans une affaire.Avoir la plus forte, la moindre, la meilleure part. || Faire deux parts de son temps (→ Dispenser, cit. 5).Allus. littér. || « Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier ! » (→ 1. Mère, cit. 8, Hugo).
9 Le premier pas de celui qui veut se donner à la sagesse, comme disait la respectable antiquité, est de faire deux parts dans la vie : l'une vulgaire et n'ayant rien de sacré, se résumant en des besoins et des jouissances d'un ordre inférieur; l'autre, que l'on peut appeler idéale, céleste, divine, désintéressée, absorbée dans le culte des formes pures de la vérité, de la beauté, de la bonté morale (…)
Renan, Questions contemporaines, Œ. compl., t. I, p. 219.
Dr. civ. « Portion d'un patrimoine attribuée à un copartageant » (Capitant). Partage (I., 1.). || Part d'héritage (cit. 3). || Assigner à qqn une part dans un legs. || Part afférente à un héritier dans une succession quand on met fin à l'indivision. || L'héritier attributaire de telle part. || La part du renonçant accroît (cit. 8) à ses cohéritiers. || Part dont le de cujus a pu disposer librement. Quotité (disponible).Part virile : « portion d'une masse indivise, obtenue en divisant cette masse par le nombre des ayants droit » (Capitant).
9.1 Deux parents froids et éloignés délibérèrent sur ce qu'ils feraient des jeunes orphelines; leur part d'une succession absorbée par les créances, se montait à cent écus pour chacune. Personne ne se souciant de s'en charger, on leur ouvrit la porte du Couvent, on leur remit leur dot, les laissant libres de devenir ce qu'elles voudraient.
Sade, Justine…, t. I, p. 8.
Dr. comm. Partie du capital d'une société, qui appartient à l'un des associés et qui lui donne des droits et des obligations déterminés (→ Apport). || Part sociale ou part d'intérêt : partie du capital social d'une coopérative, d'une société (à capital variable, en commandite simple, à participation, à responsabilité limitée), qui appartient à chaque associé. || La part d'intérêt est nominative et non négociable.Part de fondateur ou part bénéficiaire : valeur mobilière attribuée aux fondateurs d'une société ou à des personnes qui ont fait bénéficier la société d'un apport matériel ou immatériel.
9.2 — J'ai appris que l'entreprise Lampoudre avait déposé son bilan. Vous possédez vingt-cinq pour cent des parts, n'est-ce pas ?
— C'est faux. Elles appartiennent à ma femme et nous sommes séparés de biens.
— Peu importe. En fait, vos intérêts et ceux de l'entreprise Lampoudre sont liés.
— Pas du tout !
Il se lance, sans embarras, dans un tourbillon d'explications qui ne sauraient me convaincre : sa femme est très riche; elle règlera le passif. De toute manière, l'entreprise obtiendra un concordat. À ce moment-là, Mme Glambort cédera ses parts, à n'importe quel prix, pour ne plus entendre parler de Lampoudre.
Pierre Moustiers, la Mort du pantin, p. 61.
Dr. fisc. Unité de base servant à calculer le montant de l'impôt. || Un couple marié sans enfants a deux parts.
Mar. || Part de prise, qui revient à chacun des membres de l'équipage après une prise.Être à la part, naviguer à la part, se dit de l'équipage dont chaque membre reçoit une part déterminée des bénéfices.
Partie des bénéfices attribuée à un artiste dans une compagnie théâtrale. || Sociétaire à part entière. — ☑ Par métaphore. Être un Français, un citoyen à part entière : jouir de tous les avantages et de tous les droits attachés à la qualité de Français, de citoyen…
9.3 (…) les gens voués par leur situation sociale à une existence partielle s'affairent à la recherche d'un emploi qui leur permette d'être classés dans la catégorie des vivants à part entière.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 73.
Ce que chacun doit donner. || Il faut que chacun paye sa part. Contribuer; contribution, quote-part.Spécialt. (dr. fisc.). Cote, quote-part. || Part contributive.
(1640). Loc. Il ne donnerait (jetterait) pas sa part aux chiens, il y tient trop pour en donner à qui que ce soit.Avoir une part du gâteau. — ☑ (1835). La part du lion (cit. 8 et supra).
Fam. Part à nous deux (vx) ou part à deux, se dit quand on propose à qqn de partager avec lui les bénéfices d'une affaire.
10 (…) Cérizet écouta Dutocq, dont le premier mot fut : — Si c'est bon, part à nous deux ! (…) — Pourquoi donc vous êtes-vous levé si matin pour venir me dire cela ? demanda le défiant Cérizet, déjà fâché du Part à deux !
Balzac, les Petits Bourgeois, Pl., t. VII, p. 175.
3 Faire la part… : assigner, attribuer en partage.Faire la part belle à qqn : lui accorder un gros avantage, plus qu'il n'aurait à prétendre, une grande liberté d'action… — ☑ Faire la part du feu. Feu (cit. 40). — ☑ Faire sa part à qqch. : reconnaître certains droits, un domaine délimité à (qqch.). || Le christianisme ne fait pas sa part à la chair (cit. 60); il la supprime (→ Fantastique, cit. 11). — ☑ Faire la part de : faire entrer en ligne de compte dans une estimation, dans une prévision. Compte (tenir compte de), prévoir. || Faire la part du hasard (cit. 21). || Il faut faire la part de l'exagération dans ce qu'il raconte.(Qualifié). || Faire une large, une grande part, une part trop petite à… (→ Hasard, cit. 27).Discerner, distinguer. || Voir clair (cit. 31) dans une âme et y faire la part du bien et du mal. — ☑ Faire la part du diable : être indulgent, tenir compte de la faiblesse humaine. — ☑ Faire la part des choses : ne pas être trop absolu dans ses jugements, tenir compte des contingences.
11 On ne divise pas l'homme; on ne fait pas au scepticisme sa part : dès qu'il a pénétré dans l'entendement, il l'envahit tout entier.
P.-P. Royer-Collard, Disc. ouverture cours de philosophie, p. 194, 3e année, in Fragments.
12 Le rhétoriqueur fait sa part au langage une fois pour toutes, et se trouve ensuite libre de traiter d'amour ou de peur, d'esclavage ou de liberté.
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 166.
———
II (Sans idée d'affectation, de distribution, de répartition).
Partie (d'un tout, d'un ensemble, d'un groupe, et, spécialt, d'une durée). Division, fraction, fragment, partie. || « … Passe une bonne part d'une si belle nuit… » (Corneille, le Cid, IV, 3). || Cette correspondance (cit. 8) lui prenait une grande part, la plus grande part de son temps. Plupart (la plupart). || Il a perdu une grande part de sa fortune. Beaucoup. || Une immense part de la masse humaine (→ Fuite, cit. 7). || Aliéner une part de sa liberté (→ Absorbant, cit. 2).
Spécialt (abstractions). Élément qui entre dans la composition d'un tout. || Il n'y a point d'amour sans une part de comédie (cit. 12). || Dans la fatigue (cit. 7) la plus réelle, il y a une part qui dépend de l'attention.
(Avec Pour).Pour une part (→ Denrée, cit. 1), une large part (→ Jalousie, cit. 6), une bonne part (→ Moralité, cit. 4) : en partie, en grande partie, dans une large mesure. || Une influence qui, pour une part, nous a paru explicable (cit. 5) et pour une part mystérieuse.
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III Partie (d'un lieu).
1 Vx. Côté, direction.Dans des loc., au propre ou au figuré.
(842). De la part de : (vx) du côté de. || « Toutes deux ayant pattes blanches, / Quittèrent les bas prés, chacune de sa part » (La Fontaine, Fables, XII, 4).
Mod. Indique la personne de qui émane un ordre, une démarche… Nom (au nom de). → Aller, cit. 35; bienvenu, cit. 1. || De la part de qui ou (vieilli) de quelle part venez-vous ? (→ Fièrement, cit. 1). || « Et de la part du Prince on vous fait prisonnier » (→ Gîte, cit. 2, Molière). || Je ne veux rien recevoir de sa part. Main (de sa main). || Je viens vous avertir de la part de votre ami, de sa part, que… || Il ne faut attendre (cit. 80) aucune justice de la part des hommes. || Cette générosité de la part d'un comédien qui n'était pas riche. Venir (venant de). → Magnanimité, cit. 4. || Encore qu'il n'y ait aucune mauvaise foi de sa part (→ Dommage, cit. 4).
13 Demandez à Mme Forestier si elle peut me recevoir, et prévenez-la que je viens de la part de son mari, que j'ai rencontré dans la rue.
Maupassant, Bel-Ami, I, III.
REM. L'ancienne expression de part suivie immédiatement d'un substantif (De part le Roi : de la part du Roi), n'étant plus comprise, a donné naissance à la locution prépositive de par, employée parfois au sens de par, par le fait de.
De toutes parts, de toute part : de tous les côtés, dans tout l'espace concerné. || La misère avait rabattu de toutes parts des troupeaux d'affamés (cit. 4) sur Paris (→ Discorde, cit. 2). || Navire qui fait eau de toutes parts (→ Gouverner, cit. 38).
14 Le vieux roi se trouva attaqué de toutes parts à la fois, au nord de l'Anjou, par le roi de France; à l'ouest, par les Bretons; au sud, par les Poitevins.
Michelet, Hist. de France, IV, V.
15 Pour moi, j'écrirais, par exemple : « Il en peut venir de toute part », avec part au singulier, et cela signifie de n'importe quel côté. En revanche, j'écrirai : « Il en vient de toutes parts » avec parts au pluriel, et cela signifie qu'il en vient de tous les côtés.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, XI.
D'une part… d'autre part…, pour mettre en parallèle, pour opposer deux idées ou deux faits, deux aspects d'un objet… (→ Accumulation, cit. 2).
16 La vie de l'ermite m'aurait séduit si, d'une part, j'avais eu les moyens matériels de la mener, car, aujourd'hui, ce genre d'existence suppose un petit capital, et si, d'autre part, il m'était apparu que la solitude complète fût, pour un homme privé des avantages de la prière, compatible avec la sainteté comme je l'entends.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 30 janvier.
Dr. || Procès entre Un tel d'une part et Un tel d'autre part.D'une part…, de l'autre. Côté (d'un côté…, de l'autre). → Désintéressé, cit. 2; incapable, cit. 12; langage, cit. 5.
D'autre part… (En début de phrase ou de proposition, avant un mot qu'on ajoute ou qu'on oppose à ce qui précède). Ailleurs (d'ailleurs), outre (en outre). → Désavouer, cit. 6; non, cit. 1. || D'un côté, il a raison, (mais) d'autre part, il est trop entier.
De part et d'autre, d'une part et de l'autre : d'un côté et de l'autre, des deux côtés. || L'écoulement de l'air de part et d'autre de la langue (→ Liquide, cit. 4).Fig. || Il craignait que la justice (cit. 9) ne fût d'une part et les juges de l'autre.(Récipr.). || On se disait, de part et d'autre, des injures grossières (→ Cordialement, cit. 4).
17 Il faut de part et d'autre avoir un avocat (…)
Racine, les Plaideurs, II, 14.
De part en part : d'un côté à l'autre, d'une face à l'autre. Travers (à travers). → De bout en bout. || Percer un rocher de part en part (→ Obvier, cit. 2). || La pluie a pénétré mon manteau de part en part. Traverser.
Prendre en bonne, en mauvaise part : interpréter en bien, en mal, une parole, un geste…, y voir une intention favorable, défavorable; donner à un mot un sens favorable, péjoratif. Trouver (bon, mauvais). → Prendre du bon côté. || Prendre des paroles, des conseils en mauvaise part (→ Largeur, cit. 3). || Mot, terme qu'on prend en mauvaise part (→ Amant, cit. 16; novateur, cit. 3).
2 (Accompagné d'un adjectif indéfini et formant une locution adverbiale de lieu).
Nulle part : en aucun lieu (contr. : partout). || Il n'ose plus aller nulle part (→ Accompagner, cit. 3). || Je ne les trouve nulle part. || « Une sphère infinie dont le centre (cit. 1) est partout, la circonférence nulle part » (Pascal). || Je n'ai vu cela nulle part ailleurs.
18 Je ne suis jamais bien nulle part, et je crois toujours que je serais mieux ailleurs que là où je suis.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XXXI.
19 Quant à l'action, elle se passe en Pologne, c'est-à-dire nulle part.
A. Jarry, Ubu roi, Introd.
20 Elle reconnut qu'on n'était bien nulle part, et qu'il y avait partout des rats, ou réels, ou symboliques (…)
France, le Lys rouge, VI.
20.1 Le haut-parleur cite même une fois le nom de mon cheval. Ce sera la dernière. Dans le tournant, il est absorbé par le peloton. À l'arrivée, je ne suis nulle part (entendez non placé).
P. Daninos, Un certain Monsieur Blot, p. 263.
Autre part : dans un autre lieu. || Allons, camarade (cit. 5), allons chercher fortune autre part (→ aussi Assurer, cit. 38). || Autre part que chez moi (→ Encenser, cit. 3).
21 Nulle autre part, je n'aurai un pareil promenoir (…)
Edmond Jaloux, Sous les oliviers de Bohême, in Œ. libres, no 130, p. 34.
Quelque part : en un lieu indéterminé (qu'on ne veut pas ou qu'on ne peut pas désigner avec précision). || Quelque part en France. || Quelque part dans la cave, mais on ne savait pas où (→ 2. Magot, cit. 3).Par ext. || J'ai déjà lu, vu cela quelque part.
22 On eût dit que la femme (…) cherchât dans le fond de ses souvenirs les traits du jeune homme qu'elle regardait. C'était drôle, elle l'avait déjà vu quelque part (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XVII.
Vx. || Quelque part que : où que… || « De quelque part sur moi que je tourne les yeux » (Racine, Andromaque, II, 1).
Fam. et par euphém. || Aller quelque part, aux cabinets.
(1816, in D. D. L.). || Un coup de pied quelque part, au derrière.
23 Voulez-vous bien me donner des bois ! Est-ce que ça vous regarde (…) je vas vous allonger mon pied quelque part.
Zola, Germinal, I, V.
(V. 1980; de l'emploi en psychanalyse). Jargon à la mode. D'une certaine manière et plus ou moins inconsciemment. || « Quelque part il se prend pour Don Juan » (in Lire, oct. 1982). || « Quelque part ça nous interpelle » (ibid.). → Interpeller, 4.
3 Loc. adv. À part : en séparant (qqn, qqch.) d'un ensemble, d'un groupe, en mettant à l'écart. || Mettre à part. Écarter, excepter, séparer (→ Faire le départ). || Détacher un article (cit. 15) de revue et le faire relier à part. Séparément. || Laisser, prendre à part (→ Addition, cit. 0.1; bougre, cit. 2); laisser, être à part (→ Isoler, cit. 8).
24 Les enfants allèrent, mais ils furent pris aussitôt et séparés de leurs serviteurs et de leurs nourriciers; et on les enferma à part, d'un côté les serviteurs et de l'autre les enfants.
Michelet, Hist. de France, II, I.
Prendre qqn à part pour lui parler. Particulier (en).À part de… : en dehors de… (→ Abstrait, cit. 1).(Au théâtre). || À part, indiquant que le personnage parle seul avec lui-même, devant d'autres personnages qui sont censés ne pas l'entendre. Aparté.
25 Alors, j'essayai de le raisonner, le prenant à part (…)
Loti, Mon frère Yves, LXVI.
Toute plaisanterie mise à part, ou, ellipt, toute plaisanterie à part : sans plaisanter.Fam. Blague à part (→ Blague dans le coin).
26 Ô çà, intérêt de belle-mère à part, que te semble à toi de cette personne ?
Molière, l'Avare, IV, 3.
Loc. prép. Excepté. || À part quelques rares morceaux, son œuvre est un palmarès fastidieux (cit. 2). || À part les yeux, elle semblait plutôt laide que jolie (→ Ingrat, cit. 12). || À part cela, je ne vois pas de raison valable. — ☑ Fam. Et à part ça, qu'est-ce que ce sera pour Monsieur ? — ☑ Fam. À part que : excepté que, sauf que…
27 À part ces inconvénients passagers, l'influence de la période de la Muse n'entra point dans son œuvre.
Sainte-Beuve, Portraits contemporains, I, Hugo.
28 Enfin, comme disait le grand-père, amusé et séduit, à part qu'elle volait trop et qu'elle manquait un peu de décence, elle était tout de même une drôle de fille, moins rosse qu'on aurait cru.
Zola, la Terre, IV, III.
29 À part lui nous ne connaissons personne dans ce voisinage.
A. Maurois, Mes songes que voici, p. 136.
29.1 Il alla distribuer ses bouteilles. Il revint en traînant les pieds. Il s'essuyait les mains à son tablier de cuir. Il avait l'œil vague et très bienveillant.
— Et à part ça, dit-il, qu'est-ce que je vous sers pour passer le temps ?
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 82.
À part (joint à un substantif et placé après lui, en fonction d'adjectif). Qui est séparé d'un ensemble; qui n'entre pas dans une catégorie connue; qui est différent de la majorité des cas, de la normale, de la moyenne. Spécial. || Occuper une place à part (→ Monnaie, cit. 5). || Dans une cour à part. Écart (à l'écart). → Dogue, cit. 2. — Tirage à part.Cette liaison n'est ni passion, ni amitié (cit. 12) pure; elle fait une classe à part. || « Leur gloire a son brillant (cit. 27) et ses règles à part » (Corneille). || C'est un être, une chose à part, qui ne ressemble pas aux autres, qui fait exception (en bien ou en mal). — ☑ Faire bande (2. Bande, cit. 9) à part.Faire lit (cit. 17) à part, chambre (infra cit. 8) à part : pour un couple, avoir chacun son lit, sa chambre.
30 Et puis les intellectuels anglo-saxons qui forment une classe à part, coupée du reste de la nation, sont toujours éblouis quand ils retrouvent en France des hommes de lettres et des artistes étroitement mêlés à la vie et aux affaires du pays.
Sartre, Situations II, p. 49.
À part, suivi d'un pronom personnel. || À part moi : seul avec moi-même, en moi-même, dans mon for intérieur (→ Amender, cit. 4). || À part lui (→ Diagnostic, cit. 3). || À part soi.
31 Rentrons, lui dis-je; et je résolus à part moi de retourner seul au jardin.
Gide, l'Immoraliste, I, III.
32 Et comme il était croyant, à part lui, il remerciait Dieu.
Émile Henriot, Aricie Brun, I, I.
33 Il éprouvait du découragement, de la lassitude; le besoin de rêver un peu, à part lui, avec l'espoir que tant de notions surprenantes et décousues qu'il venait de recueillir arriveraient à se mettre en ordre toutes seules.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, p. 72.
CONTR. (De prendre part) Abstenir (s').(De nulle part) Partout. — (De à part) Avec, conjointement, ensemble.
HOM. 1. et 2. Par, parr, 2. part; formes des v. parer et partir.
————————
2. part [paʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1265, « mise bas (d'un animal) »; lat. partus « enfanté ».
1 Vx. Accouchement.(Animaux). Fait de mettre bas. Parturition. || Un part laborieux.
2 Dr. (XVIe). Vx. Enfant nouveau-né.Mod. || Confusion de part : confusion de paternité; incertitude sur la paternité d'un enfant. || Exposition (supra cit. 14), substitution, supposition, suppression de part.
HOM. 1. et 2. Par, parr, 1. part; formes des v. parer et partir.

Encyclopédie Universelle. 2012.