Akademik

chemineau

chemineau [ ʃ(ə)mino ] n. m.
• 1897; de chemin
Vx Celui qui parcourt les chemins et qui vit de petites besognes, d'aumônes ou de larcins. Des chemineaux. trimardeur, vagabond. ⊗ HOM. Cheminot.

chemineau nom masculin (de chemin) Vieux. Vagabond, mendiant errant dans les campagnes. ● chemineau (difficultés) nom masculin (de chemin) Orthographe Ne pas confondre ces deux mots. 1. Cheminot n.m. = employé des chemins de fer (finale en -ot). 2. Chemineau n.m. = vagabond (finale en -eau). Mot presque entièrement sorti de l'usage. ● chemineau (homonymes) nom masculin (de chemin) cheminot nom masculinchemineau (synonymes) nom masculin (de chemin) Vagabond, mendiant errant dans les campagnes.
Synonymes :
- mendiant
- trimardeur
- vagabond

I.
⇒CHEMINEAU1, CHEMINOT2, subst. masc.
Vieilli. Homme qui erre par les chemins et vivant de menus travaux, de charité, ou de larcins. Synon. mod. vagabond. Tous les vagabonds et tous les chemineaux errant bien loin à la ronde (A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 210). Il y a plus de trente ans qu'il a quitté le pays et qu'il marche, chemineau ou mendiant (RENARD, Journal, 1905, p. 996).
Rem. 1. Nouv. Lar. ill. précise ,,Nom donné, dans les ateliers de construction, aux ouvriers terrassiers qui vont d'un chantier à l'autre et aux ouvriers travaillant aux déblais et remblais de chemin de fer.`` Pour Lar. encyclop. et QUILLET 1965 il s'agit d'un ouvrier agric., d'un journalier. 2. On rencontre ds la docum. a) Le fém. cheminaude. Hors d'ici, la gueuse! Au bois, la cheminaude! Gardons-nous de la vagabonde (M. LEFÈVRE, Les Gestes de la chanson, 1896, p. 100). b) Le fém. cheminote, signalé ds RHEIMS 1969 qui cite M. SCHWOB, Cœur double, O.C., p. 15 : Joues flétries, mollets tordus, dos courbé par les panerées de sardines, c'était une cheminote bonne à marier, et qui donne au terme le sens de vagabonde.
Prononc. et Orth. :[()mino]. Pour [] muet cf. chemin. Nouv. Lar. ill. traite, s.v. chemineau, le terme qui désigne un vagabond et celui qui désigne l'employé des chemins de fer. Il signale : ,,S'écrit aussi cheminot.`` Pt Lar. 1906 admet chemineau ou cheminot. Ac. n'admet le mot qu'à partir de 1932 et distingue chemineau (vagabond) et cheminot (employé des chemins de fer). Cf. déjà Lar. 20e puis, apr. Ac., ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. A. 1896 cheminaude (M. LEFÈVRE, Les Gestes de la chanson, p. 100); 1897 (J. RICHEPIN, Le Chemineau [titre]). B. 1899 cheminot (Nouv. Lar. ill.). Dér. de chemin « sentier », suff. -(e)au; le fém. est formé p. anal. avec les mots en -aud, fém. -aude (maraude, ribaude); cheminot par substitution de suff., peut-être sous l'infl. de cheminot1. Fréq. abs. littér. Chemineau1 : 58. Bbg. PAULI 1921, pp. 20-21.
II.
⇒CHEMINEAU2, CHEMINOT3, subst. masc.
Région. (ouest de la France). ,,Gâteau spécial à pâte lourde, que l'on mange dans certaines fêtes; c'est une sorte de petit pain`` (Nouv. Lar. ill.) :
... ce bon Homais (...) tenait à sa main (...) six cheminots pour son épouse. Madame Homais aimait beaucoup ces petits pains lourds, en forme de turban, que l'on mange dans le carême avec du beurre salé...
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 152.
Prononc. et Orth. :[()mino]. Pour [] muet cf. chemin. Écrit cheminot ds Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1421-80 chemineau (Registres aux bans, BB 4, f° 150 ds R. MARQUANT, Vie économique à Lille sous Philippe le bon, Paris, 1940, p. 124, note 5); 1428 cheminel (Reg. de N.D. de S. Lô, Arch. Manche ds GDF., s.v. seminel); 1721 chemineau (Trév.); 1855 cheminot (FLAUBERT, Corresp., III, 12 et Mme Bovary, 579 ds QUEM. Fichier). Forme dial. norm. (FEW t. 11, p. 622a; v. aussi MOISY) et pic. (GOSSEN, p. 107) de l'a. fr. simenel (1re moitié XIIe s. agn. ds T.-L.) du lat. siminellus, forme dissimilée de similellus, dér. de simila « fleur de farine », v. semoule.

2. cheminot ou chemineau [ʃ(ə)mino] n. m.
ÉTYM. Av. 1855, Flaubert; forme normande par attr. de chemin, de l'anc. franç. simenel, du lat. siminellus, de simila « fleur de farine ».
Régional (Ouest de la France). Gâteau à pâte lourde.
0 Il (Homais) tenait à sa main, dans un foulard, six cheminots pour son épouse.
Madame Homais aimait beaucoup ces petits pains lourds, en forme de turban, que l'on mange dans le carême avec du beurre salé : dernier échantillon des nourritures gothiques, qui remonte peut-être au siècle des croisades, et dont les robustes Normands s'emplissaient autrefois, croyant voir (…) des têtes de Sarrasins à dévorer.
Flaubert, Mme Bovary, III, VII.
HOM. 1. Chemineau, 1. cheminot.
————————
1. chemineau [ʃ(ə)mino] n. m.
ÉTYM. 1897; de chemin, et -eau.
Celui qui parcourt les chemins à la recherche de travail, et qui vit de petites besognes, d'aumônes ou de larcins. Bohémien (vx), clochard, mendiant, ribleur, rôdeur, trimardeur, vagabond.
0 Il y a plus de trente ans qu'il a quitté le pays et qu'il marche, chemineau ou mendiant.
J. Renard, Journal, 1905.
REM. Deux formes féminines sont attestées : cheminaude [ʃ(ə)minod] (1896, M. Lefèvre, in T. L. F.) et cheminote [ʃ(ə)minɔt] (M. Schwob, in Dict. des mots sauvages).
HOM. 1. Cheminot, 2. cheminot.

Encyclopédie Universelle. 2012.