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céleste

céleste [ selɛst ] adj.
• fin XIe; lat. cælestis, de cælum « ciel »
1Relatif au ciel (I, 1°). Les espaces célestes. Les corps, les globes célestes. astre. La voûte céleste : le ciel, le firmament. Fig. « Les sphères célestes de la philosophie » (France). Couleur bleu céleste. azur.
2Qui appartient au ciel (II), considéré comme le séjour de la Divinité, des bienheureux. La béatitude céleste. La cité, la demeure céleste. paradis. Les armées célestes. Le Père céleste : Dieu. — De Dieu. divin. Manne céleste : nourriture de l'âme. Pain céleste : l'eucharistie.
3(1534) Littér. Merveilleux, surnaturel. Une beauté céleste. Détaché de la terre. « Un sourire héroïquement contraint, tristement tendre, céleste et désenchanté » (Proust). Mus. Voix céleste : jeu d'orgue au son doux et voilé.
4Le Céleste Empire : la Chine, l'ancien empereur de Chine étant considéré comme le Fils du Ciel.
⊗ CONTR. Terrestre; humain.

céleste adjectif (latin caelestis, de caelum, ciel) Relatif au ciel : La voûte céleste. Littéraire. Relatif au ciel, séjour des bienheureux, ou à la divinité : Les récompenses célestes. Littéraire. Qui cause un ravissement par sa beauté, sa douceur : Une musique céleste. Se dit d'un registre de l'orgue (voix céleste) qui produit des sons doux. ● céleste (expressions) adjectif (latin caelestis, de caelum, ciel) L'Empire céleste, l'empire de Chine. Harmonie céleste (ou musique des sphères), harmonie que les pythagoriciens et les platoniciens supposaient être produite par le mouvement des astres, bien que non perceptible par les sens. La Jérusalem céleste, le royaume céleste, le paradis. Le Père céleste, Dieu. ● céleste (synonymes) adjectif (latin caelestis, de caelum, ciel) Littéraire. Relatif au ciel, séjour des bienheureux, ou à la divinité
Synonymes :
- divin
Littéraire. Qui cause un ravissement par sa beauté, sa douceur
Synonymes :
- divin
- paradisiaque

céleste
adj.
d1./d Qui appartient au ciel. Corps célestes. Ant. terrestre.
d2./d Relatif au ciel, en tant que séjour de la Divinité. Les esprits célestes.
Le père céleste: Dieu.
|| Par ext. Divin. "Objet infortuné des vengeances célestes" (Racine).
Litt. Merveilleux. Elle était d'une beauté céleste.
d3./d Le Céleste Empire: la Chine, dont l'empereur était considéré comme le fils du Ciel.
d4./d Eau céleste: solution aqueuse bleu azur de cuivre et d'ammoniac.

⇒CÉLESTE, adj.
A.— Domaine physique
1. Qui est situé dans le ciel (cf. ciel I A, B), qui est propre au ciel. Corps, mouvements, phénomènes célestes; pôle, voûte céleste. La courbe enchevêtrée qu'une planète vue de la terre semble décrire sur la sphère céleste (COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 8) :
1. L'œuvre entière de Jean-Paul est un rêve immense, où s'entendent les harmonies célestes et les soudaines discordances des astres désorbités, cependant que, dans le monde humain, l'extase, sœur de la mort, ouvre aux héros lyriques les envols illimités, et que les idylles chantent un tendre accord avec la vie terrestre.
BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 167.
Poét., vx. Les célestes flambeaux. Les astres.
P. métaph. :
2. Planant dans les sphères célestes de la philosophie, il lançait la foudre sur les conspirateurs qui rampaient sur le sol.
A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 168.
P. ext. Qui concerne les phénomènes célestes. Mécanique céleste.
2. Loc. adj. invar. ou subst. Qui est de la nature du ciel. Bleu céleste. Bleu clair (cf. bleu ciel). Force rubans orange ou bleu céleste (BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 13). La miraculeuse créature [une mésange] peinte de bleu céleste, rehaussée de vert saule et de jaune jonquille (COLETTE, En pays connu, 1949, p. 12).
B.— Domaine spirituel
1. Qui est relatif au ciel en tant que séjour de la divinité ou des élus (cf. ciel II A, C). Céleste séjour, vie céleste. Les cercles infernaux, pénitentiaires et célestes (BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 335) :
3. Alors l'on dira : « Nos pères eurent besoin de placer le paradis au ciel. Mais nous, nous tenons Dieu quitte de son paradis, puisque la vie céleste est transportée ici-bas! »
RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. 406.
SYNT. Béatitude, bonheur céleste; la Cité, la Jérusalem céleste, la céleste patrie. Le paradis chrétien. Si Dieu m'accordait le calme céleste, aérien, la prière (RIMBAUD, Une Saison en enfer, 1873, p. 218).
Poét., MYTH. Les célestes lambris. Le séjour des dieux (cf. CHÉNIER, Élégies, Les Amours, amours diverses, 1794, p. 91).
[Appliqué à un être spirituel] Qui a pour séjour le ciel. Le père céleste. Dieu. L'époux céleste (dans le vocab. des mystiques). Même sens : Dieu. Les puissances diaboliques et les esprits célestes (ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, p. 128) :
4. J'arrive — après quelles fatigues! — Je m'assieds enfin et la chaise se casse! Est-ce que l'improbité du travail terrestre se répercuterait dans les ateliers de l'au-delà? Est-ce que les ébénistes célestes fabriqueraient, eux aussi, des sièges à bon marché qui s'effondrent dès qu'on se pose dessus?
HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 274.
2. Spéc. [Dans l'anc. Chine, p. réf. à la qualité de l'empereur considéré comme d'essence divine (cf. ciel II B spéc.)] Le Céleste Empire. La Chine. Les lettrés à bouton de cristal du Céleste-Empire (VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 2, Critiques et conférences, 1896, p. 300).
Emploi subst., fam., vx. Les Célestes. Les Chinois. Le vieux savant (...) qui maintenant s'en retournait en Chine, comme il se doit de la part d'un fils, d'un Céleste (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 353).
3. Qui appartient à Dieu, qui vient de Dieu, divin. Colère, inspiration, lumière céleste. Les bons livres, c'est la manne du peuple de Dieu, la céleste nourriture des âmes (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1838, p. 164) :
5. Surpris de constater combien peu de sentiments humains cette musique exprime; elle n'est pourtant ni céleste, ni véritablement mystique, ni même religieuse, elle est grave et magique.
GREEN, Journal, 1933, p. 123.
Pain céleste. Le pain du ciel, l'eucharistie.
Rem. On relève qq. ex. où l'adj. est substantivé. a) Les célestes. Ceux qui sont tournés vers les biens spirituels. Aux célestes le ciel, et la terre aux terrestres (CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1re version, 1912, II, 3, p. 53). b) Le céleste. Les choses divines, les biens spirituels. Sa pensée toute orientée vers le céleste (DU BOS, Journal, 1924, p. 185).
C.— Au fig.
1. P. hyperb. [En parlant d'une pers. ou d'un de ses attributs] Qui, comme les choses ou les êtres célestes, a un caractère de perfection exceptionnelle. Femme céleste; regard, sourire céleste. Une verdure céleste, belle comme une eau de pré (GIONO, Le Grand troupeau, 1931, p. 45) :
6. ... mon visage m'apparaissait divinement beau et comme éclairé d'une douceur céleste.
MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 100.
2. MUS. Jeu, registre, voix céleste et p. ell. le, la céleste. Registre de l'orgue produisant des sons purs, voilés et ondulants. Des roulades d'orgue où dominent la flûte et le céleste (ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 34).
Rem. gén. Dans le vocab. relig., céleste patrie (14 ex.) et céleste séjour (9 ex.) sont plus cour. ds la docum. que patrie céleste (5 ex.) et séjour céleste (5 ex.); cité céleste est attesté 11 fois. Époux céleste (9 ex.) est plus fréq. que céleste époux (6 ex.). Dans l'emploi hyperbolique la postposition est plus cour. Céleste beauté (7 ex.), beauté céleste (17 ex.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 « du ciel en tant que séjour de la divinité » seignour celeste Dieu (Alexis, éd. G. Paris, 57); ca 1175 la celestre Jerusalem (BENOIT, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 33981); b) ca 1121-1135 (PHILIPPE DE THAUN ds BARTSCH Chrestomathie, 21, 158, p. 67 : E li criz de la beste Demustre voiz celeste); c) p. ext. 1534 « particulièrement délicieux » (RABELAIS, Gargantua, 4 ds GDF. Compl. : C'estoit passetens celeste de les veoir ainsy soy rigoller); 2. a) 1534 (RABELAIS, Gargantua, 10, éd. Marty-Laveaux, I, p. 43 : Le bleu signifie certainement le ciel & choses celestes, par mesmes symboles que le blanc signifioit ioye & plaisir); d'où 1560 « couleur bleue » (A. PARÉ, XV, 20 ds LITTRÉ); b) 1616-20 « du ciel, du firmament » (D'AUBIGNÉ, Hist., I, 237, ibid. : arbore un panache d'oiseau celeste). Empr. au lat. caelestis 1 contexte païen dep. Ennius ds TLL s.v., 67, 65 : emploi subst.; Cicéron, ibid., 67, 67, emploi adj.; contexte chrét. dep. St Hilaire ds BLAISE : Jerusalem caelestis, Vulg. ibid., spéc. « divin, de Dieu », St Cyprien, ibid.; 2 Rhet. Her. ds TLL s.v., 69, 51. Fréq. abs. littér. :2 730. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 7 559, b) 3 508; XXe s. : a) 2 565, b) 1 735.
DÉR. 1. Célestiel, elle, adj., arch. Synon. de céleste. Merci, mon Dieu, d'avoir élu Jérôme pour cette gloire célestielle (GIDE, La Porte étroite, 1909, p. 552). 1re attest. Ca 1101-06 (BENOIT, Voyage de st Brendan, Oxford, éd. E. G. R. Waters, 1928, 1538) — 1611 COTGR.; Trév. 1732 note ,,ce mot est hors d'usage``; repris au XIXe s. par A. HOUSSAYE, Les Grandes dames, IV, 267 ds GUÉRIN, et au début XXe s. par GIDE, loc. cit.; de céleste, suff. -iel (-al). 2. Célestin, ine, adj. Même sens. Si rarement il [mon livre] rase les cieux il faut s'en prendre à ma position qui n'a rien de célestin (P. BOREL, Rhapsodies, 1831, p. 10). [], fém. [-in]. 1re attest. XIVe s. célestin « céleste » (Passion du Christ, éd. A. Boucherie ds R. Lang. rom., t. 1, 588 [poème en dial. fr.-vénitien]) — XVIe s. (ds HUG.); repris en 1831-33 (P. BOREL, loc. cit. et Champavert, Dina, la belle juive, p. 121); de céleste, suff. -in; a évincé celestïen, plus anc. (XIIe-XIIIe s. ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. — DUCH. Beauté 1960, p. 108. — LEW. 1960, p. 251. — SIGURS 1963/64, p. 327.

céleste [selɛst] adj.
ÉTYM. 1050; lat. cælestis, de cælum « ciel ».
1 Relatif au ciel (II. ou III.), à l'espace au-dessus de la Terre. Aérien, cosmique. || Les espaces célestes. || Les corps, les globes célestes. Astre.Poét. || Les célestes flambeaux : les astres. || La voûte céleste : le ciel, le firmament.
1 (…) le firmament et sa voûte céleste.
La Fontaine, Fables, IX, 2.
2 (…) je le vois trop bien, à court d'essence et peut-être d'espoir, monter, comme l'un de ses héros, vers quelque champ céleste, tout balisé d'étoiles.
A. Maurois, Études littéraires, t. II, Saint-Exupéry, p. 283.
Fig. Élevé, haut.
3 Il parla longtemps (…) Planant dans les sphères célestes de la philosophie, il lançait la foudre sur les conspirateurs qui rampaient sur le sol.
France, Les dieux ont soif, p. 144.
(1560). || Couleur bleu céleste. Azur (cit. 3).Chim. (par anal. de couleur). || Eau céleste.
tableau Désignations de couleurs.
2 Qui appartient au ciel (IV.), considéré comme le séjour de la Divinité, des bienheureux. || La gloire céleste. || La béatitude céleste. || La céleste patrie; la cité, la demeure, le royaume céleste. Paradis. || Les puissances célestes. || Les messagers célestes; l'armée, la milice céleste. Ange (cit. 1). || Le Père; l'époux céleste : Dieu; Jésus.
4 Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
Bible (Segond), Évangile selon saint Luc, XI, 13.
5 Le Seigneur (…) me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste.
Bible (Segond), Deuxième épître à Timothée, IV, 18.
6 Sur ce monde céleste, angélique, innocent,
Le matin, murmurant une sainte parole,
Souriait, et l'aurore était une auréole.
Hugo, la Légende des siècles, II, D'Ève à Jésus, Le sacre de la femme, I.
7 Si Dieu m'accordait le calme céleste, aérien, la prière (…)
Rimbaud, Une saison en enfer, « Mauvais sang », p. 28.
Divin. || Colère, courroux céleste. || Feu céleste. || Dons célestes.Manne céleste : nourriture de l'âme || Pain céleste. Eucharistie.
8 Ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit.
Bible (Segond), Épître aux Hébreux, VI, 4.
9 Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux (…)
La Fontaine, Fables, VII, 1.
Myth. et littér. || Les célestes lambris : le palais des dieux. || La troupe céleste : les dieux de l'Olympe.
10 Le souverain pouvoir de la troupe céleste (…)
Corneille, Horace, IV, 1.
N. m. (Jusqu'au XVIIe). Vx. || Un céleste : un ange, ou habitant du ciel.
3 (1534). Littér. ou style soutenu. Merveilleux, surnaturel. || Une beauté céleste. || Âme céleste. || Un regard céleste.
11 Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas (…)
Molière, Tartuffe, III, 3.
12 Un vague et pur reflet de la lueur des cierges
Flottait dans son regard céleste et rayonnant (…)
Hugo, les Contemplations, V, « En marche », XIV.
Détaché de la terre.
13 Alexis (…) avait voulu contempler le visage d'un mourant à jamais détaché des réalités vulgaires et où ne pouvait plus flotter qu'un sourire héroïquement contraint, tristement tendre, céleste et désenchanté.
Proust, les Plaisirs et les Jours, I, p. 24.
4 Mus. || Jeu, registre, voix céleste, se dit d'un registre de l'orgue qui produit des sons doux et voilés. aussi Célesta.
5 Loc. Le céleste empire : la Chine, l'ancien empereur de Chine étant considéré comme le Fils du Ciel.N. Fam. et vx. || Les Célestes : les Chinois.
CONTR. Terrestre. — Humain.
DÉR. Célestement.

Encyclopédie Universelle. 2012.