oiseau [ wazo ] n. m. I ♦
1 ♦ Animal appartenant à la classe des vertébrés tétrapodes à sang chaud, au corps recouvert de plumes, dont les membres antérieurs sont des ailes, les membres postérieurs des pattes, dont la tête est munie d'un bec corné dépourvu de dents, et qui est en général adapté au vol. ⇒ aviaire. Les oiseaux, cette classe de vertébrés. Relation génétique entre les reptiles et les oiseaux. Le plumage de l'oiseau. Le jabot, le bréchet, le croupion des oiseaux. Les oiseaux sont ovipares. Petits des oiseaux. ⇒ couvée, nichée; oiselet, oisillon. Étude des oiseaux. ⇒ ornithologie. Oiseaux à longues pattes (échassiers), à pattes palmées (palmipèdes). Oiseaux terrestres, marins. « Les oiseaux de mer volent autour de nous en criant, mouettes, sternes, pétrels blancs, frégates immenses » (Le Clézio). Oiseaux migrateurs, oiseaux de passage. Oiseaux percheurs, plongeurs, sauteurs, coureurs. Oiseaux granivores, insectivores, carnivores. Oiseaux domestiques (⇒ 2. volatile) , de basse-cour (⇒ volaille) . Oiseau diurne, nocturne. Oiseaux de proie. ⇒ rapace. Oiseau de paradis. ⇒ paradisier. Oiseau des îles. L'oiseau de Jupiter, l'aigle, dit aussi roi des oiseaux; l'oiseau de Junon, le paon; de Vénus, la colombe; de Minerve, la chouette. L'oiseau des tempêtes, le goéland, l'aigle. — Vol des oiseaux. Les oiseaux d'une région. ⇒ avifaune. Bande, nuée, volée d'oiseaux. L'oiseau crie, chante, siffle. Chants d'oiseaux (babil, gazouillis, piaillement, pépiement, ramage). Le cui-cui des oiseaux. Le hululement des oiseaux de nuit. — Épouvantail à oiseaux. — Prendre un oiseau à la glu, au piège, à l'appeau, au miroir. Oiseau captif, en cage. Cage à oiseaux. ⇒ volière. Éleveur d'oiseaux. ⇒ aviculteur. Marchand d'oiseaux. ⇒ oiselier. Le marché aux oiseaux, à Paris. — Chasser les oiseaux. ⇒ gibier (à plumes), sauvagine. — Oiseaux dressés pour la chasse. ⇒ fauconnerie, volerie. — Blas. Oiseau éployé, essoré. — Être léger comme un oiseau. Être gai, libre comme un oiseau. Chanter comme un oiseau. — Baiser d'oiseau, léger et tendre. — Un appétit d'oiseau : un petit appétit. — Une cervelle d'oiseau : un esprit faible et instable. — Loc. Donner à qqn des noms d'oiseaux, l'insulter (cf. Traiter qqn de tous les noms). Être comme l'oiseau sur la branche. Trouver l'oiseau au nid. L'oiseau s'est envolé : celui qu'on recherchait s'est enfui, est parti. Le petit oiseau va sortir ! formule plaisante par laquelle le photographe demandait à ceux qui posaient de ne plus bouger et de fixer l'objectif. PROV. Petit à petit l'oiseau fait son nid. Oiseau de bon, de mauvais augure. Oiseau de malheur.
♢ Loc. adv. À VOL D'OISEAU, se dit d'une distance en ligne droite d'un point à un autre de la surface terrestre, qui est la distance théorique la plus courte. Distance à vol d'oiseau. Il y a dix kilomètres à vol d'oiseau mais quinze par la route. — En regardant de très haut, comme le ferait un oiseau (cf. Vu d'avion). Perspective à vol d'oiseau ou à vue d'oiseau. « un grand plan de Venise à vol d'oiseau » (Gautier).
2 ♦ Fam. et péj. Individu. Qui est cet oiseau-là ? « Vous le connaissez maintenant, cet oiseau ! » (Zola). C'est un drôle d'oiseau ! ⇒ 2. coco, moineau, zèbre. Un oiseau rare, une personne irremplaçable, étonnante (surtout iron.). Un vilain oiseau, une personne déplaisante.
II ♦ (1445; infl. de ojoel, aubjoel [1290; cf. auge]) Techn.
1 ♦ Hotte, civière qui se place sur l'épaule et dans laquelle les maçons portent le mortier.
2 ♦ Chevalet que les couvreurs accrochent à la charpente du toit pour former échafaudage.
● oiseau nom masculin (bas latin aucellus, pour avicellus, du latin classique avis, oiseau) Vertébré ovipare, couvert de plumes et d'écailles cornées, à respiration pulmonaire, homéotherme, aux mâchoires sans dents revêtues d'un bec corné, et aux membres antérieurs, ou ailes, normalement adaptés au vol. Familier. Individu singulier, peu recommandable, etc. : Un drôle d'oiseau. Bâtiment Autrefois, dispositif qui servait pour transporter le mortier à dos d'homme. Sorte de chevalet qu'on applique sur la pente d'un toit pour installer un échafaudage. ● oiseau (citations) nom masculin (bas latin aucellus, pour avicellus, du latin classique avis, oiseau) Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire Rome 1880-Paris 1918 Il y a un poème à faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile. Calligrammes, les Fenêtres Gallimard Frédéric Sauser, dit Blaise Cendrars La Chaux-de-Fonds 1887-Paris 1961 À l'origine n'est pas le mot, mais la phrase, une modulation. Écoutez le chant des oiseaux ! Blaise Cendrars vous parle Denoël René Char L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse, 1907-Paris 1988 Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu. Il chante avant de s'envoler. Les Matinaux Gallimard Malcolm de Chazal Vacoas 1902-Port-Louis 1981 Chaque Oiseau A la couleur De son cri. Poèmes Gallimard André de Chénier Constantinople 1762-Paris 1794 Pleurez, doux Alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés, Oiseaux chers à Thétys, doux Alcyons, pleurez ! Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine ! La Jeune Tarentine François Coppée Paris 1842-Paris 1908 Académie française, 1884 Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ? Promenades et Intérieurs Lemerre Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Je suis oiseau : voyez mes ailes […] Je suis souris, vivent les rats ! Fables, la Chauve-souris et les Deux Belettes Alphonse de Prât de Lamartine Mâcon 1790-Paris 1869 Le poète est semblable aux oiseaux de passage Qui ne bâtissent point leurs nids sur le rivage, Qui ne se posent pas sur les rameaux des bois ; Nonchalamment bercés sur le courant de l'onde, Ils passent en chantant loin des bords et le monde Ne connaît rien d'eux que leur voix. Nouvelles Méditations, le Poète mourant Antoine Marin Lemierre Paris 1723-Saint-Germain-en-Laye 1793 Académie française, 1780 Même quand l'oiseau marche on sent qu'il a des ailes. Les Fastes ou les Usages de l'année Stéphane Mallarmé Paris 1842-Valvins, Seine-et-Marne, 1898 La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! Poésies, Brise marine Stéphane Mallarmé Paris 1842-Valvins, Seine-et-Marne, 1898 Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse En t'en venant la vase et les pâles roseaux, Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux. Poésies, l'Azur Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz, dit O. V. de L. Milosz Tchereïa, Lituanie, 1877-Fontainebleau 1939 Il n'y a que les oiseaux, les enfants et les saints qui soient intéressants. Propos rapporté par A. Godoy in Milosz, poète de l'amour Germain Nouveau Pourrières 1851-Pourrières 1920 Les mains sont l'homme, ainsi que les ailes l'oiseau. La Doctrine de l'amour Gallimard Germain Nouveau Pourrières 1851-Pourrières 1920 […] La rime, oiseau qu'on prenait D'un grain de sel sur la queue. Premiers Vers, Retour Gallimard René de Obaldia Hong-kong 1918 Les petits oiseaux entretiennent l'amitié. Les Richesses naturelles, les Amitiés difficiles Julliard Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 Dieu laissa-t-il jamais ses enfants au besoin ? Aux petits des oiseaux il donne leur pâture, Et sa bonté s'étend sur toute la nature. Athalie, II, 7, Joas Arthur Rimbaud Charleville 1854-Marseille 1891 Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ? Poésies, le Bateau ivre Paul-Jean Toulet Pau 1867-Guéthary 1920 Nuit d'amour qui semblait fuir entre deux dimanches, Tel un grand oiseau noir dont les ailes sont blanches. Les Contrerimes Émile-Paul Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Il faut être léger comme l'oiseau et non comme la plume. Choses tues Gallimard Bible Voyez les oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit ! Ne valez-vous pas plus qu'eux ? Évangile selon saint Matthieu, VI, 26 John Heywood Londres 1497-en exil à Louvain ou Malines 1578 ? Et tandis que je considère longuement et bats le buisson, D'autres gens viennent et attrapent les oiseaux. And while I at length debate and beate the bush, There shall steppe in other men and catch the burdes. Proverbes Frédéric Mistral Maillane, Bouches-du-Rhône, 1830-Maillane, Bouches-du-Rhône, 1914 Fais que je puisse atteindre la branche des oiseaux ! Fai que posque avera la branco dis aucèu ! Mireille, I ● oiseau (expressions) nom masculin (bas latin aucellus, pour avicellus, du latin classique avis, oiseau) À vol d'oiseau, en ligne droite : Le village est à dix kilomètres à vol d'oiseau. Familier. Donner à quelqu'un des noms d'oiseau, l'injurier. Familier. L'oiseau s'est envolé, le prisonnier s'est échappé. Oiseau de mauvais augure, de malheur, personne dont la présence ou les paroles annoncent toujours quelque chose de fâcheux. Oiseau rare, personne qui possède des qualités peu communes. Oiseau sans tête, en Belgique, paupiette. Oiseau de Junon, paon. Oiseau de Jupiter, aigle. Oiseau de Minerve, chouette. Oiseau de Vénus, colombe. Oiseau de mer ou oiseau marin, oiseau qui vit en mer ou sur les côtes maritimes. (Ces oiseaux possèdent dans la cavité nasale une glande à sel qui leur permet d'excréter le sel en excédent.) Oiseau de paradis, synonyme de paradisier. Oiseau de proie, synonyme de rapace. ● oiseau (synonymes) nom masculin (bas latin aucellus, pour avicellus, du latin classique avis, oiseau) Zoologie. Oiseau de paradis
Synonymes :
oiseau
n. m.
d1./d Vertébré ovipare, couvert de plumes, ayant deux pattes et deux ailes, à la tête munie d'un bec et généralement adapté au vol.
— Chant, cri, gazouillis, sifflement des oiseaux. Migration des oiseaux. La classe des oiseaux.
d2./d Loc. fig. être comme l'oiseau sur la branche .
— (Belgique) Un oiseau pour le chat: une personne de santé très fragile.
— (Québec) Fam. être aux (petits) oiseaux: être très heureux, satisfait.
|| Prov. Petit à petit l'oiseau fait son nid: des efforts patients conduisent au but.
|| à vol d'oiseau: en ligne droite.
d3./d (Dans le nom de divers oiseaux.) (Afr. subsah.) Oiseau cafard: indicateur.
— Oiseau serpent: anhinga.
— Oiseau de paradis: paradisier.
d4./d Fam., péjor. Individu. En voilà un drôle d'oiseau! Oiseau de malheur, de mauvais augure .
— Plaisant, souvent iron. Oiseau rare: personne douée de qualités exceptionnelles.
Encycl. Comme les mammifères, les oiseaux sont homéothermes et leur coeur comporte quatre cavités. Ils sont apparus au jurassique dans une lignée de reptiles qui a donné également les dinosaures et les crocodiliens. Deux sous-classes sont représentées actuellement: les ratites, sans bréchet et inaptes au vol, et les carinates, dont le bréchet supporte les muscles nécessaires au vol; ce sont les plus nombreux et les plus diversifiés, avec, en partic., les ordres des pélécaniformes, ansériformes, falconiformes, strigiformes, columbiformes, galliformes et passériformes.
⇒OISEAU, subst. masc.
I. A. —Animal ovipare appartenant à la classe des vertébrés tétrapodes, à sang chaud, au corps couvert de plumes, dont la tête est munie d'un bec corné dépourvu de dents, dont les membres postérieurs sont des pattes et les membres antérieurs des ailes, ce qui le rend le plus souvent apte au vol. Croupion, gésier, jabot, oeuf, plume d'oiseau; bande, volée d'oiseaux; baguage des oiseaux; marchand d'oiseaux; piège à oiseaux; l'oiseau becquète; l'oiseau chante, crie, picore, siffle; l'oiseau vole; attraper, élever des oiseaux; oiseau apprivoisé, domestique, de basse-cour. Raboliot arriva comme déja elle [la buse] «finissait», les yeux mi-clos, les ailes raidies d'une contraction dernière. Il ramassa l'oiseau, un bel oiseau brun de plumage, taché de blanc. Du sang coulait à la pointe du bec; les serres noires et brillantes se repliaient, inertes, au bout des pattes vernies de jaune (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.299):
• 1. Les ornithologistes auront également les moyens de satisfaire amplement leur curiosité; car ils y trouveront [en Louisiane] des oiseaux de toutes les grandeurs, dont le plumage est varié à l'infini, et depuis l'oiseau-mouche jusqu'à l'aigle, ou jusqu'au vautour, il y a des degrés incalculables à parcourir.
BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p.174.
—ORNITH. Les oiseaux, ou l'oiseau, au sing. à valeur coll. Cette classe des vertébrés. Le bec des oiseaux est susceptible de mouvements beaucoup plus compliqués que les mâchoires des quadrupèdes; puisque non seulement le bec supérieur se meut plus ou moins sur la tête, mais que les parties de ce bec se meuvent les unes sur les autres (CUVIER, Anat. comp., t.3, 1805, p.60). Le squelette de l'Oiseau est très spécialisé et homogène dans ses caractéristiques, car il est organisé pour permettre le vol (Zool., t.4, 1974, p.331 [Encyclop. de la Pléiade]).
♦[Espèces] Oiseaux aquatiques, marins, terrestres; oiseaux migrateurs, de passage, voyageurs; oiseaux coureurs, grimpeurs, plongeurs, sauteurs; oiseaux de proie; oiseaux diurnes, nocturnes. Il est fréquent chez les Oiseaux coureurs (...), marcheurs (...) ou nageurs (...) de voir le pouce [des membres postérieurs] très réduit, parfois vestigial, voire absent (Zool., t.4, 1974 p.335).
1. En partic.
a) [Espèces] V. oiseau-chameau, oiseau-chat, oiseau-lyre, oiseau-moqueur, oiseau-mouche.
♦Oiseau des îles; oiseau de paradis.
♦Oiseau royal. ,,Espèce du genre grue`` (LITTRÉ).
HIST. DE LA MODE, loc. adj. ou adv. À l'oiseau (royal). Avec des plumes d'oiseau (dans la coiffure). Le gaillard rendait rêveuses des douairières coiffées à l'oiseau (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p.128). Une perruque à l'oiseau royal, aux ailes de pigeon, qui se terminait par une queue nouée (MORAND, P. de Saligny, 1947, p.122).
♦Oiseaux des tempêtes. Groupe d'oiseaux voisins des pétrels. Les Hydrobatidae, très proches des Pétrels, groupent de petits Oiseaux dits «Oiseaux des tempêtes» répandus dans toutes les mers (Zool., t.4, 1974, p.479 [Encyclop. de la Pléiade]).
Au sing. à valeur générique. L'oiseau des tempêtes, de la taille d'une hirondelle, au corps noir brunâtre avec une tache blanche au-dessus de la queue (ROUCH, Régions polaires, 1927, p.193).
b) Spécialement
—FAUCONN. Oiseau dressé pour la chasse. Oiseau niais; porter, faire voler l'oiseau. Un jour qu'elle allait chasser à l'oiseau, doña Maria d'Avalos vit le duc d'Andria (FRANCE, Puits ste Claire, 1895, p.272).
♦Oiseaux de leurre. ,,Les faucons, les gerfauts et en général tous ceux qui servent à la haute volerie ou à la fauconnerie proprement dite et qui sont dressés à revenir au leurre`` (Ac.).
♦Oiseaux de poing. Oiseaux ,,qui sont dressés à revenir sur le poing tels que les vautours et les éperviers`` (ibid.).
♦Loc. verb. fig. vieillie. Être battu de l'oiseau. Être abattu par des malheurs ou des revers. Il se présente dans tout son livre comme si mécontent, si battu de l'oiseau, (...) qu'il est impossible de ne pas voir dans tout cela une disposition morale existante (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.3, 1862, p.46).
—HÉRALD. ,,On nomme oiseau dans l'écu, celui dont on ne peut désigner l'espèce, on dit d'un oiseau becqué, langué, membré lorsque son bec, sa langue et ses jambes sont d'un autre émail que son corps`` (GRANDM. 1852).
—HIST. ROMAINE. Oiseau de bon, de mauvais augure. Oiseau qui, selon certaines croyances antiques, annonçait un événement heureux ou malheureux. Le Romain (...) ne sort jamais de chez lui sans regarder s'il ne paraît pas quelque oiseau de mauvais augure (FUSTEL DE COUL., Cité antique, Paris, Hachette, 1885 [1864], p.255).
—MYTH., POÉS.
♦L'oiseau de Junon. Le paon. Le Grec, pour encadrer, humaniser le paysage, élève ces gradins du théâtre qui s'épanouissent pareils à la roue de l'oiseau de Junon (MAURIAC, Journal 2, 1937, p.194).
♦L'oiseau de Jupiter. L'aigle. Que de fois j'enviai l'oiseau de Jupiter, Qui, traversant vos flots de ses rapides ailes, Superbe, prend l'essor aux voûtes éternelles (DELILLE, Trois règnes nature, 1808, p.67).
♦L'oiseau de Minerve. La chouette. Les méchants, en forçant Marat à se cacher dans les trous, en avaient fait un oiseau de nuit, l'oiseau de Minerve (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.247).
♦L'oiseau de Vénus. La colombe. Les oiseaux de Vénus autour de ma fenêtre Du plus chéri des mois proclament le retour! (LAMART., Méditations, 1820, p.212).
— P. métaph. Shakespeare aimait, mais il ne croyait pas plus à l'amour qu'il ne croyait à autre chose; une femme pour lui était un oiseau, une brise, une fleur, chose qui charme et passe (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.191).
2. Expr. et loc. fam.
a) [fondées sur la légèreté, l'insouciance de l'oiseau]
♦Avoir un appétit d'oiseau, manger comme un oiseau. Manger très peu. À cet âge-là, on est bête, on n'aime rien, on mange comme un oiseau (A. FRANCE, Crime, Paris, Calmann-Lévy, 1900 [1881], p.225).
♦Baiser d'oiseau. Baiser tendre et léger. Elle se pencha, vite, très vite, et mit sur la tempe du jeune homme un baiser d'oiseau, une caresse imperceptible (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p.187).
♦Chanter comme un oiseau. Être très joyeux. Je l'ai mise sur le lit. Elle chantait comme un oiseau (JOUVE, Scène capit., 1935, p.123).
♦Être, vivre comme l'oiseau sur la branche.
♦Cervelle, tête d'oiseau. Esprit léger, insouciant, étourdi. Les idées de vengeance ne tenaient guère, avec sa cervelle d'oiseau (ZOLA, Nana, 1880, p.364). V. cervelle ex.11.
♦Léger, légère comme un oiseau. Qui semble voler comme un oiseau. Elle glissa le long des larges corridors (...), heureuse et légère comme un oiseau (L. DE VILMORIN, Lit à col., 1941, p.262).
♦Libre comme un oiseau dans l'air. Sans aucune entrave. Te voilà libre encore une fois comme un oiseau dans l'air (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p.104).
♦Vivre en oiseau, comme un oiseau. Vivre avec insouciance, sans se préoccuper du lendemain. Le lendemain n'existait pas, elle vivait en oiseau, sûre de manger, prête à coucher sur la première branche venue (ZOLA,, Nana, 1880 p.1357).
b) Familier
♦Donner à qqn des noms d'oiseaux. Injurier, insulter quelqu'un. V. nom II A 1.
♦Le petit oiseau va sortir! [Formule plaisante par laquelle le photographe demande à ceux qu'il photographie, de ne plus bouger et de fixer l'objectif]:
• 2. Du plus loin qu'il nous voyait, il se «plaçait», pour obéir aux injonctions d'un photographe invisible: la barbe au vent, le corps droit, les pieds en équerre, la poitrine bombée, les bras largement ouverts. À ce signal je m'immobilisais, je me penchais en avant, j'étais le coureur qui prend le départ, le petit oiseau qui va sortir de l'appareil...
SARTRE, Mots, 1964, p.16.
3. Loc. adv.
a) À vol d'oiseau
) En ligne droite, sans suivre de détours. —Où sont les tranchées bulgares? demanda le père Dubreuil. —Trois mille deux par le ravin, deux mille sept à vol d'oiseau (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.200).
) En regardant de très haut, selon une perspective aérienne. Quand la clarté du jour se fera, on distinguera au fond de la perspective de toute une contrée vue à vol d'oiseau (VALÉRY, Variété III, 1936, p.125).
—P. métaph. [Venise] Le luxe se cache et la gaiété met des sourdines: cela rend difficiles les observations de moeurs à vol d'oiseau (GAUTIER, Italia, 1852, p.297).
c) Aux oiseaux (vieilli). Très bien. Il est meublé aux oiseaux (LARCH. 1858, p.618).
4. Proverbes. Il a battu les buissons et un autre a pris les oiseaux. La belle cage ne nourrit pas l'oiseau. Il vaut mieux être oiseau de campagne qu'oiseau de cage. Petit à petit l'oiseau fait son nid. ,,On arrive progressivement à un résultat, à faire fortune, etc.`` (REY-CHANTR. Expr. 1979). À chaque oiseau son nid est beau. ,,Chacun trouve beau ce qui lui appartient`` (Ac. 1935).
B. —P. anal.
1. Péj. Individu. Il reviendra à la reprise de l'audience. Qu'est-ce que tu peux bien avoir à lui dire à cet oiseau-là? (A. FRANCE, Crainquebille, 1905, 3e tabl.).
♦Un drôle d'oiseau, un vilain oiseau. Un individu peu recommandable, déplaisant. Qu'est-ce que Suzanne, qui est intelligente et jolie, peut aimer dans ce vilain oiseau?... c'est incompréhensible (GYP, Raté, 1891, p.151):
• 3. Un drôle d'oiseau [Ucello], entre nous, capable de fraterniser un jour, au Louvre, avec notre peintre, tellement dur et tendre qu'il combine en sa personne les longues dames des tapisseries à la Licorne et les Chevaliers considérables d'un tournoi.
COCTEAU, Poés. crit. I, 1959, p.262.
2. a) Oiseau de malheur, de mauvais augure. [P. réf. à l'ornithomancie antique] Personne dont la présence annonce ou provoque quelque chose de fâcheux. Sturel gardait les yeux fichés à terre, pendant que le chef se rangeait ainsi à des vues sur lesquelles, deux mois auparavant, il le traitait d'oiseau de malheur (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p.437). Ne joue pas les oiseaux de mauvais augure (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.45).
b) Souvent iron. Oiseau bleu, oiseau rare. Personne (plus rarement chose) impossible à trouver, possédant des qualités idéales. Je crois que nous avons déniché l'oiseau rare, disait Louise (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.176). Rirette pensait au bonheur, à l'oiseau bleu, à l'oiseau du bonheur, à l'oiseau rebelle de l'amour (SARTRE, Mur, 1939, p.107).
3. Oiseau de passage. Personne qui ne reste pas longtemps dans le même lieu. Cette méthode offrait à Pierrotin la possibilité d'empocher le prix de deux places pour une, quand un habitant du pays venait demander de bonne heure une place appartenant à un oiseau de passage qui, par malheur, était en retard (BALZAC, Début vie, 1842, p.305).
4. Oiseau de nuit. Personne qui veille quand les autres dorment. Il est onze heures, la plupart des lits sont vides: les oiseaux de nuit ont déniché (L. BARRON, Paris étrange, in La Vie pop., 16avr.1882, p.117 ds QUEM. DDL t.25).
5. Expr. L'oiseau s'est envolé. [En parlant d'un prisonnier ou d'une pers. recherchée par la police; p. ext. en parlant d'une pers. que l'on comptait rencontrer] Il n'y a plus personne. Anton. prendre, trouver l'oiseau, la pie au nid. Un beau matin, à leur réveil, les villageois trouvent la porte de leur église ouverte et l'église vide: l'oiseau s'est envolé (SARTRE, Diable et Bon Dieu, 1951, II, 5e tabl., 4, p.167).
II. —TECHNOL. ,,Sorte de caisse ouverte que les maçons emploient pour transporter le mortier à dos`` (CHABAT 1881). ,,Chevalet dont les couvreurs se servent pour poser une planche et former un échafaud sur un toit`` (CHABAT 1881).
REM. Oisel, subst. masc. var. anc. rare et littér. V. oiselle ex. de Moréas. Au fig. Le coeur de ma mie Est un val fleuri Où chante l'oisel de mon rêve (PRIVAS, Chans. sent., 1906, p.129).
Prononc. et Orth.: [wazo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1100 oisel ornith. (Roland, éd. J.Bédier, 1616); ca 1165 oiseaus plur. (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 6752 ds T.-L.); b)1771 à vol d'oiseau «en ligne droite» (Trév.); 2. a) ) fin du XIVes. «individu» (FROISSART, Chroniques, éd. L.Mirot, t.12, p.167, 20); )1665 rare oiseau (LA FONTAINE, Joconde, 136 ds OEuvres, éd. Ad.Régnier, t.4 p.75); 1829 oiseau rare (BÉRANGER, Chans., t.2, p.156); )1883 drôle d'oiseau (DELVAU); 3. 1872 se donner des noms d'oiseaux (LARCH., p.184, avec citat. d'aut.). B. 1. 1358-59 maçonn. (Doc. ds DELAVILLE-LE-ROUX, Registre des comptes municipaux de la ville de Tours, RegistreI, p.47, §244); 2. 1832 «sorte d'auge à l'usage des couvreurs, des ardoisiers» (RAYMOND). Du b. lat. aucellus «oiseau» (cf.TLL), forme syncopée de avicellus, dimin. de avis «oiseau». Oiseau, terme de maçonn., a prob. subi l'infl. de auge et ses dér. (cf. aubjoel «id.», 1290 ds GDF. Compl. et augeot «id.», BOISTE 1808, s.v. oiseau, v. aussi FEW t.24, p.380b). Fréq. abs. littér.: 9928. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 16 126, b) 18798; XXes.: a) 11944, b) 11205. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p.451. —GILLIÉRON (G.). Pathol. et thérap. verbales. Paris, 1921, pp.53-66. —QUEM. DDL t.1, 6, 18.
oiseau [wazo] n. m.
ÉTYM. 1360; oisel, 1080; oisiau, v. 1265; du lat. pop. aucellus, contraction d'avicellus, dimin. de avis « oiseau ».
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I a Animal (vertébrés tétrapodes) à sang chaud, au corps recouvert de plumes, dont les membres antérieurs sont des ailes, les membres postérieurs des pattes, dont la tête est munie d'un bec corné dépourvu de dents, et qui est, en général, adapté au vol. || Les oiseaux, cette classe de vertébrés. ⇒ Avi-, ornitho-. || Étude scientifique des oiseaux. ⇒ Ornithologie. || Relation génétique entre les reptiles et les oiseaux. || L'archéoptéryx, premier des oiseaux connus, fossile de l'ère tertiaire. || Ailes, bec d'oiseau. || Le squelette des oiseaux est très léger (os creux), et présente des os particuliers (⇒ Bréchet, fourchette, lunette). || Partie de l'oiseau correspondant aux dernières vertèbres. ⇒ Croupion, queue. || Tête de l'oiseau. ⇒ Casque, cire, crête, narine, opercule. || Appareil digestif de l'oiseau. ⇒ Gésier, jabot, ventricule (succenturié); cloaque. || Plumes d'oiseau. ⇒ Plume (rémige, rectrice…); duvet (cit. 1); aigrette, huppe. || Aires d'insertion des plumes d'oiseau. ⇒ Ptérylie. || Glande uropygienne des oiseaux. || Le plumage de l'oiseau présente des colorations variées, parfois à contour précis. ⇒ Manteau (et mantelé), miroir, ocelle, panachure. || Les oiseaux muent (cit. 4). ⇒ Mue (→ Faucon, cit. 1; livrée, cit. 11). || Oiseau qui se remplume. || Les oiseaux sont ovipares. ⇒ Œuf. || Oiseaux qui s'appareillent, s'apparient (⇒ Pariade), bâtissent leur nid. ⇒ Nidification, nidifier (→ Fracasser, cit. 1; instinct, cit. 16). || Oiseau qui pond (⇒ Pondaison, ponte), couve ses œufs. ⇒ Couvaison, incubation (cit. 2). || Oiseau qui sort de l'œuf (→ Éclore, cit. 1). || Les petits des oiseaux. ⇒ Couvée, nichée; oiselet, oisillon (→ Nature, cit. 46). || Couvée (cit. 3) d'oiseaux dans les nids, dans les champs. || Donner la becquée à un oiseau. ⇒ Abecquer, embecquer. || Oiseaux qui attrapent leur nourriture avec leur bec. ⇒ Becqueter, picorer, picoter. || La pépie, maladie des oiseaux. — Étude des oiseaux. ⇒ Ornithologie, ornithologiste. — Le retour des oiseaux, annonce (cit. 6) du printemps. || Les oiseaux, hôtes (cit. 15) du printemps. — ☑ Allus. littér. || « Je suis oiseau, voyez mes ailes » (cit. 1, La Fontaine).
1 Autant qu'on voit d'oiseaux de tous plumages,
Au mois d'avril, hôtes des marécages,
S'amonceler pour pondre et pour couver
L'un à fleur d'eau ses plumes vient laver,
L'autre sous l'eau tient ses ailes plongées,
Et l'autre pêche à friandes gorgées
Et l'autre tourne à l'entour de son nid (…)
Ronsard, la Franciade, I.
2 L'oiseau a d'abord les muscles pectoraux beaucoup plus charnus et plus forts que l'homme ou que tout autre animal, et c'est par cette raison qu'il fait agir ses ailes avec beaucoup plus de vitesse et de force que l'homme ne peut remuer ses bras; et en même temps que les puissances qui font mouvoir les ailes sont plus grandes, le volume des ailes est aussi plus étendu, et la masse plus légère, relativement à la grandeur et au poids du corps de l'oiseau; de petits os vides et minces, peu de chair, des tendons fermes et des plumes (…) forment l'aile de l'oiseau, qui n'a besoin que de la réaction de l'air pour soulever le corps, et de légers mouvements pour le soutenir élevé.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Disc. sur nature des oiseaux.
♦ Oiseau désigné par la forme de ses ailes (⇒ suff. -penne); la forme de son bec (⇒ -rostre). || Oiseaux à longues pattes (⇒ Échassier), à pattes palmées (⇒ Palmipèdes). || Oiseaux terrestres (→ Gallinacé, cit. 2), marins (→ Albatros, cit. 1; manchot, cit. 5). || Déjections d'oiseaux marins. ⇒ Guano. || Oiseaux des marais, des eaux stagnantes (→ Eau, cit. 7.1). || Oiseaux aquatiques qui se retirent en hiver dans un remeil. || Oiseaux de rivage (→ Jabiru, cit. 1). || Oiseaux migrateurs, oiseaux vagabonds, de passage. || Oiseaux percheurs, plongeurs, sauteurs, coureurs… || Oiseau sauvage (→ Lotus, cit. 4). || Oiseaux domestiques (⇒ Volatile), de basse-cour (⇒ Volaille). || Oiseau diurne, nocturne (→ Bête, cit. 16). || Oiseau de nuit (→ Entrevoir, cit. 4; faire, cit. 239; loger, cit. 11). || Paupières nictitantes des oiseaux de nuit. || Les oiseaux sont granivores, frugivores, insectivores (cit.; → Engoulevent, cit.), piscivores, carnassiers. || Oiseaux de proie (→ ci-dessous, cit. 4, Buffon; émerillon, cit.; envergure, cit. 1; féroce, cit. 1; foie, cit. 3). || Les oiseaux de proie ont les griffes puissantes. ⇒ Serre. || Plumes de l'aile des oiseaux de proie. ⇒ Cerceau. || Nid d'oiseau de proie. ⇒ Aire.
3 (…) dans les oiseaux, on trouve l'autruche, le casoar, le dronte, le thouyou, etc., qui ne peuvent voler et sont réduits à marcher; d'autres, comme les pingouins, les perroquets de mer, etc., qui volent et nagent, mais ne peuvent marcher; d'autres qui, comme les oiseaux de paradis, ne marchent ni ne nagent, et ne peuvent prendre de mouvement qu'en volant.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Disc. sur nature des oiseaux.
4 On pourrait dire, absolument parlant, que presque tous les oiseaux vivent de proie, puisque presque tous recherchent et prennent les insectes, les vers et les autres petits animaux vivants; mais je n'entends ici par oiseaux de proie que ceux qui se nourrissent de chair et font la guerre aux autres oiseaux; et en les comparant aux quadrupèdes carnassiers, je trouve qu'il y en a proportionnellement beaucoup moins.
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Oiseaux de proie.
5 (…) souvent, j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent; j'aurais voulu être sur leurs ailes.
Chateaubriand, René.
6 Des grives que le vent d'est amenait, des oiseaux de passage qui émigraient du nord au sud, traversaient l'air au-dessus du village et s'appelaient constamment, comme des voyageurs de nuit.
E. Fromentin, Dominique, I.
7 Déjà les émanations des cadavres viennent jusqu'à moi. Ne les sens-tu pas ? Regarde ces oiseaux de proie qui attendent que nous nous éloignions, pour commencer ce repas géant; il en vient un nuage perpétuel des quatre coins de l'horizon.
Lautréamont, les Chants de Maldoror, IV.
7.1 Mais les provisions ne manquaient pas, et ce fut heureux, car le gibier de poil ne se montrait plus sur cette lisière, qui n'était qu'un littoral, après tout. Au contraire, les oiseaux y fourmillaient, jacamars, couroucous, tragopans, tétras, loris, perroquets, kakatoès, faisans, pigeons et cent autres. Pas un arbre qui n'eût un nid, pas un nid qui ne fût rempli de battements d'ailes !
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 348.
➪ tableau Noms d'oiseaux.
♦ Classification des oiseaux (ordres et familles :) Alciformes (Alcidés ou Alques).— Ansériformes ou Lamellirostres (Anatidés).— Charadriiformes (Burhinidés ou Œdicnémidés, Charadriidés, Glaréolidés ou Cursoriidés).— Ciconiiformes ou Échassiers (Ardéidés, Ciconiidés, Plataléidés ou Ibididés, Scopidés).— Columbiformes ou Colombins (Colombidés, Gouridés).— Colymbiformes (Colymbidés, Podicipédidés).— Coraciiformes (Alcédinidés, Caprimulgidés, Coraciidés, Macroptérygidés ou Apodidés ou Cypsellidés, Méropidés, Upupidés).— Galliformes ou Gallinacés (Pénélopidés, Phasianidés, Ptéroclidés, Tétraonidés, Tinamidés, Turnicidés).— Grimpeurs ou Scansores (Cacatuidés, Cuculidés, Picidés, Platycercidés, Psittacidés, Rhamphastidés).— Gruiformes (Mégalornithidés ou Gruidés, Otididés, Rallidés).— Lariformes (Chionididés, Laridés, Stercorariidés).— Coureurs ou Ratites (Aptérygidés, Casuaridés, Rhéidés, Struthionidés).— Passeriformes ou Passereaux (Alaudidés, Bombycillidés ou Ampélidés, Certhiidés, Corvidés, Cotingidés, Fringillidés, Hirundinidés, Ictéridés, Laniidés, Motacillidés, Muscicapidés, Oriolidés, Paradiséidés, Paridés, Plocéidés, Prunellidés, Régulidés, Sittidés, Sturnidés, Trochilidés, Troglodytidés, Turdidés).— Pélécaniformes ou Sténagopodes ou Palmipèdes (Frégatidés, Palamédéidés, Pélécanidés, Phaétonidés, Phalacrocoracidés, Sulidés).— Phœnicoptériformes (Phœnicoptéridés).— Procellariiformes (Procellariidés).— Rapaces diurnes ou Accipitriformes (Ægypiidés ou Vulturidés, Aquilidés, Falconidés); nocturnes ou Strigiformes (Strigidés ou Bubonidés).
♦ (Syntagmes). || Oiseau-mouche. || Oiseau-lyre. || Oiseau moqueur. — REM. On trouve de nombreux noms composés au XIXe s., aujourd'hui inusités :
♦ Oiseau-chat (passereau d'Amérique dont le cri ressemble à un miaulement), oiseau-chameau (l'autruche), oiseau-rhinocéros (le calao), oiseau-tempête (le pétrel), oiseau-trompette (l'agami).
♦ Oiseau de paradis. ⇒ Paradisier. || Oiseau des îles. — Vx. || L'oiseau de Jupiter : l'aigle (→ Enlever, cit. 1); l'oiseau de Junon : le paon; de Vénus : la colombe (→ Croquant, cit. 2); de Minerve : le hibou. || L'oiseau des tempêtes : le goéland, l'aigle. — Oiseaux fabuleux. ⇒ Coquecigrue, phénix, rock. || Monstre mi-oiseau. ⇒ Harpie. — Littér., mus. || Les Oiseaux, comédie d'Aristophane. || L'Oiseau, œuvre de Michelet. || L'Oiseau bleu, conte de Mme d'Aulnoy. || L'Oiseau de feu, ballet de Stravinsky. || L'Oiseau prophète, œuvre pour piano de Schumann.
8 Oiseau Bleu, couleur du temps,
Vole à moi promptement.
Mme d'Aulnoy, l'Oiseau bleu.
9 Elle admirait l'oiseau bleu du paradis des jeunes filles, qui chante à distance, et sur lequel la main ne peut jamais se poser, qui se laisse entrevoir, et que le plomb d'aucun fusil n'atteint, dont les couleurs magiques, dont les pierreries scintillent, éblouissent les yeux, et qu'on ne revoit plus dès que la Réalité, cette hideuse Harpie accompagnée de témoins et de monsieur le Maire, apparaît.
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 398.
10 La sorcière peut bien enchaîner le prince Charmant sans aucun lien visible, et même le changer en Oiseau Bleu; elle ne peut faire qu'il n'aime pas celle qu'il a choisie; en Oiseau Bleu encore il vient chanter à la fenêtre de la bien-aimée.
Alain, Propos, 10 sept. 1921, Les contes.
♦ Les oiseaux du ciel (→ Homme, cit. 62, Bible). || Les oiseaux, dits poétiquement « les bêtes emplumées, le peuple aérien ». || Vol des oiseaux. ⇒ Vol, voler. || Oiseau qui ouvre, déploie ses ailes. ⇒ Envergure (cit. 1 et 2). || Oiseau qui s'envole, prend son essor, volette, voltige, plane; monte dans le ciel, file (cit. 25) comme une flèche. || Oiseau qui vole bas, haut (→ Frégate, cit. 5). || Oiseau de haut (cit. 16) vol. || Volée d'oiseau. || Oiseau qui s'enfuit à tire-d'aile. || Oiseau qui s'abat, qui se pose. — Oiseau qui se déplace au sol, qui marche, avance en se dandinant (→ Bêtise, cit. 3), saute, sautille. || Sautillement d'oiseau. || Oiseau qui juche, déjuche, perche… || Oiseau sur une patte (→ Héron, cit. 2). || Oiseau adapté à la course, à la nage. || Oiseau frileux (cit. 5) qui hérisse (cit. 3) ses plumes. — Bande, nuée, volée d'oiseaux.
11 Quelquefois en plein hiver ou bien aux premières brumes, un matin, un oiseau plus rare s'envolait à l'endroit du bois le plus abandonné avec un battement d'ailes inconnu, très bruyant et un peu gauche, quoique rapide.
E. Fromentin, Dominique, III.
12 (…) des volées de petits oiseaux s'abattaient sur cette moisson perdue (…)
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Alsace ! Alsace ! ».
13 Et la mer au soleil ne supporte que l'ombre
Que jettent des oiseaux les ailes éployées.
Apollinaire, Calligrammes, « La victoire ».
14 Un immense peuple de petits oiseaux paraît dans le ciel qui est de tempête (…) quantité innombrable de ces oiseaux, venus de je ne sais où, qui s'assemblent par troupes, forment une armée, un corps d'éléments volant à grande vitesse, qui décrit des évolutions remarquables, donnant l'impression de profondeur, de masse. Comme un torrent sans terre ou un fleuve de fumée, ils font des 8 qui tiennent un quart du ciel, s'émiettent en compagnies, se regroupent. On ne conçoit pas le but de cette revue, de ces manœuvres en courbes fermées.
Valéry, Mélanges, Oiseaux.
♦ Voix des oiseaux. || L'oiseau crie (cit. 4), chante, siffle; oiseaux criards, chanteurs, siffleurs (→ Poét. Les chantres des bois). ⇒ Babil, caquet, chant (1. chant, cit. 9), chuchotement (cit. 2), gazouillement (cit. 1), gazouillis, murmure, pépiement, ramage, sifflet (→ Accent, cit. 4; bêler, cit. 1; bénir, cit. 18; bruit, cit. 8; coucou, cit. 3; habitude, cit. 34; linotte, cit.; nature, cit. 64). || Le cui-cui des oiseaux. || Ululement des oiseaux de nuit. || Oiseaux qui caquettent, babillent, chantent, gazouillent (cit. 2), gringottent, jabotent, jasent (cit. 6), pépient, piaillent, piaulent, ramagent, sifflent (→ Merle, cit. 1), ululent… || Oiseau matinal (cit. 3), qui chante tôt. || Arbre chargé d'oiseaux (→ Aile, cit. 6), qui bruit (cit. 8) de cris d'oiseaux. — Épouvantail (cit. 1) à oiseaux (→ Mannequin, cit. 7).
15 Un brave petit oiseau, probablement amoureux, vocalisait éperdument dans un grand arbre.
Hugo, les Misérables, II, I, I.
♦ Prendre un oiseau (⇒ Oiseleur), en l'appâtant (⇒ Amorce) à la glu (cit. 2; ⇒ Engluer, gluau); au piège (⇒ Mésangette, reginglette); à l'appeau, au miroir. || Oiseau qui sert d'appeau. ⇒ Chanterelle, moquette. || Oiseau captif, en cage (→ Égosiller, cit. 3; mobilier, cit. 3). || Encager un oiseau. ⇒ Cage, nichoir, oisellerie, volière; cagée. || Oiseau d'agrément, apprécié pour son chant, pour la beauté de son plumage. || Éleveur d'oiseaux. ⇒ Aviculteur, aviculture. || Marchand d'oiseaux. ⇒ Oiselier, oisellerie. || Le marché aux oiseaux à Paris. || Nourrir des oiseaux. ⇒ Appâter; brochette. || Donner du millet, du mouron (cit. 1), du plantain à des oiseaux. || Oiseaux qui mangent des miettes (cit. 2) de pain. — Oiseau empaillé (→ Cage, cit. 4).
16 — Combien tous ces oiseaux ? — Les oiseaux seulement ? Huit cents dollars. C'était un petit marchand, qui ne possédait pas d'oiseaux rares.
Malraux, la Condition humaine, IV, 6 heures.
♦ Oiseau utilisé pour la chasse. ⇒ Faucon, fauconnerie (→ Hobereau, cit. 1). || Dresser un oiseau pour le vol (⇒ Oiseler); dresser au leurre. || Affaîtage, dressage d'un oiseau. || Chasseur qui porte son oiseau sur le poing. || Chaperon d'un oiseau; déchaperonner un oiseau. || Anneau d'oiseau. ⇒ Vervelle. || Oiseau esclame, ventolier. || Queue d'oiseau. ⇒ Balai. || Jeune oiseau (⇒ Béjaune) qui n'a pas encore mué (⇒ Saurage), n'est pas sorti du nid (⇒ Niais).
♦ Oiseau comestible. ⇒ Gibier (à plumes); volaille. || Plumer un oiseau. || Oiseaux rôtis, servis avec une farce (1. Farce, cit.). || Goût sauvagin d'un oiseau de mer (⇒ Sauvagine).
♦ Anciennt. || Divination par l'étude des oiseaux et de leur vol. ⇒ Ornithomancie (→ Astrologie, cit. 2). || Augure qui observe les oiseaux. ⇒ Auspice. || L'alcyon (cit. 1), oiseau d'heureux présage. || Oiseau fatidique (→ 1. Augure, cit. 2).
b Représentation d'un oiseau. Blason. || Oiseau de l'écu. ⇒ Blason (→ Écusson, cit. 1). || Oiseau éployé, essorant, essoré, becqué.
♦ Peintre d'oiseaux. || Oiseaux d'une nature morte. || Décoration d'oiseaux et de fleurs (→ Marge, cit. 2; marqueterie, cit. 1).
17 (…) au-dessus de la table blanche et éclatante, un lustre de Venise à lames plates, avec toutes sortes d'oiseaux de couleur, bleus, violets, rouges, verts, perchés au milieu des bougies (…)
Hugo, les Misérables, V, VI, II.
c ☑ Loc. compar. et métaphore. Être léger comme un oiseau. || Se poser avec une légèreté (cit. 2) d'oiseau. || Le cœur plus léger qu'un oiseau (→ Ivre, cit. 11). ☑ Cheval plus rapide que l'oiseau (→ Éperon, cit. 4). ☑ Être gai (cit. 1), libre et joyeux comme un oiseau (→ Insouciant, cit. 4). ☑ Être comme un oiseau de passage (→ 1. Feu, cit. 28). ☑ Chanter comme un oiseau. — ☑ Avoir une tête d'oiseau; un nez en bec d'oiseau (→ Hardiesse, cit. 15). → plus cour. Bec d'aigle. || Des yeux d'oiseau de proie, ronds et cruels (cit. 8). || Avoir un air d'oiseau blessé (→ Légende, cit. 3). — ☑ Baiser (cit. 29) d'oiseau, léger et tendre. — ☑ Un appétit d'oiseau : très léger.
18 (…) ces sortes de créatures (les nourrices) sont des oiseaux de passage, que l'on souffre à cause des pauvres enfants (…)
Mme de Sévigné, 433, 21-22 août 1675.
19 Ce peuple était joyeux comme un oiseau lâché (…)
Hugo, la Légende des siècles, II, « Les lions ».
20 (…) celui-ci (Condé), dont toute la figure semble lancée en bec d'oiseau de proie (…)
André Suarès, Trois hommes, « Pascal », II.
♦ ☑ Loc. Être comme l'oiseau sur la branche. ☑ Trouver l'oiseau au nid. ☑ Trouver le nid vide et l'oiseau envolé (→ Jaunet, cit. 2). ☑ Donner à qqn des noms d'oiseau, l'insulter. — ☑ Oiseau de bon, de mauvais augure (cit. 12). ☑ Dans le même sens : Oiseau de malheur. ☑ Prov. et loc. prov. La belle plume fait le bel oiseau. ☑ Belle cage ne nourrit pas l'oiseau.
♦ ☑ (1802). Vx. Aux oiseaux : remarquable, parfait.
20.1 Le roi seul (…) fait un monologue. Ah ! (…) aux oiseaux.
♦ ☑ Attention, le petit oiseau va sortir ! paroles plaisantes du photographe pour faire regarder l'objectif à ceux qu'il va prendre en photo.
d Fig., fam. Individu. || Qui est cet oiseau-là ? ☑ C'est un drôle d'oiseau ! ⇒ Moineau. ☑ Un oiseau rare : une personne irremplaçable, étonnante (s'emploie surtout iron.). ☑ Un vilain oiseau : une personne déplaisante. Iron. || Voilà un bel oiseau !
21 Joli oiseau, ma foi ! difficile à dénicher ! Mais qui vous a dit qu'elle était femme du docteur ?
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.
22 (…) vous le connaissez maintenant, cet oiseau ! Vous l'avez entendu dire qu'il veut le blé à bon marché, qu'il votera pour que les blés étrangers viennent écraser les nôtres.
Zola, la Terre, IV, V.
e ☑ Fam. Petit oiseau, oiseau : pénis.
f ☑ Loc. adv. À vol d'oiseau, se dit d'une distance en ligne droite d'un point à un autre de la surface terrestre, qui est la distance théorique la plus courte (plus courte que la distance réelle à parcourir). || Distance à vol d'oiseau. || Ce n'est qu'à dix kilomètres à vol d'oiseau, mais il y a bien vingt kilomètres par la route.
♦ En regardant de très haut, comme le ferait un oiseau (→ Vu d'avion). || Perspective à vol d'oiseau. || Paris à vol d'oiseau, titre d'un chapitre de Notre-Dame de Paris (Hugo). — ☑ REM. On dit aussi, dans ce sens, à vue d'oiseau.
23 Vus à vol d'oiseau, ces trois bourgs, la Cité, l'Université, la Ville, présentaient chacun à l'œil un tricot inextricable de rues bizarrement brouillées.
Hugo, Notre-Dame de Paris, III, II.
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II (1445, p.-ê. par métaphore à cause des deux côtés ou « ailes »; infl. des dér. de auge, tels aujoel, ogoel, ojoel [1445], aubjoel en 1290). Techn.
1 Sorte de hotte, de civière qui se place sur l'épaule et dans laquelle les maçons portent le mortier.
2 Chevalet que les couvreurs accrochent à la charpente du toit pour former échafaudage.
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DÉR. Oiseler, oiselet, oiselier, oiselle, oisillon. — V. Oison.
COMP. Oiseau-lyre, oiseau-moqueur, oiseau-mouche. Homme-oiseau.
Encyclopédie Universelle. 2012.