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royal

royal, ale, aux [ rwajal, o ] adj.
• v. 1200; real 1130; regiel 880; lat. regalis
1Du roi; qui concerne le roi, se fait en son nom. La couronne royale. Palais royal. La famille royale. Son, Votre Altesse Royale.
Loc. La voie royale : la voie la plus glorieuse, celle qui mène le plus directement au but. « quand Descartes refusait toute pensée aux bêtes, il suivait la route royale » (Alain).
2Par ext. Digne d'un roi; majestueux, grandiose, magnifique. Magnificence royale. Un pourboire royal. C'est royal ! Parfait. Une paix, une indifférence royale. souverain.
3Désigne certaines races ou variétés d'animaux ou de végétaux remarquables par leur taille ou leur beauté. Tigre royal. Perroquet royal du Brésil.
4Lièvre à la royale, farci avec ses abats et du foie gras, braisé au vin blanc et servi avec une sauce aux truffes. « en savourant l'authentique “lièvre à la royale”, fondant, chaud à la bouche » (Colette).
5Gelée royale.

royal nom masculin Terme générique appliqué à des monnaies françaises d'or des XIVe et XVe s., frappées au type du roi. (Royal assis et royal debout de Philippe le Bel ; double royal d'or de Charles IV, etc.) ● royal, royale, royaux adjectif (latin regalis, de rex, regis, roi) Qui est propre au roi, à sa fonction : Pouvoir royal. Qui appartient, se rapporte à un roi : Famille royale. Dans un État monarchique, se dit d'institutions qui relèvent de l'autorité du roi ou de l'administration centrale : Académie royale de Belgique. Qui est digne d'un roi, revêt un caractère majestueux magnifique : Un cadeau royal. Qui atteint un haut degré de supériorité dans son genre ; souverain : Un mépris royal. Se dit d'espèces animales ou végétales qui se distinguent par leur taille ou par leur beauté : Aigle royal. Rose royale.royal, royale, royaux (expressions) adjectif (latin regalis, de rex, regis, roi) (Son) Altesse royale, titre donné à certains princes et à certaines princesses. (Abréviations : A.R. et S.A.R..) Maison royale, ensemble de princes et princesses de sang royal. Prince(sse) royal(e), héritier(ère) présomptif(ive) de la Couronne. Quinte royale, au poker, la quinte majeure à cœur. ● royal, royale, royaux (synonymes) adjectif (latin regalis, de rex, regis, roi) Qui est propre au roi, à sa fonction
Synonymes :
- régalien
Qui est digne d'un roi, revêt un caractère majestueux magnifique
Synonymes :
- fastueux
- grandiose
- magnifique
- princier
- somptueux
- splendide

royal, ale, aux
adj.
d1./d Qui appartient, qui a rapport à un roi. Palais royal. Autorité, famille royale.
d2./d Qui est digne d'un roi. Magnificence royale. Un accueil royal.
d3./d Qualifie certaines races ou variétés d'animaux, de végétaux, remarquables par leur beauté, leur taille. Tigre royal.

⇒ROYAL, -ALE, -AUX, adj. et subst. fém.
I. — Adjectif
A. — 1. [En parlant d'une chose ou d'un ensemble de pers.]
a) Relatif à un roi ou à une reine, à la royauté, à un royaume. Les doctrines républicaines punissaient de mort quiconque portait les armes contre la France; il n'en était pas ainsi de la doctrine royale (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 443):
1. CATHERINE: (...) Venez demain, soit au Louvre, soit à notre hôtel de Soissons, et un bon de notre royale main, sur le surintendant de nos finances, vous prouvera que nous ne sommes ni oublieuse ni ingrate.
DUMAS père, Henri III, 1829, I, 1, p. 125.
SYNT. Château, dais, lit, manteau, trône, vêtement royal; couronne, loge, résidence royale; appartements, ornements, palais royaux; tombes royales; absolutisme, despotisme, pouvoir royal; autorité, faveur, pourpre, prérogative, puissance royale; diplôme, édit, sceau, veto royal; déclaration, sanction royale; gouvernement royal; administration, chancellerie royale; séance royale; chasse, table royale; cause royale; parti royal; armée, garde, marine royale; troupes royales; magnificence, majesté, pompe, splendeur royale; naissance royale; lignée, race royale; noces royales; être de sang royal.
Rare, empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le catholique, le royal, voilà mon affaire (ARNOUX, Paris, 1939, p. 112).
b) Dans des loc.
Almanach royal. Annuaire qui contenait la liste des membres de la famille royale de France, des maisons souveraines d'Europe, des courtisans et des fonctionnaires publics. Votre Excellence trouvera mon adresse dans l'Almanach royal, dit le ministre de la Guerre (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 237).
Bandeau royal. Et le Tibre, au soleil, roulant ses blondes eaux, Semble un bandeau royal, semé de perles fines! (BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 71).
Banquet royal.
Festin royal. Synon. de banquet royal. (Dict. XIXe s.).
Famille royale. Ensemble des enfants et petits-enfants en ligne masculine du roi régnant ou du roi défunt; famille du souverain au sens large ou restreint. Nous avons été placés à l'amphithéâtre, à la gauche de l'Assemblée nationale, au milieu de laquelle se trouvait le Roi avec la famille royale (DE CRUX, Lettre à son père, 1790 ds Rec. textes hist., p. 30):
2. Dispersons la famille royale, ne gardons que le Roi. Que Monsieur aille au Havre, le duc de Berry à Lille, le duc de Bourbon dans la Vendée, le duc d'Orléans à Metz; Mme la duchesse et M. le duc d'Angoulême sont déjà dans le Midi.
CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 561.
Maison royale. Ensemble des princes et des princesses de sang royal. [Les nobles] appelèrent à Florence Charles de Valois, frère de Philippe-le-Bel: il ne parut pas que ce fût trop d'un prince de maison royale pour lutter contre l'autorité d'un grand citoyen (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 64).
Domaine royal. À l'époque franque, ensemble de terres formant le patrimoine privé du roi. L'usage des Francs était que le domaine royal fût partagé, à l'exclusion des filles, entre les fils du roi défunt (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 26). À l'époque féodale puis sous l'Ancien Régime, ensemble de terres sur lesquelles le roi exerçait sa suzeraineté puis son droit de propriété directe; ensemble des droits qui en relevaient. Quelques conseillers voulaient même qu'on déclarât que ces taxes faisaient partie du domaine royal, et que, pour les lever, on n'aurait jamais besoin du consentement des peuples (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 278). La réunion des provinces au domaine royal ne sera un fait accompli qu'en 1540 (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 372).
Cas royaux. Cas concernant la personne ou les droits du roi et relevant des juges royaux. La liste des cas royaux s'est lentement allongée, à mesure que l'on a pris en considération, à côté des droits du roi comme personne privée, les prérogatives qui étaient nécessaires à l'exercice de sa fonction (Fr. OLIVIER-MARTIN, Hist. du dr. fr., Paris, CNRS, 1984 [1950], p. 515).
Lettres, ordonnances royaux (vieilli). Lettres émanant du roi, ordonnances promulguées par le roi. (Dict. XIXe et XXe s.).
Rem. Dans ces deux loc., le subst. n'est pas masc.; c'est l'adj. qui présente une forme arch. du fém. plur., calquée sur la forme identique du masc. et du fém. dans la déclinaison lat. des adj. en -is (regalis).
c) [Qualifie ou entre dans la dénom. d'une institution fondée par le roi, ayant un régime particulier relevant du roi, ayant la protection spéciale du roi, appartenant à l'État, se situant à l'échelle nationale] Abbaye royale; collections, forêts royales; Académie royale de médecine, de musique, des sciences; Bibliothèque, Imprimerie royale; manufacture royale de Sèvres; Messageries royales; Société Royale de Londres. Suivaient les acteurs de tous les théâtres royaux, rangés en groupes, puis ceux des autres théâtres (DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 358). La collection du Musée d'Histoire naturelle de Berlin (fondé en 1809) eut pour origine le Cabinet royal des minéraux constitué en 1781 (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 369). [P. ell. du subst.] Je doute presque, monsieur, qu'aucune bibliothèque particulière l'emporte sur celle-ci, qui le cède seulement, en France, à la Mazarine et à la Royale (A. FRANCE, Rôtisserie, 1893, p. 86).
Dans des loc.
Chemin royal. Grand chemin menant à une ville importante et dont l'entretien était à la charge de l'État. Seules, quelques portions de chemins royaux, aux alentours des grandes villes, étaient pavées (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 156).
Collège royal. [Avec majuscule et art. déf.; ancienne appellation du Collège de France] [François Ier] crée en 1530 le Collège royal (Encyclop. éduc., 1960, p. 15). [Sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet] Synon. de lycée. Le dur métier de professeur dans un collège royal (L. FEBVRE, Vivre l'hist., [1941] ds Combats, 1953, p. 21).
Cour royale. [Sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet] Synon. de cour d'appel. [M. Victor Hugo] porte sa cause devant la cour royale, il la portera, s'il le faut, en cour de cassation (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1833, p. 205).
Ordre royal (de France), ordres royaux. Synon. de ordre(s) du roi (v. roi I B 2 a). Hier a eu lieu la cérémonie des ordres royaux, qui est fort belle. Le costume des chevaliers est magnifique (HUGO, Corresp., 1825, p. 422):
3. François Ier porte la Toison-d'Or au-dessus de l'ordre de Saint-Michel, et Charles-Quint, par une courtoisie réciproque, a placé sur sa poitrine l'ordre royal de France au-dessus de celui d'Espagne.
JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 328.
Route royale. Au fig. [Également sous la forme voie royale] Direction, orientation idéale, parfaite; ce qui conduit de façon directe, idéale à un but donné; moyen, procédé direct, idéal, parfait, le meilleur. Il faut (...) que votre altesse se donne la peine d'étudier pour savoir; car il n'y a point de route royale en mathématiques (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 113). De vos journaux je me débarbouille dans du Pascal, du Voltaire, du Rousseau, du Renan, ces hommes qui suivaient leur voie royale (THIBAUDET, Princes lorr., 1924, p. 130).
d) [Dans la dénom. de certains édifices, de certains lieux] Palais(-)Royal; rue Royale. Sous les tilleuls De la place Royale, on cause (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 6, p. 80). Victor Considérant, que je vis maintes fois pêchant à la ligne sous le pont Royal (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 247).
e) [1er élém. de compos. dans certaines dénom. milit.]
[Dans la dénom. d'un régiment, celle-ci étant précédée ou non de l'art. déf., empl. seule ou en compl. déterminatif de régiment] Royal-Cravate. Le lendemain j'avais donc l'honneur d'être soldat au Royal-Auvergne (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 96). Le prince de Lambesc, à la tête de Royal-Allemand (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 216). Il était au régiment de Royal-Allemand, en garnison à Valenciennes (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 93). Nous passons sous silence les outrages faits à un officier du régiment du Royal-Bourgogne (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 140). En appos. Le régiment Royal-Allemand et le régiment de Berchini désertèrent (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 373). P. méton., inv. Soldat appartenant à un régiment ayant ce type de dénomination. Cinq ou six Royal-Allemand étaient en train de boire autour d'une table (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 316).
Arg. milit. Royal(-)cambouis. V. cambouis.
2. [En parlant d'une pers.]
a) [S'applique à la pers. même du roi ou de la reine] Sa Majesté royale. Son pouvoir était menacé par les prémices et les épices d'une nouvelle correspondance du royal écrivain [Louis XVIII] avec la femme du Garde-des-Sceaux (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 519). D'heure en heure, il recevait un courrier avec les vœux de sa royale maîtresse [Balkis, la reine de Saba] (BARRÈS, Cahiers, t. 14, 1922, p. 58).
b) [S'applique au roi et à la reine unis dans le mariage] Couple royal. Comme les visages d'époux royaux sur des médailles (GIRAUDOUX, Suzanne, 1921, p. 20). Lord Stanley fut appelé chez la Reine. Elle ne le voyait pas venir sans inquiétude. Le ménage royal était libre-échangiste (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 200).
c) [En parlant d'une pers. autre que le roi ou la reine] Qui est uni au roi ou à la reine par le mariage; qui est parent du roi ou de la reine par la naissance; qui appartient à la famille royale. Enfant royal. Il avait été reçu par cette princesse royale chez laquelle ni miss Bell ni la comtesse Martin n'eussent été admises (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 137). [Jean d'Ibelin] s'en remit pour le choix de l'époux royal [de la jeune reine Marie de Jérusalem-Montferrat] au roi de France Philippe Auguste (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 293).
Prince royal. V. prince I A 2. Altesse royale. V. altesse ex. 1. Son Altesse Royale (abrév. S.A.R.). M. le comte de Formont, capitaine des chasses de Son Altesse royale Monsieur (DUMAS père, Napoléon, 1831, V, tabl. 16, 2, p. 107). Madame Royale. V. madame I B 1.
d) [Qualifie une pers. ayant une mission partic. relevant du roi ou de la reine, de l'État] Censeur, commissaire, fonctionnaire, notaire royal. M. Maskeline, observateur royal de Greenwich (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 66). À ce qu'il paraît, c'est le procureur royal, impérial ou de la République qui paye en personne le bourreau (GONCOURT, Journal, 1888, p. 859). V. justicier2 ex. 6.
Juges royaux. V. juge A 1 b.
B. — Qui est digne d'un roi ou d'une reine; qui a certaines caractéristiques (grandeur, majesté, importance, générosité, etc.) propres ou attribuées à un roi ou à une reine, à la royauté.
1. [En parlant d'une pers., d'une partie du corps, d'un aspect du comportement, d'une faculté humaine] Nez royal; air, ton royal; don royal; âme, intelligence, pensée royale. Comptez sur moi, ajouta-t-elle en faisant un geste royal avec son éventail (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 664). [Des auteurs] ont des talents royaux, j'en conviens; mais là-dessous (...) est-ce ma faute si j'entends raisonner des âmes vaines? (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 29). V. labadens ex. de Proust.
2. [En parlant d'un animal ou d'un végétal; entre souvent dans des loc. plus ou moins figées pour qualifier une espèce animale, une variété végétale partic. remarquable par la taille, la beauté, etc.] Aigle, tigre royal. Dans la jonchée des plumes tombées Berlaisier ramassa (...) un coq royal, éclatant de carmin, d'émeraude et d'or rouillé, chatoyant de fugaces reflets mauves (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 258). Forêts de cocotiers royaux dont les pieds trempent dans des lagunes émeraudes (CAMUS, Été, 1954, p. 184).
ORNITH., HIST. DE LA MODE. Milan royal. Oiseau royal, à l'oiseau royal. V. oiseau I A 1 a.
3. a) [En parlant d'une chose] Cadeau royal; allée royale. Voilà qui est du dernier goût, dit madame de Vaubert avec son plus aimable sourire; vous nous faites, monsieur, une réception royale (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 52). J'aimais ma royale rivière de Seine, si sage, si contenue dans ses atours de pierre, et d'une beauté citadine (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 455). Rare. Royal de + subst. La soirée devient royale de beauté (BARRÈS, Pays Lev., t. 2, 1923, p. 25).
b) [Entre dans des loc. plus ou moins figées pour qualifier un type d'objet, de produit partic. remarquable par la taille, la finesse, la richesse, etc.] Couscous, kir royal; cuvée royale. Les propriétés chimiques qui prouvent la bonté du quinquina royal que nous venons de décrire (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 602).
Spécialement
APIC. Gelée royale.
ARCHIT. Banc royal. V. banc III A 3.
DÉFENSE. Bastion royal. Grand bastion. (Dict. XIXe s.).
PAPET. Papier royal. ,,Papier d'Égypte [fabriqué avec le papyrus] le plus blanc et le plus fin`` (LITTRÉ). Ces écorces sont presque aussi minces que du papier royal (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 143).
VERSIF. Chant royal. Forme poétique française comprenant cinq strophes de onze vers et un envoi de cinq ou sept vers, chacune de ces six parties se terminant par un même vers jouant le rôle de refrain. M. de Banville s'est attaché à restaurer les vieux poèmes à forme fixe, rondeau, ballade, chant royal, lai et virelai (A. FRANCE, Vie littér., 1892, p. 238).
4. [Avec, subsistant seule, une valeur intensive] Complet, total. Votre père, chère Célestine, est d'un aveuglement royal (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 335). Jusqu'à présent j'avais ici une paix royale (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 158). Rare, empl. adv., fam. Marthe à côté de madame Sabotier a l'air de se raser royal (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 108).
C. — À la royale
1. ART CULIN. Avec une garniture délicate de composition diverse. Lièvre à la royale. Entrées (...) les croustades de truffe à la royale (AUGIER, Gendre M. Poirier, 1854, p. 273).
2. HIST. DE LA MODE. Barbe, barbiche à la royale et, p. ell., royale, subst. fém. Barbiche, touffe de poils sous la lèvre inférieure mise à la mode par Louis XIII. Synon. à l'impériale, impériale. Deux petites moustaches rousses, cirées aux pointes et tournées en croc, se tortillaient sous ce nez comme des virgules, faisant symétrie à une royale en feuille d'artichaut (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 66). [Restituer à Cinna] la barbiche à la royale et le grand chapeau à plumes auxquels ce faux Romain de style Louis XIII a droit (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 185).
II. — Subst. fém.
A. — ART CULIN. Préparation faite de consommé lié à l'œuf ou de purée de légumes ou de volaille également liée à l'œuf, qui est moulée puis détaillée en petits dés pour garnir les potages clairs (d'apr. COURTINE Gastr. 1984).
B. — CHASSE. Fanfare réservée au gros gibier, en particulier au dix cors. Le dix cors (...) fut salué par les piqueurs qui sonnèrent la vue, la royale et le lancer [lancé] (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 184).
C. — HIST. DE LA MODE. V. supra I C 2.
D. — Fam. [P. oppos. à la Marine marchande] La Royale. La Marine de guerre, la Marine nationale. Rencontrer un camarade de la Royale (LE CLÈRE 1960). Le recruteur de la marine à Nancy. La « Royale » fait encore rêver (L'Est Républicain, 17 déc. 1986, p. 602).
Prononc. et Orth.:[], plur. masc. [-o]. PASSY 1914: royal et dér. [-]. LITTRÉ [-]; LAND. 1834, vestige de l'anc. prononc., [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 880 adj. regiel « de roi » (Eulalie, 8 ds HENRY Chrestomathie, p. 3); spéc. déb. XIIIe s. « qui, sous un système monarchique, dépend du gouvernement, de l'administration centrale » (Femme chaste, ms. Ars. 3516, I, 591 ds T.-L.: cemins i ert roiaus); 1810 fig. route royale (STAËL, loc. cit.); 2. 1119 désigne ce qui est remarquable (PHILIPPE DE THAON, Comput, éd. E. Mall, 2797); 3. ca 1170 « qui est digne d'un roi » (MARIE DE FRANCE, Lais, Milun, éd. J. Rychner, 213); 4. 1392 désigne un genre poétique chançons royaulx (EUSTACHE DESCHAMPS, Art de dictier, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 278); 5. 1680 à la roiale (RICH.: Porter barbe à la roiale. C'est à dire, avoir deux petits filets de poil comme le Roi. Beuf à la roiale. C'est à dire, beuf assaisonné excélentement); d'où 6. 1798 subst. fém. royale (Ac.: On appelle substantivement Une royale, Une moustache qu'on portoit il y a deux siècles); 7. 1938 subst. fém. art culin. (MONT.-GOTTSCHALK). Du lat. regalis « royal » et « digne d'un roi », dér. de rex, regis « roi ». Fréq. abs. littér.:5 694. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 12 691, b) 11 923; XXe s.: a) 4 607, b) 4 223. Bbg. GALL. 1955, p. 89. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], pp. 304-305.

royal, ale, aux [ʀwajal, o] adj. et n. f.
ÉTYM. V. 1200; regiel (fin IXe), reial (fin XIe), roial (fin XIIe); lat. regalis.
———
I Adj.
1 Du roi; qui concerne le roi, qui lui est propre, qui lui appartient, qui dépend de lui, qui se fait pour lui, en son nom. Roi. || Bandeau (cit. 2), diadème, manteau, trône royal (→ Hostile, cit. 4; 1. que, cit. 55). || Couronne royale (→ Porcelaine, cit. 3). || Dignité, autorité, prérogative royale. Régalien (→ Couronne, cit. 13; despote, cit. 3; 3. droit, cit. 64; gouverner, cit. 43). || Arbitraire, despotisme, pouvoir royal (→ Dieu, cit. 48; dissoudre, cit. 5; milieu, cit. 19).Flotte, armée, artillerie royale (→ Bassin, cit. 7; noble, cit. 22; plèbe, cit. 2). || Agents, inspecteurs royaux (→ Immunité, cit. 3; missi dominici, cit.).Dîme (→ Avanie, cit. 3), corvée (cit. 1) royale. || Trésor royal (→ Épargne, cit. 15). || Château, palais royal (→ Pénétrable, cit. 1). || Le Palais-Royal, construit à Paris par Richelieu (Palais Cardinal) puis donné au roi. || Mariage royal.Famille, maison, dynastie royale (→ Jeudi, cit. 1; 1. lis, cit. 9; obituaire, cit. 1). || Les princes de la famille royale. || Son Altesse Royale (par abrév. : S. A. R.), Votre Altesse Royale. → Milieu, cit. 20; reneiger, cit.
(1611). Dr. anc. || Cas royaux. Cas (infra cit. 13). || Juges royaux, rendant la justice au nom du roi (opposé à juges seigneuriaux).Cour royale, cour d'appel.(Avec la forme archaïque du fém. plur.). || Lettres, ordonnances royaux, qui émanaient de l'autorité royale (→ Racine, les Plaideurs, 1, 7).
Se dit, sous un régime monarchique, de ce qui dépend du gouvernement, de l'administration centrale (opposé à provincial, privé, etc.). || Académie royale de musique. || Bibliothèque royale. (1752). || Collège royal, ancien nom du Collège de France.Route royale.REM. Dans ce sens, royal a été remplacé, en France, par national.
La Marine Royale (→ ci-dessous, II., 4.) la Royale.
2 Hist. (sous l'Ancien Régime). || Royal, servant à former le nom d'un régiment ou d'un navire. || Le Royal-Allemand. || Le Royal-Cravate. || Le Royal-Louis.Mod. (par plais.). || Le Royal Cambouis.
Royal, entrant dans la désignation d'un lieu, d'une rue, etc. || La rue Royale, la place Royale (aujourd'hui Place des Vosges), le Pont-Royal (→ Mutilateur, cit.; planter, cit. 10).La place Royale ou L'amoureux extravagant, comédie de Corneille.Archit. || Le Portail royal de la cathédrale de Chartres (→ Maître, cit. 84).
3 Fig. La voie royale : la voie la plus facile, la plus glorieuse; celle qui mène le plus rapidement au but, à la vérité.Littér. || La Voie royale, roman de Malraux (1930).
1 (…) quand Descartes refusait toute pensée aux bêtes, il suivait la route royale; car on suppose toujours trop de pensée aux bêtes, et même aux hommes.
Alain, Propos, 20 mai 1922, Plantes.
4 Par ext. Qui est digne d'un roi; majestueux, grandiose, magnifique. || Magnificence (cit. 7), puissance royale (→ 1. Or, cit. 23). || Luxe, festin royal (→ Inanition, cit. 4; pâture, cit. 7).
(XVIe-XVIIe; rare av. 1875). Fam. || Une indifférence royale. Parfait.Maintenant, il me fout une paix royale. Souverain.
5 Poét. || Chant royal. 1. Chant. (Du Bellay, Défense et Illustration de la langue française, II, 4).
6 Désigne certaines races ou variétés d'animaux ou de végétaux remarquables par leur taille ou leur beauté. || Aigle, milan (cit.), tigre royal. || Perroquet (cit. 4) royal du Brésil.Rose royale. || Pêche royale.
7 Gelée royale.
———
II N. f.
1 (1690). Cuis. || À la royale. Se dit d'une manière particulièrement riche d'accommoder certains mets. || Bœuf, poulet à la royale. || Lièvre à la royale, préparé avec des oignons, de l'ail, des échalotes, du vin rouge…
2 Laquelle d'entre vous se doute, lectrice, en savourant l'authentique « lièvre à la royale », fondant, chaud à la bouche, que soixante — vous lisez bien soixante — gousses d'ail ont coopéré à sa perfection ? Un lièvre à la royale réussi n'a pas goût d'ail.
Colette, Prisons et Paradis, p. 77.
(1938). || Une royale : préparation faite de consommé ou de purée liée aux œufs, coupée en dés et servant de garniture pour des potages.
2 (1798). Petit bouquet de barbe sous la lèvre inférieure (→ Impériale; et aussi moustache, cit. 1).
3 (…) une bouche pincée, disons-nous, était encadrée par deux petites moustaches grises et une royale, ornement alors à la mode, et qui ressemble assez à une virgule par sa forme.
A. de Vigny, Cinq-Mars, VII.
3 Vén. Sonnerie de trompe réservée au gibier le plus noble.
4 Faut-il rappeler qu'au XVIIIe siècle, on sonnait la Royale lorsque les chiens attaquaient un dix cors; la petite Royale pour un dix cors jeunement, la Fanfare du roi pour une quatrième tête (…)
François Vidron, la Chasse à courre, p. 36.
4 La royale. a Hist. La Marine royale, en France.
b Mod. La Marine nationale française. || Un officier de la Royale, de la marine de guerre. || « “Il est incroyable que les marins puissent sortir habillés en rocker”, dit le procureur (…) indigné du laxisme actuel de la Royale » (l'Express, 16 févr. 1979).
5 J'en avais parlé (du problème des icebergs) soucieusement avec un ami officier de la Royale pendant notre séjour à Tahiti.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 220.
DÉR. Royalement, royalisme, royaliste, royauté.

Encyclopédie Universelle. 2012.