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mousse

1. mousse [ mus ] n. f.
• 1226; mosse XIIe; frq. °mosa, avec infl. d'un dér. lat. de mel « miel »
ILa mousse : plante généralement verte, rase et douce, formant touffe ou tapis sur la terre, les pierres, les écorces. Tapis de mousse. Tronc couvert de mousse. moussu. « La mousse épaisse, velouteuse, d'un vert pur et profond, se lisérait de filets d'or » (Genevoix). PROV. Pierre qui roule n'amasse pas mousse : on ne s'enrichit guère à courir le monde, à changer d'état. — Appos. Vert mousse : vert très clair.
Bot. LES MOUSSES : classe de plantes cryptogames cellulaires (muscinées ou bryophytes) pourvues de chlorophylle, à tiges feuillées sans racines ni vaisseaux, fixées au sol par des poils absorbants (rhizoïdes), à reproduction sexuée et parfois végétative (bourgeonnement, marcottage naturel) (ex. hypnes, polytric, sphaigne). Organes reproducteurs des mousses : anthéridies, archégones.
II(1680)
1Amas serré de bulles, qui se forme à la surface des eaux agitées. écume.
2Bulles de gaz accumulées à la surface d'un liquide sous pression. Mousse de champagne. Mousse au bord d'un pot de bière (cf. Faux col). « La tête penchée sur son bock il regardait la mousse blanche pétiller et fondre » (Maupassant). Fam. Une mousse, une petite mousse : une bière. — Loc. fig. Faire de la mousse : agiter un sujet pour lui donner de l'importance. On a fait beaucoup de mousse pour une affaire banale. mousser, 2o.
Matière formée de cellules gazeuses séparées par les lames minces d'une solution. Mousse de savon, de shampoing.
3(1778) Entremets ou dessert à base de crème ou de blancs d'œufs fouettés. Mousse au chocolat. Pâté léger et mousseux. Mousse de foie de volaille, de foie gras. Mousse de poisson.
4Techn. Mousse carbonique : produit ignifuge, formant une écume très abondante. — Cour. Produit moussant. Mousse à raser. Mousse coiffante.
5Chim. Mousse de platine : platine spongieux obtenu par calcination de certains de ses sels (utilisé comme catalyseur).
6Cour. Caoutchouc mousse : caoutchouc spongieux dans lequel a été dissous du gaz neutre, chimiquement inerte. Balle en caoutchouc mousse. Matelas en mousse. polyéther. Mousse de nylon : tricot de nylon assez épais et très extensible. Bas, chaussettes en mousse de nylon, ou par appos. en nylon mousse.
Point mousse : point de base du tricot, obtenu en tricotant toutes les mailles à l'endroit.
IIILoc. fam. (1899; d'un sens arg. mouscaille) Se faire de la mousse, du souci. mousse 2. mousse [ mus ] n. m.
• 1552; n. f. « jeune fille » XVe; it. mozzo, esp. mozo « garçon »
Jeune garçon de moins de seize ans qui fait sur un navire de commerce l'apprentissage du métier de marin. moussaillon. « On me dit qu'il allait passer novice après deux années de mousse » (Loti). mousse 3. mousse [ mus ] adj.
• v. 1534; mosse XVe; « émoussé » dès 1364; p.-ê. lat. pop. °muttius, même rad. que mutilus « tronqué »
Vx ou techn. Qui n'est pas aigu ou qui n'est pas tranchant. Pointe devenue mousse par usure, émoussée. « Nos instruments sont trop mousses » (Pascal) . ⊗ CONTR. Coupant, pointu.

mousse adjectif (latin populaire muttius, tronqué) Qui est émoussé, qui n'est ni aigu ni tranchant : Pointe mousse.mousse (homonymes) adjectif (latin populaire muttius, tronqué) mousse nom masculin mousse forme conjuguée du verbe mousser moussent forme conjuguée du verbe mousser mousses forme conjuguée du verbe moussermousse nom féminin (francique mosa) Plante bryophyte formant des tapis moelleux dans les forêts et les prairies. Nom commun à diverses algues et lichens. ● mousse adjectif invariable Vert mousse, vert très clair. ● mousse nom féminin (de mousse) Milieu formé à l'interface d'un liquide et d'un gaz par une phase continue liquide dans laquelle est dispersée sous forme de cellules une phase gazeuse. Populaire. Verre de bière. Cuisine Préparation salée, comportant un élément de base auquel on incorpore de la crème et des blancs d'œufs battus, et qui, une fois cuite moulée, peut être servie chaude ou froide. Polymères Nom donné à certaines matières plastiques ou certains élastomères quand ils sont présentés sous une forme cellulaire (par exemple caoutchouc mousse). Verrerie Masse spongieuse de verre contenant une multitude de points ou petites bulles. ● mousse nom masculin (italien mozzo) Jeune marin de moins de 17 ans. ● mousse (homonymes) nom féminin (francique mosa) mousse forme conjuguée du verbe mousser moussent forme conjuguée du verbe mousser mousses forme conjuguée du verbe moussermousse (expressions) adjectif invariable Vert mousse, vert très clair. ● mousse (expressions) nom féminin (de mousse) Populaire. Se faire de la mousse, se faire du souci, de la bile. Mousse de foie, préparation de charcuterie à base de foie de porc ou de volaille et de gras de porc, de consistance très onctueuse. Point mousse, point qui ne comporte que des rangs de points à l'endroit. Mousse au chocolat, entremets non cuit et pris au froid, à base de chocolat, de jaunes d'œufs et de blancs d'œufs en neige. Mousse au chocolat, émulsion d'eau de mer dans du pétrole, formée lors d'un déversement pétrolier en mer, et qui, si elle se dépose sur le rivage, le rend difficile à nettoyer. Fil mousse, fil synthétique dont tous les filaments présentent des ondulations qui lui communiquent un gonflant et des propriétés isolantes remarquables. Procédé mousse, procédé de teinture ou d'apprêt sur tissu dans lequel l'application du colorant ou du produit d'apprêt se fait sous forme d'une mousse, ce qui entraîne des économies en consommation d'eau, de colorants et en séchage. Tissu mousse, tissu réalisé avec des fils mousse. ● mousse (homonymes) nom féminin (de mousse) mousse nom masculinmousse (synonymes) nom féminin (de mousse) Cuisine. Préparation salée, comportant un élément de base auquel on incorpore...
Synonymes :
- mousseline
mousse (homonymes) nom masculin (italien mozzo) mousse adjectif mousse nom féminin mousse forme conjuguée du verbe mousser moussent forme conjuguée du verbe mousser mousses forme conjuguée du verbe mousser

mousse
n. f.
rI./r Plante rase des lieux humides, vivant en touffes serrées et volumineuses.
(Prov.) Pierre qui roule n'amasse pas mousse: qui change souvent d'état, court le monde, ne s'enrichit pas.
|| (En appos.) Vert mousse: nuance de vert clair.
|| (Québec) Mousse à (de) caribou: nom donné à des lichens de la zone arctique.
Mousse de mer: nom donné à la zostère.
|| (Louisiane) Mousse espagnole: sorte de crin végétal qui pend aux arbres poussant près de l'eau et dont on se servait pour rembourrer les matelas, les coussins, etc.
rII./r
d1./d Accumulation de bulles à la surface d'un liquide; émulsion d'un gaz à l'intérieur d'un liquide. Mousse de la bière, de la lessive.
|| Par méton. Fam. Bière.
(Suisse) Bière à la pression.
|| CUIS Crème à base de blancs d'oeufs battus en neige. Mousse au chocolat.
Sorte de pâté à texture fine. Mousse de foies de volaille.
|| Cour. Produit moussant. Mousse à raser.
|| TECH Mousse carbonique, formée de bulles de dioxyde de carbone. Extincteurs à mousse carbonique.
d2./d (Désignant une matière spongieuse. En appos.) Caoutchouc mousse, à alvéoles et de faible densité.
|| Point mousse, obtenu au tricot en faisant tous les rangs à l'endroit.
d3./d (Québec) Petit amas de poussière.
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mousse
n. m. Jeune apprenti marin.
|| (Acadie) Garçonnet.
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mousse
adj. émoussé. Instrument, pointe mousse.
|| Qui n'est ni pointu ni tranchant. Ciseaux à pointes mousses.

I.
⇒MOUSSE1, subst. fém.
A.— 1. Plante poussant dans des milieux divers (terres, roches, écorces, etc.), généralement verte, formant un tapis ras et doux constitué de tiges courtes, denses et serrées. Mousse élastique, épaisse, mœlleuse; lit, nid, tapis de mousse; mur mangé, rongé par la mousse; couvert de mousse; s'allonger, s'asseoir sur la mousse. Sur les vieux troncs, la mousse vert-jaune semble avoir coulé. Une mousse sèche et couleur de vert-de-gris (...) sourd par plaques sur l'écorce grise, rayée, serrée (GONCOURT, Journal, 1857, p. 373). Certaine fontaine du parc ancestral, chère à mon adolescence, se prit à chanter dans ma mémoire; il y avait au bord de son bassin un banc rongé de mousses dures et brûlées (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 50) :
1. ... on descend au cloître, où le jour, tombant de très haut à cause du rocher qui le domine et l'enserre, paraît décoloré malgré le plein soleil d'après-midi. Des mousses très humides tapissent les murs et une eau constante y ruisselle. Tout s'y semble effriter d'une pourriture blanche et verte.
GIDE, Feuilles de route, 1896, p. 67.
[En fonction de déterm.] Vert de mousse. La lande est sèche, couleur de vieille mousse séchée (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 361). Elle était couleur de rouille, couleur de mousse, sa houppelande, couleur d'écorce, couleur de pierre; elle avait la couleur des choses de la nature (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 50) :
2. ... c'est un tapis persan du XVIe siècle, ayant cet adorable velouté du velours ras, et tissé dans l'harmonie des deux couleurs de vieille mousse et de vieil or qui en forment le fond et sur lequel zigzaguent, ainsi que des vols aigus d'oiseaux de mer, des arabesques bleues.
GONCOURT, Journal, 1894, p. 685.
Emploi adj. ou en appos. Vert mousse. Madame Valéry, exquise dans une robe empire en velours vert mousse (GIDE, Journal, 1902, p. 128). Agate mousse (v. agate ex. 18). Synon. agate mousseuse.
Proverbe. Pierre qui roule n'amasse pas mousse.
2. P. anal.
a) Mousse aquatique, d'eau. Végétation qui se forme sur les eaux stagnantes. La mousse aquatique ou sphaigne des marais, composée de filaments soyeux d'un beau vert (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 182). Un réservoir d'eau tout couvert d'une certaine petite mousse d'eau, voile vert de l'eau dormante, qui est comme fendillé et craquelé comme un vieux tableau (GONCOURT, Journal, 1858, p. 519).
b) PHARM. Mousse de Corse. Mélange d'algues utilisé en médecine comme vermifuge. (Dict. XIXe et XXe s.). Mousse d'Islande. Lichen utilisé dans certaines préparations pharmaceutiques (Dict. XIXe et XXe s.).
3. Maladie contagieuse due à un champignon qui se développe sur la peau des poissons vivant dans de mauvaises conditions d'hygiène. La mousse, qui provient d'un champignon parasitaire, fait apparaître sur les poissons déficients ou blessés des filaments jaunâtres envahissants. Elle est particulièrement redoutable en pisciculture (POLLET 1970).
B.— Au plur., BOT. Classe de plantes cryptogames cellulaires de l'embranchement des Bryophytes, chlorophylliennes, pourvues de feuilles, fixées au sol par des rhizoïdes, à reproduction sexuée (spores) et parfois végétative. Des mousses promptement desséchées et conservées dans un herbier, fût-ce pendant un siècle, et remises, après ce temps, dans l'humidité à une température douce, pourront reprendre la vie et végéter de nouveau (LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 405). Similitude structurale et fonctionnelle des anthéridies et celle des archégones chez les mousses et chez les fougères (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 538).
C.— 1. P. anal., arg. et pop. Cheveux. Plus de mousse sur le caillou, quatre cheveux frisant à plat dans le cou (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 725).
2. Loc. pop. Se faire de la mousse. Se faire du souci. Ben, t'en as, toi, des besoins d'te faire d'la mousse! Pourquoi qu'tu chiales comme ça, au lieu d'me dire les choses?... (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 149). La môme (...) elle est enceinte (...). Elle se fait pas de mousse, pas du tout, elle est vachement sûre que tu l'aimes (FALLET, Banl. Sud.-Est, 1947, p. 380).
Prononc. et Orth. :[mus]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du XIe s. molse « plante cryptogame dont les folioles tapissent les lieux où elle croît » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n° 720); 1176-81 mosse (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 4650); 1er quart du XIIIe s. fig. mousse (RECLUS DE MOLLIENS, Charité, 122, 11 ds T.-L.); b) ca 1480 ne jamais cueillir mousse « ne jamais devenir riche » (Le Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 4, p. 403, 36382); 1611 pierre qui se remue n'accueille point de mousse « on ne s'enrichit pas en changeant souvent d'état, de pays » (COTGR.); 1688 pierre qui roule n'amasse point de mousse (MIEGE); 1823 pierre qui roule n'amasse pas de mousse (BOISTE); 1893 pierre qui roule n'amasse pas mousse (DG); 2. 1694 « moisissure qui vient sur la tête des vieilles carpes » (Ac.); 3. 1791 mousse aquatique (VALM.); 1810 mousse de Corse (CAPURON, Nouv. dict. de méd.); 1814 mousse d'Islande (NYSTEN). De l'a. b. frq. mosa « mousse [plante] » (cf. m. néerl. mos, néerl. mos, all. Moos), latinisé en Gaule en mõssa (cf. mussula « petite mousse » chez Grégoire de Tours), cependant certaines formes (le judéo-fr. molse, l'a. prov. molsa (XIIIe s.), Prades mulso et Saugues mursa, v. FEW t. 16, p. 569a) remontent au lat. mulsa « hydromel » (dér. de mel « miel », cf. mulsum (vinum) « vin mêlé de miel » qui aura été employé métaphoriquement pour désigner la plante, si bien qu'on peut admettre que les 2 étymol. sont à l'orig. du français. Bbg. MEYER-LÜBKE (W.). Die Ausdrücke für Moos in Italien und Frankreich. Z. fr. Spr. Lit. 1934, t. 58, pp. 28-36. — QUEM. DDL t. 12, 16, 18.
II.
⇒MOUSSE2, subst. fém.
A.— 1. Amas de bulles.
a) Amas serré de bulles qui se forme à la surface de certains liquides lorsqu'ils sont agités ou battus. Synon. écume. Une longue cascade (...) fait tourner un moulin, (...) les eaux font leur bruit, la mousse floconne sur un courant où se trempent de molles touffes de verdure (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 206). [Le Trois-Mâts russe] labourait dur la houle... Il avait de la mousse plein ses focs (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 140) :
1. ... voyez comme les vagues se soulèvent à de longs intervalles et déroulent avec calme leurs immenses anneaux; quelquefois une mousse blanche et frémissante jaillit du sommet diaphane des deux lames qui se rencontrent, se heurtent, s'élèvent ensemble et retombent en poussière humide après un léger choc.
SUE, Atar-Gull, 1831, p. 1.
[P. anal.] L'écume bordait les rênes des chevaux, et la mousse filait des mors (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 274). Jacques regarda le bonhomme (...) qui maintenant tremblotait des extrémités en excrétant par la bouche une mousse morveuse réaspirée parfois, avec un bruit de siphon (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 54).
En partic. Amas de bulles qui se forme à la surface d'un liquide sous pression ou qui est le siège d'une fermentation. Le cidre doux en bouteilles poussait sa mousse épaisse autour des bouchons (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 31). La petite Lotchen (...) vint déposer une chope devant lui; il la prit, la leva gravement entre son œil et la lumière, pour en admirer la belle couleur d'ambre jaune, souffla la mousse du bord, et but avec recueillement (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 72). Le malt caramel a subi une saccharification partielle (...). On l'ajoute au malt ordinaire pour améliorer la mousse de la bière (Industr. fr. brass., 1955, p. 7) :
2. Elle décoiffa une bouteille de « dry », poussa, au départ du bouchon, un léger cri de fille embrassée, et, les doigts mouillés, emplit deux flûtes gravées d'une couronne de prince. Elle penchait, à petits coups, la lourde bouteille vers les fusées de cristal où la mousse blanche nageait sur le vin un peu doré, d'une limpidité de pierre précieuse.
HAMP, Champagne, 1909, p. 222.
P. compar. :
3. Tu plongerais dans la luzerne
Ton blanc peignoir,
Rosant à l'air ce bleu qui cerne
Ton grand œil noir, Amoureuse de la campagne,
Semant partout,
Comme une mousse de champagne,
Ton rire fou.
RIMBAUD, Poés., 1871, p. 65.
b) Amas de bulles gazeuses formées par une solution et constituant une matière plus ou moins légère et plus ou moins dense. Mousse de lessive, de savon; mousse à raser. De l'autre main, qui tenait la courte brosse de chiendent, elle tirait du linge une mousse salie, qui, par longues bavures, tombait (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 388). Le barbier, pour mener à perfection son ouvrage, étalait à nouveau sur le visage déjà rasé une mousse onctueuse et, du clair d'un second rasoir qu'il affilait au creux de sa main droite, raffinait (GIDE, Caves, 1914, p. 798). Elle avait fini de brosser. Elle s'était arrêtée, redressée. Elle s'essuya le front d'une main mouillée qui laissa dans ses cheveux un flocon de mousse blanche frémissante (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 158).
[Dans un cont. métaph.] :
4. Un numéro consistait en une rétrospective du Cancan (...). Quelquefois on ne distinguait que leurs jambes noires [des danseuses] dans une literie du Palais-Royal; quelquefois elles faisaient à pleines mains sauter leur pied en l'air comme un bouchon de champagne et la mousse des dessous les inondait. La naissance de Vénus n'agite pas plus d'écume.
COCTEAU, Gd écart, 1923, p. 67.
2. P. anal. Ensemble léger, bouffant, vaporeux. Elle ôte son corsage de bal lentement, dégageant ses bras nus et blancs. (...) et, sous une mousse de dentelle, quelque chose de rose apparaît au bord du corset de soie noire (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bord du lit, 1883, p. 900). Douce Lili, un peu joufflue sous la mousse de ses cheveux blonds (CHARDONNE, Bonh. Barbezieux, 1938, p. 53).
3. Au fig. [En parlant de qqc. de léger, de pétillant, de scintillant]
a) [Note une impression visuelle] La porte d'entrée est grand ouverte; (...) la maison est sombre et fraîche. Il s'approche de la porte d'entrée; il faut plonger dans cette mousse de lumière (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 199).
b) [Note un aspect superficiel et passager] Augustin ne trouvait pas désagréable une fois en passant, cette mousse de plaisir légère, coloriée et sans consistance qui flottait pour quelques heures sur sa vie (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 185). [La taquinerie] est fréquente chez l'adolescent, qui essaie sa force sur autrui en des jeux légers. Elle n'a pas de buts à proprement parler, elle est comme une mousse de l'instinct (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 560) :
5. Des caresses de sa tendresse elle avait éprouvé un plaisir bouleversant au début, lorsqu'elles étaient chastes ou presque, moins vif lorsqu'elle reconnut que cette tendresse n'était d'ordinaire que le prélude et comme la mousse du désir. Des caresses de sa volupté elle n'avait jamais éprouvé nul plaisir : elle était froide de nature...
MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1245.
c) Loc. Faire de la mousse (vx). Synon. se faire mousser. (Dict. XIXe et XXe s.).
B.— P. anal.
1. ART CULIN.
a) Entremets ou dessert à base de blancs d'œufs ou de crème fouettée. Mousse au caramel, au cassis, à la fraise. Battez, pour qu'ils soient mousseux, Quelques œufs; Incorporez à leur mousse Un jus de cédrat choisi (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 4, p. 73). Au premier dîner, par exemple, tiens, je lâche le mot, j'ai été ignoble. J'ai repris cinq fois de la mousse au chocolat (ANOUILH, Sauv., 1938, II, p. 176). Procope mit à la mode les mousses glacées à base de crème fouettée, qu'on surnomma « glaces à la chantilly » (Gdes heures cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p. 237).
b) Pâté, préparation de consistance légère et mousseuse. Mousse de foie de volaille, de poisson. Le foie gras n'a aucun rapport avec la fade mousse qu'on sert habituellement sous ce nom (PROUST, Temps retr., 1922, p. 712).
2. Emplois techn.
a) CHIMIE
Mousse de latex. Latex dans lequel a été dissous un gaz neutre. La mousse de latex possède des qualités d'élasticité qui assurent aux sièges et lits une stabilité de forme et une solidité qui la font de plus en plus rechercher (Industr. fr. caoutch., 1965, p. 45).
Mousse de platine. Synon. éponge de platine. Platine spongieux obtenu par calcination du chloroplatinate d'ammonium, utilisé comme catalyseur (d'apr. Lar. encyclop.). Séparation du platine à l'état de chloroplatinate d'ammonium (...). Calcination de ce sel et obtention de mousse de platine que l'on fond (GUILLET, Techn. métall., 1944, p. 125).
Mousse carbonique.
Emploi adj. ou en appos. (cour.). Caoutchouc mousse. Caoutchouc à faible densité dans lequel a été dissous du gaz neutre, chimiquement inerte. Balle, jouet en caoutchouc mousse; tapis de sol, de table en caoutchouc mousse. Derrière les poteaux et la barre [du sautoir] une zone de réception, en sable ou caoutchouc mousse, permet à l'athlète de reprendre contact au sol sans danger (Jeux et sports, 1967, p. 1243).
P. ell. Balle mousse. Balle faite de caoutchouc mousse. Un rétablissement, et il tomba dans la chambre avec la souplesse, le silence d'une balle mousse (LA VARENDE, Souv. Seigneur, 1953, p. 224).
Au plur. Demi-produits de différentes natures obtenus par la préparation de résines polymérisées ou polycondensées. Les mousses sont à cellules fermées ou ouvertes. Certaines se présentent sous forme de demi-produits en plaques, sandwichs, feuilles minces, bandes (...) : le polystyrène (...), les silicones, les polyéthylènes (GRAND. 1962).
b) TEXT. Mousse de nylon. Tissu de nylon très extensible et assez épais. Bas, chaussettes en mousse de nylon. (Dict. XXe s.).
Emploi adj. ou en appos. Nylon mousse. (Dict. XXe s.). Fil mousse. Fil synthétique de superpolyamide dont les filaments présentent des ondulations particulières lui donnant un gonflant et des propriétés isolantes remarquables (Dict. XXe s.).
c) TRICOT. Point mousse.
Prononc. et Orth. :[mus]. Ac. 1694 : mouce; 1718 et 1740 : mouce, mousse; dep. 1762 : mousse. Étymol. et Hist. 1. a) 1680 « amas serré de bulles » (RICH.); b) 1755 « crème fouettée dans laquelle on mêle du chocolat » (MENON, Les Soupers de la cour, t. 4, p. 302); c) 1949 mousse carbonique (Nouv. Lar. univ.); 2. a) 1878 faire de la mousse « faire des embarras, chercher à briller, faire grand étalage de toilette » (Figaro du 28 oct. ds RIGAUD, Dict. jargon paris.); b) 1899 se faire de la mousse « se faire du souci » (d'apr. ESN.); 1920 « se mettre en colère, se faire du souci » (BAUCHE). Emploi métaph. de mousse1. Bbg. MACK. t. 2 1939, p. 244.
III.
⇒MOUSSE3, subst. masc.
A.— Jeune garçon qui fait sur un navire l'apprentissage du métier de marin. L'enfant du Colombien et de mistress Blackfield avait dix ans alors. C'était déjà un mousse hardi qui promettait de faire un marin (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 134) :
... dans le Petit Larousse, je trouve au mot « souffre-douleur » cet exemple : le mousse était autrefois le souffre-douleur de l'équipage. Cela en dit long... Osons reconnaître que le mousse eut toujours le pouvoir mystérieux de déchaîner la férocité des hommes, leur goût de torturer, de corrompre et de salir.
MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 191.
École des mousses. École de la Marine nationale qui recrute des jeunes gens de quinze à dix-sept ans pour former les futurs élèves des écoles de spécialités. (Dict. XXe s.).
B.— Jeune ouvrier employé dans les métiers du bâtiment pour aider un ouvrier qualifié. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. V. mousse1. Étymol. et Hist. 1515-22 mosse « jeune apprenti marin » (CONFLANS, Faits de la Marine in Annales maritimes et coloniales, 1842, t. 3, p. 51 d'apr. R. ARVEILLER ds Fr. mod. t. 26, p. 54); 1547-50 mousse (La Stolonomie, 29 v°, éd. J. Fennis, p. 65); 1866 p. ext. « apprenti commis » (DELVAU, p. 264). Empr., peut-être par l'intermédiaire de l'occitan, — soit à l'esp. mozo (« garçonnet » depuis 1182, puis « jeune homme » depuis 1330-43, J. RUIZ, « serviteur » depuis 1350, doc. aragonais d'apr. COR.-PASC., et « apprenti marin » depuis 1492, COLOMB, ibid., s.v. grumete), — soit au cat. mosso (« jeune homme » depuis 1342, JAUME I ds ALC.-MOLL, et « apprenti marin » depuis 1406 ds JAL, s.v. moço), lui-même empr. (de même que l'ital. mozzo « apprenti marin » depuis 1602 d'apr. DEI) à l'esp. mozo; le fr. mousse « jeune fille », att. de façon isolée dans une chanson de Gascogne du XVe s. (Chansons, éd. G. Paris, p. 7) est une adaptation de l'esp. moza « id. », fém. de mozo; l'esp. mozo est issu du lat. vulg. muttiu « émoussé » (mousse4) à cause de la coutume qui consistait à raser la tête des garçonnets et des jeunes gens, cf. aussi l'a. prov. tos « jeune homme » et l'a. prov. toza « jeune fille », (d'où l'a. fr. to(u)se) du lat. tonsus « tondu ». V. FEW t. 6, 3, p. 302, COR.-PASC., et J. FENNIS, La Stolonomie, pp. 395-399.
DÉR. Moussaillon, subst. masc., fam. Petit mousse. Il les reconnaît [les hommes de l'équipage]. Voici le vieux quartier-maître à la chique. Ce grand rouquin qui soignait Bari à bord. Batty, le moussaillon. Et tant d'autres qui le regardent (CENDRARS, Dan Yack, Plan de l'Aiguille, 1929, p. 124). []. 1re attest. 1845 (BESCH.); de mousse3, suff. -aille, -on1.
STAT. — Mousse1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. :1 696. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 855, b) 3 223; XXe s. : a) 1 501, b) 1 726.
BBG. — DARM. 1877, p. 114 (s.v. moussaillon). — HOPE 1971, p. 211. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 70, 71, 211. — VIDOS 1939, p. 26, 49; pp. 486-488.
IV.
⇒MOUSSE4, adj.
A.— Vieilli. Qui n'est pas (plus) aigu ou tranchant. Synon. émoussé. Couteau à pointe mousse. C'était une bonne vieille lame espagnole (...) qui (...) pouvait parer des coups et en porter de solides, sinon de mortels, car elle était épointée et mousse (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 214).
P. anal. Chèvre mousse. Chèvre qui n'a pas de cornes. (Dict. XIXe et XXe s.).
B.— Au fig., littér. Qui est émoussé; qui manque d'acuité, de finesse. Mes yeux sont battus et mousses (AMIEL, Journal, 1866, p. 473). J'allais donc, hier matin, droit devant moi, le regard mousse. Et, soudain, sensation d'angoisse : je viens de me voir hors de moi (...). Un passant, un vulgaire passant de la rue, qui me ressemble de façon révoltante (DUHAMEL, Journ. Salav., 1927, p. 108). Des pensées (...) le visitaient incessamment, baignées dans une préoccupation constante, aiguë ou mousse, coupante ou ouatée (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 381).
Prononc. et Orth. V. mousse1. Étymol. et Hist. 2e moitié du XVe s. mosse « émoussé » (RENÉ D'ANJOU, Œuvres, éd. Th. de Quatrebarbes, t. 2, p. 12); 1558 mousse (DES PÉRIERS, Nouvelles récréations et joyeux devis, 48, éd. K. Kasprzyk, p. 196). Mot très vivant dans les parlers au sud de la Loire, d'où il a pénétré en fr. Il est issu du lat. pop. muttius « tronqué » dér. du rad. prérom. utt- (motte), cf. a. prov. mos, de même sens (XIIe-XIIIe s. ds RAYN.). Fréq. abs. littér. : 57. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 134; t. 3 1972 [1930], p. 170.

1. mousse [mus] n. f.
ÉTYM. 1226; mosse, v. 1175; fin XIe, molse; du francique mosa, avec infl. d'un dér. lat. de mel « miel ».
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I
1 Plante généralement verte, rase et douce, formant touffe ou tapis, qui pousse dans des milieux très variés (terre, pierres, écorces, eau…). || La mousse. || De la mousse.(XIXe). Bot. || Les mousses : classe de plantes cryptogames cellulaires de l'embranchement des Muscinées (ou Bryophytes), pourvues de chlorophylle, à tiges feuillées sans racines ni vaisseaux, fixées au sol par des poils absorbants ( Rhizoïdes), à reproduction sexuée et parfois végétative (bourgeonnement, marcottage naturel). || Organes reproducteurs des mousses. Anthéridie, archégone. || La reproduction sexuée des mousses se fait en deux temps : le gamète mâle ( Anthérozoïde) et le gamète femelle ( Oosphère) forment l'œuf; cet œuf donne naissance à une plantule parasite portant le sporange, capsule ( Urne) fermée par un capuchon ( Coiffe, opercule) qui s'ouvre à maturité pour laisser tomber les spores ( Péristome). || Familles de mousses : andréacées, bryacées, phascacées, sphagnacées. || Principales espèces de mousses. Bryon (ou bryum), hypne, polytric, sphaigne. || Les hépatiques, plantes intermédiaires entre les lichens et les mousses. || Étude des mousses. Bryologie, muscologie.(Dans le langage courant). || Mousse humide, spongieuse (→ Couvrir, cit. 18). || Les mousses de velours (→ Courir, cit. 27). || Tapis, lit de mousse; lieu feutré (cit. 3) de mousse. || Sur le duvet de la mousse et des fleurs (→ Asile, cit. 31). || « Un frisson (cit. 37) d'eau sur de la mousse » (Verlaine). || Crotales qui se lovent (cit. 1) sous les mousses. || Arbre, branchage appesanti (cit. 13) de mousse. Moussu. || Une souche veloutée de mousse (→ 2. Coupe, cit. 1). || Pierres dorées par les mousses (→ Créneau, cit. 1). || Mousse qui envahit, couvre un toit. || Se couvrir de mousse. || Tourbe formée par les mousses.Vert de mousse (→ Euphorbe, cit. 2), ou (en appos.), vert mousse : nuance de vert clair.
1 Qu'il fallait peu de chose à ma rêverie ! (…) la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chêne (…)
Chateaubriand, René.
2 La mousse plate qui s'attache aux pierres avait appliqué son tapis vert-dragon sur la hauteur de chaque marche.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 607.
3 Et la mousse, au pied des baliveaux serrés, la mousse épaisse, velouteuse, d'un vert pur et profond, se lisérait de filets d'or qui semblaient ne la point toucher et qui bougeaient sur elle comme une poussière d'eau lumineuse. Nous avons mis nos mains sur cette mousse, pour sentir sur leurs paumes la fraîcheur vivante de l'eau.
M. Genevoix, Forêt voisine, V.
tableau Les grandes divisions en botanique.
tableau Désignations de couleurs.
Prov. Pierre qui roule n'amasse pas mousse : on ne s'enrichit guère à courir le monde, à changer d'état.
4 Pierre qui roule et industrie qui rôde n'amassent pas de mousse.
Hugo, l'Homme qui rit, I, II, V.
5 À rouler à travers le monde, non seulement, il n'avait pas amassé mousse, mais il s'était défait de celle qui le couvrait, de tous ses vieux préjugés.
R. Rolland, Jean-Christophe, Buisson ardent, II, p. 1365.
2 (1791 mousse aquatique; de plantes ressemblant aux mousses). || Mousse d'Espagne. Tillandsie. || Mousse d'Islande : cétraire (lichen). || Mousse d'Irlande (n. normalisé au Québec de chondrus crispus, algue rouge à thalle plat et ramifié, O. L. F., 6 mars 1981).Mousse de Corse : mélange d'algues utilisé en médecine comme vermifuge.
3 Fig. Argot. Cheveux.Ne plus avoir de mousse sur le caillou : être chauve.
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II Par anal. (d'aspect).
1 (1680). Amas serré de bulles, qui se forme à la surface des eaux agitées. || Mousse qui se forme à la surface de la mer, des torrents. Écume. || Mousse du lait dans les seaux (→ Laiterie, cit. 1). || Mousse d'une matière qui fermente, moisit.
2 Bulles de gaz accumulées à la surface d'un liquide sous pression. || Mousse des boissons fermentées; mousse épaisse du cidre (cit. 1) doux. || Mousse de champagne qui fait sauter le bouchon. || Mousse au bord d'un pot de bière. Col (faux col). → Étain, cit. 2. || Pas de mousse, s'il vous plaît. || Mousse qui pétille, monte.
6 « Allons, dit-elle à Jacques; vite, vite, votre verre ». Jacques approche son verre : l'hôtesse, en écartant son pouce un peu de côté, donne vent à la bouteille, et voilà le visage de Jacques tout couvert de mousse.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 602.
7 La tête penchée sur son bock il regardait la mousse blanche pétiller et fondre (…)
Maupassant, Pierre et Jean, III.
Fam. || Une mousse, une petite mousse : un verre de bière.
Matière composée de cellules gazeuses séparées par les lames minces d'une solution. || Mousse de savon, de shampooing (→ Baille, cit. 1). || Mousse qui gonfle, foisonne.
8 Il constata avec amertume que l'eau dissolvait très mal le savon, formait avec lui une mousse intraitable, qui semblait se pétrifier sur place; et qu'il fallait se rincer cinq ou six fois pour avoir une sensation de peau nette.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VIII, IX, p. 99.
Par compar. et fig. (littér.). La mousse de l'esprit : ce qu'il a de pétillant, de léger, d'attrayant.
9 L'air, le ton, le feu des paroles et des gestes, des mille manières de prononcer un mot, tout cet esprit, semblable à de la mousse de vin de Champagne qui pétille et s'évapore sur-le-champ, sont des choses qu'il est impossible de fixer et de reproduire.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VII.
10 Délicatement fouettés les uns par les autres, tout ces esprits avaient leur mousse.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le dessous de cartes… », p. 206.
Loc. fig. (1878). Faire de la mousse : donner de l'importance (à qqch., à soi-même). Mousser (faire, se faire mousser).
3 (1755). Entremets ou dessert à base de crème ou de blancs d'œufs fouettés. || Mousse au chocolat.Sorte de pâté léger et mousseux. || Mousse de foie de volaille. || Mousse de poisson.
4 a Techn. Produit utilisé dans certains extincteurs (cit.), formant une écume très abondante.
b (V. 1970). Techn. || Mousse d'argile : matériau céramique de terre cuite, obtenu par cuisson d'une pâte argileuse, préparée par dispersion en présence d'un élément moussant d'une ou plusieurs argiles pour terre cuite.
c Cour. Produit moussant. || Mousse à raser (en bombe).
5 (1875). Désignant une matière spongieuse. (Chim.). || Mousse (ou éponge) de platine : platine spongieux obtenu par calcination du chloroplatinate d'ammonium, qui a la propriété d'absorber les gaz, et qu'on utilise comme catalyseur.
Cour. || Mousse de nylon : tricot de nylon assez épais et très extensible. || Bas, chaussettes en mousse de nylon, ou, par appos., en nylon mousse.
Par appos. || Caoutchouc mousse : caoutchouc spongieux dans lequel a été dissous un gaz neutre, chimiquement inerte. || Tapis de table, de sol…, jouets, balles en caoutchouc mousse (balles pleines).Ellipt. || Balle mousse.
Point mousse, obtenu en tricotant toutes les mailles à l'endroit, l'un des points de base du tricot.
DÉR. (De I.) Moussu. — (De II.) Mousser, mousseux, moussoir.
HOM. 2. Mousse, 3. mousse, 4. mousse; formes du v. mousser.
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2. mousse [mus] n. m.
ÉTYM. V. 1550; mosse v. 1520; cf. mousse « jeune fille » au XVe (en Gascogne), de l'esp. moza; p.-ê. empr. à l'ital. mozzo, esp. mozo « garçon » ou (P. Guiraud) d'un roman muttius « tronqué », ayant désigné de jeunes animaux (sans cornes) et des enfants. → Moutard.
1 Mar. Jeune garçon de moins de seize ans qui fait sur un navire de commerce l'apprentissage du métier de marin. Marin; moussaillon, apprenti (→ Fréter, cit. 4; gamin, cit. 1; matelot, cit. 1).(1903). || École des Mousses de la Marine nationale.
1 (…) un mousse, qui rattachait une poulie à l'extrémité d'un cacatois, semblait monté là pour chercher des nids.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
2 On me dit qu'il allait passer novice après deux années de mousse.
Loti, Mon frère Yves, VIII.
3 Est considéré comme mousse, tout mineur âgé de moins de seize ans (…) embarqué pour le service du pont (…) L'embarquement des mousses n'ayant pas quinze ans révolus au moment du départ du navire est interdit, sauf autorisation administrative spéciale subordonnée à la présence à bord d'un parent (…)
Code du travail, Loi 13 déc. 1926, art. 111-116.
2 (Mil. XXe). Avec la majuscule. || Le Mousse : type de petit yacht à voile (monotype).
DÉR. Moussaillon.
HOM. V. 1. Mousse.
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3. mousse [mus] n. f.
ÉTYM. 1570, injure : « merde »; réattesté fin XIXe; en rapport avec mouscaille, avec infl. de 1. mousse; orig. incert., p.-ê. du breton mous « excrément »; cf. mouez « puanteur »; une influence de mouise est possible.
1 Vx. Excrément (J. Richepin, in Cellard et Rey).
2 Loc. Se faire de la mousse, du souci.
HOM. V. 1. Mousse.
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4. mousse [mus] adj.
ÉTYM. V. 1534; mosse, XVe; « émoussé », dès 1364; p.-ê. du lat. pop. muttius, de même rad. que mutilus « tronqué ».
Vx ou techn. Qui n'est pas aigu ou qui n'est pas tranchant. || Ciseau mousse du serrurier. || Pointe, lame, mousse, devenue mousse par usure ( Émoussé). || Instrument trop mousse (→ Écacher, cit. 1).Par ext. || Chèvre mousse, sans cornes.
CONTR. Aigu, coupant, pointu, tranchant.
DÉR. Mousseau ou moussot.
HOM. V. 1. Mousse.

Encyclopédie Universelle. 2012.