1. n [ ɛn ] n. m. inv. ♦ Quatorzième lettre et onzième consonne de l'alphabet : n majuscule (N), n minuscule (n). — Prononc. Lettre qui note à l'initiale entre voyelles ou suivie de e caduc l'occlusive nasale dentale [ n ] (nez, année, innover, ennemi, finir, âne); devant consonne (sauf p, b, m→1. m) ou en finale n nasalise la voyelle précédente. — Digrammes, trigrammes comportant n : in, ain, ein, yn, qui notent la voyelle nasale [ ɛ̃ ] (fin, main, plein, syndicat); ien, qui note souvent [ jɛ̃ ] de même que -yen (chien, il vient, moyen) et parfois [ jɑ̃ ] (patient); -éen, qui note [ eɛ̃ ] (européen); oin, qui note [ wɛ̃ ] (coin); en, an, aen, aon, qui notent généralement [ ɑ̃ ] (enfant, Caen, paon); on, qui note [ ɔ̃ ] (bon, mignon); un, eun qui notent [ œ̃ ] (brun, à jeun) mais parfois un note [ ɔ̃ ] (punch [boisson], acupuncture); gn, ng (→ 1. g). — REM. -en note [ ɛn ] dans des emprunts (yen, spécimen). — en- (→1. e). — -ent est muet dans les terminaisons verbales quand il marque la troisième pers. du plur. (ils chantent, ils prient). — En liaison, les adjectifs bon et divin ainsi que les adjectifs finissant en -ein, -ain, -yen se dénasalisent (un certain âge [ œ̃sɛrtɛnaʒ ] , plein air [ plɛnɛr ] , Moyen-Orient [ mwajɛnɔrjɑ̃ ] ), contrairement aux mots en, bien, aucun, un, on, mon, ton, son pour lesquels la liaison se fait sans dénasalisation. ⊗ HOM. Aine, haine. n 2. n abrév. et symboles
1 ♦ N [ nɔr ] Nord.
3 ♦ N [ ɛn ] Azote (nitrogène).
4 ♦ N [ njutɔn ] Newton.
5 ♦ n. [ nɔ̃ ] Nom.
6 ♦ n [ ɛn ] Désigne, en mathématiques, un nombre indéterminé. ⇒ nième.
7 ♦ n [ nano ] Nano-.
8 ♦ [ ɛn ] Ensemble des entiers naturels.
● N Symbole représentant l'ensemble des entiers naturels, ou naturels. (N = 0, 1, 2, 3, 4, …. N désigne l'ensemble des naturels non nuls.) ● N Biologie N (noté souvent n), désigne le nombre haploïde de chromosomes d'une espèce. (Ce nombre caractérise les gamètes. Le spermatozoïde et l'ovule humain ont N = 23.) 2N (ou 2n), désigne le nombre diploïde de chromosomes d'une espèce. Chimie Symbole chimique de l'azote. Chimie et Physique Désigne le nombre d'Avogadro. Électronique Région du type « N », région d'un semi-conducteur à prédominance d'impuretés contenant un excédent d'électrons. Géographie Désigne le nord. Métrologie Symbole du newton, unité SI de force. N · m, symbole du newton-mètre. n°m, symbole du newton par mètre. ● N (expressions) Région du type « N », région d'un semi-conducteur à prédominance d'impuretés contenant un excédent d'électrons. N · m, symbole du newton-mètre. n°m, symbole du newton par mètre.
n
n. m. Quatorzième lettre et onzième consonne de l'alphabet. (Employé seul, n note l'occlusive nasale dentale; devant une consonne ou en fin de mot, il transforme en un son nasal la voyelle qui le précède, comme dans anse, ronce, jardin, etc. Combiné avec g (gn), il note la palatale nasale: peigne, montagne, etc.)
⇒N, n, subst. masc.
A. —La quatorzième lettre de l'alphabet; un spécimen de cette lettre. C'est à l'N que nous avons affaire. Eh bien? Voyons, que lui voulons-nous à l'N? (DUMAS père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.9). Venimeux a été formé de venin; on commença par venimeux, puis le second n s'est dissimilé; en des parlers provinciaux l' n est devenu l et on dit velimeux (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1889, p.163):
• 1. ... je vous serais infiniment reconnaissant de vouloir bien veiller à ce que quelques fautes soient corrigées dans mon sonnet, l'une d'elles surtout qui le rend absolument incompréhensible: C'est la substitution d'une n à un u, dans le mot tressant weaving au lieu de tressaut starting.
MALLARMÉ, Corresp., 1877, p.142.
— Double n, doubler l'n. Donnery, qu'il faut prononcer Deaunnery, avec un o très long, un eau qui n'en finit pas, qui devant le double n résonne comme un tonnerre grave très long (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p.683):
• 2. Je ne savais guère ce qu'était Albertine Simonet. Elle ignorait certes ce qu'elle devait être un jour pour moi. Même ce nom de Simonet que j'avais déjà entendu sur la plage, si on m'avait demandé de l'écrire je l'aurais orthographié avec deux n (...) les Simonet s'étaient, paraît-il, toujours irrités comme d'une calomnie quand on doublait leur n [it. ds le texte].
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.845.
— N majuscule. P. métaph. Lavoix me racontait que dans sa dernière visite à Bruxelles, le quidam lui avait dit à propos de ses lettres à la princesse: «Nous avons reçu vos lettres...» Un Nous où il semblait qu'il y eût un N très majuscule! (GONCOURT,Journal, 1871, p.784).
— N mouillé, n vélaire. [L'attention porte alternativement sur le signe graph., et sur sa valeur phon.] L'n mouillée (...) est une articulation unique qui devrait être représentée par un seul caractère (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p.364).
— [L'attention porte plus partic. sur la valeur phon. de la lettre] Il articulait avec rigueur, mais prononçait les l comme des n, en sorte qu'on entendait «n'idéanisme, n'intennigence»... (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p.21).
— [L'attention porte plus partic. sur le signe graph.] Péclet, tout en remplissant de noir l'n de J'envoie, avec une légère glissade du petit doigt sur le calicot, (...) s'interroge sur la façon dont il poursuivra l'exécution du sujet artistique (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.77).
♦P. ext., IMPR. Mesure de l'espace moyen pris par les lettres. Il y a 1200 n à la page de ce volume (LITTRÉ).
♦P. méton. ,,Poinçon de fer ou d'acier, au bout duquel un N est gravé en relief, pour imprimer cette lettre`` (RAYMOND 1832).
— [L'attention porte sur la silhouette du signe graph.; analogies avec d'autres objets] Nous retrouverions peut-être ces caractères radieux dans nos lettres romaines; car les trois jambes de l'M, les deux perpendiculaires de l'N, les deux inclinées de l'A, les deux renversées du V, de l'X, le Z, etc. ressemblent aux racines végétales de l'alphabet chinois (BERN. DE ST-P., Harm nat., 1814, p.111):
• 3. Les personnes qui voudront se représenter, d'une manière assez exacte, les pâtés de maisons qui se dressaient à cette époque, près la pointe Saint-Eustache, à l'angle nord-est des halles de Paris, où est l'embouchure de la rue Rambuteau, n'ont qu'à se figurer, touchant la rue Saint-Denis par le sommet et par la base les halles, une N dont les deux jambages verticaux seraient la rue de la Grande-Truanderie et la rue de la Chanvrerie et dont la rue de la Petite-Truanderie ferait le jambage transversal.
HUGO, Misér., t.2, 1862, p.311.
— [Épellation d'un mot] Le Dantec, chez les Van Rysselberghe, prétend n'avoir aucune espèce d'imagination visuelle. — Mais enfin, lui dit Mme Van Rysselberghe, un peu agacée, quand on vous dit: «Maison», par exemple, que voyez-vous? — Je vois M. A. I. S. O. N. simplement, répondit-il (GIDE, Journal, 1905, p.180).
— [La lettre fait l'objet d'un codage numérique secondaire, prenant comme base son rang à l'intérieur de l'alphabet]:
• 4. Il compta neuf apparitions successives: Ceci est un I, dit-il; en effet, l'I est la neuvième lettre de l'alphabet. Il y eut ensuite, après un repos, quatorze apparitions: Ceci est un N; puis, encore après un repos, une seule apparition: C'est un A; le mot est Ina. Quelle ne fut pas sa joie et son étonnement, quand les apparitions successives, toujours séparées par de petits repos, vinrent compléter les mots suivants: Ina pensa a te.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.324.
— [Les valeurs numériques s'additionnent] Calcule maintenant pour Noé. — N égal 14. O égal 16. E égal 5. Encore 35, dis-je (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.120).
— [La lettre représente un mot, un nom dont elle est l'initiale; N représente, en l'occurrence, «Napoléon», «(sciences) naturelles», tout en conservant son identité de lettre] À Annecy-le-Vieux, école de garçons: la date 1866 sur un N un peu effacé: l'habilité de «l'Empire» à se concilier ces Annexés (LARBAUD, Journal, 1931, p.244):
• 5. L'N surtout m'effrayerait [l'N de P.C.N., (sciences) physiques, chimiques, naturelles]. Je n'ai jamais pu retenir le nom d'une veine et j'ai toujours fait se ballader du phosphore ou de l'albumine dans des vaisseaux «que fallait pas».
ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1905, p.45.
B. —[N sert à former des abrév., des symboles, des sigles]
1. [N, initiale des mots en cause]
— GRAMM. N [désigne la catégorie «nom»] Breton définit:Surréalisme, n. m. [nom masculin] automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer (...) le fonctionnement réel de la pensée (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p.390).
— N [euphém. pour nom (de Dieu)] Leurs s n d D [sacré nom de Dieu] de prononciation est telle, que je reconnais à peine un mot sur mille (FLAUB., Corresp., 1850, p.265).
— N [désigne une pers. qu'on ne peut ou ne veut nommer, ou une pers. indéterminée] Synon. de untel:
• 6. Voyez les marges de l'Histoire d'Angleterre de Hume; à chaque instant, vous y lisez une petite note marginale, disant: N se distingue, Ses actions, Ses grandes qualités, Sa condamnation, Son exécution...
STENDHAL, L. Leuwen, t.2, 1835, p.181.
Rem. Ce N, conventionnellement identifié comme l'initiale de nomen ou de nescio, etc., provient peut-être, en réalité, d'une mauvaise lecture de ille, illa.
— N plus souvent No, abrév. de numéro. Figurez-vous que je n'ai pas encore lu le N [numéro] d'octobre (TOCQUEVILLE, Corresp. [avec Reeve], 1858, p.277).
— N abrév. de nord. Vent de N.N.O. (de nord-nord-ouest). Cape Race signalait (...) trois icebergs par G 41 degrés 21'W [Ouest] et L 47 degrés 28'N [Nord] (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p.128).
— N abrév. de Nancy dans rayons N, syntagme calqué (en 1903) sur rayons X. [Dans] l'affaire des rayons «N» un grand mandarin universitaire français de Nancy a entraîné avec lui son clan et une partie de ses amis (D. BUICAN ds Le Monde dimanche, 31 oct. 1982, p.XI):
• 7. L'hypothèse d'un rayonnement vital ne soulève assurément aucune objection de principe, quelque idée philosophique que l'on se fasse des phénomènes vitaux; mais (...). Qui ne se souvient encore de la fâcheuse aventure des rayons N, créés de toutes pièces par d'estimables savants victimes d'une illusion collective?
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.80.
Rem. Une entrée est consacrée aux rayons N, en 1907 ds Nouv. Lar. ill. Suppl. À noter qu',,après 1905, peu de savants français restèrent dans le camp des rayons N`` (D. BUICAN, loc. cit.).
— N.B. abrév. de nota bene. Je suis rentré claqué de cette sacrée Florence où j'ai souffert une chaleur infâme (N. B. Florence est au nord de Montpellier) (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1910, p.421).
— NN.-SS. Nosseigneurs (les évêques), plur. de Monseigneur.
— N.R.F. initiales de Nouvelle revue française. Au milieu d'un silence général, il se tourne vers Gide et lui lance: «On est dur pour ma pièce, à la N. R. F.» (GREEN, Journal, 1931, p.68).
2. [Attribution arbitraire de N] Milan, lundi 25 janvier 1932. (...) Dans l'autobus N, entre 6 et 7 h. [heures] (LARBAUD, Journal, 1932, p.257).
— CHIM. N symbole de l'azote (nitrogène).
— MATH. N désigne en math. le terme indéfini d'une suite. Si un théorème est vrai du nombre 1 et si l'on démontre qu'il est vrai de n plus 1, pourvu qu'il le soit de n, il sera vrai de tous les nombres entiers (POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p.21). Soient enfin les économies nationales elles-mêmes, les complexes totaux A, B, C,..., N (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p.59).
♦[Avec le sens de «beaucoup»] Il faut à trente ans (...) tirer à N mille (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1899, p.363).
♦N nombre d'Avogadro.
♦N, enne barre, désigne l'ensemble des entiers naturels.
Rem. gén. 1. L'usage en math. sous l'influence de nombre s'impose.. 2. Sous le nom de enne, ène, etc., N est fém. ds Ac. y compris Ac. 1935, Lar. 19e, LITTRÉ, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e. Sous la forme API [Assoc. Phonét. internat.] du nom, [], il est masc. et fém. ds DAVAU-COHEN 1972, masc. ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975, Hachette 1980. Sous l'appellation par la valeur de N, ne (Ac. 1762-1878, etc.), il est masc. ROB. admet, indifféremment, semble-t-il, les formes èn' et ne, et un genre masc. et fém. Ceux des passages cités ci-dessus dans lesquels un genre est décelable offrent une première idée des conditions réelles de la substitution du masc. au fém.: pas d'attest. du fém. postérieurement à 1877 où les deux s'emploient concurremment.
REM. 1. N-ième, Ennième, énième subst. (v. -ième), Le n-ième terme. Au fig. Pour la n-ième fois. 2. N-uple, subst. La théorie relativiste (...) substitue aux droites de Descartes le n-uple ondoyant des coordonnées curvilignes de Gauss (VALÉRY, Variété V, 1944, p.224).
Prononc. et Orth.:[]. Formes orth. enne (Ac., BESCH. 1845); ène (Lar. 19e); èn' (LITTRÉ, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). L'élision est gén. dans les ex. A. L'élision entraîne la liaison, deux N. Quant à le n final, le n de ces syllabes, ds BESCH. 1845, Lar. 19e, art. N, il faut lire sans doute le ne, puisque c'est sous cette forme que N est masc. dans ces dict. L'observation vaut pour le passage cité ds RAYMOND 1832, supra. Dans les ex. B, de n (POINCARÉ, loc. cit.), la N.R.F. (GREEN, loc. cit.), dans lesquels il ne s'agit pas de la lettre en tant que telle, l'élision n'a pas lieu. Fréq. abs. littér.:1467. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2242, b) 1897; XXe s.: a) 1159, b) 2612.
n [ɛn] n. m. ou f.
❖
♦ Quatorzième lettre et onzième consonne de l'alphabet. || N majuscule; n minuscule. || Tilde sur le ñ espagnol.
REM. 1. À l'initiale de mot, entre voyelles ou suivi de e caduc [ə] n note la consonne occlusive nasale dentale [n].
2. À la fin d'un mot ou devant une consonne, n précédé d'une voyelle n'est en général que le signe orthographique de la nasalisation de cette voyelle (ban [bɑ̃], bien [bjɛ̃], fond [fɔ̃], lynx [lɛ̃ks], panthère [pɑ̃tɛʀ], bonté [bɔ̃te]…) sauf dans certains mots empruntés (lichen, éden, pollen, spécimen, dolmen [dɔlmɛn]…).
3. À l'intérieur des mots, le double n se prononce quelquefois [nn] (innombrable) [i(n)nɔ̃bʀabl] ou le plus souvent [n] (panneau) [pano].
4. Le groupe ni suivi d'une voyelle (panier) [panje] équivaut à n suivi de yod et doit être distingué du groupe gn [ɲ] (n mouillé sauf dans les mots savants comme gnome [gnom].) → G (1., rem. 4).
♦ Spécialt. N utilisé comme abréviation. — (N majuscule). Chim. Symbole de l'azote (de nitrogène). — Phys. N symbole de newton. Math. || ℕ : ensemble des nombres entiers naturels. || ℕ : l'ensemble des entiers naturels, 0 non compris, quand on place 0 dans ℕ. — Géogr. Abrév. de nord. — No ou no, abrév. de numéro. — N. ou N, N… servant à désigner une personne indéterminée (→ Untel) ou que l'on ne veut pas nommer. || « Prions pour nos bienfaiteurs N. et N. » — J'ai rencontré N l'autre jour; il m'a dit…
1 N arrive avec grand bruit; il écarte le monde, se fait faire place; il gratte, il heurte presque; il se nomme : on respire, et il n'entre qu'avec la foule.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 15.
➪ tableau Abréviations les plus usitées.
♦ (n minuscule). — Gramm. Abrév. de nom; n. m. : nom masculin. n. f. : nom féminin. — Math. || n (minuscule), servant à noter un nombre indéterminé. || Le nombre entier n et ses voisins immédiats n−1 et n+1. || Fonction de degré n, admettant n racines. ⇒ Nième. || n, symbole de nano-.
2 (…) on établit d'abord un théorème pour n = 1; on montre ensuite que s'il est vrai pour n−1, il est vrai de n, et on en conclut qu'il est vrai pour tous les nombres entiers.
Henri Poincaré, la Science et l'Hypothèse, p. 19.
Encyclopédie Universelle. 2012.