1. marin, ine [ marɛ̃, in ] adj.
1 ♦ Qui appartient à la mer, vient de la mer, se produit ou vit dans la mer. Air marin. « Brise marine », poème de Mallarmé. Herbes, algues marines. Sel marin (cf. De mer). Faune marine. ⇒ necton, plancton . — Monstres, dieux marins de la mythologie.
♢ Par ext. Qui se trouve près de la mer, au bord de la mer. ⇒ maritime. Ajoncs marins. Ferme marine, pratiquant l'élevage de poissons, crustacés. ⇒ aquaculture; écloserie. « Le Cimetière marin », poème de Valéry. — Par ext. Cure marine, qui se fait au bord de la mer. ⇒ héliomarin; thalassothérapie.
2 ♦ (1636) Qui est spécialement destiné à la navigation sur la mer. Carte, lunette marine. Lieue marine. Mille marin. ⇒ nœud.
♢ (1835) Bâtiment marin, qui tient bien la mer. Un yacht très marin. — Loc. Avoir le pied marin : garder son équilibre sur un bateau, malgré le roulis, le tangage et par ext. ne pas avoir le mal de mer.
⊗ CONTR. Terrestre.
marin 2. marin [ marɛ̃ ] n. m.
• 1751; « officier de marine » 1718; de 1. marin
1 ♦ Personne qui est habile dans l'art de la navigation sur mer. ⇒ navigateur. Les Grecs, peuple de marins.
2 ♦ Homme dont la profession est de naviguer sur la mer. Marin de la marine marchande. Marin pêcheur. Femme de marin. Vieux marin expérimenté. ⇒ loup (de mer). Marin de service, de quart. Marin en bordée. — Loc. Marin d'eau douce, de bateau-lavoir : médiocre marin, marin amateur, d'occasion. — Caban, vareuse, maillot, béret de marin. — Spécialt Dans la marine militaire, Homme d'équipage. ⇒ matelot. Marins de la marine de guerre. ⇒ fam. col (bleu), mataf. Fusilier-marin. Inscription des marins sur le rôle d'équipage. ⇒ inscrit (maritime). Grades, hiérarchie des marins. ⇒ 2. mousse; apprenti, novice, matelot; quartier-maître, 1. marine (officier de marine). Bonnet à pompon rouge des marins français.
3 ♦ Dr. Personne (homme ou femme) travaillant à bord d'un navire sous l'autorité du capitaine.
4 ♦ Ellipt Col marin : grand col carré à l'arrière et ouvert en pointe sur le devant comme celui des marins. Anciennt Costume marin, ou ellipt n. m. un marin : costume bleu de garçonnet qui rappelle celui des marins. « Roger, un garçon de cinq ans, avait un marin d'été » (Aymé).
5 ♦ Vent tiède, accompagné de pluies, soufflant du sud sur les côtes avoisinant le golfe du Lion.
● marin nom masculin Homme habile dans l'art de la navigation sur mer : Les Phéniciens étaient un peuple de marins. Personne employée professionnellement à la conduite et à l'entretien des navires de mer. Météorologie Vent humide du sud-est qui souffle de la Méditerranée vers le Languedoc, la Montagne Noire et les Cévennes. ● marin (citations) nom masculin Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Les Rayons et les Ombres, Oceano Nox ● marin (expressions) nom masculin Marin d'eau douce, navigateur médiocre, inexpérimenté. Col marin, col en pointe qui se prolonge, en s'évasant sur les épaules, par un grand col carré. Costume marin, costume d'enfant bleu foncé ou blanc dont la coupe rappelle la tenue des marins français. Marins du commerce, marins marchands, synonyme de gens de mer. Marin de l'État ou de la Marine nationale, matelot de la marine de guerre. ● marin (synonymes) nom masculin Homme habile dans l'art de la navigation sur mer
Synonymes :
- loup de mer (familier)
Personne employée professionnellement à la conduite et à l'entretien des...
Synonymes :
- col-bleu (familier)
Marine. Marins du commerce, marins marchands
Synonymes :
● marin, marine
adjectif
(latin marinus, de mare, mer)
Qui relève de la mer, qui y vit, qui en provient : Courants marins. Sel marin.
Qui relève de la navigation sur mer : Carte marine.
Se dit d'un bateau tenant bien la mer.
Géologie
Se dit de ce qui s'est déposé dans la mer.
Pétrole
Se dit de techniques (notamment des plates-formes) propres à être mises en œuvre pour la prospection, le forage et la production en mer.
● marin, marine (expressions)
adjectif
(latin marinus, de mare, mer)
Avoir le pied marin, savoir marcher sur un bateau malgré le roulis, le tangage ; ne pas être sujet au mal de mer.
Sel marin, chlorure de sodium obtenu par évaporation de l'eau de mer. (Par opposition à sel gemme.)
Race marine, synonyme de race bovine landaise.
● marin, marine (synonymes)
adjectif
(latin marinus, de mare, mer)
Qui relève de la navigation sur mer
Synonymes :
- maritime
Pétrole. Se dit de techniques (notamment des plates-formes) propres à être...
Synonymes :
Marin, ine
adj.
d1./d Qui vient de la mer, qui y habite; qui concerne la mer. Sel marin. Animaux marins.
— Dieux, monstres marins.
d2./d Qui concerne la navigation en mer. Carte marine.
|| Qui tient bien la mer, qui est à l'aise sur la mer.
— Loc. Avoir le pied marin: être à l'aise sur un bateau malgré les mouvements de la mer.
d3./d TECH Se dit de travaux (partic., pétroliers) effectués au-delà du rivage. Prospection marine, ou en mer (off. recommandé pour off-shore).
————————
Marin
n. m. Personne dont la profession est de naviguer en mer.
|| Spécial. Homme d'équipage. Les officiers et les marins.
— Col marin: grand col carré dans le dos, en pointe devant.
— Costume marin: costume bleu rappelant l'uniforme des marins, à col marin.
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Marin
(Le) ch.-l. d'arr. de l'île de la Martinique; 6 429 hab.
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Marin
(le Cavalier). V. Marino (Giambattista).
I.
⇒MARIN1, -INE, adj.
A. — De mer, de la mer.
1. [En parlant de ce qui y vit, s'y produit, en provient ou lui appartient] Abîme, air, courant, ciel, coquillage, sable, sel, vent marin; algue, alluvion, faune, grotte, herbe, roche, vague marine. L'averse communique à l'air un goût marin, Le vent frémit ainsi qu'une immense flottille (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 214). La pierre de Portland est faite de milliards d'êtres marins fossiles: ainsi les maisons de ce peuple de navigateurs sont-elles un don de l'océan (MORAND, Londres, 1933, p. 111):
• 1. Quand le reflux limoneux gonflait la rivière, des barques rentraient, les voiles tendues, entre les rives d'herbe, et l'eau montante se répandait dans les terres par un réseau de fossés, emplissant au loin les viviers et les salines avec de faibles clapotis, des senteurs marines, une sorte de plénitude féconde.
CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 145.
— P. anal. Il y a sous certains cheveux blancs ces yeux marins largement ventés dans lesquels roulent imperturbablement les plus belles aurores du monde (GIONO, Triomphe vie, 1941, p.13).
— MYTH. [En parlant d'un être mythique] Une musique aérienne rappelle ces accords redoutables et doux des divinités marines, qui lioient les voyageurs et qui attiroient leur navire dans des écueils inévitables (NODIER, J. Sbogar, 1818, p. 122):
• 2. Neptune est étonné de la vue du boeuf immortel qui nage dans son empire, et un des dieux marins, qui reconnaît Jupiter sous ce travestissement, prend sa conque et entonne les chants de l'hyménée.
DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 154.
— Boeuf marin, cheval marin, éléphant marin, lion marin, veau marin, aigue-marine, christe-marine.
2. [En parlant de ce qui se trouve au bord de la mer] Ajoncs marins; cimetière, pays marin; falaise, plage marine. Le prélude d'une romance jadis écoutée avec délices par lui, sous des lambris dorés, vibra sous la nef de cette église marine (BALZAC, Langeais, 1834, p. 200). Il est allé finir au bord de la mer, en Bretagne, deux ans plus tard, dans un sanatorium marin (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 138).
— MÉD. Cure marine. Cure qui se déroule au bord de la mer et qui utilise des produits marins.
— Emploi subst. masc. ,,Vent du Sud-Est soufflant surtout en automne et en hiver [et qui] amène la pluie`` (CHASS. 1970).
3. [En parlant de ce qui a pour sujet la mer] Chant marin. L'Aigle de Mers de M. Édouard Peisson est un roman marin dont le théâtre, voisin du continent austral, se situe au sud de l'Amérique (L'Œuvre, 1er août 1941).
4. MUS. Trompette marine.
B. — 1. Qui se rapporte à la navigation sur mer. Baromètre marin; jumelle marine. Tous les chiffons marins, depuis le guidon de pêche jusqu'aux enseignes de guerre, pendent le long des mâts (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 321). Il apprenait à comprendre les cartes marines, s'amusait à y marquer des points et à y mesurer des distances (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 384).
2. Lieue marine, mille marin.
C. — 1. Vx. [En parlant d'une embarcation] Qui tient bien la mer, qui est apte à naviguer. Canot, navire marin. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Loc. verb. Avoir le pied marin. Garder son équilibre sur un bateau notamment par gros temps. Comme les vieux loups de mer se moquent des novices qui n'ont pas le pied marin (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 172).
— Au fig. Manquer d'assurance en des circonstances difficiles ou en des situations délicates. Vous venez sans doute au bal des Saules pour la première fois? (...) on le voit, vous n'avez pas encore le pied marin (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p.15).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1155 «de la mer, qui vit, qui est dans la mer» Monstre marin (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 3421); b) 1160-74 «qui appartient au domaine proche de la mer» terre marine (ID., Rou, éd. A. J. Holden, II, 1100); cf. 1216 joins [joncs] marins (ROBERT DE CLARI, Constantinople, éd. Ph. Lauer, LXXXII, 31); 2. fin XIVe s. «pour la navigation, propre à la navigation sur mer» quarte [carte]... marine (E. DESCHAMPS, Œuvres, VIII, 277, 991 ds T.-L.); cf. déjà 1er quart XIIIe s. estoile marine «étoile qui sert de guide aux marins» qualifiant la Vierge (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 259, 9 ds T.-L.); 1673 avoir le pied marin (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre à M., Mme de Guitaut, éd. Gérard-Gailly, I, 637 ds QUEM. DDL t. 10). De l'adj. lat. marinus, -a, -um, dér. de mare «mer». Bbg. QUEM. DDL t. 12, 21.
II.
⇒MARIN2, subst. masc.
A. — Homme habile dans l'art de la navigation, qui a des aptitudes, du talent pour naviguer. Synon. loup de mer (fam.), navigateur. L'art hollandais (...) exprime un peuple de marins, d'éleveurs, de boutiquiers (FAURE, Espr. formes, 1927, p.91):
• 1. Grande race des marins normands, qui la première trouva l'Amérique, fonda les comptoirs d'Afrique, conquit les deux Siciles, l'Angleterre! Ne vous retrouverai-je donc plus que dans la tapisserie de Bayeux?...
MICHELET, Peuple, 1846, p. 296.
— En partic. [Dans la mar. de guerre et la mar. marchande] Navigateur; expert en navigation. Il croyait l'amiral Andrew Cunningham, — chef et marin magnifique, — en mesure de faire plus qu'un miracle et d'interdire les communications de l'adversaire entre l'Italie et la Tripolitaine (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 252).
— Emploi adj., rare. Qui ne craint pas les dangers de la mer, qui a du coup d'œil. Comme notes au service, les siennes n'étaient pas excellentes: «Exemplaire à bord; l'homme le plus capable et le plus marin; mais sa conduite à terre n'est plus possible» (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 43).
B. — Homme qui, par profession, navigue et sert à bord d'un bâtiment de la marine marchande ou de l'État, quel que soit son grade ou sa fonction. Béret, bleu, caban, casquette, ciré, vareuse de marin. Je me voyais en uniforme de marin, passant au soleil sur des quais brûlants de villes exotiques; ou bien revenant à la maison après de périlleux voyages (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 307). Non elle n'est pas ennuyeuse. Il faut la faire parler de ce qu'elle sait. Elle est fille et femme de marins; elle connaît très bien les bateaux, la mer (MAUROIS, Climats, 1928, p. 190):
• 2. Oh! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis!
HUGO, Rayons et ombres, 1840, p. 1116.
1. a) Marin-pêcheur. Pêcheur qui, en mer, se livre à la petite ou à la grande pêche. Un grand navire de pêche moderne ayant une puissance de capture infiniment supérieure à celle de plusieurs dizaines de petites unités, le nombre des marins pêcheurs est allé en s'amenuisant progressivement (BOYER, Pêches mar., 1967, p.33).
b) Marin-pompier. Marin qui appartient à un corps chargé d'intervenir en cas d'incendie dans les ports ou arsenaux et parfois dans les villes portuaires. (Dict. XXe s.).
c) En appos. Fusilier marin.
2. HABILLEMENT
— [Avec ell. de la prép.] Col marin. Grand col en pointe devant et carré à l'arrière, comme celui des marins. Sous un grand chapeau de paille, en robe de toile écrue à col marin bleu, la jeune fille me parut aussi belle que la veille (MAUROIS, Climats, 1928, p. 31).
— Costume (de) marin. Vêtement bleu de jeune garçon qui évoque l'uniforme de la marine nationale. Il y avait parmi nous un enfant habillé en costume de marin (JACOB, Cornet dés, 1923, p. 211). V. aussi marinière, ex. de Camus.
3. Locutions
a) P. plaisant. Marin d'eau douce et, rare, marin de bateau-lavoir. Marin médiocre et sans expérience. Toutes les filles le dimanche (...) se gardent les mains blanches Pour attirer les matelots Le plus souvent marins d'eau douce Rencontrés sous les peupliers (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 148).
b) Proverbe. [P. réf. à l'état d'inquiétude dans lequel vit la femme du marin] Femme de marin, femme de chagrin. (Ds LITTRÉ, DG, ROB.).
C. — En partic. [P. oppos. à l'officier] Homme d'équipage. Synon. matelot. Marin de l'État, marin du commerce. Le traitement de disponibilité qu'on paye à trois cents officiers, sous-officiers et marins (ABOUT, Grèce, 1854, p. 317).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. Début XIIe s. «navigateur» (St Brendan, 858 ds T.-L.); ca 1200 (Jourdain de Blaye, éd. P. F. Dembowski, 3139), attest. isolées; l'a. fr. emploie en ce sens marinier, maronnier ou notonier, notinier; 2. 1718 (Ac.: Marin. subst. En cette acception, il n'a d'usage que pour signifier un Officier de Marine); 1756 (VOLTAIRE, Essai hist. gén. et moeurs, t.4, p.61: ceux [les Hollandais] qui passaient alors pour les meilleurs marins du monde); 1811 au fig. marin d'eau douce «nouveau et peu expérimenté» (MOZIN-BIBER, s.v. eau, p. 481, 1re col.); 3. 1810 plus spéc.«homme affecté au service d'un navire» (CHATEAUBR., Martyrs, t.3, p.118); 1845 marin de commerce (MICHELET, Journal, t. 1, p.618); 1845 marin de l'État (ID., ibid., p. 620); 1955 marin-pêcheur (Mét.); 4. emploi adj. a) 1866 «des marins, des gens de mer» l'idiome marin (HUGO, Travaill. mer, p. 87); b) 1874 col marin (MALLARMÉ, Dern. mode, p. 779), cf. aussi bleu marin (ID., ibid., p. 762); c) 1883 «qui a les qualités d'un marin» (LOTI, loc. cit.: l'homme le plus capable et le plus marin). B. 1505 «sud (côté du vent du sud)» (DESDIER CHRISTOL, Platine en françoys, 70 r° b d'apr. ARVEILLER ds Mél. J. Seguy, p.72); 1573 «le vent de mer» (DE BAIF, Eglogues, éd. Marty-Laveaux, La Pléiade fr., t.3, p.81). Substantivation de marin adj., B étant empr. à l'a. prov. marin «vent du sud; sud» (cf. FEW t. 6, p.346b) de même orig. que le fr., le lat. marinus, -a, -um, étant lui-même att. fin Ve s. dans un emploi subst. désignant le vent de la mer sur la côte africaine (TTL s.v. 398, 40). Bbg. QUEM. DDL t.16.
STAT. — Marin1 et 2. Fréq. abs. littér.:2 531. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 2 885, b) 6 660; XXe s.: a) 3 067, b) 2 888.
1. marin, ine [maʀɛ̃, in] adj.
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1 Qui appartient à la mer, vient de la mer, se produit ou vit dans la mer. ⇒ Mer (de mer). — REM. Certains syntagmes sont didact. (eaux marines, géogr.; la langue cour. dit eau de mer), d'autres poét. (vague marine). — Courant marin. || Eaux marines (→ Fjord, cit. 2). || Vague marine (poét. → Flot, cit. 6). || Air marin (→ Angevin, cit., Du Bellay). || Vent, souffle marin (→ Incliner, cit. 17). || Brise marine, poème de Mallarmé. || Odeur marine. || Fonds, sédiments marins. || Profondeurs marines. || Plantes, herbes, algues marines (→ Grappe, cit. 7). || Christe-marine. ⇒ Crithme. || Sel marin. || Animal, mollusque, fossile marin (→ Gypse, cit. 2). || Coquille marine (→ Bourdonnement, cit. 8). — Myth. || Monstres, dieux marins (→ Jardin, cit. 5). — Spécialt. (Servant à former par anal. le nom cour. de certains animaux marins). || Cheval, éléphant, lion, loup marin; ours, veau marin. || Vache marine. ⇒ Dugong. (On dit aussi éléphant, lion, loup de mer). — Conque marine des tritons. || Trompette marine.
1 Scylax dit qu'au delà de Cerné la mer n'est pas navigable, parce qu'elle y est basse, pleine de limon et d'herbes marines (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXI, XI.
2 Les côtes de ces îles abondent, dans la saison favorable, en lions marins, éléphants marins, veaux marins et phoques à fourrure, ainsi qu'en oiseaux océaniques de toute sorte.
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XV.
3 Les effluves salins donnaient à tes lèvres le goût de la mer
Odeur marine, odeur d'amour; sous nos fenêtres mourait la mer.
Apollinaire, Ombre de mon amour, XLVI.
♦ (1868). Qui se trouve près de la mer, au bord de la mer. ⇒ Maritime. || Herpes marines. || Ajoncs (cit. 2) marins. || Falaises marines (→ Aiguille, cit. 16). — Le cimetière marin, poème de P. Valéry. — (Déb. XXe). Par ext. || Cure marine, qui se fait au bord de la mer.
2 (1636). Qui est spécialement destiné à la navigation sur la mer. || Carte (cit. 18) marine. || Lunette marine. || Mesures marines. ⇒ Brasse. || Lieue marine. || Filer trois milles marins à l'heure. ⇒ Nœud. — Bande (de fréquence) marine.
♦ (1835). || Bâtiment marin, qui a de bonnes qualités pour la navigation. || « Un yacht très marin » (Gruss.).
♦ ☑ Loc. (1673). Avoir le pied marin : garder son équilibre, sur un bateau, et, par ext., n'avoir pas le mal de mer malgré le roulis, le tangage. — (1798). Fig., vx. Ne pas être ébranlé dans des circonstances difficiles.
4 (…) le Czar leur fit dire qu'il était à la hune, et que c'était là où il les verrait. Les ambassadeurs, qui n'avaient pas le pied assez marin pour hasarder les échelles de corde, s'excusèrent d'y monter (…)
Saint-Simon, Mémoires, I, XXXIII.
5 Le plancher chavirait. Je n'avais pas le pied marin pour la souffrance. Du reste, je ne crois pouvoir comparer mieux qu'au mal de mer ces vertiges du cœur et de l'âme.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 177.
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CONTR. Terrestre.
DÉR. 2. Marin, 1. marine, marinier.
COMP. Aigue-marine. — Héliomarin. — Sous-marin.
HOM. 2. Marin.
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2. marin [maʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1751; 1718 « officier de marine »; de marin.
❖
1 Personne qui est habile dans l'art de la navigation sur mer. ⇒ Navigateur. || Les Grecs, peuple de marins. || Il ne navigue pas depuis très longtemps, mais c'est un excellent marin.
1 Il y avait un jeune homme, nommé Bernard Renaud (…) qui, sans avoir jamais servi sur les vaisseaux, était un excellent marin à force de génie.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XIV.
2 Admirables marins, sans boussole ni sextant, les Phéniciens avaient acquis de la mer une connaissance prodigieuse.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, III, I.
♦ (En parlant d'une femme). || Elle est bon marin. ⇒ Navigatrice.
2 Homme dont la profession est de naviguer sur mer. → Gens de mer, homme de mer. || Marins de commerce, de la marine marchande; marins de la marine de guerre. || Tous les marins, officiers et matelots. || Marins qui travaillent à la pêche. ⇒ Marin-pêcheur. || Être, devenir marin. || Il veut être marin et naviguer. || Les marins et les amateurs, les plaisanciers. || Les marins du pont, des machines. — Marins commandant une embarcation. ⇒ Aconier, batelier, caboteur, gabarier (vx). || Fonctions, spécialités principales des marins : armurier, canonnier, charpentier, chauffeur, cuisinier (coq), détecteur, électricien, fourrier, fusilier, infirmier, manœuvrier, mécanicien, météorologiste, pilote, radio, timonier, torpilleur, transfiliste, voilier… (→ Bâbordais, canotier, gabier, soutier, tribordais). || Vieux marin expérimenté. ⇒ Loup (de mer). || Marin cap-hornier. || Costume de marin; caban, vareuse, maillot (cit. 6), casquette, béret de marin. || Chambre, hamac (cit. 6), … boujaron de marin. || Marin de service, de quart. || Gratification du marin. ⇒ Chapeau. || Marin à bord, en mer, à terre, au port. || Maison du marin. || Marins morts, péris en mer. — Marins en permission, en escale, à terre. || Marins en bordée. || Bar fréquenté par les marins (bar à matelots).
3 Ces tatouages étaient encore de mode, il y a une dizaine d'années, pour les vrais marins.
Loti, Mon frère Yves, I.
4 (…) les garçons vont rôder sur le port, causent avec les marins et rêvent de s'embarquer.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 374.
5 Sans doute les marins transportés (…) du désir et du besoin de meurtre appartiennent-ils d'abord à la Marine marchande, sont-ils les navigateurs au long cours, nourris de biscuit et de coups de fouets, mis aux fers pour une erreur, débarqués dans un port inconnu, rembarqués sur un cargo pour un trafic douteux, pourtant il est difficile de frôler dans une ville de brouillard et de granit ces costauds de la Flotte de Guerre (…) ces gars souples et forts, sans qu'on les imagine capables d'un meurtre qui se justifie par leur intervention puisqu'ils sont dignes d'en accomplir avec noblesse tous les mouvements.
Jean Genet, Querelle de Brest, Œ. compl., t. III, p. 173-174.
♦ ☑ Loc. prov. Femme de marin, femme de chagrin : l'épouse du marin vit dans une perpétuelle inquiétude.
♦ ☑ (1811). Par plais. Marin d'eau douce, de bateau-lavoir : médiocre marin, marin amateur, d'occasion.
6 Un de ces amiraux de lac (…) un de ces marins d'eau douce, crânes, hâbleurs, fumeurs (…) et qui se trouvent avoir eu, en fait d'orages, tempêtes et vitesses, une carrière maritime tout autrement merveilleuse que les marins d'océan.
Rodolphe Töpffer, Voyages en zigzag, p. 138.
♦ Spécialt. a Littér. Capitaine d'un navire de guerre, chef d'escadre. Cf. l'emploi analogue de soldat. || Les grands marins d'autrefois. || Jean Bart, Suffren, Nelson, ces grands marins. || Marins de l'Antiquité. ⇒ Navarque. || Marins qui attaquaient les navires de commerce. ⇒ Corsaire, pirate (s'applique aussi aux hommes d'équipage).
b Cour. Dans la marine militaire ou la marine marchande, Homme d'équipage (et parfois, sous-officier) par oppos. aux officiers de marine et aspirants. ⇒ Matelot. || Marins de la marine de guerre, de la Marine nationale, de la Royale. ⇒ Col (col bleu), mataf (argot). || Fusilier-marin. ⇒ Fusilier-marin, 2. marine. || Inscription des marins sur le rôle de l'équipage. ⇒ Inscrit (maritime); équipage. || Grades des marins (marine de guerre française). ⇒ Mousse; apprenti (apprenti marin), novice; matelot; quartier-maître. — ⇒ Maître (second-maître, maître, premier-maître, maître principal — sous-officiers ou officiers mariniers). — Allus. littér. || « Ô combien de marins, combien de capitaines… » (cit. 6, Hugo).
6.1 Eh bien, tous ces marins — matelots, capitaines,
Dans leur grand Océan à jamais engloutis,
Partis insoucieux pour leurs courses lointaines
Sont morts, — absolument comme ils étaient partis.
Tristan Corbière, les Amours jaunes, « Gens de mer ».
REM. Dans ces vers, qui répondent à ceux de Hugo rappelés plus haut marin a le sens général ci-dessus (2.) et inclut les officiers.
➪ tableau Noms de métiers.
3 Ellipt. || Col marin : grand col carré à l'arrière et ouvert en pointe sur le devant comme celui des marins. || Robe de plage à col marin. || Costume marin, ou, n. m., un marin : costume bleu de garçonnet, qui rappelle celui des marins. ⇒ Matelot, II. (vx).
7 Micheline était une fillette de douze ans, en jupe courte et en chaussettes. Roger, un garçon de cinq ans, avait un marin d'été et des gants blancs.
M. Aymé, Travelingue, p. 16-17.
4 Dr. Personne (homme ou femme) travaillant à bord d'un navire sous l'autorité du capitaine.
8 Est considérée comme marin, pour l'application de la présente loi, toute personne, de l'un ou de l'autre sexe, qui s'engage, envers l'armateur ou son représentant, pour servir à bord d'un navire. Le personnel du navire est placé sous l'autorité du capitaine. Il se divise en trois catégories : le personnel du pont, le personnel des machines et le personnel des agents du service général.
Code du travail, Loi du 13 déc. 1926, art. 3.
5 (Mil. XVIe; mot attesté à Montpellier au XVIIIe siècle par J.-J. Rousseau.) Vent tiède, accompagné de pluies, soufflant du sud sur les côtes avoisinant le golfe du Lion.
❖
COMP. Amariner, amarinage. — Marin-pêcheur.
HOM. 1. Marin.
Encyclopédie Universelle. 2012.