u [ y ] n. m. inv.
1 ♦ Vingt et unième lettre et cinquième voyelle de l'alphabet : u majuscule (U), u minuscule (u), u accent grave (ù) (où), u accent circonflexe (û) (sûr, août, nous fûmes), u tréma (ü) (Saül). — Prononc. Lettre qui, suivie d'une consonne, d'un e muet ou en finale, note la voyelle antérieure arrondie fermée [ y ] (utile, but, vue, ému) et qui, suivie d'une voyelle prononcée, note généralement la semi-consonne (ou semi-voyelle) [ ɥ ] (huile, lui, muet).REM. La lettre u note parfois [ ɶ ] (club, curling) ou [ u ] (gruppetto, yakusa) dans des emprunts. — Digrammes, trigrammes comportant u : au, eau (→ 1. a); eu, œu, ue (→ 1. e); ou (→ 1. o); un (→ 1. n); um, qui note [ œ̃ ] devant p ou b (humble) et dans parfum, mais [ ɔm ] dans les mots issus du latin ( maximum, summum [ sɔ(m)mɔm ]) et [ ɶm ] (jumping) ou [ um ] (rumba) dans des emprunts; -uy- (→ 1. y); gu (→ 1. g); qu (→ 1. q).
2 ♦ Loc. En U : en forme de U. Tube en U.
⊗ HOM. Hue.
● U Symbole chimique l'uranium. ● U (expressions) Antigène U, antigène érythrocytaire présent chez tous les individus de race blanche et chez moins de 1 % des Noirs des États-Unis, en relation avec le système MNSs.
u
n. m. Vingt et unième lettre (u, U) et cinquième voyelle de l'alphabet, notant: la voyelle palatale arrondie (ex. dur, mûr) ou la semi-voyelle (ex. nuit); suivi de n ou m, le son ou u nasal (ex. brun); et, en composition, les sons (ex. aube, bateau), ou écrits eu ou oeu (ex. peu, boeuf) et (ex. court). Un u tréma (ü).
|| En U: en forme de U. Tube en U.
⇒U, u, lettre
La vingt-et-unième lettre de l'alphabet; un exemplaire de cette lettre.
A. — [La lettre en tant que telle, signe et valeur du signe]
1. [Désigne le signe graph.] Ainsi j'ai dit Lawsonia au lieu de Henneh, et même j'ai eu la complaisance d'écrire Lausonia par un u, ce qui est une faute (FLAUB., Corresp., 1862, p. 60). J'ose à peine dire que kilo, kyste deviendraient français sous la forme quiste, quilot; cela est trop évident et trop simple pour qu'on l'admette (...). Devant a, o, u, le qu deviendrait naturellement c: arcange (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 66). J'ai laissé imprimer dans la dernière phrase de Vesica piscis « On ne parle que de »... C'est Ou avec un u qu'il faut (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1911, p. 183).
— P. méton. Le caractère d'imprimerie représentant u. La question des U majuscules va se représenter pour Coûfontaine (...). Les grandes capitales sont d'un bien meilleur effet; il a fallu refondre une nouvelle série d'U (GIDE, Corresp. [avec Claudel], 1911, p. 162, 165).
2. [Avec une attention partic. à la valeur phonétique du signe]
a) [Identité du phonème] Je distingue encore deux o qui diffèrent entre eux comme les deux a; tels sont ceux des mots hotte et hôte: mais je ne puis distinguer qu'un i, un u, et un ou (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 371). Les voix, dont on exprime les diverses espèces par les lettres nommées voyelles, a, e, i, o, u, ai, ou, eu, etc. On ignore absolument à quoi tient cette modification du son, quoique l'on sache assez quels sont les mouvemens que l'homme et les animaux doivent imprimer à leurs organes vocaux pour les produire (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 447).
— En partic. [Identification par rapport à la rime] Rime en u. Je serai un vieux rompu, un vieux tordu, un vieux moulu, un vieux tortu, toutes les rimes (populaires) en u, sauf deux (ou trois) dont l'une est que je ne serai certainement pas un vieux cossu (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 672).
— [Changements d'identité] L'i latin (...) s'est changé jadis assez volontiers en u: Affiblare Affubler (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 145). Comparution et parution, tout court, que l'on commence à rencontrer, prouvent du moins qu'il n'est pas nécessaire d'être du bas peuple pour changer les i en u. Parution est le poturon des grammairiens (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 149).
b) [Traits articulatoires ou acoustiques]
— [Projection, arrondissement] Dans tous les quadrupèdes à museau saillant, elles [les lèvres] se contournent autour des mâchoires, les suivent dans leurs mouvemens, et ne peuvent ni s'avancer, comme quand nous prononçons l'u, ni se disposer en cercle, comme quand nous prononçons l'o, etc. (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 523).
— [Palatalité, et non palatalité, de u] Les Grecs civilisés savent assez bien le français, mais ils le prononcent mal. L'u leur coûte beaucoup à dire (ABOUT, Grèce, 1854, p. 429). Et je m'en revins, et, repassant la montagne, je revis le Français au nez rond et le peuple qui dit u (CLAUDEL, Violaine, 1892, IV, p. 564).
♦ [Avec une connotation pol. délibérée; conservation, et prononc. vélaire probable, d'un u] Je vous entends dire Buonaparte en accentuant l'u comme des royalistes. Je vous préviens que mon grand-père fait mieux encore; il dit Buonaparté (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 802).
— [Durée] N'espère enfin, peuple, qu'en ta vertu. L'étoile meurt, l'aigle tombe abattu. Oh! la douleur qu'elle exprima tragiquement! Elle prolongeait le son des u, les yeux au ciel (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 231).
— [Hauteur mélodique; caractère aigu du u fr., grave du u all.] « L'ancien sceptique, alors articulait un petit « U » sifflé, très aigu, voisin de l'« I », chargé d'exprimer l'éblouissement » (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 80). J'ai été très touché par la beauté de ces vers. Dans An die Parzen, il y a ceci d'une sonorité qui m'a paru exactement adaptée au sens (je pense au son sourd et sinistre des u dans le second vers): « Die Seele, der im Leben ihr göttlich Recht nicht ward, sie ruht auch drunten im Orkus nicht... » (GREEN, Journal, 1949, p. 287).
3. [Figures de la lettre]
— P. anal. (de la forme graph.)
♦ En forme d'U. C'était un ignoble bouge, une petite salle avec des tables et des bancs de bois, un comptoir en zinc, un jeu de zanzibar, et des brocs violets; au plafond, un bec de gaz en forme d'U (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 169).
♦ En U. Arbres taillés en U (Lexis 1975). Banquette, broche, cylindre, tube en U. Pitons de tous calibres, broches en U et à vis, marteaux, mousquetons, cordelette et rouleau de corde fixe: tout est en ordre (La Montagne et alpinisme, oct. 1962, n° 39, p. 273 ds QUEM. DDL t. 27, s.v. broche à vis). Courbe en U (PIÉRON 1973). Profil en V ou en U (Le Mercure scientifique, févr. 1892, p. 27 ds QUEM. DDL t. 21). Ressorts en U (Lar. mén. 1926, p. 194).
♦ Un U. Les fers : une lourde tige de métal, longue de quatre à cinq mètres, où glissent des U de métal juste assez ouverts pour maintenir les chevilles des prisonniers (GIDE, Journal, 1938, p. 1298). [L'attelle de Thomas] représente un U très allongé (JUDET, Fractures membres, 1948, p. 8). Le brusque passage du caisson à un U (SIEGEL, Formes structurales archit. mod., 1965, p. 166).
B. — [La lettre désigne un référent autre qu'elle-même, directement, ou par l'intermédiaire d'un signe lex., en tant qu'abrév. de ce signe; avec une motivation lex.]
1. [Abrév. d'une lettre (l'épellation est possible en association avec un autre élém.: U1, cité U)]
♦ U, unité. U1, U2. Les unités de recherche 1, 2 (de l'Institut National de la Langue Française).
♦ U (chim.), symb. de l'uranium.
♦ Cité U, restau (ou resto) U. Cité, restaurant universitaire. (Ds CAR. Argot 1988). [Les politiques] s'empoignaient dans la queue du restaurant, faisaient assaut de tracts et de brochures, refusaient de montrer leurs cartes (...). Le « resto U » était l'enjeu d'une lutte politique (Le Nouvel Observateur, 19 janv. 1976, p. 40, col. 2).
♦ Dictionnaire U. Dictionnaire universel. (Ds RAYMOND 1832).
♦ Gros U. Gros usagers. [Les] « camions des gros U » - les gros usagers industriels du centre de Paris (Le Nouvel Observateur, 13 sept. 1976, p. 39, col. 3).
2. [Abrév. de 2 lettres ou plus, et sigles (lecture syllabique si leur constitution s'y prête, sinon épellation: UNESCO → []; en revanche, U.D.S.R. → []; cas partic.: USA → [yesa], par épellation, par expansion d'US → []; ne se disent en aucun cas [yza], [ys]; URSS → [], par épellation, ou, abrégé [])]
♦ UDF (pol.). Union pour la démocratie française.
♦ UDR (pol.). Union pour la défense de la République.
♦ U.D.S.R (pol.) Union démocratique et socialiste de la Résistance. Si c'est une philosophie orientée dans le sens indiqué par Sartre, elle doit donner des directives, elle doit, en 1945, dire s'il faut adhérer à l'U.D.S.R., au parti socialiste, au parti communiste ou ailleurs (NAVILLE ds SARTRE, Existent., 1946, p. 131).
♦ UEO (pol.). Union de l'Europe occidentale. (Ds M. GENDREL, Dict. des princ. sigles utilisés ds le monde jur., 1980).
♦ UER, UFR (éduc.). Unité d'enseignement, ou de formation, et de recherche.
♦ U.G.T. (socio-pol.). Union générale du travail. P. méton. Un militant de l'U.G.T. Manuel envoya un communiste prévenir Ramos, un U.G.T. (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 487).
♦ U.H.F. (phys.). V. ultra- II A 1 ex. de VIRG. Micro-informat. 1984.
♦ U.H.P. (méd.). Union hospitalière privée. Les autos passaient à toute vitesse, dans les deux sens, couvertes des énormes initiales blanches des syndicats, ou du U.H.P. (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 469).
♦ UL (méd.). Ultra-levure. (Ds J.-P. POINSOTTE, Dict. des sigles méd., 1981).
♦ UNEDIC [ynedik]. Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce. (Ds M. GENDREL, op. cit.).
♦ UNEF (socio-pol.). Union nationale des étudiants de France. (Dict. des sigles, Paris, La Maison du dict., 1992).
♦ UNRRA. Administration des nations unies du secours et de la reconstruction (United nations relief and rehabilitation administration). (Ds M. GENDREL, op. cit.). L'UNRRA (1943-1946) combat la famine et la misère en distribuant des secours (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 374).
♦ URO (méd.). Urologie, par réduction aux trois premières lettres. (Ds J.-P. POINSOTTE, op. cit.).
♦ URSS. Union des républiques socialistes soviétiques. — Voilà qui est curieux, dis-je, Deux fois 66. — Et c'est encore plus curieux si on note que le mot U.R.S.S.: 16 plus 20 plus 2 fois 15 donne également 66, ajouta-t-il (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 138):
• Une telle saturation pourrait se produire d'ici quelques années pour les USA comme pour l'URSS, qui auraient alors en stock plusieurs fois la quantité d'armes nécessaires pour réduire à néant tous les grands objectifs militaires du globe.
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 259.
♦ U.S., USA. États-unis d'Amérique (United States of America). Notre pays doit (...) mettre sur pied un certain nombre de divisions et de corps d'armée, ayant une structure de notre choix, c'est-à-dire dégagés des tableaux d'effectifs et de dotation des grandes unités du type U.S. (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 333). Une autre solution à l'étude aux USA est l'envoi direct des solutions de haute activité dans des structures géologiques convenables (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 215).
♦ U.V. (phys.). V. ultra-violet II A. U.V. (éduc.). Unité de valeur.
Prononc. et Orth.: [y]. Le nom et la valeur de la lettre généralement sont confondus. Élision régulière: l'u, d'u, contre l'avis, trop catégorique, de WARN. 1987. La métalangue en revanche n'élide pas de u, etc. Liaison probable dans un u, en u, petit u, douteuse dans des u. Liaison probable dans gros U. Resto U montre que l'hiatus est accepté. L'Académie distingue v, u dès Ac. 1694. Elle n'a toutefois qu'un art. commun à v et à u, et elle mêle les mots en v et u indistinctement. Ceci jusqu'en Ac. 1762. Ac. 1798, 1835, 1878 décrivent, le premier au présent, les suivants au passé, deux sortes d'U; l'un voyelle, U, et l'autre consonne, V; ce dernier, dans l'usage actuel, se nomme Ve ou Vé. U consonne désigne le cas échéant la semi-consonne [] (GREV. 1980,30, p. 43). Fréq. abs. littér.:157. Bbg. QUEM. DDL t. 21, 31.
u [y] n. m.
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I Vingt-et-unième lettre de l'alphabet; la cinquième des voyelles. || U majuscule; u minuscule. || Le u note la voyelle palatale antérieure arrondie [y]. || U accent circonflexe ou û. || U accent grave (dans où). || U tréma ou ü (le tréma se met sur le u placé après une voyelle, pour indiquer que les deux voyelles se prononcent; ex. : Ésaü [ezay]). || Groupe au, eau [o]. — Groupe eu ou œu [ø] ou [œ]. — Groupe ou [u].
REM. 1. En phonétique, on distingue le u voyelle [y] (dans bu) et le u consonne (ou demi-voyelle) noté [ɥ], et prononcé comme dans lui, suivre.
2. Jusqu'au XVIIe s., le signe u sert à noter aussi le son [v], appelé u consonne. Dans les anciens dictionnaires (jusqu'à celui de l'Académie, 1762), on trouve sous la lettre V tous les mots en U et V (U devant consonne; V devant voyelle).
0 (L'abbé) s'efforçait de prononcer le latin à l'italienne, mais les gallicismes abondaient dans son langage de séminaire; de plus, l'u français y revenait souvent, incompréhensible pour le pape qui interrompait l'orateur et se faisait répéter ce qu'il ne comprenait point.
Apollinaire, l'Hérésiarque…, p. 75.
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II (Par anal. de forme). Techn. || Membres d'u : forme longue et étroite remplie de chevrons (en V; les deux lettres étant autrefois confondues). Forme donnée aux arbres fruitiers (en espalier, etc.). || U simple, double. — (1892, in D. D. L.). || En U : en forme de U. || Tube en U, banquette en U.
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III (U, initiale ou symbole). Dénomination des sous-marins allemands (Unterseeboot). — Pavillon du code international de signaux (danger). — Symbole chimique de l'uranium.
Encyclopédie Universelle. 2012.