syndicat [ sɛ̃dika ] n. m.
• 1477; de syndic
I ♦
1 ♦ Hist. Fonction de syndic; sa durée.
♢ Régime administratif auquel étaient soumises les paroisses rurales représentées par des syndics (1o).
2 ♦ Mar. Subdivision d'une région maritime, administrée par un syndic (2o).
II ♦ (XIXe) Mod. Association qui a pour objet la défense d'intérêts communs.
1 ♦ Syndicat financier : groupement constitué par des banques (⇒ syndicataire) pour assurer le placement de titres lors de leur émission. ⇒ consortium, pool. — Par ext. Groupement d'organismes de placement en vue d'une action concertée sur le marché financier. — Syndicat de propriétaires, qui a pour objet la réalisation de travaux d'utilité générale intéressant plusieurs propriétés.
♢ Dr. admin. Syndicat de communes, syndicat interdépartemental, qui gère des services communs.
♢ (1895) SYNDICAT D'INITIATIVE : organisme destiné à développer le tourisme dans une localité; service qui en dépend et auprès duquel les touristes peuvent se renseigner sur les transports, les hôtels.
2 ♦ Cour. Association qui a pour objet la défense d'intérêts professionnels (amélioration des conditions de production, d'exploitation, d'achat, de vente; relations entre employeurs et salariés; salaires, conditions de travail, etc.; représentation auprès des pouvoirs publics). ⇒ groupement . Syndicat national de l'édition. Syndicat patronal; syndicat de producteurs (comptoir d'achat, consortium, chambre syndicale, trust).
♢ Spécialt (1839) Syndicat groupant uniquement des salariés. Syndicats ouvriers (⇒ syndicalisme) . Regroupement de syndicats (⇒ intersyndical) . Syndicat de mineurs, de fonctionnaires. Les syndicats C. F. D. T., C. G. T., chrétiens. Syndicat anglais. ⇒ trade-union. Adhérer à un syndicat. ⇒ se syndiquer. Adhérents d'un syndicat. ⇒ syndiqué. Militants, responsables, délégués, dirigeants, permanents d'un syndicat (⇒ syndicaliste) . Négociations entre syndicats et patronat. Mot d'ordre de grève lancé par les syndicats. Les syndicats et la base.
● syndicat nom masculin (de syndic) Groupement constitué pour la défense d'intérêts professionnels ou catégoriels communs : Syndicat ouvrier, patronal. Syndicat national de l'édition. Marine Circonscription de base de l'administration des Affaires maritimes groupant en général plusieurs communes. ● syndicat (difficultés) nom masculin (de syndic) Orthographe On écrit un syndicat d'initiative, des syndicats d'initiative, avec initiative au singulier. Sens Un syndicat d'initiative est un organisme fondé grâce au concours de volontés privées, alors qu'un office du tourisme dépend de la commune ou de la région. ● syndicat (expressions) nom masculin (de syndic) Syndicat d'initiative, organisme à but non lucratif dont l'objet est de favoriser le tourisme dans une localité ou une région. Syndicat d'émission, groupement de banquiers chargés de placer dans le public les titres émis par les sociétés. (Le syndicat de placement sert uniquement d'intermédiaire, le syndicat de garantie s'engage à souscrire pour son compte les titres qu'il n'a pu placer.) Syndicat financier, groupement temporaire de personnes physiques ou morales, ayant pour objet l'étude ou la réalisation d'une opération financière. Syndicat de communes ou syndicat intercommunal à vocation unique ou multiple, établissement public créé par deux ou plusieurs communes en vue de la gestion d'un (ou de plusieurs) service(s) public(s) commun(s). Syndicat de copropriétaires, organisme regroupant tous les copropriétaires d'un immeuble, ayant la personnalité juridique, et qui a pour objet la conservation de l'immeuble et l'administration des parties communes. Syndicat interdépartemental, établissement public créé par deux ou plusieurs départements pour la gestion d'un (ou de plusieurs) service(s) public(s) commun(s).
syndicat
n. m.
d1./d Association de personnes ayant pour but la protection d'intérêts communs, spécialement dans le domaine professionnel. Syndicat ouvrier, patronal.
|| Spécial. Les syndicats: les syndicats de salariés.
d2./d Association ayant pour but de gérer, de défendre des intérêts communs à plusieurs personnes ou plusieurs groupes.
— Syndicat financier: groupement de personnes physiques ou morales qui étudient ou réalisent une opération financière (création d'une société, placement de titres, etc.).
— Syndicat de propriétaires, organisé en vue de travaux d'utilité commune.
⇒SYNDICAT, subst. masc.
I. — Vieilli
A. — Exercice des fonctions de syndic (v. ce mot B 1 b); durée de ces fonctions. Accepter le syndicat; durant son syndicat (Ac. 1798-1878). Après l'assemblée où les créanciers nommèrent le syndicat, le petit Molineux rentra chez lui, honoré, dit-il, des suffrages de ses concitoyens (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 371). Quand on examine de près l'institution des syndicats, on reconnaît qu'elle est aussi utile au public qu'aux compagnies elles-mêmes. C'est aux syndics, en effet, que les étrangers portent leurs réclamations contre les membres qui manquent à leurs devoirs (Comm. t. 2 1839).
B. — HIST. [Sous l'Ancien Régime] Régime administratif d'une paroisse rurale gérée et représentée par un syndic (v. ce mot A 2 a). (Dict. XXe s.).
II. — DR. MAR. Circonscription de base de l'Inscription maritime. (Dict. XIXe et XXe s.). Syndicat maritime; syndicat des gens de mer. Le syndicat de Douëlan dépend du quartier de Concarneau (MERRIEN 1958).
III. — Groupement de personnes ayant pour objet la défense d'intérêts communs. Les Académies des arts furent donc organisées à la façon des corporations ; c'était alors le type habituel, obligé de toute association de ce genre. Aussi le gouvernement des Académies fut-il abandonné à une sorte de syndicat; les douze premiers inscrits au tableau formaient le conseil souverain des Anciens (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 155).
A. — DR., FIN. Association dont le but est de gérer, de défendre un bien commun.
1. DR. ADMIN.
♦ Syndicat de communes, intercommunal; syndicat interdépartemental. Établissement public créé par plusieurs communes, plusieurs départements, afin de gérer un service public commun ou de faciliter l'exécution de tâches d'intérêt collectif. Les communes associées au sein de syndicats intercommunaux et de districts urbains ou ruraux participent également (...) aux charges que supportent ces institutions intercommunales (FONTENEAU, Cons. munic., 1965, p. 63). Les textes actuels permettent d'ériger en station un groupe de communes, la gestion de l'ensemble étant assurée par un syndicat de communes (JOCARD, Tour. et action État, 1966, p. 54).
♦ Syndicat d'initiative. Organisme dont relève tout ce qui a trait au développement touristique d'une ville, d'une région. Le tourisme, depuis l'extension des congés, et grâce à l'activité intelligente des syndicats d'initiative intéressés, a pris un grand essor (Forêt fr., 1955, p. 37):
• 1. Dans le cadre local, les syndicats d'initiative sont des associations de tourisme (c'est-à-dire des organismes soumis à un certain nombre de règles dérogatoires au droit commun des associations, ce qui leur confère à certains égards une mission de service public).
BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 378.
2. DR. CIVIL. Syndicat de copropriétaires, de copropriété. Association des copropriétaires d'un même immeuble, représentée par un syndic (v. ce mot B 2) et qui a pour but l'administration, la conservation et l'entretien des parties communes de cet immeuble. Voir REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 7.
3. FIN. Syndicat financier. Groupement d'établissements bancaires ou financiers chargé d'étudier et de réaliser des opérations financières, d'assurer auprès du public le placement d'actions ou d'obligations (syndicat d'émission, de placement) ou de se porter souscripteurs de titres non vendus au public (syndicat de garantie). Les banques d'affaires sont très indiquées pour participer à des syndicats d'émission. Elles encaissent à cette occasion des commissions importantes, mais il leur arrive aussi de devoir garder des soldes non placés, à liquider ultérieurement au mieux (BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 191).
B. — SOCIO-POL., DR. CIVIL, DR. DU TRAV. Association constituée par les membres d'une même profession, de professions similaires ou connexes, ou de professions différentes relevant de la même branche d'activité, en vue d'étudier et de défendre les droits, les intérêts matériels et moraux communs à cette profession, à cette branche d'activité (relations au sein du travail, représentation auprès des pouvoirs publics, etc.). Syndicat professionnel; adhérent, délégué, dirigeant, militant, responsable, secrétaire d'un syndicat; action, manifestation, grève, négociation organisée par un ou plusieurs syndicats; adhérer, être affilié, cotiser à un syndicat. Dans presque tous les pays, les syndicats sont reconnus légalement et ont une personnalité juridique qui leur permet de faire valoir leurs droits et d'employer des moyens admis pour défendre leurs intérêts (droit de grève par exemple) (BIROU 1966).
♦ Syndicat représentatif. Syndicat répondant à certains critères quant aux effectifs, à l'ancienneté, à l'indépendance, à l'importance des cotisations, à l'attitude patriotique pendant la guerre. Les syndicats les plus représentatifs jouissent de nombreuses prérogatives par leur participation à divers organismes officiels et du fait que les conventions collectives conclues par eux sont susceptibles d'extension (LEMEUNIER 1969).
♦ Fédération(s), confédération(s) des syndicats; union locale, départementale, régionale, nationale des syndicats. Il désirait (...) entretenir Stefany de l'appel que venait de lancer l'Union des Syndicats (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 565). Les syndicats français sont bâtis tous sur les mêmes principes: la confédération regroupe deux types de fédération: les fédérations d'industrie qui réunissent, au plan national, les syndicats d'une même branche, les unités locales et régionales qui rassemblent dans une même localité ou une même région les syndicats des différentes branches (Sociol. 1970).
1. En partic.
a) Association corporative ayant pour but de défendre les intérêts économiques communs à une profession, généralement libérale (amélioration des systèmes d'achat, de vente, de production; entente sur les prix, les salaires; examen des conditions de travail, etc.). Syndicat(s) d'agriculteurs, d'artisans, de commerçants, de magistrats, de médecins, de producteurs; syndicat de camionneurs (aux États-Unis). Dans les milieux ouvriers qui sont raisonnables au gré des professionnels de la sociologie, lorsque les conflits se réduisent à des contestations d'intérêts matériels, il ne peut y avoir rien de plus sublime que lorsque des syndicats agricoles discutent avec des marchands d'engrais au sujet des prix du guano (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 324). Les syndicats médicaux ont soutenu une longue et magnifique campagne pour sauvegarder le principe du libre choix du médecin (BIOT, Pol. santé publ., 1933, p. 31).
♦ Syndicat patronal. Groupements patronaux — Nous classerons sous cette rubrique les chambres de commerce et surtout les fédérations et syndicats patronaux représentant des masses d'intérêts très variables, comprenant à côté de la puissante Confédération générale du patronat français (CGPF) et des grands comités (Forges, Houillères, Armateurs), de menus organismes locaux (Civilis. écr., 1939, p. 16-14). Les syndicats patronaux regroupent les entreprises (et non les patrons comme on le croit souvent) dont les dirigeants veulent défendre les intérêts collectifs par l'organisation des conditions du développement économique. (...) Ils sont organisés au plan professionnel (la branche), au plan interprofessionnel (le CNPF) (TÉZENAS 1972).
♦ Syndicat mixte. Syndicat regroupant patrons et salariés d'une même profession ou de différentes branches d'activité ayant des intérêts communs. Des syndicats mixtes, c'est-à-dire couvrant plusieurs branches (bâtiment, bois, ameublement, matériaux) (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 118).
b) Association de défense de certaines catégories socio-professionnelles (ouvriers à l'origine, puis plus généralement salariés), comme moyen d'expression face au système économique en place et à orientation idéologique, religieuse plus ou moins affirmée. Syndicat(s) ouvrier(s); syndicat(s) d'enseignants, de fonctionnaires. Un homme qui adhère à tel syndicat communiste ou révolutionnaire, veut des buts concrets; ces buts impliquent une volonté abstraite de liberté (SARTRE, Existent., 1946, p. 83):
• 2. Il est compréhensible et sans doute inévitable que les syndicats se servent de leur arme principale quand ils jugent devoir intervenir au niveau politique. Et le mouvement français n'a pas le monopole de cet usage: les syndicats anglais, si souvent cités en exemple pour leur modération, ont menacé, en 1920, d'employer toutes leurs forces pour empêcher une intervention en Pologne contre l'armée rouge.
REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 145.
SYNT. Syndicats chrétiens, indépendants, libéraux, marxistes, réformistes; syndicats de salariés, de travailleurs; syndicats de cheminots, de journalistes, de mineurs; syndicats de cadres; syndicat du livre, de la presse; principaux syndicats français (CFDT, CGT, CFTC, FO, CGC); syndicats étrangers (américains, anglais, italiens, etc.); syndicat unique (dans les pays à parti unique); politisation des syndicats.
— [La notion de syndicat est envisagée d'un point de vue idéologique]
♦ Locutions
Syndicat autonome. Organisation syndicale existant dans divers secteurs de l'activité nationale et se voulant indépendante de toute obédience politique (d'apr. DEBB.-DAUDET Pol. 1978; v. aussi BRANC. Écon. 1978). Syndicat autonome des cheminots; fédération des syndicats autonomes de l'enseignement supérieur, de la police. Pour un incident mineur dans un dépôt d'Avignon, une grève locale éclate. Elle s'étend rapidement à une bonne partie du réseau du Sud-Est, soutenue, semble-t-il, par le petit groupe du syndicat autonome des personnels de conduite (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 151).
Syndicat jaune, syndicat(-)maison, syndicat patronal. Syndicat dont la constitution est influencée et favorisée par l'employeur, afin de contrecarrer le pouvoir des syndicats de tendance réformiste ou révolutionnaire. Laissons de côté le « syndicat-maison », forme bâtarde que l'employeur manipule à son gré, instrument redoutable de lutte contre le syndicalisme authentique (Traité sociol., 1967, p. 482). Contre le syndicat rouge (cégétiste) des mineurs de Carmaux, par exemple, un syndicat jaune sera suscité en 1903, prenant la suite d'un comité antigréviste apparu pendant la grève de février-avril 1900 (M. TOURNIER, Les jaunes : un mot fantasme à la fin du 19e siècle ds MOTS, mars 1984 n° 8, p. 140).
Syndicat rouge. Syndicat de gauche, d'extrême-gauche; syndicat révolutionnaire d'inspiration socialiste. V. supra ex. de M. Tournier.
♦ [Le syndicat est considéré comme un instrument de lutte des classes, un outil de combat des travailleurs face au capitalisme, au patronat, à l'État] Cette école pensait que la transformation révolutionnaire du monde viendrait du jaillissement créateur de la pensée et de l'action prolétarienne elle-même dans les syndicats ouvriers (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 253):
• 3. ... la Maheude le disait bien avec son bon sens, ce serait le grand coup: s'enrégimenter tranquillement, se connaître, se réunir en syndicats, lorsque les lois le permettraient; puis, le matin où l'on se sentirait les coudes, où l'on se trouverait des millions de travailleurs en face de quelques milliers de fainéants, prendre le pouvoir, être les maîtres.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1590.
♦ [Le syndicat est considéré comme l'émanation d'un esprit de révolte, de revendication, comme facteur de troubles sociaux] Les paroles du président (...) rendirent confiance à la propriété. On sentit qu'on avait un gouvernement. C'est qu'on n'était plus en sûreté chez soi, avec ces syndicats, ces entrepreneurs de grève, ces meneurs de la rue Charles-Blanc (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 98).
2. P. ext. Association défendant les intérêts de certaines catégories de personnes n'exerçant pas (encore) d'activité professionnelle. Syndicats étudiants, lycéens (Quid 1985, p. 1098). Je ne fais partie d'aucun mouvement, d'aucun syndicat étudiant, d'aucun parti politique, je ne suis qu'un étudiant conscient des réalités, anonyme et fondu dans la masse (Le Nouvel Observateur, 19-25 déc. 1986, p. 18, col. 3).
3. P. anal. Ensemble de personnes qui défendent des idées, des opinions, des objectifs similaires.
— [Avec une connotation péj.] Syndicat Dreyfus. Dans ce syndicat du mensonge qui est partout, il est le seul journaliste qui ait le courage de dire la vérité (GONCOURT, Journal, 1893, p. 398). D'ailleurs, peut-on admettre que sept officiers français se soient trompés (...) — Le syndicat de trahison! s'écria M. de Brédé. C'est inouï! (A. FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 22).
♦ Syndicat du crime. Regroupement des gangs, aux États-Unis, apparu à l'époque de la prohibition. États généraux du crime, dans un hôtel de New-York. Les gangs se sentent menacés par l'abolition de la prohibition. L'âge d'or est terminé. Vient l'âge de l'organisation et des monopoles fortement structurés. Le Syndicat du Crime, préconisé par Johny Torrio est enfin constitué (Premier Plan, janv. 1962, n° 20, p. 32). Personne n'échappe aux saignées de la Mafia. D'après la Commission présidentielle, le syndicat du crime dispose d'un chiffre d'affaires annuel de 50 milliards de dollars, à égalité avec une compagnie comme IBM. À la différence près que la Mafia ne paie pas d'impôts (Le Nouvel Observateur, 24-30 juill. 1987, p. 42, col. 3).
— P. iron. Je préside un syndicat féministe: « Le Droit à l'absinthe ». Ce que les adhérents rappliquent, c'est rien de le dire (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 68). Hélène (...) avait proposé, dans les débuts de son mariage, en manière de plaisanterie, de fonder, avec Claire et les beaux-frères et belles-sœurs à venir, un syndicat des conjoints (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 144).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1409 scindicat « critique, jugement » (Cérém. des cons. à Montpellier ds Rev. des lang. rom., VI, 83 ds GDF. Compl.); 2. 1477-83 sindicat « charge ou fonction de syndic » (Hist. de Gaston IV, comte de Foix, I, 38 ds BARTZSCH); 1549 « exercice des fonctions de syndic » (EST.); 3. 1872 mar. « subdivision d'un quartier de l'Inscription maritime, administrée par un syndic » (LITTRÉ). B. 1. 1514 sindicats « association qui a pour objet la défense d'intérêts communs » (Nouv. coutumier général, 2, 2 ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 45); 1936 syndicat de propriétaires, syndicat interdépartemental (CAP.); 2. 1730 « association qui a pour objet la défense d'intérêts professionnels » (ds P. JACCARD, Hist. soc. du travail, p. 289); 3. 1890 syndicat d'initiative (14 janv., Lettre de la Préfecture de l'Isère, à M. le Maire de Grenoble, Arch. mun. de Grenoble). Dér. de syndic; suff. -at. Le mot, jusqu'au XVIe s. suit la même évol. que syndic, et se rencontre souvent dans les villes du Midi de la France. Fréq. abs. littér.: 438. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 39, b) 23; XXe s.: a) 1 618, b) 842.
DÉR. Syndicataire, subst. et adj., fin. [Corresp. à supra III A 3] a) Subst. Personne qui fait partie d'un syndicat financier. Comment? l'argent des souscripteurs se distribue à des syndicataires qui ne participent pas aux risques de l'émission! (BARRÈS, Leurs fig., 1901, p. 35). b) Adj. Relatif à un syndicat financier. La mécanique syndicataire (Journal l'Épargne, 20 déc. 1868 ds LITTRÉ). — []. — 1re attest. 1868 subst. et adj. id.; de syndicat, suff. -aire1, -aire2.
BBG. — BONNAFOUS (S.), TOURNIER (M.). La Désignation socio-pol. en France de 1879 à 1914. Saint-Cloud, 1983, pp. 20-21, 207-209. — DUB. Pol. 1962, p. 427. — QUEM. DDL t. 11, 18, 21, 22. — TOURNIER (M.). L'Envers de 1900. MOTS. 1982, n° 5, p. 122.
syndicat [sɛ̃dika] n. m.
ÉTYM. 1477; de syndic.
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1 Vx. Fonction de syndic. — (1549). Exercice, durée des fonctions de syndic.
2 Hist. Régime administratif auquel étaient soumises les paroisses rurales représentées par des syndics (1.). — Villes de syndicat : nom donné dans le Midi aux villes qui jouissaient de certaines franchises, tout en demeurant soumises à l'autorité seigneuriale.
3 Mar. || Syndicat ou sous-quartier : subdivision d'un quartier de l'Inscription maritime, administrée par un syndic (2.).
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II (1649, scindicat, in D. D. L.). Association qui a pour objet la défense d'intérêts communs.
1 Syndicat financier, constitué pour étudier les possibilités de création d'une société, placer des titres, etc. || Syndicat de placement. — Syndicat de propriétaires, qui a pour objet la réalisation de travaux d'utilité générale intéressant plusieurs propriétés. — Dr. admin. || Syndicat de communes, syndicat interdépartemental, qui gère des services communs.
♦ (1895, in D. D. L.). || Syndicat d'initiative (souvent écrit par erreur syndicat d'initiatives) : organisme destiné à développer le tourisme dans une localité; service qui en dépend et auprès duquel les touristes peuvent se renseigner sur les transports, les hôtels, etc. ⇒ Initiative (cit. 10).
2 Cour. Association qui a pour objet la défense d'intérêts professionnels (amélioration des conditions de production, d'exploitation, d'achat, de vente; relations entre employeurs et salariés : salaires, conditions de travail, etc.; représentation auprès des pouvoirs publics…). ⇒ Groupement (professionnel). || Syndicat professionnel, corporatif. || Loi sur les syndicats, du 21 mars 1884.
a Syndicat patronal; syndicat de producteurs (→ Comptoir d'achat, consortium, chambre syndicale, trust). || Label (cit. 1) d'un syndicat. || Syndicat agricole (achat en commun de matériel, d'engrais, de semences…). || Syndicat de vente des récoltes. || Syndicat d'élevage. — Syndicat mixte, dans lequel sont admis les patrons et les salariés d'une même profession. — ⇒ aussi Coopérative.
b (On a dit chambre syndicale au XIXe s.). Plus cour. (le mot, employé seul, réfère en général à ce sens). Syndicat groupant uniquement des salariés. || Syndicats ouvriers. ⇒ Ouvrier; syndical; syndicalisme. || Syndicat de mineurs, de fonctionnaires. || Syndicats d'enseignants, d'étudiants. || Les syndicats C. F. D. T., C. G. T., chrétiens (C. F. T. C.)… || Syndicat autonome, indépendant. || Syndicat anglais. ⇒ Trade-union. || Les syndicats américains. || Le puissant syndicat des camionneurs. || Les syndicats soviétiques. — Adhérents (⇒ Syndiqué), militants, responsables, délégués, dirigeants, secrétaire (cit. 1) d'un syndicat. ⇒ Permanent, syndicaliste. || Bureau d'un syndicat. || Maison des Syndicats (→ Jaune, cit. 13). || Union locale, départementale (→ aussi Bourse [2. Bourse] du travail), fédération professionnelle, confédération nationale interprofessionnelle (→ Centrale syndicale) de syndicats. || Grève, occupation d'une usine, manifestation organisée par un syndicat. || Négociations avec un syndicat aboutissant à un accord, à un contrat collectif, à une convention collective. || Représentation des syndicats dans les comités d'entreprise, les organismes de gestion de la Sécurité sociale. || Syndicat inféodé à un parti. || Rôle politique des syndicats.
1 Pendant que les syndicats particuliers se développent et se multiplient, leur organisation d'ensemble grossit automatiquement, par le jeu du système, simple et robuste, établi dès l'origine; les syndicats continuant à se grouper : par régions, en Bourses du Travail; par catégories professionnelles, en Fédérations.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIV, p. 229.
2 Je n'ai pas non plus à discuter ici des mérites respectifs de Proudhon et de Marx, qui furent d'ailleurs ensemble les deux faces d'un même moment dialectique, et pas davantage de l'actuelle situation des syndicats ouvriers français, émanés par fausse synthèse de ces deux maîtres et qui, après avoir été de refuge et de défense, héroïques bastions, sont devenus des bastilles corporatistes aux intérêts étroits et bornés, entêtés, égoïstes, des étouffoirs pour l'homme.
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. II, p. 76.
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DÉR. Syndicataire.
Encyclopédie Universelle. 2012.