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habit

habit [ abi ] n. m.
XIIe; lat. habitus « manière d'être », « costume »
1Sing. Vieilli Pièce d'habillement. costume, vêtement. L'étoffe d'un habit. Habit de velours.
2Plur. LES HABITS : l'ensemble des pièces composant l'habillement. ⇒ affaires, effets, vêtements; fam. fringues, frusques, hardes, nippes. Mettre ses habits ( s'habiller) . Habits de deuil, de travail; habits du dimanche. De vieux habits ( hardes) , en loques ( guenille) , grotesques, ridicules ( accoutrement, défroque, oripeau) . « S'il avait soin de lui-même et de ses habits, il n'aurait pas l'air d'un va-nu-pieds » (Balzac). Brosse à habits. Vieilli Marchand d'habits. fripier.
3Vêtement caractéristique d'une époque, ou propre à une fonction, une profession. Anciennt Habit à la française, à l'espagnole. Habit de cour. Mod. Habit de chasse, de gala. costume, tenue. Un habit d'arlequin, de Pierrot. Habit de laquais. livrée. Habit d'huissier, de magistrat ( robe) . L'habit vert : tenue officielle des membres de l'Institut de France, surtout de l'Académie française. L'habit militaire. uniforme. Habit de lumière.
4Habit religieux ( froc, soutane) . Prendre l'habit : devenir prêtre, moine. Cérémonie de la prise d'habit : entrée en religion, prise de voile. Quitter l'habit : se défroquer. Loc. prov. L'habit ne fait pas le moine : on ne doit pas juger des gens sur l'apparence (cf. L'air ne fait pas la chanson).
5Costume de cérémonie. Vx Veste. jaquette. Mod. Costume masculin de cérémonie, à veste ajustée très courte par-devant et à longues basques par-derrière. frac, 1. queue (de pie). Venir en habit (cf. Fam. En pingouin). L'habit est obligatoire (cf. Tenue de soirée).
6Fig. Apparence. « Les Habits neufs de la politique », d'Alain Duhamel.

habit nom masculin (latin habitus, manière d'être, tenue) Tenue particulière à une activité, une fonction ; costume : Un petit garçon en habit de cow-boy. Costume masculin de cérémonie composé d'un pantalon sombre et d'une jaquette dont les devants s'échancrent pour former deux basques dans le dos. En France, au XVIIIe s. et au début du XIXe s., appellation du vêtement principal porté par tous les militaires, sauf par les hussards. ● habit (citations) nom masculin (latin habitus, manière d'être, tenue) Nicolas Brazier Paris 1783-Passy 1838 En vous voyant sous l'habit militaire, J'ai deviné que vous étiez soldat. L'Enfant du régiment Mathurin Régnier Chartres 1573-Rouen 1613 Ma foi, les beaux habits servent bien à la mine. Satires, XIII Bible L'habit d'un homme proclame ce qu'il fait, sa démarche révèle ce qu'il est. Ancien Testament, Ecclésiastique XIX, 30 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». ● habit (expressions) nom masculin (latin habitus, manière d'être, tenue) Vieux. Habit de chœur, vêtement des ecclésiastiques et des religieux lorsqu'ils assistent à l'office. Habit court, habit que les ecclésiastiques portaient, particulièrement en voyage, au lieu de la soutane. Habit long, soutane des ecclésiastiques. Habit rouge, soldat anglais avant 1914. Habit vert, habit d'académicien. Vieux. Marchand d'habits, fripier. Prendre l'habit, entrer en religion. Prise d'habit, cérémonie qui marque l'entrée en religion d'un postulant. Quitter l'habit, abandonner l'état ecclésiastique ou religieux. ● habit (synonymes) nom masculin (latin habitus, manière d'être, tenue) Tenue particulière à une activité, une fonction ; costume
Synonymes :
- costume
- mise
- tenue
Costume masculin de cérémonie composé d'un pantalon sombre et d'une...
Synonymes :
- frac
- frac (vieux)
- queue-de-pie (familier)

habit
n. m.
d1./d Costume. "Le méchant petit habit bleu du bal" (H. de Balzac). Habit vert: costume officiel des membres de l'Institut.
|| Loc. Prendre l'habit: se faire religieux, religieuse.
Prov. L'habit ne fait pas le moine: il ne faut pas juger les gens sur l'apparence.
d2./d Absol. Vêtement de cérémonie masculin, noir, à basques et revers de soie. Un homme en habit.
(Québec) (Emploi critiqué.) Complet (2).
d3./d (Québec) (Emploi critiqué.) Vêtement d'extérieur (combinaison, tenue) approprié à telle condition climatique (habit de neige, de pluie), à tel sport (habit de motoneige, de ski).
HIST Habits rouges: nom donné aux soldats britanniques, notam. lorsque les patriotes se rebellèrent dans la région de Montréal en 1837-1838.
d4./d (Plur.) Vêtements. Des habits de deuil. Elle achète ses habits à tel endroit.
Sing. (Afr. subsah.) Il a sali son habit.

⇒HABIT, subst. masc.
A. — 1. Au sing., vieilli ou littér. Manière d'être habillé, et, p. méton., ensemble des vêtements de dessus. Synon. costume, habillement, tenue. Un pèlerin de Palestine emporte sur son habit les coquillages de la rive (QUINET, Ahasvérus, 1833, 4e journée, p. 350). Je ne vous retrouve pas en moinillon, les mains dans les manches et la tête dans le capuchon (...). C'est un habit commode (CLAUDEL, Otage, 1911, II, 1, p. 250). V. costume ex. 4.
[Avec un déterm.] Manière d'être habillé, et, p. méton., ensemble des vêtements de dessus propres à une personne, à un groupe social ou à une activité, une circonstance. Des soldats, vêtus de l'habit sarrazin, entourent le prince (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 282). Cet habit de plongeur (...) avec ses gros yeux et son visage de morse (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 31) :
1. Leur conversion [des barbares] au christianisme, qu'était-ce, sinon leur affiliation à Rome, par les évêques, continuateurs directs de l'habit, de la langue et des mœurs romaines?
RENAN, Avenir sc., 1890, p. 392.
SYNT. Habit ecclésiastique, européen, laïque, monastique, religieux; habit d'amazone, d'arlequin, de novice, de pénitent, de polichinelle, de religieux/-euse; habit d'apparat, de bal, de cérémonie, de chasse, de cheval, de cour, de deuil, de fête, de gala, de ville, de voyage; endosser, mettre, ôter, porter, revêtir un habit; changer d'habit.
2. Au plur., cour. Ensemble des vêtements de dessus. Beaux, riches, vieux habits; brosse à habits; marchand d'habits (synon. chiffonnier, fripier). Comme il marchait vite dans ses habits trop larges, les pans de sa jaquette se soulevaient derrière lui (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 15). Il déshabilla précipitamment l'officier, pris (...) de rage parce que les habits ne se dégageaient pas assez vite du corps (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 386) :
2. Fix fut renversé et se releva, les habits déchirés (...). Son paletot de voyage s'était séparé en deux parties inégales, et son pantalon ressemblait à ces culottes dont certains Indiens (...) ne se vêtent qu'après en avoir préalablement enlevé le fond.
VERNE, Tour monde, 1873, p. 147.
[Avec un déterm.] Ensemble des vêtements de dessus propres à une personne, à un groupe social ou à une activité, à une circonstance. Habits pontificaux, royaux, sacerdotaux; habits de deuil, du dimanche. Le saltimbanque Nicolo, encore vêtu de ses habits de tréteaux (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 534). Ce matin, elle est allée à la messe, mais avec les habits de son rang et non plus déguisée en paysanne (CAMUS, Chev. Olmedo, 1957, 1re journée, 2, p. 722) :
3. Bien qu'elle aimât à lire, elle ne l'aurait jamais osé un jour de semaine, la lecture étant (...) trop noble (...) pour s'y adonner en habits de travail. Mais le dimanche après-midi, revêtue de sa bonne robe sur laquelle elle passait un tablier blanc, (...) là elle pouvait sortir ses livres.
GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 57.
B. — En partic.
1. Vêtement de dessus des religieux, des religieuses. Christophe Colomb, qui vécut et mourut comme un saint et porta l'habit du bon saint François (A. FRANCE, Jard. Épicure, 1895, p. 284) :
4. ... ce siècle [le XIXe] qui, à son aurore, avait applaudi et tressailli de joie à la restauration du culte, en était revenu à la haine du prêtre; l'insulte s'attachait à l'habit.
SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 422.
,,Habit long. La soutane. Habit court. L'habit noir que portent les ecclésiastiques quand ils ne sont pas en soutane`` (Ac. 1932). V. clergyman B.
Locutions
Prendre, recevoir/quitter l'habit. Entrer en religion/se défroquer. Une lettre du roi (...) avec ordre de faire à l'instant quitter l'habit à ces novices et de les renvoyer (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 25) :
5. Dans l'autobus (...) un groupe de six à huit converses est monté, accompagné de deux religieuses; elles avaient pris l'habit aujourd'hui même...
LARBAUD, Journal, 1932, p. 257.
Prise d'habit. Entrée en religion. Synon. (pour les religieuses) prise de voile, vêture. La liturgie de la prise d'habit et de la profession (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 203).
Loc. proverbiale. L'habit ne fait pas le moine. Il ne faut pas se fier aux apparences (souvent trompeuses). Cela changea toutes mes idées sur les riches commerçants; je reconnus alors que l'habit ne fait pas le moine, et depuis je ne me suis plus trompé sur ce chapitre (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 332).
2. Vêtement masculin de dessus, couvrant le haut du corps, à longue(s) basque(s) échancrée(s) par devant.
a) [Porté autrefois par les aristocrates, les bourgeois, le personnel de service en grande tenue] Habit, veste et culotte de même étoffe (Ac. 1835, 1878). Les huissiers en habit et en culotte bleu clair, avec l'épée et le tricorne (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 162). Les uns étaient vêtus de la veste, de l'habit et de la culotte, comme en l'ancien temps (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 148) :
6. ... le jeune d'Israëli (...) s'habilla avec une recherche extravagante, habit de velours noir, manchettes de dentelle, bas de soie noirs à rubans rouges...
MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 29.
SYNT. Habit bleu, brun, écarlate, gris, marron, noir, rouge; habit de drap, de nankin, de satin, de soie, de toile; basques, boutons, col, collet, manches, pans, poches, revers d'un habit.
Habit français (vx), à la française. Habit aux basques pleines et non échancrées par devant. On m'avait dit que l'habit français réussissait à la cour : je voulus avoir un habit français (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 224). M. Levrault (...) avait commandé un magnifique habit à la française. Il était bien décidé à ne se montrer au roi qu'en culotte courte, avec l'épée à poignée d'acier (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 43).
Habit habillé (vx). Habit qui était porté pour les cérémonies. Synon. habit à la française. Un monsieur qu'à ses bas de soie et son habit habillé (à onze heures du matin) je reconnus pour un candidat au corps-législatif (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 32). Bonaparte avait voulu que les hommes de la Révolution ne parussent à sa cour qu'en habit habillé, l'épée au côté (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 50).
Habit(-)veste. Habit à basques courtes. Poinsot était presque toujours en habit veste, chapeau rond, quelquefois enfoncé dans de grandes bottes (MICHELET, Mémorial, 1822, p. 192) :
7. Suivant leur position sociale différente, ils avaient des habits, des redingotes, des vestes, des habits-vestes (...) très courts, ayant dans le dos deux boutons rapprochés comme une paire d'yeux, et dont les pans semblaient avoir été coupés à même un seul bloc, par la hache du charpentier.
FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 29.
b) [Porté autrefois par les militaires, à l'exclusion des hussards] Habit de dragon, de garde national; habit rouge des soldats anglais. Vieux royaliste de province (...) il avait fort tardé à changer l'habit blanc des troupes de Sa Majesté contre l'habit bleu des soldats de l'an II (A. FRANCE, Étui nacre, Mém. volont., 1892, p. 241).
Habit (d')uniforme. L'habit d'uniforme, les armes, le chapeau, etc., tout ce qui fait un garde d'honneur (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 100).
P. méton. Les habits rouges. Les soldats anglais. Waterloo. — Vilaine date ! ah ! les habits rouges nous ont décousus, une fois pour toutes (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 241). À Bordeaux, le bourgeois était pour le roi. Ils auraient voulu voir débarquer les habits rouges (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 178).
c) [À l'époque contemp., de couleur gén. noire, porté pour les cérémonies; le plus souvent sans déterm.] Habit à queue d'aronde, de morue, de pie (synon. frac, jaquette). Un académicien en habit brodé de palmes vertes, armé de son glaive inoffensif et portant sous son bras ses œuvres complètes en plusieurs tomes (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 158). Deux clients très élégants, en habit et cravate blanche sous leurs pardessus (PROUST, Temps retr., 1922, p. 822). L'indication de tenue de mondaine et d'habit du soir (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 141). V. basque1 ex. 4 :
8. ... lorsque Sylvain Itkine (...) me dit qu'il jouerait le chœur en habit de soirée, j'approuvai son idée, qui manifestait que les paroles du chœur valent pour aujourd'hui comme pour il y a six mille ans.
MONTHERL., Pasiphaé, 1936, p. 107.
En partic. Habit vert, académique, d'académicien. Habit noir à broderies vertes, tenue officielle des membres de l'Institut. Broderies de l'habit académique (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 47) :
9. ... il allait inaugurer devant les cinq académies réunies en assemblée solennelle son habit d'académicien, tout luisant du drap neuf et de la broderie soyeuse couleur d'espérance.
A. DAUDET, Femmes d'artistes, 1874, p. 227.
P. méton.
Académicien. Que le diable emporte l'Académie et ses habits verts! (BALZAC, Corresp., 1845, p. 781). Nordomus Évayren (...) va toujours frétiller chez les habits verts (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 46).
Dignité d'académicien. Briguer l'habit vert. B. académicien arrivé par les dîners (...). Enfin, il a son habit vert, il est content, il peut prêcher à autrui, officiellement, la morale (TAINE, Notes Paris, 1867, p.131) :
10. La bêtise, la nullité de certains généraux célèbres, ou maréchaux de France (hors de leur spécialité), fait la stupéfaction des intellectuels qui ont eu l'occasion de les approcher; et il faut garder cet étouffant secret, sans quoi, pas d'habit vert...
MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1396.
C. — P. métaph. ou au fig.
1. Ce qui recouvre, orne. Puisses-tu [un livre] (...) grâce à (...) ton bel habit de maroquin, entrer dans la vitrine de quelque agent de change bibliomane (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 503). Panturle a pris sa vraie figure d'hiver. Le poil de ses joues s'est allongé, s'est emmêlé comme l'habit des moutons (GIONO, Regain, 1930, p. 51) :
11. Toute la nature met
Son habit fleuri de mai
L'habit est là préparé
Mais elle est nue à moitié
CLAUDEL, Poés. div., 1952, p. 867.
2. Apparence. La révolte éternelle et invincible de l'instinct (...) éclatant volontiers au moment le plus imprévu, sous l'habit le plus respectable (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 288). Notre peau superficielle, notre habit familial et social, notre convention bien établie étouffent les tempêtes, les maintiennent en vase clos (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 24) :
12. Cette simplicité qu'on exalte (...) tient souvent, pour la littérature, à des tournures de langage plus incultes dans les poésies primitives : en un mot elle est plus dans l'habit de la pensée que dans la pensée elle-même.
DELACROIX, Journal, 1857, p. 77.
Prononc. et Orth. : [abi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 abit « vêtement de religieux » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 6489); ca 1350 prendre l'habit de religion (G. LE MUISIS, Poésies, t. 1, p. 142 ds T.-L.); 2. a) sing. 1er quart XIIIe s. habit « habillement » (Cortois d'Arras, éd. E. Faral, 592); b) surtout au plur. av. 1288 fig. en simple abis (A. DE LA HALLE, Chansons, éd. J. H. Marshall, XXVIII, 26); 3. 1670 habit « veston de cérémonie ajusté à la taille, et à longues basques » (MOLIÈRE, Bourgeois gentilhomme, 11, 5). Empr. au lat. habitus « mise, tenue », v. habitus. Fréq. abs. littér. : 4 818. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 9 827, b) 11 622; XXe s. : a) 5 060, b) 2 833. Bbg. QUEM. DDL t. 10, 16.

habit [abi] n. m.
ÉTYM. XIIIe; abit, v. 1155; lat. habitus « maintien » (du supin de habere « avoir » au sens de « se tenir »), puis « vêtement »; du sens de « maintien » vient habitudo. → Habitude.
1 (XIIIe). Au sing. Vx (langue class.). Ensemble des vêtements qui couvrent le corps. Costume, habillement, tenue, vêtement.
REM. Au XVIIe s. on entend par habit la « tenue complète », le « costume entier d'homme ou de femme, y compris la chaussure et la coiffure » (Cayrou, Dict. du français classique).
1 Une femme ne prendra point un habit d'homme, et un homme ne prendra point un habit de femme (…)
Bible (Sacy), Deutéronome, XXII, 5.
2 L'habit qu'il eut sur lui fut son seul héritage (…)
Boileau, Satires, I.
3 (…) le déguisement qu'il a pris est l'habit d'une femme.
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, III, 1.
2 Un, des habits. Vêtement de dessus, à l'exclusion des ornements ( Culotte, veste; jupe, robe…); spécialt, vêtement d'homme. || L'étoffe (cit. 1) d'un habit. || Habit de gros drap, de velours (→ Enterrer, cit. 7). || Habit correct (cit. 5), simple, strict. || Un bel habit, un habit élégant, très chic. || Habit somptueux, auguste (cit. 8) et magnifique. || Habit neuf; vieil habit, habit râpé, usé (→ Bigarrure, cit. 4). || Habit bien coupé, qui va bien (→ Beau, cit. 70). || Cet habit vous engonce. || Habit démodé (→ Frapper, cit. 31). || Commander, acheter un nouvel habit. || Engager (cit. 1) son habit; mettre son habit au clou. || Tailleurs qui travaillent à un habit (→ Après, cit. 57). || Confectionner, couper, tailler un habit. || Retourner un habit. || Changer d'habit (→ Beauté, cit. 36), changer chaque jour quelque chose à son habit. Atour (cit. 2), habillement, parure. || Se soucier de son habit, être sensible à l'habit (→ Fagoter, cit. 4).Vx. || L'habit d'une dame (→ Atour, cit. 8, La Fontaine).
4 Théodote avec un habit austère a un visage comique (…)
La Bruyère, les Caractères, VIII, 61.
5 Chez de certaines gens un habit neuf, c'est presque un beau visage.
Marivaux, Vie de Marianne, I.
5.1 Chose unique, qui m'a tracassé toute la journée c'est que je pensais toujours à l'habit que j'ai essayé le matin et qui allait mal (…)
E. Delacroix, Journal, 5 oct. 1822.
3 (V. 1360). Au plur. || Les habits : l'ensemble des pièces composant l'habillement. Affaire(s), effet(s), vêtement, et (fam.) fringues, fripe, frusques, hardes, nippe (→ Affecter, cit. 5; autrement, cit. 17). || Ensemble des habits, du linge. Frusquin (saint-frusquin, cit. 1), garde-robe, trousseau. || Assortir (cit. 1) ses habits et ses chapeaux, ses parures. || Un grand luxe d'habits (→ Équipage, cit. 9).Beaux, superbes habits (→ Agencer, cit. 2; curieux, cit. 1). || Habits simples, modestes (→ Avilissement, cit. 2). || Modeste dans ses habits, dans son habillement (→ Avaricieux, cit. 4). || Habits à la mode, habits démodés (→ Créer, cit. 4; empire, cit. 5; extravagant, cit. 5). || Habits grotesques, ridicules ( Accoutrement, défroque, oripeau). || Habits anciens, vieux habits relégués dans un grenier. || Habits du XVIIe siècle, agrémentés, chamarrés de broderies (cit. 1, 3), de passements, brodés d'or (→ Éclater, cit. 26). || Habits tout neufs (→ Emprisonner, cit. 4). || Habits chauds, confortables (→ Exigence, cit. 2). || Habits usagés, sales, mouillés, déchirés (→ Élève, cit. 4; geler, cit. 4). || De méchants habits. Hardes (→ Glacé, cit. 1). || Habits qui montrent la corde, qui tombent en loques. Guenille. — ☑ (1900). Loc. Marchand d'habits. Fripier (cit. 2).Acheter ses habits tout faits, sur mesure, chez un tailleur, une couturière. || Mettre, ranger ses habits dans un placard, une penderie, une garde-robe (cit. 2), un vestiaire. || Entretenir ses habits. || Emporter des habits en voyage (→ Commodité, cit. 6). || Mettre, ôter ses habits. Habiller (s'); déshabiller (se).Habits d'homme, de femme, d'enfant (→ Flotter, cit. 17). || Habits de drap, de toile, de coton (→ Écœurer, cit. 1).Habits de mariage (→ Gentil, cit. 7), de deuil (→ Cheveu, cit. 21; ensevelir, cit. 8). || Habits de voyage, de ville. || Habits de travail. || Habits du dimanche (cit. 4). → Endimanchement, cit. 1 — Habits militaires. Uniforme (→ Épaulette, cit. 2). || Habits civils (cit. 11).
6 Tel deuil n'est bien souvent que changement d'habits.
La Fontaine, Contes, La coupe enchantée, III, IV.
7 Elle réforma tout ce qu'il y avait de mondain et de sensuel dans ses habits (…)
Racine, Port-Royal, I.
8 L'or et les diamants brillent sur ses habits (…)
Voltaire, les Scythes, I, 1.
9 Si j'avais à remettre la tête d'un enfant ainsi gâté, j'aurais soin que ses habits les plus riches fussent les plus incommodes, qu'il y fût toujours gêné, toujours contraint (…)
Rousseau, Émile, II.
10 S'il avait soin de lui-même et de ses habits, il n'aurait pas l'air d'un va-nu-pieds.
Balzac, la Rabouilleuse, Pl., t. III, p. 908.
11 Dans le nombre de ces Parisiens accusés d'être si spirituels, il s'en trouve qui se croient infiniment mieux en uniforme que dans leurs habits ordinaires, et qui supposent chez les femmes des goûts assez dépravés pour imaginer qu'elles seront favorablement impressionnées à l'aspect d'un bonnet à poil et par le harnais militaire.
Balzac, la Cousine Bette, I, Pl., t. VI, p. 135.
12 (…) il aperçut ses habits de tous les jours, jetés là, vides, fatigués, flasques, vilains (…)
Maupassant, Bel-Ami, I, III, p. 49.
13 (…) j'en suis venu à adopter pour un temps le langage et les coutumes de la Turquie, — même ses beaux habits de soie et d'or.
Loti, Aziyadé, XXIV, p. 108.
Brosse à habits.
Loc. prov. Habits de velours, ventre de son, se dit de celui qui utilise toutes ses ressources à l'habillement et n'a plus même de quoi se nourrir.
4 (V. 1360). Qualifié. Vêtement caractéristique d'une époque, approprié à un usage précis ou propre à certaines fonctions, à certaines professions.Anciennt. || Un habit à la française (1664, in D. D. L.), à l'espagnole (→ Épiloguer, cit. 6). || Habit à l'antique, habit romain (→ Calquer, cit. 2). || Habit de cour (→ Dégager, cit. 8). || Habit bourgeois (cit. 19), habit noir du tiers état (cit. 93).Habit du matin (→ Élégant, cit. 4).(1659). Vx. || Habit court : vêtements ordinaires (opposé à l'habit long, propre à certaines fonctions. → Soutane; robe, toge). || Gens d'habit court, d'habit long.
14 Tel rit d'un juge en habit court, qui-i (sic) tremble au seul aspect d'un procureur en robe.
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, III, 14.
Mod. || Habit de chasse (→ Boutonner, cit. 2), habit de cheval. || Habit de fête (→ Faucon, cit. 2), de gala (cit. 3). Costume. || Elle portait un habit de voyage. || Habit habillé (→ Anachronisme, cit. 3).Habit de clown, d'équilibriste (cit. 2). || Habit de bouffon (cit. 6), d'arlequin (cit. 4 et 5).Habit de laquais, de valet de chambre, de groom. Livrée (→ Âme, cit. 73; assemblage, cit. 16; friser, cit. 4). || Habit d'huissier, d'encaisseur, de magistrat ( Robe). || L'habit militaire. Uniforme.(1812, in D. D. L.). || Habit à la française, (vx) habit français, à basques planes.
15 Jerphanion n'est pas loin de regretter qu'il n'y ait pas un uniforme de l'École. Est-ce qu'il n'en a pas existé un, jadis ? (…) Hélas ! (…) Ça devait être du propre ! Un semis de violettes, ou de graines d'épinard, sur un habit d'huissier jeunet. Quelque chose qui devait évoquer l'Académicien gamin (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVIII, p. 200.
(1902). L'habit vert : tenue officielle des membres de l'Institut de France. || L'Habit vert, comédie de de Flers et Caillavet. Fig. || Briguer l'habit vert, le titre d'académicien.
(1839, Stendhal). || L'habit rouge : tenue des soldats anglais avant 1914. Fam. (vx). Soldat anglais.
L'habit religieux, ecclésiastique (cit. 1). || Habit de prêtre (→ Ensorceler, cit. 8) [autrefois, soutane], de clergyman. || Habit de chartreux (→ Ensevelir, cit. 6), de capucin. || Habit porté par pénitence, dans certains ordres. Sac (de toile). || Habit de chœur : « vêtement que doivent revêtir les membres du clergé pour assister à un office liturgique » (Dict. de liturgie romaine).
(V. 1155). Absolt.(1676). Prendre l'habit : devenir prêtre, moine (→ Égarement, cit. 2).(1679, Mme de Sévigné, in D. D. L.). || Prise d'habit. || Cérémonie de la prise d'habit : entrée en religion (on dit aussi, pour les religieuses, prise de voile). — ☑ (1690, Furetière). Quitter l'habit : se défroquer (→ Jeter le froc aux orties).
16 Votre cousine d'Harcourt a pris l'habit à Montmartre : toute la cour y était.
Mme de Sévigné, 564, 31 juil. 1676.
17 Cette sainte fille, trop pauvre pour porter le magnifique habit de son ordre, qui était une robe blanche avec le scapulaire écarlate (…)
Hugo, les Misérables, II, VI, VI.
18 J'ai dû quitter mon couvent (…) et porter un habit séculier. Mon Père, dit Brotteaux, en examinant la souquenille de M. de Longuemare, votre habit témoigne suffisamment que vous n'avez pas renié votre état; à le voir, on croirait que vous avez réformé votre ordre plutôt que vous ne l'avez quitté (…)
J'ai quitté mon habit, monsieur, ce qui est une manière d'apostasie (…)
France, Les dieux ont soif, VI, p. 58-59.
19 (…) si je prends l'habit, je ne le quitterai plus. Je n'aurais sans doute pas la force d'être une contemplative. Mais je veux soigner des malades, donner ma vie aux souffrants, aux pauvres, aux prisonniers, à tous ceux qui ne peuvent pas porter le fardeau de leur vie.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, XI, p. 219.
(V. 1440). Prov. L'habit ne fait pas le moine : il ne suffit pas de revêtir les apparences d'un état pour en acquérir, en posséder les caractères; on ne doit pas juger des gens sur l'apparence.
20 Vous savez que l'habit ne fait pas la science (…)
J.-F. Regnard, les Folies amoureuses, I, 5.
20.1 (…) l'autorité presque d'oracle que j'attribuai il y a longtemps au dicton Kleider machen Leute, que me firent connaître quelques leçons d'allemand à l'École Berlitz et qui s'oppose à notre l'habit ne fait pas le moine, — l'idée un peu obsessionnelle qu'un jour viendra où je commanderai un costume que la mort m'interdira de porter ou ne me le permettra qu'à peine (…)
Michel Leiris, Frêle bruit.
5 Vx (langue class.). Vêtement de dessus. Cape (cit. 1), manteau.
6 a (1666, Molière). Vx. Veste de cérémonie. Jaquette, veste. || Habit feuille-morte (cit. 1), bleu (→ Fluctuer, cit.). || Le corps, les basques (cit. 3), les revers, les parements, le col, le collet d'un habit (→ Graisser, cit. 9). || Boutonner (cit. 1) son habit. || Épousseter (cit. 2) la manche de son habit. || Fleurir (cit. 17) la boutonnière de son habit.
21 Qu'on se figure ce personnage affublé d'un habit dont les basques étaient si courtes, qu'elles laissaient passer cinq à six pouces du gilet, et les pans si longs qu'ils ressemblent à une queue de morue, terme alors employé pour les désigner.
Balzac, les Chouans, II, Pl., t. VII, p. 824.
b (1845, Bescherelle). Mod. Costume de cérémonie à veste ajustée, très courte par devant et à longues basques par derrière. Frac. || Habit noir à queue de pie, à queue de morue (→ Gagner, cit. 52). || Habit de cérémonie.Absolt. || Liserés, parements de soie d'un habit. Par ext. Le vêtement de cérémonie complet. || Pantalon (gris rayé), gilet d'habit. || Diplomate, turfiste en habit. || Comme tenue de soirée, l'habit a été généralement remplacé par le smoking. || Location d'habits et vêtements de cérémonie. || Des officiels en habit et chapeau haut de forme. || Habit-veste, à basques très courtes.
22 Suivant leur position sociale différente, ils avaient des habits, des redingotes, des vestes, des habits-vestes; — bons habits, entourés de toute la considération d'une famille, et qui ne sortaient de l'armoire que pour les solennités.
Flaubert, Mme Bovary, I, IV, p. 22.
23 Son habit était en drap léger, avec de spacieux revers, une longue queue de morue et de larges boutons d'acier.
Hugo, les Misérables, III, II, II.
24 Tu n'as pas d'habit ? Bigre ! en voilà une chose indispensable pourtant. À Paris, vois-tu, il vaudrait mieux n'avoir pas de lit que pas d'habit.
Maupassant, Bel-Ami, I, I, p. 17.
25 Rien que des dentelles, de la gaze, des couleurs claires et gaies; pas un habit noir, il va sans dire, pour faire tache d'encre comme dans vos galas européens.
Loti, les Désenchantées, II, IV, p. 55.
7 (1549). Fig. Ce qui recouvre comme le fait un habit. Apparence, costume, dehors, extérieur.Mettre un habit neuf à une vieille idée, à une vieille sentence, lui donner une forme, une expression nouvelle (→ Goût, cit. 31).
26 Il faut connaître aussi le vice revêtu
D'un habit vertueux, qui d'autant plus offense
Qu'il se montre honorable et a belle apparence.
Ronsard, Disc. des misères de ce temps, Instit. pour adolesc. du Roy.
COMP. Habit-veste.

Encyclopédie Universelle. 2012.