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ÉLEVAGE
ÉLEVAGE

L’élevage désigne «l’ensemble des opérations qui assurent la production, l’entretien et l’utilisation des animaux domestiques» (P. Veyret). Il suppose résolu le problème de la domestication, étape intermédiaire entre la chasse et l’élevage. Pourtant ce stade existe encore aujourd’hui: les Yakoutes, éleveurs de rennes, capturent au lasso des bêtes à demi sauvages pour augmenter leurs troupeaux déjà soumis. Mais, dans la plupart des civilisations, les origines de la domestication et de l’élevage se confondent avec les origines mêmes de l’histoire et des mythes les plus anciens. Abel était berger. Le don de Jacob à Esaü consiste en «deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente femelles de chameaux et leurs petits qu’elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes» (Genèse, 32). Les peintures murales égyptiennes nous montrent à la fois les taureaux sauvages, les chèvres broutant les feuilles des arbres, la traite des vaches et le bétail attelé à l’araire.

Aussi bien les élevages du monde restent-ils très divers. Les types principaux sont aussi des stades dans l’évolution économique de l’élevage: au type pastoral, élevage par de purs bergers, s’opposent l’élevage agricole, mis au service des champs, et surtout l’élevage moderne et scientifique, destiné au commerce des villes et de l’industrie.

Les progrès qui conduisent à l’élevage commercial et intensif restent l’apanage d’un petit nombre de pays. Ils supposent des moyens industriels, financiers et scientifiques qui sont loin d’être universellement répandus. Beaucoup d’élevages restent archaïques, et des millions d’hommes demeurent à l’écart de la grande consommation. Les conditions naturelles ne constituent pas l’obstacle principal. Le progrès exige surtout une transformation de mentalité des éleveurs, seuls capables d’améliorer leurs herbages, leurs troupeaux et leurs produits. Parmi bien d’autres techniques très anciennes, l’élevage porte témoignage des forts contrastes qui caractérisent l’évolution des différents peuples.

1. Buts de l’élevage

On est réduit à des hypothèses sur les raisons qui ont poussé l’homme à élever des animaux. Sans doute, les motifs utilitaires, aujourd’hui prédominants sinon exclusifs, ont-ils toujours existé: l’animal domestique est une source d’énergie, un moyen de transport, un fournisseur de nourriture, de vêtements et d’abri. Mais il convient de se souvenir que les vieilles civilisations ont vu bien autre chose dans l’animal. L’Égypte a sacralisé les bovins; le culte des animaux y prit des proportions extraordinaires, avec les sépultures somptueuses des taureaux Haphis (ou Hâpî, Apis) à Memphis. Dans la mythologie grecque et romaine, les dieux se font bergers, les bêtes nourrissent les dieux; l’animal domestique reste animal de sacrifice et emblème sacré.

Il subsiste encore, en dehors de la civilisation industrielle, quelque chose de cette attitude religieuse ou superstitieuse à l’égard du bétail. Le cas le plus remarquable est celui de l’Inde: un énorme troupeau de bovins, estimé à près de deux cents millions de têtes, sacré mais malheureux, vit tant bien que mal aux portes des temples. Si l’Afrique noire n’adore pas le bœuf, elle le révère et l’entoure de tous les soins. À Madagascar, l’élevage des bovins est placé au-dessus de toute activité: «Qui n’a pas de bœuf ne peut se marier ni invoquer les dieux et obtenir leur faveur» (P. Veyret). On a pu dire que les bœufs étaient les vrais maîtres du pays dans le Sud malgache, et le vol du bétail y est considéré comme le plus noble des exercices. De même les Peuls, grands éleveurs de la savane soudanaise, possèdent des troupeaux pour des raisons qui sont loin d’être seulement économiques: s’ils accroissent «leur capital», c’est autant pour s’ennoblir que pour s’enrichir; ils aiment leurs troupeaux et l’on a qualifié à juste titre ces élevages de «sentimentaux».

L’évolution des techniques précipite pourtant une évolution à peu près universelle. L’élevage sacré tend à disparaître et l’élevage sentimental plaçant le pasteur au service du troupeau prend figure d’archaïsme. On élève de moins en moins le bétail pour lui-même ou pour la force qu’il représente, mais pour en tirer des matières premières. Si les techniques utilitaires progressent rapidement, l’élevage s’adapte cependant moins facilement que l’agriculture proprement dite au progrès scientifique et technique. Il est plus difficile de mécaniser le travail de l’éleveur, et la standardisation des produits de l’élevage est loin d’être générale: l’animal domestique se plie moins facilement que les végétaux à l’industrialisation.

2. Le nomadisme

On parle de vie pastorale lorsque les troupeaux ne vivent qu’en plein air et exclusivement de la végétation spontanée. Cette forme de vie sur les pâturages est la plus «naturelle» de toutes; elle apparaît à chaque page de la Bible et elle est sans doute la plus ancienne. Elle reste caractéristique aujourd’hui des régions sans agriculture. On utilise ici le tapis végétal naturel, ou plus exactement subspontané: les herbes à renne de la toundra, le sous-bois de la taïga, les savanes et les steppes, les herbes éphémères (acheb du désert). Les pasteurs se contentent de favoriser la croissance de l’herbe, en détruisant par le feu les espèces ligneuses; d’où ces formations végétales «secondaires», nées véritablement de la vie pastorale: savane aux herbes courtes, garrigues et maquis méditerranéens, landes rases des régions tempérées océaniques. Mais on prévoit rarement des réserves de fourrage et des abris pour le bétail. Dans ces conditions, l’élevage est soumis directement au climat et à son rythme saisonnier. On a pu dire qu’il fallait autant d’hectares par tête de bovin que l’année comportait de mois secs. Ce n’est pas tout: dans la forêt tropicale où l’abreuvement du troupeau pose moins de problèmes, la présence des glossines – mouches tsé-tsé – empêche tout élevage véritable.

On parlera de nomadisme pastoral lorsque les troupeaux se déplacent périodiquement et que le groupe humain, qui vit sous la tente, suit le bétail. Mais il n’y a rien d’anarchique dans cette recherche des pâtures et des points d’eau. Ainsi les Touareg de la boucle du Niger ont un rythme à quatre saisons. Au début des pluies (juillet-août), la dispersion des tentes commence. À la fin de cette saison pluvieuse, les troupeaux d’une même tribu sont épars sur de grandes étendues, surtout les troupeaux sans lait qui peuvent être fort loin du campement. Puis vient la saison sèche et le repli vers la vallée. Enfin, dans la période la plus pénible, aride et chaude, de février à juin, hommes et bêtes se tiennent littéralement au bord du fleuve. Même en plein cœur du désert saharien ou arabique, les migrations obéissent à des règles saisonnières empiriques, résultats d’observations minutieuses et de choix traditionnels.

Les grands nomades, purs pasteurs, se font de plus en plus rares. Ils incarnaient un système de valeurs qui n’a plus guère de place dans le monde d’aujourd’hui: indépendance, liberté personnelle, acceptation de la seule loi du groupe. On a bien montré cette personnalité de base du nomade dans le cas des Peuls: maîtrise de soi, contrôle des émotions, désir de liberté. Le troupeau est, précisément, le moyen vivant de jouir de la vie libre sur les pâturages immenses.

De nos jours, les types du nomadisme se modifient. La mobilité décroît et le «petit nomadisme», le «semi-nomadisme» sont fréquents. Autre thème devenant impur: le pastoralisme, le fait de ne vivre que du troupeau, fait place à l’élevage commercial, à l’agriculture accessoire... ou à toute autre activité. Partout les terrains de parcours se restreignent: défrichements agricoles, frontières qui se ferment. Les grands nomades chameliers sont les plus touchés: les camions ont tué les caravanes et les razzias deviennent impossibles.

La sédentarisation des nomades est générale, mais affecte des formes très variées. Au Sahel africain (Niger, Mali, Burkina Faso), les programmes d’hydraulique pastorale ont abouti au creusement de puits profonds, libérant les bergers d’une vieille corvée épuisante, mais ont entraîné une concentration du bétail autour des puits. On aboutit au semi-nomadisme et, malheureusement, à une surexploitation des pâturages les plus proches. Plus généralement encore, les nomades s’adonnent à quelques cultures d’orge ou de blé; ils finissent par abandonner la tente et par construire des maisons. La sédentarisation par enrichissement existe parfois dans les steppes d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. Mais beaucoup plus fréquents sont les cas de sédentarisation par appauvrissement. Le beau film turc Le Troupeau en donne un exemple éclatant. Aux Indes, on dénombre des millions d’anciens nomades à demi fixés dans les villages, formant une caste à part et devenant bergers chez les riches. Les mines (Mauritanie), les gisements de pétrole (Sahara, Libye, Israël, Irak) ont accéléré, brusquement, la chute inéluctable du nomadisme.

3. L’élevage pastoral

On parlera encore de vie pastorale, mais non de nomadisme, lorsque les troupeaux rejoignent les pâturages naturels avec les seuls bergers. Le bétail fait alors partie d’une exploitation agricole sédentaire; cependant, son mode d’existence, au moins une partie de l’année, reste celui du pâturage libre, avec ses archaïsmes et sa faiblesse économique. Telle est la transhumance méditerranéenne, qui associe un pâturage dans la plaine pendant l’hiver et un herbage montagnard pendant l’été. Cette formule très ancienne est peut-être spontanée: on perçoit encore en Corse aujourd’hui l’appel «naturel» de la montagne lorsque vient l’été. Mais la belle époque de la transhumance est passée. En Espagne, c’est au XVIe siècle sans doute que les plus vastes mouvements ont entraîné des millions de moutons à travers toute la péninsule, entre les hivernages dans la Manche et les estivages dans les Pyrénées. Les progrès de la culture ne tolèrent plus la transhumance. Il en est de même en Italie du Sud, en Provence, en Languedoc, où les vignes, les vergers et les zones irriguées s’accommodent mal du passage d’immenses troupeaux. Çà et là pourtant, on a pu moderniser la transhumance et épargner la fatigue du voyage en se servant du chemin de fer. Dans l’ensemble, l’antique usage disparaît.

On doit évoquer encore la vie pastorale de montagne. Elle a animé presque tous les massifs d’Afrique du Nord, du Proche-Orient et de l’Europe. Elle représente une solution nettement plus «paysanne», car elle suppose l’existence de prairies fauchées, destinées à l’hivernage des troupeaux dans la montagne même, à l’étable. C’est pendant l’été seulement que la vie pastorale reprend ses droits, sur le pâturage des sommets (alpage). Elle a présenté bien des formes particulières et a trouvé sa meilleure expression dans le type d’élevage helvétique, qui est à l’origine de grandes races bovines et aussi des techniques fromagères les plus perfectionnées.

La transhumance méditerranéenne, comme la vie pastorale de montagne alpestre, connaît le déclin. Personne ne peut nier l’effet bénéfique de ces formules d’élevage sur la santé des bêtes et sur la qualité des produits, mais il est clair que la rentabilité économique joue en sens inverse, et plus fortement. L’alpage suppose l’isolement des bergers (grande montagne) ou de la famille au chalet (petite montagne). De nos jours, on n’accepte plus cette vie recluse et mal payée. L’inconfort de la vie pastorale est refusé par les hommes. Et, dans le même temps, le produit pastoral est dévalorisé. Il devient dérisoire de fabriquer du fromage fermier avec un petit troupeau particulier, loin de tout, alors que l’industrie laitière permet une valorisation régulière de la traite au village. On peut d’ailleurs se passer aujourd’hui de la «montagne» en soignant mieux les prairies de la vallée. Les progrès agricoles, commerciaux et sociaux semblent donc détruire la vie pastorale. En Suisse et en Autriche, il faut l’appui vigilant de l’État pour moderniser certains alpages bien situés.

La vie pastorale paraît bien condamnée; elle était trop rude pour les hommes et les troupeaux. Le va-et-vient saisonnier de la plaine à la montagne avait créé des races animales rustiques, peu spécialisées mais solides; on les a ensuite dédaignées, au nom de la spécialisation et du rendement. Quant au berger transhumant ou montagnard, il connaissait intuitivement son troupeau et son parcours: art de conservation pour assurer l’herbe, l’eau et un minimum de soins au bétail. Mais il n’est pas l’homme du progrès technique et il disparaît de la scène. Cependant, on ne peut pas dire que l’économie pastorale soit morte. C’est sous une autre forme qu’elle renaît, çà et là. À condition d’utiliser très peu de travail humain – une simple surveillance occasionnelle – et beaucoup de fil de fer pour enclore les pâturages, les alpages de la vieille Europe se remplissent à nouveau. Les troupeaux sont destinés à fournir de la viande jeune, un peu à la façon des ranchs des États-Unis. Telle est l’évolution qu’on observe dans les Alpes, le Massif central français, les Pyrénées: alpages à viande, alpages sans hommes.

4. L’élevage chez les agriculteurs

C’est l’agriculture qui a été le milieu de progrès des techniques de l’élevage. L’animal domestique y a trouvé très tôt son utilisation: non seulement transporter des hommes et des produits, mais se mettre au service d’un terroir. Dans presque toutes les civilisations agricoles du monde, l’animal domestique a tiré la charrue et dépiqué les céréales: buffles d’Extrême-Orient, zébus de l’Inde, chameaux, mulets et bœufs des rivages méditerranéens, chevaux des grandes plaines de l’Europe. Ce travail nous éloigne de la vie pastorale: voici l’animal attelé à l’araire, conduit par le paysan chaque année sur les mêmes sillons, tournant indéfiniment autour des norias pour élever l’eau; le voici tirant des chars pleins de grains et de foin, ou encore, sur les sentiers méditerranéens, portant le paysan vers sa vigne. L’Europe a marqué la voie: ni le paysan noir, ni l’Indien des Andes n’ont vraiment recours à l’animal domestique.

Sur cette voie pourtant, l’animal peut devenir le centre de l’exploitation agricole, car il fournit non seulement l’énergie physique, mais encore l’engrais du sol. Cette valeur fertilisante a été très tôt reconnue chez les Méditerranéens et dans les plaines d’Europe centrale. Les bêtes à laine, en particulier, réunies chaque nuit dans les parcs mobiles sur les jachères, préparent les futures moissons. Un progrès encore, et c’est à l’étable que la fumure des troupeaux est véritablement élaborée, mêlée à la litière de paille. Alors il ne reste plus rien des migrations pastorales, le bétail est devenu quasi sédentaire. Il est domestiqué au service des terres labourées.

Ici se pose une des plus importantes questions dans l’évolution de l’élevage. Pour en faire l’auxiliaire de l’agriculture, on doit alimenter le bétail sur le terroir lui-même, car il n’est pas question de se séparer des bêtes de labour et de fumure. Dès lors, il faut leur réserver une partie de l’espace agricole. Longtemps, les jachères et les mauvais prés en ont tenu lieu, mais une maigre alimentation fait de mauvaises bêtes, un travail lent, une fumure insuffisante. On sortira difficilement de ce cercle vicieux. Réservé au trait, l’animal agricole fournit peu de viande et peu de lait, produits qui seront considérés longtemps comme un luxe. Un animal, toutefois, se révèle très tôt éminemment utile pour fournir des aliments carnés: le porc, qui se contente de peu. Mais les grands herbivores, bovins, chevaux, ont été acceptés longtemps dans les fermes comme le «mal nécessaire», terme par lequel les agronomes français désignaient encore au XIXe siècle l’élevage subordonné à la charrue.

On a justement appelé «révolution agricole» une série d’innovations agronomiques qui ont permis de supprimer ces inconvénients. À la vérité, cette révolution n’a pas été aussi soudaine ni aussi tardive qu’on le dit généralement. Déjà, dans certaines régions, et en particulier dans les montagnes humides d’Europe, on savait utiliser les grasses prairies afin d’accumuler le foin dans les étables. De nombreux paysages du continent européen sont marqués par le bocage: herbages enclos, fumés, souvent irrigués. En Lombardie, près de Milan, dès le Moyen Âge, on savait récolter cinq à six coupes de foin dans une prairie irriguée; en Flandre également cette pratique est ancienne.

Mais la véritable révolution agricole a consisté à pratiquer des cultures pour l’élevage sur les champs eux-mêmes; non plus seulement quelques fourrages d’appoint, comme les vesces ou les céréales vertes, à la manière des Anciens, mais de véritables cultures, systématiquement vouées à l’entretien du bétail. D’abord des céréales, comme l’avoine, dont la valeur nutritive et énergétique pour les chevaux a été reconnue très tôt; peu à peu, toutes les céréales, l’orge, le maïs et même le blé deviennent nourriture du bétail; aujourd’hui, dans les pays riches, les céréales fourragères l’emportent en tonnage sur celles qui sont destinées à l’alimentation humaine. Puis ont été introduites les plantes-racines, telles que les betteraves, les navets et la pomme de terre, nourritures précieuses pour réaliser un engraissement rapide; enfin et surtout, des légumineuses semées dans les champs et qu’on appelle «prairies artificielles»; on généralise l’usage de la luzerne, depuis longtemps connue au Moyen-Orient mais peu utilisée, du sainfoin, des différentes sortes de trèfle. Aujourd’hui, des prairies où se mélangent des graines soigneusement sélectionnées peuvent porter des fourrages pendant plusieurs années (prairies temporaires) et leur rendement est bien supérieur aux vieux prés humides des vallées.

Les progrès dans la «culture de l’herbe» sont incessants. Les pâtures sont exploitées de façon systématique grâce à des clôtures mobiles électrifiées qui suppriment avantageusement le gardiennage du bétail. La fenaison, vieille technique paysanne, a été, de même, éliminée, grâce à l’ensilage des fourrages: on peut, désormais, récolter l’herbe avec beaucoup moins de peine et même lorsque le temps n’est pas favorable. Le fourrage est conservé au meilleur moment de sa valeur nutritive.

Ainsi la nourriture des animaux est obtenue par le travail agricole: gigantesque progrès, mais qui n’a été rendu possible que lorsque la hantise de la famine s’est éloignée pour les hommes eux-mêmes. C’est pourquoi toutes les régions n’ont pas accédé à cette révolution «agricole» ou «fourragère», qui suppose d’abord satisfaite la faim des hommes. Le mouvement est parti des régions très tôt urbanisées, et tout particulièrement de l’Angleterre, à partir du XVIe siècle et, avec plus de succès agronomique, au XVIIIe siècle. La France a suivi, non sans un certain retard, et, encore à la fin de l’Ancien Régime, on accusait les grands propriétaires éleveurs, qui semaient de la luzerne à la place du blé, «d’affamer le peuple».

5. L’élevage moderne

Cependant l’élevage moderne ne dérive pas seulement d’une révolution agricole – qui est loin d’ailleurs d’être terminée –, mais, simultanément, de nouveaux appels de la consommation urbaine et d’un formidable progrès dans les sciences de l’élevage.

L’urbanisation est sans doute un élément dominant. Des millions de consommateurs réclament aujourd’hui des quantités sans cesse accrues de produits alimentaires animaux. La consommation de viande par habitant et par an atteint ou dépasse cent kilos aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande. L’Europe occidentale, moins carnivore, approche des cinquante kilos. Même progrès dans la consommation des produits laitiers: en équivalent de lait, les consommations de lait, beurres et fromages atteignent un kilo par jour et par personne en Europe occidentale. Par contre, les pays occidentaux consomment encore très peu de protéines. Ces inégalités s’expliquent en partie par de vieilles traditions: ainsi, les Finlandais boivent autant de lait en un jour que les Japonais en un mois; certains paysans chinois et indiens ignorent encore la traite et n’aiment pas le lait; l’Inde bouddhique est végétarienne, et l’Islam proscrit le porc. Pourtant, il s’agit de plus en plus d’une question de niveau de vie, toute augmentation des revenus se traduisant par une consommation accrue de produits alimentaires animaux. Chez les Américains du Nord, près de la moitié de l’alimentation consiste en calories de provenance animale. La richesse permet d’acheter de telles calories, les plus «nobles», mais aussi les plus chères.

La sélection d’animaux de plus en plus productifs est en marche. Peu à peu, les innombrables races locales disparaissent pour faire place à quelques races soigneusement programmées pour remplir une seule fonction: vaches laitières Holstein, bovins à viande Charolais, porc Large-White, etc. L’Europe, et particulièrement la Grande-Bretagne, ont été à l’origine des premières sélections, voici plus d’un siècle, et les croisements de substitution ont imposé progressivement les caractères d’une race «améliorante». Les meilleurs produits sont consignés dans les livres génétiques, sortes d’état-civil de l’élevage que sont les herd-books pour les bovins, les stud-books pour les chevaux, les flock-books pour les ovins. Un énorme progrès a été accompli récemment avec l’insémination artificielle qui permet d’utiliser le même reproducteur pour plusieurs milliers de naissances. C’est là un procédé d’uniformisation de la qualité moyenne qui est appelé à un grand avenir.

L’amélioration des cheptels dans les fermes, concrètement, dépend non seulement de la recherche scientifique et technique au plus haut niveau, mais encore de la politique agricole, qui peut aider fortement la vulgarisation des techniques, ainsi que du dynamisme des éleveurs eux-mêmes, plus ou moins réceptifs aux innovations. C’est tout cet ensemble qui a contribué à la réussite des élevages anglais, danois, hollandais, normands, pour ne citer que quelques exemples. Toute une «pédagogie» du progrès technique passe par les techniciens des coopératives et des syndicats pour aboutir à des fermes au cheptel soigneusement sélectionné, parfaitement homogène et voué à une production spécialisée à haut rendement.

Sur le chemin de la sélection scientifique des bêtes, les progrès sont saisissants. On contrôle, dans des stations de sélection, non seulement les performances des sujets, mais les performances de leurs descendants et on opère les croisements en conséquence. Il faut d’abord sélectionner des souches déjà très améliorées, puis croiser ces lignées pour obtenir de nouveaux animaux. La sélection des volailles et celle des porcs obéit déjà à ces principes rigoureusement scientifiques, à travers plusieurs générations. Dans ces schémas de sélection d’un nouveau style, on voit disparaître presque complètement la vieille notion de race pour celle de lignée hyper-sélectionnée: la bête est nouvelle, surdouée, exigeante, fragile.

Les chercheurs ont élaboré des rations alimentaires qui tiennent compte des besoins de chaque animal. On tente de suppléer au manque de vie en plein air par des apports de vitamines (A, D, B12). Le calcaire, le phosphore, le cuivre, le fer ne sont pas oubliés. Pour fournir de l’azote, on remplace les farines de poisson par des tourteaux oléagineux (coprah palmiste et surtout soja). Récemment, l’industrie chimique se fait fort d’incorporer directement des acides aminés dans les rations sous forme de méthionine et de lysine. Ajoutons encore quelques antibiotiques dits de croissance, voire des médicaments tranquillisants (anti-stress). La base des calories reste fournie par les céréales, maïs, orge, blé, ou par des tubercules farineux comme le manioc qui a l’avantage de coûter moins cher. Tel est l’«aliment complet» de l’élevage moderne qu’on peut appeler industriel: la nourriture des animaux dépend désormais du grand commerce et de la grande industrie et on l’appelle «aliment de bétail».

Si l’élevage pastoral avait ses problèmes spécifiques en matière de maladie, l’élevage industriel a les siens propres qui tiennent à la densité trop forte et à la promiscuité. Et surtout, on constate que l’animal sélectionné devient plus fragile. De nouvelles maladies apparaissent, qui tiennent à une véritable pathologie de groupe. Vaccins, antibiotiques sont d’usage courant dans les grands élevages modernes, mais les laboratoires doivent constamment renouveler les médicaments sous peine de voir apparaître des phénomènes de résistance opiniâtre de la maladie. L’art vétérinaire a bien changé.

Les progrès techniques tiennent enfin à l’habitat même des animaux. La vie à l’étable, les techniques du «zéro-pâturage» entraînaient déjà une certaine immobilité des bêtes. Aujourd’hui, dans les poulaillers et les porcheries modernes et déjà dans les grands «ateliers» qui réunissent les veaux, on peut parler d’élevage «hors-sol». Toute l’alimentation est introduite mécaniquement par les abreuvoirs automatiques et les chaînes de distribution d’aliments. L’évacuation des produits est conduite de même. La température et l’humidité sont soigneusement contrôlées. Un «programme lumineux» très précis permet d’améliorer la ponte des volailles.

6. L’élevage industriel

Les tendances générales sont claires, et on doit reconnaître que les performances de l’élevage industriel s’améliorent constamment depuis le début des années soixante. La durée des différents stades de l’élevage se réduit. Le bœuf «d’herbe» de trois à quatre ans est désormais remplacé par un baby-beef de dix-huit mois – qui pèse presque autant que lui – mais dont la viande, évidemment, n’a pas la même qualité. La mortalité est réduite. L’indice de consommation lui aussi diminue: il faut de moins en moins d’aliments pour «faire» un kilo de viande. En une vingtaine d’années, le nombre d’œufs pondus par poule a augmenté de quelque 20 p. 100, alors même que l’indice de consommation des poulaillers industriels se réduisait de 30 p. 100. De tels progrès techniques, on le conçoit, ont quelque chose d’insolite. Quel est le prix de ce progrès quantitatif et économique?

Écartons d’abord une image mythique: celle de l’élevage désormais intégré dans l’usine alimentaire, que ce soit l’usine fabriquant les aliments ou l’usine traitant la viande, les œufs, le lait. On a pu croire à une telle révolution qui, en fait, ne s’est pas produite, ou très rarement. Même en Grande-Bretagne, même aux États-Unis, l’éleveur de volailles, de porcs et surtout de bovins reste un agriculteur indépendant.

Certes, il fait partie d’une filière dont il n’est qu’un maillon, au milieu, entre les fabricants d’aliments, les accouveurs, d’une part, les dirigeants des abattoirs et des conserveries, d’autre part. Souvent, il est lié par contrat à ces industriels et sa production est en quelque sorte programmée par l’industrie. Cependant, on ne peut pas parler d’intégration pure et simple. Sans doute faut-il voir dans cette relative indépendance de l’éleveur le dernier reste d’une vieille réalité: l’élevage traite de la matière vivante avec tous les aléas que cela comporte encore. L’industrie n’a pas intérêt à prendre des risques inutiles et préfère posséder les maillons les plus solides de la filière.

On l’a vu, ce sont les élevages dits secondaires (porcs et surtout volailles) qui adoptent le plus résolument les méthodes industrielles en ateliers où le conditionnement artificiel de la bête est presque total. Mais cette progression, elle-même, n’est pas simple. L’équipement d’un atelier moderne d’élevage coûte très cher et l’industrie d’amont ou d’aval, si elle veut bien participer aux investissements, n’est pas prête à se disperser outre mesure. Aussi bien les élevages industriels représentent-ils encore une minorité, dynamique certes, mais une minorité, sur la carte générale de l’élevage dans le monde.

Aux États-Unis, on peut parler de l’élevage industriel porcin dans le cas de la «Corn Belt»: la récolte mécanisée du maïs et du soja est strictement liée à de très modernes porcheries industrielles. De même, dans la zone du blé, on voit se dresser les unités d’engraissement des bovins (feed-lots ) qui sont bien des sortes d’usines agricoles à la campagne. Le bas prix des céréales a permis là des réussites spectaculaires de nouveaux élevages.

En Europe, la géographie des élevages «hors-sol» est plus compliquée. On voit bien dans le cas du Royaume-Uni, de la Flandre, de la Hollande, de l’Allemagne du Nord que les nouvelles localisations de l’élevage tiennent moins au climat, aux herbages et aux races qu’à la proximité des ports importateurs de céréales et à celle des usines agro-alimentaires. Le cas des Pays-Bas est très significatif: aux environs de Rotterdam sont réalisées les meilleures conditions économiques d’établissement pour l’élevage mécanisé. Les zones urbaines de grande consommation sont également très proches, qui demandent sans cesse une fourniture régulière de jambon, d’œufs, de viande à bas prix. En France, on doit souligner l’extraordinaire dynamisme de la Bretagne: cette région produit actuellement 45 p. 100 du porc français et 30 p. 100 des volailles. Cet exemple se rapproche des modèles danois et hollandais, quoique plus tardivement, grâce à un exceptionnel réseau de coopératives, de groupements de producteurs... et à une volonté opiniâtre de modernisation.

L’éleveur traditionnel assure l’ensemble des fonctions de l’élevage depuis la naissance jusqu’à la mort du bétail. En utilisant surtout la nature, manière lente, ou surtout le travail paysan, succession de soins constants, l’élevage fournit une énergie remarquablement renouvelable: la croissance de la force animale, de la vie animale. Mais la valorisation du travail humain se fait aujourd’hui dans l’industrie. Dès lors, l’élevage essaie de se rapprocher du modèle industriel en utilisant les techniques les plus scientifiques. Il obtient des prix de revient incroyablement bas. Cependant, les critiques ne manquent pas, qui estiment que ce modèle est allé trop loin. L’utilisation croissante des produits industriels par les éleveurs conduit déjà à certaines baisses de qualité et à de nombreuses faillites. Une politique raisonnable du progrès doit tenir compte des différentes situations que l’on rencontre à travers le globe. Et elles sont très variées. Depuis les troupeaux rustiques jusqu’aux ateliers quasi industriels avec des races améliorées et une alimentation programmée par ordinateur, la distance est énorme. Généticiens et sélectionneurs se préoccupent, çà et là, de la disparition des races rustiques qui pourraient bien servir, un jour, à l’amélioration des élevages les plus pauvres du monde. Le modèle du progrès technique, en matière d’élevage, doit évidemment être adapté aux différents milieux naturels et aux différentes sociétés du globe. Pour l’instant, d’énormes contrastes sautent aux yeux et posent bien des problèmes.

élevage [ el(ə)vaʒ ] n. m.
• 1836; de élever
Ensemble des techniques par lesquelles on élève (des animaux domestiques ou utiles), en les faisant naître et se développer dans de bonnes conditions, en contrôlant leur entretien et leur reproduction, de manière à obtenir un résultat économique. aviculture, héliciculture; aquaculture, conchyliculture, mytiliculture, ostréiculture, pisciculture. L'élevage du bétail. L'élevage des abeilles ( apiculture) , des vers à soie ( sériciculture) .
Absolt Élevage du bétail. Élevage en batterie. Les produits de l'élevage. Un pays d'élevage.

élevage nom masculin Production et entretien des animaux domestiques ou utiles : L'élevage des lapins. Production et entretien du bétail : Une région d'élevage. Ensemble d'animaux d'une espèce entretenus pour en obtenir une production : Un élevage de visons. Phase de l'ostréiculture entre la fin du demi-élevage et l'affinage. Ensemble des soins matériels (hygiène, alimentation, etc.) donnés à un petit enfant. Ensemble des soins à donner aux vins pour les amener à leur qualité optimale.

élevage
n. m. Production et entretien des animaux domestiques ou utiles pour en obtenir des produits (viande, lait, sang, laine, cuir et peaux, oeufs, plumes, miel, musc, etc.) ou à des fins rituelles ou de prestige. élevage des volailles, des abeilles. élevage extensif, traditionnel. élevage intensif, industriel.

⇒ÉLEVAGE, subst. masc.
[Correspond à élever2]
A.— Art d'élever des animaux domestiques. Lui et Bineau se lancèrent avec acharnement dans l'élevage des vers à soie (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 21). Je n'ai pas l'intention d'écrire un traité d'apiculture ou de l'élevage des abeilles (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 1).
ÉCON. RURALE. Art d'élever des animaux destinés à fournir de la viande ou des produits laitiers. Élevage du mouton, du porc; agriculture et élevage. Synon. vieilli élève2 :
La Nièvre, tout au moins dans la partie vallonnée de Corbigny, de Saint-Saulge et de Saint-Benin-d'Azy, était devenue un grand pays d'élevage. Les bœufs blancs, les vaches blanches, les chevaux de trait, au poil noir, erraient en troupes deux fois plus nombreuses dans les pâturages.
R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 90.
P. méton. Ensemble d'animaux que l'on élève; installation dans laquelle on les élève. Alban désirait être invité à l'élevage du duc (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 405).
P. anal. [Avec une intention iron.] L'élevage de la jeune fille au couvent (GONCOURT, Journal, 1891, p. 75). La plupart [des enfants] viennent de la crèche où ils ont été admis dès leur naissance! Comme cet élevage est prévoyant et généreux de la part de la société (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 43).
Rem. On rencontre ds la docum. le synon. élèvement, subst. masc. [Le vieux marquis] se consacre à l'élèvement des lapins et poulets (GONCOURT, Journal, 1852, p. 70).
B.— Rare. Art d'élever des plantes. L'élevage [des greffes-boutures] dans la mousse est très délicat, car il nécessite une conduite de température, d'humidité et de mise à l'air très attentive (BRUNET, Matériel vitic., 1909, p. 14).
C.— ŒNOL. Élevage des vins. ,,Ensemble de différents soins que l'on prend pour amener les vins, par le progrès de l'âge, à leur plus grande qualité`` (LITTRÉ).
Rem. Dans bon nombre de domaines, l'art d'élever une personne, un animal ou une plante est désigné par un terme spécifique composé dont le 2e élément est culture, p. ex. apiculture (cf. MAETERL., loc. cit.) ostréiculture, puériculture, viticulture; on trouvera ces mots à leur place alphabétique.
Prononc. et Orth. :[]. Pt ROB. et Lar. Lang. fr. ont [], qui tient compte de la syllabation apparente, voir la discussion ds BUBEN 1935, § 14. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1836 « action d'élever des animaux » (RAYMOND Suppl.). Dér. du rad. de élever; suff. -age. Fréq. abs. littér. : 115. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 639.

élevage [elvaʒ; ɛlvaʒ] n. m.
ÉTYM. 1836; de élever.
A (De élever, III.)
1 a Rare. Action d'élever [III.] (un animal, des animaux). 2. Élève (vx). || L'élevage de ces lapins a été difficile. || L'élevage d'un hamster par un enfant.
b Techniques par lesquelles on élève (des animaux domestiques ou utiles) en les faisant naître et se développer dans de bonnes conditions, en contrôlant leur entretien et leur reproduction, de manière à obtenir un résultat économique. || L'élevage des chevaux, du bétail (→ ci-dessous), des vers à soie, etc. Apiculture (abeilles), aquaculture (poissons), astaciculture (écrevisses), aviculture (volaille), carpiculture (carpes), colombophilie (pigeons), conchyliculture (coquillages), cuniculiculture (lapins), héliciculture (escargots), hirudiniculture (sangsues), mytiliculture (moules), ostréiculture (huîtres), pisciculture (poissons), sériciculture (vers à soie); aussi -culture. || Lieux spécialement aménagés pour l'élevage de certains animaux. Arche (d'élevage), autrucherie, basse-cour, chenil, clapier, écurie, escargotière, étable, faisanderie, haras, limaçonnière, magnanerie, nourricerie, poulailler, visonnière, vivier, volière…Absolt. || Parcs (cit. 3) d'élevage (pour les huîtres).
Spécialt (plus cour.). || L'élevage du bétail, des vaches, des moutons… || Soins et travaux que nécessite l'élevage du bétail. Affenage, appareillement, castration, croisement, engraissement, herbagement, nourrissage, reproduction, sélection.
c Absolt. Élevage du bétail. || Faire de l'élevage. Éleveur. || Pays d'élevage (→ Appoint, cit. 3; bocage, cit. 3). || Produits de l'élevage. || Élevage extensif, intensif. || Élevage hors-sol. || Qui concerne à la fois l'agriculture et l'élevage. Agropastoral. || Élevage et industries agro-alimentaires.
1 La même évolution transforme les produits de l'élevage (…) au XVIIe siècle, le Limousin se livrait surtout à l'engraissement des bœufs pour Paris; de nos jours, il s'oriente vers la production de bêtes jeunes. Jadis, on entretenait beaucoup de bêtes à cornes pour le travail des champs; de nos jours on préfère les vaches laitières. Jadis on élevait les moutons pour leur laine; de nos jours (…) on en fait des animaux de boucherie, ou bien des bêtes laitières. Jadis on laissait souvent les bêtes en plein air chercher leur maigre pitance dans les pacages; de nos jours elles séjournent longtemps à l'étable, pourvues d'une abondante provende.
Demangeon, Géographie économique et humaine de la France, t. I, p. 109.
2 Didact. (pédiatrie) ou stylistique. Le fait d'élever [III.] (des enfants, des êtres humains). || « L'élevage de la jeune fille au couvent » (Goncourt, in T. L. F.). || « Les charges, si lourdes, de l'élevage de l'enfant » (A. Sauvy, Croissance zéro ?, p. 89).
2 Susceptible d'élevage, comme les autres espèces, l'humanité y répugne parce qu'elle révoque toujours en doute ses valeurs et ses fins.
Emmanuel Berl, le Virage, p. 161.
3 Rare. Techniques par lesquelles on amène (des plantes) à leur développement. || L'élevage des jeunes plants par les pépiniéristes.
4 Techn. || Élevage des vins : ensemble des opérations qui permettent de donner aux vins toutes leurs qualités ( Éleveur, 3.).
B Par métonymie.
1 Ensemble des animaux élevés ensemble. || Un élevage de sangliers. || Il a perdu tout son élevage.
2 Installation où des animaux sont élevés. || « Alban désirait être invité à l'élevage (de taureaux) du duc » (Montherlant, les Bestiaires, p. 46).

Encyclopédie Universelle. 2012.