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solide

solide [ sɔlid ] adj. et n. m.
• 1300 « massif, dur »; lat. solidus « massif »
I
1Qui a de la consistance, qui n'est pas liquide, tout en pouvant être plus ou moins mou. consistant, dur. Nourriture solide, qui se mange (opposé à liquide, qui se boit) . Aliments solides. Phys. Se dit d'un corps, d'un état de la matière dans lequel les molécules sont très rapprochées les unes des autres et vibrent avec une très faible amplitude autour de leurs positions d'équilibre; qui a de la cohésion, garde une forme relativement constante lorsqu'il n'est pas soumis à des forces extérieures. L'état solide, un des trois états de la matière (opposé à gazeux et liquide) . Passage de l'état solide à l'état fluide. Degré de dureté, résistance variable des corps solides. Devenir solide. se solidifier. N. m. Corps solide. Les liquides et les solides. La physique des solides.
2Géom. Angle solide. N. m. Figure à trois dimensions, limitée par une surface fermée, à volume mesurable et dont les points sont à des distances invariables. volume. Le cube, la sphère sont des solides.
II
1Qui résiste aux efforts, à l'usure; qui garde sa cohésion ou sa rigidité. résistant. Une construction très solide. fiable, robuste. Matière solide et résistante. incassable, inusable. Cuir solide. 1. fort. « Tapant les objets, prouvant qu'il n'y en avait pas un de solide en les détruisant tous » (Zola). Rendre plus solide. consolider, renforcer. N. m. Fam. C'est du solide ! fam. costaud.
Spécialt Qui garde sa position. 1. ferme, inébranlable, stable. Être solide sur ses jambes.
2Fig. Sur quoi l'on peut s'appuyer, compter; qui est à la fois effectif et durable. indéfectible, indestructible, 1. positif, sérieux, sûr. Bâtir sur des fondements solides (opposé à sur le sable) . « L'esthétique ne repose sur rien de solide » (France). Solide bon sens. Une amitié solide, que rien ne peut détruire (cf. À toute épreuve). Avoir de solides raisons pour..., de..., des raisons fondées, sérieuses. Argument, preuve, alibi solide. fondé, valable. De solides connaissances.
Par ext. Qui est sérieux et important, n'a rien de léger ou de frivole. « ces qualités solides mille fois préférables qui inspirent au moins confiance » (Siegfried).
3(Personnes) Qui est massif, puissant. 1. fort, râblé. Un gaillard solide. Qui a de la force et de la résistance. Poigne solide. Avoir les reins solides.
Qui a une santé à toute épreuve, une grande endurance. résistant, robuste, vigoureux; fam. increvable (cf. Bâti à chaux et à sable). « Toujours couchée la dernière ! Pour n'en être pas crevée, il fallait qu'elle fût solide » (Zola). Loc. Être solide comme un roc, comme le Pont-Neuf, très robuste. « solide comme le Pont-Neuf. Comme le Pont-Neuf, oui, je me portais » (Aymé). Avoir la tête solide : supporter le surmenage, les soucis en gardant les idées claires.
♢ SOLIDE AU POSTE, se dit d'un soldat qui s'y maintient contre l'ennemi; fig. se dit de qqn qui exécute le même travail en dépit des difficultés, du temps, etc.; inébranlable. ⇒ fidèle.
4(Moral) Qui est équilibré, stable et sérieux. « un chimiste illustre, esprit positif et solide, novateur prudent autant que hardi » (Michelet).
5Fam. Important, intense. 1. bon. Un solide coup de poing. Un solide appétit. « cette solide engueulade » (Céline). rude.
⊗ CONTR. Inconsistant, liquide; fluide; gazeux, fragile, labile. — Chimérique, creux, frivole, 1. incertain; instable, précaire. Faible.

solide adjectif (latin solidus, compact) Qui présente une consistance relativement ferme, par opposition à fluide, liquide : La lave devient solide en se refroidissant. Qui résiste bien à l'usure, aux risques de bris, de déchirure, etc. : Un tissu solide. Qui est établi de manière durable, sur des bases sûres : Une union solide. Des liens solides entre deux pays. Qui est vigoureux, qui a de la résistance : C'est un solide gaillard. Avoir les nerfs solides. Qui est bien établi, sûr, sérieux, sur lequel on peut se fonder : Avoir des connaissances solides en économie. Familier. Qui est important, substantiel : Un solide coup de fourchette. Retirer de solides bénéfices d'une entreprise. Physique Se dit d'un état de la matière dans lequel les atomes oscillent autour de positions fixes ayant une distribution soit arbitraire (solides amorphes), soit ordonnée (cristaux). Textiles Se dit d'un textile, d'une teinture ou d'une impression présentant une bonne résistance au lavage, à la lumière, au frottement et aux autres conditions d'usage. ● solide (expressions) adjectif (latin solidus, compact) Bulbe solide, synonyme de cormus. Angle solide, ensemble formé par les demi-droites [OM), M étant un point quelconque d'une surface connexe incluse dans une sphère de centre O ; mesure de ce cône égale à l'aire de cette surface. (L'unité de mesure de l'angle solide est le stéradian.) ● solide (synonymes) adjectif (latin solidus, compact) Qui présente une consistance relativement ferme, par opposition à fluide...
Synonymes :
- consistant
- dur
- ferme
Contraires :
- fluide
- gazeux
- liquide
- mou
Qui résiste bien à l'usure, aux risques de bris, de...
Synonymes :
- fort
- inusable
- résistant
- robuste
Contraires :
- cassant
- fragile
- friable
Qui est établi de manière durable, sur des bases sÛres
Synonymes :
- assuré
- durable
- immuable
- impérissable
- indéfectible
- indestructible
- inébranlable
- stable
Contraires :
- boiteux
- branlant
- chancelant
- instable
- précaire
Qui est vigoureux, qui a de la résistance
Synonymes :
- endurant
- fort
- puissant
- râblé
- robuste
- vigoureux
Contraires :
- frêle
- maigre
- maladif
- malingre
- souffreteux
Qui est bien établi, sÛr, sérieux, sur lequel on peut...
Contraires :
- maigre
- pauvre
Familier. Qui est important, substantiel
Synonymes :
- bon
- gros
- sérieux
- substantiel
Contraires :
- dérisoire
- faible
- minable
Botanique. Bulbe solide
Synonymes :
- cormus
solide adverbe Avec solidité : Construire solide.solide nom masculin Ce qui est solide, consistant : Marcher sur du solide. Mathématiques Partie d'espace limitée de toutes parts par une surface rigide, sa frontière (exemples : polyèdre, pyramide, prisme, cône, cylindre, etc.). Ensemble de points dont les distances mutuelles restent invariables. Physique Corps parfaitement rigide, dont les distances mutuelles des éléments qui le constituent ne changent pas au cours du temps. ● solide (expressions) nom masculin Familier. C'est du solide, il s'agit d'une chose sérieuse, importante, digne de considération. Physique des solides, partie de la physique dont le but est l'étude des propriétés de l'état solide.

solide
adj. et n. m.
rI./r
d1./d adj. Qui présente une consistance ferme, qui n'est pas fluide. Aliments solides.
|| PHYS Se dit d'un corps dont les atomes ou les molécules occupent des positions moyennes invariantes. Corps solide. états solide, liquide et gazeux de la matière.
d2./d n. m. Un solide: un corps solide. Physique des solides.
GEOM Figure indéformable à trois dimensions, limitée par une surface fermée. Le cône, la pyramide sont des solides.
rII./r adj.
d1./d Qui résiste à l'effort, aux chocs, à l'usure. Un matériau très solide.
d2./d (Personnes) Vigoureux, robuste. Un solide gaillard.
|| Stable, ferme. être solide sur ses jambes.
d3./d Positif, durable; sur quoi l'on peut compter. Une solide amitié.
d4./d Stable, sérieux, rationnel. Un esprit plus solide que brillant.

⇒SOLIDE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — SCIENCES
1. PHYS. État solide. État de la matière dans lequel les molécules sont fortement liées les unes aux autres, et caractérisé à l'échelle macroscopique par un volume et une forme déterminés, constants en l'absence de toute force extérieure (d'apr. MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). Structure de l'état solide de la matière; passage de l'état solide à l'état liquide. Schmidt (...) étudia l'effet photo-électrique sur un grand nombre de substances organiques en solution ou en état solide (M. CURIE, Luminescence, 1934, p. 65). V. état ex. 15, plasma ex. 2.
[Considéré dans ses variétés] On a été amené à distinguer deux états solides de propriétés foncièrement différentes:l'état cristallin (...) et l'état vitreux (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 268).
2. MÉCAN. Corps solide. ,,Un corps S est dit solide si les distances mutuelles de tous ses éléments matériels restent constantes (...). Cette notion doit être considérée comme une modélisation de la réalité physique: un corps dans l'état solide est toujours (...) déformable`` (SARM. Phys. 1981). Corps solide en mouvement; corps solide élastique, homogène, libre. La transformation d'un corps solide en un corps liquide, à la température de fusion de ce corps dans les conditions de l'expérience, est un phénomène réversible (H. POINCARÉ, Thermodyn., 1892, p. 236).
3. GÉOM. Angle solide. Nombre caractérisant l'ouverture d'un cône et dont la valeur (exprimée en stéradians) est celle de la surface coupée par le cône, sur la sphère de rayon un, centrée au sommet du cône. Soit, par exemple, cette proposition de géométrie: « le nombre des angles solides d'un polyèdre, ajouté au nombre de ses faces, donne une somme supérieure de deux unités au nombre de ses arêtes » (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 482).
B. — [Toujours après le subst.] Qui a une certaine consistance, qui n'est pas liquide. Synon. consistant, dur, ferme. Composé, conducteur, croûte, milieu, particule, résidu, sel solide. Remplacement du combustible solide: le charbon, par un combustible liquide: le mazout (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 79).
En partic.
♦ [En parlant d'un aliment; p. oppos. à liquide] Qui se mange. Aucune alimentation solide pendant une semaine. Un verre d'eau de Vichy toutes les deux heures, et, à la rigueur, une moitié de biscuit, matin et soir, trempée dans un doigt de lait (ROMAINS, Knock, 1923, II, 4, p. 12).
♦ [P. oppos. à mou] Cette couche semble acquérir plus d'épaisseur par la résorption d'une partie des élémens solides de l'os (NÉLATON, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 234). Alors que le foyer est situé immédiatement sous la plèvre, il se produit, à la surface libre de la séreuse épaissie, un bourgeonnement actif et des adhérences solides s'établissent avec les parois costales ou avec le diaphragme (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 241).
C. — Qui résiste aux efforts, à l'usure, au temps de par sa nature, sa qualité, sa composition, sa construction. Synon. costaud (pop.), résistant, robuste; anton. fragile (v. ce mot B 1 a). Matériau, mécanisme, voiture solide. [Le] constructeur de ce logis avait mis des barres de fer très solides à toutes les fenêtres. La porte d'entrée était d'une solidité remarquable (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 557). Les échelles, de sept mètres, se succédaient, les unes solides encore, les autres branlantes, craquantes, près de se rompre (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1367).
En partic.
♦ [En parlant d'un meuble, d'un objet construit, d'un monument, d'une construction] Qui est massif, qui tient fortement sur ses bases. Assemblage, maison, meuble solide. En bâtissant un petit mur bien solide du côté de la rivière, nous aurions le meilleur réservoir qu'on puisse souhaiter (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 49). La commode surtout lui était chère; elle la trouvait belle, solide, l'air sérieux (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 465).
♦ [En parlant d'un vêtement, de certains matériaux ou substances]
[En parlant d'un vêtement] Qui résiste à l'usure et que l'on peut porter longtemps. Chaussure légère et peu solide d'un homme de cabinet (DESTUTT DE TR., Comment. Espr. des lois, 1807, p. 82). Constance en robe blanche à volants (...), solides bottines élastiques (GIRAUDOUX, Folle, 1944, II, p. 105).
[En parlant d'un tissu, de papier] Qui est résistant au frottement, à l'usure. Le chanvre qui fournit une toile rude et solide (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 173):
1. Pour le papier, je ne demande rien d'extraordinaire, simplement quelque chose de très blanc et de solide. Celui de la N.R.F., parfait pour une revue, est trop léger pour un livre, et puis j'aime qu'un papier ait de la fibre.
CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1911, p. 164.
[En parlant d'une couleur] Qui ne s'altère pas. Les ocres (...) ont un assez bon pouvoir couvrant par opacité et sont très solides à la lumière (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 514). Couleurs durables ou, comme on les appelle, fixes, stables, solides (OVIO, Vision coul., 1932, p. 216).
D. — Au fig.
1. Qui est bien, sérieusement établi, sur quoi l'on peut s'appuyer. Anton. douteux, fragile. Cela ne repose sur rien de solide; un solide appui; base solide. L'unique et solide fondement de la certitude (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 107). On possède donc là un fait précis, solide, irréfutable: en présence d'air commun, il y a toujours génération d'organismes (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 108). Les diverses recherches encore partiellement autonomes avancent toutes en terrain solide et suivent les articulations mêmes de la vie (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 37).
2. En partic.
a) Qui est, qui a été sérieusement conçu, acquis ou élaboré. Anton. faible, léger. Arguments solides; avoir de solides raisons d'insister; recevoir une solide formation pédagogique; avoir des connaissances solides. De solides études philologiques doivent précéder logiquement les recherches historiques (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p. 32). Il essaya de donner aux enfants une instruction plus solide (ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 513).
En partic. Assuré, garanti. Grands ténors de l'industrie du placage, qui se sont acquis une solide réputation (Industr. fr. bois, 1955, p. 31).
[En parlant d'un travail, d'un ouvrage, de documents] Œuvre solide. Les syndicalistes ouvriers, peu nombreux et surchargés de travail, disposent rarement d'une documentation solide (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 167).
b) Dans le domaine des affaires. Qui offre des garanties, du répondant. Affaire, maison, métier solide; de solides revenus; une solide clientèle. Un sous-chef de bureau, continuait la mère (...). Tous les mois, ça vous apporte son argent; c'est solide, il n'y a que ça (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 35). Tout y disait la grande et solide aisance, l'homme qui ne cherche pas à éblouir mais ne regarde pas à la dépense quand il s'agit de quelque chose qui lui plaît (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 780).
[En parlant de l'argent] C'était l'homme qui n'avait pas cinq cents francs solides dans sa caisse, mais qui vivait sur un pied de deux ou trois cent mille francs par an (ZOLA, Argent, 1891, p. 51).
c) [En parlant de sentiments, de relations entre pers.] Qui est effectif et durable. Espoir solide et durable; solide affection, amitié, amour; liaison, mariage solide; nourrir une solide rancune contre qqn. Encore mille vœux pour Maria! Qu'elle rencontre dans cette union une sympathie solide et inaltérable! (FLAUB., Corresp., 1856, p. 128). D'ailleurs, les photographes ne sont pas unis entre eux par ces liens solides qu'établissent de fortes études faites en commun dans une même école (PRINET, Phot., 1945, p. 109).
E. — [En parlant d'une pers.]
1. [Du point de vue physique] Qui a de la vigueur, de l'endurance. Anton. fragile (v. ce mot B 1 b).
a) Qui a un aspect fort, massif, puissant. Un grand garçon de vingt ans, solide, carré, tout riant, et qui depuis a fait son chemin (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 321).
Fam. [En parlant d'un geste; gén. avant le subst.] Qui est violent, fort. Synon. grand, gros. Le jeune étranger, lorsque j'ai voulu le fouiller, m'a envoyé un solide coup de pied dans le ventre (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 3). Il donne un solide coup de poing à Lekidam qui chancelle (GHELDERODE, Pantagleize, 1934, I, 2e tabl., p. 55).
b) Qui est en bonne santé, fort, résistant. Synon. increvable (pop.), robuste, vigoureux. Je m'étonne quelquefois qu'un homme si solide ait des maladies de nerfs (FLAUB., Corresp., 1845, p. 45). — Me soigner! à quoi bon?... Est-ce que ce n'en est pas fini, de ma vieille carcasse? Ramond insista, avec son sourire d'homme calme. — Vous êtes plus solide que nous tous (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 141).
c) Locutions
) (Être) solide comme + subst. Être très robuste. Solide comme un bœuf. C'était un grand gaillard, solide comme un bœuf (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 18). Solide comme un roc. — Tu vas l'achever, lui dis-je. — Il est solide comme un roc (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 266). Fam. Solide comme le Pont-Neuf. Elle est solide comme le Pont-Neuf; elle nous enterrera tous, vous verrez (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 363).
) (Être) solide sur ses jambes. (Se sentir) d'aplomb, en bonne forme physique. Vous n'êtes pas rétabli; vous vous croyez solide sur vos jambes, vous en avez encore au moins pour quinze jours sans sortir (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 172). Il n'était pas solide sur ses jambes, la tête lui tournait (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 191).
2. En partic. [En parlant d'une partie du corps]
a) Qui a un aspect vigoureux, massif. Avoir une poigne solide. Elle n'était point jolie, elle avait des hanches solides et les bras durs d'un garçon (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 30). Les épaules solides et la large poitrine de Tarrou n'étaient pas ses meilleures armes (CAMUS, Peste, 1947, p. 1451).
b) Qui est fort et résistant. Il vivait dans la terreur des rhumes; il n'avait pas la poitrine solide (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 238). Former des êtres forts et sains, des hommes et des femmes (...) aux muscles solides (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 105).
Locutions
Avoir les reins solides. V. rein B 1 a.
Avoir la/une tête solide. Être en bonne santé mentale, avoir les idées claires, nettes, une bonne mémoire, un jugement juste. Vois-tu, ma fille, la tête n'est pas plus solide chez les Rougon que chez les Macquart (...). Je n'ai pas peur pour moi, j'ai la caboche à sa place. Mais j'en connais qui ont un joli coup de marteau (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 1100). Mon ami ne devait pas avoir la tête bien solide pour avoir épousé un pareil gendarme en jupon, une géante (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 50).
3. [Du point de vue mor.]
a) Ferme dans ses opinions, dans ses sentiments, constant dans son attitude. Un bon et solide ami. De vieux et solides républicains, qui ne se plaignaient pas d'aller pieds nus et se montraient fiers en quelque sorte de leurs haillons (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 408). Un adversaire solide, décidé, consciencieux, mais trompé par les réactions inattendues de son vis-à-vis (J. MERCIER, Footb., 1966, p. 78).
b) Bien équilibré et résistant. Il s'était assis, brisé par l'émotion qu'il contenait, en homme solide et pondéré, dont les plus grosses souffrances ne devaient pas rompre l'équilibre (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 163).
c) Sérieux dans sa profession, dans l'exécution de sa tâche. Après avoir passé par les mains d'un grossier pédagogue tremblant toujours que l'enfant ne se fît le redresseur de son ignorance, il fut remis aux soins d'un bon et solide professeur (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 392).
Locutions
Être solide au/à son poste. Remplir sa tâche avec constance et endurance. Moi, chaque fois que j'ai réfléchi, j'ai failli y rester... Tenez! Tant que je verrai ce monsieur-là solide à son poste, avec son air de gaillard qui veut tout manger, j'achèterai (ZOLA, Argent, 1891, p. 320).
SPORTS. Être régulier dans ses performances. Voir L'Auto, 6 juill. 1913 ds QUEM. DDL t. 9 et Vélo-Sport, 27 juill. 1919, ds QUEM. DDL t. 9
Arg. V. poste2 I A 1 b.
Être solide au feu. Offrir une grande résistance à l'ennemi. Les travailleurs étaient solides au feu, calmes et décidés (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 166).
d) Fam. [En parlant d'une pers.; avant le subst.] Synon. sérieux, confirmé. Mais aucune langueur alcoolique n'adoucissait ces solides buveuses (COLETTE, J. de Carneilhan, 1941, p. 85).
4. Fam. [Avant le subst.] Qui est considérable, intense. Un solide appétit; un solide accent de Marseille. Je vois que vous faisiez mardi gras, dit-il, ça se trouve bien, car j'ai une solide faim (MALOT, Sans fam., 1878, p. 14). Langlois s'envoya trois solides lampées de rhum (GIONO, Roi sans divertiss., 1947, p. 202).
Loc. Avoir un solide coup de fourchette. Synon. de avoir un joli, un bon coup de fourchette. C'était le joyeux avocat, bien connu pour son solide coup de fourchette (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 86).
II. — Subst. masc.
A. — SCIENCES
1. PHYS. Corps solide. Conductibilité électrique des solides; dilatation des solides. Solides aimantés (H. POINCARÉ, Électr. et opt., 1901, p. 404). La chaleur spécifique des solides varie avec la température et tend vers zéro à mesure qu'on se rapproche du zéro absolu (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 236).
Solide amorphe, solide vrai. Le type du solide amorphe est le verre. La grande différence avec les solides vrais est que, quand la température s'élève, il y a passage continu de l'état solide à l'état liquide, alors que le solide vrai subit une fusion franche (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 189).
Physique du solide. Physique de l'état solide, branche de la physique qui étudie la structure et les propriétés des solides. Actuellement la diffraction des électrons est utilisée, concurremment à celle des rayons X, dans les laboratoires de physique du solide (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 287).
Physicien du solide. V. ferrite ex. de Hist. gén. sc.
2. MÉCAN. Synon. de corps solide (v. supra I A 2). Déformation d'un solide élastique; laboratoire de mécanique des solides. Le problème du mouvement d'un solide dans un fluide domine toute l'aérodynamique et la théorie de l'aviation (PAINLEVÉ, Résist. fluides non visqueux, 1930, p. 1):
2. L'étude des déformations de l'écorce terrestre, objet de la tectonique, dépend à la fois des principes et des méthodes des sciences physiques (thermodynamique, mécanique des solides déformables, etc.) et des études de géophysique qui enregistrent les phénomènes de la tectonique actuelle, vivante.
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 508.
Solide d'égale résistance. Solide dont toutes les parties offrent la même résistance à un effort de rupture. Les ponts tournants sont formés de deux poutres en fer ou en acier généralement en forme de solide d'égale résistance, et supportés en leur milieu par un pivot fixe (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, pp. 424-425).
3. GÉOM. Figure à trois dimensions, limitée par une surface fermée et qui contient un volume mesurable. Dans le cas d'un solide, l'étude d'un ou de quelques points judicieusement choisis nous permettra de connaître parfaitement le mouvement du mobile (Phys., Seconde, Paris, Bordas, 1987, p. 135). Solide de révolution. V. révolution I B 1.
B. — Vx. Ce qui est ferme, qui a de la consistance. Pour le matérialisme, il n'y aura qu'une seule substance, qui est la matière, parce qu'il n'y a qu'un seul phénomène fondamental, qui est le solide ou l'étendue (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., 2, 1829, p. 523).
— Aliments solides. Cela fera plaisir à votre mère de vous voir manger du solide (SAND, Pte Fad., 1849, p. 318).
— Terrain solide. Bâtir sur du solide (Ac. 1798-1878). Il faut creuser jusqu'au solide, avant de faire les fondations d'un bâtiment (Ac. 1835, 1878).
C. — Au fig. Ce qui est solide. Jamais l'architecture n'a découvert plus de moyens économiques pour singer le vrai, le solide, et n'a déployé plus de ressources, plus de génie dans les dispositions (BALZAC, Fausse maîtr., 1841, p. 10). Son goût joignait le solide au délicat (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 207).
Argent. Aller au solide (Ac.). S'attacher au solide. Ne se soucier que du solide (Ac. 1935). Il voulait avoir son argent entre les mains, avant de mourir, et laisser du solide à ses héritiers (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 44).
Fam. C'est du solide. C'est consistant, c'est sérieux. — Deux petits verres seulement, mamzelle, on boira vite. N'importe quoi pourvu que ça soit du solide (...). — Fichez-moi la paix, on ne vend que du vin ici, c'est pas pour les soûlots (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 111). Moi, continua Crouïa-Bey ce que je fais c'est du solide, du concret, du réel: les sabres, les épingles à chapeau, les planches à clous (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 39).
D. — Vieilli. Personne puissante, vigoureuse, forte. — Et qui est-ce qui commande les chouans? — Ah! c'est un solide, et qui n'a pas peur de se démancher le poignet (...) — Mais qui est-il, animal? — Eh! c'est le ci-devant prince, leur dieu, leur idole, quoi! (FEUILLET, Bellah, 1850, pp. 168-169). Celui-ci [le major Bouroche] pourtant était un solide, une peau dure et un cœur ferme (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 339).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1314 « dur, consistant » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, 2190); 1546 choses solides « à trois dimensions » (J. FOCARD, Paraphr. de l'astrol., p. 102 ds GDF. Compl.); av. 1577 corps solide (R. BELLEAU, Œuvres, éd. Marty-Laveaux, I, p. 54); 2. 1495 « capable de résister à ce qui tend à l'altérer » (B. DE GORDON, Pratiq., I, 2 ds GDF. Compl.); 1842 coloris solide (Ac. Compl.); 3. 1531 (viande) solide « substantielle » (J. DE VIGNAY, Mir. hist., XX, 100 ds GDF. Compl.); 4. 1538 « massif, plein » (EST., Dict. latino-gallicum, 664a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 164). B. 1. 1544 solide mémoire (C. MAROT, Opuscules, IX, La Complainte d'un pastoureau chrestien ds Œuvres, éd. A. Grenier, t. 1, p. 88, Classiques Garnier); 2. 1580 solide jugement (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, livre I, chap. 26, p. 149); ca 1590 livre solide (ID., ibid., p. 146); 3. av. 1615 esprit solide « stable, sérieux » (PASQUIER, Recherches, p. 515 ds IGLF); 1669 homme solide « personne équilibrée, sur qui l'on peut compter » (RETZ, Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, VIII, 333); 4. a) 1846 « d'une personne qui a de la vigueur, de l'endurance » (BALZAC, Cous. Bette, p. 158); 1859 fig. avoir les reins solides (AUGIER, Beau mariage, p. 155); 1874 la tête solide (ZOLA, Conquête Plassans, p. 1100); b) 1808 solide au poste (HAUTEL); c) 1843 solide comme un pont (SUE, Myst. Paris, t. 8, p. 214); 1913 solide comme le Pont-Neuf (PÉGUY, Argent, p. 172); 5. 1857 « important, intense » (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, p. 142). C. Subst. 1. 1613 géom. (DOUNOT DE BAR-LE-DUC, Elemens de la geometrie d'Euclides Megarien, p. 196); 2. 1646 « ce qui est solide » (MAYNARD, Œuvres, p. 46 ds BRUNOT t. 3, 1, p. 203); 1725 (un mari) c'est du solide (DANCOURT, Trois cousines, p. 496); 3. 1661 « l'argent » (RACINE, Lettre, juin ds LITTRÉ); 4. 1876 mécan. (Lar. 19e); 1885 solide d'égale résistance (RÉSAL, Ponts métall., t. 1, p. 25). Empr. au lat. solidus « dense, massif, consistant », d'où fig. « ferme, inébranlable, que rien n'entame ». Fréq. abs. littér.:3 870. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 798, b) 5 945; XXe s.: a) 5 760, b) 5 713.
DÉR. Solidien, -ienne, adj. Relatif à l'état solide, aux corps solides (d'apr. LITTRÉ-ROBIN 1865). Il se développe dans le cœur deux vibrations sonores solidiennes; l'une a son siége dans les valvules auriculo-ventriculaires exclusivement, l'autre dans les valvules sygmoïdes (Ed. MONNERET, Traité de pathologie gén., III, 1861, p. 277 ds QUEM. DDL t. 8). [], fém. [-]. 1re attest. 1858 (LITTRÉ-ROBIN Add.); de solide, suff. -ien.
BBG. — QUEM. DDL t. 27.

solide [sɔlid] adj. et n. m.
ÉTYM. 1314, en archit.; sens I, 1, déb. XVIe; du lat. solidus « massif ».
———
I Adj.
A (Après le nom).
1 Phys. et cour. Se dit d'un corps dans lequel les molécules sont très rapprochées les unes des autres et vibrent avec une très faible amplitude autour de leurs positions d'équilibre; (cour.) qui a de la cohésion, garde une forme relativement constante lorsqu'il n'est pas soumis à des forces extérieures. || L'état solide, un des trois états de la matière. || Degré de dureté, résistance variable des corps solides. || La houille (cit. 3), hydrocarbure solide. || Rendre solide. Concréter. || Devenir solide. Solidifier (se). || Solution solide. || Physique de l'état solide : branche de la physique qui s'occupe de la structure et des propriétés des solides (chaleur spécifique, conductibilité, propriétés magnétiques et diélectriques, plasticité; structure des alliages des métaux; cristallographie…).Qui a de la consistance, qui n'est pas liquide (tout en pouvant être plus ou moins mou). Consistant, dur. || Nourriture (cit. 2) solide, qui se mange, par oppos. à liquide, qui se boit. || Aliments solides (→ Manie, cit. 6).Par ext. Liquide, mais épais. || Le lait (cit. 2) devient plus solide (Rousseau). || Soupe puissante et solide (→ Lester, cit. 2).
tableau Vocabulaire de la chimie.
2 Géom. Qui a trois dimensions. || Figure solide (→ ci-dessous II., n. m.). || Mesures solides ou cubiques (→ Longueur, cit. 5). || Angle solide : nombre caractérisant l'ouverture d'un cône, exprimé en stéradians.
B
1 (1636). Généralement après le nom. Cour. Qui résiste aux efforts, à l'usure; qui garde sa cohésion ou sa rigidité. Résistant.(Constructions). || Mur solide. || Construction solide. || Cet échafaudage ne paraît pas très solide.(Objets fabriqués). || Bateau (→ Chalutier, cit.), chaise (→ Meuble, cit. 6), échelle (→ Branlant, cit. 1), maison solide (→ Reconstruire, cit. 2). || Attention, cette vieille chaise n'est pas très solide !(Matières, matériaux). Qui ne se casse ( Incassable), ne se déchire ( Indéchirable) pas facilement. || Ce matériau est plus solide, moins solide que le bois, que l'acier. || Papier, cuir solide. 1. Fort. || Liens, attaches solides. || Rendre plus solide. Consolider, renforcer.
1 (…) elle se donna le régal d'un massacre, tapant les objets, prouvant qu'il n'y en avait pas un de solide en les détruisant tous.
Zola, Nana, XIII.
Par ext. a Qui s'use peu, fonctionne longtemps, résiste au temps et à l'usage. Inusable. || Cette voiture est brillante mais pas très solide. || Une montre, un mécanisme solide. Robuste.
b Qui ne s'altère pas. || Une couleur solide.
c Qui garde sa position. Ferme, inébranlable, stable. || Un treillage solide (→ Grimpant, cit. 2). Fixe. || Être solide sur ses jambes.(Abstractions). || Assiette (cit. 4), position aisée et solide (→ Attitude, cit. 6). Assuré.
2 (Abstrait). Avant ou après le nom. Sur quoi l'on peut s'appuyer, compter; qui est à la fois effectif et durable. Indéfectible, indestructible, infrangible, positif, réel, sérieux, sûr. || Son raisonnement repose sur des fondements solides (par oppos. à sur le sable). || Solide diplôme (cit. 2). || Il n'y a de solide et de durable que la famille (→ Naturel, cit. 3). || Quelque chose de solide où prendre appui (→ Enliser, cit. 2), de plus solide que nos illusions (→ Net, cit. 9). || Peu solide (→ Château de cartes). || Solide bonheur (→ Époux, cit. 11). || Une garantie solide de la paix (cit. 17) du monde. || Solide bon sens. Gros (→ Quintessencié, cit. 2). || Amitié solide, à toute épreuve. Fidèle. || Argument, conviction (cit. 4) solide. || Avoir de solides raisons (→ Conduite, cit. 13). || Connaissances solides. Exact. || « Le solide secours de la philosophie » (→ Âme, cit. 62).
2 On dit peu de choses solides lorsqu'on cherche à en dire d'extraordinaires.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 112.
3 L'esthétique ne repose sur rien de solide. C'est un château en l'air.
France, le Jardin d'Épicure, p. 217.
Par métonymie. || Des amis solides, liés par une amitié solide (→ Poteau, cit. 8).
3 (Avant ou après le nom). Qui est sérieux et important, n'a rien de léger ou de frivole. || Les qualités solides des Anglais (→ Exclusif, cit. 10). || Elle a de solides qualités.
4 (XVIIe, au moral; 1848, Sand, au physique). Parties du corps, organes… a Qui est massif, puissant. Fort, râblé. || Un mâle (→ Massif, cit. 4), un gaillard (→ Lâcher, cit. 14) solide. || Un solide gaillard.Qui a de la force et de la résistance. || Poing (→ Éreintage, cit.), poigne solide (→ Gaillard, cit. 16).Avoir les reins (1.) solides (sens propre et figuré).
b Qui a une santé à toute épreuve, une grande endurance. Increvable (fam.), résistant, robuste, vigoureux (→ Être de fer, être bâti à chaux et à sable). || Il était si solide qu'il se sauva de la maladie (→ Rechuter, cit.). || Avoir le coffre, le cœur… solide. || Avoir la tête solide.Au fig. Supporter le surmenage, les soucis en gardant les idées claires.Par anal. Se dit des plantes robustes.
4 Levée avant les autres, faisant la soupe, balayant, récurant, les reins cassés par mille soins, les vaches, le cochon, le pétrin, toujours couchée la dernière ! Pour n'en être pas crevée, il fallait qu'elle fût solide.
Zola, la Terre, I, V.
5 Sans chiqué, je dois bien convenir que ma tête n'a jamais été très solide. Mais pour un oui, pour un non, à présent, des étourdissements me prenaient (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 97.
Loc. Solide comme un roc, comme le Pont-Neuf, très robuste.
5.1 Je vous dis, solide comme le Pont-Neuf. Comme le Pont-Neuf, oui, je me portais. Le Pont-Neuf, bon Dieu.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 263.
c Milit. Qui offre une grande résistance à l'ennemi. || Une armée solide (→ 1. Foudre, cit. 10; pivoter, cit. 5). — ☑ Loc. Soldat solide au poste, qui s'y maintient contre l'ennemi.(1913, en sports). Fig. || Être solide au poste : remplir sans discontinuer les mêmes fonctions, exécuter le même travail en dépit des difficultés, du temps, etc. (→ Note, cit. 31); être inébranlable; avoir une robuste santé; être solide.
5.2 Sacrée Léonie, murmura-t-il, solide au poste (…)
R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 41.
d Au moral. Qui est équilibré, stable et sérieux. || Esprit solide et esprit (cit. 95) superficiel (→ Femmelette, cit. 2). || Solides, pondérés, cartésiens (cit. 1 et 2). || Un bon et solide professeur (→ Étincelant, cit. 6).
6 Là est la France durable, moins brillante et moins inquiète, mais solide, la France en soi.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, XI.
5 (1871, Littré). Fam. Important, intense. Beau, bon. || Un solide coup de poing. || De solides revenus.
7 Ça m'a redonné quand même le goût du travail et plein de courage cette solide engueulade.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 204.
———
II N. m.
A (1613). || Le solide, du solide : ce qui est solide.
1 (Concret; du sens I, A). Substance qui n'est ni molle ni liquide; qui résiste. || Marcher sur du solide.
2 (Concret; du sens I, B). Ce qui résiste; spécialt, ce qui s'use peu, fonctionne longtemps. || Acheter du solide. || Ça, c'est du solide !
3 (Abstrait). Ce qui est sérieux, important. || Quitter le solide pour s'occuper de fadaises (cit. 3).
8 Elle s'attachait au solide.
Balzac, Ursule Mirouët, Pl., t. III, p. 299.
4 (1661, Racine). Vx (langue class.). L'argent.
5 Phys. L'état solide. || La physique, la chimie du solide.
B (1613, en géom.). || Un, des solides.
1 Géom. Figure à trois dimensions, limitée par une surface fermée, à volume mesurable et dont les points sont à des distances invariables. || Le cube (cit. 2), la sphère, les polyèdres sont des solides. aussi Stéréo-. || Solides idéaux (1. Idéal, cit. 3).Cristallographie. || Solides caractéristiques : les sept formes cristallines élémentaires dont dérivent toutes les autres.
2 (Mil. XIXe). Corps solide. || La limite de séparation entre les liquides et les solides (→ Corps, cit. 2). || Structure cristalline des solides.Solide d'égale résistance, dont toutes les parties offrent la même résistance à un effort de rupture. || Propriétés mécaniques (responsables des déformations par application d'une contrainte), électriques, magnétiques, optiques, thermiques des solides.
CONTR. (De I.). Fragile. — Liquide, gazeux. — Incertain, douteux. — Frêle, maladif, souffreteux. — Éventé, superficiel. — Faible.
DÉR. Solidement, solidien, solidifier. — V. Solidité, solidus.

Encyclopédie Universelle. 2012.