superficiel, ielle [ sypɛrfisjɛl ] adj.
• 1314; lat. imp. superficialis
1 ♦ Didact. Relatif ou propre à la surface d'un corps. Tension superficielle.
♢ Qui n'appartient qu'à la surface, n'intéresse que la surface. Zone, couches superficielles de l'écorce terrestre. « Des phénomènes de diffraction correspondant à un réseau à deux dimensions, à un réseau purement superficiel » (Broglie). Sensibilité superficielle. — Cour. Plaies, blessures, brûlures superficielles.
2 ♦ (1361) (abstrait) Cour. Qui n'est ni profond ni essentiel. ⇒ apparent. « Ce qui le séparait de son ami [...] ce n'était pas cette mésentente superficielle » (Martin du Gard).
♢ Qui, dans l'ordre de la connaissance, ne fait qu'effleurer sans approfondir. Ce sont des esprits superficiels. ⇒ frivole, futile, léger. « Les gens superficiels l'accusent de froideur » (Balzac). Elle est gentille, mais un peu superficielle. — Idées, vues superficielles. « L'admiration absolue est toujours superficielle » (Renan).
⊗ CONTR. Profond.
● superficiel, superficielle adjectif (bas latin superficialis, du latin classique superficies, surface) Qui est limité à la surface, qui n'affecte que la partie extérieure des corps : Une humidité superficielle. Des plaies superficielles. Qui ne traduit pas les sentiments profonds, qui n'est qu'apparent : Une gaieté superficielle Se dit d'une pensée qui reste à la surface des choses, qui manque de profondeur : Une analyse superficielle de la situation. Se dit d'un travail vite fait : Faire un ménage très superficiel. Qui est incapable de s'intéresser aux réalités profondes : C'est un garçon charmant, mais superficiel. ● superficiel, superficielle (citations) adjectif (bas latin superficialis, du latin classique superficies, surface) Hermann von Keyserling Könno, Livonie, 1880-Innsbruck 1946 L'érudit est l'homme essentiellement superficiel. Et le plus souvent, il est même essentiellement obtus. Der Gelehrte ist der wesentlich oberflächliche Mensch. Und in seiner Mehrheit ist er sogar der wesentlich dumme. Analyse spectrale de l'Europe ● superficiel, superficielle (expressions) adjectif (bas latin superficialis, du latin classique superficies, surface) Structure superficielle, synonyme de structure de surface. Tension superficielle, force qu'il faut supposer appliquée à l'unité de longueur du bord de la surface libre d'un liquide pour provoquer l'extension de cette surface. ● superficiel, superficielle (synonymes) adjectif (bas latin superficialis, du latin classique superficies, surface) Qui est limité à la surface, qui n'affecte que la...
Synonymes :
- léger
Contraires :
- profond
Qui ne traduit pas les sentiments profonds, qui n'est qu'apparent
Synonymes :
- spécieux
- trompeur
Contraires :
- foncier
- intime
Se dit d'une pensée qui reste à la surface des...
Synonymes :
- sommaire
Contraires :
- fouillé
- poussé
Qui est incapable de s'intéresser aux réalités profondes
Synonymes :
- frivole
- futile
Contraires :
- pénétrant
Tension superficielle
Synonymes :
- constante capillaire
superficiel, elle
adj.
d1./d Qui ne concerne que la surface, qui est à la surface. Plaie superficielle. Les veines superficielles.
d2./d Fig. Qui ne concerne que l'apparence; qui n'est pas sincère, qui n'est pas authentique. Sentiments superficiels.
|| (Personnes) Futile, qui manque de profondeur.
⇒SUPERFICIEL, -ELLE, adj.
A. — Vx. Mesuré en unités de surface. Mètre superficiel. [Le géomètre] divise la grandeur qu'il doit mesurer, ligne, surface ou volume, en la jalonnant et y marquant des points de rappel et de reconnaissance; puis, à l'aide de ces signaux, il forme des groupes linéaires, superficiels ou solides (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 190). La Russie asiatique ou Sibérie couvre une aire superficielle de cinq cent soixante mille lieues et compte environ deux millions d'habitants (VERNE, M. Strogoff, t. 1, 1876, p. 23).
— P. métaph. [Mallarmé] introduit une lecture superficielle, qu'il enchaîne à la lecture linéaire; c'était enrichir le domaine littéraire d'une deuxième dimension (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 182).
B. — Qui n'affecte, n'atteint, n'intéresse que la partie externe des corps, que la surface. Couches superficielles; brûlures superficielles. Les médecins légistes n'avaient constaté sur le corps que des ecchymoses et des plaies contuses très superficielles (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 379):
• ... on aura donc au voisinage immédiat de la pellicule superficielle du fond, généralement meuble dès que la profondeur est un peu importante, une forte augmentation de la teneur en matière organique morte, aussi bien dans l'eau de fond que dans le film superficiel du sédiment...
J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 16.
— [Dans un cont. métaph.] Je n'étais tachée que de meurtrissures superficielles, et très jeune (COLETTE, Apprent., 1936, p. 91).
C. — Au fig.
1. [En parlant gén. des sentiments, du caractère, d'une façon d'être] Qui n'est qu'apparent, qui n'est ni profond ni essentiel. Rapports superficiels. Elle attendit dix minutes, patiente par humilité foncière, droite par discipline et orgueil superficiel (COLETTE, J. de Carneilhan, 1941, p. 7).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Sabine pensait que le superficiel le constituait [Jérôme] en totalité: la politesse lui tenait lieu de cœur et le savoir-vivre d'héroïsme (NOAILLES, Nouv. espér., 1903, p. 62).
2. [Dans l'ordre de la connaissance] Qui manque de profondeur, d'acuité.
a) [En parlant de choses] Plutôt que d'une émancipation réelle, l'examen superficiel conclurait à une affirmation de l'homme par lui-même, affirmation de plus en plus élargie, mais toujours inachevée (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 137). La torpeur inexpressive, l'immobilité qu'un regard superficiel pouvait observer sur son visage, quand il s'abandonnait à lui-même, ne cachait pas de mouvements intérieurs (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 11).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. L'accidentel, le superficiel et ses vives variations [dans les voyages] excitent, illuminent ce qu'il y a de plus profond et de constant dans une personne véritablement faite pour les hautes destinées spirituelles (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 15).
b) [En parlant de pers.] Synon. futile, léger. Les ignorants de nos jours sont incrédules, légers, superficiels; ils savent tout ce que l'égoïsme a besoin de savoir, et leur ignorance ne porte que sur ces études sublimes qui font naître dans l'âme un sentiment d'admiration pour la nature et pour la divinité (STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 397). L'image de la profondeur oppose des êtres superficiels, légers, et des êtres profonds, graves (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 334).
— Empl. subst. Voltaire (...), le roi des badauds, le prince des superficiels (BAUDEL., Cœur nu, 1867, p. 651). Le respect est naturel chez les simples; les superficiels s'en défendent avec une fatuité très comique (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 464).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 « qui n'est qu'à la surface » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, § 2177: incision superficial); 1547 figures superficielles (PHILIBERT DE L'ORME, Archit., p. 87); 2. a) 1370 fig. « qui manque de profondeur » (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, t. 1, p. 111: Mais honeur est un bien plus superficial [que félicité]); b) ca 1590 homme superficiel (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey, p. 888). Empr. au b. lat. superficialis (dér. de superficies « surface ») « qui concerne la surface » (au propre et au fig.), v. BLAISE Lat. chrét. Fréq. abs. littér.:838. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 897, b) 539; XXe s.: a) 1 420, b) 1 654.
DÉR. Superficialité, subst. fém. Caractère superficiel. Il n'y a pas à s'étonner si la manière conçue comme apparence périphérique ne peut être le principe d'une spiritualité: elle n'en a pas la prétention, elle n'ambitionne que d'offrir aux passants une splendide façade; elle ne fait profession que de superficialité et de brio. C'est cette manière conçue comme affectation et afféterie que Diderot condamnait (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 15). — []. — 1res attest. a) 1512 « surface » (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations, éd. J. Stecher, t. 1, p. 166 et 219: regard [...] semblable à la superficialité d'un ruisselet argentin; la superficialité de la terre) — 1537, v. QUEM. DDL t. 1, b) 1731 « caractère de ce qui est superficiel » (Journal des Sçavants, p. 1558 cité ds Trév. 1752: la superficialité de l'Esprit), se répand au déb. du XIXe s.; de superficiel, suff. -ité. — Fréq. abs. littér.: 16.
BBG. — RENSON 1962, pp. 298-299.
superficiel, elle [sypɛʀfisjɛl] adj.
ÉTYM. 1314; lat. impérial superficialis, de superficies. → Superficie.
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1 Didact. Relatif ou propre à la surface d'un corps. — Phys. || Couleur superficielle : couleur que présente une surface réfléchissante éclairée par de la lumière blanche, du fait que cette surface renvoie une lumière réfléchie où manquent certaines longueurs d'onde. — Tension superficielle.
0.1 La Russie asiatique ou Sibérie couvre une aire superficielle de cinq cent soixante mille lieues (…)
J. Verne, Michel Strogoff, 1876, p. 16.
3 Qui n'appartient qu'à la surface (du corps envisagé), qui n'intéresse que la surface. || Zone, couches superficielles de l'écorce terrestre (→ Géographique, cit. 3; gypse, cit. 1). || Les phénomènes superficiels de notre planète (→ Géographe, cit. 2; géographique, cit. 3). || Affluents superficiels ou afflux d'eau souterraine (→ Lac, cit. 4). — Sensibilité superficielle. || Terminaisons superficielles des sens externes (cit. 2). — Cour. || Plaies, blessures, brûlures superficielles (→ Cicatrisation, cit. 1; peau, cit. 1). || Phlegmon (cit.) superficiel.
1 Nous l'avons soutenu et nous sommes revenus au cabanon aussi vite que possible. Là, Raymond a dit que ses blessures étaient superficielles (…)
Camus, l'Étranger, I, VI.
2 Les électrons pénètrent dans la matière beaucoup moins facilement que les rayons X et, par suite, leur diffraction par une matière cristallisée a très souvent lieu principalement dans les couches superficielles, ou même par les centres situés sur la surface même. C'est pourquoi au début des études sur la diffraction des électrons, on avait observé avec une certaine surprise des phénomènes de diffraction correspondant à un réseau à deux dimensions, à un réseau purement superficiel.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 86.
1 Cour. Qui appartient à la surface, qui n'est pas profond ni essentiel. ⇒ Apparent. || Caractères superficiels et éphémères, opposés aux caractères durables (cit. 3) et profonds. || Apparence toute superficielle. ⇒ Vernis (→ Laisser-aller, cit. 3). || Fait superficiel (→ Lier, cit. 11). || La vie ordinaire et superficielle (→ Poète, cit. 6; et aussi homme, cit. 47). || Mésentente superficielle (→ Interruption, cit. 5).
3 Car l'impression des passions ne demeure pas en lui superficielle, mais va pénétrant jusqu'au piège de sa raison, l'infectant et la corrompant.
Montaigne, Essais, I, XII.
2 Qui, dans l'ordre de la connaissance, ne va pas au fond des choses, qui ne fait qu'effleurer sans approfondir (cit. 9). || Esprits (cit. 95) superficiels. ⇒ Frivole, futile, léger (→ Costume, cit. 1; impopularité, cit. 2; petitesse, cit. 11). — (Mil. XVIIe). Personnes. || Des gens, des critiques superficiels (→ Accuser, cit. 7; esprit, cit. 172; retrancher, cit. 2).
3 (1370). Sans profondeur, sans authenticité. || Connaissances (cit. 14), idées (cit. 21), notions (cit. 3), vues… superficielles (→ Impraticable, cit. 2; règle, cit. 9). || « L'admiration absolue est toujours superficielle » (→ Historique, cit. 2, Renan).
4 Autant que j'en puis juger sur une lecture assez superficielle, j'en rapporterais l'avantage à trois points principaux (…)
Diderot, Suppl. au voyage de Bougainville, I.
4 Ling. || Structure superficielle (trad. angl. surface structure). ⇒ Structure.
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CONTR. Profond. — Complet, concentré, foncier, intime. — Approfondi, savant.
DÉR. Superficialité, superficiellement.
Encyclopédie Universelle. 2012.