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malingre

malingre [ malɛ̃gr ] adj.
• 1598; malingros 1225; p.-ê. a. fr. mingre « chétif », haingre « faible, décharné », avec infl. de mal, malade
Qui est d'une constitution faible et d'une santé fragile (ou qui semble tel). cacochyme, chétif, débile, délicat, faible, fragile, frêle, maladif, souffreteux, fam. crevard (cf. Mal portant). Enfant malingre. « un petit homme, malingre, d'apparence chétive » (Faguet). ⊗ CONTR. 1. Fort, robuste.

malingre adjectif (peut-être de mal et ancien français heingre, décharné) Qui est d'une constitution faible ; chétif : Enfant malingre.malingre (synonymes) adjectif (peut-être de mal et ancien français heingre, décharné) Qui est d'une constitution faible ; chétif
Synonymes :
- chétif
- débile
- déficient
- délicat
- faible
- fluet
- fragile
- frêle
- maladif
- rachitique
- souffreteux
Contraires :
- fort
- robuste
- solide
- vigoureux

malingre
adj. (et n.) De constitution délicate et chétive. Personne malingre.

⇒MALINGRE, adj.
A.— Vieilli. En mauvaise santé, mal portant. Je me suis trouvé à Munich et à Augsbourg cette année, au fort du choléra. Je me suis senti malingre, presque malade (MÉRIMÉE, Lettres Mme de La Rochejacquelein, 1854, p. 2). La Faustin, un peu malingre ce jour-là, s'était laissée tomber sur le pauvre canapé (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p. 95).
B.— 1. [En parlant d'une pers., de son corps, de son aspect physique] Qui est de constitution et d'apparence chétives, délicates. C'était un jeune homme d'une trentaine d'années, malingre et chétif, au visage couturé de petite vérole, mais au regard intelligent et gai et à la lèvre souriante et bonne (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 125). Le vieux avait avec lui un petit-fils de treize ans, bossu, malingre et rachitique, qui lui servait d'apprenti (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1294) :
1. Camille, grandi, sauvé de la mort, demeura tout frissonnant des secousses répétées qui avaient endolori sa chair. Arrêté dans sa croissance, il resta petit et malingre. Ses membres grêles eurent des mouvements lents et fatigués.
ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 10.
Emploi subst. La morale a été inventée par les malingres (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1243) :
2. Souvent, ces avares essentiels sont des faibles, des malingres, de « petites vies », et s'ils dépensent peu, c'est qu'ils ont peu : d'où cette morosité, sorte de « petites tristesses, de petite avarice morale et physique perpétuelle », dont Janet fait une caractéristique fréquente de l'asthénie.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 324.
2. [En parlant d'arbres, de plantes] Il se souvint d'avoir débouché inopinément sur une route, une vraie route, bordée d'arbres nains, malingres, malsains, d'où coulait goutte à goutte une eau noire (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 976).
P. métaph. Il eût été certainement difficile de voir dans cette batisse malingre, sans physionomie, les restes d'un ancien couvent de Récollets (FABRE, Courbezon, 1862, p. 99).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1249, août nom propre Robers Malingres (Charte du Vermandois ds Bibl. des ch. 1874, t. XXXV, p. 466)]; 1. 1598 « mauvais, en mauvais état » (BOUCHET, Serees, II, XV, éd. C. E. Roybet, t. 3, p. 130 : les courbes malingres sont de meschantes jambes); 2. 1677, 4 sept. « qui a peine à retrouver ses forces après une maladie » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, V, 310); 3. 1690 « qui est de constitution faible et d'apparence débile » (FUR.). Orig. incertaine; peut-être issu du croisement de mal1 et de l'a. fr. heingre, haingre « chétif, maigre » ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 3820), lui-même d'orig. obscure. Fréq. abs. littér. :139.
DÉR. 1. Malingrerie, subst. fém., rare. État maladif. À cela, je réponds qu'elle est injuste, que la tristesse de Popelin ne vient pas de la diminution de son affection, mais de sa malingrerie et de ses inquiétudes au sujet de l'accident de son fils (GONCOURT, Journal, 1882, p. 198). — []. — 1re attest. 1765, 2 oct. (VOLT. Lett. d'Argental ds LITTRÉ) : de malingre, suff. -erie. Malingret, ette, adj., région. (Berry), dimin. de malingre. On remarquait la bonne mine qui lui était venue, et les jeunesses du lieu se demandaient si c'était là Joset l'ébervigé [littéralement l'étonné, celui qui écarquille les yeux], qu'on avait jugé si simple et qu'on avait vu si malingret (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 345). — []. — 1res attest. 1429 Stephanota la malingrete (cité ap. COYECQUE, Hôtel-Dieu de Paris, II, 84 ds DELB. Notes mss), attest. isolée, à nouv. au XIXe s. 1849 (SAND, Pte Fad., p. 167); de malingre, suff. -et.
BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 175.

malingre [malɛ̃gʀ] adj. et n.
ÉTYM. 1598; malingros, 1225; p.-ê. anc. franç. mingre « chétif », haingre « faible, décharné », avec infl. de mal, malade ou encore (P. Guiraud) croisement de malignus et du dér. lat. linicus « mince » (malignǐcus ?).
1 Qui est d'une constitution faible et d'une santé fragile (ou qui semble tel). Chétif, débile, délicat, faible, fragile, frêle, maladif, souffreteux. || Enfant malingre. || Elle était maigre, mais pas du tout malingre.REM. La paronymie de maigre et malingre fait que ce mot est senti comme apparenté.
1 Elle était de cette espèce malingre qui reste longtemps en retard, puis pousse vite et tout à coup. C'est l'indigence qui fait ces tristes plantes humaines.
Hugo, les Misérables, III, VIII, VI.
2 Saint-Simon était un petit homme, malingre, d'apparence chétive, de mine tirée, lèvres minces, nez retroussé et pointu, nerveux et bilieux à l'excès; de tempérament ferme encore, mais de race appauvrie déjà et déclinante.
Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe siècle, Saint-Simon, III.
(En parlant d'animaux).
3 (…) les bêtes défectueuses, malingres ou médiocres furent promptement vendues et remplacées par de beaux sujets.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 354.
4 Toute femelle, dans ses portées, rejette les sujets malingres, mal venus, mal conformés.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 82.
N. || Un, une malingre (rare). || À Sparte on supprimait les malingres (→ Chétif, cit. 3).
5 Vie de malingre, vie insupportable, mort continuelle avec des moments de résurrection (…)
Voltaire, Lettre à d'Alembert, 283, 27 juil. 1770.
2 Fig. Rare. || Des ambitions malingres (→ Banlieue, cit. 2).
CONTR. Fort, robuste, costaud.
DÉR. Malingreux.

Encyclopédie Universelle. 2012.