solidité [ sɔlidite ] n. f.
• 1300, rare av. XVIIIe; aussi « solidarité » (1o); lat. soliditas
2 ♦ Cour. Qualité de ce qui est solide (II, 1o). ⇒ force, résistance, robustesse. La solidité d'une construction, d'un meuble, d'un vêtement.
♢ Qualité de ce qui est ferme, fixe, stable. ⇒ assiette, stabilité. Solidité d'une position.
3 ♦ Qualité de ce qui est effectif et durable. « elle qui avait cru à la solidité, à la pérennité des choses, à la loyauté de l'avenir » (Green). Solidité d'une union.
4 ♦ Qualité de ce qui est bien établi, bien pensé, sérieux. Solidité d'un raisonnement. ⇒ fermeté.
⊗ CONTR. Fluidité. Fragilité. Caducité, faiblesse, précarité. Vulnérabilité.
● solidité nom féminin (latin soliditas) Qualité de ce qui est solide, robuste, résistant : Vérifier la solidité d'un matériau. Qualité de ce qui est bien assuré, bien établi, sûr : Solidité d'un raisonnement. ● solidité (synonymes) nom féminin (latin soliditas) Qualité de ce qui est solide , robuste, résistant
Synonymes :
- dureté
- force
- résistance
- vigueur
Contraires :
- fluidité
- fragilité
Qualité de ce qui est bien assuré, bien établi, sÛr
Synonymes :
- fermeté
- stabilité
- sûreté
Contraires :
- fragilité
- instabilité
- précarité
- versatilité
solidité
n. f.
d1./d Qualité de ce qui est solide, résistant. éprouver la solidité d'un cordage.
— Fig. La solidité d'une amitié.
d2./d Fig. Qualité de ce qui repose sur des bases sérieuses et bien assises. La solidité d'un raisonnement.
⇒SOLIDITÉ, subst. fém.
Qualité de ce qui est solide. Synon. force, résistance, robustesse ; anton. faiblesse, fragilité.
A. — [Corresp. à solide I A, B] Des momies qui ont la solidité de la dureté des roches (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 100). Ce calcaire forme d'énormes substructions sous-marines, dont la dureté et la solidité égalent celles du granit (VERNE, Île myst., 1874, p. 193).
B. — [Corresp. à solide I C] (Capacité de) résistance aux efforts, aux contraintes physiques, au temps. Extrême solidité; solidité inébranlable; requérir une grande solidité; gagner en solidité; solidité d'un appui; solidité d'un bateau, d'une corde; accroître la solidité d'une construction; solidité d'un tissu, d'une couture. Sur cette tour de granit, dont la solidité était à toute épreuve, s'arrondissait une sorte de casemate, percée de plusieurs embrasures (VERNE, 500 millions, 1879, p. 120). On a souvent reproché aux laques de manquer de solidité à la lumière (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 103). V. solide I C ex. de Balzac.
C. — Au fig. [Corresp. à solide I D] Caractère de ce qui est fermement établi, durable, assuré. Solidité d'un système ; solidité de preuves ; solidité d'une affection, de la foi. Il sortit de cette maison avec autant d'aversion et de dégoût, qu'il y avoit apporté d'amour. Tel est le peu de solidité des passions humaines (GENLIS, Chev. Cygne, t. 3, 1795, p. 228). Nous sommes las de promesses. Je veux la solidité de la certitude présente (CLAUDEL, Ville, 1901, III, p. 480).
♦ Solidité de jugement. Fermeté de jugement. L'exaltation de ses idées et la singularité de sa foi n'ôtent rien à la finesse de son esprit ni à la solidité de son jugement dans les choses ordinaires (ABOUT, Grèce, 1854, p. 91).
D. — [Corresp. à solide I E 1, 2] Solidité musculaire, articulaire. Il passa, portant contre son ventre une pierre énorme. Il se balançait sur ses jambes torses, mais il ne fléchissait pas, d'une solidité de roc, d'une force musculaire à charrier un bœuf (ZOLA, Terre, 1887, p. 274). La solidité assise d'un Millerand, ce buste carré, ces épaules carrées, ce front carré, cette volonté carrée, ce jugement carré (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 825).
E. — [Corresp. à solide I E 3] Solidité morale inébranlable. Hommes modernes qui doivent être pourvus d'équilibre mental, de solidité nerveuse, de jugement, de courage moral, et de résistance à la fatigue (CARREL, L'Homme, 1935, p. 29). La tourmente, il l'affronta avec une solidité d'âme qui ne se démentit pas (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 65).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 « état de ce qui est résistant, consistant » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, 2190); 2. 1530 « qualité de ce qui est massif, robuste » (PALSGR., p. 243); 3. 1680 fig. « qualité de ce qui est réel, stable » (RICH.); 4. 1688 « qualité d'une personne sérieuse » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 445); 5. 1690 « engagement solidaire » (FUR.). Empr. au lat. soliditas « qualité de ce qui est massif, dense, compact, solide », « dureté, fermeté », sens jur. « totalité, tout ». Fréq. abs. littér. :744. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 071, b) 849; XXe s.: a) 1 130, b) 1 114.
solidité [sɔlidite] n. f.
ÉTYM. 1314; rare jusqu'au XVIIIe, où il est aussi employé au sens de « solidarité » (1.); lat. soliditas, de solidus. → Solide.
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1 Vx. État de ce qui est solide (I., A., 1.). ⇒ Consistance. || La solidité des corps (→ Considérer, cit. 5). Fig. || Prendre forme et solidité (→ Environ, cit. 10). ⇒ Corps (prendre corps).
2 Vx. Géom. Espace limité par un solide (II., 2.). ⇒ Volume (cf. La Bruyère, les Caractères, XVI, 43).
3 Cour. Qualité de ce qui est solide (I., B., 1.). ⇒ Force, résistance, robustesse. || Solidité d'une maison, d'un navire (→ Ourque, cit.), d'un meuble, d'un tissu, d'un vêtement. || Donner de la solidité à un mur. ⇒ Consolider, fortifier, renforcer. || La solidité d'une chaîne dépend du maillon le plus faible. — Solidité d'une couleur, d'une teinture (→ Noir, cit. 43).
1 (…) la fresque ne convient pas aux climats humides, et sa solidité tant vantée ne résiste pas d'ailleurs à l'action de deux ou trois siècles (…)
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XV.
♦ (En parlant des êtres vivants). || Avoir une solidité de roc (→ Fléchir, cit. 13). || Solidité des membres (→ Aplomb, cit. 3).
2 (…) nous n'avons dû notre salut qu'à notre habileté comme cavalier ainsi qu'à la solidité des jarrets de notre cheval (…)
A. Jarry, Ubu roi, IV, 4.
♦ Qualité de ce qui est ferme, fixe, stable. ⇒ Assiette, stabilité. || Solidité d'une position.
4 Qualité de ce qui est solide (I., B., 2.), effectif et durable (→ Pérennité, cit. 2). || La solidité du mariage (→ Homme, cit. 124), des institutions (cit. 16). || La solidité du raisonnement de la théorie est compromise, ébranlée, sapée.
5 Qualité de ce qui est bien établi, bien pensé, sérieux. || Solidité d'un raisonnement, d'une démonstration, d'une thèse. || Solidité de jugement. ⇒ Fermeté.
3 Sa raison faisait preuve de solidité dans ses jugements; ses saillies les plus folles recouvraient souvent un grand sens.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 26 mai 1851.
4 (…) une dévotion de petites bougies et de petits pots de fleurs, une théologie de demoiselles, sans solidité (…)
Renan, Souvenirs d'enfance…, III, Œ. compl., t. II, p. 808.
6 Vx. Qualité d'une personne sérieuse, profonde, qui répugne aux choses légères et frivoles. || « Il est (…) d'une sagesse et d'une solidité qui surprend » (Mme de Sévigné, 1263, 8 févr. 1690).
♦ Mod. Qualité d'une personne en qui on peut avoir toute confiance (d'une grande compétence; d'un grand équilibre, etc.).
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CONTR. Fluidité. — Fragilité. — Caducité, désagrégation, ébranlement, faiblesse, précarité, rupture.
Encyclopédie Universelle. 2012.