prix [ pri ] n. m.
• pris 1050; lat. pretium
I ♦
1 ♦ Rapport de valeur d'un bien à un autre bien; rapport d'échange entre un bien ou un service et la monnaie. ⇒ coût, valeur. « L'argent est le prix des marchandises ou denrées. Mais comment se fixera ce prix ? » (Montesquieu). — Cour. Valeur marchande d'un bien ou d'un service. ⇒aussi tarif. Prix d'une marchandise, d'un article, d'un service. Prix agricoles, industriels. Prix à l'unité (ou prix unitaire); prix au kilo, à la tonne. Prix à la journée, à la semaine, au mois. Prix d'un travail. ⇒ honoraires, rémunération, salaire . Le prix de la journée : le salaire. Prix de location. ⇒ loyer. Prix de transport (⇒ factage, fret, 2. port) . Prix des marchandises, des matières premières, des valeurs... en Bourse. ⇒ cote, cours . Prix d'une devise, d'une monnaie. ⇒ change , cours. — À quel prix est ce manteau ? quel est son prix ? combien coûte-t-il, vaut-il ? Demander le prix de qqch. (⇒ combien) . S'entendre sur le prix. Débattre un prix. ⇒ marchander. Fixer le prix. Convenir d'un prix. ⇒ négocier. Conditions de prix. Comparer les prix. Acheter, vendre à tel prix. Payer le prix de qqch. « La principale obligation de l'acheteur est de payer le prix » ( CODE CIVIL ). Y mettre le prix : payer ce qu'il faut, ne pas regarder à la dépense. Rapport qualité-prix. — Quel est votre prix ? Votre prix sera le mien. Être dans les prix de qqn, abordable pour qqn. Ce n'est pas dans mes prix. Quel prix voulez-vous mettre ? — Hausse, baisse, chute des prix. Gonfler les prix. Bloquer les prix. Les prix montent, augmentent, grimpent. Les prix baissent, descendent. Baisser un prix, les prix. Rabattre d'un prix (⇒ rabais, réduction, remise) . Vendre à bas, à vil prix. Casser les prix. ⇒ brader; dumping. Vendre au-dessous du prix (cf. Y perdre). — Dernier prix, celui qui n'est plus modifié, dans un marchandage. « Alors, il lâchait brusquement le “dernier prix” qu'il tenait en réserve depuis le matin » (Maurois). C'est mon dernier prix (cf. Mon dernier mot). — Éventail des prix. Fourchette de prix. Prix normal. Prix élevé, excessif, exorbitant (cf. fam. Coup de bambou, de barre). Au prix fort : très cher, sans rabais. Coûter un prix fou, excessif (cf. Les yeux de la tête). Augmentation de prix. ⇒ majoration . — Prix modéré, modique. Prix abordable, raisonnable, avantageux. Prix doux. Prix réduit. Prix d'ami, consenti par faveur (plus bas). Prix défiant toute concurrence. Pour un prix dérisoire. À bas, à bon prix. À moitié prix. Fam. Avoir des prix : bénéficier de prix réduits. Je vous fais un prix, une réduction.
♢ Écon. Équilibre, stabilité des prix. Flambée des prix. ⇒ inflation. Théorie des prix. « L'offre et la demande sont les deux facteurs qui déterminent la formation des prix sur le marché » (R. Barre). Prix d'équilibre du marché. ⇒ concurrence. Prix de monopole. — Indice des prix. Politique des prix. Mesures de lutte contre la hausse des prix (⇒ anti-inflationniste) :blocage, contrôle, gel, surveillance des prix. Politique contractuelle des prix, résultant d'un accord entre les pouvoirs publics, les industriels et les commerçants. Libération des prix. Prix garanti : minimum garanti au producteur par les pouvoirs publics. — (Grandeur mesurée) à prix courants :valeur en monnaie sur la base des prix de l'année considérée (⇒ nominal);... à prix constants, en éliminant de la valeur considérée les effets de variation de prix (⇒ réel).
♢ Comm. Comité, service des prix. Prix commerciaux. Prix de gros (III), de détail. Prix de fabrique ou d'usine. Prix coûtant. Prix toutes taxes comprises (ou prix T. T. C.); prix hors taxes (ou prix H. T.). Prix clés en main. — Prix courant, habituellement pratiqué. Prix ferme et définitif. Prix fixe, fixé d'avance et ne donnant lieu à aucun marchandage. Menu à prix fixe. Prix net, service compris. Prix marqué, affiché. Prix plafond; prix plancher. — Prix libre, fixé librement par le vendeur ou débattu librement. Prix imposé, par les autorités publiques. Prix indicatif, souhaité par les autorités publiques. Prix conseillé, suggéré par le producteur au distributeur. — Prix de revient : somme des coûts d'achat, de production et de distribution du bien ou du service proposé à la vente. Si on me procure « le moyen de baisser mes prix de revient, c'est-à-dire de diminuer mes charges fiscales et de réduire les salaires » (Nizan). Prix d'achat, auquel la marchandise a été achetée. Prix de vente : prix de revient augmenté de la marge bénéficiaire. Prix net, déduction faite des éléments considérés comme non indispensables à la production.
♢ Loc. DE PRIX : qui coûte cher. Bijou de prix (cf. De valeur). — Hors de prix : extrêmement coûteux. ⇒ inabordable. « On ne peut payer une chose inestimable que par une offrande qui soit aussi hors de prix » (Balzac). — N'avoir pas de prix, être sans prix : être de très grande valeur. « Ce portrait est un chef-d'œuvre qui, un jour à venir, n'aura point de prix » (Diderot).
♢ À PRIX. Mettre à prix : proposer en vente. Spécialt Mise à prix : prix initial dans une vente aux enchères. Fig. Mettre à prix la tête de qqn, promettre une récompense en argent à qui le capturera, le tuera. — À prix d'argent : pour de l'argent. À prix d'or : contre une forte somme.
♢ Loc. fam. Au prix où est le beurre : compte tenu du coût de la vie. C'est le même prix : c'est pareil; c'est égal. Qu'il soit d'accord ou pas, c'est le même prix (cf. C'est le même tarif).
2 ♦ Étiquette, marque indiquant le prix (1o). Enlevez le prix, c'est pour faire un cadeau.
3 ♦ (XIIe) Valeur relative, ce qu'il en coûte pour obtenir qqch. Le prix de la gloire. ⇒ rançon. « La souveraine habileté consiste à bien connaître le prix des choses » (La Rochefoucauld). C'est le prix à payer pour réussir. — Attacher, donner plus ou moins de prix à. ⇒ importance. Apprécier, estimer à son prix, à son juste prix. « ce bien sans prix : une santé robuste » (Suarès). « Toutes choses ont un prix, sauf ce qui est sans prix » (R. Peyrefitte). Mettre une chose à son vrai prix. — Donner du prix à, de la valeur. « La rareté du fait donnait prix à la chose » (La Fontaine). — Acheter, obtenir; mettre à tel prix, à ce prix : accepter tel sacrifice pour avoir. « L'ingrate, qui mettait son cœur à si haut prix » (Racine). — À aucun prix : quelles que puissent être les compensations. ⇒ jamais (cf. Pour rien au monde, pour tout l'or du monde). — À tout prix, à n'importe quel prix : quoi qu'il puisse en coûter (cf. Coûte que coûte; à toute force). ⇒ impérativement. « L'homme est enclin, pour sortir à tout prix de la confusion, à accepter une doctrine toute faite » (Martin du Gard). — Au prix de : en échange de (tel ou tel sacrifice). ⇒ contre, moyennant. « Je voulais votre fille, et ne pars qu'à ce prix » (Racine). Au prix de longues discussions.
II ♦ (XIIe)
1 ♦ (1467) Vieilli Récompense. « Pour prix de ses soins, il recevait moins de remerciements que de rebuffades » (A. Gide).
2 ♦ Mod. Récompense destinée à honorer la personne, l'animal ou la chose qui l'emporte dans une compétition. ⇒ diplôme, médaille. Concours doté de nombreux prix. Prix d'athlétisme, de gymnastique. — Prix littéraires. Attribuer le prix Goncourt. La saison des prix. — Recevoir un prix scientifique. Le prix Nobel de physique (⇒ nobélisable) . — Le premier grand prix de Rome. Les prix du Conservatoire de musique, d'art dramatique. Prix d'interprétation féminine. Premier prix ex æquo. — Avoir, emporter, remporter le premier prix. ⇒ gagner. Décerner, remettre un prix. ⇒ 2. primer.
♢ Récompenses décernées aux premiers, dans chaque discipline, dans une école, un lycée. « Philibert avait remporté tous les prix au collège » (Stendhal). Prix et accessits. Prix d'excellence, d'honneur. Distribution des prix. Livre de prix, donné en prix.
♢ La récompense (objet matériel ou somme d'argent). Un prix de 100 000 francs. Concours doté de nombreux prix. — Par ext. Ce qu'on gagne à un jeu, un concours publicitaire. Un million de prix, dont un voyage en Asie.
♢ Le lauréat d'un prix. « je suis un premier prix du Conservatoire de 19 » (Colette). — L'œuvre qui a reçu un prix. Avez-vous lu le dernier prix Goncourt ?
3 ♦ (1511) Épreuve à l'issue de laquelle est décerné un prix. Cheval qui court le Grand Prix. Grand prix automobile.
⊗ HOM. Pris.
● prix nom masculin (latin pretium) Valeur d'échange, en monnaie, d'un bien, d'un service : Comparer les prix. Étiquette, marque, etc., indiquant cette valeur : Enlever le prix d'un objet pour faire un cadeau. Ce qu'il en coûte, ce que l'on doit endurer, sacrifier pour obtenir quelque chose : C'est le prix à payer pour réussir. Valeur, importance morale attribuée à quelque chose : J'attache du prix à son jugement. Honneur décerné à la personne, à l'animal ou à la chose reconnus comme les meilleurs par une autorité, un jury, etc., dans un concours : Il a obtenu le premier prix. Prix d'excellence. Objet, argent, bien, livre, etc., donnés en récompense : Distribution des prix. Personne qui a obtenu cette récompense : Le prix Nobel de la paix. Œuvre qui a été primée : Tu as lu le dernier prix Goncourt ? Nom donné à certains concours, épreuves, courses, etc. : Un lauréat du prix de Rome. Loyer et fermage dans le contrat de bail. ● prix (citations) nom masculin (latin pretium) Anne d'Autriche, reine de France Valladolid 1601-Paris 1666 Mon prix n'est pas dans ma couronne. Commentaire Devise d'Anne d'Autriche Jean Bodin Angers 1530-Laon 1596 La principale cause qui enchérit toutes choses en quelque lieu que ce soit est l'abondance de ce qui donne estimation et prix aux choses. Réponse au paradoxe de monsieur de Malestroit Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 À qui donner le prix ? Au cœur, si l'on m'en croit. Fables, le Corbeau, la Gazelle, la Tortue et le Rat Paul Léautaud Paris 1872-Robinson 1956 Un écrivain qui reçoit un prix littéraire est déshonoré. Entretiens avec Robert Mallet Gallimard Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde Dublin 1854-Paris 1900 Qu'est-ce qu'un cynique ? C'est un homme qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. What is a cynic ? A man who knows the price of everything, and the value of nothing. L'Éventail de Lady Windermere ● prix (expressions) nom masculin (latin pretium) À aucun prix, absolument pas, en aucun cas. À bas prix, à bon prix, à bon marché. À tout prix, quoi qu'il puisse en coûter, quels que soient les efforts à fournir, absolument, coûte que coûte : Réussir à tout prix. Au prix de quelque chose, moyennant, en échange de : Elle l'a convaincu au prix de longues discussions. Familier. C'est le même prix, cela se fera de toute façon : Que tu sois d'accord ou non, c'est le même prix. De prix, d'une valeur élevée. Dernier prix, le plus bas prix consenti par le vendeur, ou le plus haut consenti par l'acheteur. Être dans les prix de quelqu'un, à sa portée financièrement, dans ses moyens. Faire un prix (d'ami) à quelqu'un, lui consentir un rabais sur le prix courant. Hors de prix, très cher. Mettre quelque chose à prix (à tant), dans une vente publique, lui attribuer une valeur monétaire initiale à partir de laquelle se feront les offres. Mettre la tête de quelqu'un à prix, promettre une récompense à qui permettra de l'arrêter. N'avoir pas de prix, avoir une valeur qui défie toute estimation. Prix d'ordre, prix conventionnel maintenu fixe pendant un laps de temps et utilisé souvent en comptabilité analytique. (Il permet de comparer des résultats en faisant abstraction des variations dues au marché ou à des conditions occasionnelles.) Prix de revient, total des dépenses nécessaires pour fabriquer et vendre un produit ou service. Un bon prix, une somme assez élevée. Y mettre le prix, payer cher ou faire les efforts nécessaires pour obtenir quelque chose. ● prix (homonymes) nom masculin (latin pretium) prie forme conjuguée du verbe prier prient forme conjuguée du verbe prier pries forme conjuguée du verbe prier pris forme conjuguée du verbe prendre pris adjectif prit forme conjuguée du verbe prendre prît forme conjuguée du verbe prendre ● prix (synonymes) nom masculin (latin pretium) Valeur d'échange, en monnaie, d'un bien, d'un service
Synonymes :
- cours
- coût
- tarif
- taux
- valeur
Ce qu'il en coÛte, ce que l'on doit endurer, sacrifier...
Synonymes :
- paiement
- salaire
- tribut
prix
n. m.
rI./r
d1./d Valeur de qqch exprimée en monnaie. Prix élevé. Acheter, vendre à bas prix, au juste prix, au prix fort.
— Dernier prix, le plus bas dans un marchandage.
— Faire un prix d'ami: consentir un prix de faveur.
— Sans prix: inestimable.
— Mettre à prix: mettre en vente. Mettre à prix la tête de qqn, offrir une récompense pour sa capture.
d2./d Valeur. Je mets son estime au plus haut prix.
|| Prix de revient: coût de production d'un bien ou d'un service.
rII./r Récompense, dans une compétition; distinction. Prix Nobel.
|| Par méton. Maurice Maeterlinck, prix nobel de littérature.
— Compétition qui donne lieu à un prix. Grand prix automobile.
rIII/r Loc. Prép., fig. Au prix de: moyennant. Gagner au prix d'efforts inouïs.
— à tout prix: coûte que coûte.
⇒PRIX, subst. masc.
I. —[Prix désigne une valeur monétaire]
A. —1. Somme d'argent contre laquelle s'échange un bien ou un service. Prix au kilo, au litre; prix de gros, de détail; prix abordable, attractif, conseillé, excessif, exorbitant, fabuleux, indicatif, modique, moyen, prohibitif, sacrifié; prix marqué; prix écrasés, réduits, serrés; prix d'avant-saison, de lancement, de soldes; à bas prix, à moitié prix. Une belle et grande excursion à prix réduits, de Paris dans le centre de la France et aux Pyrénées (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p.741). La revue peut atteindre sans grand inconvénient un prix assez élevé, au lieu que le journal doit se vendre le moins cher possible (Civilis. écr., 1939, p.50-4).
2. Somme d'argent convenue entre celui qui propose et celui qui acquiert un bien ou un service. Prix à débattre, du loyer, du fermage; dire, faire son prix. —Je viens vous offrir une petite chronique d'actualité, —un peu leste, naturellement... —Cela va sans dire. Venons au fait. Votre prix serait de combien la ligne? (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.47). Les maîtres répétiteurs qui se proposent demandent des prix exorbitants; ou, quand leurs prix sont acceptables, c'est eux-mêmes qui ne le sont pas (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1124).
3. Locutions
a) [Prix corresp. à un chiffre fixé]
♦Prix clefs en main (en partic., dans le domaine des automobiles). Prix qui comprend le prix toutes taxes comprises (les frais de transport, les frais de mise en vente, les plaques d'immatriculation) (d'apr. Consommateurs actualité, 24 janv.. 1986). La Renault 30 TS n'est pas conçue pour les autres, mais pour eux. Pour vous, peut-être, si vous souhaitez ressentir —un peu en égoïste —le plaisir discret du six cylindres. Prix clés en main 39.800 F. au 5-1-76 (L'Express, 9 févr. 1976, p.14).
♦Prix fixe. Prix invariable, fixé par le producteur ou le vendeur. P. méton. Magasin, restaurant où l'on pratique des prix fixes. Un restaurateur est celui (...) dont les mets se détaillent en portions à prix fixe, sur la demande des consommateurs (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p.282). Il avait lié connaissance avec une petite gosse qu'il avait invitée dans un prix fixe à cent sous (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.278).
♦Prix initial, mise à prix. Premier prix proposé dans une vente publique aux enchères. La mise à prix était de 50.000 francs; elle fut couverte par M. le Vicomte de Montmorency, qui seul osa mettre une surenchère de cent francs (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.24):
• 1. On ne comprenait rien à ses paroles, sinon le chiffre final de la mise à prix. Son métier étant de crier, il criait, consciencieux, tant qu'il pouvait et faisait, tout au long de l'enchère, du bruit avec sa langue. Inlassablement, il répétait, jusqu'à offre plus forte, le prix atteint...
HAMP, Marée, 1908, p.23.
♦Prix de journée. Somme forfaitaire due pour chaque journée dans un établissement de soins ou de prévention. Aux termes de la réglementation actuelle, il convient de fixer un prix de journée spécial pour chacune des sections suivantes: médecine, chirurgie, convalescence, hospice (Organ. hospit. Fr., 1957, p.25).
♦Prix imposé. Prix comprenant une marge bénéficiaire imposée. L'été, ce qui marchait bien, c'étaient les chapeaux de pêche, en paille non bordée; ça ne rapportait guère, bien qu'il n'y eût pas de prix imposé (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.13).
♦Prix libre. Prix fixé par le producteur ou le vendeur. Chaque kolkhozien peut vendre librement le surplus non consommé de la production de son jardin ou de son petit élevage: il existe ainsi plus de 8000 marchés kolkhoziens aux prix libres (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p.452).
♦Prix marchand. Prix pratiqué entre marchands. Entre eux, antiquaires et brocanteurs s'accordent des réductions. C'est ce que l'on appelle «le prix marchand» (JEAN-CHARLES, La Foire aux antiquités, Paris, Presses de la Cité, 1985, p.95).
♦Prix plafond. Prix plancher. V. plancher1 II B 1 ex. de Perroux.
♦Prix de réserve. Somme minimale désignée par le vendeur au commissaire-priseur, pour la vente d'un objet aux enchères publiques. Lorsqu'il s'agit d'une pièce importante, le vendeur a intérêt à fixer un prix de réserve. Normalement c'est à ce prix que devraient débuter les enchères. En réalité, elles commencent la plupart du temps en dessous (JEAN-CHARLES, La Foire aux antiquités, Paris, Presses de la Cité, 1985 p.152).
♦Mettre à prix, mise à prix. Vendre, vente (généralement aux enchères) pour une somme d'argent. (Dict. XXe s.).
♦Mettre à prix la tête de qqn. Faire rechercher quelqu'un en promettant une somme d'argent à celui qui le livrera mort ou vif. Sur l'autre battant était affichée une large pancarte: c'était mon signalement et ma tête mise à prix (JANIN, Âne mort, 1829, p.101).
b) [Prix est une valeur monétaire non précisée]
♦Prix d'ami.
♦Prix fou. Prix très élevé, très coûteux. Hors de prix. Synon. de inabordable. Je viens enfin de recevoir ta boîte de compas! Tu es archi-fou (...). Je suis ta danseuse, ton écurie, ta collection, je te reviens à des prix fous! (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1895, p.252):
• 2. Oui, j'ai cru remarquer, tu m'as insinué,
(...) Que ton regard, disais-je, allait de préférence
Aux hommes de carrée et de ronde apparence,
Plutôt qu'aux freluquets à l'air godiche ou sec,
N'ayant pour eux que gros cigares, chers, au bec,
Et qu'insipides fleurs, hors de prix, en façade
Au revers de leur bel habit terne et maussade
VERLAINE, OEuvres compl., t.3, Élégies, 1893, p.51.
♦À prix d'argent (vieilli). Avec de l'argent. [Le roi] n'oublia pas de faire soigneusement rechercher les saintes reliques que les gens d'armes avaient profanées et dispersées. On en racheta même quelques unes à prix d'argent (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.4).
♦À prix d'or. Pour une grosse somme d'argent. La plupart de ses petits tableaux [de Teniers], qu'on se dispute à prix d'or, ne lui coûtaient qu'une après-dînée (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.136).
♦(Au) prix fort. (Au) prix sans rabais. Le prix fort sous-entend qu'un rabais est d'usage (Lar. comm. 1930).
♦(À) un bon prix. (À) un prix avantageux (pour celui qui achète ou celui qui vend). Ceux qui connaissent les incantations efficaces dans les difficultés de l'existence les vendent à un bon prix (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.308). Bien des gens (...) eussent pourtant consenti à les payer [des véhicules] un bon prix (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.474).
♦(À) un vil prix. (À) un prix très bas. La concurrence outrée, qui réduit les salaires au plus vil prix (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p.8). Il vendit (à vil prix) un assez beau presse-papier en argent, qu'il avait, et avec la somme leur fit envoyer des cigarettes (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.765).
♦Être dans les prix de qqn. Être financièrement abordable. Bocardon: Qu'est-ce que ça coûte le rouleau? Colombot: Trois francs soixante-quinze. Bocardon: C'est dans mes prix (LABICHE, Célimare, 1863, II, 6, p.59).
♦De prix. Qui vaut cher. [Les vieux bahuts] contenaient les dentelles, les corps de jupe, les hauts cols, les robes de prix (...) toutes les inventions de la coquetterie du seizième siècle (BALZAC, Enf. maudit, 1831, p.336). Avoir un instrument de prix n'est certainement pas à la portée de tout le monde (LALLEMENT, Dyn. instrum. archet, 1925, p.14).
B. —ÉCONOMIE
1. Expression monétaire de la valeur d'un bien ou d'un service (à un moment donné). Calcul, théorie des prix; baisse, contrôle, décélération, dérapage, évolution, fixation, fluctuation, hausse, libération, réajustement, stabilisation des prix; casser les prix; éléments constitutifs du prix. Quand les démocrates les plus ardents proposèrent à la Convention de fixer par la loi le prix des denrées, la Convention fut d'abord prise de scrupule (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p.229). Le billet de banque; il a pour prix conventionnel celui que fixe notre consentement mutuel, mais il permet les échanges rapides et incontestés (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.29):
• 3. La grande firme vend des produits intermédiaires aux autres firmes à un prix unitaire plus bas. La conséquence est, toutes autres choses égales, une possibilité ouverte aux autres firmes d'abaisser leurs propres prix, c'est-à-dire, d'échelons en échelons verticaux, de satisfaire leurs clients à plus bas prix.
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p.201.
2. Loc. Prix courant, coûtant, net; prix toutes taxes comprises (v. taxe); blocage, indice des prix.
♦Prix d'appel. Prix bas établi sur un produit connu pour attirer la clientèle. Les fabricants d'électroménager, ou même d'articles de sport (...) se heurtent à un développement anarchique des «prix d'appel» dans les grandes surfaces non spécialisées. Le mécanisme est simple: la grande surface «casse» les prix de quelques produits de forte notoriété pour attirer le client et réaliser des profits dans d'autres secteurs (L'Express, 8 août 1977, p.50, col. 1).
♦Prix d'équilibre. Prix établi par la loi de l'offre et de la demande. On ne se demande plus si (...) le prix d'équilibre qui règle tout, ne s'établit pas moyennant la destruction et la détérioration d'êtres humains (Univers écon. et soc., 1960, p.4-4).
♦Prix fait. Prix convenu. Les maçons, charpentiers, serruriers, et autres ouvriers qui font directement des marchés à prix fait, sont astreints aux règles prescrites dans la présente section (Code civil, 1804, art. 1799, p.326).
♦Prix garanti. Prix minimum d'achat au producteur fixé par loi. L'office du blé —organisme sous contrôle de l'État, qui assure aux agriculteurs un prix garanti dans le cadre d'un contingentement (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p.96).
♦Prix de revient. Coût total d'un bien ou d'un service. Pour abaisser le prix de revient, il faudrait logiquement produire davantage: autrement, la baisse se porte sur les salaires (ZOLA, Germinal, 1885, p.1311). La détermination des prix de revient consiste à distribuer, par imputation ou répartition, les frais (...) entre les comptes ouverts au moment du lancement des commandes (VILLEMER, Organ. industr., 1947, p.219).
♦Prix d'achat. Prix auquel on achète une marchandise afin de pouvoir la revendre transformée ou non. Les prix d'achat des produits ou des matières premières figurent dans les factures (PETHOUD, Organ. industr. et comm., 1931, p.157).
♦Prix de vente. Prix de revient augmenté de la marge bénéficiaire. Le prix de vente se marque comme je viens de le dire, mais le prix coûtant doit rester un mystère pour le client (AVENEL, Calicots, 1866, p.44).
♦Juste prix. Prix équitable. L'étude du dedans donnera lieu de considérer de plus près l'échange et la circulation des produits, la consommation au juste prix (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p.286). V. prisée ex. du Code civil.
♦Vérité des prix. Connaissance publique des prix réels. Le dialogue est un mot à la mode, en Occident aussi; et les sages économistes, ici et là, préconisent la concertation avec les syndicats, la «politique des revenus» et la «vérité des prix» (Le Nouvel Observateur, 2 août 1976, p.33, col. 2).
SYNT. Prix du blé, du bois, du pain; moindre, nouveau prix; hausse, baisse des prix; prix à l'exportation, à la production; prix de la main-d'oeuvre, du travail; en matière de prix; tenir compte des prix; calcul du prix.
II. —Au fig. [Prix désigne une valeur monétaire ou une valeur d'un autre ordre]
A. —1. Ce qu'il faut payer ou faire pour acquérir, obtenir quelque chose. Le prix de la gloire, du succès; au prix d'efforts. Oui, la gloire t'attend; mais arrête, et contemple À quel prix on pénètre en ses parvis sacrés (LAMART., Médit., 1820, p.147). Il semblerait même que l'on doive encourager, dans le domaine amoral des moyens, une certaine fantaisie, une marche capricieuse (...). Non seulement le charme de la vie est à ce prix, mais il existe des nonchalances, des paresses et des fantaisies fécondes (DAVID, Cybern., 1965, p.41).
2. Locutions
♦Au prix de. En comparaison de. Les misères dont ils se choquent sont bien peu de chose au prix des erreurs où ils sont eux-mêmes tombés (CHATEAUBR., Mél. pol., t.1, 1828, p.123). Il comprenait aujourd'hui que les plus flamboyantes imaginations ne sont rien au prix de la réalité toute nue (RICHEPIN, Mme André, 1879, p.309). Au moyen de. Synon. moyennant. N'est-ce pas forcer le langage des formes que l'obliger à exprimer un caractère, fut-ce au prix d'une incorrection? [à propos des formes créées par Rodin] (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p.450).
♦À aucun prix. Pour aucune somme d'argent. Au fig. En aucune manière. Synon. pour rien au monde. L'âme d'un séminariste devrait n'être impatiente que du manque de jouissance et d'argent. Lui, bien différent, ne peut supporter le mépris à aucun prix (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.442). Ne montant à aucun prix à l'étage, même pas pour un million (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.84).
♦À tout prix. Quel que soit le prix. Au fig. Coûte que coûte, à toute force. Cuvier avait la réputation d'aimer les petites filles et de s'en procurer à tout prix (DELACROIX, Journal, 1853, p.131). Un instinct aussi sûr que celui de la conscience m'avertissait qu'il fallait empêcher ce mariage à tout prix (GIDE, Symph. pastor., 1919, p.903).
♦À n'importe quel prix. Quelle que soit la somme à payer. Non, non, accepter de penser que la faute était là, c'eût été accepter la pire de toutes les injustices, celle qui l'eût rejetée à jamais au néant. Et, révoltée, il lui arrivait de dire: «À n'importe quel prix, à n'importe quel prix!» (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p.176).
♦Sans prix. Sans aucune valeur d'échange; au fig., très précieux. Synon. inappréciable, inestimable. Le chef-d'oeuvre le plus extraordinaire [le Chevalier de Malte], une peinture fraîche comme si c'était peint d'hier. Ça n'avait pas été touché. C'est sublime et sans prix (BALZAC, Lettres Étr., t.3, 1846, p.324). Quant à Caliban, c'est une brute, et sa stupidité fait sa force (...). Dans l'opposition, il est sans prix (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p.297). Pendant plus de mille ans, en tout cas, les maîtrises avaient rendu à la musique un service sans prix (Enseign. mus., 1, 1950, p.4).
♦Payer, (y) mettre le prix. Payer cher. Au fig. Faire des efforts, des sacrifices nécessaires; se donner les moyens. Cette innombrable clientèle de spoliés qui ne peuvent mettre le prix à rien (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.156). Ils veulent que je sois médecin. Ils n'ont qu'à y mettre le prix (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.314):
• 4. Ils [des hommes] ont dit qu'il fallait continuer et que les forces du bien pouvaient toujours triompher des forces du mal à condition de payer le prix. Ils ont payé le prix. Et ce prix sans doute a été lourd, il a eu tout le poids du sang, l'affreuse pesanteur des prisons.
CAMUS, Actuelles I, 1944, p.23.
B. —Valeur affective, morale; importance que l'on accorde à quelque chose ou à quelqu'un. Le prix de la vie; donner du prix à qqc. Il paraît mettre un grand prix à votre approbation (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1607). [Il] se fatigue à guetter tous les points d'où pourra surgir l'attaque. Il s'exagère, par éducation, le prix de la logique (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p.113):
• 5. Il entre dans la composition de ta substance mentale plus de 99 % d'images et d'impressions sans valeur. Et ajoute que les vues étranges, les pensées neuves et singulières tirent tout leur prix de ce vulgaire fond qui les fait remarquer.
VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p.7.
♦Attacher du prix à. Accorder de l'importance, de la valeur à. On voyait rôder plusieurs des officiers nouvellement venus, qui cherchaient à apercevoir l'empereur; ils y attachaient un prix infini (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.395). Bien que la tasse n'eût rien d'extraordinaire, Alphonsine y attachait un grand prix (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.32).
♦Proverbe. Chacun vaut son prix. Il ne faut pas élever le mérite d'une personne au point de rabaisser celui des autres. Ah! Secouons enfin cette torpeur infâme Et soyons, non plus des pingouins, des colibris! Prouvons que nous valons encore notre prix (VERLAINE, Poèmes div., 1896, p.173).
III. —P. méton. [Prix désigne une récompense]
A. —Vieilli. Ce par quoi l'on récompense un mérite. Ce traitement serait le prix de leur intelligence et de leur assiduité, comme le dividende sera le prix de leur confiance et de leurs fonds (Le Moniteur, t.2, 1789, p.366):
• 6. Hier, pour délivrer Durandal prisonnière,
Je t'ai prêté Joyeuse. —Aujourd'hui, je fais mieux:
Il faut à ton courage un prix plus glorieux;
Je veux que Durandal désormais t'appartienne,
Car la main de Roland la mettrait dans la tienne!
La noble épée a soif du sang de l'étranger...
BORNIER, Fille Rol., 1875, IV, 3, p.105.
— P. antiphr. De ta rébellion la mort serait le prix (DELILLE, Paradis perdu, t.2, 1804, p.373). Qui voudrait entrer ou rester dans les rangs d'une armée où un lâche abandon deviendrait le prix des services rendus? (CHATEAUBR., Corresp., t.2, 1820, p.81).
B. —1. Récompense décernée au terme d'une sélection, d'une compétition ou d'un concours au plus méritant, à celui qui se distingue parmi les concurrents. Prix de beauté; prix d'encouragement, d'excellence, d'honneur; concours doté de prix; attribuer, avoir, emporter, gagner, remporter le/un prix. Le prix de vertu de dix mille francs, fondé par feu M. de Montyon, est décerné à Atar-Gull Bernard-Augustin (SUE, Atar-Gull, 1831, p.38). Race porcine, prix ex aequo: à MM. Lehérissé et Cullembourg; soixante francs! (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.171). Vingt-cinq francs, c'était le droit d'entrée pour faire partie des épreuves... dotées d'un prix de douze mille balles, première récompense décernée par le «grand jury des plus hautes sommités mondiales» (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.471).
a) Domaine sc. et artist. Prix Fémina, Goncourt, Nobel, Renaudot; prix de l'Académie Française; prix du conservatoire; prix de la critique, du cinéma, de la chanson. Monsieur Grindot avait remporté le grand prix d'architecture, il revenait de Rome après un séjour de trois ans aux frais de l'État (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.97). [La société pour l'administration du droit de reproduction mécanique] a décerné le grand prix du disque français qui a couronné seulement une oeuvre classique et une oeuvre de «variétés» (Disque Fr., 1963, p.21). Supprimé par Malraux en 1971, le prix de Rome fut transformé en bourse de travail accordée à des peintres, des sculpteurs, des architectes, des musiciens, des historiens de l'art, des photographes, des cinéastes, des écrivains... (Le Nouvel Observateur, 5 juill. 1985, p.60, col. 3).
b) Domaine scol. Ce qui récompense les meilleurs élèves, soit au sein d'un établissement (pour les résultats, la conduite), soit au terme d'un concours national dans une discipline. Distribution des prix. Cinq premiers prix remportés dans les cinq classes du lycée. «Deux prix d'honneur au concours général avec tous les lycées et collèges de France» (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Quest. du lat., 1886, p.566). Et le gamin de répondre du ton d'un élève d'une école laïque, déjà lauréat d'un prix de mémoire et de récitation et qui bataille pour le prix d'histoire (VERLAINE, Souv. et fantais., 1896, p.265).
2. P. méton.
a) SPORTS. Compétition à l'issue de laquelle sont remis des prix. Nana, la pouliche, cette Nana qui s'était laissé battre honteusement dans le prix de Diane (ZOLA, Nana, 1880, p.1380). C'est un prix important qui va être couru (GYP, Souv. pte fille, 1928, p.169).
♦Grand prix. [Nom d'importantes courses hippiques ou automobiles] Grand prix de Paris; ouvrir le Grand prix. Le pilote de la McLaren no 2, chiffre détesté, a appris la méthode Lauda. «Pour être le numéro un, il faut marquer plus de points que les autres, pas forcément gagner plus de Grands Prix.» En 1984, il [Alain Prost] avait gagné sept courses et Lauda cinq (Le Nouvel Observateur, 11 oct. 1985, p.62, col. 3).
b) Objet de la récompense. En partic. Livre de prix ou prix. Livre offert comme prix à un élève méritant. L'exemplaire porte une reliure de veau fauve (...). —Mon prix d'honneur! (...) Je l'ai obtenu en 1819 (A. FRANCE, Vie littér., 1888, p.321):
• 7. ... son enfance se réveillait, avec tout son goût amer, avec toute sa tristesse et tout son sérieux, à la seule vue de ses livres de prix des années précédentes. Oui, toute sa vie, il aurait des prix; toute sa vie, il sentirait la chaleur de ce cercle d'or posé sur lui.
LARBAUD, F. Marquez, 1911, p.55.
c) Lauréat d'une épreuve. Ce soir sont venus de Paris dîner à Saint-Gratien Ferrari, le prix de Rome de sculpture, et le jeune ménage (GONCOURT, Journal, 1887, p.699). L'instrumentiste alors n'est plus prix du conservatoire, mais ingénieur du son (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p.17).
d) L'oeuvre distinguée. Nous avons été tous trois et Rouget, que nous avons pris chez lui, voir d'abord les prix exposés (DELACROIX, Journal, 1822, p.14).
REM. -prix, élém. de compos. entrant dans la constr. de qq. subst. dans lesquels il exprime la valeur monétaire, l'ensemble pouvant fonctionner en appos. à un autre subst. a) Mini prix, subst. masc. Super soldes et mini prix à la Boutique écossaise (Elle, 12 janv. 1981, p.19). b) Performance-prix, subst. fém. Pour tout votre équipement, vous êtes attentif au rapport performances-prix (Le Nouvel Observateur, 17 mai 1976, p.120, col. 1). c) Qualité-prix, subst. fém. Rapport qualité-prix. Sans doute le meilleur système de location pour l'équation qualité-prix (Le Nouvel Observateur, 3 mai 1976, p.55, col. 2).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. pris, prit de prendre. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 «somme à payer pour le passage sur un bateau» (Alexis, éd. Chr. Storey, 78); 2. 1160-74 «valeur commerciale d'une chose» (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 4210); 3. a) ca 1200 metre en pris «estimer, priser» (S. DE FREINE, Roman de Philosophie, éd. J. E. Matzke, 426, p.16); 1377 mettre a pris «vendre avantageusement» (GACE DE LA BUIGNE, éd. . Blomqvist, 9030); 1538 mettre a prix «fixer la valeur d'un objet dans une vente» (EST.); 1606 à haut ou à bas prix (NICOT); 1671 mettre la tête de qqn à prix (POMEY); b) 1579 à juste pris (H. ESTIENNE, Précellence, éd. E. Huguet, 211); 1690 prix constant, prix fixe (FUR.); 1789 un prix fixe «magasin» (Tout ce qui me passe par la tête, I, p.26 ds QUEM. DDL t.21); 1831 les prix fixes (dans un restaurant) (E. ROCH, Le Palais-Royal, in Paris ou le livre des cent-et-un, I, p.24, ibid.); 1838 prix de revient (STENDHAL, Mém. touriste, t.2, p.190); 1958 blocage des prix (ROMEUF); 4. 1538 «somme qui résulte de l'entente entre acheteur et vendeur» et «valeur en argent indéterminée» (EST.); 5. ca 1135 de pris «de valeur» (Couronnement Louis, éd. Lepage, 1697 (A-B), 1438 (C)); 1579 à bon prix «à bon marché» (LARIVEY, Jaloux, éd. Viollet le Duc, VI, 48); 1671 ne pas avoir de prix (POMEY); 1829 à prix d'or (A. DUMAS père, Henri III, I, p.125); 1865 (payer) un prix fou (VALLÈS, Réfract., p.129); 6. ca 1500 au prix de «en comparaison de» (PHILIPPE DE COMMYNES, Mémoires, éd. J. Calmette, III, 176); 1588 au prix de sa vie (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, 511); 1642 prix pour prix (OUDIN Fr.-Ital.); 1669 à prix de «moyennant» (MOLIÈRE, Tartuffe, I, 6); 1683 vendre à tout prix «à quelque prix que ce soit» (BOILEAU, Lutrin, V ds LITTRÉ); 1807 à tout prix «malgré tout» (Mme DE STAËL, Corinne, XVII, 7, ibid.); 1860 mettre le prix (DELACROIX, Journal, p.288); 1863 c'est dans mes prix (LABICHE, Célimare, II, 6, p.59); 1886 c'est le même prix (COURTELINE, Gaîtés esc., p.206); 7. ca 1140 «valeur, importance que l'on reconnaît à quelqu'un» (GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. Bell, 1686). B. 1. 1176-81 «récompense donnée à celui qui réussit le mieux dans une compétition» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lion, 1698 ds T.-L.); 1486 pris de balade «prix de poésie décerné par les sociétés littéraires» (HOUDOY, Comptes de Cambrai, 204 ds GAY t.2); 1875 Prix de Rome «récompense accordée à certains artistes» et «l'artiste lauréat» (Lar. 19e); 2. 1467 «salaire, récompense» (Ordonnances des rois de France, XVI, 615 ds BARTZSCH); 3. 1643 «châtiment» (CORNEILLE, Pompée, V, 3); 4. 1690 «récompense aux élèves les plus méritants» (FUR.); 5. 1867 «épreuve à la suite de laquelle la récompense est décernée» (Le Sport, 2 juin ds PETIOT 1982). Du lat. pretium «valeur d'une chose», «argent», «récompense, salaire». Fréq. abs. littér.:9905. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 18084, b) 10756; XXes.: a) 12524, b) 13396. Bbg. GOHIN 1903, p.338. —ÖHMANN (E.). Die Bedeutungsentwicklung von dt. Preis, frz. prix. Z. für Mundartforschung. 1958, t.26, pp.72-75. —QUEM. DDL t.6, 20, 21, 28, 30.
prix [pʀi] n. m.
ÉTYM. 1050, pris; prix, XIVe; du lat. pretium.
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1 Rapport de valeur d'un bien à un autre bien (→ Marchandise, cit. 3), et, spécialt, rapport d'échange entre un bien et la monnaie. ⇒ Coût, valeur (vénale). → Argent, cit. 13.
a Le prix de qqch. (point de vue objectif). || Prix d'un objet, d'une denrée, d'une marchandise. || Prix à l'unité, prix unitaire; prix au kilo, au litre… || Prix d'un service, d'un travail. ⇒ Rémunération, salaire. || Le prix de la journée (cit. 6) : le salaire. || Prix de location, de louage (cit. 4). ⇒ Loyer. || Prix d'un transport par camion (Camionnage), d'une course en taxi… ⇒ Tarif. || Prix de transport (⇒ Factage, fret, 2. port). || Prix de pension (→ Gérer, cit. 4). || Les prix des baux à ferme (→ 1. Fruit, cit. 34). || Le prix de l'argent (→ Épargner, cit. 2), des monnaies (cit. 9). || Le taux d'intérêt (cit. 4) est un prix. || Prix des marchandises, des valeurs… en Bourse. ⇒ Change, cotation, cote, cours. || Prix d'une opération de courtage (⇒ Commission, courtage), de change… || Différence de prix d'une marchandise entre deux places. ⇒ Arbitrage.
1 L'argent est le prix des marchandises ou denrées. Mais comment se fixera ce prix ? c'est-à-dire par quelle portion d'argent chaque chose sera-t-elle représentée ?
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXII, VII.
♦ Avoir un prix, tel prix. ⇒ Coûter; valoir; revenir (à). || Atteindre un certain prix. || Convenir (cit. 9) d'un prix (→ Muletier, cit. 1). || Le prix convenu. || Débattre un prix. ⇒ Marchander. || Faire tel prix (→ Marché, cit. 17). ⇒ Faire. || Fixer le prix de qqch. || Mettre un prix à une marchandise. || Offrir, proposer une chose à tel prix. || Demander le prix de qqch. ⇒ Combien. || S'entendre sur le prix. || Traiter à tel prix. || Conditions de prix. — Acheter, vendre à tel prix. ⇒ Pour. || Vendre au-dessous du prix. ⇒ Perdre (y perdre). || Payer le prix de qqch., un prix. ⇒ Payer (→ Délivrer, cit. 11). ☑ Y mettre le prix. || Obtenir une chose à tel prix (⇒ Avec). — Demander, exiger, vouloir tel prix de qqch. ⇒ Tant. || Prix normal. || Prix élevé (→ Estimation, cit. 2), énorme, excessif, exorbitant, fabuleux (cit. 9). ⇒ Cherté. || « Prix élevé justifié » (formule des annonces immobilières). ☑ Au prix fort. ⇒ Cher, chèrement. || Coûter un prix fou (→ Les yeux de la tête). || De haut prix. ⇒ Cher, coûteux, dispendieux (→ Joyau, cit. 2). — ☑ Loc. À prix d'or : très cher. — Prix modéré (cit. 10), modique (cit. 1). || Prix abordable, raisonnable; avantageux (→ À bon compte). ⇒ Marché (à bon marché). || Prix d'ami. || Prix doux (cit. 24). || Prix défiant toute concurrence. || Prix dérisoire. || Prix réduit (⇒ Solde; rabais). || Prix spécial. || À moitié prix. || Prix de fins de séries, de soldes. — Augmenter, gonfler, élever, faire hausser (cit. 14), monter un prix. ⇒ Valoriser. || Augmentation de prix. ⇒ Plus-value; majoration, majorer. || Exagérer le prix, vendre à un prix exagéré. ⇒ Charger, surfaire, survendre. || Abaisser, baisser un prix, les prix (→ Exportation, cit. 3). || Rabattre d'un prix. ⇒ Rabais, réduction, réfaction, remise. || Vendre à bas, à vil prix. ⇒ Avilir, déprécier, donner. → Pour une bouchée de pain, pour rien. ☑ Casser les prix. ⇒ Brader. — Maximum, minimum de prix. || Prix inférieur (⇒ Moins), supérieur (⇒ Plus) à… — Déterminer le prix de qqch., un prix. ⇒ Apprécier, estimer, évaluer, priser. || Calcul des prix. ☑ Comparer prix pour prix (→ Étrenne, cit. 6).
2 (…) on serait étonné du prix qu'atteignent les chefs-d'œuvre, si un chef-d'œuvre pouvait être trop chèrement payé.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, Collection d'Espagnac.
3 On demande le prix à l'aide de : Combien, à quel prix, pour combien, etc. ? (…) Il n'y a pas d'adjectifs de prix précis. Le prix est le plus souvent marqué par un complément introduit à l'aide des prépositions de et à : un canif de treize sous; — je vous le solderai à cinq francs (…) Pour entre aussi en jeu : on vend tout pour rien (…)
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 665.
♦ Écrit portant des prix. ⇒ Bordereau, étiquette, facture, mercuriale, tarif; devis. || Liste de prix.
b (Précédé d'un possessif). Prix de qqch. pour qqn. — (Du point de vue du vendeur). || Quel est votre prix ? || Faire connaître son prix. — (Du point de vue du vendeur ou de l'acheteur). || Je vous le laisse à vingt francs, c'est mon dernier prix. || Je veux bien mettre quinze francs, c'est mon dernier prix. — Au plur. (Du point de vue de l'acheteur). ☑ Être dans les prix de qqn, abordable financièrement pour lui. || Je ne peux pas, ce n'est pas dans mes prix.
3.1 — Vous venez souvent ici ?
— Oui, tous les jours.
— Vous trouvez ça bon, ici ?
— Ce n'est pas trop mauvais; surtout, c'est dans mes prix.
R. Queneau, le Chiendent, p. 81.
♦ (Dans un marchandage). || Prix initial : premier prix proposé, dans une vente au plus offrant (⇒ Enchère). → ci-dessous Mise à prix. || Dernier prix, celui qui n'est plus modifié (→ Marchander, cit. 4).
4 Alors, il lâchait brusquement le « dernier prix » qu'il tenait en réserve depuis le matin et M. Roch, agréablement surpris, tirait de sa poche un carnet d'ordres.
A. Maurois, Bernard Quesnay, VIII.
c (Dans des contextes économiques). Écon. et cour. || Théorie des prix; prix et valeur, et utilité marginale (⇒ Valeur); prix et marché; prix et entreprise. || Formation des prix : prix de concurrence, de marché (⇒ Concurrence, marché, cit. 27; demande, cit. 7; offre); prix de monopole. — Prix historiques, réels, constatés par les statistiques. || Prix instantanés et prix d'équilibre. — Prix fixés, imposés par les pouvoirs publics (prix autoritaires, « politiques »). || Intervention de l'État sur les prix : taxation, tarification, action sur l'offre et la demande, organisation des marchés; action sur la monnaie… (⇒ Taxation; péréquation; subvention…). || Contrôle des prix. || Comité, service des prix. || Prix indicatifs, considérés comme souhaitables par les autorités pour une marchandise. — Prix de seuil, auquel une marchandise importée dans le marché européen peut être acceptée.
♦ Prix d'achat, de vente. || Prix commerciaux. || Prix de gros, de détail. || Prix coûtant, prix de fabrique ou d'usine. || Prix fini, du produit fini. || Prix de catalogue. — Vieilli. || Prix bourgeois et prix marchand (→ Plaie, cit. 7). — Prix de facture. — Prix courant, normal, moyen (⇒ Mercuriale). Vieilli. || Prix fait, convenu. || Marché à prix fait. — Prix fixe, fixé d'avance par le vendeur ou par voie autoritaire, et qui ne donne lieu à aucun marchandage (opposé à prix débattu). Par métonymie. || Prix fixe (1789) : magasin à prix fixés (vx); (1831) : restaurants à prix fixes. — Publicité des prix. || Prix marqués. || Dans le commerce moderne, presque toutes les transactions se font à prix fixes et marqués, affichés, officiels et fixes. || Prix stable. || Prix standard. || Prix toutes taxes comprises (ou prix T. T. C.). || Prix hors taxes (ou prix H. T.). — Prix libre, fixé librement par le producteur ou débattu librement. || Prix indicatif conseillé, souhaité par les autorités. || Prix imposé (cit. 50), taxé. || Prix dirigés. || Prix garanti : prix minimum garanti au producteur par les pouvoirs publics. || Prix maximum autorisé. || Prix plafond; prix plancher.
♦ (1690). || Juste prix (→ Concurrence, cit. 8; marché, cit. 1), considéré « non plus comme une confrontation… de l'offre et de la demande, mais comme une exigence de la morale, de l'équité » (L. Franck, les Prix, p. 24).
♦ (1842). || Prix de revient, comprenant tout ce qui constitue la valeur du bien produit ou mis en vente (achats, transport, main-d'œuvre, douane, taxe, frais fixes, frais variables, impôts, publicité, etc.). ⇒ aussi Coût, frais; fabrication, production (→ Bureau, cit. 2; enfler, cit. 24; moitié, cit. 1). || La marge bénéficiaire (⇒ Bénéfice), différence entre le prix de revient et le prix de vente. ⇒ aussi Revient (prix de). — Prix net, déduction faite des éléments considérés comme non indispensables à la production du bien en question.
5 Si on me procure (…) le moyen de baisser mes prix de revient, c'est-à-dire de diminuer mes charges fiscales et de réduire les salaires, je serai parfaitement satisfait.
P. Nizan, le Cheval de Troie, p. 113.
♦ Étude, statistique des prix. || L'ensemble des prix. ⇒ Vie (coût de la vie…). || Indice (cit. 13 et 14) des prix. || Emprunt indexé (cit.) sur les prix. || Salaires réglés sur les prix (→ Hausse, cit. 3). ⇒ Échelle (cit. 16 : échelle mobile).
♦ Équilibre, stabilité des prix. || Déséquilibre des prix en période de crise (cit. 8). || Hausse, montée, flambée des prix. ⇒ Augmentation, élévation, hausse; et aussi inflation (cit. 2). → Dépréciation, cit. 2; échelle, cit. 16. || Les prix montent (→ Gaspiller, cit. 2). ⇒ Enchérir, enchérissement; renchérir, renchérissement. || Atteindre un prix record. — Baisse des prix. ⇒ Baisse, dépréciation (→ Dépression, cit. 4). || Les prix baissent, descendent, fléchissent (cit. 17), tombent. — Blocage des prix. || Baisse autoritaire des prix.
d ☑ Loc. De prix : se dit de ce qui est d'un prix élevé, vaut, coûte cher. ⇒ Précieux (→ Arborer, cit. 5; cheval, cit. 7). || Objet de prix.
♦ ☑ Hors de prix : excessivement ou extrêmement coûteux, cher… ⇒ Inabordable (→ 2. Montre, cit. 2).
6 On ne peut payer une chose inestimable que par une offrande qui soit aussi hors de prix.
Balzac, Un épisode sous la terreur, Pl., t. VII, p. 442.
♦ ☑ N'avoir pas de prix, être sans prix : être de très grande valeur (et de prix non fixé). ⇒ Inappréciable (→ Pavage, cit.).
7 Je jure que ce portrait est un chef-d'œuvre qui, un jour à venir, n'aura point de prix.
Diderot, Salon de 1763, Greuze, in Œ. esthétiques.
♦ À prix. || Mettre à prix, mise à prix. ⇒ 1. Priser. — (Mil. XIVe). || Mettre à prix qqch. Spécialt. || Mise à prix, se dit du prix initial, dans une vente aux enchères. — ☑ (1671). Fig. Mettre à prix la tête de qqn : promettre une récompense en argent à qui le capturera, le tuera.
♦ À prix d'argent : pour de l'argent. || Corrompre à prix d'argent. ⇒ Payer. — À prix d'or : contre une forte somme.
♦ (1844, Balzac). || À aucun prix. || Ne se dessaisir d'une chose à aucun prix (→ Expropriation, cit. 2).
2 (XIIe, aussi « réputation, gloire »). Abstrait. Valeur que l'on attribue à qqch., valeur relative, ce qu'il en coûte pour obtenir qqch. ⇒ Valeur (→ Acquérir, cit. 8 et 22; 1. loi, cit. 36). || Le prix d'un bienfait (→ Mécompte, cit. 3). || L'imagination fait le prix de ce qu'on reçoit (→ Donner, cit. 16). || Le prix de la gloire. ⇒ Rançon. || Le prix du temps, de la vie (→ Joie, cit. 6; 1. ombre, cit. 41)… — Attacher (cit. 34 à 36), donner plus ou moins de prix à qqch. ⇒ Importance (→ Persuasion, cit. 3). || Apprécier, estimer à son prix, à son juste prix (→ Détourner, cit. 24). || Mettre une chose à son vrai prix, au-dessus (⇒ Surestimer), au-dessous (⇒ Mésestimer, sous-estimer) de son prix. || Donner du prix à qqch., l'estimer beaucoup (→ Balancer, cit. 20; dissimuler, cit. 8; liant, cit. 2). || Le prix que l'opinion donne aux choses (→ Différence, cit. 8). || Sentir tout le prix de… (→ Honnêteté, cit. 11). — Avoir son prix, avoir son utilité et son prix (→ Explication, cit. 3). ⇒ Mérite. — ☑ Loc. prov. Chacun a son prix : il ne faut pas rabaisser les uns ni exalter les autres à la légère. — Avoir plus de prix (→ Idée, cit. 57). || Avoir un prix tout particulier pour qqn. || Cela vaut toujours son prix (→ Monde, cit. 5). || Prendre du prix (→ Miette, cit. 5). — D'un prix inestimable (cit. 3). || De moindre prix (→ Étanchement, cit. 1).
8 La rareté du fait donnait prix à la chose.
La Fontaine, Fables, XII, 12.
9 Il n'est rien de plus précieux que le temps, puisque c'est le prix de l'éternité.
Bourdaloue, Méditations, De la perte du temps.
10 La souveraine habileté consiste à bien connaître le prix des choses.
La Rochefoucauld, Maximes, 244.
11 Mlle du Châtelet n'était ni jeune ni jolie, mais elle ne manquait pas de grâce; elle était liante et familière, et son esprit donnait du prix à cette familiarité.
Rousseau, les Confessions, IV.
12 Elle a la peau très blanche, et quoiqu'elle n'attache pas un grand prix à ce frêle avantage, elle n'est pas fâchée qu'on en fasse l'éloge (…)
Diderot, Entretien d'un philosophe avec maréchale de , Pl., p. 1206.
13 On n'est pas né pour la gloire lorsqu'on ne connaît pas le prix du temps.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 180.
14 Nous ne sentons le prix de nos amis qu'au moment où nous sommes menacés de les perdre.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 262.
15 (…) ce bien sans prix : une santé robuste.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », I.
16 De quel prix est le monde auprès de la vie ? et de quel prix la vie, sinon pour la donner ?
Claudel, l'Annonce faite à Marie, IV, 5.
♦ Acheter, obtenir…; mettre à tel prix, à ce prix (→ Croix, cit. 8). || À bas (cit. 18 et 19), à haut prix. — À quelque prix que ce soit, que ce fût (→ Astuce, cit. 1; déterminer, cit. 23; infidélité, cit. 6). || À quelque prix qu'on mette… (→ Fumée, cit. 16).
17 L'ingrate, qui mettait son cœur à si haut prix.
Racine, Andromaque, II, 1.
♦ ☑ Loc. Ne donner, ne céder… ne vouloir d'une chose à aucun prix, quelles que puissent être les compensations (→ Pas pour un empire, pour rien au monde, en aucun cas). — ☑ À tout prix : quoi qu'il puisse en coûter. ⇒ Coûter (coûte que coûte), force (à toute force). → Effet, cit. 27; fortune, cit. 20; nouveau, cit. 24.
♦ ☑ Au prix de… : en échange de (tel ou tel sacrifice). ⇒ Contre, dépens (aux dépens de), moyennant (→ Déplacer, cit. 5; goût, cit. 8; idole, cit. 10; long, cit. 18).
18 Je voulais votre fille, et ne pars qu'à ce prix.
Racine, Iphigénie, IV, 6.
19 (…) on voudrait qu'elles sussent qu'il n'y a point de beauté, dans quelque rang qu'elle pût être, que l'on ne regardât avec indifférence, et qu'il n'y a point de couronne que l'on voulût acheter au prix de ne les voir jamais.
Mme de La Fayette, la Princesse de Clèves, II, p. 294.
♦ ☑ (1580, Montaigne). Vieilli ou littér. Au prix de… : en comparaison, auprès de. ⇒ Auprès, raison (à raison de…); → Atome, cit. 9; bois, cit. 17; filandière, cit. 1; jeu, cit. 19.
20 Oh ! vraiment tout cela n'est rien au prix du fils (…)
Molière, Tartuffe, I, 2.
21 (…) auprès de a remplacé au prix de, qui était très classique, et que Vaugelas soutenait (H. L., III, 645) : les sœurs filandières Ne faisaient que brouiller au prix de celles-ci (La Fontaine, Fables, V, 6); — Virgile, au prix de lui, n'a point d'invention (Boileau, A. P. [Art poétique], III, 325) (…)
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 730.
22 Qu'étaient, à nos yeux, les périls de la rue, au prix de ses enchantements ?
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, VII.
3 (Par métaphore du sens 1). Coût.
22.1 Il n'y a cependant aucun paradoxe physique dans la reproduction invariante de ces structures : le prix thermodynamique de l'invariance est payé, au plus juste, grâce à la perfection de l'appareil téléonomique qui, avare de calories, atteint dans sa tâche infiniment complexe un rendement rarement égalé par les machines humaines.
Jacques Monod, le Hasard et la Nécessité, p. 37.
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II (XIIe).
1 (1467). Vx. Récompense (→ Œillade, cit. 3; payer, cit. 10). || Le prix d'un bienfait (cit. 3). || « C'est le prix que vous gardait (cit. 68) l'ingrate » || Le prix d'une action, d'avoir fait qqch. || Décerner un prix au courage de qqn. ⇒ Couronne (fig.).
23 Sors vainqueur d'un combat dont Chimène est le prix.
Corneille, le Cid, V, 1.
♦ ☑ Pour prix de… : en récompense de (→ Orthodoxie, cit. 1).
24 (…) il était serviable, empressé même, mais pas très adroit, de sorte que, pour prix de ses soins, il recevait moins de remerciements que de rebuffades.
Gide, Si le grain ne meurt, I, V, p. 151.
♦ Par antiphr. Châtiment, punition.
25 Me préserve le ciel de soupçonner jamais
Que d'un prix si cruel vous payez mes bienfaits (…)
Racine, Mithridate, III, 3.
2 (V. 1175). Mod. Récompense destinée à honorer celui, celle qui l'emporte dans une compétition ou qui est distingué(e) parmi plusieurs. ⇒ Diplôme (d'honneur), médaille. || Concours doté de prix. || Prix d'athlétisme, de gymnastique (→ Athlète, cit. 3 et 5). || Prix dans un championnat. ⇒ Coupe. — Prix académique; prix de poésie (→ Glacer, cit. 17). || Prix littéraires. || Le prix Goncourt, le prix Médicis. || La saison des prix. — Prix scientifique. || Le prix Nobel de physique. — Prix de peinture, d'architecture. || Le premier grand prix de Rome. — Prix de musique. || Les prix de violon, de piano… du Conservatoire. || Prix de la chanson. || Prix décernés dans un festival de cinéma (⇒ aussi Oscar). — ☑ Prix de vertu. || Prix de beauté. — Avoir, emporter, remporter le prix (→ Course, cit. 6). ⇒ Gagner. || Proposer un prix. || Décerner un prix. — Prix d'encouragement (cit. 2), d'honneur (cit. 89).
26 Au lieu de faire un prix Monthyon pour la récompense de la vertu, j'aimerais mieux donner, comme Sardanapale, ce grand philosophe que l'on a si mal compris, une forte prime à celui qui inventerait un nouveau plaisir; car la jouissance me paraît le but de la vie, et la seule chose utile au monde.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, Préface.
♦ Récompenses décernées aux premiers, dans chaque discipline, dans une école, un lycée. || Premier prix de composition française, de physique, de gymnastique. || Prix et accessits. || Prix d'excellence. || Distribution (cit. 1) des prix (→ Discours, cit. 10; 2. estrade, cit. 2). || Livre de prix, donné en prix.
27 Philibert avait remporté tous les prix au collège; le fait est qu'en sortant il ne savait rien.
Stendhal, Romans et Nouvelles, « Ph. Lescale ».
28 Un enfant qui n'a jamais eu de prix dans ses classes ! s'écria Clapart. Aux yeux des bourgeois, remporter des prix dans ses classes est la certitude d'un bel avenir pour un enfant. — En avez-vous eu ? lui dit sa femme. Et Oscar a obtenu le quatrième accessit de philosophie.
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 695.
♦ Par métonymie. La récompense (objet matériel ou somme d'argent). || Doubler un prix (→ Lauréat, cit. 2).
♦ Le lauréat d'un prix. || M. X…, Prix Goncourt, prix Pulitzer. || Le premier Grand Prix de Rome d'architecture. — (En parlant de l'œuvre qui a reçu un prix). || Avez-vous lu le prix Goncourt ?
29 Oui, répondit-il, j'ai joué pas mal, dans le temps; je suis un premier prix du Conservatoire de 19… Mais qu'est-ce que vous voulez, un premier prix ça ne nourrit pas, nous sommes trop… Je me suis mis un peu à tout…
Colette, Belles saisons, p. 162.
♦ (Mil. XIXe). Épreuve à l'issue de laquelle est décerné un prix. || Cheval qui court le Grand Prix. || Le Grand Prix de Paris. || Grand Prix automobile.
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COMP. Surprix. Prisunic.
Encyclopédie Universelle. 2012.