1. surtout [ syrtu ] adv.
1 ♦ Vieilli Par-dessus tout, plus que tout autre chose. « J'aime surtout les vers » (Musset)(cf. Avant tout).
♢ Mod. (renforçant un conseil, un ordre...) « Ils enverront des motards en reconnaissance. Surtout ne tirez pas dessus » (Sartre). « Ah ! non ! pas de lettre, surtout ! [...] Ce sont toujours les lettres qui nous perdent » (F. Mauriac). N'entrez surtout pas.
2 ♦ Plus particulièrement (qualifie un élément plus important parmi plusieurs). « Adroite, soigneuse, diligente et surtout fidèle » (Molière). — (Introd. une circonstance ou condition privilégiée) ⇒ principalement. « Les femmes ont toutes l'art de cacher leur fureur, surtout quand elle est vive » (Rousseau). ⇒ particulièrement, spécialement.
3 ♦ Fam. (emploi critiqué) SURTOUT QUE... : d'autant plus que. « Il eut le temps de lire [...] deux journaux. Surtout que c'était gai de lire les journaux : on rappelait les permissionnaires » (Triolet).
surtout 2. surtout [ syrtu ] n. m.
1 ♦ Vx Vêtement de dessus, cape ou grand manteau ample. ⇒ caban, casaque. Deux officiers « dont l'uniforme était caché par des surtouts en drap » (Balzac).
2 ♦ (1694) Pièce de vaisselle ou d'orfèvrerie décorative, qu'on place sur une table. ⇒ milieu (de table).
● surtout adverbe (de suret tout) Littéraire. Plus que toute autre chose : Aimer surtout la poésie. Sert à mettre en évidence un conseil, un ordre : N'y allez surtout pas ! Privilégie un élément, une circonstance, une condition parmi d'autres : Il y avait surtout des jeunes au concert. ● surtout (difficultés) adverbe (de suret tout) Registre Surtout que appartient à l'expression orale familière. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer d'autant plus que, d'autant que : il est inutile que vous vous dérangiez, d'autant que tout se passe bien. ● surtout (expressions) adverbe (de suret tout) Familier. Surtout que, d'autant plus que : Tu aurais pu venir, surtout que tes amis t'attendaient. ● surtout (synonymes) adverbe (de suret tout) Privilégie un élément, une circonstance, une condition parmi d'autres
Synonymes :
- particulièrement
- spécialement
● surtout
nom masculin
(de suret tout)
Vieux. Vêtement ample que l'on mettait par-dessus tous les autres.
Pièce de vaisselle occupant le centre d'une table, ordinairement de métal et en forme de plateau, sur laquelle on place des décors divers, des fleurs, des lumières.
Paillasson conique dont on couvre une ruche.
● surtout (expressions)
nom masculin
(de suret tout)
Surtout fibreux, expansions aponévrotiques qui recouvrent certaines articulations.
surtout
adv.
d1./d Principalement, plus que toute autre chose. Il est intelligent, mais surtout très retors.
d2./d (Pour insister sur un ordre, un souhait.) Il ne faut surtout pas qu'il vienne.
I.
⇒SURTOUT1, adv.
[Signifie que ce qui est dit vaut particulièrement pour ce que désigne le terme ou le groupe modifié par surtout]
A. — [Le cont. de réf. est explicite]
1. [le terme modifié par surtout est distingué d'un ensemble désigné]
a) [par un subst. plur.] Donc le Survenant grandit en estime et en importance aux yeux de plusieurs, surtout parmi les anciens (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 138). Oui, je me méfie des mortifications, surtout de celles qu'on s'impose avec plaisir, dit-il d'une voix de plus en plus entrecoupée (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 342).
b) [par un subst. coll.] Beaucoup de monde, surtout des femmes: des bonnes, des femmes de ménage, des patronnes aussi (SARTRE, Nausée, 1938, p. 100).
c) [par un pron. ou un nom.] Jamais je n'en avais fait la confidence à personne, et surtout pas à Geneviève (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 126). [Elle restera celle] à qui l'on ne peut rien reprocher ni rien soustraire, même pas, et surtout pas, sa mort (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 29).
2. [Le terme modifié par surtout est opposé à un autre terme (ou une série de termes)]
a) [Les termes sont des groupes nom. désignant des êtres ou des choses] On enviait le bonheur du vieux général, et surtout (faut-il le dire?) l'aisance dont il allait jouir (ABOUT, Grèce, 1854, p. 100). Nous avons l'occasion de détruire la France, elle le sera. Pas seulement sa puissance: son âme aussi. Son âme surtout (VERCORS, Sil. mer, 1942, p. 70). En 1952 le C.E.A. n'avait ni les connaissances, ni surtout les moyens financiers pour construire une usine de séparation isotopique de taille minimum (GOLD-SCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 145).
— [Dans un dialogue] — Taisez-vous, cria-t-il encore. Puis, avec fatigue: J'ai beaucoup de tendresse pour Gina et pour vous. — Oui, surtout pour Gina (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 71).
b) [Les termes sont des adj.] Il avait une mère avare mais surtout folle et qui pouvait donner tout son bien aux prêtres (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 15). Si je m'étais comporté avec ma plume comme avec ma langue, mes écrits seraient sans valeur; encore qu'ils eussent remporté sans doute un plus grand, et surtout un plus prompt succès (GIDE, Journal, 1943, p. 182).
c) [Les termes opposés peuvent être des loc. verb., des proverbes, des phrases entières; surtout introd. une raison, une considération, une circonstance plus importante que toute autre] Pour moi, je ne vais plus aux écoles de natation; on y fait trop de tapage, on y pue trop et surtout ça coûte cher (FLAUB., Corresp., 1842, p. 114). Évidemment les rochers le meurtrissaient un peu; mais surtout il avait grand-peur de tous les animaux mystérieux qu'il imaginait dans les flaques (GIDE, Journal, 1914, p. 495). [C'est] un garçon pas fier, d'abord facile, fréquentant les avenues du pouvoir, familier des personnages consulaires, ayant enfin la langue bien pendue, mais surtout le bras long (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 485).
B. — [Le cont. de réf. est implicite, seulement suggéré]
1. a) [Surtout porte sur la relation du verbe au suj., à l'obj.] Quand il blâmait Shakspeare surtout, je rougissais intérieurement (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 338). Il ne faut pas s'imaginer qu'on doit avoir en sortant des lycées des encyclopédistes. Il faut surtout apprendre à apprendre (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 216).
b) [Surtout porte sur un syntagme circ.] Vous avez raison, mon frère, disait Colomba; je sais bien ce qui me manque, et je ne demande pas mieux que d'étudier, surtout si vous voulez bien me donner des leçons (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 79). Après cela, vous aurez, comme il arrive toujours, prêché dans le désert, ce qui est aucunement une raison pour ne pas prêcher, surtout quand on prêche si bien (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1842, p. 320).
2. [Surtout renforce un conseil, une exhortation, un ordre, valant plus que tout autre] Surtout, dis-lui que c'est d'accord; surtout, ne lâche pas la corde. Surtout, dit Mariette, viens plutôt le matin ici, quand tu voudras me voir (CHAMPFL., Avent. Melle Mariette, 1853, p. 228). Et pas de bêtises, surtout... ne vas pas le tuer (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 134):
• — Quel âge? — Dix-neuf ans... Une curieuse fille, plutôt intéressante que jolie... N'allez surtout pas vous mettre des idées en tête...
SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 32.
— P. ell. [Dans un dialogue, renforçant une réponse nég. à une demande d'instructions] La cuisinière entra, lui demandant s'il fallait préparer les verres à madère et le thé comme la dernière fois. — Ah non, surtout pas, Martha! s'écria Lartois (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 28).
3. Loc. fam. Surtout que. [Introd. une incidente qui justifie de manière privilégiée ce qui a été dit] Oh! je sais bien que ce n'est pas un métier pour moi. J'ai pris ça en attendant. Surtout que j'ai beaucoup d'instruction (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 240).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1470 sur tout « en tout » (ds Comptes de la ville de Doullens, éd. B. H. J. Weerenbeck, p. 21); fin XVe s. adv. sur tout « principalement » (PHILIPPE DE COMMYNES, Mém., éd. J. Calmette, t. 1, p. 68); 1718 surtout (Ac.); d'où la loc. conj. 1. 1539 sur tout que « avant tout que, principalement » (EST.); 2. 1903 surtout que « d'autant plus que » (Fr. JAMMES, Le Roman du Lièvre, p. 96 ds GREV.,986, p. 1104). Comp. de la prép. sur et de tout1; a remplacé l'a. m. fr. ensobre tot « principalement » fin Xe s. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 187) — fin XIVe s. insoretout 1392, Arch. Frib., Aff. de la ville, n° 96 ds GDF., s.v. enseurtout, la loc. enseurque tot « d'autant plus que » 1re moit. XIIIe s. (Guillaume de Palerme, 5594 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 21 152. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 32 631, b) 26 935; XXe s.: a) 28 137, b) 30 758. Bbg. D.C.F.G. 1976. — NØLKE (H.). Les Adv. paradigmatisants. Copenhague, 1983, p. 106-126 (N° spécial de R. rom.); Problems in the semantic pragmatic description of Fr. adverbials like même, aussi, surtout and seulement. Acta ling. hafn. 1982, t. 17, n° 2, p. 157-168. — POTTIER (B.). Théorie et analyse en ling. Paris, 1987, p. 178-184. — QUEM. DDL t. 32.
II.
⇒SURTOUT2, subst. masc.
Vieilli
A. — 1. Vêtement ample que l'on mettait par-dessus les habits. Où sommes-nous? dit mademoiselle de Cinq Cygne en arrêtant deux officiers qu'elle vit venir et dont l'uniforme était caché par des surtouts en drap (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 235). [L'homme était] vêtu d'une livrée couleur feu, visible du haut en bas par la fente verticale d'un long surtout gris qu'on appelait alors capenoche, mot espagnol contracté qui veut dire cape-de-nuit (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 158).
2. Élément protecteur, qui recouvre. Synon. revêtement. Il s'interrompit pour montrer sur la commode une caisse carrée enveloppée d'un surtout de cuir (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 161).
— Spécialement
♦ ANAT. ,,Expansions aponévrotiques qui recouvrent certaines articulations`` (GDEL). Toute la partie antérieure du corps des vertèbres est recouverte d'un surtout large de fibres tendineuses ou ligamenteuses, très-solides, qui s'étendent de la première vertèbre à l'os sacrum (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 154).
♦ APIC. ,,Paillasson conique dont on recouvre une ruche`` (GDEL).
B. — Surtout de table ou, p. ell., surtout. Plateau richement décoré, destiné à orner le centre de la table, où l'on plaçait les salières, boîtes à épices, sucriers, etc. et auquel on pouvait adapter des lumières. Ma bonne tante me fit même assister à un grand souper donné par Mlle Simon. Je me souviens encore de l'éclat des lumières et de la magnificence du service, il y eut au milieu de la table un surtout avec des statues d'argent (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 113). C'était une pièce de surtout de table assez ancienne, car elle avait servi de jouet à mon père dans son enfance, le surtout entier n'existant plus apparemment à cette époque (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 182).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1690 « vêtement que l'on met sur les autres habits » (FUR. qui précise: ,,Ce mot est nouveau, et n'a été en usage qu'en cette presente année 1684``); 2. 1694 « grande pièce de vaisselle ou d'orfèvrerie contenant des mets » (DANGEAU, Journal, 18 mars, t. IV, p. 464 ds HAVARD); 3. 1760 « draperie qui recouvre une table » (Inventaire après décès de Mlle Louise Dalise, dite Chevrier, ibid.); 4. 1781 surtout (d'une ruche) (ROZIER, Cours compl. d'agric., Paris, t. 1, p. 71a); 5. 1805 anat. (CUVIER, loc. cit.). Dér. de tout1; préf. sur-.
1. surtout [syʀtu] adv.
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1 Vieilli. Par-dessus tout, plus que toute autre chose. — Syn. mod. : avant tout. || « J'aime surtout les vers… » (→ 1. Parler, cit. 81, Musset). || « Mais surtout il estime un langage poli » (→ Inégal, cit. 15). → Mathématique, cit. 3, Descartes.
1 (…) les femmes aiment surtout les dépenses qu'on fait pour elles (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 6.
♦ (Av. 1549). Mod. (Renforçant un conseil, un ordre…). || Gardez-vous bien surtout… (→ Attendre, cit. 35). || Surtout ne tirez pas dessus (→ Motard, cit.) Ah ! non ! pas de lettre, surtout ! (→ Perdre, cit. 44).
2 (Fin XVe). Mod. Plus particulièrement (qualifie un élément plus important parmi plusieurs qui sont exprimés). || « Adroite, soigneuse, diligente et surtout fidèle » (cit. 3). || Sans besoin, sans programme surtout (→ Imprégner, cit. 13).
♦ (Introduisant une circonstance ou une condition privilégiée). ⇒ Principalement. || Les femmes savent cacher (cit. 17) leur fureur, surtout quand elle est vive (→ aussi Ligne, cit. 17). || Les traditions arabes se sont conservées… surtout en Andalousie ⇒ Particulièrement, spécialement. — Enfin et surtout… (→ Archétype, cit. 5; particularité, cit. 5). || Encore et surtout…
2 — Un joli mot bête entendu :
— On se marie beaucoup cette année.
— Les hommes, surtout !
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 17 avr. 1866, t. III, p. 39.
3 (1903). Fam. (emploi critiqué). || Surtout que… : d'autant plus que…
3 Il eut le temps de lire l'Illustration en entier et deux journaux. Surtout que c'était gai de lire les journaux : on rappelait les permissionnaires (…)
Elsa Triolet, Mille regrets, p. 113.
4 On ne fait pas du pré dans une baissière en pleins bois, surtout que le fond est gras.
M. Aymé, la Vouivre, II.
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HOM. 2. Surtout.
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2. surtout [syʀtu] n. m.
ÉTYM. 1684; de sur-, et tout.
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1 Vx. Vêtement de dessus, cape ou grand manteau ample. ⇒ Caban, casaque, souquenille.
1 Où sommes-nous ? dit mademoiselle de Cinq-Cygne en arrêtant deux officiers qu'elle vit venir et dont l'uniforme était caché par des surtouts en drap.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 622.
2 (1694). Mod. Pièce de vaisselle ou d'orfèvrerie décorative, qu'on place sur une table. || Les surtouts ciselés (→ Pareil, cit. 6). || Un surtout en plaqué (cit. 13).
2 Des riches surtouts, argentés et dorés, représentant des groupes de figures ou de fleurs, des mythologies ou des fantaisies ornementales, en garnissaient le milieu (des tables).
Th. Gautier, Voyage en Russie, XI.
3 Sur la table centrale, réservée aux princes, aux princesses et aux membres du corps diplomatique, étincelait un surtout d'un prix inestimable, venu des fabriques de Londres, et autour de ce chef-d'œuvre d'orfèvrerie miroitaient, sous le feu des lustres, les mille pièces du plus admirable service qui fût jamais sorti des manufactures de Sèvres.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 15.
3 (1694). Techn., vx. « Petite charrette fort légère, faite en forme de grande manne » (Trévoux, 1771), et servant à transporter les bagages.
4 (1793). Toit de paille conique, sur une ruche.
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HOM. 1. Surtout.
Encyclopédie Universelle. 2012.