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pis

1. pis [ pi ] n. m.
• v. 1180; p(e)iz « poitrine » Xe; lat. pectus
Mamelle d'une femelle en lactation, et spécialement d'une bête laitière. Les pis d'une vache, d'une chèvre, d'une brebis. Pis gonflé de lait. « Il examinait de près la vache, [...] s'assura de la longueur des pis et de l'élasticité des trayons » (Zola). ⊗ HOM. Pi, pie. pis 2. pis [ pi ] adv.
XIIe; peis fin Xe; lat. pejus, neutre de pejor pire
I(Compar. synthétique pouvant en certains cas remplacer plus mal ou plus mauvais)
1 Adv. Vx ou littér. Plus mal. Cela ne va ni mieux ni pis qu'avant. Cour. Tant pis. Les choses vont de mal en pis, elles empirent (cf. Tomber de Charybde en Scylla).
2 Adj. neutre Littér. (cf. Pire, cour. ) Plus mauvais, plus fâcheux. « On dit que c'est bien pis en Italie » (Voltaire). « C'est pis que si j'étais au couvent » (Laclos). Qui pis est [ kipizɛ ] :ce qui est plus grave. « Je ne sens plus en elle qu'incompréhension ou, qui pis est, indifférence » (A. Gide).
3(Nominal) Une chose pire. Il y a bien pis, pis encore. « Il y a là pis que les écueils, pis que la tempête » (Michelet). Cour. Loc. Dire pis que pendre de qqn, répandre sur lui les pires médisances ou calomnies.
(En appos.) Je suis « sans honneur, sans courage, sans ami, et, pis que cela ! sous le coup de lettres de change » (Balzac).
II(Superl.) Littér. LE PIS : la pire chose, ce qu'il y a de plus mauvais (cf. Le pire). « Le pis, pour les jeunes filles, c'est de pleurer sans savoir pourquoi » (Michelet). « Le pis qui puisse vous arriver » (Bernanos).
Loc. adv. AU PIS : dans l'hypothèse la plus défavorable (cf. Au pire). Mettre les choses au pis, les envisager sous l'aspect le plus fâcheux, dans l'hypothèse la plus défavorable.
Loc. adv. (XIVe) AU PIS ALLER [ opizale ] :en supposant que les choses aillent le plus mal possible, en prenant l'hypothèse la plus défavorable. ⇒ pis-aller.
⊗ CONTR. Meilleur, mieux.

pis nom masculin (latin pectus, poitrine) Mamelle de certaines femelles laitières : jument, vache, chèvre, brebis. Partie inférieure des parois thoracique et abdominale des bovins de boucherie, de la pointe du sternum à la cuisse. ● pis (homonymes) nom masculin (latin pectus, poitrine) pi nom masculin invariable pie adjectif invariable pie n.f. pis adverbepis adverbe et adjectif (latin pejus, comparatif de male, mal) Synonyme littéraire de pire : C'est pis que jamais. Il a fait pis que cela.pis nom masculin Littéraire. Au pis, dans l'éventualité la plus mauvaise. De mal en pis, de plus en plus mal. Dire pis que pendre de quelqu'un, en dire le plus de mal possible. ● pis (difficultés) adverbe et adjectif (latin pejus, comparatif de male, mal) Sens 1. Pire adj. = plus mauvais (contraire de meilleur). 2. Pis adv. = plus mal (contraire de mieux). Emploi 1. Pire / plus mauvais. Pire peut souvent être remplacé par plus mauvais (à la différence de meilleur, qui ne peut jamais être remplacé par plus bon) : le progrès rend-il l'homme meilleur ou pire ? (ou : meilleur ou plus mauvais ?). Recommandation Pire reste de règle dans deux cas. Avec un nom désignant qqch dont on pâtit (douleur, erreur, faute, mal, malheur, souffrance, etc.) : cette faute est pire que l'autre (et non plus mauvaise). Dans les proverbes et les expressions toutes faites : il n'est pire eau que l'eau qui dort ; le remède est pire que le mal. 2. Pire après plus, moins, tant. Ces emplois, fautifs, sont à proscrire, sauf si l'on recherche un effet de style particulier : imitation du langage enfantin (il a fait une bêtise « plus pire » que l'autre) ou insistance plaisante (la dévaluation serait un remède, passez-moi l'expression, moins pire). Recommandation Éviter dans tous les cas tant pire. 3. Pire avec un pronom indéfini.Quelque chose de pire que la peur, l'angoisse. Rien de pire que cette interminable attente. Remarque Ces tournures sont devenues si courantes aujourd'hui qu'elles ne peuvent plus être tenues pour fautives. Pis, considéré naguère comme seul correct dans ce cas par beaucoup de grammairiens, continue d'être employé dans le registre très soutenu : quelque chose de pis que la peur ; rien de pis que cette attente. 4. Le pire (emploi nominal) = ce qu'il y a de pire. Il faut s'attendre au pire. « Le pire n'est pas toujours certain »(L. Daudet). 5. Pis. Dans la langue courante, en particulier à l'oral, pis, ressenti aujourd'hui comme littéraire, voire comme vieilli, est le plus souvent remplacé par pire. Il subsiste surtout dans des expressions toutes faites (tant pis, aller de mal en pis, dire pis que pendre de qqn) et dans la langue soutenue. Comme comparatif de supériorité de mal (contraire de mieux). C'est pis que jamais. En emploi nominal. Le pis = la pire chose. Mettre les choses au pis. Au pis aller = dans le pire des cas (sans trait d'union, à la différence de un pis-aller). 6. Pis renforcé par bien, par encore ou par n fois.C'est bien pis, c'est encore pis, c'est cent fois pis (mais jamais : c'est plus pis, c'est beaucoup pis). ● pis (homonymes) adverbe et adjectif (latin pejus, comparatif de male, mal) pi nom masculin invariable pie adjectif invariable pie n.f. pie nom féminin pis nom masculinpis (synonymes) adverbe et adjectif (latin pejus, comparatif de male, mal)
Synonymes :
pis (expressions) nom masculin Littéraire. Au pis, dans l'éventualité la plus mauvaise. De mal en pis, de plus en plus mal. Dire pis que pendre de quelqu'un, en dire le plus de mal possible. ● pis (homonymes) nom masculin pi nom masculin invariable pie adjectif invariable pie n.f. pis adverbe

pis
adv., adj. et n. m.
rI./r Comparatif synthétique de mal.
d1./d adv. Plus mal.
Loc. adv. De mal en pis, de pis en pis: de plus en plus mal. Aller de mal en pis.
d2./d adj. (Neutre de pire, comme attribut ou complément d'un pronom neutre.) Plus mauvais, plus fâcheux. Il n'y a rien de pis que cela.
d3./d n. m. (Sans article.) Chose plus mauvaise, plus fâcheuse. Dire, penser pis que pendre de qqn. Elle est laide, et, qui pis est, méchante.
rII./r n. m. Superlatif de mal. La pire chose. Mettre, prendre les choses au pis.
|| Loc. adv. Au pis aller: en mettant les choses au pis.
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pis
conj. et adv. (Québec) Fam.
rI./r Conjonction de coordination. Pis (ou et pis).
d1./d Liant des parties du discours de même nature. Ils sont venus, lui pis elle.
d2./d Liant des parties du discours de nature différente. Une fille gentille et pis qui a de l'entregent.
d3./d Dans le but d'insister, dans une énumération. Il y avait des hommes, pis des femmes, pis des enfants.
rII./r adv. Pis (ou pis ensuite, pis après).
d1./d Ensuite, après, puis. Il s'est levé, pis (ensuite) il est parti.
d2./d Plus loin, puis. Il y a un stop, pis (après) il y a une école.
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pis
n. m. Mamelle d'un animal femelle. Pis d'une vache, d'une brebis. Syn. (Québec) paire, (Acadie) remeuil.

I.
⇒PIS1, adv., adj. et subst.
I. —[Compar. de supériorité de l'adv. mal, dans qq. expr. et loc. de la lang. soutenue, et surtout dans l'ordre moral] Synon. usuels plus mal (v. mal2), pire; anton. mieux.
Rem. 1. Pis1 ne s'emploie pas avec des verbes tels que parler, aller, agir, se conduire (d'apr. HANSE 1949). 2. Pis1 est de plus en plus supplanté par pire dans la lang. usuelle. 3. Pis1 ne modifie jamais un part. passé, à l'encontre de mieux.
A.Adverbe
1. Vx ou littér. Plus mal. Pis qu'avant, que jamais, qu'ailleurs. Ça ne va pas mieux, ça ne va pas pis, disait-elle. Il a encore toussé pendant toute cette nuit à rendre l'âme (BALZAC, Peau chagr., 1831, p.285).
2. Loc. adv.
Ni mieux ni pis, ni pis ni mieux, ni mieux ni plus mal. V. mieux I A 4 c.
De mal en pis (v. mal2 I A 1), de pis en pis (vx ou littér.). En empirant; de plus en plus mal. Anton. de mieux en mieux. —Quelle dame? dit Camusot. —Une de ses pénitentes... Une marquise, répondit Monsieur Gault. —De pis en pis! (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p.607).
Pis que + adj. Plus que, dans le degré du mal ou du laid. Des pensées médiocres, et pis que médiocres (ALAIN, Propos, 1929, p.856).
3. Tant pis, loc. adv. et interj. [L'empl. de tant pis marque gén. que le locuteur accepte un état de fait]
a) [Se rapporte à l'acte]
Vx. La chose est d'autant plus regrettable. Quand elles [nos productions littéraires] ont d'autres effets, c'est par hasard et c'est tant pis (JOUBERT, Pensées, t.2, 1824, p.148).
Empl. adj. Médecin tant pis.
[Marque le regret, le dépit, la résignation, l'indifférence] C'est fâcheux; c'est ennuyeux; c'est dommage. Ah! tant pis! Bah! tant pis! Eh bien! tant pis! Enfin, tant pis! Ma foi, tant pis! Tant pis, advienne que pourra. Nous ferons ce beau raisonnement de mon beau-père: «Il pleut, tant pis! Il fait beau, tant pis encore!» (STENDHAL, L. Leuwen, t.2, 1835, p.284):
1. MARIANNE: Vous oubliez qu'il n'est pas dans la maison: vous lui avez permis de coucher au village. VIRELADE: Tant pis... Je vais l'attendre.
MAURIAC, Mal Aimés, 1945, III, 7, p.249.
Rem. En fin de prop., souvent suivi de deux points annonçant une vérité gén. exprimée au prés. gnomique: Je préférai rester toujours dans ma maison. Ce n'était pas bon pour le succès de la musique, mais tant pis: le succès est peu de chose, auprès d'une conscience en repos (VERCORS, Sil. mer, 1942, p.53).
b) [Se rapporte à l'acte d'énonciation, porte sur le dire, marque le défi aux bienséances] Ah ciel! Eh bien oui! Je le dis tout haut, tant pis! Fabiano est innocent! (HUGO, M. Tudor, 1833, 3e journée, 1re part., 9, p.178).
c) Locutions
Tant pis, tant mieux, loc. adv., vx, fam. [Pour marquer que la pers. ne se soucie guère de la chose, qu'elle ne s'en attriste, ni ne s'en réjouit] Je ne l'aime plus, elle peut aimer qui elle veut, tant pis, tant mieux, j'en rirai au contraire (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p.96).
Tant pis pour. C'est ennuyeux pour; c'est dommage pour.
Tant pis pour + pron. pers., subst. de l'animé ou pron. rel. Quand ils nous prennent, ils nous brûlent le plus doucement qu'ils peuvent. On fait peu d'attention à cela: tant pis pour qui se laisse prendre (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1806, p.703). Si nous sommes laids, tant pis pour nous, les autres n'auront qu'à ne pas nous regarder: nous ne nous aimons pas pour les autres (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p.123).
Tant pis pour + subst. de l'inanimé. Tant pis pour les écheveaux qui restent. Finissons seulement celui-ci (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p.881).
Tant pis si. Dommage si; peu importe si. Nous ferions mieux de rectifier la position, tant pis si les mouches nous chatouillent le nez (SARTRE, Mouches, 1943, II, 2e tabl., 2, p.70).
B.Adj., littér. [Qualifiant un neutre, un indéf., un indéterminé, en empl. épithète ou attribut] Plus mauvais, plus fâcheux, plus nuisible. Synon. pire. C'est (bien) pis (que); quelque chose/quoi/rien de pis; ce qu'il y a de pis; ce qui est pis (encore). Il n'y a rien de pis que de s'affadir et de se fondre dans un lit (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1839, p.372):
2. ... être ridicule, c'est pis que d'être infâme; ne servir à rien dans l'univers, c'est plus méprisable que de servir aux derniers usages.
SAND, Lélia, 1833, p.152.
[En incise]
Vieilli ou littér. (Et/ou) qui pis est. Ce qui est pire, plus grave. Une personne (...) avec qui on a cessé depuis lors toutes relations parce qu'elle a mené une vie de débauches, épousé un forçat ou, qui pis est, un homme divorcé (PROUST, Guermantes 1, 1920, p.152).
Pis! Pis que cela! (Et) bien pis (encore)! Et elle m'a traité comme un chien; pis que cela, comme un laquais; je dirai mieux, comme un détenu politique! (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.110).
C.Subst. non déterminé. (Une) chose pire, plus mauvaise. Il y a pis; (par) crainte de pis; faire pis que cela. J'en suis pour mon argent et ma réputation; et je me tiendrai heureux s'il ne m'arrive pas pis (COURIER, Lettre à M. Renouard, 1810, p.252).
[Dans des loc. verb.]
Dire (à qqn) pis que pendre de qqn. Dire (à quelqu'un) tout le mal possible de quelqu'un. Cela fut cause d'une haine profonde entre ces deux dames. Elles disaient pis que pendre l'une de l'autre (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.325).
Dire à qqn pis que son nom, que son âge (vieilli). Injurier quelqu'un. Il y a des gens à qui l'on ne peut dire pis que leur nom, mais il y en a beaucoup d'autres à qui l'on ne peut dire pis que leur âge (JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.28).
Mettre qqn à pis faire (vx). Défier quelqu'un; ne pas craindre quelqu'un de dangereux. Synon. mettre qqn au pis, au pis faire (vx) (infra II A). Plus tard, sa hauteur dédaigneuse saura bien se venger. Je la mets à pis faire. Quelle différence avec ce que j'ai perdu! (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.299).
Rem. Pis1 peut être renforcé par bien, encore (mais jamais par beaucoup ni par plus) ou par une loc. adv. multiplicative cent fois, mille fois...: Il avait beaucoup neigé pendant la nuit; et ce qui était pis encore, un brouillard épais couvrait la montagne du volcan (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.132). Il se venge. C'est son droit. Cela ne compte pas: je souffre cent fois pis (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p.244).
II. —[Superl. abs. de l'adv. mal]
A. —Dans la lang. soutenue. Le pis, subst. masc. sing. à valeur de neutre. La pire chose, ce qu'il y a, ce qui peut arriver de plus mauvais. Synon. le pire; anton. le mieux. Le pis, c'est de + inf., c'est que + ind. ou subj.; le pis de l'affaire, de l'aventure, de l'histoire, de tout; être acculé au pis; le pis qu'on puisse faire; faire du pis qu'on peut. Le pis, c'est que la terre morcelée, une fois dans les mains de la gent corvéable, n'en sort plus (COURIER, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p.87). Et lequel est le pis, de la tourmente qui ôte le repos ou de la quiétude qui engourdit l'activité? (AMIEL, Journal, 1866, p.442):
3. Je lui conseille de se présenter demain matin à Mme Aurélie, la première. Le pis qui puisse lui arriver, c'est de n'être pas acceptée.
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.405.
Loc. verb.
Faire du/le pis qu'on peut (vx). Faire tout le mal qu'on peut; faire le plus de mal possible. Les habitans (...) qui ne croyaient pas que leur malheur pût croître, devenaient tous comme insensés de désespoir (...). «Que devenir? disaient-ils; il vaut mieux nous mettre en la main du diable, et faire partout du pis que nous pourrons» (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.349).
Mettre/prendre les choses au pis, mettre les choses au pis aller (infra B). Synon. mettre les choses au pire (v. chose1 II B 2 b loc.). Si elle avait paru indifférente il en aurait eu assez déjà... En mettant les choses au pis, il descendrait pour le dîner (MAURIAC, Génitrix, 1923, p.346).
Mettre qqn au pis, au pis faire, à pis faire (vx). Synon. de mettre qqn à pis faire (vx) (supra I C). Vous vous mettez au pis faire. Vous devenez maladroit, insolent (LECLERCQ, Prov. dram., Manie prov., 1835, 2, p.20).
Proverbe. Qui trop choisit prend le pis. Synon. qui trop choisit prend le pire. V. choisir.
B.Loc. adv., usuel. Au pis(-)aller, au pis. En envisageant l'éventualité la plus mauvaise, la plus grave. Vous êtes un jeune cavalier de belle mine, vous vous êtes fait aimer d'elle, elle s'est donnée à vous, au pis-aller, vous l'épouseriez (HUGO, M. Tudor, 1833, 1re journée, 6, p.48). Au pis, je veux bien que ma page sente l'homme, mais je ne veux pas qu'elle le pue (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p.27).
P. ext. Dans le cas le moins favorable, et ne pouvant agir autrement. Synon. à la rigueur, en dernière ressource, à défaut d'autre chose, faute de mieux. Nous allons nous sauver au Havre, de là, au pis aller, nous irons passer quinze jours en Angleterre (STENDHAL, Lamiel, 1842, p.115).
Prononc. et Orth.:[pi]. Homon. pi, pie1 et 2, pis2. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.1. a) 2e moitié Xes. adj. (compar. de mal empl. comme attribut ou épith. d'un suj. neutre ou indéf.) peis (St Léger, éd. J. Linskill, 192); ca 1160 pis (Enéas, 6572 ds T.-L.); 1450-65 que pis est «ce qui est pis, plus fâcheux» (Ch. D'ORLÉANS, Ballades, XXIII, 10 ds OEuvres, éd. P. Champion, I, 41); 1611 dire pis que pendre de qqn (COTGR.); b) ca 1160 id. (en fonction nom., sans art.) avoir pis (Énéas, 6572 ds T.-L.); c) 1160-74 id. (en fonction adv.) (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 838); 1245 aller de mal en pis (Vie Édouard le Confesseur, éd. H. Richards Luard, 3401); [ca 1165 entrer de mal en pis (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 13636 ds T.-L.)]; 2. a) 1155 (superl. de mal) «la pire chose» ici «la défaite» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 12180); b) ca 1500 au piz venir (PH. DE COMMYNES, Mémoires, II, XII, éd. J. Calmette, I, 155); c) 1714 mettre les choses au pis (DANCOURT, Fêtes du cours, sc. 19 ds LITTRÉ). Du lat. pejus, neutre de pejor «pire» (v. ce mot); s'emploie auj. dans des loc. où la lang. pop. tend parfois à substituer pire.
II.
⇒PIS2, subst. masc.
A. — 1. Mamelle d'une femelle de ruminant domestique. Synon. tétine. Pis de vache, de brebis, de chèvre; gros pis; pis plein (de lait), lourd; trayons d'un pis. Les deux Malivoire, mère et fille, à genoux sous le ventre de la vache, tirent par un vif mouvement des mains sur le pis gonflé, qui jette, à chaque pression, un mince fil de lait dans le seau (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Aveu, 1884, p.159).
P. méton. Synon. de trayon. [La vache] était une Berrichonne de petite race, aux pis allongés (COURTELINE, Conv. Alceste, Vache, 1892, p.204). Des petites mains terreuses pétrissaient avidement les mamelles [de la chèvre], et des bouches cherchaient à en saisir les pis (LORRAIN, Phocas, 1901, p.318).
Rem. Empl. critiqué (v. Le Figaro littér., 12-18 juin 1967 ds DUPRÉ 1972).
2. Vx, rare. [Chez Huysmans] Sein de la femme. La vertu d'une Catherine de Suède ou d'un Robert de la Chaise Dieu qui, à peine nés, (...) ne voulaient sucer que des pis pieux (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p.113).
B.BOUCH. Pis (de boeuf). ,,Ensemble de morceaux de viande correspondant aux parties inférieures des parois thoraciques et abdominales: gros bout de poitrine, milieu de poitrine, tendron, paillasse ou flanchet (...) destinés au pot-au-feu ou au hachage`` (CLÉM. Alim. 1978). Le pis de boeuf est le nom donné en boucherie à la poitrine avec le paleron (VILLEMIN 1975).
Prononc. et Orth.:[pi]. Homon. pi, pie1 et 2, pis1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Fin Xes. peiz «poitrine» (Passion, éd. A. S. Avalle, 107); ca 1050 piz «id.» (Alexis, éd. Chr. Storey, 427), ,,vx mot`` ds FUR. 1690; 2. ca 1180 «mamelle de la femelle d'un mammifère» (GUILLAUME DE BERNEVILLE, St Gilles, 1514 ds T.-L.). Du lat. pectus «poitrine, coeur»; l'accept. rurale de mamelle de bête laitière s'est étendue à la majorité des parlers gallo-romans.
STAT.Pis1 et 2. Fréq. abs. littér.:2848. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2212, b) 3746; XXes.: a) 6014, b) 4598.
III.
⇒PIS3, voir PUIS.

1. pis [pi] n. m.
ÉTYM. 1564; p(e)iz « poitrine », 980 (le mot a signifié « poitrine, estomac » pendant tout le moyen âge); du lat. pectus.
Mamelle d'une femelle en lactation, et, spécialt, d'une bête laitière. || Pis de la vache, de la chèvre, de la brebis… || Le lait s'écoule du pis par les trayons. || Porcelets suspendus aux pis de leur mère. Tétine.
1 (…) il examinait de près la vache (…) Il se baissa, s'assura de la longueur des pis et de l'élasticité des trayons, placés carrément et bien percés.
Zola, la Terre, II, VI.
2 À heure fixe, elle (la vache) offre son pis plein et carré. Elle ne retient pas le lait (…) généreusement, par ses quatre trayons élastiques, à peine pressés, elle vide sa fontaine.
J. Renard, Histoires naturelles, « La vache ».
3 Quand ils ont occupé la frontière, les villages venaient d'être évacués par la population, mais le bétail était toujours là (…) Les vaches meuglaient dans l'étable avec des pis gros de plusieurs jours.
R. Dorgelès, la Drôle de guerre, V.
HOM. Pi, pie, 2. pis.
————————
2. pis [pi] adv., adj. et n. m.
ÉTYM. XIIe; peis, fin Xe; du lat. pejus, comparatif neutre de malus « mauvais ». REM. Pis tend à disparaître de la langue usuelle au profit de pire. → Pire (rem.).
———
I (Comparatif synthétique pouvant en certains cas remplacer plus mal ou plus mauvais).
1 Il y a des cas où l'emploi de plus mal s'impose; ainsi quand mal modifie un participe passé : « Je ne pense pas qu'il y ait gentilhomme en France plus mal servi que moi ». Mol., Préc. 11. On voit, pour le dire en passant, que pis ne recouvre pas exactement tous les emplois de mieux; car on dirait fort bien : un gentilhomme mieux servi (…)
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §1207.
2 On ne dirait pas pis avec n'importe quel verbe qui s'accommode de mieux. On dit : parler plus mal, se conduire plus mal, agir plus mal, aller plus mal (…)
J. Hanse, Dict. des difficultés grammaticales, Pis.
1 Vx ou littér. Plus mal. || « Ils sont pis que jamais ensemble » (Académie). || « Il se portait mieux; mais aujourd'hui il est pis que jamais » (Littré).
Spécialt. (En corrélation avec que comparatif suivi d'un adjectif). || Elle est pis que laide, elle est affreuse (→ aussi Jeune, cit. 15).
(En corrélation avec un autre adverbe).Tant pis. Tant.Ni mieux ni pis. Mieux. — ☑ Loc. adv. De pis en pis (vieilli); de mal en pis. 2. Mal (de plus en plus mal); et aussi empirer.
2 (Employé adjectivement, en fonction d'attribut ou d'épithète, mais toujours en rapport avec un indéfini ou un neutre). Littér. || Rien de pis que… || Quoi de pis ? || Ce qu'il y a de pis… (→ Grassement, cit. 2). || Ce qui est pis encore (→ Géomètre, cit. 1).Qui pis est… : ce qui est plus grave (→ Discréditer, cit. 3; expliquer, cit. 28). || Leur morgue (cit. 1) les rend ennuyeux et, qui pis est, ridicules.
3 Et que peut-on de pis que d'ordonner aux gens
De sortir de chez eux ?
Molière, Tartuffe, V, 4.
4 Croyez-vous qu'il me soit bien agréable d'être grondée tous les jours par Maman, elle qui auparavant ne me disait jamais rien (…) À présent, c'est pis que si j'étais au couvent.
Laclos, les Liaisons dangereuses, LXXXII.
5 (…) nous doutons qu'elle plaise, ou, qui pis est, qu'elle soit très utile.
Balzac, le Feuilleton, III, in Œ. diverses, t. I, p. 367.
3 (Nominal; sans article ni adjectif déterminatif). Une chose pire. || Il y a pis. || Faire pis (→ Grossièreté, cit. 4), pis qu'à l'ordinaire. — ☑ Loc. Dire pis que pendre de qqn, répandre sur lui les pires médisances ou calomnies. || Faire pis que pendre. Pendre.
6 (…) on ne pouvait nous faire pis qu'elles ont fait ?
Molière, les Précieuses ridicules, 1.
7 Je vous défie (…) de faire pis que vous ne faites (…)
F. Dancourt, les Bourgeoises de qualité, I, 5.
8 C'est qu'en effet il y a là pis que les écueils, pis que la tempête. La nature est atroce, l'homme est atroce, et ils semblent s'entendre. Dès que la mer leur jette un pauvre vaisseau, ils courent à la côte, hommes, femmes et enfants; ils tombent sur cette curée.
Michelet, Hist. de France, t. III.
9 (…) la concierge disait d'elle pis que pendre.
Zola, l'Assommoir, V, t. I, p. 198.
10 Tu as fait pis que ces hommes.
R. Rolland, Jean-Christophe, Nouv. journée.
(Précédé d'une préposition). || Vous me rassurez, je m'attendais à pis. || Crainte du pis. || Il a changé, mais en pis.
(Suivi d'un terme ou d'une phrase qui précise ou retouche ce qu'on vient de dire) :
11 Je suis sans un liard, sans espérance, sans pain, sans pension, sans femme, sans enfants, sans asile, sans honneur, sans courage, sans ami, et pis que cela ! sous le coup de lettres de change (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 432.
12 Bien pis, et par un autre effet de la même faute, elle s'est condamnée aux transes perpétuelles.
Taine, les Origines de la France contemporaine, III, t. I, p. 207.
13 Pour manger, il lui faut devenir homme-sandwich; pis : automate.
Henri Pourrat, Vent de Mars, p. 146.
REM. Dans son emploi adjectif et nominal, pis peut-être renforcé : a) par bien (mais jamais par beaucoup) : c'est bien pis (→ Grelotter, cit. 1; indécent, cit. 6; malentendu, cit. 1), il a fait bien pis; b) par une expression adverbiale numérique (mais jamais par plus). Voilà qui est cent fois pis.
———
II (Superlatif).
1 Littér. || Le pis : la pire chose, ce qu'il y a de plus mauvais. || Le pis est que… (→ Carreau, cit. 6; grossir, cit. 12). || Le pis qui puisse arriver (cit. 54; → Exercice, cit. 24).
14 Mais ce n'est pas là le pis; c'est qu'il n'y a dans le tout aucun principe de l'art.
Diderot, Salon de 1769, Greuze.
15 Le pis, pour les jeunes filles, c'est de pleurer sans savoir pourquoi.
Michelet, la Femme, I, IX.
Prendre, mettre les choses au pis, les envisager sous l'aspect le plus fâcheux, en supposant qu'elles vont prendre la tournure la plus défavorable (→ Effaroucher, cit. 8).
16 En mettant les choses au pis il descendrait pour le dîner.
F. Mauriac, Genitrix, V.
2 Loc. adv. (XIVe). Au pis aller [opizale] (écrit au pis-aller parfois) : en supposant que les choses aillent le plus mal possible, en prenant l'hypothèse la plus défavorable. Pis-aller. || Au pis aller, nous pouvons compter sur un gain de X francs.Par ext. Rigueur (à la). || Au pis aller, il pourrait remettre son voyage.
17 Vous rencontrerez bien quelque morceau d'obus là-bas; mais, au pis-aller, si vous mourez de peur, ce sera encore une belle mort.
Alain, Propos, 14 sept. 1921, Piquons l'honneur.
N. m. Pis-aller.
CONTR. Meilleur, mieux.
COMP. Pis-aller.
HOM. Pi, pie, 1. Pis.

Encyclopédie Universelle. 2012.