1. pie [ pi ] n. f. et adj. inv.
• v. 1175; lat. pica, fém. de picus « pic »
I ♦ N. f.
1 ♦ Oiseau (corvidés) à plumage noir et blanc, ou bleu et blanc, à longue queue. ⇒région. agace; aussi pie-grièche. La pie jacasse, jase. La pie vole les objets brillants qu'elle emporte dans son nid. « La Pie voleuse », opéra de Rossini.
♢ Loc. fam. Être bavard, bavarde comme une pie (borgne). C'est une vraie pie, une personne très bavarde. — Trouver la pie au nid : faire une découverte d'importance, une trouvaille.
2 ♦ (1680) Fromage à la pie : fromage blanc mélangé de fines herbes, rappelant les couleurs de la pie.
3 ♦ (1868) Mar. Nid-de-pie : (Vx) sac en filet où les ouvriers qui travaillaient au gréement ou le long de la coque rangeaient leurs outils. Mod.(⇒ nid).
II ♦ Adj. inv. (1549; par anal. avec le plumage noir et blanc de l'oiseau) Cheval, jument pie, à robe noire et blanche, ou fauve et blanche. Troupeau de vaches pie. Bétail rouge-pie ou pie-rouge (selon que la couleur domine ou non par rapport au blanc).
♢ Voitures pie de la police, à carrosserie blanche et noire.
⊗ HOM. Pi, pis.
pie 2. pie [ pi ] adj. f.
♦ Loc. (1544) Œuvre pie. ⇒ pieux. « un pauvre prêtre viendra vous demander quarante mille francs pour une œuvre pie » (Balzac).
⊗ CONTR. Impie.
● pie adjectif féminin (latin pia, pieuse) Œuvre pie, œuvre pieuse ; propriété qu'on donnait au clergé, à charge pour celui-ci d'en faire un usage déterminé. ● pie (expressions) adjectif féminin (latin pia, pieuse) Œuvre pie, œuvre pieuse ; propriété qu'on donnait au clergé, à charge pour celui-ci d'en faire un usage déterminé. ● pie nom féminin (latin pica) Grand passereau (corvidé) au plumage noir et blanc, à longue queue étagée à reflets métalliques. Familier. Personne bavarde. ● pie adjectif invariable Se dit de la robe d'un animal composée de larges taches blanches et d'une autre couleur ; se dit de l'animal lui-même. (On désigne souvent cette robe [ou cet animal] en associant le mot pie et la couleur : vache pie noire, pie rouge.) ● pie nom Animal pie. ● pie (citations) nom féminin (latin pica) Théocrite Syracuse vers 300-vers 250 avant J.-C. Les pies ne doivent pas défier le rossignol. Idylles, V, 136 (traduction Legrand) ● pie (expressions) nom féminin (latin pica) Être voleur comme une pie, avoir l'habitude, le goût du vol. Fromage à la pie, fromage blanc frais, au lait de vache, préparé par emprésurage, moulage et égouttage. Jacasser, bavarder comme une pie, bavarder beaucoup. Trouver la pie au nid, faire quelque découverte extraordinaire. ● pie (homonymes) nom féminin (latin pica) pi nom masculin invariable pic nom masculin pis adverbe ● pie (difficultés) adjectif invariable Orthographe Pie, adjectif de couleur, est invariable : des vaches pie ; cheval à robe pie noir, pie rouge. Voir grammaire : noms de couleur. ● pie (expressions) adjectif invariable Voiture pie, voiture de police noire et blanche. Pie rouge de l'Est, se dit d'une race bovine française, anciennement dénommée « tachetée de l'Est », sélectionnée pour le lait et la viande. Pie rouge des montagnes, se dit d'un ensemble de races bovines originaires des massifs montagneux de l'Europe centrale (la race suisse Simmental, par exemple). Pie rouge des plaines, se dit d'un ensemble de races bovines du nord-ouest de l'Europe. ● pie (homonymes) adjectif invariable pi nom masculin invariable pis nom masculin
pie
adj. f. Surtout dans la loc. OEuvre pie: oeuvre pieuse.
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pie
n. f. et adj. inv.
d1./d n. f. Oiseau noir (ou bleu) et blanc (genre Pica, Fam. corvidés) au jacassement caractéristique, commun en Europe, en Asie et en Afrique du Nord.
|| Loc. prov. Bavarder, jaser comme une pie: être très bavard, parler beaucoup.
d2./d adj. inv. Dont la robe est de deux couleurs (se dit surtout des chevaux et des bêtes à cornes). Cheval pie. Vaches pie.
I.
⇒PIE1, subst. fém. et adj. inv.
I. —Subst. fém.
A. —ORNITH. Passereau de grande taille des régions tempérées de l'hémisphère Nord, à plumage noir et ventre blanc, qui jacasse bruyamment et vit dans les grands arbres à la cime desquels il construit son nid où il accumule des provisions et parfois de petits objets brillants. Les pies, sautillant sur la terre brune avec leur queue plantée dans leur croupion comme un éventail fermé, (...) jacassaient à l'aspect du chariot comme si elles se fussent communiqué leurs réflexions sur les comédiens et dansaient devant eux d'une façon dérisoire (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.141). Et la pie, dont la voix est retentissante, qui aime à se percher à la pointe des peupliers, crie vers les quatre horizons: «À l'assassin!» (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p.137):
• 1. ... il y avait une fois une servante qui fut mise en prison, pour avoir volé à ses maîtres un couvert d'argent. Deux mois après, comme on abattait un arbre, on trouva le couvert dans un nid de pie. C'était une pie qui était la voleuse. On relâcha la servante.
ZOLA, Th. Raquin, 1867, p.59.
♦Pie agasse. V. agace ex.3, 4. Pie-grièche.
♦Pie de mer. Synon. huîtrier. Nos chevaux écrasaient des coquilles au bord des flots; nous tirions des cormorans et des pies de mer (FLAUB., Corresp., 1849, p.112).
B. —Loc. et proverbes
1. Locutions
a) [P. allus. au jacassement bruyant de la pie]
♦Pie borgne. Personne qui parle beaucoup. Lorsque je t'écris, je suis pie borgne de mon naturel et je quitte ma taciturnité ordinaire (BALZAC, Corresp., 1821, p.103). Cette pie borgne n'a-t-elle pas raconté je ne sais quelle histoire à propos du pain qui manque dans les paniers et de notre petite invention d'y suppléer (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.143). V. borgne ex.6.
♦Bavard comme une pie. [Il] était gai et bavard comme une pie (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.126).
♦Jaser/jacasser/bavarder comme une pie (borgne). Mon illustre amie, Mme Sand, m'a quitté samedi soir. (...) le soir nous bavardions comme des pies jusqu'à des 3 heures du matin (FLAUB., Corresp., 1866, p.246). Jusqu'à Beuzeville elles furent seules et jacassèrent comme des pies (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Mais. Tellier, 1881, p.1185). Il jasait, en ce moment-là, comme une pie borgne, et s'écoutait lui-même, les yeux au plafond (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.209). Catherine: (...) Vous n'aimez pas les femmes bavardes, il est heureux que vous ne l'ayez pas épousée, elle jacasse comme une pie (A. FRANCE, Com. femme muette, 1912, II, p.2).
b) [P. allus. au goût de la pie pour les objets brillants] Voleur comme une pie. Larron comme une pie (Ac. 1835, 1878, LITTRÉ). Masséna (...) était voleur comme une pie, ce qui veut dire par instinct (STENDHAL, H. Brulard, t.1, 1836, p.444).
2. Proverbes
a) Donner à manger à la pie (vieilli). ,,Se dit D'un joueur qui, pendant le jeu, met dans sa poche une partie de son gain, afin que ce qui en reste devant lui paraisse moins considérable`` (Ac. 1835, 1878).
b) Avoir/tenir/trouver la pie au nid. S'imaginer avoir découvert quelqu'un/quelque chose d'extraordinaire, d'important, de rare. Je commence à croire, dit au jeune Lord le savant transporté de joie, que nous tenons véritablement la pie au nid, et je retire l'opinion défavorable que j'avais émise sur le compte de ce brave Grec (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p.163). Le plus sage aurait été d'aller au bourg chercher les camarades. Mais si les oiseaux s'envolaient durant ce temps-là? Tant tourner lorsqu'on avait la pie au nid! (POURRAT, Gaspard, 1925, p.159):
• 2. [Gaspard] donnait à M. Levrault des leçons d'équitation (...). Il avait dressé pour Laure un joli cheval qui s'agenouillait devant elle, et la suivait comme un mouton bridé. Chaque jour, il inventait une distraction nouvelle. Bref, après avoir commencé par se rendre utile, il avait fini par devenir indispensable. M. Levrault (...) pensait avoir trouvé la pie au nid...
SANDEAU, Sacs, 1851, p.11.
C. —P. anal.
1. d'aspect
a) [Avec le plumage noir et blanc de la pie] ART CULIN. Fromage à la pie. Fromage blanc maigre garni de fines herbes. Qu'est-ce que c'est que cela? (...) Pouah! de l'herbe au fromage à la pie! allons donc! (DUMAS père, Dame Montsoreau, 1846, III, 5, p.208). Du fromage à la pie écrasé sur du pain et semé de hachures de ciboule verte (HUYSMANS, À rebours, 1884, p.222).
b) [Avec le nid de la pie] MAR. Nid de pie. Synon. de nid d'agace (v. ce mot B 2).
♦OEil-de-pie.
♦Queue de pie.
2. de comportement. Femme curieuse et bavarde. Madame Vauquer avait bien vu, de son oeil de pie, quelques inscriptions sur le grand-livre qui, vaguement additionnées, pouvaient faire à cet excellent Goriot un revenu d'environ huit à dix mille francs (BALZAC, Goriot, 1835, p.27). Sans aucun doute il avait fait parler cette pie bavarde de Priscilla (JOUVE, Paulina, 1925, p.116).
II. —Adj. inv., p. anal. (avec le plumage noir et le ventre blanc de la pie). [En parlant d'un cheval] Dont la robe est de deux couleurs séparées par plaques dont l'une est blanche. Pie noir, pie alezan, pie bai. Des femmes couvertes de voiles jaunes, montées à califourchon sur des chevaux pie (FLAUB., Tentation, 1856, p.582). C'est beau, un alezan clair (...) suivi du tonnerre de l'escadron (...), des étalons blancs des trompettes aux juments pie des serre-files (GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 7, p.171):
• 3. Il ne restait plus trace du traîneau, ni du cocher; les deux chevaux étaient éventrés, deux magnifiques chevaux pie, (...) auxquels le général tenait beaucoup.
G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p.18.
— P. ell. en empl. subst. Un pie, une pie:
• 4. J'étais réduit à monter à la dérobée deux grosses juments de carrosse ou un grand cheval pie. La pie [ital. ds le texte] n'était pas comme celle de Turenne, un de ces destriers (...) façonnés à secourir leur maître; c'était un Pégase lunatique qui ferrait en trottant, et qui me mordait les jambes quand je le forçais à sauter des fossés.
CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.83.
— P. anal. [En parlant de bovins] Pie rouge de l'Est. Déjà le décor familier des haies vendéennes, les chemins creux, les talus couronnés de souches, les vaches pie qui ont le beurre si jaune (H. BAZIN, Vipère, 1948, p.162):
• 5. La Frisonne Pie Noire est une race lentement élaborée aux Pays-Bas par une sélection sûre et exigeante (...). À l'origine, on distinguait la Néerlandaise (...) et la Frisonne (...); les associations provinciales d'élevage se sont regroupées (...). Cette race a un rameau français (Française Frisonne Pie Noire) qui constitue la base du troupeau en Lorraine, en Champagne, en Brie et dans la Région du Nord...
WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p.88.
— P. anal. [En parlant de choses] Joseph était debout devant la commode couverte d'une plaque de marbre pie (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p.148).
♦Voiture pie. Véhicule de couleur noire et blanche utilisé par la police. (Dict. XXes.).
Prononc. et Orth.:[pi]. Homon. pi, pie2, pis. Att. ds Ac. dep. 1694. Selon GREV. 1964, § 381 bis l'adj. gén. inv. (des vaches pie-noir) peut parfois varier (des animaux rouges et pie-rouges). Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 ornith. subst. fém. (Horn, éd. M. K. Pope, 2764) souvent usité dans l'expression d'une valeur minimale, v. aussi MÖHREN, Le Renforcement affectif de la négation, p.188; 1563 parler comme pies en cage (CALVIN, Serm. sur l'Ep. aux Galates, 16 —L, 480 —ds HUG.); 1625 jaser comme une pie (STOER, Grand dict. fr.-lat.); d'où 2. 1640 «femme bavarde» (OUDIN Curiositez: vne Pie .i. une cajolleuse); 1737 (MARIVAUX, Pharsamon ds OEuvres compl., éd. N. Duviquet, t.10, p.367: vous me permettrez de babiller un peu avec vous [dit Cliton à Fatime]. Je suis un peu pie de mon naturel, les femmes le sont tout-à-fait; et si nous nous mettons à parler...); 3. 1549 (EST.: On appelle aussi ung cheual pie, quand il est en partie blanc, en partie d'une autre couleur, pource qu'en ce il ressemble à l'oiseau nommé Pie); 1636 subst. (MONET); 4. 1680 fromage à la pie (RICH., s.v. fromage). Du lat. «pie», également att. au sens de «bavard», forme fém. de «pic», d'orig. onomat., les formes masc. et fém. ayant servi à distinguer deux oiseaux différents, v. ANDRÉ Oiseaux. Pie a supplanté agace.
DÉR. 1. Piat, subst. masc., fam. Petit de la pie. (Dict. XIXes. et XXes.). — [pja]. — 1reattest. ca 1393 (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p.155, 20); de pie1, suff. -at. 2. Piolé, -ée, adj., région. (Centre). Qui est marqué de taches de rousseur. —Oui, mais c'est que Mlle Minxit est rousse. —Elle n'est que blonde, Benjamin, je t'en donne ma parole d'honneur. —On dirait, tant elle est piolée, qu'on lui a jeté une poignée de son par la figure (C. TILLIER, Mon oncle Benjamin, 1843, p.23). Il aperçut le petit gosse (...). Il l'embrassa sur sa joue piolée où tombait une mèche de cheveux roux (RENARD, Journal, 1910, p.124). — []. Att. ds Ac. 1694, 1718. — 1resattest. ca 1225 pielé «marqué comme une pie, bigarré» (RECLUS DE MOLLIENS, Charité, CLXXVII, 11, p.94), 1269-78 pïoler «bigarrer» (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 16014); de pie1, suff. -elé, -eler, la forme en -o- faisant difficulté. 3. Piot, piote, subst. a) Petit de la pie. Tu annonceras à M. le curé que le temps me manque pour grimper à son pigeonnier. Il saura bien tuer les pigeons, sachant tuer les piots (FABRE, Barnabé, 1875, p.272). b) Région. (Meuse). Petit garçon, petite fille. Les «piots» meusiens à têtes rondes (...) suivent (...) la leçon du maître (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1918, p.72). — [pjo], []. — 1reattest. 1250-70 pïot (Chastelaine de Saint Gille, éd. O Schultz-Gora, I, 280, p.45); de pie1, suff. -ot.
BBG. —BAMBECK (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. Mél. Wartburg (W. von) 1968 t.2, pp.232-233. —CLOUZOT (H.). R. des Ét. rabelaisiennes, 1912, t.10, p.491. —HASSELROT 20es. 1972, p.82 (s.v. piat). —LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp.319-320, 322-328. —SAIN. Arg. 1972 [1907], pp.108-109.
II.
⇒PIE2, adj.
Anton. impie.
A. —Vieilli ou littér. Synon. de pieux. Travail, efforts, actions pies, mystiquement j'offrais tout à Alissa, inventant un raffinement de vertu, à lui laisser souvent ignorer ce que je n'avais fait que pour elle (GIDE, Porte étr., 1909, p.507). Toi, poète, d'une âme pie, Tu devras t'inspirer de l'art, Et de l'Arioste et du Tasse, Sinon du divin Arétin (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.255).
B. —Usuel. OEuvre pie
1. Action inspirée par la piété, l'amour du prochain. L'activité de la Générale se répandait généreusement au dehors, se multiplait en oeuvres pies et charitables (A. FRANCE, Orme, 1897, p.63). Cette restauration des routes, surtout celles des grands pèlerinages, était considérée comme une oeuvre pie, et l'on sait que des ordres religieux s'y consacrèrent, et même se fondèrent tout exprès (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.71):
• ♦ Je n'ai rencontré qu'une fois Mme Sand; c'était chez M. le vicomte de La Rochefoucauld: il avait la louable intention de la faire entrer dans une meilleure voie, et il me voulut donner une part dans cette oeuvre pie.
CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.554.
— P. iron. Celui (...) qui débarrasserait Léonora d'elle-même et le duc de sa pupille pendant six mois, ferait oeuvre pie (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p.30).
2. P. méton. OEuvre, institution destinée à venir en aide aux défavorisés, à remédier à certaines situations malheureuses. L'impôt est de notre temps ce qu'était, dans les anciens usages, la part que chacun faisait «pour sa pauvre âme» à l'Église et aux oeuvres pies (RENAN, Avenir sc., 1890, p.511). C'est à la même époque que l'enseignement primaire a figuré au premier rang des institutions d'une grande nation libre «au lieu de rester affaire de charité privée, oeuvre pie ou institution de bienfaisance» (Encyclop. éduc., 1960, p.96).
Prononc. et Orth.:[pi]. Homon. pi, pie1, pis. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 adj. fém. «pieuse» (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 5517 ds T.-L.); 2. 1544 oeuvre trespie (M. SCÈVE, Délie, éd. E. Parturier, CCXLVI, 8, p.171); 1588 oeuvres pies (Cout. d'Aoste, p.725 ds GDF. Compl.). Du lat. pia, fém. de pius, v. pieux.
STAT. —Pie1 et 2. Fréq. abs. littér.:337. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 294, b) 587; XXes.: a) 629, b) 489.
1. pie [pi] n. f. et adj. invar.
ÉTYM. XIIe; du lat. pica, fém. de picus « pic ».
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I N. f.
1 Oiseau passeriforme (Passereaux, Corvidés), à plumage noir et blanc ou bleu et blanc, à longue queue. || La pie est traditionnellement caractérisée par ses jacassements (cit. 2) et son attrait pour les objets brillants qu'elle vole et emporte dans son nid ou dans des cachettes. || Margot (cit.) la pie, appelée aussi agace, caquet bon bec. || La pie et ses piats. || La pie, oiseau babillard, jaseur, qui cajole, jacasse, jase. || Pie apprivoisée, qui parle (1. Parler, cit. 1). — La Pie voleuse, opéra de Rossini.
1 La pie (…) Commune, si dédaignée qu'elle semble immortelle, en habit dès le matin pour bavarder jusqu'au soir, insupportable avec sa queue-de-pie, c'est notre oiseau le plus français.
J. Renard, Histoires naturelles, « La pie ».
2 Une des pies descendait dans l'allée, sautait devant nous à pattes jointes. Ce n'était pas une pie blanche et noire, mais un bel oiseau mauve et bleu, du mauve de la neige au soleil, du bleu des nuits les plus veloutées du mois d'août.
M. Genevoix, Forêt voisine, XI.
➪ tableau Noms d'oiseaux.
♦ ☑ Loc. fam. (V. 1660). Bavard, bavarde comme une pie (→ Boutade, cit. 2), comme une pie borgne. — Fam. || C'est une vraie pie. — ☑ (V. 1835). Voleur comme une pie.
3 Pourtant Masséna, de moi bien connu, était voleur comme une pie, ce qui veut dire par instinct (…)
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 41.
3.1 La jeune fille s'intéressait depuis peu à une pie apprivoisée trouvée dans d'étranges conditions. L'oiseau lui était apparu pour la première fois un dimanche, en plein bois de Chaville. Midi venait de sonner au loin, et Louise, après une fatigante séance d'herborisation, s'était assise au pied d'un arbre pour faire un frugal repas. Soudain une pie effrontée et gourmande s'approcha d'elle en sautillant, comme pour quêter des miettes de pain, qui lui furent aussitôt jetées en abondance.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 406.
♦ ☑ Loc. fig. Trouver la pie au nid : faire une découverte d'importance, une trouvaille de prix.
4 — Eh ! crois-tu donc trouver ici la pie au nid ? dit Blanchon. Ta marquise, mon cher, ne me revient pas du tout.
Balzac, l'Interdiction, Pl., t. III, p. 12.
2 Par anal. (d'aspect et de cri avec l'oiseau). || Pie-de-mer. ⇒ Huîtrier (cit.).
3 (1680). || Fromage à la pie : fromage blanc préparé avec du lait écrémé et mélangé de fines herbes, et qui rappelle par son aspect le plumage noir et blanc de la pie.
4 (1868). Mar. anc. || Nid-de-pie : sac en filet où les ouvriers qui travaillaient au gréement ou le long de la coque rangeaient leurs outils. — Mod. ⇒ Nid.
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II Adj. invar. (1549; par anal. avec le plumage noir et blanc de l'oiseau).
1 Cheval, jument pie, à robe noire et blanche, ou fauve et blanche. || Troupeau de vaches pie. || Race pie rouge de l'Est : race de bovins à poil roux et blanc. || Bétail rouge-pie ou pie-rouge, selon que la couleur domine ou non par rapport au blanc.
5 N'auriez-vous point aperçu un grand homme sec, monté sur un cheval pie ?
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 560.
➪ tableau Désignations de couleurs.
2 (XXe). || Voitures pie de la police, à carrosserie blanche et noire.
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DÉR. et COMP. Piat. — Pie-grièche. — Queue-de-pie. — (Du même rad.) Pica. — Picage.
HOM. Pi, 2. pie, 1. pis, 2. pis.
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2. pie [pi] adj. f.
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♦ ☑ Usité seulement dans les expressions œuvre pie, action pie. ⇒ Pieux. C'est faire œuvre pie que de venir en aide à ce malheureux (→ Jeter, cit. 11).
0 Un jour, dans trois mois, un pauvre prêtre viendra vous demander quarante mille francs pour une œuvre pie, un couvent ruiné dans le Levant, dans le désert !
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 462.
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HOM. Pi, 1. pie, 1. pis, 2. pis.
Encyclopédie Universelle. 2012.