1. parer [ pare ] v. tr. <conjug. : 1>
• 980; lat. parare « apprêter, préparer »
I ♦
1 ♦ Littér. Arranger ou orner dans l'intention de donner belle apparence. ⇒ agrémenter, arranger, décorer, embellir, orner. L'église « qui ce jour-là était parée de tous ses rideaux cramoisis » (Stendhal).
♢ Spécialt (XVIIe) Parer une femme de bijoux, de dentelles (⇒ parure) .
♢ Par ext. (Choses) Les bijoux, les grâces qui la parent.
2 ♦ (XIIIe) Vêtir (qqn) avec recherche. ⇒ apprêter. Parer qqn pour une fête, une cérémonie. — Par métaph. « La vérité, dites-vous, ne veut aucun ornement; tout ce qui la pare, la cache » (P.-L. Courier). ⇒ embellir.
3 ♦ Attribuer une qualité à. Parer qqn de toutes les qualités, de toutes les vertus. ⇒ auréoler, orner.
4 ♦ Spécialt (XIIe) Arranger de manière à rendre plus propre à tel usage. ⇒ préparer. Parer de la viande : ôter les parties non comestibles, arranger pour la cuisson (barder, larder, ficeler, etc.). — (1250) Techn. Parer une étoffe, du drap; parer les cuirs, les peaux, leur faire subir certains apprêts. — Parer la vigne, la labourer avant l'hiver.
5 ♦ (1552) Mar. Rendre, tenir prêt à servir; mettre en ordre (après une manœuvre). Parer les amures pour virer de bord. Ellipt Parer à virer.
II ♦ V. pron. SE PARER.
1 ♦ (pass.) Vx ou littér. Être orné, agrémenté. Les bijoux dont se paraient ses bras. « Jamais son visage ne s'est paré de plus vives couleurs » (Molière).— (XIVe) Fig. « le superflu, dont l'orgueil se pare » (Bourdaloue).
2 ♦ (XVIIe) (réfl.) Se vêtir avec recherche. ⇒ s'endimancher, se pomponner. Elle « voulut s'habiller et se parer comme pour un jour de fête » (Balzac).
♢ Fig. et littér. Se parer de qualités empruntées. — Se parer des plumes du paon.
⊗ CONTR. Déparer, enlaidir.
⊗ HOM. Pare :pars (1. partir); parais :parais (paraître); pariez :pariez (parier).
parer 2. parer [ pare ] v. tr. <conjug. : 1>
• XVe; it. parare « se garer d'un coup »; lat. parare
I ♦
1 ♦ Vx Défendre, protéger (qqn). — Mod. Je suis bien paré contre le froid.
2 ♦ Mod. Parer un coup, l'éviter ou le détourner. Parer une attaque, l'esquiver. — Par métaph. Détourner (une attaque, un accident). « Il faut parer le coup [...] par une bonne petite calomnie » (Gautier).
♢ Escr. Parer une botte.
3 ♦ (1552) Mar. Parer un abordage, l'éviter. — Spécialt Parer un cap, le doubler.
II ♦ V. tr. ind. (1625; parer aux coups 1540) PARER À :se protéger de, faire face à. Fortunio « avait paré à cet inconvénient » (Gautier). ⇒ remédier; obvier. Parer à toute éventualité : prendre toutes les dispositions nécessaires. ⇒ se prémunir. — Loc. Parer au plus pressé : s'occuper des problèmes les plus urgents.
⊗ CONTR. Attaquer.
parer 3. parer [ pare ] v. <conjug. : 1>
• 1575; esp. parar, lat. parare → parade
♦ Équit.
1 ♦ V. tr. Retenir (un cheval).
2 ♦ V. intr. Cheval qui pare sur les hanches, qui prend appui sur les hanches (en galopant).
● parer verbe transitif (latin parare, préparer) Littéraire Vêtir quelqu'un avec soin et élégance, le revêtir d'ornements : Parer une mariée. Orner quelque chose, le décorer de manière à ce qu'il soit agréable, beau : Parer une maison de fleurs. Attribuer à quelqu'un un titre, une qualité plus ou moins mérités. Boucherie Enlever d'un morceau de viande la peau, les aponévroses et les graisses superflues pour le rendre propre à la consommation ou pour en améliorer la présentation. Chirurgie Procéder au parage d'une plaie. Horticulture Rogner les racines des végétaux qu'on veut transplanter. Marine Apprêter, mettre en état, préparer (parer les ancres, un canot, par exemple). Métallurgie Chauffer le fer au rouge après forgeage, puis le marteler pour en détacher la couche d'oxyde et mettre le métal à nu. Synonyme de rabattre. Pêche Maintenir la senne au fond de l'eau. Technique Amincir régulièrement une pièce de cuir, de peausserie ou d'autre matériau sur un de ses bords ou sur la totalité de sa surface afin de faciliter une opération ultérieure (couture, rembourrage, collage, pliage, etc.). Verrerie Soumettre à la paraison. ● parer (expressions) verbe transitif (latin parare, préparer) Littéraire Pare à virer !, commandement préparatoire d'un virement de bord vent devant. Parer un pied, rogner la corne du sabot qui a poussé entre deux ferrures pour ajuster le fer. ● parer (homonymes) verbe transitif (latin parare, préparer) Littéraire ● parer (synonymes) verbe transitif (latin parare, préparer) Littéraire Vêtir quelqu'un avec soin et élégance, le revêtir d'ornements
Synonymes :
- apprêter
- bichonner (familier)
Orner quelque chose, le décorer de manière à ce qu'il soit...
Synonymes :
- décorer
- égayer
- embellir
- enrichir
Contraires :
- enlaidir
Synonymes :
- Métallurgie. rabattre
● parer
verbe transitif
(italien parare, faire obstacle à ce qui menace)
Détourner, éviter par une manœuvre, un danger, un coup, un tir, etc.
Constituer pour quelqu'un une protection contre un risque, un danger : Cette assurance vous pare contre l'incendie.
Sports
Détourner un coup (boxe, escrime), un tir d'un adversaire.
● parer
verbe transitif indirect
Se prémunir contre un danger, y faire face, se défendre contre : Parer à une attaque ennemie par un tir d'artillerie.
Remédier à quelque chose, y pourvoir : Il avait heureusement paré à cet incident.
● parer (difficultés)
verbe transitif
(italien parare, faire obstacle à ce qui menace)
Conjugaison
Pas d'accent circonflexe sur le i à la 3 e pers. du sing. de l'imparfait : le boxeur parait du gauche et contrait du droit. - Ne pas confondre avec la 3e pers. du sing. de l'indicatif présent du verbe paraître (il paraît fatigué).
Construction
1. Parer = détourner de soi (une attaque, un coup), pour se protéger. Parer un direct (en boxe), une attaque en flèche (en escrime), etc.
2. Parer à = remédier à, se préserver de, se prémunir contre. Parer au plus pressé ; parer à un danger ; parer aux risques d'épidémie.
● parer (expressions)
verbe transitif
(italien parare, faire obstacle à ce qui menace)
Parer un cap, le doubler.
Parer un grain, l'éviter.
● parer (homonymes)
verbe transitif
(italien parare, faire obstacle à ce qui menace)
● parer (expressions)
verbe transitif indirect
Parer au plus pressé, à toute éventualité, s'occuper de ce qui est le plus urgent ; prendre toutes les dispositions utiles, faire face.
● parer (homonymes)
verbe transitif indirect
● parer (synonymes)
verbe transitif indirect
Remédier à quelque chose, y pourvoir
Synonymes :
- obvier à
- pallier
- prévenir
- se prémunir contre
parer
v.
d1./d v. tr. dir. Parer un coup, une attaque, l'écarter, l'esquiver.
— Fig. Parer le coup: éviter par des moyens appropriés une éventualité fâcheuse.
|| MAR Parer un cap, le doubler en passant au large.
d2./d v. tr. ind. Parer à: se garantir contre. Parer à toute éventualité.
————————
parer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Litt. Orner, embellir. Parer une salle pour une cérémonie.
— Spécial. Vêtir (qqn) d'habits de fête. On l'avait paré de son plus joli costume.
— Fig. Parer qqn de tous les mérites.
|| (Sujet n. de chose.) Les fleurs qui parent le jardin.
d2./d Arranger, préparer pour un usage déterminé.
|| CUIS Arranger, préparer pour rendre propre à l'usage, à la consommation. Parer de la viande, une volaille.
d3./d MAR Préparer pour la manoeuvre.
rII./r v. Pron. Se vêtir avec soin de beaux vêtements, bijoux, etc.
|| Fig., litt. Se parer des vertus qu'on n'a pas.
I.
⇒PARER1, verbe trans.
I. —Orner.
A. —[Le compl. désigne une pers.] Parer qqn (de qqc.)
1. Vêtir quelqu'un; habiller quelqu'un avec soin, élégance; agrémenter l'aspect, la tenue de quelqu'un. Parées d'étoffes sombres et le bandeau de perles au front, les femmes s'accoudent (...) sur les lits de pourpre (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.381). Elle se dit avec raison que mon père était un fort bel homme, qu'il parait ses habits quand ses habits ne le paraient pas (A. FRANCE, P. Nozière, 1899, p.71).
— Empl. pronom. réfl. Se vêtir; s'habiller avec recherche, élégance; mettre des ornements. Synon. s'apprêter. Les unes se faisaient belles avec un voile de laine, les autres se paraient avec un peignoir (JANIN, Âne mort, 1829, p.130):
• 1. Pline a fait de cette gemme [l'opale] une description enthousiaste; il la place aussitôt après l'émeraude; il indique comment la distinguer de ses imitations, ce qui prouve qu'en dépit de la fâcheuse réputation qu'elle avait de porter malheur à celui qui s'en parait, l'opale jouissait d'une grande vogue en ce temps...
METTA, Pierres préc., 1960, p.93.
2. En partic. Parer une femme. Pourvoir une femme d'habits de prix, de parures de bijoux. La gloire est pour un vieil homme ce que sont les diamants pour une vieille femme; ils la parent, et ne peuvent l'embellir (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.503):
• 2. ... l'or est désirable quand il peut servir à parer la femme que l'on aime, —comme les Italiens leur madone, —à étendre de riches tapis sous ses pieds, que blesserait le contact de la terre, à répandre autour d'elle des parfums moins suaves que son haleine.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p.315.
— Loc. fam. Être parée comme une châsse, comme un autel, comme une idole, comme une épousée de village. Être couverte de bijoux, de colifichets, d'ornements de manière excessive et ainsi paraître ridicule. La gitanilla (...) était parée, cette fois, comme une châsse, pomponnée, attifée, tout or et tout rubans. Une robe à paillettes, des souliers bleus à paillettes aussi, des fleurs et des galons partout (MÉRIMÉE, Carmen, 1845, p.39). Elle admirait les femmes qu'elle croisait dans la rue. Les unes surgissaient devant elle parées comme des idoles (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.34).
♦Rare au masc. M. Walstein s'était paré comme une châsse; la crainte de n'être pas aperçu lui donne un grand amour pour ces couleurs éclatantes qui saisissent douloureusement l'oeil. Il y avait dans son costume (...), au moins toutes les couleurs de l'arc-en-ciel (KARR, Sous tilleuls, 1832, p.215).
3. Au fig.
a) Parer qqn. Synon. auréoler. Il leur faut [aux forts] des gloires présentes et des prix qu'ils portent sur eux, qui les touchent, les distinguent et les parent (JOUBERT, Pensées, t.1, 1824, p.354). Madame Pinson, personnage peu connu des poètes. C'est une petite dame parée de modestie et de simplicité (ALAIN, Propos, 1921, p.238).
— Empl. pronom. réfl. Pour le vêtement nous ferons ce qu'un honnête breton recommandait à sa fille qui lui demandait des chemises: nous nous parerons de notre modestie et de notre innocence (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p.214):
• 3. ... on voit l'empressement avec lequel les barbares, dès leur entrée dans l'empire, embrassent les formes romaines, et se parent des oripeaux romains, des titres de consuls, de patrices, des costumes et des insignes romains.
RENAN, Avenir sc., 1890, p.390.
b) Parer qqn de qqc. Attribuer une qualité, un sentiment, un titre à quelqu'un, le plus souvent à tort. Ne jamais parer une femme des qualités qu'on lui souhaite, ni des beautés dont elle fait mystère, mais présumer le fade pour s'étonner de l'e.quis (LOUYS, Aphrodite, 1896, p.137):
• 4. Point n'est besoin d'écrire pour avoir de la poésie dans ses poches. (...) il y a ceux qui connaissent ces secrets grâce auxquels le mariage de la sensibilité et du quartier fabrique du bonheur. C'est pourquoi je pare du noble titre de poète des charrons, des marchands de vélos, des épiciers...
FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.29.
— Empl. pronom. réfl. Se parer de. Tout cela n'était pas de l'amour, je le sais bien, et je ne veux ni m'accuser ni me parer d'un sentiment que je n'ai jamais connu; mais c'était une amitié solide (ABOUT, Roi mont., 1857, p.188).
— Loc. fam. Se parer de la/des plume(s) du paon/d'autrui. S'attribuer des titres, des qualités que l'on ne possède pas et en faire état ostensiblement. Quand on parle de soi, la meilleure muse est la franchise. Je ne saurais me parer de bonne grâce de la plume des paons; toute belle qu'elle est, je crois que chacun doit lui préférer la sienne (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p.8). En vérité il m'est très difficile de vivre dans une époque étrange où les majorités se parent des plumes des minorités pensantes et agissantes (COCTEAU, Poés. crit. I, 1959, p.11).
B. —[Le compl. désigne une chose] Parer qqc. de qqc.; (qqc.) (est) paré de (qqc.); (qqc.) est paré de (qqc.)
1. [Le suj. désigne une pers.] Qqn pare qqc. (de qqc.). Orner quelque chose; ajouter un élément à quelque chose pour l'embellir. Les catholiques fervents (...) en face de certaines images de dévotion (...) ils la parent [l'image], ils l'encensent (SAND, Hist. vie, t.2, 1855, p.181). Les Romains paraient de dalles de marbre ou de pierre leurs constructions de briques (Arts et litt., 1935, p.20-5):
• 5. ... cette cathédrale: (...) j'aime à la parer, à l'orner, à l'embellir, afin qu'elle plaise au Seigneur, son époux, et à ses enfants, qui sont ceux du Seigneur. Là viennent les âmes...
DUPANLOUP, Journal, 1876, p.119.
— [Dans un cont. fig.] L'homme le plus modeste, en vivant dans le monde, doit, s'il est pauvre, avoir un maintien très assuré et une certaine aisance, qui empêchent qu'on ne prenne quelque avantage sur lui. Il faut, dans ce cas, parer sa modestie de sa fierté (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p.50).
2. [Le suj. désigne une chose] Qqc. pare qqc.
a) Orner, mettre un ornement à ou sur. Parer sa tête. Au lieu d'un autel paré de lumières et de fleurs, j'ai vu se dresser devant moi un autel d'airain (...), sévère, nu (RENAN, Avenir sc., 1890, p.492). Le fleuve (...) entre deux coteaux sablonneux, (...) dressait une grande nappe d'eau claire que le soleil parait d'énormes gerbes d'or (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.211).
— Empl. pronom. passif. Les champs se paraient de verdure et de fleurs (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p.268).
b) Au fig. C'est le spectacle de la vie, d'une vie toute chargée de soins et de servitudes, toute parée d'amour, de grâces et de ferveur (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.119).
— Empl. pronom. passif. De quels charmes ne se paraient pas pour moi subitement les deux années joyeuses et incohérentes que je venais d'achever (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p.78).
II. —[Le compl. désigne une chose] Parer qqc. Préparer, apprêter pour rendre plus propre à un usage. Pendant que la brique est de champ, on la pare; pour cela on prend chacune d'elles séparément et à l'aide d'un couteau ordinaire, on enlève toutes les bavures qui existent sur leurs bords afin d'obtenir des arêtes vives (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.129).
A. —Rendre propre à un usage, à la consommation. Elle les rangea [les légumes] méthodiquement sur le carreau, parant la marchandise, disposant les fanes de façon à encadrer les tas d'un filet de verdure (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.608):
• 6. Il y avait un champ aride et pierreux, que traversait une rivière, dont, à peine, on voyait l'eau verte et stagnante sous les joncs dont elle était couverte. On a fait arracher les joncs; on a donné du cours aux eaux; on a paré cette rivière en la tenant dans l'état de perfection dont elle était susceptible...
LACLOS, Éduc. femmes, 1803, p.468.
♦Parer du cidre, du poiré. ,,Le faire fermenter, pour lui ôter le goût douceâtre qu'il a naturellement`` (Ac. 1835-1935).
B. —Spéc. Préparer en ôtant les parties inutiles, en donnant meilleure apparence.
1. BOUCHERIE
— Ôter les peaux, graisses, nerfs superflus. Parer la viande, les viandes. (Dict. XIXe et XXes.). Cette viande, préparée par une main inexpérimentée, est mal parée (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p.218).
♦P. anal. Le thon est «paré» par enlèvement des arêtes et d'une partie de la peau (Industr. conserves, 1950, p.20).
— Parer un agneau. ,,Lever la graisse qui est sur la panse, et l'étendre sur les quartiers de derrière`` (Ac. 1835, 1878).
2. CUISINE
— Ôter les parties non comestibles avant de préparer un plat, donner meilleur aspect à un mets, à un plat. Parer des côtelettes; parer des fruits, des légumes. (Dict. XIXe et XXes.).
— Préparer en vue de la présentation, de la consommation ultérieure. Vous sautez les filets de barbue, de sole et d'anguille, puis vous les parez en petites escalopes (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p.130). Parer le dessus de la brioche; retirer la mie de l'intérieur en suivant la forme des cannelures, et emplir cette croustade aux deux tiers (Gdes heures cuis. fr., A. Escoffier, 1935, p.193).
3. HORTIC. Couper l'extrémité des racines et des branches d'une plante que l'on met en terre ou que l'on repique afin de lui permettre de reprendre vigueur plus facilement. (Dict. XIXe et XXes.).
4. MARÉCHALERIE. Parer le pied d'un cheval. Enlever avec le boutoir la corne superflue du sabot afin de redonner au pied son aplomb et une longueur normale (d'apr. TONDRA Cheval 1979). Pied paré au degré voulu; pied paré d'aplomb.
5. MAR. Mettre en état (quelque chose) afin de pouvoir s'en servir. Parer les canots. Parer un câble, une ancre (Ac. 1935). Heureusement tout avait été paré à bord pour résister à cette tempête (MALOT, R. Kalbris, 1869, p.227). Les pompes sont dégelées et parées et toutes les heures on sonde la cale (CHARCOT, Expéd. antarct. fr., 1906, p.183).
— Parer une manoeuvre. S'apprêter à l'effectuer. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.).
♦Pare. Ordre de se disposer à effectuer une manoeuvre. Pare à mouiller (Ac. 1935). Nous devrions être arrivés. Oh oh, mais je vais commander, moi, alors! Pare à virer! (JARRY, Ubu, 1895, V, 4, p.91).
6. PEAUSS. Amincir une peau afin de l'assouplir; ôter les parties trop épaisses des bords. Parer à la main; machine à parer. Couteau à parer; parer une peau, un cuir. (Dict. XIXe et XXes.). [Les peaux de daim] sont souvent parées, c'est-à-dire diminuées dans leur épaisseur, ce qui les assouplit et permet un travail plus aisé (J. COULON, Technol. gén. modiste, 1951, p.55).
7. TECHNOL. Polir, régulariser, apprêter en vue de. (Dict. XIXe et XXes.).
8. VERRERIE. Soumettre à la paraison. Verre doublé. —On appelle ainsi un verre différemment coloré sur les deux faces. Pour l'obtenir, on fait une première paraison avec un verre de couleur, puis, au-dessus, on cueille du verre blanc et l'on pare de nouveau (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p.90).
Prononc. et Orth.:[], (il) pare []. Att. ds Ac. dep. 1694). Étymol. et Hist. A. 1. Fin Xes. «orner» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 22: Cum cel asnez fu amenaz, De lor mantelz ben l'anb parad); ca 1050 (Alexis, éd. Chr. Storey, 586: D'or et de gemmes fu li sarqueus parez); 2. ca 1225 «vêtir avec soin, élégance» (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir 13, 679); 3. mil. XIVes. au fig. se parer de (qqc.) «tirer vanité de (quelque chose)» (Bâtard de Bouillon, éd. R. Fr. Cook, 3781); 1582 id. «s'adjuger (quelque chose) de plus ou moins mérité» (R. GARNIER, Bradamante, III, 1, 743 ds Tragédies, éd. W. Foerster, IV, p.33: or' qu'il soit deshonneste De se vouloir parer d'une faulse conqueste). B. Ca 1170 «préparer, apprêter» (Rois, éd. E. R. Curtius, p.122, 19); spéc. 1. ca 1170 «ôter l'écorce (d'une branche, d'un arbre)» (MARIE DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, Chèvrefeuille, p.152, 53); ca 1215 «peler (un fruit, etc.)» (Aymeri de Narbonne, 4419 ds T.-L.); 1701 bouch. (FUR.); 2. 1250 «apprêter (une étoffe)» (doc. ds DE POERCK t.2, 645); 3. 3e tiers XIIIes. «râcler (du cuir) pour l'amincir» (Merveilles Rigomer, éd. W. Foerster, 15663); 1636 peauss. (MONET); 4. 1552 mar. (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.22, p.117: Pare les couetz. Pare les escoutes. Pare les bolines); 5. 1559 parer les piedz à un cheval (Journal du sire de Gouberville, 8 déc. ds POPPE, p.140). C. 1432-33 être paré de «être muni de» (JEAN RÉGNIER, Les Fortunes et adversitez, éd. E. Droz, p.62, 1668). Du lat. parare «préparer, apprêter, arranger» d'où également en roman «orner», etc. Cf. parer2 et parer3. Bbg. DUCH. Beauté. 1960, pp.88-89, 92-93.
II.
⇒PARER2, verbe
A. —[Le compl. désigne un inanimé] Parer qqc.
1. Éviter quelque chose en le détournant, en y opposant quelque chose. Henri: (...) Dirige le bouclier pour qu'il pare tous les coups qu'on nous portera (DUMAS père, Reine Margot, 1845, III, 7, p.98). V. parade2 ex. 1:
• 1. ... pour éviter d'être atteint par l'adversaire, on essayera d'arrêter ses poings avec les gants ouverts et de «bloquer» ainsi ses coups. La garde, si elle est serrée, permettra également de parer et de dévier, soit avec les avant-bras, soit avec les bras, les coups qui vous étaient destinés.
R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p.168.
♦Absol. Comme Levraut s'approchait, il lui adressa seulement un coup de pied (...). Le chien para en rompant (RENARD, Lanterne sourde, 1893, p.112).
— P. anal.
♦JEU DE PAUME. ,,Arrêter une balle de volée pour l'empêcher d'entrer dans un ouvert`` (PETIOT 1982). Parer la balle (Ac. 1935).
♦TENNIS. Parer la balle, parer de volée. Renvoyer la balle en la frappant avant qu'elle ne touche terre. (Dict. XIXe et XXes.).
♦ESCR. ,,Se garantir d'une attaque en détournant avec son arme le fer adverse`` (PETIOT 1982). Parer une botte:
• 2. ... comme d'ailleurs l'élève de sir Williams perdait insensiblement son calme et sa présence d'esprit depuis que la botte avait été parée, il fut atteint en pleine poitrine et cloué contre un arbre.
PONSON DU TERR., Rocambole, t.3, 1859, p.530.
Absol. Parer et porter en même temps (Ac. 1798-1935). Parer de la pointe; parer en quarte. (Ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB.). Et puis, il m'avait appris le maniement du sabre pour m'amuser: «Parez! Pointez!» (LORRAIN, Phocas, 1901, p.302). Il faut, comme à l'escrime, attaquer sans se découvrir, ou parer sans cesser de menacer l'adversaire (FOCH, Princ. guerre, 1911, p.96).
2. MAR. Passer au large; éviter (un obstacle) en le doublant. Parer un cap, un écueil. Nous allons courir au sud pour parer toutes les glaces, puis à l'ouest pour longer les côtes d'Islande (H.-Ph. D'ORLÉANS, À travers banquise, 1907, p.298). Le capitaine Jacquinot (...) fut un instant jeté sur le banc du Dauphin, de manière à voir les pâtés de coraux sous sa quille, et à craindre un moment de ne pouvoir parer ce dangereux écueil (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t.4, 1842, p.58).
♦Parer un abordage. Éviter un abordage. (Ds LITTRÉ, ROB., Lexis 1975).
— Parer un grain. ,,Se tenir prêt à carguer ou à amener les voiles à l'approche d'un grain`` (Lar. encyclop.).
3. Au fig. Parer un mauvais coup; parer un danger. Il faudra donc parer deux grands dangers: infection purulente par généralisation des abcès et ouverture de ces abcès (GARCIN, Guide vétér., 1944, p.222):
• 3. ... l'habileté de la parole consiste (...) dans le talent d'esquiver, de parer adroitement avec quelques phrases ce qu'on ne veut pas entendre, et de se servir de ces mêmes armes pour tout indiquer, sans qu'on puisse jamais vous prouver que vous ayez rien dit.
STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.58.
B. —[Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Parer qqn de/contre qqc. Défendre quelqu'un d'une attaque; garantir quelq'un contre un inconvénient, une incommodité. (Dict. XIXe et XXes.). Porter un manteau pour se parer de la pluie (Ac. 1798-1878).
C. —[Ds un cont. abstr.] Parer à qqc. Prévoir ce qui va arriver et s'en protéger, s'en garantir; agir de manière à éviter ce qui peut arriver de fâcheux; éviter les inconvénients de quelque chose. Parer au danger, à un inconvénient. C'est moi, c'est votre notaire qui doit parer à vos besoins de tous les jours (BECQUE, Corbeaux, 1882, III, 4, p.172). L'agent chargé du relevé et de l'entretien du compteur doit faire chaque mois, le plein d'eau. Pour parer à l'évaporation, on a d'ailleurs imaginé des artifices (QUÉRET, Industr. gaz, 1923, p.227).
♦Parer au plus pressé. S'occuper des choses les plus urgentes. Je suis toujours sur le qui-vive, ne connaissant pas mes appareils, redoutant une surprise, il faut parer au plus pressé, prévoir l'incident qui peut surgir (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p.76). Pour le reste, l'on pare au plus pressé, et peu importent, après tout, les moyens (PAULHAN, Fleurs Tarbes, 1941, p.129).
♦Parer à toute éventualité. Se prémunir contre tout aléa. Il se mit à la recherche d'une chambre déserte afin de changer de faux-col. Il en avait deux dans sa poche pour parer à toute éventualité (MIOMANDRE, Écrit sur l'eau, 1908, p.60). On refusera donc toute espèce d'indulgence à des hommes d'État qui se sont exposés à une telle éventualité sans y parer et même sans y penser (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p.230).
♦Ne savoir parer à tout. Ne pas pouvoir tout prévoir et y remédier à l'avance. Les installations mécaniques ne sauraient parer à tout ni surtout corriger une disposition défectueuse des services (Civilis. écr., 1939, p.50-11).
Prononc. et Orth.:[], (il) pare []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Réfl. 1. ca 1470 se parer de «se justifier de» (G. CHASTELLAIN, Chron. ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, 340), seulement ds Chastellain; 2. 1543 «se protéger au moyen de» (N. HERBERAY DES ESSARS, Amadis [trad. de l'esp.], IV, 33 ds HUG.: il [Amadis] se para de son escu); 3. 1578 «se protéger contre» (R. BELLEAU, Petites Inventions, A sa maistresse ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.117). B. Trans. dir. 1. ca 1470 parer (qqn) «(le) justifier» (G. CHASTELLAIN, Chron. ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.457), attest. isolée; 2. 1588 parer un coup «l'éviter» ici au fig. (MONTAIGNE, Essais, L. III, chap. 10, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, t.2, p.1015); 3. 1604 parer (qqn) de (qqc.) «l'en protéger» (MONTCHRESTIEN, La Cartaginoise, II, p.126 ds HUG.); 4. 1641 mar. parer la tempête ici au fig. (CORNEILLE, Pompée, I, 1 ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.4, p.31). C. Trans. indir. 1540 parer aux coups (N. HERBERAY DES ESSARS, Le Premier Livre d'Amadis de Gaule [trad. de l'esp.], éd. H. Vaganay, p.322). D. Intrans. a) 1578 «éviter (une attaque) en se déplaçant rapidement» (R. BELLEAU, Odes d'Anacréon ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.16); b) 1690 escr. (FUR.). Empr., malgré la légère différence des dates, à l'ital. parare, att. au sens de «se défendre (contre les coups)» dep. début XVIes. (L'ARIOSTE ds TOMM.-BELL.), d'abord «préparer, orner, etc.», de même orig. que parer1 (v. entre autres BL.-W.1-5, EWFS1-2 et HOPE, p.213), plutôt qu'à l'a. prov. parar qui ne semble att. dans ce sens qu'une seule fois (Blandin de Cornouailles ds Romania t.2, p.188); Wartburg (FEW t.7, p.638a, note 82) appuie cette dernière hyp. sur le fait que l'infl. de l'ital. sur le fr. n'était pas encore très importante à la fin du XVes., mais c'est un argument insuffisant: les rapports entre les deux pays s'intensifient dès le milieu de ce siècle.
STAT. —Parer1 et 2. Fréq. abs. littér.:1071. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 1818, b) 1364; XXes.: a) 1413, b) 1420.
III.
⇒PARER3, verbe
A. —Empl. intrans. [En parlant d'un cheval] Synon. de s'arrêter. Ce cheval pare sur les hanches (Ac. 1935).
— En empl. subst. masc. Arrêt relevé du cheval. Un beau parer. (Ds LITTRÉ, DG).
B. —Empl. trans. Arrêter, retenir un cheval. (Dict.XIXe et XXes.).
Prononc. et Orth.:[], (il) pare []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1575 parer «arrêter court (un cheval)» (L'Ecuirie du Sr Federic Grison [trad. de l'ital.], f° 16 r°); id. se parer «s'arrêter court (d'un cheval)» (ibid., f° 15 v°). Empr., d'abord par l'intermédiaire d'un texte ital., à l'esp. parar «arrêter, s'arrêter» (dep. 1330-43, J. RUIZ), sens issu de celui de «placer, se placer» (ces deux sens étant propres aux lang. ibéro-romanes), propr. «préparer, disposer» (parer1). Voir COR.-PASC.
1. parer [paʀe] v. tr.
ÉTYM. 980; du lat. parare « apprêter, disposer », et par ext. « orner ».
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I Parer (qqn, qqch.) de (qqch.).
1 Arranger ou orner dans l'intention de donner belle apparence, de rendre plus agréable, plus beau… ⇒ Agrémenter, arranger, décorer, embellir, orner. || Parer une maison de tentures, de tableaux. || Parer un autel. || Parer un vêtement d'ornements, de chamarrures (⇒ Chamarrer). — Par métaphore. || Le printemps a paré les prés de fleurs. ⇒ Broder, diaprer, fleurir. — (Passif). || Être paré de…
1 Sa Majesté descendit à la belle église neuve qui ce jour-là était parée de tous ses rideaux cramoisis.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.
2 Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers (…)
Apollinaire, Alcools, p. 114.
2.1 (…) le boucher nous attendait, parant l'agneau maintenant décapité d'une collerette de papier blanc (…)
Pierre Gascar, les Bêtes, p. 46.
♦ Parer une femme de bijoux, de dentelles… ⇒ Parure.
3 Est-ce donc une offense à la personne aimée,
Et s'en doit-elle au fond croire moins estimée,
Si l'on veut la parer, sans pouvoir l'embellir,
D'un pauvre diamant que ses yeux font pâlir ?
A. de Musset, Louison, I, 2.
♦ (Sans compl. second). || Parer sa maison pour une fête.
♦ Par ext. (Sujet n. de chose). || Diamants qui parent une femme sans l'embellir (cit. 2). || Fleurs, fourrés (cit. 1) qui parent la terre. ⇒ Diaprer, émailler. || Les grâces qui parent son visage. ⇒ Adoniser (vx), enjoliver (→ Accord, cit. 14).
2 (XIIIe). Vêtir, habiller (qqn) avec soin, recherche, avec une intention d'élégance. ⇒ Apprêter, habiller; accoutrer, attifer (→ Emporter, cit. 2). || Parer un enfant. ⇒ Bichonner, pomponner. || Parer quelqu'un de ses plus beaux atours.
♦ Par métaphore (→ Atour, cit. 7).
4 La vérité, dites-vous, ne veut aucun ornement; tout ce qui la pare, la cache. Peignez-la donc nue, mais belle (…)
P.-L. Courier, Éloge de Buffon.
3 Parer (qqn) de (une qualité) : attribuer à qqn (une qualité). || Parer quelqu'un de toutes les qualités, de toutes les vertus. ⇒ Auréoler, décorer, fleurir, orner. — (Sans compl. second). || L'imagination (cit. 20) pare ce qu'on désire. ⇒ Colorer, embellir, farder (→ Espérance, cit. 5). — Péj. || Parer quelque chose d'un faux brillant (cit. 31) d'honneur. || Parer ses désirs d'une idéologie (cit. 5).
5 Mme Grimoard attendait un autre enfant avec impatience, espérant un garçon. Elle le parait d'avance de toutes vertus refusées à sa fille.
R. Radiguet, le Bal du comte d'Orgel, p. 19.
♦ (Abstrait). || Parer (qqch.) de (qqch.). || Parer son style, son discours de figures affectées. ⇒ Orner; et péj. farder. || Parer des pensées banales de phrases ronflantes. ⇒ Habiller. — (Sans compl. second) :
6 (…) cinq ou six grands mots de médecine, pour parer mon discours et me donner l'air d'habile homme.
Molière, le Médecin malgré lui, III, 1.
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II Parer (qqch.).
1 (XIIe). Apprêter, arranger de manière à rendre plus propre à tel usage, à tel effet. ⇒ Préparer; habiller; perfectionner. — Parer sa marchandise, lui donner une bonne présentation. — Cuis. Préparer (de la viande, des légumes, des fruits…) en ôtant les parties non comestibles, avant de confectionner un plat. || Parer de la viande (⇒ Boucherie). — Techn. (1250). || Parer une étoffe, du drap; parer les cuirs, les peaux, leur faire subir certains apprêts, certaines façons. — Parer le pied d'un cheval en enlevant de la corne pour que le fer soit bien ajusté. — Agric. || Parer du cidre, le faire fermenter. — Jard. || Parer une allée, un fossé. || Parer la vigne. ⇒ Parage.
2 (1552). Mar. Rendre, tenir prêt à servir, à être utilisé; mettre en ordre (après une manœuvre). || Parer une manœuvre. || Faire parer un cordage, le dégager ou l'empêcher de s'accrocher. || Parer les armures pour virer de bord. Ellipt. || Parer à virer. || Pare à virer ! || Pare les écoutes ! (→ Bâbord, cit. 1).
6.1 (…) « tout est clair ». Mais, selon les vieilles traditions de la marine à voile, notre ancre, comme d'habitude, restera parée à mouiller jusqu'au bout de la grande jetée qui termine le port.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 70.
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se parer v. pron.
1 (Passif). Vx ou littér. Être orné, agrémenté. || Les bijoux dont se paraient ses bras. Par ext. || « Les feux inanimés dont se parent les cieux » (→ Hommage, cit. 22, Racine).
7 Jamais son visage ne s'est paré de plus vives couleurs.
Molière, la Princesse d'Élide, III, 2.
♦ Fig. || Sa conversation se parait d'élégances fanées (→ Ancien, cit. 3). || Le superflu, dont l'orgueil se pare (→ Commode, cit. 10).
8 Des noms les plus fameux dont se pare l'histoire (…)
Corneille, Pertharite…, II, 5.
2 (Réfléchi, XVIIe). S'habiller, se vêtir, porter des ornements choisis, disposés avec recherche, avec coquetterie. ⇒ Accommoder (s'), ajuster (s'), apprêter (s'), endimancher (s'), pomponner (se); toilette (faire toilette). → Gant, cit. 3. || Se parer d'atours (cit. 3), d'un uniforme (→ Distinguer, cit. 3). — Par métaphore. || La nature se pare (→ Candeur, cit. 5) en vue d'un époux.
9 Les paysannes et les servantes, qui n'ont pas assez d'argent pour se parer, ornent leur tête et leurs bras de quelques fleurs, pour qu'au moins l'imagination ait sa part dans leur vêtement (…)
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, II.
10 (…) elle (…) voulut s'habiller et se parer comme pour un jour de fête (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 740.
♦ Fig. et littér. Faire montre, faire parade (de qualités généralement empruntées). || Se parer d'un titre dérobé (cit. 27). ⇒ Armer (s'). || « Se targuer de grandeurs fausses, se parer de beautés morales » (→ Jouer, cit. 68). ☑ Loc. prov. Se parer des plumes du paon, des dépouilles d'autrui (→ Geai, cit. 4). ⇒ aussi Plagiaire.
11 Hé bien ! sans me parer d'une innocence vaine,
Il est vrai, mon amour mérite votre haine.
Racine, Mithridate, III, 2.
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paré, ée p. p. adj.
ÉTYM. (XIIe).
1 ⇒ Orné. || Demeure parée pour une fête (cit. 16). || Autel paré.
12 Est-ce que ta chambre ne te semble pas assez parée (…)
Molière, l'Amour médecin, I, 2.
♦ (1827). || Robe parée. || Bonnet paré.
2 (Personnes). Qui a mis, qui porte des vêtements, des ornements (⇒ Parure) choisis et disposés avec recherche. || Bien paré et bien attifé (cit. 1). ⇒ Vêtu (→ aussi Agencer, cit. 2). || Fille, demoiselle bien parée (→ Empressement, cit. 1), très parée (→ Case, cit. 2), effrontément (cit. 1) parée. || Femme superbement parée (→ Garde-robe, cit. 4).
♦ ☑ Loc. Parée comme une épousée, comme un devant d'autel, comme une châsse (cit. 1; → Attifer, cit. 3). — Homme qui sort paré comme une femme (→ Ajustement, cit. 5), aussi paré qu'une femme (→ Agrémenter, cit. 1). Par métonymie. || Bal (cit. 7) paré, où les invités sont, viennent en habits de bal.
13 Ce n'est pas tant pudeur qu'art et prudence, qui rend nos dames si circonspectes à nous refuser l'entrée de leurs cabinets, avant qu'elles soient peintes et parées pour la montre publique (…)
Montaigne, Essais, II, XII.
14 Le chevalier, presque sans le savoir, avait donc pris le chemin de Trianon. Sans être fort paré, comme on disait alors, il ne manquait ni d'élégance, ni de cette façon d'être qui fait qu'un laquais, vous rencontrant en route, ne vous demande pas où vous allez.
A. de Musset, Contes, « La mouche », IV.
15 Phèdre doit être somptueusement vêtue, « parée » à l'excès de « ces vains ornements » et de « ces voiles » qu'elle laissera tomber en partie une fois assise.
Gide, Attendu que…, p. 188.
16 Il y a chez les femmes une vanité d'apparence qui est réellement de nécessité pour elles. Il faut qu'elles soient considérées, maquillées, parées.
Alain, Propos, 9 mars 1912, « Parures ».
♦ Par métaphore. || Nature luxuriante et parée (→ Ébouriffer, cit. 3). Fig. || Vice élégant et paré (→ Galanterie, cit. 8). || Tentation parée de tous les attraits (→ Frôler, cit. 9).
3 a (1690). Cuis. Préparé pour être cuit. || Morceau de viande paré. — Spécialt. || Pièce parée, muscle angulaire de l'épaule du bœuf.
b Dr. (En procédure). || Titre paré, en forme exécutoire.
4 Mar. Prêt. — Paré à virer ? — Paré. — Envoyez ! — Par anal. (aviat.). → 2. Décoller, cit. 3.
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CONTR. Déparer, enlaidir.
DÉR. et COMP. Parage, parement, pareur, parure. Déparer.
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2. parer [paʀe] v. tr.
ÉTYM. 1588; XVe, Chastellain, « justifier », et se parer de « se défendre, se justifier de »; ital. parare, du lat. parare. → 1. Parer.
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I V. tr. dir.
1 Éviter ou détourner (un coup, une arme) de manière à se protéger. || Parer les coups. ⇒ Défendre (se). → Écuyer, cit. 1. || Le bouclier, l'écu parait les coups. ⇒ Garantir (de). Escr. || Parer une botte. — (Sans compl. direct). || Parer du sabre (→ Juste, cit. 42). || Parer du corps, en évitant la botte. || Parer de la pointe, en quarte…
1 (…) tu me pousses en tierce, avant que de me pousser en quarte, et tu n'as pas la patience que je pare.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 3.
♦ Par anal. || Parer la balle, au jeu de paume.
♦ Par métaphore. Détourner (une attaque, un accident). || « Et ce sont de ces coups (cit. 38) que l'on pare en fuyant ». || Parer ou encaisser un maître (cit. 111) coup.
2 Quoi qu'il en soit, son crédit ni son éloquence ne purent parer le coup. Prévenu de l'ordre qu'il devait me signifier, il m'en avertit d'avance, et pour ne pas attendre cet ordre, je résolus de partir dès le lendemain.
Rousseau, les Confessions, XII.
3 Il faut parer le coup, mais à la sourdine; et par quel moyen ? par une bonne petite calomnie.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre, Beauté de l'opéra, III.
2 Fig. et vx. Empêcher (une menace, un événement fâcheux) de se produire ou de nuire. ⇒ Éviter. || Parer la tempête (fig.; Corneille, Pompée, I, 1). || Parer (à qqn) un malheur (St-Simon). || Parer un inconvénient (Rousseau).
3 Vx. || Parer quelqu'un de…, contre…, le protéger. Pron. || Se parer des coups (Corneille, la Galerie du Palais).
4 (1552). Mar. || Parer un abordage, l'éviter. — Spécialt. Faire le tour de, sans toucher. || Parer un cap. ⇒ Doubler. || Parer une bouée.
3.1 Le temps couvert du Pacifique Sud a fait place au ciel plus dégagé du « bon côté » de l'Amérique du Sud. Le Horn est paré. C'est encore le coup de vent, mais il reste modéré et l'immense houle du Pacifique a fait place à une mer très différente, grosse sous cette brise pesante, mais tellement différente.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 215.
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II V. tr. ind. (1625; parer aux coups, 1540). || Parer à : se protéger de. ⇒ Face (faire face à). || Parer à un danger (→ Esseulé, cit. 2), à un inconvénient, à un ennui, à des difficultés. ⇒ Remédier; obvier. || Être incapable de parer à… (→ Ne pouvoir qu'y faire).
4 Fortunio, esprit très inventif et que rien n'embarrassait, avait paré à cet inconvénient : les fenêtres de son salon donnaient sur des dioramas exécutés d'une façon merveilleuse et de l'illusion la plus complète.
Th. Gautier, Fortunio, XXIV.
♦ Prendre toutes les dispositions nécessaires, en vue de ce qui doit arriver. || Parer à toute éventualité. ⇒ Aviser (à), veiller (à). — ☑ Loc. Parer au plus pressé : s'occuper des problèmes les plus urgents. — Parer aux besoins (cit. 23) de l'existence matérielle.
5 Nous autres, gratteurs de papier qui n'avons pas déposé le stylo, nous rêvons pourtant, parce que c'est octobre, parce qu'il faut parer à l'hiver, nous rêvons de faire mieux, d'être, s'il se peut, nouveaux.
Colette, Belles saisons, p. 103.
♦ ☑ Mar. Parer au grain : prendre des dispositions pour supporter un grain sans dommage. — Figuré :
6 Mais remarquez, l'homme de garde est utile parce qu'il peut prévenir : on a installé une sonnette. Vous voyez. Il tire le fil depuis la guérite et on a le temps de parer au grain.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 82.
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paré, ée p. p. adj.
♦ || Un coup bien, mal paré. — (1702). Muni du nécessaire pour se protéger. ⇒ Abri (à l'). || Nous sommes parés contre le froid, contre toute éventualité. || Vous voilà paré !
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CONTR. Attaquer.
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3. parer [paʀe] v.
ÉTYM. 1575; esp. parar, du lat. parare. → 1. Parer; parade.
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♦ Équit. V. tr. Retenir (un cheval). — V. intr. || Cheval qui pare sur les hanches, qui prend appui sur les hanches (en galopant).
Encyclopédie Universelle. 2012.