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orner

orner [ ɔrne ] v. tr. <conjug. : 1>
XIIIe; lat. ornare
1Mettre en valeur, embellir (une chose). agrémenter, décorer, enjoliver, ornementer, 1. parer. Orner une façade de drapeaux. pavoiser. Orner sa boutonnière d'une fleur. fleurir. Orner un livre d'enluminures, de vignettes. enluminer, illustrer. « le grand peigne orné de boules d'or » (Green). garnir. P. p. adj. Lettres ornées. historié.
Servir d'ornement à. Un crucifix et deux images « ornaient seuls cet appartement propre et désolant » (Maupassant).
2Rendre plus attrayant; conférer un charme, un état ou une valeur à (qqn, qqch.). rehausser. « Je ne veux pas orner la vérité » (Maeterlinck). habiller. « je l'ornais de vertus qu'elle n'avait pas » (Maurois). 1. parer. Style trop orné. tarabiscoté.
Vieilli Enrichir. Orner son esprit.

orner verbe transitif (latin ornare) Embellir quelque chose en y ajoutant des éléments décoratifs : Orner un balcon de plantes vertes. Salon orné de tableaux. Enjoliver quelque chose, lui servir d'ornement : Des bouquets d'anémones ornaient la table. Décorer quelque chose, le marquer (ironique) : Un œil au beurre noir ornait sa figure.orner (expressions) verbe transitif (latin ornare) Littéraire. Orner son esprit, l'enrichir. ● orner (homonymes) verbe transitif (latin ornare)orner (synonymes) verbe transitif (latin ornare) Embellir quelque chose en y ajoutant des éléments décoratifs
Synonymes :
- agrémenter
- égayer
- embellir
Enjoliver quelque chose, lui servir d'ornement
Synonymes :
- décorer
- garnir

orner
v. tr.
d1./d Embellir, décorer (qqch).
Pp. adj. Absol. Lettres ornées, enluminées. Style orné, très travaillé, qui use abondamment des figures de rhétorique.
Servir d'ornement à. Des guirlandes ornaient les façades des maisons.
d2./d Fig., litt. Rendre plus agréable, donner plus d'éclat à.

⇒ORNER, verbe trans.
A. —Qqn orne qqc.1 (de, avec, au moyen de qqc.2) Ajouter à quelque chose un ou des ornement(s), des éléments dont la fonction est d'embellir ou d'agrémenter. Synon. décorer, ornementer, parer; agrémenter, embellir.
1. [Le compl. d'obj. et le compl. prép. désignent des objets concr.] Un bouc se rencontre; on l'orne de fleurs et de lierre (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.210). La voûte [de Santa Maria della Vittoria] fut ornée par Giovanni Domenico Perugino d'une fresque triomphale (MÂLE, Art relig., 1932, p.37):
1. Songeant qu'il lui faudrait prendre femme, choisir une demeure décente, il m'interrogeait sur les moyens de l'orner économiquement avec des reproductions des plus beaux ouvrages —et le jardin de statues, de vases, de colonnades, à l'imitation du parc Monceau.
BLANCHE, Modèles, 1928, p.33.
Vieilli. [Sans compl. prép.] Synon. décorer. Cinquante mille ouvriers travaillent jour et nuit à orner la capitale (JOUY, Hermite, t.1, 1811, p.62). Les moins distingués [des peintres] savent encore orner joliment un atelier, disposer des plâtres, des fleurs, faire de rien quelque chose (TAINE, Notes Paris, 1867, p.247).
Au part. passé et/ou adj. Façade, porte ornée. Elle prit le moins orné des fusils (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p.36). Le beau linge simple ou orné de dentelles et de broderie (Lar. mén. 1926, p.752).
[Constr. partic.]
a) [Le compl. d'obj. désigne une partie du corps et p. méton. une pers.] Vieilli. Synon. parer. Madame Guillaume ornait habituellement sa tête (...) d'un bonnet (BALZAC, Mais. chat, 1830, p.16).
Empl. pronom. réfl. Que les femmes ne s'ornent pas pour d'autres que leurs maris présents ou futurs (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p.14).
Empl. pronom. réfl. indir. [Le] rouge dont elles [les femmes] s'ornent le visage pour vous séduire (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p.55).
b) [Le compl. d'obj. désigne un élément de la forme ou du contenu d'un message] Orner un discours de citations. Les hommes simples, qui sont toujours amoureux des merveilles, ornoient son histoire des épisodes les plus singuliers et les plus divers (NODIER, J. Sbogar, 1818, p.101). Elle orne sa douleur de comparaisons: —Je suis comme une feuille qui tombe, qui tourbillonne et qui va à terre (RENARD, Journal, 1905, p.1017):
2. Que sont tous ces discours lascifs ou mensongers, que vous ornez de votre mélodie et de tous les secrets de votre art? Je ne vois là encore que des sons qui attendent également d'être vivifiés par la parole.
SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p.141.
♦[Sans compl. prép.] Orner la vérité, des faits. Il semble être né exprès pour justifier le mot de Cicéron: «(...) Le comble et la perfection de l'éloquence, c'est d'amplifier le sujet en l'ornant et le décorant» (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t.9, 1853, p.9).
Part. passé et/ou adj., CRIT. LITTÉR. Qui est embelli par des figures de style, qui est produit par le travail du style. Discours, style orné. Ces jugements d'une concision ornée, laquelle fait, selon lui, la beauté unique du style (SAINTE-BEUVE, Portr. littér., t.2, 1838, p.315). Sans cesser d'être majestueux, il faudrait qu'il fût [ce vers] toujours simple et orné sans ornement (QUINET, Napoléon, 1836, p.146).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Chez lui, le châtié et l'orné font constamment partie du scrupule (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t.4, 1846, p.287).
c) MUS. Ajouter un élément à valeur d'ornement (v. ce mot II A 2 c). Orner une mélodie, un chant. Elle crut devoir orner le point d'orgue d'un long trille (BERLIOZ, Souv. voy., 1869, p.132). On peut orner, «fleurir» les notes du motif (COMBARIEU, Mus., 1910, p.71).
Part. passé et/ou adj. Le chant grégorien se contente d'une sorte de récitation ornée et expressive, exempte pourtant de toute sécheresse (POTIRON, Mus. église, 1945, p.22).
2. a) [Le compl. prép. désigne une qualité abstr.] Elle est venue chez les Charpentier, orner leur soirée de sa présence et de ses talents (FLAUB., Corresp., 1877, p.316). Cette maison que son beau-père et lui s'étaient plu à orner de toutes les vertus domestiques (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p.343).
Part. passé et/ou adj. Synon. doué de. Dioclétien étoit un prince orné de modération et de sagesse (CHATEAUBR., Martyrs, t.2, 1810, p.143). Vous êtes un jeune homme si parfaitement accompli et orné des dons du ciel, que je n'hésite pas à vous dire toute la vérité (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p.156).
b) [Sans compl. prép.] L'éducation ne consiste pas seulement à orner la mémoire et à éclairer l'entendement (JOUBERT, Pensées, t.1, 1824, p.445). [Les] établissements laïques où l'on orne les esprits sans former les âmes (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.125):
3. Je ne puis songer à une femme qui prend soin de se parer chaque jour, sans méditer la grande leçon qu'elle donne aux artistes. Elle s'habille et se coiffe pour peu d'heures, et c'est un soin qui n'est pas perdu. Nous devons, comme elle, orner la vie sans penser à l'avenir.
A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.143.
Part. passé et/ou adj., vieilli. Esprit orné. Esprit cultivé et policé. Béatrix joignoit à des talens enchanteurs et à l'esprit le plus étendu et le plus orné, cette aimable enfance de caractère (GENLIS, Chev. Cygne, t.3, 1795, p.30).
♦[P. méton.] Ce dernier [un humaniste] était plus orné, plus fleuri, plus rhétoricien, plus de seconde main, que sais-je? Il était plus quartier-latin, il était moins attique (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.12, 1868, p.364).
c) [P. méton.: le compl. prép. désigne une pers.] Les artistes dont j'aime à orner ma cour (SAND, Consuelo, t.3, 1842-43, p.209).
3. Empl. abs. Le mauvais goût n'est peut-être que la passion d'orner pour orner (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.188). Elles taillent [les nobles dames], elles cousent, elles ornent; elles posent des galons, des orfrois; elles brodent (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.139).
B. —Qqc.2 orne qqc.1 Être un élément d'embellissement ou d'agrément pour quelque chose. Synon. décorer, parer; agrémenter, embellir.
1. [Le suj. désigne un élément concr.] La forêt des statues qui ornent les arcades (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p.467). Les deux petites lampes roses qui ornaient sa coiffeuse (GREEN, Malfaiteur, 1955, p.151).
P. anal. Les crêtes, ou parties charnues qui ornent la tête de plusieurs genres d'oiseaux (CUVIER, Anat. comp., t.2, 1805, p.591).
MUS. Les sons passagers, qui se glissent dans la succession polyphone pendant que les accords radicaux sont au repos, enrichissent et ornent le dessin mélodique de la cantilène harmonisée (GEVAERT, Harm., 1885, p.252).
2. [Le suj. désigne une qualité abstr.] La clarté orne vos discours, mais ils sont tranchants à l'excès (A. FRANCE, Île ping., 1908, p.29). La jeunesse et la pureté ornent ces amours sans mémoire et sans prévoyance (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.166):
4. La beauté, forme naturelle de l'ordre, est conservatrice par essence. Elle soutient la religion établie dont elle orne les cérémonies; Vénus a toujours été le meilleur agent de Jupiter.
MAUROIS, Ariel, 1923, p.31.
[P. méton.; le suj. ou le compl. d'obj. désigne une pers.] Ce neveu (...) est fait pour orner toutes les dignités auxquelles vous voudrez l'élever par la suite (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.125). Ici Machiavel parle (...). Il faut que le courage du soldat orne le général (ALAIN, Propos, 1931, p.1005).
3. Empl. abs. Ce qui n'est pas pris dans la masse ne peut pas orner. C'est pourquoi l'improvisation sans règles n'est jamais belle (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.33).
C. —Qqc.1 s'orne de qqc.2 Avoir quelque chose comme ornement, être agrémenté ou embelli par quelque chose. Et le figuier poreux qui s'orne de fruits verts (BANVILLE, Cariat., 1842, p.14). Il (...) admire les scabieuses du Caucase dont s'orne notre table (GREEN, Journal, 1937, p.104).
[Constr. partic.]
1. [Le suj. désigne une partie du corps] Sa grosse menotte pâle s'orne d'une large pierre bleue (GREEN, Journal, 1932, p.116).
2. [Le suj. désigne un élément de la forme ou du contenu d'un message] Tout ce qu'il y a là-dedans est tellement plein de christianisme et ne pourrait s'orner d'une plus juste épigraphe que du précepte de saint Augustin (BARRÈS, Cahiers, t.11, 1917, p.271). Leur conversation s'orne de tout ce qui concerne la terre, les demeures telles qu'elles étaient habitées autrefois, les anciens usages, tout ce que le monde de l'argent ignore profondément (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.550).
REM. Orné, -ée, adj., typogr. Lettre ornée (v. lettre I A 2).
Prononc. et Orth.: [], (il) orne []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIIIe s. (Isopet de Lyon, éd. W. Foerster, 1691). Empr. au lat. ornare «id.», proprement «équiper, préparer»; a supplanté l'a. fr. aorner, v. adorner. Fréq. abs. littér. Orner: 824. Orné: 1581. Fréq. rel. littér. Orner: XIXe s.: a) 1259, b) 1166; XXe s.: a) 1102, b) 1135. Orné: XIXe s.: a) 2611, b) 3246; XXe s.: a) 1908, b) 1608. Bbg. DUCH. Beauté. 1960, p.87, 92-93.

orner [ɔʀne] v. tr.
ÉTYM. 1487; XIIIe en parlant du geai qui se pare des plumes du paon; lat. ornare.
1 Mettre en valeur, embellir une chose ou (vieilli) une personne, ajouter à l'agrément, à la beauté de (qqch.) par des ornements. || Orner qqch. de, avec qqch. Agrémenter, décorer, enjoliver, garnir, parer. || Orner sa maison, sa chambre avec des esquisses (→ Goguette, cit. 2), des estampes (cit. 1)… || Orner sa maison pour y recevoir des invités. Disposer. || Orner une pièce de feuillages (cit. 3), de guirlandes ( Enguirlander). || Orner un salon de fleurs ( Fleurir), de draperies ( Tapisser). || Orner une façade de drapeaux ( Pavoiser), de lampions ( Illuminer).Orner sa boutonnière (cit. 1) d'un bout de ruban ( Enrubanner), d'une fleur ( Fleurir). || Orner un corsage de galons ( Galonner, passementer, soutacher). || Orner un chapeau de glands (→ Écusson, cit. 1), d'un panache ( Panacher), de pompons ( Pomponner). || Orner ses bras de bracelets. || Orner une colonne de torsades. Rudenter. || Orner un plafond de moulures ( Moulurer), de peintures ( Peindre), de sculptures ( Sculpter).Graveur, orfèvre qui orne un ciboire ( Façonner, guillocher, ouvrager). || Orner un étui de diamants ( Diamanter), de pierres précieuses. Incruster; gemmé. || Orner un tissu de broderies. Broder, dorer.Orner un livre d'enluminures ( Enluminer), d'enjolivements (cit. 1), de tailles-douces, d'un frontispice (cit. 2). Illustrer.Pron. (Sujet n. de personne). || S'orner de bijoux. || Elles s'ornent de leurs plus beaux atours. Adorner (vx).Absolt. || S'orner (→ ci-dessous, cit. 3).(Sens passif). || Briques émaillées qui s'ornent de dessins stylisés (→ Lapis, cit. 4).
1 (…) cette admirable fontaine (…) qui est ornée de précieuses sculptures de Jean Goujon (…)
Voltaire, Poésies, « Temple du goût ».
2 Les paysannes et les servantes, qui n'ont pas assez d'argent pour se parer, ornent leur tête et leurs bras de quelques fleurs, pour qu'au moins l'imagination ait sa part dans leur vêtement (…)
Mme de Staël, De l'Allemagne, I, II.
3 (…) elle croyait que j'avais cessé de l'aimer. Dès lors, à quoi bon s'orner pour me plaire ?
Gide, Et nunc manet in te, p. 51.
4 (…) j'aimerais que vous retouchiez un peu le profil (…) Et Beltara, qui était bon homme, orna le visage de son ami du nez grec et de la bouche petite que lui avaient refusés les dieux.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XVI.
(Sujet n. de chose). Servir d'ornement à… || Arcs (cit. 15) et pyramides qui ornent une ville. || Girandoles (cit. 1) qui ornent une cheminée. || Des fleurs ornaient la table (→ Meilleur, cit. 8). || Il faut un bijou pour orner cette robe trop sévère. Égayer. || Améthyste (cit. 1) qui orne un anneau. || Diamants qui ornent une boîte. Endiamanter (→ Démonter, cit. 3).
5 Il (l'arbre) servait de refuge contre le chaud, la pluie et la fureur des vents,
Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs.
La Fontaine, Fables, X, 2.
6 Un crucifix au-dessus d'un bénitier, et deux images coloriées représentant Paul et Virginie sous un palmier bleu et Napoléon Ier sur un cheval jaune, ornaient seuls cet appartement propre et désolant.
Maupassant, Bel-Ami, II, I.
2 Mettre en valeur par un, des ornements de discours, de style. || Orateur qui orne son discours (cit. 19) de traits brillants, de figures neuves ( Enluminer, enrichir [cit. 10], illustrer), de tours grandiloquents ( Empanacher), précieux ( Enjoliver). || Orner un texte de citations. Parsemer, saupoudrer.Vx. || Orner son sujet, l'objet du discours.
7 Pour orner une telle vie, je n'ai pas besoin d'emprunter les fausses couleurs de la rhétorique, et encore moins des détours de la flatterie.
Bossuet, Oraison funèbre de Bourgoing.
3 Par métaphore ou fig. Rendre plus attrayant ou plus digne d'estime; conférer un charme, un éclat ou une valeur à qqn, qqch. Rehausser. || Orner la vérité par des fables. Colorer, habiller (→ Défigurer, cit. 8). || Orner une femme de mille perfections. Doter (→ Cristallisation, cit. 4, Stendhal).Au passif (cit. 8) :
8 (…) les qualités dont Myrtil est orné.
Molière, Mélicerte, II, 1.
9 (…) bientôt je ne vis plus que Mme d'Houdetot, mais revêtue de toutes les perfections dont je venais d'orner l'idole de mon cœur.
Rousseau, les Confessions, IX.
10 Je ne veux pas orner la vérité, comme beaucoup l'ont fait, qui ont écrit sur les abeilles.
Maeterlinck, la Vie des abeilles, III, VIII.
11 (…) je l'ornais de vertus qu'elle n'avait pas et, l'ayant enfin modelée d'après l'idée éternelle d'Odile, je pouvais être pour elle le chevalier.
A. Maurois, Climats, I, XX.
Vieilli. Enrichir. || L'éducation (cit. 8) ne doit pas seulement orner la mémoire. || Orner son esprit. Polir (→ Dédommager, cit. 2).
12 Je ne me contentais pas d'orner ma mémoire des plus beaux traits de ces chefs-d'œuvre dramatiques (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, III, XII.
Faire, former l'ornement (de qqch.). || Les grâces qui ornent son âme (→ Accord, cit. 14). || « Cette créature éblouissante avait conscience d'orner le monde où elle marchait » (→ Cadencé, cit. 5).
13 Madame, cent vertus ornent votre beauté.
Molière, le Misanthrope, V, 4.
14 Belle digne d'orner les antiques manoirs (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et Idéal », LXI.
15 (…) rien de ce qui orne et élève l'âme : pas de poésie, pas de musique, pas d'art.
Fustel de Coulanges, Leçons à l'Impératrice, p. 108.
4 (Sens affaibli). Garnir (d'un élément ajouté, sans intention esthétique). || Orner sa chambre d'un grand appareil de chauffage.REM. À l'actif, cet emploi est plus ou moins ironique; au p. p. (→ ci-dessous, p. p. adj., 3.) il est neutre et beaucoup plus usuel.
——————
orné, ée p. p. adj.
1 Orné de… : qui a (telle chose) pour ornement. || Hôtel (cit. 12) aux salons ornés de fleurs. || Robe ornée de vert (→ Jade, cit. 4). || Lampes (cit. 9) aux abat-jour ornés de volants. || Bras orné de bracelets (→ Mouvoir, cit. 14).Armoire (cit. 4) ornée de figures sculptées. || Étendards (cit. 3) ornés d'aigles d'or, brodés.Blason. || Armoiries ornées d'une devise (cit. 1).
16 Adrienne put voir le grand peigne orné de boules d'or qu'elle avait planté dans son chignon.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XIII.
Absolt. || Lettres ornées. Historié (historier).
2 (Discours, expression, style). || Style orné de comparaisons, d'allégories. Absolt. || Style orné, excessivement orné ( Chargé, tarabiscoté).
17 Les anciens disaient qu'un discours trop orné n'avait pas de mœurs, c'est-à-dire n'exprimait pas le caractère et les inclinations de celui qui parlait.
Joseph Joubert, Pensées, XVII, XXVI.
3 (Sens affaibli). Pourvu de choses nécessaires ou utiles, sans considération esthétique ( Étoffer, vx; garnir). || Pièce ornée d'un poêle (→ Étude, cit. 52). || Voiture de livraison (cit.) ornée d'une enseigne. || Bateau orné d'un gréement neuf. || Nez orné de lunettes (cit. 1). || Toit orné de cheminées.
18 Il y a une porte cochère, toujours béante, ornée de nombreuses plaques commerciales.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, IX, p. 92.
CONTR. Déparer. — (Du p. p.) Simple; nu.

Encyclopédie Universelle. 2012.