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endimancher

endimancher (s') [ ɑ̃dimɑ̃ʃe ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1572; de en- et dimanche
Revêtir des habits du dimanche, mettre une toilette plus soignée que d'habitude. Fig. « La vanité n'est que l'art de s'endimancher tous les jours » (Balzac). « Ta vulgarité ressort quand tu es endimanché » (Sartre). Il a l'air endimanché, emprunté, mal à l'aise dans des vêtements inhabituels et fragiles.

endimancher (s')
v. Pron. Mettre ses plus beaux habits, ses habits du dimanche. S'endimancher pour un mariage.
Pp. adj. Avoir l'air endimanché: paraître mal à l'aise dans de beaux habits rarement portés.

⇒ENDIMANCHER, verbe trans.
A.— [L'obj. désigne une pers.]
1. Revêtir quelqu'un de ses habits du dimanche. Des enfants habillés de mises bas, qu'on endimanche aux fêtes (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 255).
Emploi pronom. Synon. fam. se mettre en (habit de) dimanche; synon. pop. se saper. C'est fête et chacun s'est endimanché (GIDE, Carnets Égypte, 1939, p. 1049).
P. métaph. Synon. de s'enjoliver. Quant à l'histoire elle s'était endimanchée (SARTRE, Mots, 1964, p. 35).
2. P. ext. Revêtir quelqu'un d'habits trop apprêtés dans lesquels il n'est pas à l'aise ou manque de naturel. (Quasi-)synon. affubler, costumer :
... pour nous habiller, on nous endimanchait; l'austérité des coiffures, les couleurs violentes ou sucrées des satins et des taffetas éteignaient tous les visages.
BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 152.
P. métaph. L'excès d'art parnassien qui endimanche le vers, le paralyse, lui donne la physionomie parée et maussade de l'enfant à qui on a dit :« Ne te salis pas... » (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 313).
3. [P. méton. du suj., qui désigne un vêtement] Donner un air de dimanche ou un air emprunté. Un costume de velours bleu qui l'endimanchait (DABIT, Hôtel, 1929, p. 181). Emploi abs. Ce qui est neuf « endimanche », parce qu'il n'est à personne (SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 684).
B.— [L'obj. désigne un lieu] Parer, orner comme pour un dimanche, donner un air de fête à. Un sacristain préoccupé de gazes, de coussins, de tout ce qui sert à endimancher son église (RENAN, Église chrét., 1879, p. 424).
Prononc. et Orth. :[], (j')endimanche []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1572 inf. « revêtir les habits du dimanche » (J. DE LA TAILLE, La Rustique amie, f° 69 v° ds GDF. Compl.); 1611 part. passé adj. (COTGR.); 2. 1818 part. passé adj. « habillé gauchement » (STENDHAL, Journal, p. 259); 3. 1831 « orner pour une fête » (BALZAC, Peau chagr., p. 290). Dér. de dimanche; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :9.
DÉR. Endimanchement, subst. masc., rare. Action d'endimancher ou de s'endimancher; p. méton. état qui en résulte. Un air d'endimanchement mélancolique, de triste fête (LOTI, Galilée, 1896, p. 72). Des endimanchements à canotiers et grands chapeaux à plumes (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 488). []. 1re attest. 1843 « état d'une personne endimanchée » (R. TOPFFER, Voyages en zigzag ds LITTRÉ); du rad. de endimancher, suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. : 6.
BBG. — DARM. 1877, p. 96 (s.v. endimanchement). — DUCH. Beauté 1960, pp. 98-99.

endimancher [ɑ̃dimɑ̃ʃe] v. tr.
ÉTYM. 1572; de en-, dimanche, et suff. verbal.
1 Habiller (qqn) avec des habits de fête. || Des enfants que leurs parents avaient endimanchés pour l'occasion.
Habiller de façon pompeuse, apprêtée. Affubler, costumer.
1 (…) pour nous habiller, on nous endimanchait; l'austérité des coiffures, les couleurs violentes ou sucrées des satins et des taffetas éteignaient tous les visages.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, p. 152.
(Le sujet désigne le vêtement). || Un superbe costume à gilet et une cravate l'endimanchaient.
2 (1831, Balzac). Parer, orner d'une manière apprêtée, un peu ridicule. || Endimancher un lieu, une salle.(Abstrait). || Endimancher son style.
——————
s'endimancher v. pron. (plus cour. que l'actif).
|| Ils se sont tous endimanchés pour aller au baptême, à la réception. → Se mettre sur son trente-et-un.
2 Toute cette famille s'endimanche autant que ses moyens le lui permettent; souvent un petit fichu en madras et un tablier neuf sont tout ce que la femme a pu ajouter à son costume de la semaine; le mari a du linge blanc, et ce jour-là il met une cravate; ses enfants ont des bas et des souliers, ce qui ne leur arrive pas tous les jours.
Charles Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 233 (éd. 1842).
Par métaphore :
3 Quand le maître se néglige et quand le disciple se soigne et s'endimanche ils se ressemblent (…)
Sainte-Beuve, Chateaubriand jugé par un ami intime en 1803.
CONTR. Laisser aller (se), négliger (se).
DÉR. Endimanché, endimanchement.

Encyclopédie Universelle. 2012.