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embellir

embellir [ ɑ̃belir ] v. <conjug. : 2>
XIIe; de en- et beau
1 V. tr. Rendre beau ou plus beau (une personne, un visage). Cette coiffure l'embellit. avantager, flatter. « Le temps embellit celles qui, dans la jeunesse, ont les formes grosses et massives » (Balzac). Absolt Le bonheur embellit. Orner, décorer (un lieu, un intérieur). esthétiser. Plantations qui embellissent un parc. « Un oratoire sombre, embelli de bons tableaux » (Chateaubriand).
Fig. Faire apparaître sous un plus bel aspect. idéaliser, magnifier, poétiser. « J'étais obligé d'embellir de misérables aventures » (F. Mauriac). L'auteur a embelli ce personnage historique. Vous embellissez la situation. enjoliver.
2 V. intr. Devenir beau, plus beau. « Votre enfant embellit tous les jours » (Mme de Sévigné). Ne faire que croître et embellir.
⊗ CONTR. Enlaidir, gâter.

embellir verbe transitif (de bel, beau) Rendre beau ou plus beau quelqu'un, quelque chose : Embellir un parc en y plantant des fleurs. Faire paraître quelqu'un, quelque chose plus beau ; flatter : Cette coiffure l'embellit. Présenter quelque chose sous un jour plus beau que la réalité : Je ne chercherai pas à embellir la situation.embellir (difficultés) verbe transitif (de bel, beau) Conjugaison En emploi intransitif, embellir se conjugue avec l'auxiliaire avoir pour exprimer la transformation et avec l'auxiliaire être pour exprimer l'état : elle a beaucoup embelli en peu de temps ; cette jeune fille est bien embellie. - En emploi transitif, il se conjugue toujours avec avoir : ce maquillage l'a embellie. ● embellir (synonymes) verbe transitif (de bel, beau) Rendre beau ou plus beau quelqu'un, quelque chose
Synonymes :
- agrémenter
- arranger
- décorer
- égayer
- orner
- parer
Contraires :
- déparer
- détériorer
- gâcher
- gâter
Faire paraître quelqu'un, quelque chose plus beau ; flatter
Synonymes :
- flatter
Contraires :
- défigurer
- enlaidir
Présenter quelque chose sous un jour plus beau que la réalité
Synonymes :
- amplifier
- enjoliver
- farder
- idéaliser
- poétiser
- rehausser
Contraires :
- amoindrir
- avilir
- dégrader
- déprécier
- minimiser
- rabaisser
embellir verbe intransitif Devenir beau ou plus beau : Elle a embelli pendant les vacances.embellir (difficultés) verbe intransitif Conjugaison En emploi intransitif, embellir se conjugue avec l'auxiliaire avoir pour exprimer la transformation et avec l'auxiliaire être pour exprimer l'état : elle a beaucoup embelli en peu de temps ; cette jeune fille est bien embellie. - En emploi transitif, il se conjugue toujours avec avoir : ce maquillage l'a embellie.

embellir
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre beau ou plus beau. Embellir un appartement.
d2./d Fig. Orner aux dépens de l'exactitude; enjoliver. Embellir une situation dans un récit.
rII./r v. intr. Devenir beau, ou plus beau. Un enfant qui embellit chaque jour.
|| Loc. Ne faire que croître et embellir: augmenter en bien ou, iron., en mal. Sa méchanceté ne fait que croître et embellir. Syn. (Acadie) embelzir.

⇒EMBELLIR, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— Rendre beau ou plus beau.
1. [L'obj. désigne une pers. considérée du point de vue de ses qualités physiques] Antoine reporta son regard sur la mère. Tant de douceur et de tristesse embellissait ce visage fané (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1104) :
1. ... derrière elles descend Luce, légère comme un angora blanc, gentille avec ses boucles molles et mobiles, son teint de rose fraîche. Ne lui faudrait-il, comme à sa sœur, qu'une passion heureuse pour l'embellir tout à fait?
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 286.
Emploi pronom.
Réfl. dir. À son âge, une jeune personne devrait chérir la simplicité et savoir s'embellir à peu de frais (SAND, Valentine, 1832, p. 12).
Réfl. indir. [L'obj. désigne un aspect du corps] Il [Grimm] se mettait du blanc pour s'embellir le teint (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, p. 223).
Spéc. Faire apparaître plus beau que nature, avantager :
2. Il y a du ridicule dans la prétention du tyran qui se fait peindre, ou sa maîtresse, et qui veut que le modèle soit embelli, j'entends débarrassé de ces traits vulgaires et brutalement expressifs qui assurent la première ressemblance; ...
ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, p. 251.
Absol. « Les photographies du père Franck embellissent toujours » (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 303).
2. [L'obj. désigne une chose] Orner. La pharmacie (...)! Le soir (...) quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin (...) leurs deux clartés de couleur (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 82) :
3. ... je n'ai pas le courage de parler des atroces gravures enluminées qui ont la prétention mal placée d'embellir les murailles [des habitations espagnoles].
GAUTIER, Tra los Montes, Voyage en Espagne, 1843, p. 106.
♦ [Avec un compl. d'obj. second.] Je passai devant mon savetier à la jambe unique occupé d'embellir de filigranes d'or ses babouches (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 533).
B.— Au fig.
1. a) Rendre plus attrayant, plus agréable. Vous aurez appris sans doute que mon fils était venu embellir ma solitude (J. DE MAISTRE, Corresp., t. 2, 1806-07, p. 116). La conversation s'engage avec d'autant plus de chaleur que tout le monde a senti le besoin d'embellir le voyage et d'en charmer les ennuis (BALZAC, Début vie, 1842, p. 351) :
4. Madame Dupin de Chenonceaux aima religieusement cet homme de bien, partagea ses idées, embellit sa vieillesse par des soins touchants et reçut à Chenonceaux son dernier soupir.
SAND, Histoire de ma vie, t. 1, 1855, p. 49.
Emploi pronom. à sens passif. Ces méditations confuses dont parfois mon isolement s'embellit (BARRÈS, Homme libre, 1889, p. 176).
b) Rendre plus intéressant en ajoutant des détails plus ou moins exacts. Embellir une histoire, un récit. La prétendue trahison du poète fut alors envenimée et embellie des circonstances les plus aggravantes (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 500) :
5. C'était un conte de fées. Grand-père y ajoutait un peu, pour embellir l'histoire; ...
ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 20.
Absol. Il y a donc deux manières de falsifier : l'une par le travail d'embellir; l'autre, par l'application à faire vrai (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 105).
Emploi pronom. à sens passif. Les informations s'embellissaient en se propageant. Dans les journaux étrangers, elles s'agrémentaient de contresens (ROLLAND, J. Chr., Amies, 1910, p. 1908).
2. a) Donner plus de noblesse, de grandeur morale. Un ménage uni ne va jamais sans de petits sacrifices réciproques, qui grandissent et embellissent celui qui les fait (GIDE, Geneviève, 1936, p. 1396). Il faut des hommes sur la terre qui vivent comme gratuitement et dont la seule fonction soit de l'embellir et de l'anoblir (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1937, p. 26) :
6. ... je ne crois pas que rien au monde embellisse une âme plus insensiblement, plus naturellement, que l'assurance qu'il y a quelque part, non loin d'elle, un être pur et beau qu'elle peut aimer sans arrièrepensée.
MAETERLINCK, Le Trésor des humbles, 1896, p. 263.
b) Emploi pronom. à sens passif. Acquérir plus de noblesse, de grandeur morale. L'action terroriste s'embellissait tout d'abord du sacrifice que lui faisait le terroriste (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 210).
II.— Emploi intrans. ou pronom. à sens passif. Devenir beau ou plus beau.
A.— Emploi intrans. Il était grandi et embelli, avec un certain air plus entreprenant et plus tapageur (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 388).
Au fond de nous, un être primitif (...) se réjouit avec confiance d'une suite de jours qui vont verdir, et de semaine en semaine, embellir (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 245).
Au fig. Les disparus embellissent dans le souvenir. On les habille pour toujours de leur sourire le plus clair (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 361).
Loc., fam. Ne faire que croître et embellir.
B.— Emploi pronom. à sens passif. La population s'embellit, s'enlaidit dans un rapport exact avec le paysage (MICHELET, Journal, 1838, p. 277). Leurs visages s'embellirent de regards farouches et elles gardaient leurs enfants serrés contre la poitrine (GIONO, Le Hussard, 1951, p. 221).
Spéc. Paraître plus beau :
7. Le passé s'adoucit aux yeux de la souffrance, Autant qu'aux jeunes yeux où reluit l'espérance S'embellit l'avenir.
SAINTE-BEUVE, Vie et pensées de Joseph Delorme, 1829, p. 38.
Rem. 1. ,,Embellir se conjugue avec l'auxiliaire avoir, quand on veut exprimer l'action : il a embelli depuis quelque temps; avec l'auxiliaire être, quand on veut marquer l'état : comme cette femme est embellie!`` (LITTRÉ). 2. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. embellissant, ante. Qui embellit. Cette lumière embellissante qui se répand aisément et fait croire à ce qu'on désire, à ce qu'on aimerait (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 2, 1818-69, p. 451). b) Le part. passé adj. embelli, ie. Qui est devenu plus beau. Il demanda comment allait madame des Aubels. — Très bien, répondit Maurice, un peu engraissée et très embellie (FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 313). Ils font voir l'existence différente embellie, délicieuse (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Enragée? 1883, p. 882). c) Le subst. masc. embellisseur. Celui qui embellit. Les embellisseurs à contre-sens de cette malheureuse ville [de Caen], qui fut belle (BARB. D'AUREV., 3e Memorandum, 1856, p. 44).
Prononc. et Orth. :[(e)], (j')embellis [(e)li]. Var. en [e] ds FÉR. 1768 et Crit. t. 2 1787 (var. orth. corresp. embélir ds FÉR. Crit. t. 2 1787), BESCH. 1845; FÉL. 1851, Pt ROB. (5 dict. sur 16). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1160 intrans. enbelir « plaire » (Eneas, 7999 ds T.-L.), seulement en a. fr.; 1165-70 trans. anbelir « rendre plus beau, parer » (CHR. DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 5525). Dér. de bel, beau; préf. en-; dés. -ir. Fréq. abs. littér. :770 (embelli : 185). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 132, b) 848; XXe s. : a) 671, b) 594. Bbg. DUCH. Beauté 1960, p. 48; pp. 55-59. — GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 35.

embellir [ɑ̃beliʀ; ɑ̃bɛliʀ] v.
ÉTYM. XIIe; de em- (en-), bel, beau, et suff. verbal.
A V. tr.
1 Rendre beau ou plus beau (une personne, un visage). || Ce peintre embellit son modèle.(Sujet n. de chose). || Cette coiffure embellit même un visage ingrat. Arranger, flatter. || Expression qui embellit les traits (→ Douceur, cit. 33).Orner, décorer de manière à rendre beau. || Embellir un intérieur en l'ornant de fleurs ( Fleurir), de dessins, de peintures ( Décorer, égayer). || Motif gracieux qui embellit un fronton. Enjoliver, ornementer.Passif et p. p. || Être embelli par… || Objet embelli de matières précieuses. Émailler, enrichir, rehausser.Absolt. || Un discret maquillage embellit. || L'amour embellit.
1 (…) cette charmante figure, embellie encore par l'attrait puissant des larmes.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XXIII.
2 (…) la gloire est pour un vieil homme ce que sont les diamants pour une vieille femme; ils la parent et ne peuvent l'embellir.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 136.
3 Le temps, qui change si malheureusement les figures à traits fins et délicats, embellit celles qui, dans la jeunesse, ont les formes grosses et massives (…)
Balzac, le Petit Bourgeois, Pl., t. VII, p. 137.
2 Fig. Faire apparaître sous un plus bel aspect. || Cette rencontre embellit son existence. || L'imagination embellit la réalité. || Embellir son héros, en parlant d'un auteur. Idéaliser, poétiser (→ Amoindrir, cit. 3). || Embellir un récit, une histoire, en l'agrémentant de fictions. Agrémenter, émailler.Rendre trop beau. || Embellir la vérité. || Embellir la situation, en dissimulant les dangers (cf. Semer de fleurs le bord du précipice).Absolt. || Vous embellissez toujours ! || Auteur qui dénature sous prétexte d'embellir. Broder.
4 La vie des héros a enrichi l'histoire, et l'histoire a embelli les actions des héros (…)
La Bruyère, les Caractères, I, 12.
5 Ma mauvaise tête ne peut s'assujettir aux choses. Elle ne saurait embellir, elle veut créer. Les objets réels s'y peignent tout au plus tels qu'ils sont; elle ne sait parer que les objets imaginaires.
Rousseau, les Confessions, IV.
6 (…) notre enfance laisse quelque chose d'elle-même aux lieux embellis par elle, comme une fleur communique un parfum aux objets qu'elle a touchés.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 92.
7 (…) j'étais obligé d'embellir de misérables aventures (…)
F. Mauriac, le Nœud de vipères, I, p. 18.
B V. intr. Devenir beau, plus beau.REM. Dans ce sens, on emploie les auxiliaires être ou avoir selon la nuance à traduire (l'action ou l'état). || Cette jeune fille a beaucoup embelli ces derniers temps; elle est maintenant très embellie.
8 Votre enfant embellit tous les jours; elle rit, elle connaît; j'en prends beaucoup de soin.
Mme de Sévigné, 139, 25 févr. 1671.
Loc. Ne faire que croître (cit. 5 et 6) et embellir. Amplifier (s').
——————
s'embellir v. pron.
1 (Réfl.). Se rendre plus beau. || Chercher à s'embellir par la parure.
9 Tel est le sentiment qu'avait nourri l'éducation, et qui (…) lui donnait pour but la formation de la beauté. Certainement la race était belle, mais elle s'était embellie par système; la volonté avait perfectionné la nature (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 198.
2 (Passif). Être embelli; devenir plus beau (→ ci-dessus, B.).
10 (…) son esprit s'ouvre et se forme de jour à autre, comme sa taille, qui s'embellit extraordinairement (…)
La Bruyère, Lettre à Condé.
11 En l'écoutant, la face épaisse et suante de l'abbé Godard se transfigurait d'une bonté exquise, ses petits yeux colères s'embellissaient de charité, sa bouche grande prenait une grâce douloureuse.
Zola, la Terre, p. 54.
12 Ce n'est point que le souvenir de ces lieux s'embellisse (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, III, p. 69.
CONTR. Enlaidir. — Déparer, désembellir, désenchanter, gâter. — Amoindrir (cit. 3).
DÉR. Embellie. — Embellissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.