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redouter

redouter [ r(ə)dute ] v. tr. <conjug. : 1>
XI e; de re- et douter « craindre »
Craindre comme très menaçant. Redouter qqn. « Flatter ses ennemis parce qu'on les redoute » (Péguy). Redouter le jugement, la colère de qqn. Que redoutez-vous ? Appréhender. Redouter l'avenir. P. p. adj. « Cet âge tant redouté de trente ans » (Gautier). — REDOUTER DE (et inf.). appréhender, s'effrayer. « elle redoutait d'être sans force, s'il la surprenait un soir toute seule » (Zola). — REDOUTER QUE (et subj.). Je redoute qu'il n'apprenne la vérité. « Chacun redoutait que l'autre ne lui posât des questions précises » (A. Hermant). ⊗ CONTR. Souhaiter.

redouter verbe transitif (de douter) Craindre vivement quelqu'un, quelque chose : Redouter de rencontrer quelqu'un.redouter (synonymes) verbe transitif (de douter) Craindre vivement quelqu'un, quelque chose
Synonymes :
- appréhender
- avoir peur
- craindre
- trembler

redouter
v. tr. Avoir peur de, craindre. Redouter qqch, qqn. Il redoute qu'elle parle.
|| v. tr. ind. Il redoute d'arriver en retard.

⇒REDOUTER, verbe trans.
Craindre fortement quelqu'un ou quelque chose; appréhender (quelque chose à venir) avec angoisse. Synon. appréhender, avoir peur, craindre; anton. souhaiter. Un chef, un maître redouté. C'est au pécheur tremblant, c'est au coupable épouvanté de redouter la mort (DUMAS père, Intrigue et amour, 1847, V, tabl. 9, 2, p. 291). Je réduis au minimum les chances et les risques d'un incident brutal dont je redoute les suites (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 318).
Redouter de + inf. Comme j'aurais redouté de vivre avec elle! Pas une de mes faiblesses ne lui eût échappé, car elle voyait tout d'un oeil impitoyable (GREEN, Journal, 1956, p. 228). Mais, redoutant par-dessus tout de retomber sous le joug, elle [la Convention] s'empressa de remettre la main sur le pouvoir exécutif (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 434).
Redouter que + subj. Ce fut une belle pétarade dont il est à redouter que l'ennemi, derrière ses murs, ne souffrît pas plus que ça (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 142).
Part. passé en empl. adj. Chef redouté; âge redouté. M. Alexandre Dumas (...) n'était pas encore (...) un moraliste redouté, un des directeurs spirituels de son siècle (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p. 1).
Rem. Sur l'empl. de ne dit explétif dans cette dernière constr., v. craindre I B 2 rem. 1.
Prononc. et Orth.:[], (il) redoute [-dut]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 redoter (Couronnement de Louis, 686 ds T.-L.). Dér. de douter, d'abord att. en a. fr. au sens de « craindre »; préf. re-. Fréq. abs. littér.:2 911. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 020, b) 4 094; XXe s.: a) 3 914, b) 4 397.

redouter [ʀ(ə)dute] v. tr.
ÉTYM. XIe; comp. de re-, et douter au sens de « craindre » (vx).
1 V. tr. Craindre comme très menaçant. Craindre, peur (avoir). || Redouter qqn (→ Musique, cit. 25). || Flatter (cit. 39) les gens qu'on redoute. || Homme à redouter. Redoutable (→ 1. Porter, cit. 13). || Redouter le jugement de qqn (→ Intransigeance, cit. 3). || « Il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits » (→ Blâmer, cit. 7, Beaumarchais).Craindre, en attendant avec angoisse. || Redouter et souhaiter à la fois (→ Bombardement, cit. 1). Appréhender. || Redouter et désirer dans le même moment (→ Contemplation, cit. 6). || Redouter l'avenir (→ 1. Défier, cit. 12), l'hiver (→ Attente, cit. 24), une éventualité fâcheuse (→ Amulette, cit. 3), le moment de…, où… (→ Étrenne, cit. 8; palper, cit. 4).
1 Leur haine pour Hector n'est pas encore éteinte
Ils redoutent son fils (…)
Racine, Andromaque, I, 4.
2 Une femme qui passe son temps à redouter les grossesses n'est qu'une espèce d'impotente et n'ira jamais bien loin dans la réussite.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 71.
Redouter que… (appelant normalement le ne dit explétif. → Ne, III., 1., a). || Il redoute qu'on l'exploite (cit. 12). || Je redoutais qu'à la longue elle perdît son indulgence (→ Pharisien, cit. 5). || Redoutons qu'il ne se fâche.
3 Chacun redoutait que l'autre ne lui posât des questions précises et ne l'obligeât d'expliquer ce que sa propre conscience ne lui expliquait pas.
A. Hermant, les Épaves, II, II.
2 V. tr. ind. || Redouter de… Appréhender, effrayer (s'). || Redouter de voir qqn (→ Crainte, cit. 11). || On redoutait de comprendre ces griefs mystérieux (cit. 8).
4 Sa grande peur venait de ce qu'elle redoutait d'être sans force, s'il la surprenait un soir toute seule et s'il s'avisait de l'embrasser.
Zola, l'Assommoir, VIII, t. II, p. 6.
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redouté, ée p. p. adj.
|| Un chef redouté (→ Escadron, cit. 1).Une éventualité redoutée.Cet âge tant redouté de trente ans (→ Galbe, cit. 5).
CONTR. Mépriser, négliger, souhaiter.
DÉR. Redoutable.

Encyclopédie Universelle. 2012.