lumière [ lymjɛr ] n. f.
• 1080 au sens III; lat. luminaria « flambeau », en lat. ecclés. « lumière », de lumen, luminis « lumière »
I ♦ (XIIe)
A ♦ Cour. Agent physique capable d'impressionner l'œil, de rendre les choses visibles.
1 ♦ Ce par quoi les choses sont éclairées. ⇒ clarté. Émettre, répandre de la lumière. ⇒ briller, éclairer, illuminer, luire, 1. rayonner, scintiller; lumineux. Source de lumière. « La lumière, répartie sur tous les objets, les éclairait avec une extrême netteté » (France). ⇒ éclairage. Flots, torrents de lumière. Rai, rayon, filet de lumière. Lumière intense, vive. ⇒ éclat. « Trop de lumière éblouit » (Pascal). Lumière diffuse, douce, indécise. ⇒ lueur, reflet. Lumière tamisée, voilée. ⇒ demi-jour, pénombre. — Lumière du soleil, du jour. ⇒ jour. Travailler à la lumière du jour. — Astron. Lumière cendrée : reflet du clair de Terre sur la Lune, vu de la Terre. — Lumière artificielle, électrique. La lumière d'une lampe, d'un phare. — Relatif à la lumière (⇒ actinique) . Qui se tourne vers la lumière (⇒ héliotropisme, phototropisme) . Qui fuit, craint la lumière (⇒ lucifuge; photophobie) . — Spectacle son et lumière.
2 ♦ Absolt Lumière du jour. « Une fenêtre qui laissait entrer plus d'air que de lumière » (France). Poét. Ouvrir les yeux à la lumière, naître.
♢ Lumière artificielle. Donner de la lumière, allumer. Allumer la lumière (emploi critiqué). Éteindre la lumière.
3 ♦ (XIIe « lampe ») Source de lumière, point lumineux. Les lumières de la ville. Paris, Ville lumière. « À l'extrémité du souterrain [...] il aperçut une lumière » (Hugo).
4 ♦ Représentation picturale de la lumière, éclairage. Contraste de lumière et d'ombre. ⇒ clair-obscur. Touche de lumière. Effet de lumière.
5 ♦ Loc. (trad. esp.) Habit de lumière : le costume, brodé de fils brillants, du torero qui a reçu l'alternative.
B ♦ (XIXe) Sc. Radiations visibles ou invisibles, flux de photons émis par les corps incandescents ou luminescents (⇒ photo-; optique, optoélectronique). Théories (corpusculaire, ondulatoire, électromagnétique, quantique) sur la nature de la lumière. Quantité, flux de lumière (⇒ candela, lumen, lux, phot) . Lumière cohérente, monochromatique (⇒ laser) . Lumière et couleurs. Lumière blanche, solaire, que l'on peut décomposer en un spectre continu. Lumière noire ou lumière de Wood, radiations ultraviolettes excitant la fluorescence. — Vitesse de la lumière, environ 300 000 km/s. Année de lumière. ⇒ année-lumière. Diffraction, polarisation, réflexion, réfraction de la lumière.
II ♦ (XIIe) Fig.
1 ♦ Ce qui éclaire, illumine l'esprit. « Pour obscurcir les lumières de sa raison » (Rousseau). Lumière naturelle, révélée. « Cette mélancolie qui enveloppe l'âme et lui cache la lumière de Dieu » (France). Les lumières de la foi. Absolt La Lumière, Dieu, la Vérité, le Bien. Les esprits de lumière, les anges.
2 ♦ (Dans des expr., surtout verbales) Ce qui rend clair, fournit une explication. ⇒ clarté, éclaircissement. L'auteur jette une lumière nouvelle sur la question. « Ce fut là pour moi un trait de lumière » (Renan). Faire la lumière, toute la lumière sur qqch. : faire toutes les révélations et explications nécessaires. ⇒ élucider. À la lumière des événements.
3 ♦ État de ce qui est visible, évident pour tous. ⇒ évidence. Mettre en lumière, en pleine lumière, éclairer, signaler, rendre explicite (cf. Au grand jour).
4 ♦ Vieilli Connaissance. « Vous en acquerrez quelque petite lumière » (Bossuet). — LES LUMIÈRES : la capacité intellectuelle naturelle, l'intelligence; les connaissances acquises, le savoir. « Les hommes se conduisaient par leurs lumières plutôt que par leurs passions » (Rousseau). Avoir des lumières sur qqch., sur un sujet. J'ai besoin de tes lumières.
♢ « La progression des lumières » (Chateaubriand). Les lumières, le Siècle des lumières : le XVIII e siècle (cf. angl. enlightenment, all. Aufklärung ).
5 ♦ Une lumière : une personne de grande intelligence, de grande valeur. ⇒ flambeau, phare, sommité. « l'une des lumières du Conseil d'État » (Balzac). — Loc. fam. (mil. XXe) Ce n'est pas une lumière : il (elle) n'est pas très intelligent(e).
III ♦ Par ext. (1080 « embouchure du cor »)
1 ♦ Techn. Ouverture pratiquée dans un instrument, un outil, une machine. ⇒ jour, orifice. Lumière du canon des anciens fusils. Lumières d'admission, d'échappement, dans un moteur à explosion. Lumières des tiroirs d'une machine à vapeur, par lesquelles se font l'entrée et la sortie de la vapeur. La lumière d'un instrument à pinnule, petit trou pour la visée.
2 ♦ Cavité centrale d'un objet creux de section circulaire. La lumière d'un tuyau. — Anat. Lumière intestinale, utérine.
⊗ CONTR. Obscurité, 1. ombre. — Aveuglement, erreur.
● lumière nom féminin (latin ecclésiastique luminaria, du latin classique lumen, -inis) Rayonnement électromagnétique dont la longueur d'onde, comprise entre 400 et 780 nm, correspond à la zone de sensibilité de l'œil humain, entre l'ultraviolet et l'infrarouge. Clarté émise par le soleil, qui éclaire les objets et les rend visibles : Laisser pénétrer la lumière dans la pièce. Éclairage artificiel : Éteindre la lumière. Source lumineuse, appareil, lampe, etc., propres à l'éclairage : Il reste une lumière allumée chez eux. Éclat du regard manifestant un état, un sentiment : Une lumière d'intelligence brille dans son regard. Éclaircissement, ce qui fait comprendre : Ces informations n'ont apporté aucune lumière dans le débat. Littéraire. Personne d'une grande intelligence, d'un savoir éclatant : Une lumière du barreau. Anatomie Espace occupant l'intérieur d'un organe tubulaire (vaisseau ou autre canal de l'organisme). Armement Ouverture pratiquée dans le canon des anciennes armes à feu et par laquelle on enflammait la charge. Arts décoratifs Branche d'un candélabre (dont on dira qu'il est à trois, à six lumières, etc.). Beaux-arts Partie claire, ou plus éclairée que les autres, dans un tableau, une gravure, un dessin. (Souvent au pluriel) Mécanique Orifice ménagé dans une pièce afin d'y permettre le passage d'une autre pièce, d'un fluide, d'un outil de démontage, etc. Menuiserie Ouverture située entre la lame et le fût d'un rabot, pour évacuer les copeaux. ● lumière (citations) nom féminin (latin ecclésiastique luminaria, du latin classique lumen, -inis) Louis Aragon Paris 1897-Paris 1982 De la femme vient la lumière. Le Roman inachevé Gallimard René Char L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse, 1907-Paris 1988 Il faut souffler sur quelques lueurs pour faire de la bonne lumière. Les Matinaux Gallimard René Daumal Boulzicourt, Ardennes, 1908-Paris 1944 Tout poème naît d'un germe, d'abord obscur, qu'il faut rendre lumineux pour qu'il produise des fruits de lumière. Poésie noire et poésie blanche Gallimard Robert Desnos Paris 1900-Terezín, Tchécoslovaquie, 1945 Les disciples de la lumière n'ont jamais inventé que des ténèbres peu opaques. Corps et biens Gallimard Jean Giono Manosque 1895-Manosque 1970 Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière. Ennemonde Gallimard Édouard Herriot Troyes 1872-Saint-Genis-Laval, Rhône, 1957 Académie française, 1946 Il y a, pour les écrivains français, une qualité plus belle que la couleur : la lumière. Créer Payot Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais, dans l'œil du vieillard, on voit de la lumière. La Légende des siècles, Booz endormi Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir, et assez d'obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. Pensées, 430 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. Francis Ponge Montpellier 1899-Le Bar-sur-Loup 1988 Il ne faut cesser de s'enfoncer dans sa nuit : c'est alors que brusquement la lumière se fait. Pour un Malherbe Gallimard Pierre Reverdy Narbonne 1889-Solesmes 1960 La gloire est un vêtement de lumière qui ne s'ajuste bien qu'aux mesures des morts. En vrac Éditions du Rocher Edmond Rostand Marseille 1868-Paris 1918 Académie française, 1901 C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. Chantecler, II, 3, Chantecler Fasquelle Tristan Tzara Moineşti, Roumanie, 1896-Paris 1963 Chaque ombre à son âme reconnaît la lumière. Entre-temps Le Calligraphe Bible Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Ancien Testament, Genèse I, 3 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». Bible Conduisez-vous en enfants de lumière. Saint Paul, Épître aux Éphésiens, V, 8 Bible Tous vous êtes des enfants de la lumière, des enfants du jour. Nous ne sommes pas de la nuit, des ténèbres. Saint Paul, Épître aux Thessaloniciens, Ire, V, 5 Johann Wolfgang von Goethe Francfort-sur-le-Main 1749-Weimar 1832 Plus de lumière ! Mehr Licht ! Commentaire Dernières paroles de Goethe sur son lit de mort, et dont le sens est controversé. Djalal al-Din Rumi Balkh, Khorasan, 1207-Konya, dans le pays de Rum, 1273 La femme est le rayon de la lumière divine. Mathnawi Friedrich, baron von Hardenberg, dit Novalis Wiederstedt, près de Hettstedt, Saxe, 1772-Weissenfels 1801 La lumière a son temps qui lui est mesuré, Mais le règne de la nuit Ne connaît ni temps ni espace, Le sommeil a pour lui toute l'éternité ! Zugemessen ward dem Lichte seine Zeit ; aber zeitlos und raumlos ist der Nacht Herrschaft. — Ewig ist die Dauer des Schlafs. Hymnes à la nuit ● lumière (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique luminaria, du latin classique lumen, -inis) Orthographe 1. On écrit une année de lumière, des années de lumière, sans trait d'union, ou une année-lumière, des années-lumière, avec un trait d'union. Dans l'usage scientifique, on emploie aujourd'hui année de lumière de préférence à année-lumière. 2. Philosophie des lumières (= mouvement philosophique du XVIIIe s.) s'écrit le plus souvent avec une minuscule à lumières, mais on le rencontre également avec une majuscule : le siècle des lumières ou le siècle des Lumières ; « Le marquis professait une haine vigoureuse pour les lumières. Ce sont les idées, disait-il, qui ont perdu l'Italie »(Stendhal). Emploi 1. On dit éteindre la lumière, donner de la lumière, faire de la lumière (ou, au figuré, faire la lumière surqqch). Recommandation Allumer la lumière est un pléonasme fréquent dans l'expression orale relâchée. Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, dire ou écrire : faire (ou donner) de la lumière ou allumer la lampe. 2. L'année-lumière (dite aujourd'hui année de lumière) est en astronomie une unité de distance et non une unité de temps (c'est la distance parcourue par la lumière en une année). On peut donc dire, en emploi figuré, cela se passait à des années-lumière (= cela se passait très loin), mais non cela se passait il y a des années-lumière (pour cela se passait il y a très longtemps). ● lumière (expressions) nom féminin (latin ecclésiastique luminaria, du latin classique lumen, -inis) Agir en pleine lumière, de manière à être visible, connu de tous. À la lumière de quelque chose, en fonction des connaissances acquises. Faire la lumière sur quelque chose, l'élucider, l'expliquer ; révéler les tenants et les aboutissants d'une affaire. Habit de lumière, habit brodé de fils brillants du torero consacré. Mettre quelque chose en lumière, le faire ressortir, le mettre en évidence. Ne pas être une lumière, avoir peu de connaissances dans un domaine ; être peu intelligent ou même stupide, idiot. Revoir la lumière, recouvrer la vue ; sortir des ténèbres, d'un cachot. Courbe de lumière, graphique indiquant la variation d'éclat d'un astre en fonction du temps. Examen en lumière de Wood, examen employé pour le diagnostic des maladies cutanées, utilisant un rayonnement ultraviolet donnant des effets de fluorescence. Lumière froide, lumière ne renfermant pratiquement pas de rayonnement infrarouge (électroluminescence, bioluminescence par exemple). Lumière noire, rayonnement ultraviolet provoquant la fluorescence de certains corps. Essence de lumière, espèce forestière ayant besoin de lumière pour son développement (par exemple le chêne, le pin maritime). Anges de lumière, bons anges, par opposition aux démons, ou anges des ténèbres. ● lumière (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique luminaria, du latin classique lumen, -inis) Clarté émise par le soleil, qui éclaire les objets et...
Synonymes :
- jour
Contraires :
- nuit
- obscurité
Éclat du regard manifestant un état, un sentiment
Synonymes :
- étincelle
Éclaircissement, ce qui fait comprendre
Synonymes :
- éclairage
- précision
Littéraire. Personne d'une grande intelligence, d'un savoir éclatant
Synonymes :
- flambeau
- fleuron
- gloire
- phare
- sommité
Sylviculture. Essence de lumière
Contraires :
lumière
n. f.
rI./r Ce qui éclaire (au sens propre).
d1./d PHYS Ensemble de particules élémentaires (nommées photons) se déplaçant à très grande vitesse (299 792,427 km/s dans le vide) et présentant les caractères d'une onde.
|| Lumière froide, émise par les corps luminescents.
|| Lumière comprimée, dans laquelle les fluctuations aléatoires ont été diminuées par un traitement physique. (V. cohérent.)
|| Lumière visible, dont les ondes électromagnétiques ont une longueur d'onde comprise entre 0,4 et 0,8 mum. (V. visible.)
|| ASTRO Lumière cendrée: lumière solaire reçue par la Lune par effet de réflexion sur la Terre. (De la Terre, elle permet de distinguer le relief lunaire peu avant ou peu après la nouvelle lune. Pour un astronaute placé sur la Lune, la lumière cendrée est le clair de Terre.)
|| Lumière zodiacale: lueur blanchâtre, allongée dans le plan de l'écliptique, que l'on peut voir après le coucher du soleil ou avant son lever.
|| Année de lumière: V. année-lumière.
d2./d Cour. Phénomène spontanément perçu par l'oeil et susceptible d'éclairer et de permettre de voir. La lumière du soleil, du jour ou, absol., la lumière. La lumière d'une lampe.
|| Ouvrir les yeux à la lumière: naître.
— Voir la lumière: vivre.
|| Ce qui sert à éclairer, lampe. Apportez de la lumière, que je puisse lire.
— (Plur.) (Liban) Phares d'un véhicule.
|| Représentation de la lumière en peinture. La lumière argentée d'un Corot.
|| Habit de lumière: costume brodé de fils brillants des toreros.
d3./d Point lumineux, tache lumineuse. Apercevoir une lumière dans la nuit. Les ombres et les lumières d'un tableau.
d4./d (Québec) Fam. Ampoule électrique.
|| (Québec) Feu de circulation. Passer sur la lumière rouge.
rII./r Ce qui éclaire (au sens figuré).
d1./d Ce qui permet de comprendre ou de savoir. Les lumières de la foi, de la raison.
|| Faire la lumière sur une chose, la révéler, l'expliquer.
|| Mettre en lumière, en pleine lumière: faire voir clairement, mettre en évidence.
d2./d (Plur.) Les lumières: la connaissance. Mes lumières sur ce sujet sont très réduites.
d3./d Les lumières: la connaissance rationnelle (par oppos. à l'obscurantisme).
|| Le siècle des Lumières: le XVIIIe s., entre 1715 et 1789, marqué en France par l' Encyclopédie, et qui se caractérise par le rejet de l'autorité et du fanatisme, au nom du progrès et de la raison.
d4./d Fam. Ce n'est pas une lumière: il n'est pas très intelligent.
rIII/r Orifice
d1./d Dans certains instruments d'optique, petit trou servant à la visée.
d2./d Ouverture dans le fût d'un rabot, pour loger le fer.
d3./d Ouverture d'admission et d'échappement dans le cylindre d'une machine à vapeur ou d'un moteur à deux temps.
Encycl. Phys. - La lumière présente un double aspect, corpusculaire et ondulatoire, qui a été expliqué par la mécanique ondulatoire. à chaque particule (le photon pour la lumière) de quantité de mouvement p est associée une onde de longueur d'onde a = h p, où h est la constante de Planck, égale à 6,62.10 -34 joule-seconde. La vitesse de la lumière dans le vide, notée c, s'élève à 299 792,457 km/s; cette vitesse, la plus élevée qu'on connaisse dans l'Univers, sert de référence. (V. encycl. relativité.) Les corps portés à haute température (comme les étoiles), les flammes, les décharges électriques dans les gaz produisent de la lumière. Il en est de même des corps luminescents. Quand elle traverse un prisme, la lumière se décompose et forme un spectre dont la structure varie avec la source (arc-en-ciel pour la lumière blanche). Nous percevons la lumière grâce à nos yeux, systèmes optiques complexes; les images se forment sur la rétine, qui contient deux sortes d'éléments sensibles: les bâtonnets, qui donnent la sensation de noir et de blanc; les cônes, qui contiennent trois substances photosensibles assurant la sensation des couleurs.
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lumière
(Louis) (1864 - 1948) chimiste et industriel français, inventeur du cinématographe et précurseur du septième art. Il tourna, à partir de 1895, de nombreux films: l'Arroseur arrosé, l'Arrivée du train en gare de La Ciotat, etc.
⇒LUMIÈRE, subst. fém.
A.— 1. Lang. cour. Énergie émanant d'un corps agissant sur la rétine de manière à rendre les choses visibles. Un rayon pâle du soleil de décembre traversait la croisée du galetas et traînait sur le plafond de longs filandres d'ombre et de lumière (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 523) :
• 1. La lumière, prise en masse, c'est-à-dire tout le système des rayons actuellement visibles, pourrait perdre son action spéciale sur la rétine, (...) que nous pourrions encore, non seulement arriver à la connaissance du monde extérieur et des corps à distance, mais même découvrir l'existence et les propriétés caractéristiques du principe lumineux rendu invisible...
COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 154.
SYNT. Lumière abondante, allumée, ardente, avare, blafarde, chaude, crue, diffuse, douce, dure, froide, lointaine, oblique, profuse, tamisée, vacillante, verticale, vive; lumière blanche, bleue, blonde, grise, jaune, pâle, pourpre, rose, rouge, terne; action, auréole, bain, cercle, champ, degré, effet, excès, faisceau, filet, flot, foyer, gerbes, goutte, halo, impression, intensité, jets, nappe, océan, rais, rayon de lumière; éclat de la lumière; tourner le dos à la lumière; ouvrir les yeux à la lumière.
a) [La lumière émane d'une source naturelle] Lumière des astres, des étoiles, de l'aurore, du matin, du crépuscule, du soir; traînée de lumière d'une comète; lumière hivernale, polaire, tropicale; variations de la lumière suivant les points du globe; la lumière baisse, croît, décroît, se lève. Sur la paroi éclairée ruisselait en cascade de feu une lumière aveuglante comme celle qui émane des métaux en fusion (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 160). La lumière du jour a fini par s'infiltrer dans les crevasses sans fin qui sillonnent cette région de la terre (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 17) :
• 2. Il ne fallait pas songer à filer par le pont Royal que les incendies éclairaient d'une éclatante lumière de plein soleil.
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 610.
♦ Lumière lunaire. Lumière dont les radiations sont renvoyées par la surface de la lune. On s'est couché, je dis donc, au petit bonheur des lits métalliques et à la lumière lunaire, c'était si neuf ces locaux que l'électricité n'y venait pas encore (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 107).
— ARTS PLAST.
♦ Au plur. Effets, taches, touches de couleurs qui représentent les parties éclairées dans un dessin, une gravure ou un tableau :
• 3. ...Rubens. — quoiqu'il soit reconnu que la chaleur est dans les ombres, les ombres reflétées, et la froideur dans les lumières, — employait le jaune de Naples, qui est une couleur chaude, dans ses lumières...
GONCOURT, Journal, 1894, p. 591.
Jeu des lumières et des ombres. Le peintre moderne, attentif aux jeux des lumières et des ombres. (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 14).
b) [La lumière émane d'une source artificielle] Lumière d'une bougie, d'une chandelle, d'un cierge, d'un flambeau, d'une lanterne, d'un lustre, d'un phare, d'un projecteur, d'un réverbère, d'une veilleuse; lumière électrique; lumière du gaz. Les crinières de leurs casques, et leurs grands manteaux blancs soulevés derrière eux passaient sur la lumière des becs de gaz, qui se tordaient au vent dans la brume (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 276). La lumière de la lampe électrique, le temps d'un éclair, la frappa en plein visage (BERNANOS, Crime, 1935, p. 742). Mes yeux sont trop fatigués pour me permettre une lecture prolongée à la lumière artificielle (GIDE, Journal, 1943, p. 166).
♦ Donner de la lumière. Allumer :
• 4. Éclairer, allumer :On entend assez souvent cette expression (...) : éclairer le gaz. Elle nous choque, quoiqu'elle soit identique à allumer le gaz, puisque allumer, c'est adluminare, donner de la lumière à..., comme éclairer, c'est donner de la clarté à...
GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 158.
— P. méton. Source lumineuse, appareil d'éclairage. Toutes les lumières du salon, lustres, appliques, feux électriques répartis sur les tables, prirent une touche sèche et une patine artificielle, en face du vaste bleu encore visible qui commençait à se faire sentir de partout (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 186).
♦ Les lumières de la ville. À l'aube, je vais m'asseoir sur le tertre du dolmen. Les lumières de la ville brillent encore dans un crépuscule bleu de roi (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 128).
SYNT. Allumer, éteindre la/les lumière(s); apporter des lumières; donner, faire, fournir de la lumière; répondre, recevoir la lumière; apercevoir, voir la/les lumières; lire, travailler à la lumière; Paris, ville-lumière.
2. Lang. sc.
a) ASTRONOMIE
♦ Lumière cendrée. Lumière provenant de la terre et réfléchie sur la lune de manière à l'éclairer quand, privée de la lumière solaire, elle prend l'aspect d'un croissant :
• 5. ... les jeunes frondaisons s'écartaient pour découvrir de brillants bouquets d'étoiles (...), un fin croissant de lune dans le creux duquel tout le reste de l'astre apparaissait translucide, éclairé par la lumière cendrée...
DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 98.
♦ Année-lumière. V. année A 3.
b) PHYS. Radiations au double aspect corpusculaire et ondulatoire dont la vitesse de propagation atteint environ 308 000 kilomètres par seconde. Émission, transmission de la lumière; propagation de la lumière dans le vide. On adopte pour la vitesse de la lumière une valeur telle que les lois astronomiques compatibles avec cette valeur soient aussi simples que possible (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905, p. 55). Les théoriciens (...) ont mis en évidence toutes les difficultés soulevées par la propagation de la lumière à travers un milieu en mouvement (H. POINCARÉ, Valeur sc., 1905p. 201).
♦ Théorie corpusculaire de la lumière. Théorie suivant laquelle la lumière consiste dans une émission de corpuscules matériels :
• 6. Les lois de rayonnement du « corps noir » conduisaient Planck à l'hypothèse des quanta d'énergie; et cette hypothèse entraînait peu de temps après, avec la théorie des « photons » d'Einstein, une sorte de retour à la théorie corpusculaire de la lumière...
Gds cour. pensée math., 1948, p. 419.
♦ Théorie ondulatoire de la lumière. Théorie suivant laquelle les corpuscules matériels émis par la lumière sont animés d'un mouvement vibratoire. La plupart des phénomènes de l'optique physique sont à l'origine de la théorie ondulatoire de la lumière dont on a longtemps pensé qu'elle garderait une position indiscutée (PRAT, Opt., 1962, p. 21).
♦ Quanta de lumière. Quantité d'énergie lumineuse attribuée à un corps incandescent ou luminescent. Pour expliquer l'existence des quanta de lumière, il suffit souvent d'admettre, en suivant Planck, que les particules « matérielles » chargées ont leur énergie quantifiée (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 386).
♦ Théorie électromagnétique de la lumière. Théorie suivant laquelle les propriétés magnétiques de la matière et les radiations lumineuses s'impliquent mutuellement :
• 7. « ... les forces magnétiques et la lumière ont des rapports mutuels ». Mais « les forces magnétiques n'agissent pas sur le rayon lumineux directement et sans l'intervention de matière ». On sait l'importance historique de cette découverte : elle fut une des origines de la théorie électromagnétique de la lumière.
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 224.
♦ Lumière blanche. Lumière décomposable en un spectre continu de radiations de diverses longueurs d'onde. Lumière froide. Lumière produite par fluorescence (d'apr. MAN.-MAN. Méd. 1977). Lumière noire. Radiations de l'ultraviolet qui se manifestent par la fluorescence de certaines substances (d'apr. KAMEN 1972).
♦ Lumière ultraviolette. Radiations lumineuses dont la longueur d'onde se situe entre celle de la lumière visible et celle ses rayons X. En chauffant les métaux ou en les bombardant par de la lumière ultraviolette on savait en extraire des électrons (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 262:
• 8. ... les intensités décroissantes de la lumière blanche éclairant une surface donnée seraient pour une conscience non prévenue autant de nuances différentes, assez analogues aux diverses couleurs du spectre.
BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 52.
c) OPTIQUE
♦ Lumière incidente. Lumière qui tombe sur un objet. L'hypothèse la plus naturelle, c'est que les molécules du corps mises en vibration par la lumière incidente deviennent les centres de nouvelles ondulations (FRESNEL ds Annales chim. et phys., t. 1, 1816, p. 276).
♦ Lumière réfléchie (p. oppos. à lumière incidente). Lumière renvoyée par une surface éclairée :
• 9. Nous pouvons juger des différents effets de la lumière à la simple vue, en comparant la lumière réfléchie de la terre sur la lune, à celle de la lune sur la terre...
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 371.
Réflexion de la lumière. Changement de direction des radiations lumineuses qui rencontrent un corps interposé. Le ton des couleurs, vertes, jaunes etc... me semblait plus animé par la réflexion de la lumière dans les brouillards qu'il ne l'est dans l'état ordinaire (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 177).
♦ Lumière rasante. Lumière dont la direction est presque parallèle au plan qu'elle éclaire. Un examen, à la lumière naturelle permet de rendre plus évidentes les particularités de la surface visible du tableau, soit par l'agrandissement ou microphotographie, qui décèle les moindres craquelures, soit par l'emploi de la lumière rasante, procédé souvent associé au précédent (Musée Fr., 1950, p. 13).
♦ Lumière réfractée. Lumière déviée de sa direction initiale en passant par la surface qui sépare deux milieux transparents et différents par leur indice de réfraction (d'apr. MAN.-MAN., Méd. 1977). Réfraction de la lumière. Déviation subie par un rayon lumineux dont la vitesse de propagation varie au passage d'un milieu dans un autre :
• 10. Observons le soleil au matin, à la naissance de l'aurore : sa clarté se fait voir au ciel bien avant qu'il s'y montre lui-même, et y produit ce qu'on appelle le crépuscule; c'est l'effet de la réfraction de sa lumière dans l'air condensé par le froid...
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814 p. 289.
♦ Lumière diffractée. Lumière ayant subi le phénomène de la diffraction. La nature de la lumière diffractée n'est pas identique à celle de la lumière incidente : c'est ainsi que si la lumière diffractée est généralement colorée (...) (H. POINCARÉ, Théorie Maxwell, 1889, p. 78). Diffraction de la lumière. Production de franges lumineuses par suite du passage d'un faisceau lumineux à proximité d'un corps opaque ou à travers une fente. La lueur irisée (...) semble venir de l'intérieur même de la perle et (...) est due à la diffraction de la lumière réfléchie par la résille superficielle (METTA, Pierres préc., 1960, p. 120).
♦ Polarisation de la lumière. Phénomène qui consiste à introduire une dissymétrie par rapport à la direction suivant laquelle les radiations lumineuses se propagent. La rotation du plan de polarisation d'une lumière simple est proportionnelle à l'épaisseur du milieu traversé par le rayon (H. POINCARÉ, Électr. et opt., 1901, p. 192). La découverte de l'existence de la lumière polarisée (...) a conduit à admettre que les vibrations lumineuses sont des vibrations transversales (PRAT, Opt., 1962, p. 111).
♦ Lumière zodiacale. Lueur blanche ou jaunâtre manifestée à l'aube ou au crépuscule sur le plan de l'écliptique par suite de la diffusion de la lumière solaire dans la zone du zodiaque :
• 11. Le globe terrestre vogue au sein d'un espace plein de corpuscules divers circulant dans tous les sens, les uns en courants elliptiques d'inclinaisons variées, les autres dans le plan même de l'écliptique, comme on le voit par la lumière zodiacale, qui s'étend depuis le soleil jusqu'au delà de l'orbite terrestre.
FLAMMARION, Astron. pop., 1880, p. 679.
3. P. anal.
— Lumière des yeux, du regard. Clarté due à la réflexion de la lumière sur les yeux et qui manifeste l'intelligence, la conviction, l'émotion :
• 12. Je revois, quand d'aventure la sentinelle n'était pas trop brutale, ces mains tendues vers nous, les cigarettes, les pains, les fruits offerts, et toujours cette lumière du regard par où s'affirmait, en dépit des événements contraires, la foi dans le destin de notre cause commune.
AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 322.
— Habit de lumière, costume de lumière. Habit aux couleurs vives et richement orné ou pailleté que porte le matador confirmé dans une corrida. Le costume, ici, ne se différencie pas essentiellement de celui du chef de file. Moins richement vêtu que le matador, le banderillero se présente malgré tout en « costume de lumière » (J. TESTAS, La Tauromachie, Paris, P.U.F., 1963, p. 69).
♦ P. anal. [À propos des élections municipales de 1983 dans une ville célèbre par ses arènes] Cacharel promet à Nîmes un nouvel habit de lumière (Est Républicain, 11 mars 1983, p. 627).
B.— Au fig.
1. Ce qui éclaire l'esprit. Synon. éclaircissement, explication. Un trait de lumière. Nous avons considéré, par les seules lumières de la raison, la législation générale de l'ordre social (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 124). L'âme — la peinture de Rouault le prouve — possède une lumière intérieure, celle qu'une « vision intérieure » connaît et traduit dans le monde des couleurs éclatantes, dans le monde de lumière du soleil (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 5) :
• 13. Saint Thomas admit en Dieu l'existence des idées archétypes de la création. Mais l'homme ne jouit point d'une vision directe de ces archétypes : ses connaissances se forment des images reçues par les sens, et des perceptions abstraites qui s'en dégagent à la lumière de la raison.
OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 48.
— Lumière naturelle. La raison. La conscience développe librement les données visuelles au delà de leur sens propre, elle s'en sert pour exprimer ses actes de spontanéité, comme le montre assez l'évolution sémantique qui charge d'un sens de plus en plus riche les termes d'intuition, d'évidence ou de lumière naturelle (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 159).
— Lumière de l'intelligence. S'il doit rencontrer une nuit, que ce soit plutôt celle du désespoir qui reste lucide, nuit polaire, veille de l'esprit, d'où se lèvera peut-être cette clarté blanche et intacte qui dessine chaque objet dans la lumière de l'intelligence (CAMUS, Sisyphe, 1942, p. 90). P. méton. Classons autrement les philosophes qu'avec les lumières de l'intelligence (NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 20).
— Les lumières. Les connaissances. Tout était provisoire, tant les lumières que les ignorances. Toutes dureraient un an juste et disparaîtraient d'un seul coup, en philosophie, au lever d'un prodigieux matin (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 85).
— Loc. Mettre en lumière. Élucider. En nous proposant de mettre en lumière la philosophie de Dante, nous ne prétendons pas signaler un fait inaperçu, mais insister sur un fait négligé (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 11).
— C'est une lumière! C'est quelqu'un de très intelligent, de très instruit; p. antiphr. Ce n'est pas une lumière! Comme j'étais pas une lumière et qu'j'avais plutôt le trac (P. MISRAKI, Mi-août, 1950). En partic. Personne d'une compétence exceptionnelle. Synon. phare. Être une lumière dans sa profession; avoir une idée lumière (avec un jeu verbal). Une idée lumière de Dominique Moncourtois : une « pointe » de brillant à lèvres (Chanel)... à la pointe des cils, et des touches du même brillant sur les paupières, les joues et les lèvres (Elle, 25 juil. 1977, p. 56, col. 1).
♦ Les sept lumières [Dans une loge maçonnique] Les sept premiers dignitaires. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Capacité intellectuelle naturelle ou acquise :
• 14. La philosophie prétend répandre des lumières, et le commerce créer des richesses; il faut prouver au monde qu'ils font tout le contraire; que la philosophie, avec ses faux droits de l'homme et ses faux équilibres de pouvoirs, ne répand que ténèbres et anarchie...
FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 16.
— HIST. DES IDÉES. Philosophie des lumières. Idéologie soutenue par des philosophes du dix-huitième siècle qui prônaient le progrès indéfini de la raison naturelle dûment affranchie de toute tradition religieuse :
• 15. ... curieuse et significative rencontre avec le rationalisme d'une économie politique née dans le climat de la philosophie des lumières, proclamant l'immutabilité de la nature humaine dans le temps et dans l'espace.
Univers écon. et soc., 1960, p. 64-10.
♦ P. ext. Siècle des lumières. Dix-huitième siècle. Il nous importait, pour le moment, d'isoler les psychologues, de montrer, durable jusqu'au delà de l'an 1800, la conception de l'homme qui fut celle du « siècle des lumières » (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 9). Progrès des lumières. Développement culturel déployé au dix-huitième siècle. Voici encore « le progrès des lumières — les progrès de notre décomposition sociale — le progrès incessant vers l'avenir » (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 311).
3. Information sur une matière donnée. Les nations, comme les individus, ont besoin des lumières qui résultent de longues épreuves (...), ainsi que des leçons du malheur, avant d'acquérir la sagesse et l'expérience (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 209).
— Locutions
♦ Jeter quelque lumière. Expliquer. Toute la mécanique céleste n'a-t-elle pas, en définitive, pour but de jeter quelque lumière sur ce phénomène d'une pierre qui tombe, en le rattachant à tous les phénomènes analogues de l'univers? (P. LEROUX, Humanité, t. 1, 1840, p. 5).
♦ Faire la (pleine) lumière. Informer de façon exhaustive, trouver la solution de ce qui est confus ou énigmatique. C'est sur tout cet ensemble, qu'il faut faire la pleine lumière pour prévenir la récidive possible (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 245). Mon cher (dirait M. Teste), quant à Saül, puisque la question de confiance est posée, je vais « faire la lumière » tout de suite (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1898, p. 320).
♦ Demander lumière et conseil. Faire appel au jugement d'autrui. Le pauvre petit cœur a dit qu'elle voulait aller dans un couvent du voisinage pour demander lumière et conseil, et nous sommes partis pour demander lumière et conseil, tous les deux sur le même cheval (CLAUDEL, Soulier, 1944, 1re journée, 8, p. 972).
♦ Donner quelques lumières sur. Apporter des éclaircissements ou des explications sur. Quelque camarade ou quelque collègue, journaliste ou poète, qui me demande, qui me somme parfois de lui donner quelques lumières sur ma façon de travailler (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 10).
♦ Mettre en lumière, porter en pleine lumière. Expliciter, étaler au grand jour. Ce sera la tâche du troisième tome de cette Philosophie de la Volonté de porter en pleine lumière les difficultés de ce paradoxe (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 35). Ce moment de vérité met en lumière l'état de faiblesse aux buts qu'elle poursuit et aux calculs intéressés des autres (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 179).
♦ À la lumière de. Grâce à, à l'aide de, par le fait de. On sera moins surpris, à la lumière de ces données modernes, de voir des théologiens, qui tiraient de la vie de communauté une longue expérience de l'homme, introduire une considération morale là où de prime abord nous ne l'attendions pas (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 729). Le rapport de l'involontaire corporel à la volonté doit être éclairé à la lumière des rapports compris entre motif et projet (RICŒUR, Philos. volonté, 1949 p. 82).
4. THÉOL. Attribut de Dieu en tant que source de toute vérité. Lumière éternelle, incréée, surnaturelle : marcher, se tenir dans la lumière. Dieu éclaire ceux qui pensent souvent à lui, et qui lèvent les yeux vers lui. L'idée de Dieu est une lumière, une lumière qui guide, qui réjouit; la prière en est l'aliment (JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 123). Je lis dans Denys L'Aréopagite (Noms divins, I, 5) : « Ceux qui par la cessation intime de toute opération intellectuelle entrent en union intime avec l'ineffable lumière... ne parlent de Dieu que par négation » (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 19) :
• 16. J'ai mis entre ses mains vigilantes les quatre Évangiles, les psaumes, l'Apocalypse et les trois épîtres de Jean où elle peut lire : « Dieu est lumière et il n'y a point en lui de ténèbres » comme déjà dans son évangile elle pouvait entendre le Sauveur dire : « Je suis la lumière du monde; celui qui est avec moi ne marchera pas dans les ténèbres. »
GIDE, Symph. pastor., 1919, p. 915.
— Ce qui fonde la croyance, la foi. Tobie : Je sais que ce n'est pas autre chose que la lumière que mon fils est allé chercher en Orient. Sara : Si je suis la lumière, il ne faut pas avoir cette complaisance avec les ténèbres! Si je suis la lumière, il faut absolument trouver le moyen d'ouvrir les yeux et ne pas lui refuser cet intérieur de toi-même. Si tu m'aimes, père chéri, il faut apprendre que je suis faite pour être regardée (CLAUDEL, Tobie et Sara, 1940, III, 2, p. 1268).
— Expressions
♦ Ange de lumière. Vous êtes un ange de lumière, Paul-Ambroise, et je vous aime beaucoup (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 99). D'aucuns diront que j'étais entre le bien et le mal, que j'avais un ange de lumière à ma droite en la personne de ma mère, l'esprit même de Satan à ma gauche en la personne de mon père (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 71). V. aussi ange I B.
♦ Fils de lumière. Croyant. Je vous déclare qu'eux-mêmes sont tous ici et vous sollicitent réellement par ma bouche de vous montrer fils soumis, simples et dociles, tout remplis de la charité, de la joie, de la paix qui caractérisent les fils de lumière! (BILLY, Introïbo, 1939, p. 113).
♦ Enfant de la lumière. Croyant. Aux passages mystiques « couronne de vie », « enfants de la lumière », « le juste fleurira comme le palmier », « doux hôte de l'âme », elle s'arrêtait, saisie, plus attentive à la musique qu'au sens des mots (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 59).
C.— Emplois spéc.
— ARMUR. Ouverture par laquelle on communiquait le feu à la charge d'un canon, d'un fusil. (Ds Lar. 19e-Lar. encyclop.).
♦ Canal de lumière. V. canal A 2 b.
— MECANIQUE
♦ [Dans les machines à vapeur] Chacun des orifices par lesquels a lieu l'arrivée et la sortie de la vapeur dans le cylindre (Ds Lar. 19e-Lar. encyclop.).
♦ [Dans un moteur à deux temps] ,,Orifice d'admission, d'échappement ou de transfert ménagé dans les parois du cylindre`` (Lar. encyclop.).
♦ Lumière de coussinet. ,,Trou par lequel on introduit le lubrifiant servant au graissage`` (Lar. 20e, Lar. encyclop.).
— MENUISERIE
♦ ,,Cavité pratiquée dans le fût d'un outil à corroyer le bois pour recevoir le fer et faciliter la sortie des copeaux`` (CHABAT 1881).
♦ ,,Mortaise traversant de part en part une pièce de bois`` (CHABAT 1881).
— TECHNOLOGIE
♦ Ouverture à la bouche d'un tuyau d'orgue par laquelle l'air en entrant vibre. (Ds Lar. 19e-Lar. encyclop.).
♦ ,,Ouverture pratiquée dans le corps d'une pompe, afin de laisser écouler l'eau dans la manche`` (Lar. 19e-Lar. encyclop.).
REM. 1. À contre-lumière, loc. adv. À contre-jour. V. contre I B 2. 2. Accroche-lumière, subst. masc. Fard qui rehausse l'éclat. Les détails qui font « soir » sont les yeux très faits avec plusieurs couches de mascara. Beaucoup de brillant à lèvres par-dessus le rouge. Et des touches de fard « accroche-lumière » sur le front, les pommettes et l'arcade sourcilière (Le Point, 18 oct. 1976, p. 47, col. 4). 3. Couleur-lumière, subst. masc. Effet donné à la fois par la couleur et la lumière. À la guitare hiératique de Picasso et au pichet monochrome de Braque, il oppose le dynamisme épique de la tour Eiffel, la composition prismatique, les contrastes simultanés, par la couleur-lumière et le mouvement il plonge dans l'abstraction (Elle, 19 Juil. 1976, p. 78, col. 1).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694, 1718 lumière, dep. 1740 -ière. Étymol. et Hist. A. 1. 1176 « clarté, jour » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, 5842 ds T.-L.); 2. ca 1225 « le sens de la vue » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 134, 1 ds T.-L.); 3. XIIIe s. fig. « lucidité » (Jehan d'Estruen à Colart le Changeur ds Rec. génér. des jeux-Partis, éd. A. Långfors, I, 55, 31). B. 1. 1er quart XIIIe s. lumiere de cire « bougie » (Florence de Rome, 3057 ds T.-L.); 1260 « flambeau, lampe » (E. BOILEAU, Métiers, 164 ds R.-L.); 2. a) 1re moitié XIIe s. « (en parlant de) Dieu » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, LXXV, 4); ca 1400 « personne d'un mérite éminent dans un certain domaine » (EUSTACHE DESCHAMPS, Ballades ds Œuvres, éd. G. Raynaud, t. VII, p. 209); 1637 « éclaircissement, connaissance des choses » (CORNEILLE, Lettre apologétique ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. III, p. 24); b) 1665 les lumières (de qqn) (MOLIÈRE, Le Misanthrope, I, 2); 1761 philos. les lumières d'un siècle éclairé (VOLTAIRE, Préf. des Recherches sur l'origine du despotisme oriental ds Termes littér.). C. Ca 1228 « œillère d'un casque » (GERBERT DE MONTREUIL, Violette, 5558 ds T.-L. : 1475 « ouverture dans le canon d'une arme à feu » (ap. LA FONS, Artill. de Lille, p. 27 ds GDF. Compl.). Du lat. luminaria « lumière », plur. neutre de luminare « astre », « qui produit de la lumière » devenu fém.; le sens de « fenêtre » donné par GAFF. et qui d'après FEW t. 5, p. 445b, 446a serait à l'orig. du sens C ne paraît pas attesté en lat. (v. OLD 5). Fréq. abs. littér. :19 123. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 25 783, b) 25 903; XXe s. : a) 27 268, b) 29 048. Bbg. BEHRENS (D.). Etymologisches. In :[Mél. Mussafica (A)]. Halle, 1905, pp. 77-89. — CAGNON (M.). SMITH (S). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, n° 19, p. 97. — HOTIER (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France, Paris, 1973, p. 115. — KANT (S.). L'Opinion devant un probl. technol. Paris, 1979, passim. (Thèse, Paris, 1979). — ROGER (J.). La Lumière et les lumières. Cahiers de l'A.I.E.F. 1968, n° 20, pp. 167-177. — SCHALK (F.). Zur Semantik von « Aufklärung » in Frankreich. In :[Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, pp. 251-266.
lumière [lymjɛʀ] n. f.
ÉTYM. XIIe; « embouchure d'un cor », Chanson de Roland, 1080; lat. luminaria « flambeau » et, en lat. ecclés., « lumière », plur. neutre de luminare (nom et adj., du lat. class. lumen, -inis) « passé au fém. en lat. vulg., où il a éliminé lux, puis lumen » (Dauzat).
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1 (…) quand les plus savants des hommes m'auront appris que la lumière est une vibration, qu'ils m'en auront calculé la longueur d'onde, quel que soit le fruit de leurs travaux raisonnables, ils ne m'auront pas rendu compte de ce qui m'importe dans la lumière, de ce que m'apprennent un peu d'elle mes yeux, de ce qui me fait différent de l'aveugle, et qui est matière à miracle, et non point objet de raison.
Aragon, le Paysan de Paris, p. 12.
A Cour.
1 Ce par quoi les choses sont éclairées. ⇒ Clarté (cit. 6); éclat (II.). || Émettre, produire, répandre, jeter de la lumière. ⇒ Briller, éclairer (cit. 2, 4 et 5), enluminer (1.; vx), ensoleiller, flamboyer, illuminer, luire, rayonner, resplendir, scintiller; clair, étincelant, lumineux. || Diffuser la lumière. || Réfléchir, renvoyer la lumière. ⇒ Briller, luire, reluire; brillant, luisant, reluisant. || La couleur noire absorbe la lumière. || Lumière émanée (cit. 1) d'une source, qui part, provient d'une source. ⇒ Foyer, source (de lumière). || La lumière s'épand, gicle (cit. 8), jaillit, rejaillit. || Lumière qui s'allume, grandit. || La lumière s'éteint, vacille, meurt. || Affaiblissement de la lumière (⇒ Obscurcissement). || Absence (cit. 14) de lumière (⇒ Obscurité, ténèbres). || Action, effet, distribution, répartition de la lumière. ⇒ Éclairage, éclairement; éclairer; illumination (cit. 4). || Lumière qui baigne (cit. 7), dore (cit. 4), inonde les choses. || Bain de lumière (→ Fête, cit. 9). || Jeux (cit. 79) de lumière. || La lumière effleure les choses, joue dans, parmi les feuilles. || La lumière perce, transperce, dissipe les ténèbres.
2 La clarté de cette matinée était étrangement diffuse. La lumière, répartie sur tous les objets, les éclairait avec une extrême netteté.
France, Jocaste, XIII, Œuvres, t. II, p. 121.
♦ Faisceaux, jets (cit. 8), pinceaux, rais, rayons, traits de lumière (→ Estomper, cit. 2). || Traînée de lumière (⇒ Brasiller). || Cône, couronne, halo, rond de lumière. || Trouées de lumière (⇒ Éclaircie). || Ondes de lumière. || Flots, ruissellements, torrents de lumière.
3 Des torrents de lumière inondaient le cirque (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 52.
4 Les ouvertures sont bien closes. Mais on ne sait jamais. Un rais de lumière peut filtrer.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, V, p. 77.
♦ Lumière aveuglante, brillante, crue. || Lumière éblouissante (cit. 1 et 3), éclatante, étincelante, forte, franche, grande (cit. 29), intense (cit. 1), vive. ⇒ Éclat, splendeur. || Lumière vive et brève. ⇒ Éclair, étincelle. || Lumière diffuse, douce, indécise. ⇒ Lueur, reflet; pénombre (→ Atmosphère, cit. 6; éteindre, cit. 66). || Lumière pâle, vaporeuse. || Lumière chaude, colorée, dorée, jaune (cit. 10). || Lumière irisée, chatoyante. || « Le monde s'endort (cit. 21) dans une chaude lumière » (Baudelaire). || Lumière blanche, blafarde, blême, livide. || Lumière douce. || Lumière dure, brutale. || Lumière fixe, constante, papillotante, scintillante, tremblante. || Un chatoiement, un poudroiement de lumière (→ Fantasia, cit. 1; joncher, cit. 3).
5 (…) ce paysage, inondé et criblé d'une lumière crue, impitoyable, aveuglante, que nul reflet ne vient tempérer et qu'augmente encore la réverbération d'un ciel sans nuage et sans vapeur, devenu blanc à force d'ardeur, comme le fer dans la fournaise.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 115.
6 Dehors, il faisait jour, éternellement jour. Mais c'était une lumière pâle, pâle, qui ne ressemblait à rien; elle traînait sur les choses comme des reflets de soleil mort.
Loti, Pêcheur d'Islande, I, I.
♦ Lumière naturelle. || La lumière du jour, du soleil. ⇒ Jour. || La lumière de l'aurore, du matin; lumière du crépuscule, du soir. — Absolt. || La lumière paraît, croît, baisse, décroît (→ Aspect, cit. 20). || « L'écho lointain de la lumière » (→ Couleur, cit. 4, Baudelaire). ☑ Loc. Nier la lumière en plein midi. — La lumière de midi; grande, pleine lumière (→ Arbre, cit. 30; évanouissement, cit. 1). || Variation de la lumière suivant les points du globe, suivant les saisons (→ Automne, cit. 12; emparer, cit. 16; été, cit. 3; janvier, cit.). || Lumière hivernale, polaire (→ Hiémal, cit. 3). || La lumière des tropiques.
7 Quand on était dans la maison, la lumière était verte qui bougeait aux croisées, onduleuse et flambante par les soleils du plein été, ruisselante par les jours pluvieux, parfois aussi, quand les hivers bloquaient le couvercle du ciel, immobile et stagnante, d'un glauque aussi glacial et morne que celui d'un abîme marin.
M. Genevoix, Raboliot, II, III.
8 Il (Dieu) commande au soleil d'animer la nature,
Et la lumière est un don de ses mains (…)
Racine, Athalie, I, 4.
♦ Laisser entrer, pénétrer la lumière dans une pièce. || Fenêtre (cit. 5), lucarne (cit. 4) qui donne de la lumière. || Filtrer (cit. 2), tamiser la lumière. || Rabattre la lumière (⇒ Abat-jour). || Pièce sans lumière, privée de lumière, obscure, sombre. || Intercepter (cit. 4), arrêter la lumière (⇒ Opacité, opaque). || Matière qui laisse passer la lumière, perméable à la lumière. ⇒ Clair, diaphane (cit. 1), translucide, transparent. — Lumière directe, réfléchie. || Lumière verticale; frisante (cit. 1 et 2), rasante (→ Clarté, cit. 7); à contre-jour.
9 (…) la chambre à coucher de Valentine, qui avait été choisie pour faire fonction d'atelier, comme étant la seule pièce de l'appartement dont la fenêtre donnât au nord, et dont, par conséquent, la lumière fût toujours la même.
Stendhal, Romans et Nouvelles, Féder, III.
♦ Lumière des astres, des étoiles (cit. 16), de la lune (→ Argenté, cit. 5; forêt, cit. 2, Chateaubriand; illumination, cit. 10). || La lune emprunte sa lumière au soleil (→ Croissant, cit. 1). || Intercepter la lumière d'un astre. ⇒ Éclipse (cit. 2); éclipser. || Traînée de lumière d'une comète. ⇒ Chevelure.
10 Comme tu me plairais, ô nuit ! sans ces étoiles
Dont la lumière parle un langage connu !
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, LXXIX.
♦ Astron. || Lumière cendrée.
♦ La lumière artificielle. || La lumière d'un corps en combustion. ⇒ Éclairage, feu (cit. 32), flamme. || La lumière d'un brasier, d'un foyer, d'une bougie (cit. 1), d'une chandelle, d'un cierge, d'un flambeau, d'une torche, d'une lampe. ⇒ Lampe (cit. 4, 10, 19 et 20), luminaire. || La lumière d'une lanterne, d'un lustre, d'un phare, d'un projecteur, d'un réverbère, d'une veilleuse (→ Épandre, cit. 13). || Diriger la lumière d'une lampe, d'un projecteur sur qqn, qqch. || La lumière de la rampe. ⇒ Feu. || Lampe à lumière verticale. ⇒ Astral. || Couronne de lumière. — Lumière du gaz (cit. 4). Syn. : le gaz (spécialt). → Élève, cit. 4; étude, cit. 50. — Lumière électrique (cit. 2). ⇒ Électricité (cit. 6).
♦ Effet de la lumière sur l'œil (→ Excitation, cit. 13). || « Trop de lumière éblouit » (cit. 1, Pascal). ⇒ Éblouissement (cit. 2); offusquer. || Excès de lumière (→ Aveugler, cit. 1). || Cligner des yeux en regardant la lumière (⇒ Papillotage). || Sensation de lumière produite par une pression sur l'œil fermé (⇒ Phosphène).
♦ Actions chimiques, biologiques de la lumière. ⇒ Actinique (rayon). || La lumière impressionne (cit. 6) la plaque photographique. ⇒ Photographie, plaque (sensible), sensibilisateur; sensibiliser. || La lumière contribue à l'élaboration de la chlorophylle (photosynthèse). || Zones aquatiques privées de lumière (⇒ Aphotique), où pénètre la lumière (⇒ Euphotique). || Réaction à la lumière. ⇒ Phototactisme. || Qui se tourne, va vers la lumière (⇒ Actinotropisme, héliotropisme, phototropisme). || Qui fuit, craint la lumière (⇒ Lucifuge; photophobie). || Traitement médical par la lumière. ⇒ Actinothérapie, héliothérapie, photothérapie.
11 Toute la lumière qui nous vient du soleil n'est pas utilisée par la photosynthèse (…) Un faisceau de lumière arrive sur la feuille. De cette lumière incidente (…) une partie est renvoyée, diffusée par la feuille (…) le reste est absorbé (…)
Jules Carles, l'Énergie chlorophyllienne, p. 82.
♦ Utilisation de la lumière dans l'art du spectacle, en photographie. ⇒ Éclairage; → Expressionnisme, cit. 2. || Lumière d'ambiance (2.). — Spectacle son et lumière.
12 Les ballets russes nous ont appris que de simples jeux de lumières prodiguent, dirigés là où il faut, des joyaux aussi somptueux et plus variés.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XI, p. 11.
♦ ☑ Allus. littér. « Plus de lumière ! » (mehr Licht), dernières paroles de Goethe (aussi interprétées métaphoriquement; → ci-dessous, cit. 27).
12.1 Et il trouvait si bien qu'il faisait noir dans la musique que jouait Loisel qu'à la fin un jeune poète, jouant déjà les Bergotte, s'écria les mots de Goethe mourant : « De la lumière, de la lumière ! » mot qui resta pour Loisel le mot de la soirée.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 799.
2 Absolt et poét. La lumière du jour, le jour, et, fig., la vue, ou encore la vie. || Attendre la lumière, le jour (→ Éternel, cit. 35). || Ouvrir, rouvrir les yeux à la lumière (→ Balsamique, cit. 2; graver, cit. 13). — ☑ Perdre la lumière : perdre la vue (→ Aveugle, cit. 33). Vx. Perdre la lumière : perdre la vie (⇒ Mourir). — ☑ Ouvrir les yeux à la lumière, voir la lumière : naître (→ 2. Instant, cit. 2). ☑ Chérir la lumière, la vie.
13 (Pantagruel) était si merveilleusement grand et si lourd, qu'il ne put venir à lumière sans ainsi suffoquer sa mère.
Rabelais, Pantagruel, II.
14 Je demeurai longtemps sans lumière et sans vie.
Racine, II, 1.
3 Absolt. Éclairage artificiel. || Donner de la lumière. ⇒ Allumer (→ Fumeron, cit. 2). || Allumer (emploi condamné par les puristes, comme pléonasme) la lumière. || Éteindre la lumière. || Laisser brûler la lumière (lorsqu'il s'agit d'une flamme vive). || Écrire, lire à la lumière.
15 Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière,
Qu'il ne m'est point permis de fermer la paupière.
Boileau, Satires, VI.
4 Littér. ou style soutenu. Clarté, éclat (du regard). || La lumière d'un regard, des yeux de qqn. → Envelopper, cit. 4.
5 (XIIe, « lampe »). || Une lumière : un point lumineux, une source de lumière. ⇒ Feu. || Orner un sapin de Noël de petites lumières. ⇒ Illuminer; illumination. || Lumières voilées (→ 1. Cabaret, cit. 2). || Ville étoilée (cit. 2) de lumière. || Pénombre piquée, parsemée de lumières. → Guetter, cit. 13. || Lumière dans la nuit (→ Écouler, cit. 6). || Se promener, une lumière à la main. ⇒ Lampe, lanterne (→ Effaré, cit. 10). || Extinction (cit. 4) des lumières. — Aux lumières : à la lumière artificielle (→ Jeune, cit. 7; lasser, cit. 17). || « Un salon qui brille aux lumières » (Hatzfeld).
16 Il leva les yeux, et à l'extrémité du souterrain, là-bas devant lui, loin, très loin, il aperçut une lumière. Cette fois, ce n'était pas une lumière terrible; c'était la lumière bonne et blanche, c'était le jour.
Hugo, les Misérables, V, III, VII.
17 Jusqu'à minuit, New York prend ici son bain de lumière. Lumière non seulement blanche mais jaune, rouge, verte, mauve, bleue; lumières non seulement fixes, mais mobiles, tombantes, tournantes, courantes, zigzagantes, roulantes, verticales, horizontales, dansantes, épileptiques (…) Dans la quarante-deuxième rue, c'est une belle matinée d'été toute la nuit (…)
6 Représentation picturale de la lumière. ⇒ Éclairage (cit. 4). || Contraste de lumière et d'ombre. ⇒ Clair-obscur. || Lumière dominante (→ Concave, cit.). || Échappée de lumière. || Touche de lumière (→ Escrimeur, cit. 2). || Lumière douce, lumière perdue (⇒ Demi-teinte). || Peintre qui donne une importance primordiale aux effets de lumière. ⇒ Luministe. — Distribution (cit. 3) des lumières.
18 On appelle un effet de lumière, en peinture (…) un mélange des ombres et de la lumière, vrai, fort et piquant (…)
Diderot, Essai sur la peinture, III.
19 Chez les coloristes, la lumière dépend donc exclusivement du choix des couleurs employées pour la rendre et se lie si étroitement au ton, qu'on peut dire en toute vérité que chez eux la lumière et la couleur ne font qu'un. Dans la Ronde de nuit (de Rembrandt), rien de semblable. Le ton est noirâtre, la lumière blanchâtre (…) Il y a là des écarts de valeurs plutôt que des contrastes de ton.
E. Fromentin, les Maîtres d'autrefois, Hollande, XIII.
7 ☑ Loc. (trad. de l'esp.). Habit de lumière : costume brodé de fils brillants du torero qui a reçu l'alternative.
B Sc. Radiations visibles ou invisibles émises par les corps incandescents ou luminescents. || Une théorie de la lumière. → 2. Optique, cit. 1, d'Alembert. || Nature de la lumière. || Théorie corpusculaire de la lumière, défendue au XVIIIe siècle par Newton. || Théorie ondulatoire de la lumière (⇒ Éther, 3.). || Théorie électromagnétique de la lumière. || Quanta de lumière; grain de lumière (⇒ Photon). || Matière et Lumière, ouvrage de L. de Broglie.
20 (…) la théorie de la lumière se trouve être à la fois une théorie électromagnétique et une théorie du type de la « Physique du champ » (…) mais c'est aussi une théorie du type ondulatoire parce que les grandeurs lumineuses se propagent par ondes (…) Bien différente est la conception corpusculaire de la lumière : ici (…) plus de phénomènes ondulatoires s'étalant dans l'espace, mais des corpuscules localisés décrivant des trajectoires (…) Ici le champ fait place à la singularité, le continu au discontinu (…)
L. de Broglie, Continu et Discontinu, p. 146-147.
♦ Propriété de la lumière. ⇒ Optique. || Intensité de la lumière, quantité de lumière; mesures, unités de lumière. ⇒ Brillance (vx), flux (lumineux), luminance, luminosité; actinomètre, actinométrie, cellule (photo-électrique), photomètre, photométrie, pyrhéliomètre; bougie (bougie nouvelle, vx), carcel (vx), lumen, lux, phot. || Dégagement, émission de lumière (⇒ Combustion, incandescence, irradiation, photogène). || Corps qui dégage lumière et chaleur (⇒ Combustible; brûler). || Lumière froide. ⇒ Fluorescence, luminescence, phosphorescence. — Point d'où rayonne la lumière. ⇒ Foyer (III., 1.). || Vitesse de la lumière, environ 300 000 km/s. ⇒ Année (de lumière), année-lumière. || Équation de la lumière : temps moyen que met la lumière pour aller du soleil à la terre. || Propagation, transmission, trajectoire de la lumière. ⇒ Onde, vibration; rayon, rayonnement; rayonner. — Déviations, inflections de la lumière. ⇒ Diffracter; diffraction, réfléchissement, réflexion, réfraction, réfringence, réfringent; indice (de réfraction); → Cristal, cit. 1; infléchir, cit. 3. || Lumière réfléchie (⇒ Reflet; refléter; réverbération), réfractée (⇒ aussi Caustique, n. f.). || Appareils réfléchissant la lumière. ⇒ Catadioptrique, cataphote, miroir (plan, sphérique), réflecteur. || Réfraction de la lumière. || Polarisation de la lumière. ⇒ Polarimètre, polariscope, polariseur. || Concentration, convergence des rayons de lumière traversant une lentille. || Milieu où se propage la lumière. || Lumière émergente (⇒ Émergence), immergente. || Phénomènes résultant de la nature vibratoire de la lumière. ⇒ Onde, vibration; dispersion, interférence. || Lumière simple, monochromatique. || Fréquence, longueur d'onde d'une lumière simple. — Lumière cohérente : lumière monochromatique dont les ondes sont en phase. — Décomposition d'une lumière blanche. ⇒ Couleur, prisme, spectre, spectroscope; arc-en-ciel (→ Image, cit. 8). || Verres achromatiques, qui ne décomposent pas la lumière. — ☑ Loc. Lumière noire : radiations ultraviolettes excitant la fluorescence. Syn. : lumière de Wood.
20.1 (…) qui réussit à obtenir des photographies d'une remarquable perfection à l'aide de la lumière noire, pour emprunter à M. Le Bon sa formule pittoresque.
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1897, p. 96 (1896).
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II (XIIe). Fig.
1 Ce qui éclaire, illumine la conscience humaine, le cœur, l'esprit. ⇒ Clarté (B.), flambeau. || La lumière de l'attention (→ Braquer, cit. 6). || La lumière, les lumières de l'esprit (→ Effectif, cit. 2; hommage, cit. 30), de l'intelligence (→ Éteindre, cit. 18), de la raison (→ Épreuve, cit. 16). || « L'entendement (cit. 3) est la lumière que Dieu nous a donnée » (Bossuet). || Lumière intérieure; lumière de l'âme, de la conscience.
21 (…) si donc (…) vous éteignez vous-même les lumières de la raison (…)
22 (…) la lumière qui ne trompe pas, celle de la conscience (…)
Paul Bourget, Un divorce, V.
23 (Le Greco) disait, lui, à Clovio, venu le chercher pour une promenade, et qui le trouvait dans l'obscurité : « L'éclat du jour nuirait à ma lumière intérieure ».
Malraux, les Voix du silence, p. 425.
♦ Relig. || La lumière de Dieu, que Dieu répand dans les âmes. ⇒ Illumination (I., 1.). || La lumière du Christ (→ Croix, cit. 4), de l'Esprit-Saint. || La lumière, les lumières de la foi. — Allus. bibl. || La lumière de la loi. ⇒ Lampe (cit. 15 et 16). ☑ Cacher, mettre la lumière (la lampe) sous le boisseau (cit. 1 et 2).
♦ Absolt. || Dieu dit : Je suis la lumière. ⇒ Vérité. || Les enfants de lumière : les justes. || Anges, esprits de lumière. ⇒ Esprit (cit. 30).
24 Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.
Bible (Sacy), Évangile selon saint Jean, VIII, 12.
♦ Absolt. || La lumière, symbole de la Vérité, du Bien, du Bonheur, etc. || Aspirer à la lumière, s'avancer vers la lumière (→ Doute, cit. 14; étouffer, cit. 34). || « Aimer la beauté, c'est vouloir la lumière » (→ Flambeau, cit. 15, Hugo).
25 Que chacun dans sa loi cherche en paix la lumière (…)
Voltaire, les Guèbres, V, 6.
26 Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière.
Hugo, la Légende des siècles, II, Booz endormi.
♦ Allus. littér. (paroles interprétables au sens concret; → ci-dessus, cit. 12.1) :
27 L'on s'extasie d'ordinaire devant cette soif de clarté (de Goethe); l'on admire ce « Mehr Licht ! », dernières paroles de Goethe, où l'on ne sait trop s'il faut entendre une réclamation de « plus de lumière », ou un cri de reconnaissance devant un afflux divin. (Les croyants sont habiles à interpréter mystiquement les balbutiements d'un mourant).
Gide, Attendu que…, p. 126.
2 Dans des expressions, surtout verbales. Ce qui rend clair, ce qui fournit une explication. ⇒ Éclaircissement, explication, renseignement. ☑ Donner de la lumière, des lumières sur qqch. ⇒ Éclairer (II., 2.), expliquer. ☑ Jeter de nouvelles lumières sur une question. ☑ Faire la lumière sur… ⇒ Élucider.
28 (…) et sur cette matière
Il pourra nous donner une pleine lumière.
Molière, les Femmes savantes, I, 1.
♦ ☑ Loc. Trait de lumière : brusque compréhension. ⇒ Illumination.
29 Ce fut là pour moi un trait de lumière. Je ne doutai pas que le bouquet de Système ne se rattachât au même souvenir.
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, V, Œuvres, t. II, p. 778.
♦ ☑ Loc. À la lumière des événements, de l'expérience. — ☑ Prov. De la discussion jaillit la lumière.
3 État de ce qui est visible de tous, de ce qui est évident pour tous. ⇒ Évidence, jour (grand jour), publicité. ☑ Mettre qqch. en lumière, en pleine lumière : éclairer, signaler. ⇒ Manifester, publier (→ Esprit, cit. 124; grandir, cit. 12; impression, cit. 5; inventer, cit. 1). || Remettre en lumière ce qui avait été caché, oublié (→ Individualisme, cit. 2).
30 (…) j'aspire à l'obscurité avec plus d'ardeur que je ne souhaitais autrefois la lumière : celle-ci m'importune ou comme éclairant mes misères ou comme me montrant des objets dont je ne puis plus jouir (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 384.
4 Vieilli. Connaissance (de qqch.). || Avoir, acquérir quelque lumière, une certaine lumière de qqch. (→ Équité, cit. 3; expérience, cit. 18), sur qqch. ⇒ Clarté, lueur.
31 (…) aujourd'hui l'homme est devenu semblable aux bêtes, et dans un tel éloignement de moi, qu'à peine lui reste-t-il une lumière confuse de son auteur (…)
Pascal, Pensées, VII, 430.
♦ Absolt (vx). Connaissance, compréhension. || À mesure qu'on a plus de lumière… (→ Bassesse, cit. 2, Pascal).
5 Au plur. || Les lumières : la capacité intellectuelle naturelle (⇒ Intelligence) ou acquise (⇒ Connaissance, savoir, science). || Les lumières de qqn (→ Croire, cit. 23; écarter, cit. 9; industrie, cit. 3). || Avoir des lumières (→ Éclairer, cit. 27), des lumières de (vieilli), sur qqch., sur un sujet. || Je n'ai pas grandes lumières sur la question. || Aider (cit. 7) qqn de ses lumières. || J'aurais besoin de vos lumières. || Prêtez-moi vos lumières, vos connaissances sur le sujet. — REM. Cet emploi n'est courant que dans quelques expressions, comme avoir besoin des lumières de qqn.
32 C'est un homme (…) dont les lumières sont petites, qui parle à tort et à travers de toutes choses (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, I, 1.
33 (…) des projets (…) impraticables, par l'idée dont l'auteur n'a jamais pu sortir, que les hommes se conduisaient par leurs lumières plutôt que par leurs passions.
Rousseau, les Confessions, IX.
♦ Les lumières d'une époque : l'état de la civilisation, de la culture. — REM. C'est au XVIIIe s. que cet emploi eut sa plus grande vogue, et on l'utilise surtout par allusion à cette époque. — La progression des lumières (→ Barbare, cit. 12). || La philosophie, les philosophes des lumières (→ Fermer, cit. 39). || Le siècle des lumières (cf. l'all. Aufklärung) : le XVIIIe siècle.
34 Aux approches de 1789, il est admis que l'on vit « dans le siècle des lumières », dans « l'âge de raison », qu'auparavant le genre humain était dans l'enfance, qu'aujourd'hui il est devenu « majeur ».
Taine, Origines de la France contemporaine, III, t. II, p. 2.
♦ Absolt et vx (par métaphore ou fig.). || La lumière : la culture, la « philosophie » (au sens du XVIIIe s.).
35 C'est du nord aujourd'hui que nous vient la lumière.
Voltaire, Épîtres, CXCIX.
6 Une lumière : homme de grande intelligence, de grande valeur (par allus. à ses « lumières » et à sa célébrité). ⇒ Flambeau, phare, savant, sommité. || Une des lumières de l'Académie (→ Bannir, cit. 27).
36 (…) cet avocat est le neveu d'un ancien collègue, l'une des lumières de ce grand Conseil d'État qui a donné le Code Napoléon à la France.
Balzac, Une double famille, Pl., t. I, p. 955.
37 Il faudra que j'en parle à Matruchot, qui ne se contente pas d'enseigner la botanique, qui est aussi une des grandes lumières de l'onomastique.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XV, p. 164.
♦ ☑ Loc. (Mil. XXe). Ce n'est pas une lumière : cette personne n'est pas très intelligente.
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III Par métonymie (« ce qui laisse passer la lumière », 1er emploi attesté). Vx ou techn.
1 Ouverture, trou pratiqué dans un appareil, un instrument. ⇒ Jour (I., B.), orifice. — Vx (dans une arme à feu). Orifice par lequel on mettait le feu à la charge. || La lumière d'un canon de fusil. || La lumière était protégée par un couvre-lumière. — Mod. Techn. Ouverture par laquelle l'eau sort d'un corps de pompe. — Orifice des tiroirs d'une machine à vapeur, par lequel la vapeur passe de la boîte à vapeur dans le cylindre. — Ouverture du fût d'un rabot, par laquelle passe la lame. — Dans un instrument à pinnule, Petit trou pour l'observation. — Mus. Fente d'un tuyau d'orgue.
♦ Blason. Yeux des animaux, quand ils sont d'un émail différent.
2 Eaux et forêts. || Arbres de lumière, « ceux qui se trouvent directement au milieu des brisées que font les arpenteurs, et qu'ils laissent (…) pour faciliter leurs opérations » (Littré).
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CONTR. Brouillard, nuit, obscurité, ténèbres; ombre. — Aveuglement, erreur, mal.
COMP. Année-lumière. — Couvre-lumière, frise-lumière (à).
Encyclopédie Universelle. 2012.