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reluire

reluire [ r(ə)lɥir ] v. intr. <conjug. : 38>
• 1080; lat. relucere luire
Luire en réfléchissant la lumière, en produisant des reflets. briller. « Des fermoirs d'acier découpé qui reluisaient comme des armures » (Loti).
Spécialt Luire pour avoir été soigneusement nettoyé et frotté. Faire reluire des cuivres, des meubles. « Plus on met de l'huile de coude, plus ça reluit » (Zola). Brosse à reluire. polissoire. Fam. Manier la brosse à reluire.

reluire verbe intransitif (latin relucere) Briller en ayant des reflets lumineux : Les parquets reluisent.reluire (expressions) verbe intransitif (latin relucere) Faire reluire, nettoyer et frotter afin de faire briller. Brosse à reluire, synonyme de polissoire. ● reluire (synonymes) verbe intransitif (latin relucere) Briller en ayant des reflets lumineux
Synonymes :
- briller
- étinceler
- flamboyer
- luire
Brosse à reluire
Synonymes :
- polissoire

reluire
v. intr. Luire en réfléchissant la lumière, briller. Carrelage qui reluit.

⇒RELUIRE, verbe intrans.
A. — Luire en réfléchissant la lumière. Les diamants, les pierreries reluisent. Ses tableaux [de Franz Mieris] (...) sont bien faits pour orner ces riches appartements (...) aux lustres de cuivre jaune reluisant comme le chandelier à sept branches des synagogues (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 145):
L'âme de cette demeure étonnante se trouvait être une bonne vieille fille aux joues encore fraîches (...) et qui (...) n'arrêtait pas de frotter, de brosser, d'épousseter, de faire briller et reluire, ennemie déclarée de tout atome de poussière...
LORRAIN, Contes, 1897, p. 76.
Proverbe. Tout ce qui reluit n'est pas or. Il ne faut pas se fier aux apparences. Synon. tout ce qui brille n'est pas or (v. briller).
Loc. fig. Passer, manier la brosse à reluire. Flatter avec ostentation. Jouer les brosses à reluire (v. brosse). Brosse à reluire. Flatteur. C'est lui « la brosse à reluire de la famille » (...) glorieusement à cheval sur tous les grands dadas de l'entre-trois-guerres (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 18).
P. méton. Être propre. Elle se tuait de travail dans cette maison froide d'avare, où tout devait reluire naturellement, sans qu'on dépensât ni savon, ni brosse: l'eau pure et des bras, ça suffisait (ZOLA, Terre, 1887, p. 380).
P. anal. Avoir un aspect brillant. Il avait les épaules larges, une moustache qui reluisait de cosmétique, la main grande, douce et velue (TOULET, Nane, 1905, p. 193).
B. — Au fig. Se manifester avec éclat. Synon. se refléter. Mais enfin, ils [les gouvernants français] ont bien renié le Dieu qui a fait le ciel et la terre, pourquoi ne renieraient-ils pas les hommes en qui ils voient reluire, comme en vous, les plus beaux attributs de cet Être puissant? (CHATEAUBR., Corresp., t. 1, 1799, p. 18).
Se faire reluire. Synon. se faire mousser. Quelle différence, je n'en vois pas, entre les Maisons de la Culture et l'Académie Française? Même narcissisme, même bornerie, même impuissance, babillage, même vide. D'autres poncifs à peine, c'est tout. On se conforme, on se fait reluire, on se rabâche, ici et là, exactement (CÉLINE, Mea Culpa, 1937, pp. 10-11 ds CELLARD-REY 1980).
C. — Arg. Éprouver l'orgasme. Peuh! se dit-il, ce ne sont pas encore celles-là [des filles] qui me feront reluire (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 157). [À une femme:] Tiens, j'vais t'faire reluire comme jamais (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 188).
REM. Reluisement, subst. masc. Action de reluire; résultat de cette action. L'état de parfaite ordonnance, de reluisement — pardonne-moi ce mot suspect —, où nous apparut la hutte des Jalaguier (FABRE, Norine, 1889, p. 143).
Prononc. et Orth.:[], (il) reluit [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « luire en réfléchissant la lumière » (Roland, éd. J. Bédier, 1808); 1960 passer la brosse à reluire « flatter quelqu'un » (LE BRETON); 2. 1269-78 « se manifester avec éclat » (JEAN DE MEUNG, Rose, éd. F. Lecoy, 17158); 3. XVe s. « s'accoupler (du bélier et de la brebis) » (Gloss. lat.-fr. ds GDF.); 1866 « éprouver le plaisir d'amour » (ds ESN.); 4. 1908 c'est pas reluisant (ESTAUNIÉ, Vie secrète, p. 214); 5. 1936 se faire reluire « se mettre en valeur » (CÉLINE, Mea Culpa, pp. 10-11 ds CELLARD-REY). Dér. de luire; préf. re-. Fréq. abs. littér.:423. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 712, b) 1 142; XXe s.: a) 565, b) 237.

reluire [ʀ(ə)lɥiʀ] v. intr. [CONJUG. luire.]
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; du lat. relucere. → Luire.
1 Luire (cit. 1) en réfléchissant la lumière, en produisant des reflets. Briller. || Or, métal, meuble qui reluit (→ Armoire, cit. 6; axe, cit. 4; bahut, cit. 2; bosse, cit. 6; parfum, cit. 14).Par métaphore. || « … tout rayon… Fait reluire et vibrer mon âme de cristal » (→ Écho, cit. 15, Hugo).Prov. Tout ce qui brille, tout ce qui reluit n'est pas or (1. Or, cit. 28).
1 La cathédrale était déjà obscure et déserte (…) la grande rose de la façade, dont les mille couleurs étaient trempées d'un rayon de soleil horizontal, reluisait dans l'ombre comme un fouillis de diamants et répercutait à l'autre bout de la nef son spectre éblouissant.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, VII, II.
2 La robe d'or, perdue un instant dans les ténèbres de ce trou noir (…) reluisit au loin (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « La vengeance d'une femme », p. 376.
(En parlant d'une chose soigneusement nettoyée et frottée). || Le bouton de cuivre écuré (cit. 2) au tripoli reluit. || Faire reluire les ferrures (→ Observance, cit. 2; polir, cit. 1). || « Plus on met de l'huile (cit. 34) de coude, plus ça reluit ». || Brosse à reluire. — ☑ Loc. fam. Manier la brosse à reluire : flatter avec ostentation et lourdement.
3 (…) elle se tuait de travail, dans cette maison froide d'avare, où tout devait reluire naturellement, sans qu'on dépensât ni savon ni brosse : de l'eau pure et des bras, ça suffisait.
Zola, la Terre, IV, VI.
3.1 Les cuivres, les meubles, le parquet, les portes astiqués à fond, cirés, vernis, reluisaient ainsi que des glaces.
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 16.
2 (Fin XIIe). Fig. Littér., vx. Se manifester avec éclat.
4 Besenval était, je le sais, peu capable d'écrire; mais, sans ses confidences, l'aimable chansonnier n'eût jamais fait ce livre si fort, tellement historique sous la légèreté des formes; la vérité y éclate, y reluit, souvent d'une lumière terrible; il ne reste qu'à baisser les yeux.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, I.
DÉR. Reluisant.

Encyclopédie Universelle. 2012.