polisson, onne [ pɔlisɔ̃, ɔn ] n. et adj.
• 1616 « gueux, vagabond » (qui revend les vêtements qu'il a mendiés); de l'a. arg. polir « vendre »
1 ♦ Vieilli Enfant mal élevé qui traîne dans les rues. ⇒ chenapan, galopin, gamin, garnement. « Les polissons de la ville étaient devenus mes plus chers amis » (Chateaubriand).
2 ♦ Mod. Enfant espiègle, désobéissant. ⇒ coquin. Je t'y prends, petit polisson ! — Adj. Elle est polissonne, cette mioche !
3 ♦ Rare Personne portée à la licence dans ses manières, ses propos.
♢ Adj. (1685) (Choses) Un peu grivois, licencieux. ⇒ canaille, égrillard, leste , osé. Conte polisson. — Plus cour. Des yeux, des regards polissons. ⇒ fripon.
● polisson, polissonne nom (argot ancien polisse, action de vendre les hardes qu'on a reçues en aumône) Vieux. Enfant livré à lui-même qui traîne dans les rues. ● polisson, polissonne (homonymes) nom (argot ancien polisse, action de vendre les hardes qu'on a reçues en aumône) poliçons verbe polissons forme conjuguée du verbe polir ● polisson, polissonne (synonymes) nom (argot ancien polisse, action de vendre les hardes qu'on a reçues en aumône) Enfant livré à lui-même qui traîne dans les rues.
Synonymes :
- galopin
- gamin
- vaurien
● polisson, polissonne
adjectif et nom
Se dit d'un enfant turbulent et espiègle ; fripon.
Qui a un caractère trop libre, licencieux, grivois.
● polisson, polissonne (citations)
adjectif et nom
Jean-Jacques Rousseau
Genève 1712-Ermenonville, 1778
Vous ne parviendrez jamais à faire des sages si vous ne faites d'abord des polissons.
Émile ou De l'éducation
Commentaire
Il s'agit de l'éducation des enfants.
● polisson, polissonne (synonymes)
adjectif et nom
Se dit d'un enfant turbulent et espiègle ; fripon.
Synonymes :
- coquin
- fripon
- mâtin (littéraire)
Qui a un caractère trop libre, licencieux, grivois.
Synonymes :
- coquin
- croustillant (familier)
- grivois
- paillard
polisson, onne
n. et adj.
d1./d Fam. Enfant dissipé, espiègle.
|| adj. Un écolier polisson.
d2./d Libertin.
|| adj. égrillard, licencieux. Chanson polissonne.
⇒POLISSON, -ONNE, subst. et adj.
I. —Subst. et adj., vieilli
A. —1. Au masc., rare au fém. Enfant livré à lui-même, qui passe son temps à vagabonder dans les rues et dans les champs. Synon. partiels galopin (fam.), garnement. Une petite polissonne (LITTRÉ). Il rencontra, rue Saint-Antoine, une bande formidable de polissons de douze à treize ans, qui (...) cassaient les vitres des confiseurs et les lanternes des marchandes d'oranges (MUSSET ds Le Temps, 1831, p.58). Les polissons du quartier accoururent à ses trousses [d'un homme ivre]. Les huées partirent dans un formidable accord (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p.203). Son nez rouge, ses paupières larmoyantes, sa barbiche tordue, ses allures pourchassées ameutaient les polissons (FAURE, Hist. art, 1909, p.210). V. catéchisme ex. 2.
— Empl. adj. Dans la rue, spectacle toujours divers, toujours nouveau: gentilles laitières, graves magistrats, écoliers polissons (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.138).
— En apostrophe. C'est donc vous, polisson, qui escaladez le jardin de M. Robert, qui est venu se plaindre ce matin? (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.44).
2. P. ext.
a) Au masc. ou au fém. Enfant dissipé et espiègle. Synon. fam. coquin (v. ce mot I C 1), fripon (v. ce mot B). Jusque-là, il avait été ce qu'on appelle un polisson, c'est-à-dire un enfant tel que devraient être tous les enfants, peu appliqué, espiègle (MICHELET, Mémor., 1822, p.200):
• 1. Au lieu du fils qu'il avait rêvé, bien enfant, un gamin, un polisson, un de ces jolis diables dans lesquels les vieux militaires retrouvent la jeunesse de leur sang et comme le bruit de la poudre, M. Mauperin avait eu affaire à un marmot raisonnable, à un petit garçon bien sage, «à une demoiselle,» comme il disait...
GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p.19.
— Empl. adj. Elle est polissonne, cette mioche! (Pt ROB.). J'y eus pour camarade, à peu près en même temps que Poinsot, un enfant fort sale et fort polisson (MICHELET, Mémor., 1822 p.196).
— En apostrophe, souvent avec une nuance affectueuse. Vilaine polissonne! (ROB.). Veux-tu bien te taire, petit polisson! (Lar. Lang. fr.).
b) Au masc., p.anal., vieilli. Homme qui se comporte en gamin facétieux, vieux galopin. Vous serez donc toujours un polisson (Ac. 1835, 1878).
— Empl. adj. Il est trop polisson pour son âge (Ac. 1835, 1878).
B. —1. Au masc. Individu capable d'actions répréhensibles; homme dénué de sens moral. Synon. canaille, coquin (v. ce mot I A 1), scélérat (vieilli), vaurien (vieilli). Sur tous les portraits que j'ai vus de lui (...) je lui ai toujours trouvé l'air d'un polisson. (...) ses conversations, ses querelles de famille (...) prouvent que c'était un homme infatué de lui-même, qui se croyait tout permis et qui se moquait de tout le monde, ce qui, si je ne me trompe, est le fait d'un polisson (DELÉCLUZE, Journal, 1824, p.21). Que vous ayez à vous plaindre du Moniteur, ça ne m'étonne pas, le Dalloz étant, entre nous, un vilain coco et qui s'est conduit envers moi comme un vrai polisson (FLAUB., Corresp., 1879, p.311). Il paraît que tu te conduis comme un polisson, que tu te grises, que tu fais des dettes (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Soirée, 1887, p.584).
— Empl. qualificatif
♦Un (le, ce...) polisson de + nom de pers. ou nom de fonction. Nul doute que ce polisson de Valenod et M. de Frilair n'obtiennent facilement du procureur général et des juges tout ce qui pourra m'être désagréable (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.476). Ce polisson de juge à figure de hareng saur, qui n'a pas daigné répondre à la lettre que je lui ai fait l'insigne honneur de lui écrire! (BLOY, Journal, 1903, p.192).
♦Au fig., p.plaisant. Un (le, ce...) polisson de..., une (la, cette) polissonne de + nom de chose. Oh! quelle polissonne de chose que le style! Tu n'as point, je crois, l'idée du genre de ce bouquin (FLAUB. Corresp., 1852, p.361). Ah! les belles notes, toutes belles, toutes, sauf un polisson de mi grave (pour elle [Mme Lehmann chantant Isolde]) qu'elle escamote avec grâce et dextérité (WILLY, Bains de sons, 1895, p.32).
2. a) Au masc. ou au fém. Homme, femme de moeurs légères, qui manifeste de la licence dans ses propos, dans son comportement. Synon. coquin (v. ce mot I A 2 b fam.), libertin. Vieux polisson. Ah! vous n'abuseriez donc n'encore n'à votre âge d'une femme, gros polisson? (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p.117). Quel polisson vous faites! un homme marié! (FLAUB., Éduc. sent., t.2, 1869, p.39). Dans ce monde un peu mêlé, où venaient beaucoup de jeunes gens, la petite protégée de Mme Nathan, pauvre et jolie, fut aussitôt le point de mire de deux ou trois polissons, qui jetèrent leur dévolu sur elle (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p.886).
b) Adjectif
— [En parlant d'une pers.] Qui mène une vie déréglée; qui est indécent dans ses propos, dans son comportement. Synon. libertin, licencieux. Ils finirent par devenir des fanfarons de mauvaises moeurs. Renée avoua qu'au pensionnat les petites filles étaient très polissonnes. Maxime renchérit et osa raconter quelques-unes des hontes du collège de Plassans (ZOLA, Curée, 1872, p.429). «Ah! ce Brichot, s'écria Ski, en qui l'égrillarde plaisanterie de Brichot éveillait la gaîté de tradition, il est toujours le même», bien qu'il ne sût pas, à vrai dire, si l'universitaire avait jamais été polisson (PROUST, Sodome, 1922, p.922):
• 2. La pièce était richement meublée, mais avec une prétention de parvenu polisson. Des gravures du siècle dernier, assez belles d'ailleurs, représentaient des femmes à haute coiffure poudrée, à moitié nues, surprises par des messieurs galants en des postures intéressantes.
MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Ami Patience, 1883, p.1244.
— [En parlant d'un inanimé]
♦[En parlant d'un trait physique, du comportement d'une pers.] Qui dénote un tempérament libertin; qui invite aux plaisirs amoureux. Synon. coquin (v. ce mot II B 1), libidineux, licencieux. Rire, geste polisson. Ces exquises parisiennes au teint mat, aux lèvres fardées, aux hanches polissonnes, qui bougent dans de moulantes armures de satin et de soie! (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.13). Monsieur m'a regardée d'un air polisson (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.54). Et un corps! Une poitrine! et un oeil polisson (AYMÉ, Quatre vérités, 1954, p.189).
♦[En parlant d'un énoncé, d'une représentation artist., d'un ouvrage littér.] Qui présente un caractère licencieux. Synon. croustillant (fam.), égrillard, graveleux, grivois, leste, licencieux, paillard. Allusion, confidence, gravure, histoire, romance polissonne; sous-entendus polissons. [Le public] aime les petites oeuvres polissonnes, les mémoires de filles, les confessions d'alcôves, les saletés érotiques (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p.V). C'étaient des gros mots, fortement salés, qui faisaient ricaner les filles rougissantes et se tordre les hommes (...). Le père et le grand-père ne tarissaient point en propos polissons (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Bapt., 1884, p.47). Dans une bibliothèque d'acajou, quelques livres polissons (GREEN, Journal, 1953, p.213).
II. —Subst. masc., HIST. DU COST. ,,Pièce de grosse toile tuyautée et très empesée que les femmes ajoutaient à leur ceinture pour augmenter l'ampleur des reins`` (LELOIR 1961). Ce dualisme charnu, dont le polisson fait aujourd'hui l'ingénieux complément, lorsque la nature s'est montrée avare de ce côté (VIDOCQ, Mém., t.2, 1828-29, p.77). Les dames et demoiselles quelconques, qui, pour suppléer au manque de rondeur de certaines parties, portent ce que madame de Genlis appelle, tout crûment, un polisson, et que nous nommons une tournure (GAUTIER, Jeunes Fr., 1833, p.15).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694 (de 1694 à 1762 au masc.). Étymol. et Hist.1. 1628 «gueux, vagabond» (Jargon, p.29 ds SAIN. Arg., p.63: Polissons sont ceux qui ont des frusquins qui ne valent que froutière en hyver) —1856 (MICHEL); d'où 1680 (RICH.: Polisson. Mot bas et burlesque qui se dit de jeunes écoliers et autres petis garçons malpropres et un peu fripons); 1762 poliçon «enfant espiègle, désobéissant» (J.-J. ROUSSEAU, Émile, éd. Ch. Wirz, livre IV, p.677); 2. a) 1653 «homme sans considération et sans mérite» (DASSOUCY, Le Ravissement de Proserpine, p.99 ds LITTRÉ); b) 1685 adj. «trop libre, licencieux» (Colombine avocat pour et contre, I, 8 ds E. GHERARDI, Théâtre italien, éd. 1741, t.1, p.314); 1695 subst. «celui qui dit ou fait des choses trop libres» (Le Retour de la foire de Bezons, scène 3, ibid., t.6, p.167); 3. 1823 «tournure» (E. DE PRADEL ds LARCH. 1878, p.290). Dér. de polisse «vol» 1628 (Jargon, p.38 ds SAIN. Arg., p.62), dér. de polir «voler», 2e moit. XVes. (Ballade en Jargon, éd. A. Lanly, XI, 21, p.142), empl. métaph. de polir, v. SAIN. Arg., p.62. Fréq. abs. littér.:337. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 463, b) 841; XXes.: a) 834, b) 85. Bbg. BALDENSPERGER (F.). Notes lexicol. R. Philol. fr. 1927, t.39, p.62. —SAIN. Sources t.1 1972 [1925], p.12, 191, 344, 345, 364.
polisson, onne [pɔlisɔ̃, ɔn] n. et adj.
ÉTYM. 1616, « gueux vagabond » (qui revend les vêtements qu'il a mendiés); de l'anc. argot polir « vendre ». → mod. (argot) laver, nettoyer, au sens de « écouler après avoir volé ».
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I N. et adj.
1 N. Vieilli. Enfant (surtout garçon) mal tenu, mal élevé, qui traîne dans les rues. ⇒ Galapiat, galopin, gamin (→ Passe-temps, cit. 2). || Vagabonder dans les rues comme un polisson. ⇒ Polissonner.
0 Les polissons de la ville étaient devenus mes plus chers amis : j'en remplissais la cour et les escaliers de la maison. Je leur ressemblais en tout; je parlais leur langage; j'avais leur façon et leur allure; j'étais vêtu comme eux, déboutonné et débraillé comme eux; mes chemises tombaient en loques (…) je traînais de méchants souliers éculés (…) J'avais le visage barbouillé, égratigné, meurtri, les mains noires.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 49.
2 N. (1762). Mod. Enfant espiègle, désobéissant. || Cet écolier est un polisson. || Vilaine polissonne ! — (Employé parfois comme terme d'amitié en parlant à un enfant espiègle). || Petit polisson, va ! — Adj. || Elle est polissonne, cette mioche !
3 N. m. Vieilli. Homme qui dit ou fait des plaisanteries qui ne sont plus de son âge, qui se conduit comme un enfant espiègle. — N. m. et adj. Vx. (Homme) sans mérite, méprisable (→ Cravache, cit. 1). ⇒ Drôle.
4 a N. Vieilli. Personne portée à la licence dans ses manières, ses propos (⇒ Débauché). b Adj. (1685). Mod. (Choses). Quelque peu grivois, licencieux. ⇒ Canaille, égrillard, libertin, licencieux, paillard. || Allusion, chanson polissonne. || Conte polisson (→ Histoire, cit. 41). || Des propos polissons. || Certaines peintures du XVIIIe siècle sont polissonnes sans être toutefois obscènes. — Des yeux, des regards polissons. ⇒ Fripon. || Des mains polissonnes.
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II N. m. (1823, in Larchey). Vx. Linge empesé porté par les femmes sous les jupes, pour donner de l'ampleur (⇒ Tournure).
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DÉR. Polissonner, polissonnerie.
Encyclopédie Universelle. 2012.