Akademik

polir

polir [ pɔlir ] v. tr. <conjug. : 2>
• v. 1180; lat. polire
1Rendre lisse, uni et luisant (une substance dure) par frottement. brunir, doucir, égriser, gréser, limer, poncer. Substances utilisées pour polir : papier émeri, papier de verre, pierre ponce, potée d'étain. ⇒ abrasif. « Chacun se mettait à la petite poulie, au petit objet [...] et le polissait avec sollicitude » (Loti). astiquer, fourbir. Polir l'argenterie, le marbre. Se polir les ongles.
Pronom. Le diamant se polit par le diamant. Fig. S'affiner. Cette première rudesse « se polira vite dans le monde et à la cour » (Sainte-Beuve).
2(XVIe) Vieilli ou littér. Initier aux usages du monde. apprivoiser, civiliser; 1. poli. « elle se l'attacha en s'attachant à lui, en polissant elle-même ce caractère à demi sauvage » (Balzac).
3(XVIIe) Parachever (un ouvrage) avec soin. parfaire, peaufiner, perfectionner; fam. fignoler, lécher. « Il avait médité sa phrase, il l'avait arrondie, polie, rythmée » (Flaubert).
⊗ CONTR. Dépolir, ternir. ⊗ HOM. Polissent :police (policer).

polir verbe transitif (latin polire) Donner à une surface un état uni, lisse et luisant : Les vagues avaient poli les galets. Donner cet aspect luisant par action d'abrasifs ; poncer. Faire briller un matériau avec un produit spécifique ; astiquer. Rendre un énoncé, son style, etc., plus châtiés, plus élégants, aussi parfaits que possible. Littéraire. Initier quelqu'un aux règles de la civilité, de la bienséance. ● polir (citations) verbe transitif (latin polire) Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse et le repolissez. L'Art poétiquepolir (homonymes) verbe transitif (latin polire)polir (synonymes) verbe transitif (latin polire) Donner à une surface un état uni, lisse et luisant
Synonymes :
- lisser
Faire briller un matériau avec un produit spécifique ; astiquer.
Synonymes :
- astiquer
Rendre un énoncé, son style, etc., plus châtiés, plus élégants...
Synonymes :
- ciseler
- fignoler
- lécher (familier)
- parachever
- parfaire
- perfectionner
- perler (vieux)

polir
v. tr.
d1./d Rendre lisse et luisant à force de frotter. Polir le marbre.
|| v. Pron. Bois qui s'est poli avec le temps, l'usage.
Fig. S'adoucir, s'affiner.
d2./d Litt. Corriger avec soin, parfaire (un discours, un écrit, etc.).

⇒POLIR, verbe trans.
A. —Rendre lisse, uni et brillant, par frottement ou par usure. Anton. dépolir. Polir le marbre, des bibelots, des pierres, des diamants; polir ses ongles; polir avec un torchon, au blanc d'Espagne; produit, pâte à polir. Deux ou trois hommes en chemises chantaient dans la caserne en brossant leurs habits et en polissant les boutons de cuivre avec de la craie (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p.200). V. érosion A 1 ex. de Combaluzier:
1. Il faut toujours que la surface de cuivre soit polie comme un miroir pour ne pas retenir d'encre au dehors des alvéoles de la gravure. Pour cela, au sortir du bain électrolytique on passe le cylindre à la rectifieuse qui lui donne son diamètre exact. On le polit à l'émeri, au charbon de bois, enfin au buffle, ce qui lui donne une surface parfaitement unie.
Civilis. écr., 1939, p.10-11.
P. métaph. Ombrageux, retiré, sociable seulement avec les compagnons de mes habitudes, dans une constante défiance des contacts nouveaux, le plus possible j'évitais ce terrible frottement de la vie parisienne qui polit les caractères et les aplanit jusqu'à l'usure (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.137). V. aussi infra ex. 2.
Empl. abs. Un menuisier, un ébéniste plus ou moins habile, qui rabote, tourne et polit (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p.157). On polit, on adoucit avec le papier de verre, de petites limes fines neuves, de la ponce pilée, avec une brosse rude, avec de la presle; enfin par tous les moyens de polir donnés plus haut dans le cours de cet ouvrage (NOSBAN, Manuel menuisier, t.2, 1857, p.233).
Empl. pronom. passif. [La jeune fille] aimait surtout les pierres, ces pierres dont la matière s'use et se polit si doucement avec le temps (LACRETELLE, Hts ponts, t.4, 1935, p.43).
Empl. pronom. indir. Il continuait de se polir les ongles, d'un mouvement joli et léger (ZOLA, Argent, 1891, p.165).
B.Au fig.
1. Vieilli, littér.
a) Rendre plus délicat, plus raffiné, plus civilisé. Leur civilisation, à cet égard, a fait de grands progrès; mais celle qui polit les moeurs, adoucit la férocité, est encore dans l'enfance (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.193). Elle cultiva cette âme encore si jeune, elle fut bonne pour lui, bonne avec grandeur, elle se l'attacha en s'attachant à lui, en polissant elle-même ce caractère à demi-sauvage, sans lui enlever sa verdeur ni sa simplicité (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p.78).
Empl. pronom. Il a tourné au cyclope. Ce qui n'était en ceux-ci d'abord, ce qui ne pouvait paraître que fermeté opiniâtre, énergie un peu rude et sauvage, au lieu de se polir, de s'aiguiser en finesse et de se civiliser, s'appesantit, grossit et s'animalise (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p.51).
b) Donner de bonnes manières à quelqu'un; initier aux usages du monde. Elle est savante (...) elle est parvenue à polir son mari (STENDHAL, Corresp., 1803, p.67). On me polit, on me façonne Aux moeurs de mon nouvel emploi (NADAUD, Chansons, 1870, p.49):
2. ... une instruction (...) des façons et de ce que l'on pourrait appeler l'âme sociale de l'homme par l'éducation, par un avant-goût du monde et, s'il était possible, par l'introduction de femmes âgées, la femme polissant seule le jeune homme, comme elle polit les sociétés qui commencent.
GONCOURT, Journal, 1858, p.490.
Empl. pronom. réfl. V. galantiser A ex. de Sainte-Beuve.
2. [En parlant d'une manifestation de l'activité intellectuelle] Rédiger avec soin et souci du détail; mettre la dernière main à. Synon. ciseler, (fam.) fignoler, lécher; parfaire. Polir un discours, son ouvrage, son style, ses vers. Je m'efforce de le mener à bien sans brouillon et j'en ai tout aussitôt écrit une vingtaine de pages. Je voudrais ne le relire et ne le polir que sur la dactylographie (GIDE, Journal, 1918, p.646). Style de journaliste, n'est pas style d'écrivain. Question de place, question de temps. L'écrivain a le temps de revoir minutieusement ce qu'il a écrit, de corriger, de modifier, de polir, de fignoler ses phrases, de soigner son style (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p.93).
Empl. abs. Il ne construit point dans son acte comme construirait celui qui, en même temps qu'il polit sa phrase, forge le style qui lui permettra de polir plus loin (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p.715).
Polir une langue. Diminuer sa rudesse, lui donner plus d'élégance et de régularité. Les écrivains qui ont poli et perfectionné notre langue (Ac. 1835-1935).
Prononc. et Orth.:[], (il) polit []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1216 «rendre lisse, uni, brillant» (ANGER, Trad. Vie St Grégoire, éd. P. Meyer, 1798 ds Romania t.12, p.176); 1614 subst. masc. poly «état d'une chose dont la surface est unie, lisse et brillante» (D'URFÉ, Astrée, éd. H. Vaganay, 2e part., livre VIII, t.2, p.339); 2. a) ca 1200 fig. «rendre aussi parfait que possible» (Escoufle, 4130 ds T.-L.); b) ca 1270 «choisir, limer (ses mots)» (GILLEBERT DE BERNEVILLE, Chans. ds Trouvères belges, éd. A. Scheler, t.1, p.82, 34); 1671 (POMEY: Polir, achever un discours, ou autre chose). Du lat. polre «rendre uni, égaliser, aplanir» et au fig. «limer, châtier, orner», notamment polire orationem, carmina «polir le style». Fréq. abs. littér.:185.
DÉR. Polissable, adj. [En parlant d'un objet, d'une substance] Susceptible d'être poli. (Dict.XIXe et XXes.). []. 1res attest. 1510 (J. LEMAIRE DE BELGES, Lettre à Marguerite d'Autriche, éd. J. Stecher, t.4, p.400) —1611, COTGR., à nouv. 1801 ds Fonds BARBIER, s.v. argilo-ferrifère, 1842 (Ac. Compl.); du part. prés. de polir, suff. -able.
BBG. —DAUZAT Ling. fr. 1946, p.266. — Sculpt. 1978, p.652.

polir [pɔliʀ] v. tr.
ÉTYM. V. 1180; du lat. polire.
1 Rendre lisse, uni, luisant par le polissage, par un frottement plus ou moins prolongé. Adoucir, aléser, aplanir, brunir, débrutir, doucir, égaliser, égriser, gratteler, gréser, limer, 1. planer, 3. poli (donner le poli), poncer, raboter, ragréer (→ aussi Glacer, lisser, lustrer). || Ouvrier qui polit les glaces, etc. Polisseur. || Substances utilisées pour polir les surfaces : bort, égrisé, émeri, papier-émeri et papier de verre, pierre à polir (périgueux), pierre ponce, tripoli… Abrasif. || Machines, outils qui servent à polir. Brunissoir, lime, lissoir, lustroir, meule, polissoir.Polir les casseroles. Astiquer, fourbir, frotter. || Polir ses ongles (→ Mirer, cit. 1). || Se polir les ongles.
1 Chacun se mettait à la petite poulie, au petit objet, dont la toilette lui était particulièrement confiée, et le polissait avec sollicitude, se reculant de temps en temps d'un air entendu pour voir si ça reluisait, si ça faisait bien.
Loti, Mon frère Yves, XCII.
2 En polissant le bois avec patience, le vieux bois travaillé par les hommes, elle tendait le buste en avant et portait, sur la cire odorante, ses mains laborieuses. La cire douce pénétrait dans cette matière polie sous la pression des mains et la chaleur utile de la laine.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 192.
Fam. et vulg. (Faux pron.). Se polir le chinois, la colonne : se masturber (en parlant d'un homme).
2 (XVIe). Fig., vx. Rendre poli. 1. Poli (1.). || Polir l'esprit ( Cultiver, orner), le goût ( Affiner, épurer), une langue… || Polir une nation. Civiliser. || Polir la rudesse des mœurs (→ Apprivoiser, cit. 4).
Vieilli ou littér. Rendre plus doux, moins farouche; initier aux usages du monde; accoutumer aux concessions qu'exige la vie en société. Apprivoiser, assouplir (cit. 2), civiliser (fam.), dérouiller (fam.). || « Ce terrible frottement de la vie parisienne qui polit les caractères » (→ Aplanir, cit. 3, Fromentin).
3 (…) elle fut bonne pour lui, bonne avec grandeur, elle se l'attacha en s'attachant à lui, en polissant elle-même ce caractère à demi sauvage, sans lui enlever sa verdeur ni sa simplicité.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 485.
3 (XVIIe; → ci-dessous Poli, p. p. adj., 2.). Composer (un ouvrage), rédiger avec un grand souci du détail; mettre la dernière main à (un texte) en vue de le parfaire. Fignoler (fam.), finir, parachever, parfaire, peaufiner, perfectionner (cit. 3). || Polir une dissertation (→ Étoffer, cit. 2), une épigramme ( Aiguiser), un factum (cit. 1). Fourbir (fig.). || Polir son style. Châtier, ciseler, corriger, fignoler (fam.), lécher (fam.), limer.
4 Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez (…)
Boileau (→ Cesse, cit. 5).
5 Son unique plaisir était de limer, polir ses discours assez purs, mais parfaitement incolores; il se défit par le travail de sa facilité vulgaire, et parvint peu à peu à écrire difficilement.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, V.
6 Il avait médité sa phrase, il l'avait arrondie, polie, rythmée (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, II.
——————
se polir v. pron. (passif).
1 Devenir lisse. || Un corps qui se polit par le frottement.
2 Fig. S'adoucir; s'affiner.
7 Cette passion, qui n'était que dans le ton, tenait au feu de la jeunesse; cette première rudesse, que l'abbesse voudrait enlever, se polira vite dans le monde et à la cour.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 3 juin 1850.
8 Il faisait observer sans cesse à ses disciples que les plus âpres lois se polissaient merveilleusement par l'usage, et que la clémence du temps est plus sûre que celle des hommes.
France, les Opinions de J. Coignard, Œ., t. VIII, p. 326.
——————
poli, ie p. p. adj.
1 Lisse, brillant. || Parties polies d'une pièce d'orfèvrerie. Bruni. || Armure polie. Clair, éclatant (→ Fourbir, cit. 1). || Surface polie comme un miroir (→ Parfait, cit. 3). || Caillou, galet poli. Lisse (→ Montrer, cit. 8). || Pierre précieuse polie. Cabochon.Âge de la pierre polie. Néolithique. || Ébène (→ Déployer, cit. 5), jaspe (→ Étoile, cit. 30), marbre poli.Corps (→ Cuivre, cit. 2; harem, cit. 2), front (→ Ovale, cit. 4), crâne poli (→ Perruque, cit. 2). || Gorge (cit. 10), chair polie (→ Marmoréen, cit. 1). || Épaules polies (→ Emperler, cit. 1).En parlant d'un animal dont le poil est luisant; → Attaquer, cit. 13.
9 En grêles notes d'or, sur les graviers polis,
Les eaux vives, filtrant et pleuvant goutte à goutte.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Dans le ciel clair ».
10 Il n'y avait aucun souffle d'air; c'était un de ces jours secs et calmes d'automne, où la mer polie semble froide et dure comme de l'acier.
Maupassant, Pierre et Jean, IX.
11 (…) ce bras, dur et poli et doré comme une belle chose d'ivoire césarien.
Montherlant, le Songe, I, XIII.
2 Par métaphore (en parlant d'un écrit, du style…). Fini (→ Composer, cit. 28). || « Quand un ouvrage sent la lime, c'est qu'il n'est pas assez poli » (→ Huile, cit. 29, Joubert). || Style poli. Châtié, soigné (→ Fard, cit. 10).
(En parlant d'une personne). || « J'ai pris de la patine (cit. 4); je suis poli aux angles » (Duhamel).
CONTR. Dépolir, ternir. — (Du p. p.) Âpre, rugueux. — Mat.
DÉR. 1. Poli, 3. poli, polissable, polissage, polisseur, polissoir, polissoire, polissure. — (Du même rad.) V. Polisson.
COMP. Dépolir, repolir.
HOM. (De certaines formes du v.; et du p. p.) 1. Poli, 3. poli.

Encyclopédie Universelle. 2012.