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paillard

paillard, arde [ pajar, ard ] adj. et n.
• 1430; paillart « vagabond qui couche sur la paille » 1200; de paille
1(Personnes) Vieilli ou plaisant Qui mène une vie dissolue et joyeuse, dépourvue de tout raffinement. débauché, salace. « L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide » (Baudelaire). Un moine paillard. Falstaff, ivrogne et paillard.
N. (1530) Un paillard, une paillarde.
2Qui a un caractère de paillardise, de grivoiserie vulgaire. Histoires, plaisanteries, chansons paillardes. cochon, grivois, polisson. « Broudier eut un rire gras comme s'il découvrait aux paroles de Bénin quelque sens paillard » (Romains).
⊗ CONTR. Bégueule; chaste.

paillard, paillarde adjectif et nom (de paille) Familier et vieux. Qui aime et recherche les plaisirs charnels, qui mène une vie dissolue. ● paillard, paillarde adjectif Qui exprime ou qui trahit la lubricité : Des regards paillards. Se dit de paroles, de récits grivois, égrillards : Raconter des histoires paillardes.

paillard, arde
adj. et n.
d1./d Enclin au libertinage, à la licence sexuelle.
|| Subst. Un vieux paillard. Syn. libertin.
d2./d Grivois. Chanson paillarde.

⇒PAILLARD, -ARDE, adj.
A.Fam. [En parlant d'une pers.] Qui aime les plaisirs de la chair et la joyeuse vie. Synon. débauché, grivois, libertin, viveur et fam. bambocheur, cochon, fêtard; anton. austère, prude, vertueu.. Le gros tempérament et l'esprit foncièrement paillard —pardon du mot —de cet auteur [Zola] (VERLAINE, OEuvres posth., t.2, Voy. Fr., 1896, p.111). C'était un fort homme, peu respectueux des prêtres, et, s'il ne faut rien cacher, joliment paillard (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1378).
Empl. subst. Il menait une vie de moins en moins régulière, passant au dehors la plus grande partie de ses nuits, hantant des maisons publiques. —C'est un vieux paillard, un vieux coureur, disait Maria, la bonne (ARLAND, Ordre, 1929, p.356).
B. —Qui a un caractère grivois. Synon. gaulois. Geste, regard, rire paillard; chanson, histoire paillarde. Si on pouvait ouvrir les esprits (...) on trouverait (...) des images paillardes dans celle [la tête] d'un débauché (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p.255). Broudier eut un rire gras comme s'il découvrait aux paroles de Bénin quelque sens paillard (ROMAINS, Copains, 1913, p.130).
Empl. subst. fém. Récit ou chanson de caractère grivois. Chanter, raconter des paillardes.
REM. Paillardement, adv., rare. De manière paillarde. Bardolotti (...) riait, et applaudissait, et bousculait paillardement Dorino, lorsque Cave, tenant Assunta renversée dans ses bras, s'écrasait le museau contre elle (GIDE, Caves, 1914, p.801).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1073 lat. médiév. Paliardus anthropon. (Cartul. de Marmoutier d'apr. M. BAMBECK ds Mél. Wartburg (W. von) 1968, t.2, p.230); 1160 Paillardus id. (Cartul. de l'abbaye de Noyers, ibid.)] A. 1. Ca 1223 subst. masc. povres cokins paillars «vaurien, fripon» (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. F. Koenig, 1 Mir 32, 192); fin XIIIes. «vagabond» (JAKEMES, Chastelain de Couci, éd. J. E. Matzke et M. Delbouille, 3964); 2. ca 1380 adj. en parlant d'une personne (JEAN DES PRÉS, Geste de Liège, 2436 Scheler, Gloss. philol. ds GDF.); 1459 (Arch. JJ 190, fol. 13, ibid.); 1532 paillarde vie (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, XX, 124). B. 1. 1266 subst. fém. «femme débauchée» (Vers de la mort, 55, 8 ds T.-L.); 1530 subst. masc. (PALSGR., p.659a); 2. début XVes. adj. fém. «(d'une personne) dévergondée, débauchée» (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, 7, 242); 1643 paillard désir (SAINT-AMANT, La Rome ridicule, 223 ds OEuvres, éd. J. Lagny, t.3, p.18); RICH. 1680 note: ,,paillarder, paillard, paillarde et paillardise ne se disent que dans le burlesque et dans le satirique le plus bas``. Dér. de paille (le paillard étant proprement le gueux couchant sur la paille); suff. -ard. Fréq. abs. littér.:64.
DÉR. Paillarder, verbe intrans., vieilli. Mener une vie de paillard. —Il faut satisfaire sa fantaisie. —Je la satisferai! —Jouer, dépenser, paillarder, mentir, être insouciant, paresseux, charlatan (BOREL, Champavert, 1833, p.186). [], (il) paillarde [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1res attest. 1461 intrans. «agir en paillard, se débaucher» (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1619), 1606 réfl. se paillarder a «se donner du mal pour» (BÉROALDE DE VERVILLE, Moyen de parvenir, p.71 ds GDF.), 1690 id. «fainéanter» (FUR.); de paillard, dés. -er.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p.210.

paillard, arde [pajaʀ, aʀd] adj. et n.
ÉTYM. 1430; XIIIe, « gueux, vagabond » (qui couche sur la paille), sens qui subsiste jusqu'au XVIIIe (cf. La Fontaine, Voltaire in Littré); « fainéant » au XVIIe; puis, par ext., « coquin »; de paille.
1 Vieilli ou plais. Qui mène une vie dissolue, qui est enclin aux plaisirs de la chair (avec une idée de gaieté, de grivoiserie). Débauché, lascif, libertin, luxurieux. || Des Gascons paillards (→ Grivoiserie, cit. 2). || « L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide » (→ Esclave, cit. 16, Baudelaire).
1 Panurge était (…) bien galant homme de sa personne, sinon qu'il était quelque peu paillard (…)
Rabelais, Pantagruel, XVI.
2 À entendre un théologien exagérer l'action d'un homme que Dieu fit paillard, et qui a couché avec sa voisine, que Dieu fit complaisante et jolie, ne dirait-on pas que le feu ait été mis aux quatre coins de l'univers ?
Diderot, Addition aux pensées philosophiques, in Œ. philos., LVII.
N. (1530). || Un paillard, une paillarde.
3 Mais, comme un vieux paillard d'une vieille maîtresse,
Je voulais m'enivrer de l'énorme catin
Dont le charme infernal me rajeunit sans cesse.
Baudelaire, le Spleen de Paris, I, Épilogue.
2 (1690). Mod. Qui a un caractère de paillardise, de grivoiserie vulgaire. Cochon. || Regards, yeux paillards. Polisson. || Chansons, histoires, plaisanteries paillardes de carabins.
4 (…) Toutes les choses rondes ont droit désormais à notre piété. Broudier eut un rire gras comme s'il découvrait aux paroles de Bénin quelque sens paillard.
J. Romains, les Copains, III.
CONTR. Bégueule, chaste, pur.
DÉR. Paillardement, paillarder, paillardise.

Encyclopédie Universelle. 2012.