graveleux, euse [ grav(ə)lø, øz ] adj.
• gravillous v. 1200; de gravelle
I ♦
1 ♦ Qui contient du gravier. Terre graveleuse. ⇒ caillouteux, pierreux. — Fruit graveleux, dont la chair contient de petits amas de corps durs.
2 ♦ (1478) Méd. Vx Relatif à la gravelle.
II ♦ Grossièrement licencieux. Propos graveleux. ⇒ 2. cru, obscène. Un sujet gai « et même un peu graveleux » (Diderot).
● graveleux, graveleuse adjectif (de gravelle) Qui contient des gravelles : Un calcaire graveleux. Qui est mêlé de graviers : Une terre graveleuse. Se dit de fruits dont la chair contient de petits corps durs : Poire graveleuse. Qui est très licencieux, proche de la pornographie : Conte graveleux. ● graveleux, graveleuse (synonymes) adjectif (de gravelle) Qui est mêlé de graviers
Synonymes :
- pierreux
Qui est très licencieux, proche de la pornographie
Synonymes :
- coquin (familier)
- cru
- égrillard
- gaillard
- gaulois
- gras
- grivois
- polisson
- vert
graveleux, euse
adj.
d1./d GEOL Mêlé de gravier. Terre graveleuse.
d2./d BOT Se dit d'un fruit dont la pulpe contient des cellules pierreuses formant des petits grains très durs. Poire graveleuse.
d3./d Fig. Licencieux et vulgaire. Chanson graveleuse.
⇒GRAVELEUX, -EUSE, adj.
A. — [En parlant d'un sol] Qui est mêlé de graviers, qui contient du gravier. Terre graveleuse (Ac.). C'est un vaste plateau graveleux, pauvre de végétation, grisâtre d'aspect et d'une navrante mélancolie (FABRE, J. Savignac, 1863, p. 19). Le sol joue un rôle capital dans la qualité du vin. Le cep aime le terrain maigre, graveleux et avare (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 58).
♦ P. anal. Je mangeais la maigre pitance des prisonniers, un peu de farine avariée et quelques lentilles graveleuses (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 78).
— P. ext. Fruit graveleux. Dont la chair contient de petits corps durs. Une poire graveleuse (Ac. 1932).
B. — MÉD., vx. Qui est relatif à la gravelle; qui contient de la gravelle. Urine graveleuse, affection graveleuse (Ac.). Rein graveleux (cf. Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 539).
— Emploi subst. Personne sujette à la gravelle. Si l'on voit tant d'hommes gras avant l'âge, (...) des goutteux, des graveleux, des hydropiques par centaines, cela vient de la bière (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 157).
C. — Au fig. Qui est d'un caractère licencieux, proche de l'obscénité. Anecdote, chanson, histoire graveleuse; roman, propos graveleux; situation graveleuse. Jamais d'allusion aux rapports sexuels, fonds de la conversation entre camarades. Pas un mot graveleux, alors que les jeunes littérateurs parlaient comme dans une chambrée de caserne (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 24) :
• Les mots hardis, les gauloiseries, les allusions graveleuses le faisaient rougir si vite que le Dr Barbesol l'avait surnommé le thermomètre de la pudeur.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Rosier Mme Husson, 1887, p. 688.
♦ [En parlant d'une pers.] La drôlatique et graveleuse créature, tournant autour de vous, se frottant à votre poitrine et vous interrogeant avec des bousculades de son ventre de poussah (GONCOURT, Journal, 1875, p. 1058).
— Emploi subst. avec valeur de neutre. Ce qui présente un caractère licencieux; caractère licencieux (de quelque chose). Collé, qui était de la bonne race gauloise, n'avait ni l'abondance ni le jet de verve de Beaumarchais, et il se complaisait un peu trop dans le graveleux (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1853, p. 225). J'aurais désiré que vous citassiez les textes, mais vous avez craint sans doute d'effaroucher les gens du monde. Je suis en peine de savoir comment vous vous tirerez du graveleux de votre sujet (MÉRIMÉE, Lettres F. Michel, 1851, p. 29).
REM. Graveleusement, adv. D'une manière graveleuse. Il ne me veut aucun bien, cet homme-là. Il me veut. Il n'a pas l'humeur à plaisanter, même graveleusement (COLETTE, Vagab., 1910, p. 26).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 gravillous « qui contient du gravier » (Naissance du chev. au cygne, éd. H.A. Todd, 137); XIIIe s. graveleux (Artur. B.N. 337, f° 265c ds GDF. Compl.); 2. 1478 gravelleux méd. (G. DE CHAULIAC ds SIGURS, p. 439); 3. [fin XVIIe s. d'apr. ROB.] 1765 « licencieux » (DIDER., Salon, Œuv. t. XIII, p. 180 ds POUGENS d'apr. LITTRÉ). Dér. de gravelle; suff. -eux. Fréq. abs. littér. : 32
graveleux, euse [gʀavlø, øz] adj.
ÉTYM. V. 1200, gravillous; de gravelle.
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1 Qui contient du gravier, est mêlé de graviers. || Terre graveleuse. ⇒ Caillouteux, pierreux.
1 Non seulement les terres noires et fertiles, mais les argileuses et les graveleuses récompensent l'homme de ses peines.
Fénelon, Traité de l'existence de Dieu, I, 2.
♦ (1671). || Fruit graveleux, dont la chair contient de petits amas de corps durs. || Poire graveleuse.
2 (1478). Méd., vx. Renfermant de la gravelle. || Urine graveleuse. — Relatif à la gravelle. || Affection graveleuse. — N. || Un graveleux, une graveleuse : personne atteinte de la gravelle, de la pierre.
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II (Fin XVIIe; → Gravelure). Fig. Qui est très licencieux, « voisin de l'obscénité » (Littré), « pénible pour la conscience comme la gravelle pour le corps » (Dauzat). || Contes, propos graveleux. ⇒ Cru, libre, licencieux. || Conversations graveleuses. ⇒ Gravelure.
2 Voulez-vous un sujet gai (…) ? Oui, et même un peu graveleux.
Diderot, Salon de 1765.
3 Hier, sur la plage, je fus contrainte de changer de place pour ne pas être plus longtemps la confidente involontaire d'une anecdote graveleuse, dite en termes si violents que je me sentais humiliée autant qu'indignée d'avoir pu entendre cela.
Maupassant, la Femme de Paul, Corresp., p. 115.
♦ (Personnes). || Un conteur graveleux.
♦ N. m. || Il donne dans le graveleux.
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CONTR. (Du sens 3.) Austère, châtié, correct, sérieux, sévère.
DÉR. Graveleusement, gravelure.
Encyclopédie Universelle. 2012.