fripon, onne [ fripɔ̃, ɔn ] n.
1 ♦ Vx Personne malhonnête, voleur adroit. ⇒ coquin, escroc, filou, gredin. « moins il y a de fripons aux galères, plus il y en a dehors » (Nerval).
2 ♦ Mod. et fam. Enfant malicieux, personne espiègle et éveillée. ⇒ brigand, coquin, vaurien. Petit fripon ! — Adj. Qui a qqch. de malin, d'un peu provocant. ⇒ espiègle, polisson. « Le chat qui la regarde D'un petit air fripon » « (Il était une bergère... », chanson).
⊗ CONTR. Probe . Pudique, réservé.
● fripon, friponne nom (moyen français friper, avaler goulûment) Familier. Enfant espiègle, malicieux. Vieux. Voleur, escroc, filou. ● fripon, friponne (citations) nom (moyen français friper, avaler goulûment) Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Il faut des fripons à la cour auprès des grands et des ministres, même les mieux intentionnés ; mais l'usage en est délicat, et il faut savoir les mettre en œuvre. Les Caractères, De la cour Jean-Jacques Rousseau Genève 1712-Ermenonville, 1778 Les fripons sont d'honnêtes gens comme tout le monde ! Julie ou la Nouvelle Héloïse Jean-Jacques Rousseau Genève 1712-Ermenonville, 1778 Il y a toujours vingt à parier contre un qu'un gentilhomme descend d'un fripon. Julie ou la Nouvelle Héloïse ● fripon, friponne (homonymes) nom (moyen français friper, avaler goulûment) fripons forme conjuguée du verbe friper ● fripon, friponne (synonymes) nom (moyen français friper, avaler goulûment) Familier. Enfant espiègle, malicieux.
Synonymes :
- coquin (familier)
- espiègle
- mâtin (vieux)
● fripon, friponne
adjectif
Qui dénote une malice un peu provocante : Des yeux fripons.
● fripon, friponne (synonymes)
adjectif
Qui dénote une malice un peu provocante
Synonymes :
- déluré
- polisson
fripon, onne
n. et adj. Fam. Enfant malicieux, polisson. Un petit fripon.
|| adj. Qui dénote la malice, l'espièglerie. Un air fripon.
⇒FRIPON, ONNE, subst.
A.— Vieilli. Personne malhonnête, fourbe, qui vole autrui par ruse. Mes affaires d'argent sont arrangées, grâce aux soins et à la patience de mon beau-frère, qui a lutté dix mois contre les plus insignes fripons de la ville du monde où il y a peut-être le plus de fripons (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1834, p. 274). Ce Guillergues, songeait-il, est un adroit fripon, un scélérat qui a spéculé sur le fourrage de notre cavalerie (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 152) :
• 1. Ancien commis d'un patron ruiné dans les affaires, Loiseau avait acheté le fonds et fait fortune. Il vendait à très bon marché de très mauvais vin aux petits débitants des campagnes et passait parmi ses connaissances et ses amis pour un fripon madré, un vrai Normand plein de ruses et de jovialité.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 120.
— Emploi adj. Un valet fripon. Quand on a le malheur de vivre sous un gouvernement fripon (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 66). Si la banque se mêlait de commanditer les gens embarrassés sur la place la plus friponne et la plus glissante du monde financier, elle déposerait son bilan au bout d'un an (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 275).
— [Empl. comme injure] Il nous traitait, ce délirant, de tous les noms : fripons!... ordures!... enculés!... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 220).
B.— Avec un sens atténué, fam. Enfant enclin à l'espièglerie, à la malice; personne éveillée, délurée, quelquefois portée à des attitudes ou des propos lestes, grivois. Elle était irritée par ces dorures imbéciles qui l'entouraient, par ces hauts plafonds vides où ne restaient, après les nuits de fête, que les rires des jeunes sots et les sentences des vieux fripons (ZOLA, Curée, 1872, p. 438). Tonton Amédée ne reparut de huit jours, puis revint un soir, affecta de rire très haut, et de chercher ces demoiselles. — Elles m'ont joué le tour, les friponnes! Mais je les repincerai et je me payerai sur elles (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 117) :
• 2. Les fourreaux de percaline flottaient autour de leur démarche preste [des petites modistes]. Les muscadins riaient à leurs gorges nues dans le carré du décolletage. Les friponnes écartaient les mains audacieuses par des tapes lestes...
ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 7.
— Emploi qualificatif. Ce fripon de + subst. Je suis fort tenté par une pierre gravée sur laquelle est représenté ce fripon de Mercure, le dieu des maquereaux (BARB. D'AUREV., Memor. 1, 1837, p. 125).
— Emploi adj. [En parlant d'un attribut hum., d'une attitude, d'un geste] Sourire, nez fripon. Dîné à Sarrebourg et, là, senti tout à fait la France à l'air spirituel et fripon des femmes, au petit vin de Moselle (MICHELET, Journal, 1843, p. 533). Mais elle cédait de l'épaule aux bourrades du vieillard, tout en restant en place avec un mouvement de corsage si élastique, un tordion de hanche si fripon, un froufrou de jupes si coquet qu'une ballerine de profession n'eût pu mieux faire (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 111). C'était un petit avorton au teint allumé, à l'œil fripon, à la démarche claudicante (GIDE, Si le grain, 1924, p. 388).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Enq. : // friponne. FÉR. Crit. t. 2 1787 écrit le fém. fripone. Ds Ac. dep. 1694, jusqu'à 1740 sous la forme frippon. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1547 « gourmand, bon vivant » (N. DU FAIL, Propos Rustiques, éd. J. Assézat, I, p. 136); 2. 1558 « celui qui vole de petites choses » (BONAVENTURE DES PÉRIERS, Nouv. récréations, nouv. 84 in Conteurs fr. du 16e s., éd. Gallimard, p. 529); 3. 1636 « nom qu'on donne familièrement à un enfant » (MONET). B. Adj. 1649 (SCARRON, Virgile, III, 142b ds RICHARDSON). Dér. au moyen du suff. -on1, du m. fr. friper, « avaler goulûment, voler » v. frippe1. Fréq. abs. littér. :301. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 961, b) 357; XXe s. : a) 197, b) 153. Bbg. LEW. 1960, p. 14, 16, 151. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 341, 435.
fripon, onne [fʀipɔ̃, ɔn] n.
ÉTYM. 1558, argot scol. aux sens de « gourmand, débauché »; friponnier, XVe; de 2. friper.
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1 (1558). Vx ou stylistique (et plais.). Personne sans scrupules, rusée, fourbe et malhonnête, voleur adroit. ⇒ Canaille, coquin, escroc, filou, gredin, gonin (vx), gueux, maroufle, pendard, picaro (vx), voleur (→ Débauché, cit. 3). || Traiter un valet de fripon (→ Bélître, cit. 1). || Fripon qui vit aux dépens des autres (→ Faire, cit. 154). || Maître fripon (→ Avaricieux, cit. 1). || Un fripon de libraire (→ Écumeur, cit. 3). — Allus. littér. (→ Chat, cit. 15, Boileau).
1 Quoi ? parce qu'un fripon vous dupe avec audace (…)
Molière, Tartuffe, V, 1.
2 Il faut des fripons à la cour auprès des grands et des ministres (…) Honneur, vertu, conscience, qualités toujours respectables, souvent inutiles : que voulez-vous quelquefois que l'on fasse d'un homme de bien ?
La Bruyère, les Caractères, VIII, 53.
3 Travailler est donc un devoir indispensable à l'homme social. Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon.
Rousseau, Émile, III.
4 Martin, ayant repris son sang-froid, jugea que la dame qui se prétendait Cunégonde était une friponne, monsieur l'abbé périgourdin un fripon, qui avait abusé au plus vite de l'innocence de Candide, et l'exempt un autre fripon dont on pouvait aisément se débarrasser.
Voltaire, Candide, XXII.
5 On n'échappe aux fripons que pour choir dans les cuistres.
Hugo, les Châtiments, V, IV.
6 L'humanité ne changeant guère, on peut dire, comme un vieil auteur, que moins il y a de fripons aux galères, plus il y en a dehors.
Nerval, la Main enchantée, I.
2 (1678, La Fontaine). Mod. (Surtout en parlant des enfants). Enfant, personne espiègle et éveillée, qui aime les tours malicieux. ⇒ Brigand, coquin, diable, vaurien. || Petit fripon. || Un fripon d'enfant (→ Âge, cit. 29, La Fontaine).
3 Vieilli. Personne égrillarde. ⇒ Polisson. || Un vieux fripon. — (1666, Molière). Jeune fille, femme séduisante, coquette, adroite et fine. || Une jeune friponne (→ Bouchon, cit. 2).
7 Avec tant d'attraits précieux,
Hélas ! qui n'eût été friponne ?
Voltaire, Épîtres, XXXIV.
8 Ah ! fripon, vous me cajolez, de peur que je ne me moque de vous !
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XX.
9 L'épouse veut encor
Fuir l'époux qui l'embrasse;
Mais sur plus d'un trésor
Le fripon fait main basse (…)
4 Adj. (1665, Boileau). Espiègle, déluré. || Jeune fille un peu friponne. — (En parlant du visage, de l'air). Qui a quelque chose d'espiègle, de malin et d'un peu provocant. ⇒ Coquin, déluré, égrillard, polisson. || Un petit air fripon. || Un nez, des yeux fripons (→ Chaste, cit. 6). || « Le chat qui la regarde, D'un petit air fripon » (Il était une bergère…, chanson).
10 (…) votre petit nez fripon (…) vos lèvres appétissantes (…)
Molière, le Mariage forcé, II, 2.
11 Catulle appelle cela ebrios ocellos et nous disons quelquefois des yeux fripons.
Racine, Remarques sur l'Odyssée d'Homère, II.
♦ Spécialt. || Une mouche friponne; n. f., une friponne : mouche noire que les femmes se mettaient près des lèvres.
12 (…) la coquette, appelée aussi précieuse et friponne auprès des lèvres !
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., t. II, p. 47.
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CONTR. Honnête, probe. — Modeste, pudique, réservé.
DÉR. Friponneau, friponner, friponnerie.
Encyclopédie Universelle. 2012.