vendre [ vɑ̃dr ] v. tr. <conjug. : 41>
• 980 « trahir »; lat. vendere
1 ♦ (XIe) Céder à qqn en échange d'une somme d'argent. Vendre ses livres, ses meubles, sa maison. « Pour se faire de l'argent, elle se mit à vendre ses vieux gants, ses vieux chapeaux » (Flaubert). — « Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage » (La Fontaine). Vendre une chose à tel prix; vendre tel prix, tant. — Vendre la peau de l'ours. — À vendre : offert pour la vente. « La maison était restée meublée de ses vieux meubles et toujours à vendre » (Hugo). — Dr. Vendre à réméré, vendre aux enchères. — Vendre des actions, des titres en Bourse. — Absolt Vendre à la hausse, à la baisse (⇒ spéculer) . Vendre cher, trop cher, au prix fort. Vendre à perte. Vendre à prix coûtant, sans bénéfice. Vendre au comptant, à crédit.
♢ Spécialt Faire commerce de (ce qu'on a fabriqué ou acheté). Vendre des livres, des marchandises en gros, au détail. Vendre en réclame, au rabais, en solde. ⇒ brader, liquider, 2. solder. Vendre qqch. à la criée. — Pronom. (Pass.) Être vendu. Cela se vend bien. ⇒ s'écouler, s'enlever, s'épuiser. Cela se vend comme des petits pains.
♢ Par ext. Faire acheter par un client (une chose qui appartient à qqn d'autre). Démarcheur, placier qui vend des valeurs financières. — (En exerçant le métier de vendeur) Vendre un article à un client.
♢ Procéder à la vente de (qqch.); mettre en vente. Vendre un domaine par autorité de justice.
♢ Écon. Organiser, faire la vente de. Vendre une marchandise, un savoir-faire, un service. Acheter des matières premières et vendre des produits finis. Pays, entreprise qui vend à l'étranger. ⇒ exporter. Vendre à prix cassés, à un prix inférieur au prix normal. ⇒ dumping.
♢ Proposer de manière commerciale (qqch. qui n'est ni une marchandise ni un service). Vendre des vacances; vendre du rêve. « Il vend au ministre une impressionnante réforme des marchés financiers » (Le Point, 1989). — Pronom. (réfl.) Se vendre, savoir se vendre : savoir faire valoir ses mérites (pour obtenir un emploi, des contrats, etc.).
2 ♦ (Souvent péj.) Accorder ou céder (un avantage, un service) en faisant payer, ou contre un avantage matériel. ⇒ échanger. Ésaü vendit son droit d'aînesse contre un plat de lentilles. « Celui-là vend son fils, l'autre vend sa femme » (Romains). — Loc. Vendre son âme au diable. Il vendrait père et mère : il est prêt à toutes les bassesses pour de l'argent ou pour arriver. — Spécialt Personne qui vend ses faveurs, ses charmes, son corps, qui se prostitue.
3 ♦ (XIIIe) Exiger qqch. en échange de. Vendre cher qqch., ne pas l'accorder facilement. Vendre chèrement sa vie : se défendre avec vaillance jusqu'à la mort. Fam. Vendre cher sa peau.
4 ♦ Abandonner par intérêt d'argent. ⇒ trahir. Judas vendit Jésus pour trente deniers. — Dénoncer par intérêt. ⇒ donner . « Je ne te vendrai pas, sois tranquille » (Cocteau) . — Vendre la mèche.
♢ Pronom. (Réfl.) Se mettre au service de qqn par esprit de lucre, au mépris de la morale. Se vendre à un parti (⇒ vénal) .
⊗ CONTR. Acheter, acquérir , conserver, donner, garder, payer.
● vendre verbe transitif (latin vendere) Céder la propriété de quelque chose à quelqu'un, en échange d'une certaine somme d'argent : Il m'a vendu 100 euros son vélomoteur. Faire le commerce de quelque chose : Le boucher vend de la viande. Faire commerce de quelque chose, de personnes contre des bénéfices, sans souci moral : Vendre son corps, son talent. Vendre de la drogue. Familier. Trahir quelqu'un, un groupe, les dénoncer contre de l'argent ou un avantage quelconque : Vendre ses complices à la police. Familier. Convaincre le public de quelque chose, faire passer, accepter une idée, un projet grâce à des moyens publicitaires. ● vendre (citations) verbe transitif (latin vendere) Henri Lacordaire Recey-sur-Ource, Côte-d'Or, 1802-Sorèze 1861 Académie française, 1860 Partout où l'homme veut se vendre, il trouve des acheteurs. Pensées Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Il lit au front de ceux qu'un vain luxe environne Que la Fortune vend ce qu'on croit qu'elle donne. Philémon et Baucis ● vendre (difficultés) verbe transitif (latin vendere) Conjugaison ● vendre (homonymes) verbe transitif (latin vendere) ● vendre (synonymes) verbe transitif (latin vendere) Céder la propriété de quelque chose à quelqu'un, en échange d'une...
Synonymes :
- céder
- laisser
- liquider
Contraires :
- acheter
- acquérir
Faire le commerce de quelque chose
Synonymes :
- débiter
- écouler
Familier. Trahir quelqu'un, un groupe, les dénoncer contre de l'argent ou...
Synonymes :
- donner (familier)
- livrer
vendre
v.
rI./r v. tr.
d1./d échanger contre de l'argent. Vendre ses bijoux. Vendre aux enchères.
|| Loc. fig. Vendre chèrement sa vie: tuer beaucoup d'ennemis avant de succomber.
d2./d Exercer le commerce de. Vendre des vêtements. Vendre en gros et au détail.
d3./d Accorder, abandonner pour de l'argent ou contre un avantage quelconque (ce qui, normalement, n'est pas objet de commerce). Vendre son vote, sa liberté.
d4./d Trahir, dénoncer par intérêt. Son complice l'a vendu.
rII./r v. Pron.
d1./d (Passif) être vendu (sens 1). Un article qui se vend bien.
d2./d (Réfl.) Péjor. Faire un commerce honteux de sa personne, de ses services. Fille qui se vend. Se vendre aux puissants, à l'ennemi.
⇒VENDRE, verbe trans.
A. — Céder un bien contre de l'argent, contre paiement. Anton. acheter, acquérir. La municipalité de la ville de Paris ne prélevant rien sur la vente des tableaux exposés, les artistes, même en ne vendant qu'un seul tableau, arrivent tout de même à avoir de quoi vivre un certain temps (Arts et litt., 1936, p. 76-5).
SYNT. Vendre des actions, une charge, un esclave, un livre, une maison, ses meubles, un office, sa récolte; vendre qqc. (très/trop) cher, à bas prix, à/au prix coûtantort, sans bénéfice, à perte; vendre qqc. au comptant, à crédit, avec/sans garantie; vendre à l'encan, par autorité de justice; faire vendre qqc.; vendre qqc. pour le compte de qqn; (ne pas) être à vendre; vendre au plus offrant.
— Empl. pronom. passif. Les chevaux des officiers, volés sur le champ de bataille, se vendaient couramment vingt francs pièce (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 435).
♦ Vendre chat en poche. V. chat1 II C 1. Vendre (jusqu'à) sa dernière chemise. V. ce mot I A 2 b. Vendre la peau de l'ours (avant de l'avoir tué). V. ours A 5. Vendre qqc. au poids de l'or, à prix d'or. V. or1 I C 1.
— Empl. abs., FIN. Vendre à la baisse, à la hausse; vendre à découvert, à terme. Papa a fait une affaire, aujourd'hui (...)! Il a acheté un petit bois à moitié prix. Des gens étaient obligés de vendre vite; une bonne occasion (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 116).
♦ Tel qui vend ne livre pas. V. livrer A 4 a.
— Vieilli. Vendre qqn. Vendre les biens de quelqu'un après saisie. — « C'est toi qui fais vendre Mme Arnoux? » Elle relut l'annonce. — « Où est son nom? » — « Eh! C'est son mobilier! Tu le sais mieux que moi! » (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 266).
B. — Faire commerce de quelque chose (pour son compte ou pour le compte de quelqu'un d'autre). Vendre du pain, du poisson, un produit, de la viande, du vin; vendre qqc. au mètre, au poids, au détail, en gros; vendre qqc. au rabais, en réclame, en solde; qqc. se vend bien, mal. Gottlieb Duttweiler (...) lança dans le canton de Zurich en août 1925 son entreprise Migros avec 5 camionnettes vendant dans les villages des produits d'épicerie un tiers moins cher que les détaillants (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 597).
♦ Savoir vendre sa marchandise. V. ce mot A 3 c. Vendre à bon marché. V. ce mot III A 3. Vendre sous le manteau. V. ce mot I A 1 b.
— Empl. abs. Vous produisez peu, mais vous savez acheter et vendre. Ce sont les qualités du commerçant (ROMAINS, Knock, 1923, III, 6, p. 19).
— Empl. pronom. passif
♦ [Le suj. désigne un artiste considéré par rapport à son œuvre] Drumont (...) se vend à cent mille, et son livre fait le bruit d'une révolution (GONCOURT, Journal, 1887, p. 658).
♦ Être d'une bonne vente. Alexis avait trente ans passés, ses parents étaient morts, sa peinture se vendait, il avait son marchand, un contrat avantageux (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 102).
C. — Céder une activité, un service, un avantage, contre rémunération. Vendre ses idées, ses services, son travail (à qqn). L'humiliation de vendre son temps contre un salaire, de faire un travail qu'on n'aime pas dans l'unique but de « passer à la caisse » (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 14).
— Empl. pronom. réfl. Je me suis vendu corps et âme à Votre Excellence pour les matinées; mais il est onze heures du soir et, parbleu, mes soirées sont à moi (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 35).
— En partic., péj. [Le compl. d'obj. désigne une chose qui normalement n'est pas vénale] Se faire accorder un avantage contre quelque chose. Vendre sa conscience, des honneurs, des indulgences, son vote, son suffrage. Étéocle (...) ne valait pas plus cher que Polynice (...) le prince loyal avait décidé, lui aussi, de vendre Thèbes au plus offrant (ANOUILH, Antig., 1946, p. 189).
♦ Vendre son âme au diable, au démon. V. âme I A 2.
♦ Empl. pronom. réfl. Se vendre à un parti. Quelque député du centre qui, en se vendant au ministère pour un ruban ou une recette de tabac, n'avait pas encore appris à placer un masque sur sa laideur (STENDHAL, op. cit., p. 348). Fille à Boches! Espionne! Tu t'es vendue! Oui, tu nous as trahis (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 259).
Vieilli. Se faire enrôler (souvent pour remplacer quelqu'un d'autre). Se vendre comme remplaçant. Tout homme étant propriétaire et cultivateur, nul n'avait besoin de se vendre, et le despote n'eût point trouvé de mercenaires (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 57).
— [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un attribut d'une pers.] Prostituer. Une appareilleuse infâme, qui vendait sa fille (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 135).
♦ Vendre ses charmes, son corps, ses faveurs. Se prostituer. Ce qui se vend cent mille francs chez la putain qui vous vend son corps, la beauté, on ne l'estime pas vingt mille chez la femme qu'on épouse et qui vous la donne (GONCOURT, Journal, 1864, p. 15). Empl. pronom. Le salarié se trouve dans la situation d'une putain, comme elle, il se vend (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 174).
D. — Trahir, dénoncer par intérêt. Vendre ses complices, un secret; vendre père et mère. Esterhazy (...) l'espion qui nous vendait à l'Allemagne (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 157).
♦ Vendre la mèche. V. mèche1 A 2 b.
E. — Vendre cher/chèrement qqc. Ne pas accorder facilement, exiger quelque chose en échange de quelque chose. Vendre chèrement sa vie. Ne poursuivons plus la gloire; elle vend cher ses faveurs (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 386). Elle avait empoigné le révolver d'un geste instinctif pour achever son attitude d'espionne acculée dans un coin et décidée à vendre chèrement sa peau (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 185).
Prononc. et Orth.:[], (il) vend []. Homon. vent, van1 et 2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin Xe s. « céder contre de l'argent (ou un avantage quelconque) » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 87); 1160-74 sei vendre chier « vendre cher sa vie » (WACE, Rou, éd. A. H. Holden, III, 8902). Du lat. vendere « céder contre argent » et « faire valoir », contraction de venum dare « donner en vue de la vente ». Fréq. abs. littér.:5 286. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 8 596, b) 9 383; XXe s.: a) 8 276, b) 5 138.
DÉR. Vendable, adj. Qui peut être cédé contre de l'argent, contre paiement. Anton. invendable. Produit vendable. Les dettes, à l'acquittement desquelles la vente des propriétés vendables ne pouvait suffire, ne pesaient que sur lui (BALZAC, Secrets Cadignan, 1839, p. 301). Les œuvres françaises que leur qualification scientifique rend difficilement vendables, dans le grand public (Civilis. écr., 1939, p. 28-6). — []. Att. ds Ac. dep. 1798. — 1re attest. 1249 vendaule (FÉVR., Chart. des comt. de Hain., A. de l'Etat à Mons ds GDF. Compl.); de vendre, suff. -able; cf. le lat. vendibilis « qui se vend facilement », dér. de vendere, « vendre », d'où fr. vendible « qui se vend facilement » 1530 (PALSGR., p. 303) — 1636, MONET.
BBG. — GRAMMONT (M.). Et vous le vendez? In:[Mél. Thomas (A.).]. Paris, 1927, pp. 183-186. — KOCH (P.). Verb, Valenz, Verfrügung. Heidelberg, 1981, pp. 92-94, 175-180, 194-197, 296-299. — PICOCHE Sém. lex. fr. 1986, pp. 102-104. — QUEM. DDL t. 18, 20.
vendre [vɑ̃dʀ] v. tr. [CONJUG. rendre.]
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I V. tr.
1 a (XIe). Céder (qqch.) à qqn en échange d'une somme d'argent, faire passer la propriété de (qqch.) à une autre personne, en la faisant payer. ⇒ Aliéner, céder. || Vendre à qqn ce dont on ne veut plus. ⇒ Coller, colloquer; bazarder (→ Se débarrasser, se défaire de…). || Proposer à qqn de lui vendre qqch. ⇒ Offrir — (Sans compl. second). || Vendre ses livres, ses meubles, sa maison, une ferme (→ Fermage, cit.). || « Gardez (cit. 81)-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage… » (La Fontaine). || Vendre une chose à tel prix; vendre tel prix, tant. ⇒ Prendre. || À quel prix le vendez-vous ? Cf. Le faites vous ? || « Achetant cher, vendant à bon marché » (→ Herbe, cit. 20). || Demander tel prix de ce qu'on vend. ☑ Loc. Vendre la peau de l'ours (cit. 3). — À vendre : offert pour la vente. || Maison à vendre ou à louer (→ Écriteau, cit. 2). — Dr. || Vendre franc et quitte. || Vendre à faculté de rachat, à réméré. || Promettre de vendre; s'engager à vendre (⇒ Promesse; → Arrhes, cit. 1). || Vendre à l'encan (vx), aux enchères. — Vendre des actions, des titres en bourse. — Absolt. || Vendre à la baisse, à la hausse (⇒ Spéculer). || Vendre à découvert, à terme. — Vendre qqch. cher, trop cher (⇒ Survendre; saler (le client), voler). || Vendre qqch. au poids de l'or, au prix fort. || Vendre à bon compte, à bas prix (→ Revendeur, cit. 2), à perte (cit. 9 et 10). ⇒ Donner, laisser, mévendre (vx), sacrifier. || Vendre à prix coûtant, sans bénéfice. || Vendre au comptant, à crédit. || Vendre un produit à prix fixe; au plus offrant (⇒ Marchander; marchandage). || Vendre au dernier enchérisseur. || Liberté d'acheter et de vendre : libre concurrence. — Vendre ses services, son travail (→ Héroïsme, cit. 3).
1 J'y vendrai ma chemise; et je veux rien ou tout.
Racine, les Plaideurs, I, 7.
2 Pour se faire de l'argent, elle se mit à vendre ses vieux gants, ses vieux chapeaux, la vieille ferraille; et elle marchandait avec rapacité, — son sang de paysanne la poussant au gain.
Flaubert, Mme Bovary, III, VI.
b (XIIIe). Spécialt. Faire commerce de (ce qu'on a fabriqué ou acheté). || Il vend des livres, des marchandises en gros, au détail. || Vendre qqch. en réclame, au rabais, en solde. ⇒ Brader, liquider, solder. || Vendre qqch. à la criée.
c (XIXe). Par ext. Faire acheter par un client (une chose qui appartient à qqn d'autre). || Vendre qqch. pour le compte d'un mandant. ⇒ Placer. || Démarcheur, placier qui vend des valeurs financières. — (En exerçant le métier de vendeur). || Vendre un article à un client. ⇒ Servir (le client). || Procéder à la vente de (qqch.); mettre en vente. || Vendre un domaine par autorité de justice, judiciairement (cit.). || Vendre par licitation. ⇒ Liciter.
2.1 On vendit le chien, et la chaîne,
Et la vache, et le vieux buffet,
Mais on ne vendit pas la peine
Des paysans que l'on chassait.
Maurice Carême, la Maison blanche, « La peine ».
♦ Par métonymie. || Vendre qqn, vendre ses meubles après une saisie.
d Écon. Organiser, faire la vente de… || Acheter des matières premières et vendre des produits finis (le sujet désigne une entreprise, un pays; → Exporter, cit. 2). || Vendre à l'étranger au-dessous du prix national. ⇒ Dumping.
e Proposer (qqch.) de manière commerciale (le compl. ne désignant pas une marchandise ni un service). || Vendre des vacances; vendre du rêve, du sensationnel, du voyage; vendre de la neige, des séjours aux sports d'hiver. (Exemples recueillis in la Banque des mots, no 5). → Vendeur, 4. (péj.).
2 (V. 1283). Souvent péj. Accorder ou céder (un avantage, un service) en faisant payer, ou contre un avantage matériel. ⇒ Échanger. || Ésaü vendit son droit d'aînesse (cit. 1) contre un plat de lentilles. || Les honneurs sont vendus au plus ambitieux (→ Magistrat, cit. 1). || Vendre les charges, les offices. ⇒ Vénalité (→ Donner, cit. 4). — Vendre des indulgences (cit. 14). — Par plais. || Il vend du grec (→ Helléniste, cit. 2).
♦ ☑ (V. 1265, vendre sa char « sa chair »). Spécialt. Personne qui vend ses faveurs, ses charmes, son corps, qui se vend, se prostitue. || Vendre son honneur (cit. 11). ⇒ Livrer. — ☑ Vendre son âme au diable.
3 On raisonne beaucoup sur les qualités d'un bon gouverneur. La première que j'en exigerais, et celle-là seule en suppose beaucoup d'autres, c'est de n'être point un homme à vendre.
Rousseau, Émile, I.
4 Celui-là vend son fils, l'autre vend sa femme. Ils vendraient Dieu s'il leur tombait dans les pattes. L'argent. L'argent partout.
J. Romains, Volpone, II, II, 4.
3 (XIIIe). Exiger qqch. en échange de… ☑ Vendre cher (cit. 21 et 22), chèrement (→ Fortune, cit. 6) qqch., ne pas l'accorder facilement; le faire payer cher (fig.). — ☑ Loc. (Vendre cher, v. 1570; vendre chèrement…, 1615). Vendre chèrement sa vie : se défendre avec vaillance jusqu'à la mort. — ☑ Fam. Vendre cher sa peau.
5 Vous m'avez vendu cher vos secours inhumains (…)
Racine, Bajazet, V, 1.
6 Il lit au front de ceux qu'un vain luxe environne
Que la fortune vend ce qu'on croit qu'elle donne.
La Fontaine, Philémon et Baucis.
4 (Compl. n. de personne). Abandonner par intérêt d'argent. ⇒ Trahir. || Judas vend Jésus pour trente deniers (cit. 2). — Dénoncer par intérêt. ⇒ Délation, donner (→ Procès, cit. 3).
7 — (…) tu aimes Paul. Si Paul t'aime, tout est pour le mieux. Je ne te vendrai pas, sois tranquille. Je l'interrogerai sans en avoir l'air et je saurai.
Cocteau, les Enfants terribles, p. 175.
7.1 — D'ici t'as rien à redouter ?
— Non. Si je suis pas vendu, personne peut venir.
Jean Genet, Querelle de Brest, p. 280.
♦ Vendre un secret. ☑ Vendre la mèche (cit. 4).
———
II V. intr. (Sujet n. de chose). Publicité. Faire vendre; être un facteur d'augmentation des ventes. || « Que de fois il a été remarqué qu'une affiche “vendait” alors qu'elle venait à l'encontre des règles admises » (B. de Plas et H. Verdier, la Publicité, p. 21).
——————
se vendre v. pron.
ÉTYM. (1080, soi vendre cher, → ci-dessus, I., 3. Vendre cher sa vie).
1 Passif. Être vendu. ⇒ Marchandise (→ Boucher, cit. 6; gros, cit. 46). || Ce drap se vend vingt-sept livres l'aune (→ Pièce, cit. 13). || Cela se vend bien (⇒ Écouler [s'], enlever [s'], épuiser [s']). — ☑ Loc. Cela se vend comme des petits pains. — Se vendre sur un marché. ⇒ Débouché. — Impersonnel. || Il s'en vendit 500 exemplaires (→ Insuccès, cit. 2). — Par ext. || Écrivain qui se vend, dont les œuvres se vendent bien.
7.2 Je suis à peu près reconnu, et je me vends.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 19 avr. 1884.
2 (1552). Réfl. Aliéner sa liberté (en se faisant esclave, en se mettant au service de qqn pour de l'argent). — (1764). Vx. Se faire soldat. Spécialt. || Se vendre comme remplaçant (cit. 1), au service militaire.
7.3 Enfin, il résolut de se vendre, de s'offrir comme remplaçant pour le service militaire (…) Il alla donc trouver un de ces hommes qui font la traite des blancs, et il éprouva une sorte de bonheur à reconnaître en lui un ancien officier de la garde.
8 Les amoureuses du jour d'huy1
En se vendant aiment celui
Qui le plus d'argent leur apporte.
Ronsard, Odes, IV, XXXVI.
1. D'aujourd'hui.
♦ Se mettre au service de qqn, par esprit de lucre, au mépris de la morale (⇒ Vénal). || Se vendre à un parti.
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CONTR. Acheter, acquérir, conserver, donner, garder, payer.
DÉR. Vendable. — V. Vendu.
COMP. Mévendre, prévendre, revendre, survendre.
Encyclopédie Universelle. 2012.