1. logique [ lɔʒik ] n. f. I ♦
1 ♦ Science ayant pour objet l'étude, surtout formelle, des normes de la vérité; « analyse formelle de la connaissance » (Piaget). Logique formelle, logique pure : étude des concepts, jugements et raisonnements, considérés dans les formes où ils sont énoncés. Logique des termes (⇒ compréhension, extension, définition, division; classe, espèce, genre; absolu, relatif) ; logique des propositions (⇒ attribut, copule, prédicat, 3. sujet; axiome; affirmation, négation; jugement, modalité) ; logique des inférences (⇒ implication, inférence, raisonnement; argument, conséquence, conversion, déduction, démonstration, syllogisme; antécédent, conclusion, conséquent, prémisse) . — Logique symbolique, formalisée. ⇒ logistique. Logique des classes. Logique binaire (vrai-faux), logiques modales. Logique générale : épistémologie, méthodologie. ⇒ métalogique. Logique mathématique : science de la démonstration qui consiste en l'étude des rapports formels existant entre les propositions, indépendamment de toute interprétation (cf. Calcul propositionnel).
2 ♦ Livre, traité de logique. « La logique de Port-Royal », d'Arnauld et Nicole (1662).
3 ♦ Rhétor. Art de convaincre par l'emploi des règles de la logique. ⇒ dialectique.
4 ♦ Automat. Ensemble des procédés et des concepts régissant l'étude des automatismes numériques. Logique à relais, à circuits intégrés, à microprocesseurs. Logique câblée : automatisme dont la structure figée ne lui permet de réaliser qu'une tâche prédéterminée. Logique programmable : automatisme dont la structure lui permet de réaliser des tâches variables, selon son programme.
II ♦
1 ♦ Manière de raisonner, telle qu'elle s'exerce en fait, conformément ou non aux règles de la logique formelle. ⇒ raisonnement. La logique de l'enfant. Les logiques humaines varient selon le type de société. — « La logique des passions renverse l'ordre traditionnel du raisonnement » (Camus).
♢ Spécialt Raisonnement abstrait, schématique; souvent opposé à la complexité du réel.
2 ♦ Cour. Enchaînement cohérent d'idées, manière de raisonner juste, suite dans les idées. ⇒ cohérence, méthode. Selon une logique rigoureuse. En toute logique. En bonne logique. La logique d'un raisonnement. Vous manquez de logique !
3 ♦ Fig. Suite cohérente, régulière et nécessaire d'événements, de choses. « Le communisme, cette logique de la démocratie » (Balzac). Une logique de guerre. C'est dans la logique des choses. « Ce qu'on nomme logique n'est souvent que coïncidences » (Valéry).
⊗ CONTR. Désordre, illogisme, inconséquence.
logique 2. logique [ lɔʒik ] adj.
• 1536; de 1. logique
1 ♦ Conforme aux règles, aux lois de la logique. Déduction logique. Conclusions logiques. Système logique. ⇒ consistant.
♢ Cour. Conforme au bon sens, à la logique (II, 2o). Un raisonnement tout-à-fait, peu logique. ⇒ cohérent, conséquent, judicieux, suivi. Arguments logiques. ⇒ juste, vrai. Suite logique, enchaînement logique de faits. Il n'y a pas « d'enchaînement logique absolu dans le cœur humain » (Hugo). Conséquences logiques, inévitables d'un événement. ⇒ naturel, nécessaire. Sa réaction est assez logique. Il serait plus logique de poursuivre.
♢ Fam. Normal, explicable. C'est pas logique !
2 ♦ (XVIe) Qui raisonne bien, avec cohérence, justesse. Esprit logique et clair. ⇒ cartésien, rationnel. Être logique avec soi-même. Vous n'êtes pas logique !
3 ♦ Qui se rapporte à l'intelligence, et spécialt (philos.) à l'entendement. ⇒ intellectuel. Expression logique de la pensée. Intelligence logique. ⇒ discursif. Esprits logiques et esprits intuitifs. ⇒ déductif.
4 ♦ Qui se rapporte à la science de la logique. — Gramm. Analyse logique.
5 ♦ Automat. Relatif aux techniques numériques, binaires. Un opérateur logique. Circuit intégré logique. Variable logique.
⊗ CONTR. Absurde, illogique; contradictoire, déraisonnable, incohérent.
● logique adjectif (bas latin logicus, du grec logikos) Relatif à la science de la logique. Conforme au bon sens, cohérent, rationnel : Raisonnement logique. Conforme au mode de raisonnement de quelqu'un, aux principes qui guident son action, son comportement : Soyez logique avec vous-même. Qui résulte de la nature même des choses : C'est la conséquence logique des événements. En informatique, se dit d'une variable, d'un élément, d'un circuit qui ne peut prendre qu'un état parmi deux appelés, par exemple, « vrai » ou « faux », ou bien « 0 » ou « 1 ». ● logique (expressions) adjectif (bas latin logicus, du grec logikos) Axiome logique, axiome du calcul propositionnel ou du calcul des prédicats avec égalité, par opposition aux axiomes spécifiques d'une théorie mathématique particulière, dits axiomes non logiques ou axiomes propres de cette théorie. Lois logiques, ensemble des formules représentant un enchaînement de propositions dans un discours vrai en tout état de cause, c'est-à-dire indépendamment de la vérité ou de la fausseté des propositions qui y figurent. Symbole logique, connecteur propositionnel, quantificateur existentiel ∃ ou universel ∀, ou symbole d'égalité =, par opposition aux symboles non logiques, particuliers à une théorie mathématique donnée (exemple : le symbole ∊ d'appartenance est un symbole non logique). ● logique (synonymes) adjectif (bas latin logicus, du grec logikos) Conforme au bon sens, cohérent, rationnel
Synonymes :
- naturel
- sage
- sensé
Contraires :
- déraisonnable
- insensé
- ridicule
Conforme au mode de raisonnement de quelqu'un, aux principes qui...
Synonymes :
- cohérent
- conséquent
- méthodique
Qui résulte de la nature même des choses
Synonymes :
- fatal
- inéluctable
- inévitable
- nécessaire
- normal
- régulier
Contraires :
- absurde
- alogique
- anormal
- incohérent
● logique
nom féminin
(bas latin logica, du grec logikê)
Science du raisonnement en lui-même, abstraction faite de la matière à laquelle il s'applique et de tout processus psychologique.
Caractère logique, rationnel de quelque chose : Admirez la logique de son raisonnement.
Manière de raisonner, d'agir cohérente, rationnelle : Travailler avec logique.
Manière de raisonner et d'agir propre à un individu ou à un groupe : Dans la logique de l'enfant, c'est normal.
Manière dont les faits s'enchaînent, découlent les uns des autres : C'est dans la logique des choses.
Étude des automates, des automatismes, et de leurs composants et circuits électroniques correspondants.
● logique (citations)
nom féminin
(bas latin logica, du grec logikê)
Alphonse Allais
Honfleur 1854-Paris 1905
La logique mène à tout, à condition d'en sortir.
Pas de bile
Flammarion
Pierre Fournier, dit Pierre Gascar
Paris 1916-Lons-le-Saunier 1997
Il n'y a pas de logique de l'histoire.
L'Arche
Gallimard
Claude Lévi-Strauss
Bruxelles 1908
Peut-être découvrirons-nous un jour que la même logique est à l'œuvre dans la pensée mythique et dans la pensée scientifique, et que l'homme a toujours pensé aussi bien.
Anthropologie structurale
Plon
Jacques Turgot, baron de Laulne
Paris 1727-Paris 1781
L'étude des langues bien faites serait peut-être la meilleure des logiques.
Réflexions sur les langues
Mao Zedong, Mao Tsö-tong ou Mao Tsé-toung
Shaoshan, Hunan, 1893-Pékin 1976
Lutte, échec, nouvelle lutte, nouvel échec, nouvelle lutte encore, et cela jusqu'à la victoire — telle est la logique du peuple.
Citations du président Mao Tsé-Toung, V
William Shakespeare
Stratford on Avon, Warwickshire, 1564-Stratford on Avon, Warwickshire, 1616
Bien que ce soit de la folie, voici qui ne manque pas de logique.
Though this be madness, yet there is method in it.
Hamlet, II, 2, Polonius
● logique (expressions)
nom féminin
(bas latin logica, du grec logikê)
Logique formelle, ensemble des lois et des règles relatives à la déduction.
Logique mathématique, théorie scientifique des raisonnements, excluant les processus psychologiques mis en œuvre.
● logique (synonymes)
nom féminin
(bas latin logica, du grec logikê)
Caractère logique, rationnel de quelque chose
Synonymes :
- méthode
Contraires :
Manière de raisonner, d'agir cohérente, rationnelle
Synonymes :
- cohérence
Contraires :
- absurdité
- incohérence
Manière dont les faits s'enchaînent, découlent les uns des autres
Synonymes :
- nécessité
logique
n. f.
d1./d Science dont l'objet est de déterminer les règles de pensée par lesquelles on peut atteindre la vérité. Logique dialectique, logique mathématique. Logique formelle, qui opère sur des formes de raisonnements, indépendamment du contenu de ceux-ci.
d2./d Suite dans les idées, cohérence du discours. Une logique sans faille. Manque de logique.
|| Manière de raisonner ou de se conduire qui a sa cohérence propre. Logique des sentiments.
d3./d Enchaînement nécessaire des choses. La logique des événements.
Encycl. "Science des lois du raisonnement", la logique a favorisé le développement de l'analyse philosophique classique appliquée aux formes de la pensée (logos). L'étude de la raison, chez Aristote et dans toute la tradition philosophique qui s'en inspire, est fondée sur l'analyse syllogistique, notam. en pédagogie. Cependant, dès le XVIIe s., la notion de logique se transforme au contact des sciences et spécial. des mathématiques, pour donner naissance aux logiques modernes (logique mathématique, logique formelle).
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logique
adj.
d1./d Conforme aux règles de la logique, cohérent. Raisonnement logique.
d2./d Qui raisonne conformément à la logique. Avoir l'esprit logique. Soyez logique avec vous-même!
d3./d De la logique en tant que science. Recherches logiques.
d4./d GRAM Analyse logique: V. analyse (sens 4).
I.
⇒LOGIQUE1, subst. fém.
A. — PHILOSOPHIE
1. Science relative aux processus de la pensée rationnelle (induction, déduction, hypothèse p. ex.) et à la formulation discursive des vérités. Logique analytique; règles, lois de la logique. La logique, qui tire son nom et sa forme du nom et de la forme du langage, est un instrument souvent rebelle et nativement défectueux (...). On a senti et maintes fois proclamé l'insuffisance de la logique, en la surprenant en contradiction avec les indications d'un sens droit, c'est-à-dire avec les jugements de cette faculté supérieure et régulatrice que nous nommons la raison (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, pp. 605-606). Mademoiselle Lambert faisait cette année-là des cours de logique et d'histoire de la philosophie et je commençai par ces deux certificats (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 220) :
• 1. Les philosophes du Moyen Âge ne possédaient d'autre science que la logique, ils ont donc tenté de construire des métaphysiques, et jusqu'à des théologies, fondées sur les méthodes propres à la logique.
GILSON, L'Être et l'essence, Paris, Vrin, 1948, p. 311.
♦ Logique scolastique. Logique dérivée de la philosophie d'Aristote et enseignée au Moyen Âge :
• 2. ... elle [la médecine expérimentale] aura toujours besoin d'expérimentation pour vérifier ses vues ou ses idées anticipées, au lieu de dogmatiser et de ramener par la logique scolastique les faits à l'idée préconçue considérée comme absolue.
Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 117.
♦ Logique classique. Étude visant les implications rigoureuses du discours et les démarches de l'esprit au titre de leur valeur probatoire :
• 3. La perception d'une seule chose fonde pour toujours l'idéal de connaissance objective ou explicite que la logique classique développe.
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 383.
♦ Logique formelle. Étude des concepts, jugements et raisonnements considérés abstraitement et sans considération des objets qu'ils désignent. Logique propositionnelle, modale, bivalente, plurivalente, binaire; logique des prédicats; logique des propositions :
• 4. Avec le développement de l'algèbre, on ne pouvait en effet manquer d'être frappé par l'analogie entre les règles de la logique formelle et les règles de l'algèbre, les unes comme les autres ayant le caractère commun de s'appliquer à des objets (propositions ou nombres) non précisés.
BOURBAKI, Hist. math., 1960, p. 15.
♦ Logique symbolique. Étude des notations purement formelles assignées aux concepts et visant à établir un système de relations symboliques exprimant l'inclusion, la disjonction, l'implication et la transformation d'ensembles. Synon. logique algorithmique, déductive, mathématique :
• 5. Ce projet de « caractéristique universelle » qui posait les premiers principes de l'axiomatique et de la logique symbolique modernes n'eut que peu de retentissement; si l'on trouve un écho de ces préoccupations dans certains écrits de J.-H. Lambert ou de Condorcet, ce n'est que vers le milieu du XIXe siècle que furent jetées les bases véritables de la logique mathématique.
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 21.
♦ Logique mécanique. Mécanisme rationnel tendant à établir dialectiquement des propositions :
• 6. ... le modèle dialectique que l'on a appelé logique mécanique est un mécanisme de construction des propositions qui peut fournir tous les résultats de la logique aristotélicienne...
COUFFIGNAL, Mach. penser, 1964, p. 114.
2. P. méton. Ouvrage didactique concernant les processus rationnels. Traité de logique; logique cartésienne, hégélienne. Le bonheur des particuliers, le bon ordre de l'état ne se définissent point par les règles de la logique d'Aristote (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 497) :
• 7. Les principaux écrits d'où relève cette Logique [it. ds le texte] de Port-Royal, et qui en sont en France les vrais précédents, sont : 1 les ouvrages de Ramus, et particulièrement sa Dialectique en français, 1555; 2 tout ce que dit Montaigne contre Baroco et Baralipton, contre cette logique barbare de son temps (...); 3 Descartes, Discours de la Méthode, et ailleurs; il y faut joindre Pascal pour son petit écrit de l'Esprit géométrique...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 471.
— Vieilli. (Classe de) logique. Classe de philosophie. Il est cette année en logique (LITTRÉ).
B. — Manière de raisonner en se conformant plus ou moins aux règles de la logique (supra A 1). Des visions ou des spéculations sans consistance, sans logique et sans fermeté (GIDE, Thésée, 1946, p. 1433) :
• 8. Je vais exposer à l'assemblée quelle politique le gouvernement entend suivre pour remplir sa tâche à mesure de la libération. Bien que les aspects divers de cette politique soient évidemment conjugués, la logique de l'exposé m'oblige à les présenter successivement.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 579.
SYNT. Logique habituelle, impeccable, inexorable, invincible, ordinaire, profonde, rigoureuse, sévère, universelle; logique factice, fantaisiste, fausse, illusoire, trompeuse; faire preuve, manquer de logique; défaut de logique.
♦ Logique naturelle. Capacité naturelle en vertu de laquelle l'intelligence discerne dans les phénomènes de la nature des rapports de causalité :
• 9. C'est de l'extension d'une certaine géométrie naturelle, suggérée par les propriétés générales et immédiatement aperçues des solides, que la logique naturelle est sortie. C'est de cette logique naturelle, à son tour, qu'est sortie la géométrie scientifique.
BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 162.
♦ En bonne logique. Conformément aux règles de la logique :
• 10. ... cette conclusion, en bonne logique, ne laissera pas de surprendre et de dérouter un lecteur resté fidèle aux prémisses de la démonstration.
J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 24.
C. — P. anal.
1. Manière suivant laquelle s'enchaînent les éléments de la vie affective ou morale. Logique du cœur, de la passion. J'avoue même que ce mot de résignation m'irrite. Dans l'idée que je m'en fais, à tort ou à raison, c'est une sotte paresse qui veut se soustraire à l'inexorable logique du malheur (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 462). Ce que l'on appelle : logique des sentiments, logique biologique, logique mystique, ce n'est autre chose que l'activité, le mouvement naturel de la nature humaine, quand on l'oppose aux reconstructions et aux analyses objectives opérées par son cerveau (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 348) :
• 11. ... toutes les lois de la pensée, toutes les formes particulières de la logique rentrent dans ce déterminisme concret de la pratique. La logique de l'action n'est point une discipline partielle; c'est vraiment la logique [it. ds le texte] générale, celle en laquelle toutes les autres disciplines scientifiques trouvent leur fondement et leur accord.
BLONDEL, Action, 1893, p. 417.
2. Manière suivant laquelle s'enchaînent les événements. C'est dans la logique des choses. La vertu absolue est impossible, la république du pardon amène par une logique implacable la république des guillotines (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 157) :
• 12. ... le fait même qu'il [l'amiral Darlan] dût quitter la scène semblait conforme à la dure logique des événements. Car ceux-ci, dans les grands moments, ne supportent aux postes de commande que des hommes susceptibles de diriger leur propre cours. Or, au point où en étaient les choses, Darlan ne pouvait plus rien ajouter, ni retrancher, à ce qui de toutes façons était en train de s'accomplir. Chacun — et d'abord l'amiral — se rendait compte que, pour lui, la page était maintenant tournée. L'occasion, il l'avait manquée.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 67.
♦ Logique historique. Logique immanente aux événements qui admettent un rapport de cause à effet :
• 13. ... il n'eût pas jeté à l'abbé ce système de vues abstraites, polémique et méprisant, cette apologétique de pure logique historique, inintelligiblement jaillie de ses scepticismes accablés.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 447.
3. Enchaînement cohérent obéissant à certaines conventions ou règles. Logique du discours musical, du contrepoint :
• 14. ... ces littérateurs ne prétendent pas supprimer la logique, mais lui en substituer une autre : la « logique des images ». De même Claudel (Art poétique) parle d'une nouvelle « logique »; « l'ancienne, dit-il, avait le syllogisme pour organe; celle-ci a la métaphore ».
BENDA, Fr. byz., 1945, p. 92.
D. — INFORMAT. ,,Opération ou fonction de comparaison, de sélection ou de tri dévolue à un matériel (unité logique) en vue d'un choix ou d'une décision`` (CIDA 1973). La logique de la machine; une logique puissante.
— P. méton. Ce matériel même (circuit électronique ou autre dont le fonctionnement correspond à une technologie particulière) (d'apr. BUREAU 1972).
♦ MATH. Logique booléenne. ,,Règles logiques auxquelles obéissent les systèmes composés d'éléments capables de prendre deux états complémentaires et susceptibles de résoudre les équations de l'algèbre de Boole`` (BUREAU 1972).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 « science des lois du raisonnement » (HENRI D'ANDELI, Bataille des sept ars, éd. A. Héron, 6); 2. ca 1290 « ouvrage, traité de logique » (JEAN LE TEINTURIER D'ARRAS, Le Mariage des Sept Arts, éd. A. Långfors, VII, 77); 3. 1680 etudier en logique (RICH.); 4. 1718 « disposition naturelle que l'on a à raisonner juste » (Ac.); 5. 1762 « enchaînement cohérent d'idées » (Ac.). Empr. du lat. logica « la logique » (empr. au gr. [s.-e. ] « la science du raisonnement »).
II.
⇒LOGIQUE2, adj.
A. — PHILOS. Conforme aux règles de la logique. Anton. absurde, contradictoire, illogique, incohérent. Abstraction, argumentation, déduction, démonstration, explication, raisonnement logique; tirer les conclusions logiques d'un raisonnement; convenances logiques d'une hypothèse; classement logique et clair. Il n'y a pas incompatibilité logique entre l'idée de l'existence et l'idée de corps (COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., t. 2, 1829, p. 424) :
• 1. Nous avons distingué l'ordre logique des idées de leur ordre d'acquisition. Dans le premier, une idée est la condition logique d'une autre idée lorsqu'elle l'explique; dans le second, une idée est la condition chronologique d'une autre idée lorsqu'elle naît dans l'esprit humain avant elle.
COUSIN, Hist. philos. XVIIIe s., t. 2, 1829p. 276.
— P. ext. Qui entraîne une séquence. La sensibilité est la cause logique du mouvement, l'hypothèse est la cause logique de l'expérimentation (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 179) :
• 2. ... que l'on approfondisse la physique cartésienne, la métaphysique spinoziste, ou les théories scientifiques de notre temps, on trouvera partout la même préoccupation d'établir un rapport de nécessité logique entre la cause et l'effet...
BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 161.
♦ [En parlant de l'intelligence] Puissance logique. Capacité d'établir des séquences entre phénomènes :
• 3. Pour triompher, il avait fallu à Pasteur non seulement son habileté expérimentale hors de pair, sa puissance logique, mais encore la certitude intuitive qu'il avait d'être dans le vrai en niant la génération spontanée.
J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 181.
B. — Conforme au bon sens. Esprit, pensée logique. Ma démission m'apparut comme la seule solution logique, la seule attitude contenant une promesse de revanche et de bonheur (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 179).
— [En parlant d'une pers.] Dont la conduite est rationnelle. Les âmes sensibles sont logiques avec elles-mêmes (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 231). J'ai décidé d'être logique (CAMUS, Caligula, 1944, I, 8, p. 22) :
• 4. L'homme n'est pas rigoureusement logique dans tout ce qu'il fait. C'est tant mieux lorsqu'il fait le mal. C'est tant pis lorsqu'il fait le bien.
BILLY, Introïbo, 1939, p. III.
— [En parlant du comportement d'une pers.] Rationnel. L'obéissance au parti est la seule attitude logique, enfin, d'un militant communiste (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 286). Elle n'imaginait pas qu'on pût adorer Dieu et transgresser sciemment ses commandements. Je trouvai logique cette attitude qui pratiquement recoupait la mienne (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 279) :
• 5. ... le travail auquel s'employait l'intelligence en pesant les raisons, en comparant les maximes, en remontant aux principes, était de mettre plus de cohérence logique dans une conduite soumise, par définition, aux exigences sociales...
BERGSON, Deux sources, 1932, p. 17.
— Locutions
♦ Être logique avec soi-même. Conformer son attitude à ses convictions, aux options et aux actions antérieures. Elle était certainement très naturelle, très logique avec elle-même; seulement sa logique devenait de la pure démence aux yeux des voisins (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 44) :
• 6. J'ai même pensé à déserter, moi, pour rester logique avec moi-même. Ainsi, tu vois!... Mais, si je faisais ça, je ne serais jamais sûr de l'avoir fait par conviction, et non par frousse...
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 619.
♦ C'est logique. C'est conforme au bon sens. Une urbanité de gens policés, quelque chose qui rappelait encore l'ancien état de choses, la guerre en dentelles, le panache, la loyauté réciproque. C'était normal, c'était logique, entre gens de culture et d'éducation égales (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 230).
C. — LING. Analyse logique. [P. oppos. à analyse grammaticale] Analyse des propositions constituant la phrase. Au début de ma neuvième année (...) je n'écrivais même plus : jetés à la poubelle, égarés ou brûlés, les cahiers de roman avaient fait place à ceux d'analyse logique, de dictées, de calcul (SARTRE, Mots, 1964, p. 173).
D. — INFORMAT. Circuits logiques. Circuits constituant la base du fonctionnement des ordinateurs (d'apr. H. LILEN, Z.-P. NIÈRES, A. POLY, Comprendre la micro-informatique, Paris, Hachette, 1980).
REM. 1. Logiquant, -ante, adj., péj. Qui abuse de l'argumentation logique. Pensez-vous que si Luther, Ulrich de Hutten, Hans Sachs, Erasme et votre serviteur (...) s'étaient bornés à la théologie logicienne logiquante de logogriphes, ils eussent obtenu les résultats de bave et d'imprécations dont le torrent nous réjouit l'âme (L. DAUDET, Voy. Shakesp., 1896, p. 159). 2. Logifier (se), verbe pronom. Élucider rationnellement. Baudelaire eut à ce moment sur moi, une influence tout au moins d'imitation enfantine (...). Mais une influence réelle et qui ne pouvait que grandir et, alors, s'élucider, se logifier avec le temps (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 74).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1536 « conforme aux lois du raisonnement » (G. CHRESTIAN, Philalethes sur les Erreurs Anatomiques de certaines parties du corps humain, 6 r ds DELB. Rec. d'apr. FEW t. 5, p. 398b); 2. 1821 « relatif à la science de la logique » (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 21 : Votre Saint Thomas a dit avec ce laconisme logique); 3. 1833 « conforme aux règles de la logique » (JOUFFROY, Mél. philos., p. 51); 4. 1839-42 « se dit d'événements qui s'enchaînent avec rigueur » (COMTE, Philos. posit., t. 4, p. 331); 5. 1867 analyse logique (LITTRÉ). Empr. au lat. logicus « logique, raisonnable » (empr. au gr. « qui concerne le raisonnement »).
STAT. — Logique1 et 2. Fréq. abs. littér. : 3 372. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 154, b) 5 144; XXe s. : a) 4 961, b) 5 909.
1. logique [lɔʒik] n. f.
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1 (V. 1265). Science ayant pour objet l'étude, surtout formelle, des normes de la vérité. || Logique formelle (appelée parfois Logique pure) : « étude des concepts, jugements et raisonnements, considérés dans les formes où ils sont énoncés, et abstraction faite de la matière à laquelle ils s'appliquent » (Lalande). || Les règles de la logique (→ Formellement, cit. 2). || Logique des termes (⇒ Compréhension, extension [supra cit 12]; définition, division; classe, espèce, genre; absolu, relatif); logique des propositions, propositionnelle (⇒ Attribut [infra cit. 6], copule, prédicat, sujet; axiome; affirmation, négation; jugement, modalité; alternatif, catégorique, collectif, conditionnel, converse, copulatif; distributif, hypothétique, inconversible, particulier, réciproque, universel; subcontraire…); logique des inférences (⇒ Discursif [pensée discursive], implication, inférence, raisonnement; argument, conséquence, conversion, déduction, démonstration, enthymème, sorite, syllogisme; paralogisme, sophisme; antécédent, conclusion, conséquent, prémisse).
♦ Logique symbolique, algorithmique, formelle, formalisée. ⇒ Logistique; axiomatique, axiomatiser, axiome. || Logique des classes. || Logiques modales. || Logique générale : épistémologie, méthodologie. ⇒ Métalogique. — Logique formelle classique, logique scolastique. || La logique d'Aristote, aristotélicienne. || Logique dialectique; logique et dialectique (supra cit. 5). || La logique assouplit (cit. 3) les esprits. || Spécialiste de la logique. ⇒ Logicien. || Logique et philosophie, et mathématiques, et linguistique, et sémantique.
1 Après cela, il doit aussi étudier la logique, non pas celle de l'École (…) mais celle qui apprend à bien conduire sa raison pour découvrir les vérités qu'on ignore (…)
Descartes, les Principes de la philosophie, Lettre au traducteur.
2 La logique est l'art de bien conduire sa raison dans la connaissance des choses tant pour s'instruire soi-même que pour en instruire les autres. Cet art consiste dans les réflexions que les hommes ont faites sur les quatre principales opérations de leur esprit, concevoir, juger, raisonner et ordonner.
Arnauld et Nicole, Logique de Port-Royal, I.
3 Vous voulez peut-être savoir (…) si la logique est un art ou une science ?… Si elle a pour objet les trois opérations de l'esprit, ou la troisième seulement ?… S'il y a dix catégories, ou s'il n'y en a qu'une ?… Si la conclusion est de l'essence du syllogisme ?
Molière, le Mariage forcé, IV.
4 Nous conviendrons (…) d'appeler épistémologie l'étude de la connaissance en tant que rapport entre le sujet et l'objet et de réserver le terme de logique pour l'analyse formelle de la connaissance.
J. Piaget, Traité de logique, p. 4.
♦ REM. Outre les termes signalés ci-dessus, on consultera aussi les mots suivants : ⇒ Aléatoire, algorithme (2.), alternative, analycité, analytique, antinomie, apophatique, aporie, a priori, apriorique, asserter, assertion, assertorique, association, associatif, assomption, autonyme, autonymie, biunivoque, bivalent, coextension, coextensif, colligation, colliger, commutation, commutatif, conjonction, connectif, consistance, constructivisme, contradiction, décidable, décidabilité, désambiguïser, déterminant, discursivité, disjonction, disjonctif, distributivité, et, équivalence, équivalent, extension, foncteur, formaliser, formalisme, formalisation, implication, incompatibilité, inférence, inférentiel, intension, lexis, modal, négation, opérateur, ou, pas, plurivalent, plurivoque, préconcept, prédicat, prédication, prédiquer, préopératoire, qualificateur, récursif, récursivité, réductionnisme, rejet, saturation, saturer, singulaire, synthétique, synthéticité, tautologie, tautologique, validité, vérifiable, vérifiabilité.
➪ tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
2 (V. 1290). Livre, manuel, traité de logique. || La logique de Port-Royal, d'Arnauld et Nicole (1662), de Wundt, de Goblot, de Piaget.
3 Par ext. Art de convaincre par l'emploi des règles de la logique formelle. ⇒ Dialectique (cit. 4), sophistique (→ Dialecticien, cit. 4; éloquence, cit. 4; 1. feu, cit. 16).
4 Anciennt. Classe de philosophie (où s'enseignait la logique). || « Il est cette année en logique » (Littré).
5 Philos. (dans certaines théories). « Analyse (critique ou descriptive) des formes et des lois de la pensée » (Lalande). || Kant définit la logique comme « la science des lois nécessaires de l'entendement et de la raison », Hegel comme « la science de l'Idée pure », et Hamilton comme « la science des lois de la pensée en tant que pensée ».
6 Inform. Opération ou fonction dévolue à un matériel informatique en vue d'obtenir un choix ou une décision. || Ensemble de logiques. ⇒ Logiciel. || Une logique puissante. — Le matériel affecté à une logique.
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II
1 (1718). Manière de raisonner, telle qu'elle s'exerce en fait, conformément ou non aux règles de la logique formelle (on dit parfois logique naturelle). ⇒ Raisonnement. || La logique de l'enfant, du primitif. || Fausse (1. Faux, cit. 34) logique. — La logique des sentiments, du cœur.
5 (…) les personnes dont l'esprit est obtus suivent la terrible logique des enfants qui consiste à aller de réponse en demande, logique souvent embarrassante.
Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 269.
6 Dans ce mélange confus de vrai et de faux (…) une séparation s'établit entre le raisonnement qui renferme la preuve, et le raisonnement qui échappe à la preuve (…) entre la logique rationnelle et la logique des sentiments.
Th. Ribot, la Logique des sentiments, Préface, p. IX.
7 La logique des passions renverse l'ordre traditionnel du raisonnement et place la conclusion avant les prémisses.
Camus, l'Homme révolté, p. 58.
♦ Absolt. Le raisonnement déductif. || Logique et intuition (cit. 3).
8 La logique, qui peut seule donner la certitude, est l'instrument de la démonstration : l'intuition est l'instrument de l'invention.
Henri Poincaré, la Valeur de la science, I, I, V.
♦ Spécialt. Raisonnement abstrait, schématique; souvent opposé à la complexité du réel (→ Artificiel, cit. 9, Gide; civilisation, cit. 15).
9 La logique est la géométrie de l'intelligence. Il faut de la logique dans la pensée. Mais on ne fait pas plus de la pensée avec de la logique qu'on ne fait un paysage avec de la géométrie.
Hugo, Post-Scriptum de ma vie, Tas de pierres, I.
2 (1762). Cour. Enchaînement cohérent d'idées, manière de raisonner juste, suite dans les idées. ⇒ Cohérence, méthode (→ Fort, cit. 69). || Logique inflexible, impeccable, implacable, rigoureuse, parfaite (→ Hypothèse, cit. 1). || Logique apparente, verbale, trompeuse (→ Fondamental, cit. 3). — Absolt. || La logique d'un raisonnement, d'une démonstration (→ Fluidité, cit. 3). || Défaut, manque de logique. || Trop de logique ennuie (→ Illogisme, cit. 2).
10 Dès qu'on a pu donner un nom au phénomène, lui prêter une cause plausible, dès que notre pauvre cerveau peut associer deux idées avec une apparente logique (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 255.
♦ Absolt. || La logique du discours musical (Lalande). || La logique du contrepoint (→ Harmonie, cit. 17).
11 Il y a une logique colorée; le peintre ne doit obéissance qu'à elle, jamais à la logique du cerveau.
3 (1762). Fig. Suite cohérente, régulière et nécessaire d'événements, de choses. || La logique implacable (cit. 12) des événements. || « Le communisme (cit. 1), cette logique de la démocratie » (Balzac). || La logique d'une situation. || La logique de l'histoire (Académie). || Ceci est dans la logique des choses.
12 (…) c'est un bon logicien; mais il ne comprend pas la grande logique, celle des événements et des affaires : aussi n'a-t-il pas et n'aura-t-il jamais l'oreille de la Chambre.
Balzac, les Comédiens sans le savoir, Pl., t. VII, p. 58.
13 On dit parfois en pensant à ce genre curieux de fabrication — c'est la logique du rêve — Mal dit.
Ce qu'on nomme logique n'est souvent que coïncidences.
Valéry, Cahiers, Pl., t. II, p. 73.
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CONTR. Désordre, illogisme, inconséquence.
HOM. 2. Logique.
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2. logique [lɔʒik] adj.
ÉTYM. 1536; de 1. logique.
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1 (1821). De la logique en tant que science. — (1833). Conforme aux règles, aux lois de la logique (1. Logique, I., 1.). || Liaison logique entre deux idées (→ Association, cit. 18). || Déduction, conclusion logique (→ Identification, cit. 2). || Conséquences logiques (→ Extension, cit. 10). || Constructivisme, réductionnisme logique. || Implication logique. || Antériorité logique. || Les opérations logiques et et ou.
2 Cour. a (1536). Conforme au bon sens, à la logique (1. Logique, II., 2.). || Des idées raisonnablement logiques. ⇒ Cohérent, conséquent, judicieux, suivi (→ Irréfutable, cit.). || Arguments logiques. ⇒ Juste (I., A., 5.), vrai. || Ordre logique de la phrase; construction logique (→ Effet, cit. 35; ici, cit. 24). — (V. 1840, A. Comte). En parlant des événements, des choses. ⇒ Logique (1. Logique, II., 3.). || Suite logique, enchaînement logique de faits (→ Intervenir, cit. 1; irresponsabilité, cit. 2). || Loi logique (→ Humanité, cit. 10).
1 Il n'y a pas plus d'enchaînement logique absolu dans le cœur humain qu'il n'y a de figure géométrique parfaite dans la mécanique céleste.
Hugo, les Misérables, IV, VIII, II.
♦ N. m. || Le logique et l'absurde.
2 Kafka exprime la tragédie par le quotidien et l'absurde par le logique.
Camus, le Mythe de Sisyphe, p. 177.
b Qui découle d'une suite nécessaire. ⇒ Inévitable, nécessaire. || C'est la conséquence logique de son erreur. || C'est logique (→ fam. C'est arithmétique, automatique, mathématique). || Je ne trouve pas ça logique. || Ce n'est pas une réaction très logique. || C'est pas logique ! : c'est anormal, inexplicable. — (Choses). Normal, convenable.
2.1 J'eus une pensée reconnaissante pour cette parente (…) qui, recueillie par une mort tranquille dans un âge logique, m'avait (…) faite sa légataire.
Christiane Rochefort, le Repos du guerrier, I, I, p. 10.
3 (1536). Cour. (Personnes; esprits…). Qui raisonne bien, avec cohérence, justesse. || Esprit logique et clair. ⇒ Cartésien. || Être logique avec soi-même. || Vous n'êtes pas logique !
3 Puisque depuis longtemps je t'aime,
Étant très logique ! En effet,
Voulant du Mal chercher la crème
Et n'aimer qu'un monstre parfait,
Vraiment oui ! vieux monstre, je t'aime !
Baudelaire, les Épaves, Galanteries, XII, II.
4 (1867). Didact. Qui se rapporte à l'intelligence, et, spécialt (philos.), à l'entendement. — REM. « L'adjectif logique… sert à remplacer un adjectif qui fait défaut, et qui dériverait du mot entendement… Intellectuel, qui a dit aussi en ce sens… a plus d'extension qu'entendement » (Lalande). — Raisons logiques et raisons sentimentales. || Sur le plan logique et sur le plan moral (→ Famille, cit. 33). — Fonctions, opérations logiques. || Expression (cit. 6) logique de la pensée. || Intelligence (cit. 11) logique. ⇒ Discursif. || Esprits logiques et esprits intuitifs (cit. 3). ⇒ Déductif.
4 L'homme n'a pas besoin, pour être bon, d'avoir trouvé une base logique à sa bonté.
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, V, Œuvres, t. II, p. 778.
♦ Didact. Relatif au logos.
5 (1873). Qui se rapporte à la science de la logique (1. Logique, I., 1.). || Le syllogisme est la forme logique du raisonnement (Hatzfeld). — (1867). Gramm. || Analyse logique (→ Inconnu, cit. 7.1).
6 Inform. || Circuits logiques.
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DÉR. Logiquement.
COMP. Alogique, antilogique, illogique, métalogique, prélogique, sublogique.
HOM. 1. Logique.
Encyclopédie Universelle. 2012.