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alogique

alogique [ alɔʒik ] adj.
• 1611 « déraisonnable »; de 2. a- et logique
(1902; all. alogisch) Philos. Étranger aux déterminations de la logique. « La plasticité de ce public à des formes de pensée alogiques et hypnotiques » (Barthes).

alogique adjectif En dehors de la logique ; privé des principes et des règles de la logique.

⇒ALOGIQUE, adj. et subst.
[En parlant d'une assertion] Qui est étranger aux principes et aux règles de la logique :
1. La société n'est nullement l'être illogique ou alogique, incohérent et fantasque qu'on se plaît souvent à voir en elle.
É. DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Le Système totémique en Australie, 1912, p. 655.
Emploi subst.
a) Subst. masc. L'alogique. Ce qui est alogique :
2. Je préférerais (...) s'il faut créer un mot, celui d'extra-intellectuel, ou même d'alogique proposé par M. A. Lalande dans la première rédaction de l'article.
M. BLONDEL (LAL. t. 2 1932).
b) Subst. fém. Science des assertions alogiques. Anton. logique; synon. illogique :
3. Nous espérons montrer la fécondité d'une « alogique du paradoxe » pour renouveler les vieux débats sur la liberté et la grâce (ou la prédestination).
P. RICŒUR, Philosophie de la volonté, 1949, p. 35.
Étymol. ET HIST. — 1. 1564 adj. « qui n'est pas logique, insensé » (RAB., Cinq. liv., ch. XVII ds GDF. Compl. : Consequence alogique, c'est a dire desraisonnable). — 1611, COTGR.; encore utilisé en 1912 en ce sens par Durkheim (supra ex. 1), peut-être sous l'influence de l'emploi 2; 2. repris au XIXe s. comme terme de philos. a) 1838 (Ac. Compl. 1842 : Alogique. adj. des 2 g. scol. — Il se dit De ce qui est certain par soi-même et n'a pas besoin de preuve); b) 1902 « hors des principes et des règles de la logique » (Rauh ds Extrait du compte rendu de la séance du 26 juin 1902 ds Bulletin de la Sté Fr. de philos., t. 2, 1902, p. 192, faisant allusion à la 1re rédaction de l'article action ds A. LALANDE, Vocab. techn. et crit. de la philos. : Je préférerais [...] s'il faut créer un mot, celui d'extra-intellectuel, ou même d'alogique proposé par M. A. Lalande dans la première rédaction de l'article); 1938 substantivé, supra ex. 2; 1949 subst., supra ex. 3.
Dér. de logique adj.; préf. a-2 (un lat. philos. de la Renaissance alogicus ne semble pas attesté, FEW t. 5, p. 399a, s.v. logica). La réapparition du mot au XIXe s. au sens philos. s'explique sans doute par l'influence de l'adj. all. alogisch « alogique », empl. p. ex., par Schopenhauer pour qualifier la volonté, selon J. HOFFMEISTER, Wörterbuch der philosophischen Begriffe, 2e éd., 1955, p. 31.
STAT. — Fréq. abs. litt. :2.
BBG. — BÉNAC 1956. — LAL. 1968.

alogique [alɔʒik] adj.
ÉTYM. 1564, « déraisonnable »; « qui n'a pas besoin d'être démontré », Académie, 1838; de 2. a-, et 2. logique.
(1902; all. alogisch). Didact. (philos.). Étranger aux déterminations de la logique.
1 Alogique. — Utile pour désigner ce qui n'a pu être encore introduit par la réflexion dans les cadres de notre logique, ce mot ne saurait avoir une valeur définitive et stable; car, en réalité, rien dans la nature ou dans l'esprit n'est étranger aux déterminations qui font du réel et du pensé un solidum quid (…) Il y a de l'illogique, en ce sens que les contraires sont du même genre; il n'y a, au fond, point d'alogique.
M. Blondel, in Lalande, Voc. de la philosophie, art. Alogique.
2 Le ça est formé par l'ensemble des tendances primitives, des instincts élémentaires. Il est actif, exigeant, alogique et sexuel.
Guy Palmade, la Psychothérapie, p. 67.
3 La plasticité de ce public à des formes de pensée alogiques et hypnotiques suggère qu'il existe dans ce groupe social, ce que l'on pourrait appeler une situation d'aventure.
R. Barthes, Mythologies, p. 101.
N. m. || L'alogique.
CONTR. Logique.

Encyclopédie Universelle. 2012.