ventre [ vɑ̃tr ] n. m. I ♦
1 ♦ (Chez l'homme) Partie antérieure du tronc, au-dessous de la taille, correspondant à la paroi abdominale et à une partie de la cavité de l'abdomen. Le nombril est sur la ligne médiane du ventre. Coucher, dormir sur le ventre. À plat ventre : allongé sur le ventre. Il m'arrivait « de me jeter à plat ventre dans l'herbe » (Martin du Gard). — Loc. fig. Se mettre à plat ventre devant qqn : s'humilier par intérêt. Taper sur le ventre à qqn. Marcher, passer sur le ventre de, à (qqn) : écraser, éliminer (qqn) pour arriver à ses fins. — Courir ventre à terre, très vite. Par ext. Arriver, aller ventre à terre. — Ventre mou : point faible, de moindre résistance. « L'Italie, ventre mou de l'immigration clandestine » (Le Point, 1989).
♢ BAS-VENTRE (voir ce mot).
2 ♦ (Animaux) Partie analogue au ventre humain chez les mammifères, et par ext. Paroi inférieure du corps (opposé à dos). « Je frappais le mulet sous le ventre » (Pagnol). Le ventre argenté des morues. Cet oiseau « au dos brun, au ventre gris » (Alain).
3 ♦ Proéminence que forme la paroi antérieure de l'abdomen, de la taille au bas-ventre. ⇒fam. bedaine, bedon, bide, bidon, brioche, panse. « Il avait un gros ventre de boutiquier, rien qu'un ventre où semblait réfugié le reste de son corps » (Maupassant). Rentrer le ventre. — Avoir, prendre du ventre, un gros ventre (⇒ ventripotent, ventru) .
4 ♦ Cour. L'abdomen, en tant que siège de la digestion. Avoir le ventre creux, l'estomac creux, avoir faim. Loc. prov. Ventre affamé n'a pas d'oreilles. — Se remplir le ventre : boire, manger. Avoir le ventre plein : être rassasié. Avoir les yeux plus grands que le ventre. « Vous êtes seul, vous, vous pouvez vous serrer le ventre » (Balzac),vous passer de manger (cf. Se serrer la ceinture). Bouder contre son ventre. La reconnaissance du ventre. — Avoir mal au ventre, aux intestins. Loc. fig. Faire mal au ventre à qqn, lui être très désagréable. Ça me fait, ça me ferait mal au ventre : cela m'écœure(rait), me répugne(rait). « Encore un pour l'Alsace-Lorraine ! Il me fait mal au ventre ! » (Céline)(cf. Faire mal au cœur, aux seins).
5 ♦ L'abdomen de la femme, en tant que siège de la gestation et des organes génitaux internes. ⇒ sein, utérus. « Je me suis ennuyé dès le ventre de ma mère » (Chateaubriand, d'apr. Sainte-Beuve). « Yvonne avait été malade, des trucs au ventre, comme toutes les femmes » (Aragon). — Dr. Curateur au ventre, chargé de surveiller une femme veuve enceinte, en vue d'éviter une suppression ou une supposition de part, et d'administrer provisoirement la succession du père décédé.
6 ♦ Vx L'intérieur du corps humain. ⇒ boyaux, tripes.
♢ Mod. Loc. Mettre, remettre du cœur au ventre à qqn, de l'énergie, du courage. Avoir qqch. dans le ventre, de la volonté, de l'énergie. « Ne rien avoir dans le ventre, mot consacré dans l'argot du journalisme » (Balzac) . — Chercher à savoir ce que (qqn) a dans le ventre, quels sont ses projets, ses intentions secrètes.
II ♦ Par anal.
1 ♦ (1368) Partie creuse, lorsqu'elle présente à l'extérieur un renflement. « La cruche au large ventre est vide en un instant » (Boileau). — Une petite guitare « au ventre en calebasse » (Gautier),dont la caisse de résonance est renflée. ⇒ panse.
♢ (fin XVIe) Partie bombée de la coque (d'un navire). Des « bassins, où les grosses coques, ventre à ventre, se touchaient sur quatre ou cinq rangs » (Maupassant). « Poids lourds s'engouffrant dans le ventre béant du ferry » (Tournier).
2 ♦ (1552) Techn. Renflement. « Les plafonds faisaient ventre » (Nerval).
3 ♦ (1700) Phys. Point (ou ligne ou surface) d'un système d'ondes stationnaires où l'amplitude des vibrations est maximale. Ventres et nœuds d'une onde.
● ventre nom masculin (latin venter, -tris) Grande cavité qui contient le tube digestif ; région du corps où est située cette cavité : Se coucher sur le ventre. Ensemble des viscères, des organes internes de l'abdomen, et en particulier l'estomac, l'intestin et les organes génitaux internes : Avoir mal au ventre. Siège de la gestation dans le corps de la femme : Dans le ventre de sa mère. Familier. Intérieur de quelque chose de complexe où se situent les organes moteurs, les éléments essentiels : Ouvrir le ventre d'un ordinateur. Partie renflée d'un objet creux : Le ventre d'une cruche. Anatomie Partie charnue de certains muscles. Marine Partie centrale d'un navire. Métallurgie Zone médiane élargie de la cuve du haut-fourneau. Physique Point, ligne ou surface d'un système d'ondes stationnaires où l'amplitude vibratoire est maximale, par opposition à nœud. Zoologie Face du tronc des animaux normalement tournée vers le sol ou le fond de l'eau. Chez les quadrupèdes domestiques, partie du corps située sous les flancs entre le passage de sangle et la région inguinale. ● ventre (citations) nom masculin (latin venter, -tris) Alphonse Allais Honfleur 1854-Paris 1905 Ventre affamé n'a pas d'oreilles, mais il a un sacré nez. Le Chat noir La Table Ronde Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Ventre affamé n'a point d'oreilles. Fables, le Milan et le Rossignol ● ventre (expressions) nom masculin (latin venter, -tris) À plat ventre, complètement allongé sur le ventre ; dans une attitude servile. Avoir la peur, la rage au ventre, être saisi d'une peur, d'une rage violente. Avoir quelque chose, n'avoir rien dans le ventre, avoir ou ne pas avoir du courage, une forte personnalité. Danse du ventre, danse orientale caractérisée par la trépidation du ventre nu. Familier. Faire mal au ventre à quelqu'un, lui être très désagréable, lui répugner. Le ventre de Paris, les anciennes Halles. Familier. Marcher, passer sur le ventre de quelqu'un, triompher de lui par tous les moyens et sans se soucier des conséquences. Savoir, voir ce que quelqu'un a dans le ventre, ce qu'il pense vraiment, ses intentions secrètes. Familier. Taper sur le ventre de (à) quelqu'un, le traiter trop familièrement. Ventre à terre, avec une extrême vitesse. Faire ventre, en parlant d'un mur, présenter un renflement qui le fait sortir de l'aplomb.
ventre
n. m.
d1./d Chez l'homme, partie antérieure et inférieure du tronc, où se trouve la cavité qui renferme les intestins. Se coucher sur le ventre, à plat ventre.
— Loc. fig. Se mettre à plat ventre devant qqn, s'abaisser servilement devant lui.
|| Proéminence de cette partie du corps. Avoir, prendre du ventre. Rentrer le ventre.
d2./d Partie molle de l'abdomen des mammifères, en arrière des côtes.
— Fig. Cheval qui court ventre à terre, à toute vitesse.
|| Par ext. Partie inférieure du corps de certains animaux (par oppos. à dos). Ventre d'un poisson.
d3./d (En tant que siège des organes de la digestion.) Avoir mal au ventre.
— Loc. Avoir le ventre creux, plein.
d4./d (Chez la femme, en tant que siège des organes de la gestation.) Enfant qui bouge dans le ventre de sa mère.
d5./d (Seulement en loc.) Fond du caractère, de la personnalité de qqn.
— Avoir qqch dans le ventre: avoir du caractère, de la volonté.
— Je voudrais savoir ce qu'il a dans le ventre, ce dont il est capable, ses intentions cachées.
d6./d (Afr. subsah.) Siège des émotions, des sentiments.
|| Loc. Avoir le ventre amer: être de naturel rancunier.
d7./d (Choses) Renflement, partie convexe. Le ventre d'une jarre.
— Avion qui atterrit sur le ventre, sans avoir sorti son train d'atterrissage.
— Mur qui fait ventre, qui se bombe sous les forces de poussée.
d8./d PHYS Chacune des zones d'un mouvement vibratoire où l'amplitude est maximale (par oppos. à noeud).
⇒VENTRE, subst. masc.
I. — [Désigne la partie du tronc opposée au dos]
A. — [Chez l'être hum.]
1. a) Partie antérieure du corps qui s'étend de la taille aux cuisses et qui comprend la paroi et la cavité abdominales. J'ai reposé la nuque sur son ventre nu (sensation exquise), j'ai entendu, la joue sur son ventre, le gargouillement de ses intestins, comme le petit bruit de la neige qui dégèle (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1103).
♦ Danse du ventre. Danse orientale féminine caractérisée par des mouvements rythmés du ventre. Parmi les danseuses de la danse du ventre, j'en remarque une tout à fait extraordinaire, qui, lorsqu'on l'applaudit, dans la complète immobilité de son corps, a l'air de vous faire de petits saluts avec son nombril (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1027). P. méton. Musique qui accompagne cette danse. Les flonflons d'une danse du ventre venaient, du café-concert voisin (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 681).
— MÉD. Ventre en bateau. ,,Aspect particulier du ventre qui présente une dépression centrale encadrée par les dernières côtes et les os iliaques`` (GARNIER-DEL. 1972). Ventre de bois. Contracture permanente et douloureuse de la musculation abdominale, caractéristique de la péritonite. On ne retrouve pas de grandes contractures et de ventre de bois comme dans les péritonites (QUILLET Méd. 1965, p. 155).
— Loc. fam.
♦ Marcher, passer sur le ventre de/à qqn. [Dans un cont. guerrier] Passer sur le ventre d'une armée. Culbuter, mettre en déroute l'adversaire et poursuivre plus avant l'offensive. Ce que Paris attendait (...) c'était (...) la victoire, la délivrance. Cela (...) ne faisait aucun doute: on culbuterait les Prussiens, on leur passerait sur le ventre (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 573). Au fig. Marcher, passer sur le ventre de/à qqn. Employer tous les moyens, même les plus déloyaux, pour éliminer une personne, pour arriver à ses fins. Rougon n'était plus qu'un vil ambitieux qui passait sur le ventre de son pauvre frère et s'en servait comme d'un marchepied pour monter à la fortune (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 257). Dubreuilh avait des alliés, des disciples, des instruments; pas un ami. Comme il écoutait bien! avec quel abandon il parlait! et il était prêt à vous marcher sur le ventre, à la première occasion (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 238).
♦ Taper sur le ventre de/à qqn. Traiter quelqu'un avec une grande familiarité. Comment Lambert-Thiboust et Delacour font recevoir un vaudeville. — Ils vont chez Carpier (...). Lambert-Thiboust lit très bien et imite tous les acteurs (...). On tape sur le ventre à Carpier, et le tour est fait (GONCOURT, Journal, 1853, p. 105).
♦ (Être, se mettre) à plat ventre devant qqn. Adopter une attitude servile. Synon. s'aplatir devant qqn. Être à plat ventre devant la noblesse, un grand nom. Ce Paris à plat ventre, ces hommages qu'il recevait d'habitude avec une bonhomie de despote familier, l'emplissaient de mépris, ce jour-là (ZOLA, Argent, 1891, p. 252).
♦ P. méton., vieilli. [Ventre désigne les habits qui le recouvrent] (Manger, parler, rire) à ventre déboutonné. (Manger, parler, rire) sans contrainte, en toute liberté. Buffon leur parle [à ses amis de jeunesse] à ventre déboutonné, comme on dit; c'est franc, naturel, mais nullement distingué (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 14, 1860, p. 323). Les sept burent et mangèrent à ventre déboutonné, se vengèrent d'une abstinence de quatre ans, quatre ans sans viande, ni pommes de terre, ni vin, ni alcool (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 435).
— Loc. proverbiale, vieilli. (Avoir) le dos au feu, le ventre à table. (Être) confortablement installé; prendre tous ses aises. Buvez et faites brindisi à sa santé (...), mes bons amis, le ventre à table et le dos au feu (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1806, p. 701).
— [Dans de nombreux jurons vieillis] Par le ventre! Truand! je suis truand, ventre de Christ! Versez-moi à boire! (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 458). Mme Prudence: (...) Elle est au lit (...) avec un homme qui la pelote. M. Ledaim, éclatant (...) : Ça y est!... ah! sang du Christ! ventre du pape! faut-il que les femmes soient canailles (COURTELINE, Vie de ménage, Extralucide, 1897, p. 246). Ventre (de) Dieu. V. ventredieu rem. s.v. ventrebleu ex. de Rolland.
— P. méton. Personne, individu. C'est l'Internationale noire, les ventres dorés, les requins, les tyrans. « Rouspétez les morts! on vous a » (...) dix millions d'hommes qui se bouzillent les uns, les autres, à leur santé! (GENEVOIX, Boue, 1921, p. 281).
b) Partie antérieure du tronc au-dessous de la taille considérée du point de vue de sa proéminence plus ou moins grande, de sa musculature. Synon. fam., pop. bedaine, bide1, bidon1, panse. Avoir le ventre plat, rond; avoir du ventre; perdre son ventre. Il était vraiment encore bel homme, bien que tout gris. Haut, svelte, élégant, sans ventre (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Fini, 1885, p. 1015):
• 1. Laurent regardait son frère de côté, d'un air perplexe et intéressé. Il dit en souriant: — Tu prends un peu de ventre. — Oui, dit Joseph en hochant la tête, cela prouve que je ne suis pas un vrai riche. Les vrais riches, ça mange, ça boit, ça dévore, ça n'a pas mal à l'estomac et ça reste maigre.
DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 30.
SYNT. Ventre aplati, arrondi, ballonné, bedonnant, bombé, charnu, dur, creusé, déformé, effondré, enflé, énorme, flasque, gonflé, gros, hydropique, large, lisse, maigre, mou, nu, plein, proéminent, rebondi, repu, tendu; ventre étroit, musclé, musculeux, obèse, protubérant, renflé; côtés, milieu, tour du ventre; opulence, rondeur du ventre; ventre en ballon, en creux, en œuf, en pointe; ventre à l'air; s'allonger, se coucher, s'étendre, se jeter, ramper à plat ventre, ventre contre terre; dormir, s'étendre, se mettre, être vautré sur le ventre; frapper, taper sur le ventre de qqn; crever, ouvrir, palper le ventre de qqn; donner, envoyer, flanquer, recevoir des coups de baïonnette, d'épée, de fusil, de genou, de pied, de tête dans le ventre; s'enfoncer, entrer dans l'eau jusqu'au ventre; être mouillé jusqu'au ventre; se prendre, se tenir le ventre à deux mains; rentrer le ventre; paroi, peau, poil du ventre.
♦ Ventre de bourgeois, de curé, de financier, de poussah, de prélat, de propriétaire. Gros ventre d'homme bien nourri. Jaurès, un homme gros, vieilli, déjà poussif, sanguin, avec sa barbe sel et moutarde, son torse de lutteur, et son ventre de bourgeois, son écharpe tricolore et son cœur rouge, ses erreurs et sa grande inspiration (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 341).
2. a) [Considéré comme le siège de la digestion et en partic. comme contenant l'estomac et les intestins] Viscères du ventre; flux de ventre; avoir une descente, un relâchement de ventre; avoir le ventre paresseux, serré, rempli; avoir la faim au ventre; avoir, se mettre qqc. de chaud dans le ventre. La question du ventre revenait, impérieuse, décisive. Des héros peut-être, mais des ventres avant tout. Manger, c'était l'unique affaire (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 228).
— Locutions
♦ Avoir mal au ventre. Avoir des douleurs stomacales ou intestinales. La petite Joséphine a eu mal au ventre pour avoir mangé trop de confitures (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 228). Au fig., fam. [Accompagnant une réaction de refus, de rejet de la part du locuteur] Faire mal au ventre. Dégoûter, écœurer profondément. « (...) Il est un petit peu trop tard pour se battre; s'il voulait du badaboum, il n'avait qu'à s'en prendre aux Allemands. » Le blond hausse les épaules (...) « Tiens! Tu me fais mal au ventre! » dit-il (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 212).
♦ (Avoir) le ventre creux, le ventre vide. (Avoir) l'estomac vide; (ressentir) une forte sensation de faim. Il se sentait le ventre vide, n'ayant pas dîné (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 212). Je sais pas si vous avez déjà eu le ventre creux vous autres et que vous êtes passé par un restaurant d'iousque qu'y a des volailles qui rôtissent à petit feu su une broche? (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 69).
♦ Avoir le ventre plein. Être rassasié, ne plus rien pouvoir avaler. Nos princes chassent; on danse à la cour; le peuple est heureux, la canaille a le ventre plein (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 243).
♦ Avoir le ventre dans les talons. Être extrêmement las, fatigué. Madame qui n'avait pu dormir de toute la nuit, fatiguée par les courses de la veille (...) le front plissé, haletante, trépidante et si lasse qu'elle avait, disait-elle, le ventre dans les talons, (...) passa la dernière revue de l'hôtel (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 197).
♦ Avoir la reconnaissance du ventre. Avoir de la reconnaissance pour les personnes qui vous ont bien nourri ou, p. ext., aidé matériellement. Ces Argentins avaient la reconnaissance du ventre, ils vouaient à nos grands chefs une de ces admirations qui n'était pas dans une musette (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 100).
♦ Avoir les yeux plus gros, plus grands que le ventre. Être incapable de manger autant qu'on se le promettait; au fig., voir trop grand, surestimer ses capacités. J'ai toujours, comme nous disons, les yeux plus grands que le ventre. Quand je m'attaque à un sujet, je voudrais y faire entrer le monde entier (ZOLA, Corresp. [avec J. van Santen Kolff], t. 2, 1891, p. 737). On alla chercher un taxi pour conduire le bouillant impatient, qui avait eu les yeux plus gros que le ventre et qui commençait à avoir mal au cœur, à son hôtel (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 311).
♦ Bouder contre son ventre. Refuser ce dont on a envie, notamment de la nourriture. Si les délicats n'avaient rien tortillé de trois jours, nous verrions un peu s'ils bouderaient contre leur ventre; ils se mettraient à quatre pattes et mangeraient aux ordures comme les camarades (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 752).
♦ Se remplir le ventre. Boire et manger jusqu'à satiété. Lorsqu'il est cuit à point [un rôti], on le laisse refroidir (les Grecs ne tiennent pas à manger chaud), et l'on attend, pour se remplir le ventre, que le Christ soit ressuscité. Les sept dixièmes des sujets du roi Othon ne mangent de la viande que ce jour-là (ABOUT, Grèce, 1854, p. 149).
♦ Se brosser, se frotter le ventre (pop.). Se priverde manger par obligation; p. ext., se priver de quelque chose. Ça tournait à la dégringolade lente (...), avec des hauts et des bas cependant, des soirs où l'on se frottait le ventre devant le buffet vide, et d'autres où l'on mangeait du veau à crever (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 644).
♦ Se serrer le ventre (pop.). Se priver de nourriture, réduire l'importance des repas par souci d'économie; p. ext., faire des économies. Synon. se serrer la ceinture. La Compagnie, atteinte par la crise, était bien forcée de réduire ses frais (...) et, naturellement, ce seraient les ouvriers qui devraient se serrer le ventre, elle rognerait leurs salaires (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1284).
♦ (Nourriture) qui tient au ventre. (Nourriture) qui remplit l'estomac sans qu'il soit besoin d'en consommer de grandes quantités. Cette bonne soupe de choux et de pommes de terre qui tient au ventre et fait du bon sang net (GIONO, Colline, 1929, p. 75).
♦ Manger, boire à plein ventre. Manger, boire en grande quantité. Il y a deux jours qu'elle grelottait malgré la touffeur immobile de l'air. Elle a dû boire à plein ventre de l'eau de la citerne qui sert seulement pour les bêtes (GIONO, Colline, 1929, p. 103).
♦ Tout fait ventre. Tout peut être source de profit. Gabrielle haussa affectueusement les épaules et recompta les points de son tricot — on acceptait des commandes de pull-overs — tout fait ventre (LA VARENDE, Indulg. plén., 1951, p. 257).
— Proverbe. Ventre affamé n'a pas d'oreilles. Il est impossible de discuter avec quelqu'un qui a faim. Asseyons-nous. Létumier, vous ferez votre discours au dessert... Ventre affamé n'a pas d'oreilles (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 173).
b) [Considéré comme le siège des organes génitaux internes et, chez la femme, comme le siège de la gestation] Ventre de femme enceinte, mal de ventre. Les simagrées de cette dame, ses attaques de nerfs revêtaient pour lui des explications très simples, qui le rendaient assez grossier envers le ventre d'où il était sorti (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 201).
— DROIT
♦ Curateur au ventre. Curateur nommé pour s'occuper d'un enfant qui naît après le décès du père. Si, lors du décès du mari, la femme est enceinte, il sera nommé un curateur au ventre par le conseil de famille (Code civil, 1804, art. 393, p. 73).
♦ Vx. Le ventre anoblit. La noblesse se transmet par la mère. La dernière (...) était, contrairement à la loi salique, héritière du nom, des armes et des fiefs. Le roi de France avait approuvé la charte du comte de Champagne en vertu de laquelle, dans cette famille, le ventre anoblissait et succédait (BALZAC, Tén. affaire 1841, p. 71).
3. Vieux
a) Grande cavité du corps. Ventre inférieur, moyen, supérieur. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Petit ventre. Synon. vieilli de bas-ventre. — (...) on ne doit pas manger si l'on ne travaille pas. — Oh bien! en ce cas, je travaillerai tous les jours, disait vivement l'enfant. — Voilà bien l'influence du petit ventre, disait l'Empereur, en tapant sur celui de Tristan; c'est la faim, c'est le petit ventre qui fait mouvoir le monde (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 874).
4. Loc. fig.
a) [En tant que support physiol. des manifestations affectives]
♦ Avoir la peur, la rage au ventre. Être saisi par une rage, une peur violente. Le soir je me suis couché à une heure, et encore par raison. J'avais une rage de style au ventre à me faire aller ainsi le double de temps encore (FLAUB., Corresp., 1852, p. 467).
♦ Avoir, se sentir le diable au ventre. Déployer une activité intense; en partic., se laisser aller à ses passions, ne pas être maître de ses passions. Synon. avoir le diable au corps. Ce matin, je me sens le diable dans le ventre, je ne puis tenir en place (STENDHAL, Corresp., t. 1, 1813, p. 397). Tu te rappelles encore comme j'avais le diable au ventre, maintenant je suis comme un ange (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 98).
♦ Tenir au ventre. Avoir une grande importance. Synon. tenir au cœur. Ces encyclopédistes qui avaient organisé « la ruée contre la croix », auraient reconnu dans Rousseau leur plus véritable ennemi, une sorte d'homme de Dieu, et ils auraient été dans cette affaire « les spadassins d'une cause qui les tient au ventre » (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, p. 222).
b) [Dans des loc. exprimant le courage, l'énergie, la volonté]
Connaître, savoir, voir ce que qqn a dans le ventre. Savoir ce que quelqu'un pense réellement, quelles intentions il a; savoir ce dont quelqu'un est capable. Lucien (...) déploya son esprit comme s'il n'en faisait pas commerce, et fut proclamé homme fort (...). — Oh! il faudra voir ce qu'il a dans le ventre, dit Théodore Gaillard (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 417). Brunet se sent froid et calme: la colère des autres, ça le calme toujours. Il attend; il va savoir ce que Schneider a dans le ventre. Schneider fait un violent effort (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 265).
Avoir qqc. dans le ventre/ne rien avoir dans le ventre. Avoir/ne pas avoir du courage, de l'énergie, de la volonté; avoir/ne pas avoir quelque chose d'important, d'essentiel dans la vie. À voir cette facile production d'œuvres si diverses [de M. Clésinger], on devine (...) un homme qui a l'amour de la sculpture dans le ventre (BAUDEL., Curios. esthét., 1859, p. 277). Ce curé-là n'avait rien dans le ventre, et tout compte fait, mieux valait qu'il fût expulsé de La Belle Angerie (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 95).
c) Ventre mou. Point faible d'une personne, d'une organisation, d'une société. Les Syriens se sont montrés en effet intransigeants. Pour eux, tenir Zahlé, c'est protéger « le ventre mou de la Syrie » contre toute agression israélienne (Le Point, 18 avr. 1981, p. 67, col. 3).
B. — [Chez les animaux; p. oppos. à dos] Partie du corps comprenant la paroi de l'abdomen et les viscères de la cavité abdominale, fréquemment tournée vers le sol. Une bête est venue jouer dans la prairie. Ce devait être une femelle de blaireau. Elle s'est mise sur le dos, le ventre en l'air, un beau ventre large et velouté comme la nuit et qui était plein et lourd (GIONO, Regain, 1930, p. 107):
• 2. ... Quenu (...), une longue cuiller à la main, arrosait dévotement les ventres dorés des oies rondes et des grandes dindes. Il restait des heures (...), un peu abêti (...) et (...) ne se réveillait que lorsqu'on débrochait. Les volailles tombaient dans les plats; les broches sortaient des ventres (...); les ventres se vidaient, laissant couler le jus par les trous du derrière et de la gorge...
ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 643.
♦ [À propos d'un cheval] Ventre de vache; ventre avalé, tombant. Ventre trop volumineux dépassant les côtes. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ [À propos d'un quadrupède, gén. un cheval] Ventre à terre. Très rapidement, avec célérité. Arriver, courir ventre à terre; pousser un cheval ventre à terre. Un pur sang en liberté, qui (...) part au galop, la crinière au vent, à longues foulées souples et gracieuses, puis ventre à terre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 210). P. anal. [À propos d'une pers.] J'ai des fourmis dans les jarrets, je me tortille (...): il est de toute importance que je me remette à courir. Je saute sur mes pieds, je file ventre à terre (SARTRE, Mots, 1964, p. 205).
— P. méton. Fourrure du ventre de certains animaux. Une houppelande de velours noir fourrée de quinze cents ventres de menu vair (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 492). En compos. [Sido] n'a jamais su qu'à chaque retour l'odeur de sa pelisse en ventre-de-gris, pénétrée d'un parfum châtain-clair (...) m'ôtait la parole (COLETTE, Sido, 1929, p. 11).
— En partic. [Chez les poissons] Partie inférieure du corps qui s'étend des ouïes à l'anus. Les fleuves rouloient pêle-mêle, les argiles détrempées, les troncs des arbres, les corps des animaux, et les poissons morts, dont on voyoit le ventre argenté flotter à la surface (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 224).
— Vieilli. [Dans de nombreux jurons] Ventre de loup! ventre de bœuf! Ah! ventre de biche! la nuit a été bonne et bien employée! (...) Voilà comme il faut passer la vie! (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 273).
II. — [Désigne tout ou partie de qqc.]
A. — P. anal. (avec le ventre de l'être hum.)
1. P. anal. (avec la forme parfois rebondie du ventre hum. et en insistant sur l'idée de cavité).
a) Partie renflée d'un objet creux destiné à recevoir, à contenir quelque chose. Ventre d'une aiguière, d'une amphore, d'une carafe, d'une corbeille, d'une cruche, d'une marmite, d'une potiche, d'une théière; ventre d'un bidon, d'un flacon, d'un pot. Une vieille commode hollandaise à gros ventre et à massives poignées de cuivre (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 216). Le soleil (...) entrait dans les pièces de la maison (...), jouant avec les surfaces polies, se reposant complaisamment aux ventres des bouteilles, aux panses des soupières (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 233).
— MAR. [À propos d'un navire] Partie bombée des œuvres vives d'un navire. Ventre d'une barque, d'un chalutier, d'un navire, d'un paquebot. La nuit s'est fermée, réduisant la mer à son langage de clapotis, claquements de gueule, mâchouillement obscur entre les ventres des bateaux amarrés (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 60).
b) Partie bombée, renflée de quelque chose. Ventre d'une contrebasse, d'une guitare, d'une viole. C'était la seconde [répétition] de Zénobie, et elle alla si bien, que les musiciens de l'orchestre applaudirent, selon l'usage, avec leurs archets sur le ventre de leurs violons (SAND, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 252).
— Spécialement
♦ MAR. Vx. Ventre d'une voile. Arrondi d'une voile gonflée par le vent. (Dict. XXe s.). Mod. ,,Courbe prise vers l'avant par un mât tenu seulement par la tête`` (MERRIEN 1958). Une martingale empêche les mâts (...) de prendre du ventre, de faire ventre (MERRIEN 1958).
♦ CONSTR. Arrondi pris par une construction sous l'effet d'un poids important, d'une trop forte pression. [La vieille maison] a comme un ventre produit par le renflement que décrit son premier étage affaissé sous le poids du second et du troisième (BALZAC, Interd., 1836, p. 115).
Faire ventre. [Le suj. désigne un mur, un enduit, un plafond] Sortir de l'aplomb d'un des parements. Synon. boucler2. Les maisons horribles qui font face au Capitole [à Toulouse] font ventre sur la place (STENDHAL, Mém. touriste, t. 3, 1838, p. 71).
♦ MÉTALL. Partie la plus large d'un haut fourneau, située à la jonction de la cuve et des étalages. La masse noire du haut fourneau se dressa (...) La cuve, en dessous, dressait son cône noir, et c'était ensuite, dès le ventre jusqu'au bas des étalages, une puissante armature de métal soutenant le corps de briques (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 154).
c) Partie intérieure de quelque chose, les parois extérieures pouvant éventuellement être renflées, arrondies. Ventre d'un fiacre. Les mauvaises odeurs semblaient sortir du ventre des maisons (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p. 246). Nous glissons, nous roulons, nous tombons vivants dans le ventre de la tranchée (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 275).
2. [À propos de qqc. de plein]
a) P. anal. (avec la forme arrondie du ventre hum.). Partie large, évasée de quelque chose; partie arrondie ou légèrement incurvée. Des arbres à gros ventre et à toute petite tête (RENARD, Journal, 1897, p. 417). À chaque va-et-vient du bras d'Antoine, le ventre poli de la lampe de cuivre reflète une main monstrueuse, le bout d'un nez fantastique (COLETTE, Ingénue libert., 1909, p. 242).
— Spécialement
♦ ANAT. Partie renflée de certains muscles allongés. La plupart d'entre eux [les muscles striés] présentent une partie moyenne, corps ou ventre, et deux extrémités (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 13).
♦ PHYS. (acoust.). [Dans les ondes stationnaires; p. oppos. à nœud] Région de l'espace où l'amplitude des vibrations est maximale. [Les] positions [du pont mobile sur les deux fils de concentration du champ hertzien] correspondent aux ventres ou aux nœuds du champ (TURPAIN, Applic. prat. ondes électr., 1902, p. 23).
b) P. anal. (de position avec le ventre, partie centrale du corps hum.). Partie centrale. Il savait comment (...), en faisant passer un boulevard sur le ventre d'un vieux quartier, on jongle (...) avec les maisons à six étages (ZOLA, Curée, 1872, p. 387). Un petit tour avec Monsieur Teste, dont j'ai le début, et on en ferait le ventre avec des morceaux de mes notes (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1912, p. 427).
c) P. anal. (avec le ventre en tant que siège des viscères de la cavité abdominale).
) Intérieur, partie la plus profonde de quelque chose qui généralement est pénétrée. Ventre de la terre. P. métaph. Un réseau de racines allait chercher Au ventre du péché Quelque pepsine (PÉGUY, Quatrains, 1914, p. 536). Un soufflé brûlant dont le ventre cachait une glace acide et rouge (COLETTE, Chéri, 1920, p. 141).
) Intérieur de quelque chose, qui est formé d'éléments complexes et essentiels. Avez-vous seulement regardé la bagnole du major Sugden? 150.000 milles dans le ventre, de bons vieux pistons qui cognent, une ferraille qui brinqueballe de partout (GENEVOIX, E. Charlebois, 1944, p. 193).
B. — P. anal. (avec le ventre de l'animal)
1. P. anal. (de position avec le ventre de l'animal dirigé vers le sol). Ventre d'un avion, d'un char; hauteur sous ventre. La voiture pareille à un insecte géant retourné sur le dos montrait son ventre de vernis noir, de ferraille et de cambouis (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1411).
2. P. anal. (de couleur). Ventre de + subst. désignant un animal, en appos. avec valeur d'adj. De la couleur du ventre de l'animal concerné. Blanc ventre de poisson. Une collection d'habits du XVIIIe siècle: habits fleur de soufre, gorge de pigeon, pluie de rose, caca dauphin, et couleur désespoir d'opale et ventre de puce en fièvre de lait (GONCOURT, Journal, 1857, p. 341). Ta main a-t-elle peint ce nuage couleur de ventre d'ourse blanche, aux contours irisés? (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 60).
3. Région. (Québec). Ventre de bœuf. Fondrière. Évidemment, il faudra enlever toute la terre noire... Mais oui, autrement la gelée fera travailler l'asphalte et vous aurez des ventres de bœuf le printemps prochain (A. GIROUX, 14 rue de Galais, 1954, p. 7 ds Richesses Québec 1982, p. 2409).
REM. Ventrailles, subst. fém. plur., vieilli ou région. (Centre). Viscères d'un animal. (Dict. XXe s.). Jeter des ventrailles de lapin (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1050 « chez la femme, le siège de la gestation » (Alexis, éd. Chr. Storey, 453); b) 1614 c'est le ventre de ma mère je n'y retourne plus « se dit d'une chose dont on est peu satisfait et qu'on ne veut pas recommencer » (La Resjouissance des harangeres et poissonnières des Halles, 10 ds QUEM. DDL t. 19); c) av. 1615 dès le ventre de sa mère « dès sa naissance » (PASQUIER, Recherches de la France, p. 562); d) 1685 curateur au ventre (SOREL, Francion, éd. Colombey, 264); 1690 avoir qqc. dans le ventre (SOREL, Francion, éd. Colombey, 264); 1690 avoir qqc. dans le ventre (FUR.); 2. ca 1100 « partie antérieure du tronc » (Roland, éd. J. Bédier, 3922); 1452 passer par dessuz le ventre de qqn (JEAN DE BUEIL, Jouvencel, éd. L. Lecestre, II, p. 131); 1585 passer sur le ventre à qqn (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, p. 318); 1685 (demander pardon) ventre à terre (FUR.); 1853 taper sur le ventre à qqn (HUGO, Châtim., Paris, Hachette, 1932, p. 287); 1880 danse du ventre (ZOLA, Nana, p. 237); 3. a) 1re moit. XIIe s. « l'abdomen en tant que siège de la digestion » (Psautier Cambridge, éd. F. Michel, XXI, 15, p. 26); ca 1165 « estomac » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 29290); 1552 remplir son ventre (EST.); 1798 se remplir le ventre (Ac.); b) 1640 tout fait ventre (OUDIN Curiositez, p. 565); c) 1680 (rire) à ventre déboutonné (RICH.); 1694 avoir mal au ventre (Ac.); d) 1808 se serrer le ventre (HAUTEL); 1861 se brosser le ventre « ne pas trouver un emploi lucratif de ses forces ou de son talent » (LARCH., p. 263); 1881 se brosser le ventre « ne pas avoir à manger » (RIGAUD, Dict. arg. mod.); e) 1837 prendre du ventre (BALZAC, Employés, p. 110); 1840 avoir du ventre (ID., Œuvres div., t. 2, p. 18); 1844 avoir un ventre de député ministériel (ID., Gaudissart II, p. 286); f) 1680 ventre à planer « planchette que le tourneur appuyait contre son ventre quand il planait une pièce de bois » (RICH.); 4. 1452 avoir du cœur au ventre (JEAN DE BUEIL, op. cit., p. 179); 1611 mettre le cœur au ventre (COTGR.); 1618 faire connaître ce que l'on a dans le ventre (Comte DE CRAMAIL, Coméd. des Prov., II, 3 ds LIVET Molière t. 3, p. 770); 1623 voir ce que qqn a dans le ventre (SOREL, Francion, éd. Colombey, 264); 1690 avoir qqc. dans le ventre (FUR.); 1718 faire rentrer les paroles dans le ventre (Ac.). B. 1. 1314 ventre du doi « partie charnue du doigt » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, 945, t. 1, p. 226); 1575 « partie centrale d'un muscle » (PARÉ, Œuvres, I, 9, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 126); 2. a) 1327 « partie creuse et renflée d'un objet » (PALGRAVE, The ancient Kalendars and Inventories, III, 168); 1616 ventre du navire (D'AUBIGNÉ, Hist., II, 81 ds LITTRÉ); 1690 ventre d'un luth (FUR.); 1928 ventre (d'un avion) (SAINT-EXUP., Courr. Sud, p. 5); b) 1552 faire ventre « se bomber (d'un mur) » (EST.); 3. 1754 phys. (DIDEROT, De l'interprétation de la nature, XXXVI ds Œuvres philos., éd. P. Vernière, 1964, p. 205); 4. 1932 « partie inférieure d'une voiture » (ROMAINS, Hommes bonne vol., t. 3, p. 159); 5. 1967 « partie centrale d'une page d'un journal » (VOYENNE). Du lat. venter, ventris « ventre », « sein de la mère », « intestins », « renflement, flancs d'un objet ». Fréq. abs. littér.:4 770. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3 209, b) 8 581; XXe s.: a) 10 156, b) 6 840. Bbg. QUEM. DDL t. 8, 14, 15, 16, 17, 19, 28.
ventre [vɑ̃tʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1050, au sens I, 5; du lat. venter, ventris « estomac ».
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I (Chez les humains).
1 (1080). Partie antérieure du tronc, au-dessous de la taille, correspondant à la paroi abdominale et à une partie de la cavité de l'abdomen. || Ventre et cuisses. ⇒ Giron (1.). || Le nombril est sur la ligne médiane du ventre. || Entrer dans l'eau, s'enfoncer jusqu'au ventre. || Coucher, dormir sur le ventre (→ Oreiller, cit. 3). || Se traîner sur le ventre. ⇒ Ramper. || Se coucher, se jeter (cit. 42) à plat ventre. ⇒ Plat (cit. 6, 7; et supra).
1 Je lui déprimai pour commencer la paroi du ventre, avec beaucoup de précaution, graduellement, depuis l'ombilic jusqu'aux bourses, et puis je l'auscultai (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 249.
♦ Douleurs de ventre. || Avoir mal (cit. 17) au ventre, aux entrailles, à l'intestin. ⇒ Colique, colite. || Avoir le ventre ballonné, enflé, gonflé, tendu (⇒ Ballonnement), durci par une maladie. — (1877). Méd. || Ventre en bateau. — Coup dans le ventre. || Marcher, passer sur le ventre de qqn. — Ouvrir, percer le ventre à qqn, de qqn (⇒ Bedaine, paillasse). || Recevoir une balle dans le ventre (⇒ fam. Baquet, buffet, burlingue, caisse). || Blessure au ventre. || Coup de pied dans le ventre.
♦ Mouvements du ventre (→ Ondulation, cit. 3).
♦ (1889). || Danse du ventre (→ Suggestif, cit. 2) : danse orientale féminine caractérisée par des mouvements rythmés du bassin.
1.1 Le bonisseur vint voir s'il pouvait y aller. On pouvait commencer. Il fit donc fonctionner le piqueupe qui se mit à débagouler Travadja la moukère et le Boléro de Ravel, et, lorsque des luxurieux supposant quelque danse du ventre se furent arrêtés devant l'établissement, il dégoisa son boniment.
R. Queneau, Pierrot mon ami, 1942, éd. L. de Poche, p. 67.
♦ Bas ventre. ⇒ Bas-ventre. Par euphémisme. Le sexe. — REM. Dans la langue classique, ventre était réservé à la prose, au genre burlesque, surtout au sens propre (→ 2. Flanc).
♦ ☑ (V. 1462). Loc. vx. Petit ventre : bas ventre.
♦ ☑ Loc. fig. Se mettre à plat ventre devant qqn : s'humilier, le plus souvent par intérêt. — ☑ Taper sur le ventre de (à) qqn. — ☑ Marcher, passer sur le ventre de qqn : écraser, éliminer (qqn) pour arriver à ses fins.
2 (…) quand on est bien décidé à passer sur le ventre de tout, les obstacles se simplifient singulièrement, car, parmi ceux qui encombrent la vie humaine, la plupart n'ont d'autre force que notre répugnance à les aborder et notre parti pris de les ménager.
A. de Gobineau, les Pléiades, III, VII.
♦ ☑ Loc. prov. Le dos au feu (1. Feu, cit. 21), le ventre à table.
♦ (Dans des jurons anciens). || Ventre Dieu ! ⇒ Ventrebleu. || Ventre Saint-Georges ! || Ventre-Saint-Gris (voir ce mot).
2 (1080). Chez les animaux. Partie analogue au ventre humain chez les mammifères, et, par ext., Paroi inférieure du corps (opposé à dos). || Cheval qui a trop de ventre (→ Race, cit. 10). || Sangle qui passe sous le ventre du cheval (⇒ Sous-ventrière, ventrière).
3 (…) à chaque gémissement son ventre nu se creusait, comme se creusent les ventres des fauves qui rugissent.
Montherlant, le Songe, XII.
♦ Oiseau au dos brun, au ventre gris (→ Rossignol, cit. 3). || Le ventre argenté des morues (cit. 1). || Poisson mort, qui flotte le ventre en l'air (→ Carène, cit. 1).
♦ ☑ (1690). Loc. Ventre à terre (se dit d'un quadrupède — cheval, etc. — et, par ext., d'une personne). || Courir ventre à terre, très vite. || Il est arrivé ventre à terre.
3.1 (…) la grande sécheresse est encore loin; ce ne sont pas non plus des terres que l'on flambe, car les travaux des champs ne sont pas encore commencés. Et cette direction, en plein nord-ouest ! Il n'y a pas de doute, c'est l'Ermitage !
— Ah, les salauds !
Suter enfourche son cheval, tourne bride et rentre ventre à terre à la maison.
B. Cendrars, l'Or, in Œ. compl., t. II, p. 228.
3 Proéminence que forme la paroi antérieure de l'abdomen, de la taille au bas-ventre. ⇒ fam. Bedaine, bedon, bedondaine, berdouille, bide, bidon, brioche, panse. || Avoir un gros ventre, un ventre piriforme (cit.), proéminent (→ Embonpoint, cit. 5). || Avoir le, un ventre comme une outre, un tonneau (→ Gros, cit. 5). || Un ventre de bourgeois (→ Poussif, cit. 2), de propriétaire (→ Friser, cit. 14), d'homme bien nourri (→ ci-dessous, 4.). || Rentrer le, son ventre.
4 Il avait un gros ventre de boutiquier, rien qu'un ventre où semblait réfugié le reste de son corps, un de ces ventres mous d'hommes toujours assis qui n'ont plus ni cuisses, ni poitrine, ni bras, ni cou, le fond de leur chaise ayant tassé toute leur matière au même endroit.
Maupassant, Pierre et Jean, III.
♦ ☑ (Mil. XIXe). Avoir, prendre du ventre, un peu de ventre. ⇒ Bedonner; embonpoint (→ Détériorer, cit. 4).
5 Le ventre, ce n'est pas une simple affaire de graisse et d'avachissement, c'est une déformation morale. On prend du ventre quand l'esprit se relâche et consent à la décadence.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, VIII.
4 (V. 1225). Cour. L'abdomen, en tant que siège de la digestion (estomac et intestins). ⇒ fam. Bocal, buffet, panse. || Les gloutons dont le ventre est un abîme (→ Gastronome, cit. 1). || Le ventre est l'outre (1. Outre, cit. 4) des vices. ☑ Loc. Avoir le ventre creux (⇒ Faim, cit. 7), l'estomac vide. ☑ Ventre affamé n'a pas d'oreilles. REM. Ce prov. se trouve chez Rabelais, Tiers livre, 15; La Fontaine (→ aussi Surnom, cit. 2, Proust).
5.1 (…) quand je vois mes gosses toussoteux, maigrefoutus et rien au ventre, c'est plus fort que moi, je m'en vais réclamer.
M. Aymé, le Passe-muraille, 1943, p. 256.
♦ ☑ (1552, remplir son ventre). Se remplir le ventre : boire, manger — ☑ Tenir au ventre. || Nourriture qui tient au ventre (→ fam. Caler), qui rassasie. — ☑ Avoir le ventre plein : être rassasié. — ☑ Avoir les yeux plus gros (plus grands) que le ventre : vouloir manger plus que son appétit ne réclame. ⇒ Œil, I., 4. — ☑ Se serrer (cit. 7) le ventre (⇒ Ceinture). — ☑ (1888). Se brosser, se frotter le ventre : se passer de manger. ☑ Bouder, contre son ventre.
6 — Mais on t'aime autant que les autres, imbécile ! (…) Tu boudes contre ton ventre. Accepte !
Zola, la Terre, I, V.
♦ ☑ La reconnaissance (cit. 17) du ventre. — ☑ Loc. prov. Habits de velours, ventre de son. — ☑ Régional. Manger, boire à plein ventre.
6.1 Il y a deux jours qu'elle grelottait malgré la touffeur immobile de l'air. Elle a dû boire à plein ventre de l'eau de la citerne qui sert seulement pour les bêtes.
J. Giono, Colline, 1928, Pl., t. I, p. 171.
♦ Par ext. ☑ Manger, rire à ventre déboutonné (en desserrant les vêtements qui serrent, compriment le ventre).
♦ ☑ (V. 1225). Loc., vx. Faire un dieu de son ventre : ne songer qu'à manger.
♦ Jonas dans le ventre de la baleine. — Par métaphore. || Le Ventre de Paris (les Halles), roman de Zola. Les intestins et leur fonction physiologique. || Du ventre. ⇒ Alvin, intestinal. || Avoir le ventre serré, paresseux (⇒ Constipation). || Médicament qui resserre le ventre. || Flux de ventre. ⇒ Diarrhée; dévoiement (2.). || Se décharger le ventre. ⇒ Déféquer.
♦ Mal au ventre. || Avoir mal au ventre, aux intestins. ☑ Loc. fig. Faire mal au ventre à qqn, lui être très désagréable. || Ça me fait mal au ventre : cela m'écœure, me répugne. || « Encore un pour l'Alsace-Lorraine ! Il me fait mal au ventre ! » (Céline). → Faire mal au cœur, aux seins.
♦ ☑ Franç. d'Afrique. Loc. Avoir le ventre sec : être constipé. ☑ Fig. Avoir le ventre serré : avoir peur.
5 (V. 1050; premier sens attesté). Cour., littér. Chez la femme, l'abdomen en tant que siège de la gestation et des organes génitaux internes. ⇒ Sein, utérus. || Dès le ventre de ma mère (→ Ennui, cit. 26). || Au sortir du ventre de leur mère. ⇒ Naissance (→ 2. Neuf, cit. 15). — Euphém. || Avoir mal au ventre (en parlant d'une femme) : avoir ses règles.
7 Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !
Baudelaire, les Fleurs du mal, « Spleen et idéal », I.
8 Yvonne avait été malade, des trucs au ventre, comme toutes les femmes. Elle avait dû continuer à faire son service. En avril, il l'avait trouvée plusieurs fois pliée en deux, les poings sur les ovaires.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XXI.
♦ (1685). Dr. || Curateur (cit. 4) au ventre. — Par ext. Ascendance maternelle. — (1556). || Le ventre anoblit (cit. 3 et 4).
♦ Franç. d'Afrique (dans des expressions). Les organes génitaux féminins. ☑ Loc. Avoir le ventre : être enceinte. ☑ Dire son ventre (au Burkina) : annoncer sa grossesse. — Ventre-madame (au Togo; même sens; opposé à ventre tout-le-monde; → ci-dessus, 4.).
6 a Vx. L'intérieur du corps humain; une des grandes cavités du corps (⇒ Ventricule). || « La division commune et vulgaire qui est faite en trois ventres : supérieur, moyen et inférieur… tête, thorax et épigastre » (Paré, I, 1).
b ☑ Loc. mod. Mettre, remettre du cœur au ventre, de l'énergie, du courage. ⇒ Cœur (II., 2.). — ☑ Faire rentrer les paroles dans le ventre : interrompre qqn, l'empêcher de parler et lui faire regretter ce qu'il a dit, le faire se rétracter. — ☑ (1463, savoir ce que qqn a au ventre; 1618, …dans le ventre). Ce que qqn a dans le ventre, ce dont il est capable. || Il n'a rien dans le ventre : il manque d'énergie, de ressources (⇒ Incapable). — ☑ Chercher à savoir ce que qqn a dans le ventre, quels sont ses projets, ses intentions secrètes.
9 Ce petit Lucien n'avait que son roman et ses premiers articles dans le ventre (…) Il nous envoie des choses pitoyables.
Ne rien avoir dans le ventre, mot consacré dans l'argot du journalisme, constitue un arrêt souverain dont il est difficile d'appeler, une fois qu'il a été prononcé.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 874.
c Franç. d'Afrique (d'après les langues africaines). Siège des émotions humaines. ⇒ Cœur. ☑ Avoir le ventre amer (Côte-d'Ivoire, Bénin, etc.) : être rancunier.
7 Par métaphore. a (Du ventre des animaux). → ci-dessous, II., 4.
b ☑ Le ventre mou (de qqch.) : le point faible, de moindre résistance.
8 (1680). Par métonymie, techn., vx. Planchette que l'ouvrier appuyait contre son ventre quand il planait une pièce. || Ventre à planer.
———
II Par anal.
1 (1368). Partie creuse, lorsqu'elle présente à l'extérieur un renflement. || Le ventre d'une cruche (cit. 1), d'une marmite (→ Fendiller, cit. 1), d'un vase, de certaines bouteilles. ⇒ Panse.
♦ Partie renflée de la caisse de résonance (d'un instrument à cordes) → Guitare, cit. 5; luth, cit. 1.
♦ (Fin XVIe). Spécialt. Partie bombée de la coque (d'un navire). || Le ventre d'un chalutier (cit.).
10 (…) le bassin du Commerce plein de navires, prolongé par d'autres bassins, où les grosses coques, ventre à ventre, se touchaient sur quatre ou cinq rangs.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
♦ (1904). Vx. || Ventre d'une voile, son arrondi, quand elle est gonflée par le vent.
2 (1368; 1314, ventre du doigt « partie charnue, pulpe »). Techn. Renflement. — Spécialt, constr. Bombement, convexité que prend une partie de construction sous l'effet d'une pression, d'un poids excessifs ou d'un affaiblissement de ses éléments de soutien — charpente, contreforts, etc. (se dit surtout des murs, mais aussi des plafonds, cf. cit. Nerval ci-dessous). || Un léger ventre, un ventre marqué. — ☑ Loc. (1552). Faire ventre (→ Cuvelage, cit.). ⇒ Boucler. || Le mur de soutènement de la terrasse a fait ventre sous la pression des remblais.
11 (…) les plafonds faisaient ventre et menaçaient la tête des habitants (…)
Nerval, Voyage en Orient, Femmes du Caire, III, VI.
♦ (1562). Partie remplie, centrale (d'un muscle).
3 (1700). Phys. Lieu des points d'un corps en vibration où les oscillations ont la plus grande amplitude (correspond à l'élongation maximum dans un système d'ondes stationnaires). || Ventres et nœuds d'une onde (points caractéristiques).
4 (1933). Partie inférieure (par anal. avec le ventre des animaux). || Le ventre d'un char d'assaut. || Hauteur sous ventre. || Le ventre d'un avion, du fuselage.
12 (…) l'homme couché sous le ventre de sa voiture, et qui reçoit un filet de cambouis sur le nez.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XII, p. 164.
13 Ayant oublié, au retour d'un vol, de commander son train d'atterrissage, il avait posé l'avion sur le ventre.
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, 1942, in D. D. L., II, 16.
5 Partie centrale (d'une page). || « Une information illustrée et coiffée d'un gros titre, dans le ventre de la page, attire plus l'œil qu'une information sur une colonne et sans illustration en tête » (Ph. Gaillard, Technique du journalisme, p. 111).
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DÉR. Ventrailles, ventrée, ventrière, ventrouiller, ventru. V. Ventral.
COMP. Bas-ventre, éventrer, sous-ventrière, ventrebleu, ventre-saint-gris.
Encyclopédie Universelle. 2012.