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embonpoint

embonpoint [ ɑ̃bɔ̃pwɛ̃ ] n. m.
• 1528; de en bon point « en bon état »
1Vx Bonne santé, aspect de bonne santé.
2Mod. État d'un corps bien en chair, un peu gras. corpulence, rotondité. Avoir tendance à l'embonpoint. Prendre de l'embonpoint : engraisser. « Son embonpoint, potelé et soutenu » (Gautier).
⊗ CONTR. Maigreur.

embonpoint nom masculin (de en bon point, en bonne condition) Surcharge pondérale essentiellement constituée de graisse ; état d'une personne un peu grasse ; corpulence : Avoir de l'embonpoint.embonpoint (difficultés) nom masculin (de en bon point, en bonne condition) Orthographe S'écrit avec un n devant le p, malgré la règle du m devant m, b, p. Remarque Le mot est issu de la soudure de l'expression en bon point qui signifiait « en bon état ». Il s'écrivait au XVIe s. embompoint, conformément à la règle. Mais, pour rappeler l'origine du mot, le dictionnaire de l'Académie (1694) a rétabli le n de bon, sans pour autant rétablir celui de en. ● embonpoint (synonymes) nom masculin (de en bon point, en bonne condition) Surcharge pondérale essentiellement constituée de graisse ; état d'une personne un...
Synonymes :
- corpulence
- rondeur
- rotondité
Contraires :
- maigreur
- minceur
- sveltesse

embonpoint
n. m.
d1./d Vx (ou Afr. subsah.) état d'une personne en bonne santé.
d2./d état d'une personne un peu grasse. Prendre de l'embonpoint.

⇒EMBONPOINT, subst. masc.
A.— 1. Vx. Bon état ou bonne habitude du corps. ,,Il se dit surtout des personnes un peu grasses`` (Ac. 1835, 1878).
2. Mod. État d'une personne, d'une partie du corps bien en chair, un peu grasse. Avoir, prendre de l'embonpoint; embonpoint du cou, de la taille. Un gros homme, inconnu d'Alban, mais dont l'embonpoint était plein d'autorité, faisait signe à Esparraguera de rentrer (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 554). Faute de cette bière généreuse, leur embonpoint avait fondu, et cette débâcle les laissait vides, flasques (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 321) :
1. Une bonne grosse taille, un embonpoint de nourrice, des bras forts et potelés, des mains rouges, tout en elle [Mlle Cormon] s'harmoniait aux formes bombées, à la grasse blancheur des beautés normandes.
BALZAC, La Vieille fille, 1837, p. 311.
B.— Spéc., PHYSIOL. État d'une personne dont la rondeur peut laisser présager l'obésité. Pour une jeune personne (...) chez laquelle l'application de la main et la percussion donnaient peu de résultat à raison de l'embonpoint (LAENNEC, Auscult., t. 1, 1819, p. 7). L'embonpoint est le signal symptôme de l'obésité (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7. 1924, p. 300).
P. ext. [En parlant d'animaux ou de végétaux] Un premier rôti de chapons, reconnaissables à leur embonpoint et à leur manque de crête (PESQUIDOUX, Livre de raison, 1928, p. 163). Au potager avec les espaliers où prenaient, en septembre, d'étonnants embonpoints, les beurrés d'Amanlis, les doyennés du Comice, les duchesses d'Angoulême (VIALAR, Clos Trois Mais., 1946, p. 205).
C.— P. métaph. Ce monde-là prospère. Il prospère, vous dis-je! Embonpoint de la honte! époque callipyge! (HUGO, Châtim., 1853, p. 304). À présent toute la Roumanie afflue de nouveau à Bucarest (...) dont l'embonpoint augmente chaque jour (MORAND, Bucarest, 1935, p. 259) :
2. Une fois la France entraînée, une fois son embonpoint bourgeois et ses habitudes casanières secoués, impossible de dire ce qui arrivera.
RENAN, La Réforme intellectuelle et morale, 1871, p. 63.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Devant une consonne bilabiale la nasalité vocalique se marque, dans l'orth., par m. Embonpoint ne répond à cette règle qu'en ce qui concerne em. Étymol. et Hist. 1528 « air de bonne santé, bonne mine » (Cl. MAROT, éd. A. Grenier, I, 392 ds Z. rom. Philol., t. 62, 1942, p. 40); ca 1540 « état du corps qui est bien en chair » (ID., II, 115, ibid., p. 41). Issu du syntagme en bon point 1164 « en bonne situation, condition » (G. D'ARRAS, Eracle, éd. Löseth, 2861); fin XIIIe s. « en bonne santé » (Chast. de Coucy2, 6514 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. :194. Bbg. FAHLIN (C.). Embonpoint. Z. rom. Philol. 1942, t. 62, pp. 33-48.

embonpoint [ɑ̃bɔ̃pwɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1528; en bon point « en bonne situation, condition », 1164; de em- (en-), bon, et point « en bon état ».
1 Vx. État d'une personne en bonne santé; éclat que donne la santé à telle ou telle partie du corps.
1 Je veux mourir par tes beautés, Maîtresse (…)
Je veux mourir pour cette blonde tresse (…)
Pour l'embonpoint de ce trop chaste sein (…)
Ronsard, Cassandre, I, 46.
2 On le prendrait pour vous : il a votre air, votre âge,
Vos yeux, votre action, votre maigre embonpoint (…)
Corneille, la Suite du Menteur, I, 3.
Par métaphore :
3 La France, à la mort du feu roi, était un corps accablé de mille maux : (Noailles) prit le fer à la main, retrancha les chairs inutiles (…) mais il restait toujours un vice intérieur à guérir. Un étranger (Law) est venu qui a entrepris cette cure. Après bien des remèdes violents, il a cru lui avoir rendu son embonpoint, et il l'a seulement rendue bouffie.
Montesquieu, Lettres persanes, CXXXVIII.
2 Mod. État d'un corps bien en chair, un peu gras. || Un léger embonpoint. || Excès d'embonpoint. Adiposité, corpulence, grosseur, réplétion, rotondité (fam.). || Avoir, prendre de l'embonpoint. Arrondir (s'), engraisser, grossir, remplumer (se); dodu, gras, gros, potelé, rebondi, replet, rondelet. || Femme qui a beaucoup d'embonpoint. Dondon. || Avoir tendance à l'embonpoint. || Prendre de l'embonpoint. || Embonpoint qui vient avec l'âge. || Chairs avachies par l'embonpoint. || Perdre de son embonpoint. || C'est plus que de l'embonpoint, c'est un début d'obésité.
4 Elle n'avait pas dans ses mouvements la pesanteur des femmes trop grasses; son embonpoint ni sa gorge ne l'embarrassaient pas.
Marivaux, le Paysan parvenu, IV.
5 (…) le chasseur était un gros homme court dont le ventre proéminent accusait un embonpoint véritablement ministériel.
Balzac, Adieu, Pl., t. IX, p. 750.
6 Il n'était pas grand; il avait quelque embonpoint, et, pour le combattre, il faisait volontiers de longues marches à pied (…)
Hugo, les Misérables, I, I, XIII.
7 Elle est forte et grasse, mais il y a loin de son embonpoint, potelé et soutenu, aux avalanches de chair humaine du peintre d'Anvers (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 383.
7.1 (…) comment le trouvez-vous ?
— Bien portant surtout !
— Il prend du ventre… et il m'est arrivé maigre comme un clou ! Notez ceci, quand un criminel prend du ventre, c'est que la régénération commence ! Quand mes pensionnaires prennent de l'embonpoint, je suis tranquille sur leur santé physique et morale.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 139.
(En parlant d'animaux, généralement comestibles). || L'embonpoint d'un chapon.
Fig. et vieux :
8 Quant à l'ouvrage, il est maigre, mais il est aisé de lui donner de l'embonpoint dans une seconde édition (…)
d'Alembert, Lettre à Voltaire, 25 juin 1766.
CONTR. Amaigrissement, émaciation, étisie, maigreur.

Encyclopédie Universelle. 2012.