1. souris [ suri ] n. f.
1 ♦ Petit mammifère rongeur (muridés), voisin du rat, dont l'espèce la plus répandue, au pelage gris, cause des dégâts dans les maisons. Une souris grise. — Gris souris, ton de gris. « Un tailleur en velours souris » (Colette).
♢ Souris blanche : variété albinos utilisée comme sujet d'expérience en biologie.
♢ Loc. Filer, trotter comme une souris, silencieusement, furtivement. C'est la montagne qui accouche d'une souris. On le ferait rentrer dans un trou de souris : il est très poltron, ou très gêné. On entendrait trotter une souris : le silence est total (cf. On entendrait une mouche voler). Jouer au chat et à la souris. — PROV. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.
2 ♦ (1907) Fam. Souris d'hôtel : femme qui fait le « rat d'hôtel ».
♢ (1938) Fam. Jeune fille, jeune femme; bonne amie. ⇒ nana. « Elle est drôlement roulée, sa souris, et elle n'a pas dix-huit ans » (Sartre).
3 ♦ Par anal. (1694; « partie charnue du bras, de la jambe » mil. XIIIe) Muscle charnu à l'extrémité du gigot, contre l'os.
♢ Méd. Souris articulaire : petit fragment d'os ou de cartilage qui flotte librement dans une cavité articulaire et peut parfois en bloquer brièvement les mouvements.
4 ♦ (1983; calque angl. mouse ) Boîtier connecté à un terminal ou à un micro-ordinateur, que l'on déplace sur une surface plane afin de désigner un point sur l'écran de visualisation et d'agir sur lui. ⇒plais. mulot. Cliquer avec la souris.
souris 2. souris [ suri ] n. m.
• soubris 1538; de 1. sourire, d'apr. ris
♦ Vx ⇒ 2. sourire.
● souris nom féminin (latin populaire sorix, -icis, du latin classique sorex, -icis) Petit mammifère rongeur (muridé), ubiquiste, au pelage gris, qui fréquente bois et champs, mais aussi et surtout les maisons. Nom donné à un grand nombre de rongeurs de la taille de la souris grise. Populaire. Jeune femme. Partie du gigot de mouton formée par les muscles de la jambe. Petit dispositif dont le déplacement manuel sur une surface permet d'amener, sur l'écran de visualisation d'un ordinateur, un point sur la zone ainsi désignée. ● souris (citations) nom féminin (latin populaire sorix, -icis, du latin classique sorex, -icis) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Je suis oiseau : voyez mes ailes […] Je suis souris, vivent les rats ! Fables, la Chauve-souris et les Deux Belettes Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Il n'y a pas de preuve que la puce, qui vit sur la souris, craigne le chat. Tranches de savoir Cercle des Arts Ignacy Krasicki Dubiecko 1735-Berlin 1801 Moi, je préfère attraper une souris pour mon usage plutôt qu'un chevreuil pour le seigneur. Fables, le Lévrier et la Chatte Hector Hugh Munro, dit Saki Akyab, Birmanie, 1870-près de Beaumont-Hamel, Somme, 1916 En appâtant une souricière avec du fromage, laissez toujours de la place pour la souris. In baiting a mouse-trap with cheese, always leave room for the mouse. The Infernal Parliament ● souris (expressions) nom féminin (latin populaire sorix, -icis, du latin classique sorex, -icis) Familier. Souris d'hôtel, femme qui s'introduit subrepticement dans les chambres d'hôtel pour y commettre des vols. Souris de mer, nom usuel d'un poisson agonidé. ● souris (homonymes) nom féminin (latin populaire sorix, -icis, du latin classique sorex, -icis) sourie forme conjuguée du verbe sourire sourient forme conjuguée du verbe sourire souries forme conjuguée du verbe sourire souris forme conjuguée du verbe sourire sourit forme conjuguée du verbe sourire sourît forme conjuguée du verbe sourire ● souris adjectif invariable Se dit d'une couleur d'un gris argenté. (On dit aussi gris [de] souris.) Se dit de la robe d'un cheval constituée de poils gris et de crins noirs. ● souris nom masculin Littéraire. Sourire.
souris
n. f.
d1./d Petit mammifère rongeur, formant avec le rat la famille des muridés, et dont l'espèce la plus courante est Mus musculus, la souris domestique, au pelage gris plus ou moins sombre.
|| Souris blanche: variété albinos de souris, élevée pour servir de sujet à des expériences médicales et biologiques.
|| Loc. fig. La montagne a accouché d'une souris: un projet ambitieux annoncé à grand bruit a abouti à un résultat insignifiant.
d2./d Gris souris: variété de gris.
d3./d INFORM Petit dispositif électronique de commande, manuel et mobile, permettant de repérer et de pointer un point d'image sur l'écran.
I.
⇒SOURIS1, subst. masc.
Synon. vieilli ou poét. de sourire2.
A. — [Corresp. à sourire2 A 1 b et 2]
1. [Dans un cont. positif ou mélioratif] Doux, fin, frais, léger, petit souris; souris agréable, caressant, gracieux; le premier souris; le souris d'une mère; faire un/des souris. D'un regard exigeant [il] me presse, m'interroge; Quête un souris, sollicite un éloge (DELILLE, Convers., 1812, pp. 297-298). Faut-il perdre si tôt, enlevé par le temps, Le souris d'une épouse, et les fleurs du printemps? (FONTANES, Œuvres, t. 1, Poés. div., 1821, p. 380).
2. [Dans un cont. nég. ou dépréc.] Souris amer, dédaigneux. Et la critique, habile à torturer vos cœurs, N'a pour vous que silence ou que souris moqueurs (POMMIER, Crâneries, 1842, p. 6). Lui se contentait de répondre avec un mauvais souris (TOULET, Comme une fantaisie, 1918, p. 211). Sur tes lèvres pourquoi ce souris tortueux? (TOULET, Vers inéd., 1920, p. 191).
— [P. méton.] Son œil si morose s'allume Et sa lèvre, aux souris pervers, S'agace aux barbes de la plume Qu'il a pour écrire ces vers (VERLAINE, Poèmes div., 1896, p. 794).
B. — 1. [Corresp. à sourire2 B 1 a] Le souris du matin. [Le] soleil levé dans son plus frais souris (SAINTE-BEUVE, Pens. août, 1837, p. 389).
2. [Corresp. à sourire2 B 2 a] Un souris de l'amour est plus doux à vingt ans; Mais à trente ans la gloire est plus douce peut-être (FONTANES, Œuvres, t. 1, Poés. div., 1821, p. 413).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: sous-; dep. 1740: sou-. Étymol. et Hist. Ca 1480 soubzris (GUILLAUME COQUILLART, Le Monologue Coquillart, 460, éd. M. J. Freeman, p. 298); 1556 souris (RONSARD, Nouvelle Continuation des Amours, éd. P. Laumonier, t. 7, vers 2). Dér. de sourire1, d'apr. ris.
II.
⇒SOURIS2, subst. fém.
I. A. — ZOOLOGIE
1. Souris (commune). Petit mammifère rongeur omnivore de la famille des Muridés dont l'espèce commune ou souris domestique (mus musculus) mesure de 8 à 10 cm, possède un pelage gris, une longue queue, de grandes moustaches, un museau pointu, et peut, par ses facultés extrêmes d'adaptation et de reproduction, causer de nombreux dégâts dans les habitations, etc. La souris grignote, ronge; souris grise, mâle, femelle; le chat/le rat et la souris; nid, portée de souris; bruit, grattement, grignotement, trot, trottinement de souris. Le bon Dieu, ayant fait la souris, a dit: Tiens, j'ai fait une bêtise. Et il a fait le chat. Le chat c'est l'erratum de la souris (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 418). La bête attrapée se sauve; il la rattrape, après l'avoir laissée aller; il lui laisse de l'avance, la souris se croit sauvée; en deux bonds, il est dessus; puis la lâche encore, se détourne, fait semblant de ne plus la voir, de l'avoir oubliée. La souris fait dix pas, elle est reprise (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1137).
♦ Souris blanche. Variété albinos de souris domestique utilisée comme animal de compagnie ou de laboratoire. Il aperçut, en relevant la tête, une petite souris blanche qui sortait d'un trou (FLAUB., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 85):
• 1. ... à la porte de la Pépinière, il y avait un homme qui vendait des souris blanches. — En veux-tu une? — me demanda brusquement le maréchal. Et comme, intimidée par l'œil angoissé de Grand-père qui apercevait déjà l'accueil que nous recevrions en rentrant avec une souris, je n'osais pas accepter, il reprit, bourru et sympathique: — Allons!... voyons!... Décide-toi... Oui... C'est oui, n'est-ce pas?...
GYP, Souv. pte fille, 1927, p. 111.
— [P. compar. avec l'aspect physique ou les habitudes de la souris] Une mine, un museau de souris; des yeux, des oreilles de souris. [M. Bergeret] trottait avec une agilité de souris surprise dans des démolitions (FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 5). Elle pousse des petits cris de souris prise dans une porte et ferme à demi les yeux pâmés (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 279). Dans l'entre-baîllement de la porte, Louise passe sa tête de souris (COURTELINE, Linottes, 1912, IX, p. 133).
2. P. ext. [Souvent suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif]
a) [N. donné à des espèces non domestiques voisines de la souris commune et présentes sur les cinq continents] Souris agraire ou souris des champs; souris bananière d'Amérique, souris épineuse (Afrique, Asie); souris naine ou souris des moissons (Europe et nord de l'Asie); souris rayée (Afrique); souris à queue blanche (Afrique); souris à pattes blanches (Canada, États-Unis); souris des bois (synon. mulot). Plusieurs petits terriers creusés dans la neige par la souris arctique (BELLOT, Voy. mers polaires, 1863, p. 268). Les Zapodinae, ou Souris sauteuses, ont également une alimentation mixte (Zool., t. 4, 1974, p. 1012 [Encyclop. de la Pléiade]).
b) [N. donné à de petits marsupiaux ressemblant un peu à une souris] Souris marsupiale; souris volante (synon. acrobate, v. ce mot II). Le Tarsipède rostré ou Souris à miel (...) a un long museau mince et une longue langue extensible (M. BURTON, Encyclop. du monde animal, trad. par B. Heuvelmans, t. 6, 1984, p. 17).
c) Souris chauve ou souris chaude (var. berr.). Synon. moins usité de chauve-souris (v. ce mot rem. 1). Eustache (...) rencontra une petite porte au centre de laquelle une souris chauve était clouée (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 216).
B. — P. métaph. Personne qui, par son comportement, son allure, sa petite taille, fait penser à une souris. Le vicaire général Valette, cette souris timide qui ne sort pas de son trou si je me montre, a osé dire à l'archiprêtre Rupert: — « (...) M. Jourfier n'a pas encore remplacé Pie IX! » (FABRE, Lucifer, 1884, p. 228). Ah! si tu m'avais connue il y a seize ans, quand je suis entrée dans la classe préparatoire! Une vraie petite souris rousse (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 977).
♦ [Dans un cont. développant les rapports de force entre le chat et la souris] Tu jouis d'abord de la rigolade, bon! Et puis un jour, c'est la rigolade qui jouit de toi. De chat, te voilà devenu souris, tu te rends compte? (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1439):
• 2. En amour, l'homme est la souris
Pour qui toute femme est la chatte.
Le sot ne voit pas l'ongle gris
Sous le doux velours de la patte.
ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 119.
— [P. réf. à rat de bibliothèque] Souris de bibliothèque. Vous savez bien que j'en sais plus que n'en exige le programme, sur les bouquins de littérature. Je suis souris dans la bibliothèque de papa (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 230).
C. — Expr. et loc. fig.
1. Se cacher/entrer/ se mettre dans un trou de souris. Être dans une situation de gêne, d'embarras telle que l'on aimerait disparaître de la vue d'autrui. Il l'aurait virée dans la cage... Il se serait mis dans un trou de souris (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 240).
— Var. Il n'y a pas de trou de souris assez petit pour se/me cacher. Voir CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 218.
2. Souris qui n'a qu'un trou est bientôt prise. (Dict. XIXe et XXe s.). C'est le nid d'une souris dans l'oreille d'un chat. C'est une chose impossible (Dict. XIXe et XXe s.). Jouer au chat et à la souris. V. chat1 II A 6. Le jeu du chat et de la souris. V. chat1 III B 3 c. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. V. chat1 II B 3.
3. C'est la montagne qui accouche d'une souris. V. montagne I D 1.
— P. anal. [Avec invers. des termes] Et de quelle cause est sorti tout ce mal? Ah! ici la souris accouche d'une montagne (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1837, p. 271).
4. Arg., pop. Faire la souris.
a) Chatouiller (quelqu'un) (d'apr. FRANCE 1907).
b) Faire des caresses. Ma môme me fait la souris toute la journée (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., Suppl., 1899, p. 166).
D. — Couleur (gris) (de) souris, gris de souris, gris(-)souris. Couleur gris argent semblable au pelage de la souris commune. Le papier de tenture, gris de souris, bordé de rose, annonçait par des teintes fuligineuses le séjour malsain de quelques fumeurs (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 310). On n'en finit pas de définir la nuance exacte de ce ripolin, intermédiaire entre tous les gris. Gris-perle est trop clair. Gris-souris, trop foncé (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 31).
— P. ell.
♦ Empl. subst. masc. Jersey pure laine, (...) en Noir, Souris, Raton, Vert lichen (Le Figaro, 22 nov. 1951, p. 5, col. 7 et 8).
♦ En appos. Cheval souris. Cheval dont la robe est gris cendré (Dict. XIXe et XXe s.).
II. — P. anal.
A. — [À propos d'une femme]
1. Argot
a) Femme légère, prostituée. Souris ravageuse; souris de rempart. [Les policiers] étaient obligés de se rabattre sur les souris et les putes (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 23).
b) Souris (d'hôtel). [Corresp. à l'empl. masc. de rat d'hôtel] Femme s'introduisant dans un endroit public pour y repérer les lieux et les objets à y voler. La souris opère d'une autre façon. Le jour, elle s'introduit dans les boutiques momentanément abandonnées, se faufile près du comptoir et (...) barbote (HOGIER-GRISON, Monde où l'on vole, 1887, p. 237).
c) HIST., pop., fam. Souris grise. Femme soldat de l'armée allemande pendant la guerre de 1939-1945, surnommée ainsi en raison de son uniforme gris. C'était Gretel, une « souris grise », comme on les appelait à cause de leur uniforme (VIALAR, Dansons, 1950, p. 174).
2. Arg., pop. Synon. nana.
a) Jeune femme. Une chouette souris. L'homme étant, comme chacun sait, l'animal qui secrète l'amour, je me suis mis à aimer cette souris (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 626). Cette souris, c'est sa frangine. Elle a l'air gironde (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 67).
b) [Gén. précédé d'un poss.] Bonne amie, maîtresse, concubine. Chaudrut lui répondait invariablement (...): c'est ma souris qui me mange tout, je suis un pauvre vieillard (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 289). Elle est drôlement roulée, sa souris, et elle n'a pas dix-huit ans (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 177).
B. — Arg., vieilli. Baiser furtif sur l'œil. Tu verras que t'auras pas à t'en repentir... Je te ferais plutôt une souris (VIDOCQ, Mém., t. 3, 1828-29, p. 192). Dès qu'elle rentrait, il la visitait, il la regardait bien en face, pour deviner si elle ne rapportait pas une souris sur l'œil, un de ces petits baisers qui se fourrent là sans bruit. Il la flairait, la retournait (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 722).
C. — SC. ET TECHN., p. anal. (de forme, de couleur avec la souris ou avec une partie ou une particularité de la souris)
1. BOTANIQUE
a) Oreille de souris. Synon. pop. de myosotis, piloselle. L'herbe à bouillon, le pois sauvage, l'oreille de souris, l'oignon, l'ail, le panais sauvage (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 173).
b) Queue de souris. Espèce de Renonculacée (myosorus minimus). Une renonculacée est appelée populairement queue de souris; c'est aussi le nom que lui ont donné les paysans dans une grande partie de l'Europe (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 197).
2. DÉFENSE. Pas de souris. ,,Escaliers étroits qui font communiquer les différents ouvrages d'une fortification`` (Mots rares 1965).
3. ÉLECTRON., INFORMAT.
a) Souris (électrique, électronique, automatique), micro-souris. Petit robot électrique ou électronique autonome doté d'une intelligence artificielle et capable de reconnaître un environnement donné. La course des souris électroniques à travers les labyrinthes, c'est bien plus qu'un jeu: un exercice pour ingénieurs et étudiants fous d'informatique (L'Express, 29 mai 1981, p. 136):
• 3. ... [Shannon] a mis au point tout récemment la « souris automatique » qui « apprend » un labyrinthe. Elle le parcourt d'abord en tâtonnant, et n'arrive au but qu'après beaucoup d'essais et d'erreurs. Mais comme l'appareil est doué d'une mémoire, si l'on replace ensuite la souris électrique au point de départ, elle arrive au but sans erreur.
RUYER, Cybern., 1954, p. 77.
b) Périphérique d'entrée relié à l'ordinateur par un cordon et permettant, en guidant le déplacement du curseur sur l'écran, de sélectionner une commande ou une option, sans passer par le clavier de l'ordinateur. Après les « puces », voici les « souris ». Le MacIntosh, nouvel ordinateur domestique lancé par Apple, possédera une « souris », petit périphérique permettant de visualiser sur l'écran les fonctions à réaliser (L'Express, 27 janv. 1984, p. 41, col. 3).
4. MÉDECINE
a) Souris articulaire. ,,Petit fragment osseux ou cartilagineux, flottant librement dans une cavité articulaire et fuyant sous les doigts à la palpation`` (MAN.-MAN. Méd. 1977).
b) Mouvement convulsif et involontaire de l'œil qui affecte la paupière et parfois même l'iris. (Dict. XIXe et XXe s.).
5. TECHNOL. Dents de souris. Entaillures très fines sur une pièce mécanique ou un instrument spécial. Pince longuette à dents de souris, de 20 cent., du Dr Cathelin (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 54).
6. TYPOGR. On appelle souris un morceau de plomb suspendu à une ficelle et qui pend sur le papier pour l'empêcher de glisser dans les pinces du cylindre. (E. Chautard) (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 199).
7. ZOOLOGIE
a) ANAT., BOUCH., ART CULIN. [Chez le mouton] Muscle charnu situé à l'extrémité du gigot près de la jointure. (Dict. XXe s.).
c) ICHTYOL. Souris (de mer). [Dénom. pop. de différents poissons, notamment la baliste (v. baliste2), la baudroie et l'aspidophore (v. aspid(o)-)] Aspidophore armé (...) appelé aussi Souris de mer (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 193).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1175 soriz « petit mammifère rongeur » (BENOÎT, Ducs de Normandie, 13479 ds T.-L.); ca 1200 (Lai d'Ignauré, éd. R. Lejeune, 371, 73: soris ki n'a c'un trau poi dure); b) p. ext. ) 1562 souris terrestre « espèce de musaraigne qui habite les environs des lieux humides » (DU PINET, L'Histoire du Monde, 2, 505 d'apr. FEW t. 12, p. 113a); 1812 souris d'eau (MOZIN-BIBER); ) 1576 blanches souris (DE BAÏF, Mimes, fol. 42 ds LE ROUX DE LINCY, Proverbes fr., t. 1, p. 202); ) 1723 souris de Moscovie « martre zibeline » (SAVARY); ) 1753-67 souris de terre « petit mulot » (BUFFON, Hist. nat. quadrupèdes, t. 2, p. 283); ) 1765 souris d'Amérique « petite espèce de sarigue » (Encyclop.); ) 1768 souris de montagne « lemming » (VALM.); c) 1777 souris de mer « nom courant de divers poissons osseux » (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité gén. des pêches mar., t. 3, p. 114); 2. loc. compar. et fig. 1640 on entendroit une souris trotter (OUDIN Curiositez); id. il est esveillé comme une potée de souris (ibid., s.v. potée). B. 1. a) XIIIe s. anat. soris de le gambe (JEAN DE GARLANDE, Jahrbuch, VI, 288); b) 1690 (FUR.: Les Medecins appellent souri, l'espace qui est dans la main entre le pouce et l'indice, qu'ils appellent aussi thenar); c) 1958 souris articulaire (GARNIER-DEL.); 2. 1690 « l'un des cartilages des naseaux du cheval » (FUR.); 3. 1694 « muscle charnu à l'extrémité du gigot » (Ac.). C. 1689, 24 déc. « nœud de ruban mis dans la coiffure des femmes » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. R. Duchêne, t. 3, p. 789). D. 1. 1690 terme de fortif. pas de la souri (FUR.); 2. 1933 « outil utilisé pour calibrer les trous obtenus par alésage » (Lar. 20e); 3. 1964 pyrotechnie (Lar. encyclop.). E. 1. a) 1611 souris du palais « avocat » (COTGR.); b) 1880 souris d'une bibliothèque (HUGO, Âne, p. 281); 2. a) 1640 faire la souris « voler adroitement » (OUDIN Curiositez); b) 1907 souris d'hôtel (Lar. pour tous); 3. a) 1833 souris de rempart « fille à soldats » (VIDAL, DELMART, Caserne, p. 197); b) 1905 « femme légère » (d'apr. ESN. 1966); c) 1938 fam. « jeune fille, jeune femme » (ibid.); 4. 1940-44 souris grise « auxiliaire féminine des troupes d'occupation allemande » (ibid.); 1950 (VIALAR, Dansons, p. 174). Du lat. pop. soricem, acc. de , altér. du lat. class. , « souris ».
STAT. — Souris1 et 2. Fréq. abs. littér.:698. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 782, b) 1 000; XXe s.: a) 1 194, c) 1 042.
DÉR. Souricier, subst. masc. Animal qui chasse et mange les souris. Le hérisson, ce souricier inconnu, est jeté à l'eau (Journ. offic., 8 oct. 1872, p. 6300, col. 2 ds LITTRÉ Suppl. 1877). En appos. avec valeur d'adj. Un chat souricier. (Dict. XIXe et XXe s.). — []. — 1re attest. 1611 (COTGR.), absent de la lexicogr. jusqu'à LITTRÉ; de souris2, suff. -ier.
BBG. — ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 229. — CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 670. — QUEM. DDL t. 2, 13, 16, 18, 21, 28 (s.v. oreille de souris).
1. souris [suʀi] n. f.
ÉTYM. V. 1220; soriz, v. 1160; du lat. soricem, accusatif de sorex, soricis.
❖
1 Petit mammifère rongeur (Muridés), du genre rat; spécialt, la souris commune (mus musculus), au pelage gris, qui cause des dégâts dans les maisons, les granges où elle niche (→ Grignoter, cit. 1; rongeur, cit. 1). || Un nid de souris. || Une portée de souris (⇒ Souriceau). || Souris mâle, souris femelle. || Le rat et la souris. || Souris de laboratoire. || Le chat (cit. 1) fait la chasse aux souris (→ Dépeupler, cit. 4; fonder, cit. 19; gracieux, cit. 7; natif, cit. 3). — ☑ Loc. Le chat et la souris. || S'amuser (cit. 20), jouer (cit. 12) avec qqn comme le chat avec la souris. ⇒ aussi Épier, guetter. — ☑ Prov. Quand le chat est parti, les souris dansent. — Trou de souris (→ Alerte, cit. 2). — ☑ Allus. littér. || « La montagne en travail enfante (cit. 6) une souris » (→ Accoucher, cit. 2).
1 Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte,
Grise dans le noir.
Verlaine, Parallèlement, « Révérence parler », II.
2 Sans cesse allant et venant, se coulant le long des murs, il trottait avec une agilité de souris (…)
France, l'Anneau d'améthyste, I, Œ., t. XII, p. 5.
♦ (XVIe). Par ext. || Souris blanche : variété de souris, élevée pour servir de sujet d'expérience en biologie, etc. — Souris rousse ou agraire : petite souris des champs. — Souris naine ou rat des moissons, qui niche dans les branchages et les hautes herbes. — (D'autres mammifères : abusivt en sc.). || Souris des bois, ou (1768) de terre. ⇒ Mulot. — (1791). || Souris de montagne, souris montagnarde, ou souris des bouleaux. ⇒ Gerboise. — (1812). || Souris d'eau. ⇒ Musaraigne. || Souris à miel, souris des bois, noms courants de diverses espèces de sarigues. || Souris volante. ⇒ Acrobate (2.).
➪ tableau Noms de mammifères.
♦ (1777). || Souris de mer : nom courant de divers poissons osseux, dont la baudroie.
♦ ☑ Loc. compar. et fig. (1640). Se cacher, rentrer dans un trou de souris : se mettre furtivement, peureusement à l'abri. || On le ferait cacher, il se cacherait dans un trou de souris. — ☑ Se glisser, filer, trotter comme une souris, silencieusement, furtivement. → Étouffer, cit. 26; furtif, cit. 14. — ☑ (1640). On entendrait trotter une souris : le silence est complet. → On entendrait voler une mouche. — ☑ Être éveillé comme une portée, une nichée de souris.
b Largeur réduite du giron d'une marche tournante.
2 (1660; gris de souris; allus. à la souris grise). Appos. || Gris souris : ton de gris clair. → Modern style, cit. 2; pilastre, cit. 2. — (1762). De cette teinte. → Jaquette, cit. 3. || Velours souris.
➪ tableau Désignations de couleurs.
3 Personnes. a ☑ (1640). Vx. Faire la souris : fouiller adroitement dans la poche d'un homme, le dépouiller.
b (1905; antérieurement dans des métaphores; par allus. à l'activité du rongeur). Vx. Femme de petite vertu; femme, en tant que « rongeuse », « ravageuse » (fam. souris ravageuse).
2.1 Ohé ! les souris !
Les rongeuses de monde !
Faisons sauter avec nous
Nos michets et nos marlous.
A. Bruant, Dans la rue, p. 55.
c (1938). Fam. Jeune femme, jeune fille. || Une chouette souris. || Elle est marrante, cette souris. — La souris d'un homme, sa souris : sa bonne amie. ⇒ Nana.
3 Elle est drôlement roulée, sa souris, et elle n'a pas dix-huit ans (…)
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 177.
d (XXe). Fam. || Souris d'hôtel : femme qui s'introduit dans les chambres d'hôtel pour y voler. ⇒ Rat (d'hôtel).
e (1940). Fam. || Souris grise, ou souris (à cause de la couleur de leur uniforme) : auxiliaire féminine des troupes d'occupation allemandes en France, de 1940 à 1944.
4 L'endroit n'était plus interdit aux Allemands et, pendant que j'avalais un ersatz de café, des « souris grises » disposaient sur leur table du beurre, de la confiture (…)
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 488.
4 (1694; « partie charnue du bras, de la jambe », mil. XIIIe). Par anal. (de forme). Bouch. Muscle charnu à l'extrémité du gigot, contre l'os.
♦ (1690). Vx. Partie de la main entre le pouce et l'index. — Méd. || Souris articulaire : petit fragment d'os ou de cartilage qui flotte librement dans une cavité articulaire et peut parfois en bloquer brièvement les mouvements.
5 (1689). Vx (aux XVIIe et XVIIIe). Nœud de ruban mis dans la coiffure des femmes.
6 (XXe). Techn. Outil utilisé pour calibrer les trous obtenus par alésage, ou pour polir les faces d'un filetage. — (XXe). Pyrotechnie. ⇒ Serpenteau (2.).
7 (1983; calque de l'angl. mouse). Appareil (boîtier) muni d'une ou plusieurs touches, connecté à un ordinateur, qui permet lorsqu'on le déplace sur une surface plane d'imprimer un mouvement au curseur sur l'écran et, lorsqu'on appuie sur une touche, de donner une instruction. || Déplacer, faire glisser la souris. || Appuyer sur le bouton de la souris (⇒ Cliquer).
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DÉR. et COMP. Souriceau, souricier, souricière, souriquois. Chauve-souris.
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2. souris [suʀi] n. m.
ÉTYM. 1636; sousris, fin XVIe; soubris, 1538; de 1. sourire, d'après 1. ris.
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Encyclopédie Universelle. 2012.