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rongeur

rongeur, euse [ rɔ̃ʒɶr, øz ] adj. et n.
XVIe; de ronger
1Qui ronge, qui mange en rongeant. Mammifère rongeur.
Fig. Vx Ver rongeur : remords; souci cruel; cause de destruction progressive ou secrète.
2 N. m. pl. Ordre de mammifères aux incisives en ciseaux, à croissance continue. Les rongeurs sont divisés en trois sous-ordres : celui des castors, celui des écureuils et celui des hamsters, rats et souris. Sing. Le porc-épic est un rongeur.

rongeur nom masculin Mammifère aux incisives tranchantes tel que le rat, le castor, l'écureuil, le porc-épic et de nombreux autres animaux. (Les rongeurs forment un ordre.) ● rongeur, rongeuse adjectif Se dit des animaux qui ont une dentition conformée pour ronger leur nourriture : Les mammifères rongeurs.rongeur, rongeuse (citations) adjectif Ovide, en latin Publius Ovidius Naso Sulmona, Abruzzes, 43 avant J.-C.-Tomes, aujourd'hui Constanţa, Roumanie, 17 ou 18 après J.-C. Ô temps rongeur, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout ! Tempus edax rerum, tuque, invidiosa vetustas, Omnia destruitis ! Les Métamorphoses, XV, 234 Commentaire V. Hugo, Notre-Dame de Paris (III, 1) : « Tempus edax, homo edacior ».

rongeur, euse
adj. et n. m.
d1./d adj. Qui ronge. Animal rongeur.
Fig. Un tourment rongeur.
d2./d n. m. pl. ZOOL Ordre de mammifères qui se caractérisent par une paire d'incisives à croissance continue et par un espace libre (barre) à chaque maxillaire entre les incisives et les molaires. Les rats, le castor, l'écureuil sont des rongeurs; les lapins sont des lagomorphes. Les rongeurs peuvent être la cause de nuisances (ravages de récoltes) et sont vecteurs de maladies.
Sing. Un rongeur.

⇒RONGEUR, -EUSE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — 1. [En parlant d'un animal] Qui ronge, qui se nourrit en rongeant (v. ronger II A 1). Mammifère rongeur. Les incisives des quadrupèdes rongeurs [sont] excessivement longues (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 329).
P. ext. Qui attaque, détruit une matière en l'absorbant. Des pics-verts qu'on croyait prêts à travailler du bec, à piquer dans les ais vermoulus les insectes rongeurs de bois (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 121).
2. [En parlant de qqc.] Qui altère la substance de quelque chose ou en recouvre la surface (v. ronger II B 1, 3). Sur eux s'abattent neige, averse, givre, orage (...), Et la grêle insultante et le soleil rongeur (HUGO, Légende, 1877, p. 1020). Les portes étaient condamnées, les lichens rongeurs avaient envahi les marches disjointes (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 27).
3. P. anal. [En parlant de qqc.] Qui détruit petit à petit un organisme vivant (v. ronger II B 2). Ictère rongeur. C'est la gangrène; il n'est plus permis d'en douter. Le mal rongeur s'étend sur toute la figure (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 198).
B. — Au fig. [En parlant de qqc.] Qui mine peu à peu sur le plan moral (v. ronger II C 2), qui tourmente. Synon. rongeant. Chagrins, soucis rongeurs. Dans l'ennui de la traversée, Alors chacun des voyageurs Se livre aux souvenirs rongeurs Que chacun porte en sa pensée (BRIZEUX, Marie, 1840, p. 67). Déjà les grandes idées de Dieu, l'esprit, l'amour, ne battent plus dans ma poitrine comme jadis et le doute rongeur me dévore quelquefois (MASSIS, Jugements, 1924, p. 121).
Ver rongeur. Ce qui mine d'une manière progressive et sournoise. Ver rongeur de la réflexion. Le doute s'est glissé parmi vous et, si je garde mon secret, le ver rongeur du doute peut faire ici de larges trouées (SAND, Lélia, 1839, p. 420). M. Ferrero ne nomme nulle part, je crois, la doctrine qu'il désigne comme le ver rongeur de l'Europe moderne (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 208).
II. — Subst. masc.
A. — Au plur. Ordre de mammifères végétariens ou omnivores dont la dentition caractéristique est dépourvue de canines et comporte deux incisives à croissance continue, taillées en biseau et tranchantes. Les carnassiers ont une articulation serrée, qui ne permet à leur mâchoire que de se mouvoir dans le sens vertical seulement (...) les rongeurs en ont une qui permet de plus un mouvement horizontal d'arrière en avant, propre à limer les substances dures entre les incisives, et à les broyer entre les molaires (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 37). Insectivores et rongeurs, deux groupes aussi vieux, l'un et l'autre, que la fin du Secondaire (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 134).
B. — Animal appartenant à cet ordre. Le chinchilla, petit rongeur doux et craintif, riche en fourrure, qui tient le milieu entre le lièvre et la gerboise (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 104).
En partic. Campagnol, mulot, rat, souris. Et partout, mêlés à l'humus végétal, des débris animaux, de menues charognes de rongeurs (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 99).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694-1878 au masc.; 1935 au masc. et au fém. Étymol. et Hist. I. Subst. A. 1. 1314 rongëour chir. « rugine » (Chirurgie de Henri de Mondeville, 1018 ds T.-L.; cf. FEW t. 10, p. 564a, note 20); 2. 1530 rongeur d'or « celui qui rogne les monnaies » (PALSGR., p. 206a; cf. FEW, loc. cit., note 21); 3. 1546 « celui qui ronge, qui grignote » (R. ESTIENNE, Dict. latino-gallicum, 466b, d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 155). B. 1537 fig. « celui qui pille le bien d'autrui » (DES PERRIERS, Cymbalum, III [I, 355] ds HUG.: usuriers rongeurs de pauvres gens). II. Adj. A. 1718 fig. ver rongeur « remords du coupable » (Ac.). B. 1. Av. 1794 « qui brûle, corrode » soleil rongeur (A. CHÉNIER, Bucoliques, XXVII, La Liberté, 13 ds Œuvres, éd. G. Walter, p. 49); 2. 1800 insecte rongeur (MASSON, Helv., II ds LITTRÉ); 1845 rongeuse fém. (BESCH.). Dér. de ronger; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:338. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 066, b) 365; XXe s.: a) 190, b) 216.

rongeur, euse [ʀɔ̃ʒœʀ, øz] adj. et n.
ÉTYM. XVe; de ronger.
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I Adj.
1 Qui ronge (II., 1.), qui mange en rongeant.Mammifère rongeur, qui appartient à l'ordre des rongeurs (→ ci-dessous, II., 1.).
Loc. fig. (Fin XVIe). Vx. Ver rongeur : remords; souci cruel; cause de destruction progressive ou secrète.
2 (Av. 1794). Qui ronge (II., 2.), attaque, corrode || Tous ces blocs calcinés (cit. 2) par un soleil rongeur. || Cancer, ulcère rongeur. || Le mal rongeur s'étend sur toute la figure (→ Gangrène, cit. 1). || Lèpre rongeuse.
(1762). Fig. Qui ronge (II., 3.), tourmente || Chagrins, soucis, remords rongeurs. Rongeant.
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II
1 N. m. pl. (1803). Zool., cour. Ordre de mammifères placentaires dépourvus de canines, mais munis d'incisives (cit. 1) tranchantes à croissance continue. || Principales familles de rongeurs : léporidés, muridés, sciuridés. || Principaux rongeurs. Agouti, anomalure, cabiai, campagnol, castor, chinchilla, cobaye, dolichotis, écureuil, gerbille, gerboise, hamster, lapin, lemming, lièvre, loir, marmotte, mulot, muscardin, myopotame, ondatra, polatouche, porc-épic, ragondin, rat, souris, spalax, spermophile, surmulot, uromys, viscache, xérus. Sing. : un rongeur; spécialt (cour.) : rat, souris, mulot.
2 (Poét. ou littér.). Par métaphore. Animal, personne, chose qui ronge.
1 De toutes les dents du temps, celle qui travaille le plus, c'est la pioche de l'homme. L'homme est un rongeur. Tout sous lui se modifie et s'altère, soit pour le mieux, soit pour le pire. Ici il défigure, là il transfigure.
Hugo, l'Archipel de la Manche, XX.
3 (1935; ver rongeur « compteur horométrique des fiacres ou voitures de place », 1840). Pop. Compteur de taxi.
2 Un jour ne trouvant pas de taxi pour rentrer, Paul me proposa de me reconduire en voiture. Plus de rongeur à guetter, pas de compteur à lorgner (…)
Martin Rolland, la Rouquine, p. 81.
(1935; « cocher de fiacre », v. 1885). Par métonymie. Chauffeur de taxi.
(1935; « fiacre engagé à l'heure », 1883). Par métonymie. Taxi.
COMP. Rongicide.

Encyclopédie Universelle. 2012.