Asie
le plus vaste des continents: 44 000 000 km², soit le tiers des terres émergées; le plus peuplé: env. 3,5 milliards d'hab., soit 60 % de la population du globe. Situé en grande partie dans l'hémisphère N., il s'étend sur 160 degrés de longitude. Séparé de l'Amérique par le détroit de Béring, de l'Afrique par la mer Rouge, de l'Europe, qui le prolonge (Eurasie), par la chaîne de l'Oural, il comprend les archipels malais, de l'Indonésie, des Philippines, du Japon. L'Asie est bordée au N. par l'océan Arctique, à l'E. et au S.-E. par l'océan Pacifique, au S. par l'océan Indien, où l'étroite mer de Timor la sépare du continent australien. V. carte, p. 1376. Géogr. phys. - Cet imposant continent oppose une partie centrale, très montagneuse, aux grandes plaines et plateaux de Sibérie au N., d'Inde et d'Arabie au S. Les hautes montagnes tertiaires parcourent l'Asie depuis la Turquie jusqu'à la Birmanie (ou Myanmar); les plus élevées se trouvent au N. de l'Inde avec la chaîne de l'Himalaya (Everest, 8 880 m, point culminant) dont le versant S. s'allonge jusqu'à la vallée du Gange à 300 m, alors que le versant N. s'interrompt au plateau tibétain à 4 000 m. L'Asie montagneuse se prolonge vers le N., les altitudes s'abaissant du Pamir (7 791 m), dans le Tadjikistan, aux montagnes de Sibérie orient. (3 147 m, monts Tcherski). à partir de cette zone de piémonts, la Sibérie se partage entre la grande plaine de Sibérie occid. et les plateaux de Sibérie centrale. Les reliefs de la Chine et de l'Indochine sont moins élevés; la Chine se divise en deux grands domaines morphologiques: les paysages ouverts du N. et les reliefs mouvementés du S.; au N.-E., des plateaux surplombent une des plus vastes plaines de remblaiement alluvial du monde. L'est et le sud de l'Himalaya appartiennent à la ceinture de feu volcanique du Pacifique: chaînes d'Extrême-Orient et arcs insulaires du Japon, des Philippines et d'Indonésie. La péninsule Arabique est constituée de plateaux relevés vers le golfe Persique. L'éventail des climats est large: équatorial et polaire, océanique et continental. L'Asie se caractérise par l'immensité de déserts froids (Tibet) et chauds (Arabie) qui contrastent avec la présence, à l'est de l'océan Indien, des régions les plus arrosées de la Terre grâce à la mousson. Les îles situées près de l'équateur sont arrosées toute l'année, le Japon et la Chine sont dans la zone limite entre le domaine de la mousson et celui des latitudes tempérées. à l'extrême N. domine la toundra, suivie, en descendant vers le S., de la taïga puis de la steppe qui se dégrade vers les déserts. En Chine occid. et au Japon, la transition entre la végétation des hivers froids et celle de la zone tropicale s'établit progressivement. Les moyennes montagnes et les plateaux de l'Asie méridionale sont couverts de forêts tropicales humides (toujours vertes) ou de forêts caducifoliées. L'Anatolie (Turquie) est le domaine de la végétation méditerranéenne. Les montagnes alimentent de grands fleuves: Ienisseï, Lena, Ob et son affluent l'Irtych, Amour, Yangzijiang (fleuve Bleu), Huanghe (fleuve Jaune), Mékong, Sông Hông (fleuve Rouge), Gange, Tigre, Euphrate, etc. Ils se caractérisent par des crues violentes, le transport de grandes quantités de sédiments et de vastes deltas. Géogr. hum. - L'Asie centrale, la Sibérie et le Moyen-Orient comportent de vastes régions vides; l'Asie des moussons concentre 50 % de la pop. mondiale (90 % du continent). De même, aux faibles taux d'urbanisation des régions du N. et de l'O. s'opposent ceux du S. et de l'E. Si la croissance démographique de certains états a baissé (Chine, Indonésie, Corée du Sud,...), elle atteint, ailleurs, des taux de 2 ou 3 % (Inde, Viêt-nam, Pakistan, Iran, etc.). Langues. - Les langues asiatiques se rattachent à une dizaine de grandes familles: l'indo-européen (avec les langues indo-iraniennes, dont le sanskrit, le persan, le kurde, le tadjik, le hindi, le bengali, le nepali, le kashmiri, etc.), les langues ouraliennes, les langues altaïques (turc, mongol, toungouse, etc.), le paléo-sibérien, l'afro-asiatique (du groupe sémitique avec l'arabe, l'hébreu), les langues dravidiennes (tamoul, telugu, etc.), le sino-tibétain (chinois, tibétain, birman), l'austronésien (une centaine de langues dont le tagalog, le malais), les langues dites austroasiatiques (avec une branche mundâ en Inde et une branche môn-khmer en Asie du Sud-Est: môn, khmer, vietnamien, etc.), le thaï-kadaï (thaï ou siamois, lao, etc.) et le miao-yao (hmong) et deux isolats (le japonais et le coréen). Cette classification génétique ne doit pas faire oublier les influences transversales; ainsi, certaines langues (vietnamien) ou familles de langues (mia-yao, thaï-kadaï) ont été fortement marquées par des formes anciennes du chinois. Ainsi, dans l'état actuel des recherches, la classification des langues asiatiques est encore source de discussions entre les chercheurs et, pour certains, le thaï, le vietnamien, le mundâ, le môn-khmer sont des entités autonomes. Par ailleurs, les langues des anciens colonisateurs sont encore usitées (conservant parfois une fonction véhiculaire): l'anglais demeure la seconde langue officielle de l'Inde; le français reste important au Liban et joue un certain rôle dans l'ancienne Indochine française (Viêt-nam, Laos, Cambodge).
Encyclopédie Universelle. 2012.