passionner [ pasjɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1580; « faire souffrir » 1180; de passion
1 ♦ Éveiller un très vif intérêt chez (qqn). ⇒ attacher, intéresser. Ce roman, ce film m'a passionné. ⇒ captiver. « Les études que j'avais commencées au séminaire m'avaient tellement passionné » (Renan).
2 ♦ Empreindre de passion. « Il s'appliquait à ne pas passionner le débat » (Martin du Gard).
3 ♦ V. pron. Se passionner pour : prendre un intérêt très vif. ⇒ aimer, s'emballer, s'engouer, s'enticher, s'éprendre. Se passionner pour une science, une recherche, une affaire. Vieilli « des hommes qui crurent à la vérité et se passionnèrent à sa recherche » (Renan).
⊗ CONTR. Ennuyer; dépassionner; désintéresser (se).
● passionner verbe transitif (de passion) Intéresser vivement quelqu'un, le captiver : Il me passionnait avec ses histoires étranges. Donner à un débat, une discussion un ton passionné, agressif, qui manque d'objectivité. ● passionner (synonymes) verbe transitif (de passion) Intéresser vivement quelqu'un, le captiver
Synonymes :
- captiver
- fasciner
- séduire
passionner
v. tr.
d1./d Inspirer un très vif intérêt à (qqn). Ce problème le passionne.
|| v. Pron. Se passionner pour: prendre un très vif intérêt à.
d2./d Passionner un débat, une discussion, les rendre plus animés, plus violents.
⇒PASSIONNER, verbe trans.
A. —[Corresp. à passion C]
1. Vx ou littér. [Corresp. à passion C 1] Qqc./qqn passionne qqn. Inspirer de la passion, un intérêt puissant et exclusif chez quelqu'un. Synon. enflammer, enthousiasmer, exalter. Les idées qui passionnent mes contemporains me laissent absolument froid (DELACROIX, Journal, 1853, p.12). Les seuls problèmes qui, en fin de compte, passionnent les hommes. Christianisme, métaphysique, origine de l'univers, destination suprême, rôle de l'humanité (MASSIS, Jugements, 1923, p.14).
— Empl. pronom. Il se passionnait pour l'égalité des hommes, pour les idées modernes, pour les revendications des pauvres, des écrasés, des souffrants (MAUPASS., Mont-Oriol, 1887, p.19).
2. En partic. [Corresp. à passion C 2]
a) Vx. [Corresp. à passion C 2 a] Qqn passionne qqn. Donner de l'amour, faire devenir amoureux:
• 1. ... si, à la vérité, sous quelque habit que ce fût, une jeune fille m'eût vivement ému, sous l'aspect de celle-ci elle devait m'enflammer, me passionner sans mesure. C'est ce qui ne manqua pas d'arriver, en sorte que je me trouvai subitement épris de cette jeune Antigone.
TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.105.
— Rare. Qqn passionne qqc. Donner à quelque chose le caractère de la passion amoureuse. L'amitié est le lien de deux âmes pareilles (...) je ne vous défends pas de passionner cette amitié, de la troubler par la voix de l'amour (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p.216).
b) [Corresp. à passion C 2 b] Qqc./qqn passionne qqc. Rendre intense le caractère de quelque chose. Synon. exacerber. C'est en passionnant le sentiment national (...) que les «militaristes» ont enlevé le vote (JAURÈS, Armée nouv., 1911, pp.21-22).
c) [Corresp. à passion C 2 c ] Qqc./qqn passionne qqc. Empreindre de passion; mettre de l'ardeur, de la chaleur, de la fièvre, du lyrisme dans. Synon. animer, enflammer. Passionner ses écrits, un discours. Écoutez du pigeon, épris de sa maîtresse, Le doux roucoulement exprimer sa tendresse; Il approche, il s'éloigne, il revient mille fois, Arrange son maintien, passionne sa voix (DELILLE, Trois règnes nature, 1808, p.208).
— Absol., rare. [En parlant d'un moyen d'expression artist.] Qqc. passionne. Faire s'enflammer, faire vibrer. Alors, tandis que les musiques passionnaient en force, (...) un orage de voix patoises jaillit (D'ESPARBÈS, Roi, 1901, p.43).
♦Empl. pronom. Qqc. se passionne:
• 2. Elle avait une jolie voix, et elle lui chantait les airs qu'elle aimait; mais, dès que son chant se passionnait un peu: Non! non! s'écriait le mari en bouffonnant, pas tant d'âme, ma chère, ou je m'évanouis!
FEUILLET, Hist. Paris., 1881, p.24.
d) [Corresp. à passion C 2 d] Qqc./qqn passionne qqn. Éveiller un très vif intérêt, un goût extrême pour. Synon. captiver, emballer (fam.), enthousiasmer, fasciner. Conversation, récit, spectacle qui passionne. Cette odeur sucrée des cotonnades bleues neuves, est-ce qu'elle me passionne, ou bien si elle me donne envie de vomir? (COLETTE, Cl. Paris, 1901, p.38).
B. —P. ext. [Corresp. à passion D]
1. Empl. pronom. Qqn se passionne de qqc. (vx), qqn se passionne pour qqc. S'intéresser vivement à. Synon. s'emballer (fam.), s'engouer, s'enthousiasmer, s'enticher, raffoler, se toquer (fam.); anton. détester, abhorrer. Mon ami, au lieu de se révolter contre ma barbarie, se passionna pour elle (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.482). Spectacles, l'Odéon, Français... Je me passionnais pour tout. Toutes mes facultés étaient ardentes (DUPANLOUP, Journal, 1876, p.3). Il s'attacha à l'ethnographie; bientôt, il se passionna pour elle (MARIN, Ét. ethn., 1954, p.17).
2. Qqc./qqn passionne qqc. Donner beaucoup d'intérêt à. Passionner un air. Il donnait un intérêt, une âme, une vie aux éléments les plus arides. Il arrivait à passionner la grammaire et l'arithmétique, les rendait pour ses élèves intéressantes comme des contes. Et il était vraiment l'instituteur-né (ZOLA, Vérité, 1902, p.43). Tirant de sa prodigieuse mémoire une multitude de faits curieux et d'amusantes historiettes, animant l'histoire et passionnant l'archéologie (A. FRANCE, Hist. comique, 1903, p.192).
C. —[Corresp. à passion E 1] Qqc./qqn passionne qqc. Susciter des réactions passionnées, de l'agressivité, de l'emportement, avec souvent du manque d'objectivité et du parti pris. Passionner un débat. Dix minutes après, un autre jeune homme (...) éleva la voix en passionnant une discussion politique (BALZAC, Pts bourg., 1850, p.48). Les intérêts, enflammés par les événements, achevant de passionner les esprits, l'antagonisme religieux, politique, social, de la tradition et du rationalisme diviserait moralement la France nouvelle plus encore que l'ancienne (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.591).
— Empl. pronom. S'emporter, faire preuve de passion partisane, manifester de la prévention, des opinions tranchées:
• 3. ... les conseillers municipaux (...) se passionnent lors des débats financiers pour quelques centaines de francs de subvention à telle ou telle association locale. Pour le reste du budget communal, ils sont sans réaction et expriment un vote sur des projets de plusieurs millions, sans savoir et sans comprendre.
FONTENEAU, Conseil munic., 1965, p.102.
Prononc. et Orth.:[], [-]. MARTINET-WALTER 1973 [a], [] (13/4). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Faire souffrir 1. ca 1223 paissïoné de paissïon «tourmenté de souffrances physiques» ici, en parlant des damnés en enfer (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. F. Koenig, II Dout. 34, 774, t.4, p.470); 2. id. trans. «faire souffrir, tourmenter moralement» (ID., ibid., Li Salu Nostre Dame, II Sal 35, I, 365, t.4, p.561: Ave dame. Tes cuers mout fu passïonés Quant veïs que tes fius fu a passïon nés); 3e quart XVes. soi passionner de aucun «s'inquiéter de quelqu'un» (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.2, p.186). B. 1. a) Rendre passionné, susciter, engendrer des réactions passionnées fin XVes. passionné de «plein de colère, furieux de» (COMMYNES, Mém., éd. J. Calmette, t.1, p.6, 18); 1559 soi passionner «se laisser emporter par la passion» (AMYOT, trad. PLUTARQUE, Hommes illustres, Fabius Maximus, § XXIII, éd. G. Walter, t.1, p.392); 1579 un passionné subst. masc. (P. DE LARIVEY, Les escolliers, III, 4, éd. Anc. théâtre fr., t.6, p.138); b) av. 1577 «inspiré par la passion» calomnies passionnées (B. DE MONLUC, Commentaires, éd. P. Courteault, I, p.83); 2. 1554 passionner apres «s'éprendre, tomber amoureux de» (RONSARD, Le Bocage, XI, 12 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.6, p.56); 1588 vers passionnés (OLLENIX DU MONT-SACRÉ, Sec. liv. des Berg. de Julliette, fol. 29 v° ds GDF. Compl.); 1607 passionné de «fortement épris de (quelqu'un)» (H. D'URFÉ, L'Astrée, 1re part., IV, éd. H. Vaganay, t.1, p.108); 3. 1580 se passionner de «s'intéresser avec passion à, être captivé par (quelque chose)» (MONTAIGNE, Essais, I, XXXIX ds OEuvres, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.242); 1588 trans. (ID., ibid., III, IX, p.997); 1857 passionnant «qui captive» (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], p.282); 4. 1675 «donner un caractère, un tour animé» (BOUHOURS, Rem. ds LITTRÉ: Passionner se dit depuis quelques années pour réciter avec ardeur, mettre de la passion dans ses paroles:... elle passionne tous les airs). Dér. de passion; dés. -er. Fréq. abs. littér.:590. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 463, b) 650; XXes.: a) 1512, b) 855. Bbg. GOHIN 1903, p.291.
passionner [pɑsjɔne; pasjɔne] v. tr.
ÉTYM. 1580; « faire souffrir », v. 1220; de passion.
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1 (XVIe). Exciter la passion (5.) chez (qqn), inspirer de la passion à. || Les luttes de l'hippodrome (cit. 2) passionnaient les foules antiques. ⇒ Électriser, enfiévrer, enflammer, enthousiasmer, exalter. || Affaire retentissante qui passionne Paris (→ Opposition, cit. 11). || « Carmen » passionne le peuple sicilien (→ Fredonner, cit. 3).
♦ Éveiller un très vif intérêt chez (qqn). ⇒ Attacher, intéresser. || Auteur qui nous irrite (cit. 2) et nous passionne à la fois. || Analyse laborieuse (cit. 4) qui passionne un chercheur. || Ce roman, ce film m'a passionné. ⇒ Captiver. || Les problèmes qui passionnent la jeunesse. — Absolt. || Cette espèce d'intérêt qui passionne ou qui charme (cit. 8).
1 Les études que j'avais commencées au séminaire m'avaient tellement passionné, que je ne songeais qu'à les reprendre.
Renan, Souvenirs d'enfance…, IV, Œ. compl., t. II, p. 892.
2 Empreindre de passion (qqch.). — (1675; au sens 7 de passion). Vieilli. ⇒ Animer. || « Passionner sa voix, son chant » (Littré). || Rousseau passionne tout ce qu'il écrit.
2 Molière a ce bel avantage que ses dialogues jamais ne languissent : une forte et continuelle imitation des mœurs passionne ses moindres discours.
Vauvenargues, Réflexions critiques, IV, « Molière ».
2.1 Et alors il raconta, en passionnant son récit par les éclats de sa voix et la violence de ses gestes, l'histoire du mormonisme, depuis les temps bibliques (…)
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 235.
♦ (Av. 1850). Soumettre à des réactions affectives violentes manquant d'objectivité. || Il s'appliquait à ne pas passionner le débat (cit. 3).
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se passionner v. pron.
ÉTYM. (1580; « céder à la colère », 1559, jusqu'au XVIIe; « s'inquiéter », v. 1460).
♦ || Se passionner pour qqch., y prendre un intérêt très vif. ⇒ Aimer, emballer (s'), engouer (s'), enivrer (s'), enticher (s'), éprendre (s'), raffoler. || Se passionner pour une science, une recherche, une affaire. || Se passionner pour certaines œuvres (→ 2. Critique, cit. 5). — (1850). Vx. || Se passionner de qqch. → Chasse, cit. 1. — (1611). Absolt. || « Vous vous passionnez trop » (Académie). || Comédien (cit. 2) qui a l'art de se passionner de sang-froid. || « Et vous ne devez pas tant vous passionner » (→ Doux, cit. 38, Molière). ⇒ Embraser (s'), enflammer (s').
3 Ces hommes-là, s'étant figuré les choses autrement qu'elles ne doivent être, se sont passionnés. L'épreuve les a désabusés; ne pouvant plus imaginer avec exagération, ils n'imaginent plus.
É. de Senancour, Oberman, XC.
4 (…) des hommes qui crurent à la vérité et se passionnèrent à sa recherche, au milieu d'un siècle frivole, parce qu'il était sans foi, et superstitieux parce qu'il était frivole.
Renan, l'Avenir de la science, XXIII, Œ. compl., t. III, p. 1121.
5 Intéressé d'abord par les expériences de Réaumur, qu'il voulait contrôler, il se passionne bientôt pour ces recherches et, avec l'aide d'un domestique intelligent et dévoué, François Burnens, il (François Huber) voue sa vie entière à l'étude de l'abeille.
Maeterlinck, la Vie des abeilles, I, II.
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passionné, ée p. p. adj.
ÉTYM. (Fin XVe; « qui souffre », v. 1220).
1 (Personnes). Animé de passions, rempli de passion, qui réagit avec passion (3.). || Hommes, femmes passionnés (→ Aimer, cit. 26; attacher, cit. 34; incisif, cit. 5; infidélité, cit. 10; libertin, cit. 10). || Âme passionnée (→ Faire, cit. 36), tempérament passionné (→ Mariage, cit. 24). ⇒ Feu (de). || Amants tendres et passionnés (→ Barreau, cit. 3), ami passionné (→ Funérailles, cit. 4). || Admirateur (cit. 2) passionné. ⇒ Chaud. || Lecteur (cit. 7), observateur passionné (→ Flâneur, cit. 1).
♦ Rempli de passion (6.). || Passionné jusqu'à l'intolérance (→ Doute, cit. 10). || Partisan passionné (→ Huguenot, cit. 2). || Passionné, mais d'un ferme jugement (cit. 16).
6 (…) un amant, le plus fidèle et le plus passionné de tous les amants.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 9.
7 Exigerez-vous que des personnages passionnés soient de sages philosophes, c'est-à-dire n'aient point de passions ?
Stendhal, Armance, Avant-propos.
8 (…) des femmes passionnées, que l'émotion secoue, qui souffrent, pleurent, se donnent avec transport, enlacent, étreignent et gémissent, qui aiment avec leur chair autant qu'avec leur âme (…)
Maupassant, Notre cœur, II, VI.
♦ N. || Un exalté, un passionné (→ Jouisseur, cit. 1). || Les passionnés (→ Moquer, cit. 11). ⇒ Brûlé (cerveau), enthousiaste, exalté, romanesque. — (En mauvaise part). ⇒ Énergumène, fanatique (→ Avoir le diable au corps).
♦ Passionné de… (→ Entrée, cit. 14; folklore, cit. 2); passionné pour… (→ Autoriser, cit. 13; gage, cit. 18; naturaliser, cit. 6) : qui a la passion de (qqch.); qui a un vif attachement, une vive inclination pour (qqch.). ⇒ Affamé, avide, féru, fervent, gourmand. — Vx. || Être passionné d'une femme, pour une femme, être vivement épris. ⇒ Affolé, amoureux.
9 (…) grands sculpteurs du temps, tous passionnés pour l'étude du corps humain, tous admirateurs païens des muscles et de l'énergie animale, si pénétrés par le sentiment de la vie physique (…)
Taine, Philosophie de l'art, II, p. 276.
♦ N. || Des passionnés d'échecs, de sport.
2 (Choses). Empreint de passion (4., 5., 6.). ⇒ Ardent, brûlant, fervent, véhément, vif, violent. || Amour passionné (→ Agissant, cit. 5; erreur, cit. 5; idolâtrique, cit. 1). || Sentiment passionné (→ Irréfragable, cit. 2). || Entraînements (cit. 3) passionnés. || Un goût passionné (→ Faveur, cit. 6). || Ferveur passionnée (→ 1. Goutte, cit. 11). || Haine (cit. 31), animosité passionnée (→ Aigrir, cit. 14). ⇒ Effréné, forcené, frénétique. || Attentes (cit. 19) passionnées. ⇒ Fébrile. || Cette préoccupation exclusive (cit. 3) et passionnée qu'ils appellent l'amour. || Frémissement (cit. 15) passionné. || Imagination, intelligence passionnée (→ Modestie, cit. 10). || Phrases, expressions passionnées (→ Légèreté, cit. 8; moissonner, cit. 4). || Serments passionnés (→ Mot, cit. 38). || Commentaires contradictoires et passionnés (→ Houleux, cit. 2). || Airs, regards passionnés (→ Face, cit. 1). || Son visage a quelque chose de vertueux et de passionné (→ Autrui, cit. 8). — Rendre un débat moins passionné. ⇒ Dépassionner. — Notes profondes et passionnées (→ Mélodique, cit. 2). || Mélodie aux accents passionnés (→ Invincible, cit. 8). ⇒ Doux, lyrique. — N. m. || Le passionné.
10 Il faut qu'un amant (…) sache (…) pousser le doux, le tendre et le passionné, et que sa recherche soit dans les formes.
Molière, les Précieuses ridicules, 4.
11 (…) considérons l'amour passionné. Cet amour n'est ni aussi saint que la piété conjugale, ni aussi gracieux que le sentiment des bergers; mais, plus poignant que l'un et l'autre, il dévaste les âmes où il règne (…) il est à soi-même sa propre illusion, sa propre folie, sa propre substance.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, III, II.
12 Quelques phrases d'excuse commencèrent son sermon (…) Ensuite vint la description passionnée du malheureux dont il faut avoir pitié pour honorer dignement la Madone de Pitié, qui, elle-même, a tant souffert sur la terre. L'orateur était fort ému (…)
Stendhal, la Chartreuse de Parme, II, XXVII.
13 (…) avec quelle raison je m'efforçais, à seize ans, de me prouver à moi-même la vérité de cette religion à laquelle je me savais attaché pour l'éternité ! L'édition des Pensées (…) déchirée, annotée, qui est toujours sur ma table, rend témoignage de ce parti pris passionné (…)
F. Mauriac, Dieu et Mammon.
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CONTR. (De l'adj.) Calme, flegmatique, frigide, froid, lucide, raisonnable. — Détaché. — Intellectuel, objectif, rationnel.
COMP. Dépassionner.
Encyclopédie Universelle. 2012.