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captiver

captiver [ kaptive ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1410; bas lat. °captivare
1Vx Retenir captif; faire prisonnier. enchaîner. « Cessez, indignes fers, de captiver un roi » (P. Corneille). Fig. Asservir, maîtriser, soumettre.
2Mod. Attirer et fixer l'attention de; retenir en séduisant. charmer, enchanter, ensorceler, gagner, passionner, séduire. Captiver un auditoire. Il est captivé par ce récit. « il fut bientôt si captivé qu'il ne pouvait se passer d'elle une minute » (Maupassant).
⊗ CONTR. Libérer. Ennuyer.

captiver verbe transitif (bas latin captivare) Retenir l'attention de quelqu'un, le séduire par un intérêt puissant : Captiver un auditoire.captiver (difficultés) verbe transitif (bas latin captivare) Sens Ne pas confondre ces trois mots. 1. Capter = recueillir ; recevoir. Capter l'eau d'une source ; capter une émission de télévision. 2. Captiver = retenir l'attention de, passionner. C'est un roman qui m'a captivée. 3. Capturer = s'emparer par la force de (un être vivant ; qqch de mobile). Capturer un renard ; capturer un navire. ● captiver (synonymes) verbe transitif (bas latin captivare) Retenir l'attention de quelqu'un, le séduire par un intérêt puissant
Synonymes :
- attacher
- conquérir
- enchanter
- ensorceler
- envoûter
- fasciner
- passionner
- ravir
- séduire
- subjuguer
Contraires :
- ennuyer

captiver
v. tr. Attirer et retenir l'attention de; séduire, charmer. Cette histoire m'a captivé.

⇒CAPTIVER, verbe trans.
[Le suj. désigne une pers., ou un attribut, une œuvre d'une pers.]
A.— Vieux
1. [Le compl. désigne une pers., une partie du corps] Faire, retenir prisonnier. J'essayais de dégager des frêles liens qui les captivaient mes mains (NODIER, Smarra, 1821, p. 99).
P. métaph. Ce fleuve armé qu'aucun rivage ne captive (CLAUDEL, La Cantate à trois voix, 1913, p. 332) :
1. ... ils [les brames] sont liés des chaînes de la superstition dont ils veulent captiver leurs compatriotes; ...
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, La Chaumière indienne, 1791, p. 135.
Emploi pronom. réfl. Quoi de plus tragique qu'une âme qui se captive alors qu'elle croit se délivrer? (GIDE, Feuillets, 1916, p. 609).
2. Synon. de capter. Captiver le suffrage de qqn. P. métaph. J'ai été en sentinelle (...) il fallait étudier l'air, les sons, les odeurs, captiver l'invisible (G. D'ESPARBÈS, Le Briseur de fers, 1908, p. 141).
B.— Au fig., usuel. [Le compl. désigne une pers. ou une manifestation de l'activité personnelle] Gagner et retenir l'intérêt de quelqu'un par une sorte de fascination quasi irrésistible. Les beaux-arts et les belles-lettres captiveront mes loisirs (Mme DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1791, p. 441) :
2. Joseph a repris possession de ma pensée. Il la retient, il la captive, il l'obsède... Il me trouble, m'enchante et me fait peur, tour à tour.
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 272.
SYNT. Captiver qqn, captiver l'attention, le regard, l'imagination de qqn; captiver un auditoire.
Emploi abs. Une beauté qui caresse sans captiver (FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 185).
Prononc. et Orth. :[kaptive], (je) captive [kapti:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début XVe s. se captiver « se soumettre » (Gerson ds le dict. de Dochez d'apr. LITTRÉ), qualifié de ,,vieilli`` par DG; 2. [1488 « faire prisonnier » d'apr. FEW t. 2, 1, p. 331b]; 1540 (B. DE LA GRISE, trad. de GUEVARA, L'Orloge des Princes, 1. I, ch. 24 ds HUG.) — 1665 « maintenir prisonnier » (LA FONTAINE, Contes, éd. H. Regnier, t. IV, Paris, 1887, p. 369), noté comme ,,tombé en désuétude`` par LITTRÉ; 3. av. 1559 « charmer, séduire » (DU BELLAY, VII, 21, verso ds LITTRÉ : L'or des cheveux me captive). Empr. au b. lat. captivare IIIe-IVe s. au sens 2, Itin. Alex. 11 ds TLL s.v., 369, 72, au sens 1, Rufin, ibid., 370, 80. A évincé l'a. fr. chaitiver, de formation pop. (XIIIe s. « assujettir, rendre esclave » ds GDF.). Fréq. abs. littér. :296. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 826, b) 181; XXe s. : a) 352, b) 242. Bbg. TRACC. 1907, p. 123.

captiver [kaptive] v. tr.
ÉTYM. Av. 1559; se captiver « se soumettre », déb. XVe; bas lat. captivare, de captivus. → Captif.
A
1 (1665). Vx. Retenir captif (qqn); faire prisonnier. Enchaîner.
1 Ni grilles ni verrous ne tiennent contre moi.
Cessez, indignes fers, de captiver un roi (…)
Corneille, Médée, IV, 5.
Par métaphore. Retenir, garder (qqn) avec soi.
2 Je ne sais comme nous pûmes vous captiver un hiver ici. Vous voltigez (…)
Mme de Sévigné, 1245, 21 déc. 1689.
2 (Compl. n. de chose). Assujettir; asservir, maîtriser, soumettre. || Captiver la volonté, l'attention de qqn. Capter (A., 1.).
3 Il n'y a point d'assujettissement si parfait que celui qui garde l'apparence de la liberté; on captive ainsi la volonté même.
Rousseau, Émile, II, 121.
3.1 Si toutes les productions de la Nature sont des effets résultatifs des lois qui la captivent; si son action et sa réaction perpétuelle supposent le mouvement nécessaire à son essence, que devient le souverain maître que lui prêtent gratuitement les sots ?
Sade, Justine…, t. I, p. 78.
3 (Par métaphore du sens 1). Asservir à ses charmes.
4 Cet unique vaillant, la fleur des capitaines,
Qui dompte autant de rois qu'il captive de reines.
Corneille, l'Illusion comique, III, 5.
B Mod.
1 (Compl. n. de chose). Vieilli ou littér. (Sujet n. de personne). Attirer et fixer (l'attention); retenir en séduisant, en plaisant. Charmer, conquérir, dompter, enchaîner, enchanter, ensorceler, gagner, occuper, passionner, plaire (à), saisir, séduire. || Captiver le cœur de qqn par ses mérites. || Captiver l'attention, l'esprit, l'intelligence de quelqu'un.
(Sujet n. de chose) :
5 Attraits, appas, charmes (dans une femme). Ces trois mots expriment les beautés qui dans une femme saisissent les yeux et les captivent.
Littré, Dict., art. Attrait.
2 Cour. (Compl. n. de personne ou de groupe). || Sa lecture le captive. || Il a su captiver l'auditoire. || Captiver les foules.Absolt. || Un spectacle qui captive (→ ci-dessous, captivant).
Passif et p. p. || Être captivé par un film.
6 Le vieux seigneur la prit chez lui, et il fut bientôt si captivé qu'il ne pouvait se passer d'elle une minute.
Maupassant, Clair de lune, p. 148.
REM. Seul ce sens, le pronominal et l'adjectif participial captivant qui y correspond (→ ci-dessous) sont courants en français moderne.
——————
se captiver v. pron.
Se passionner pour (qqn ou qqch.). || Se captiver à une lecture, à un sport.
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captivant, ante p. prés. et adj.
Qui captive (2.). || Un film captivant. || Une lecture captivante. Attachant. || Une conversation, une pensée, une question captivante. Enthousiasmant, passionnant, prenant. || Un charme captivant. Enveloppant, séduisant, vainqueur. || Un homme captivant. Charmeur, magicien, sorcier.
7 (…) la terre est tellement captivante, qu'elle fait presque oublier la mer.
Maupassant, la Vie errante, III, p. 59.
8 C'est chose exquise et saine que de lire dix lignes de Bossuet en choisissant un passage où il n'est nullement orateur, mais exprime simplement une pensée simple, sans mot à effet, mais lumineux et captivant par la seule vertu du terme juste.
Émile Faguet, Études littéraires, p. 422.
9 Durant vingt minutes, le merveilleux orateur nous tint sous le charme de son élocution captivante, avec un rapide exposé qui, plein de clarté spirituellement évocatrice, prenait pour sujet l'histoire des Électeurs de Brandebourg.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 83.
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captivé, ée p. p. adj.
|| Des auditoires captivés. || Un air captivé (→ ci-dessus, cit. 6).
CONTR. Affranchir, détacher, libérer. — (Du p. p.) Ennuyeux, repoussant.

Encyclopédie Universelle. 2012.